Sujet: Eben&Tal • Face à Face Dim 15 Fév 2015 - 20:21
Dis-le-moi en face, regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face, et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Mais dis-le-moi en face.. Eben & Tal
Face à Face
Assise sur le rebord en pierres de son dortoir, les jambes repliées, Talya fixait l'extérieur. La nuit était tombée mais pas la tempête de neige. Elle regardait les tourbillons se former et se déformer, les flocons s'envolant au gré du vent. Elle trouvait ça beau, poétique. Sur ses genoux un carnet en cuir, dans ses mains une plume. Ce carnet était précieux à ses yeux. Il contenait ses dessins, ses croquis, les poèmes qu'elle préférait, les chansons qu'elle écrivait. Ses chansons étaient son bien le plus précieux. Elle y avait mit tout son coeur. Comme pour celle là. Mais celle là devrait rester secrète; parce qu'elle l'écrivait en pensant à une personne qui n'aurait pas du figurer dans une de ses chansons. Ce n'était pas ce qui était prévu. Mais le destin était une chose curieuse et imprévisible. Elle n'avait pas prévu que Ebenezer Alford soit placé sur sa route, elle ne comprenait même pas comment ça avait pu être le cas mais elle ressentait tellement de sensations en compagnie du jeune homme. Il la rendait folle, il l'énervait au delà de la fureur, il la rendait malheureuse aussi et il la faisait rire. Il savait aussi voir au delà de tout ce qu'elle pouvait dissimuler même à elle même et n'hésitait pas à lui balancer ses quatre vérités avec autant de douceurs que l'étaient ses baisers. C'est à dire sans aucune. Il était insupportable, arrogant, méprisant, violent et c'était un fichu maniaque du contrôle. Pourtant elle ne s'était jamais sentie aussi vivante qu'en sa compagnie. Elle était elle même avec lui, sans mensonge, sans dissimulation. Et même si lui mentait ou qu'il tentait de tout contrôler, elle voyait quelque chose en lui derrière le masque. Une lueur, une étincelle qui montrait qu'il n'était pas totalement devenu le pantin de son père ou de ceux qui lui avaient apprit à devenir celui qu'il était. La chanson finie, la jeune fille se leva et descendit dans le dortoir qui regroupait les premières années. Les petites s'apprêtaient à aller se coucher. Talya s'approcha du lit de sa soeur qui l'attendait avec impatience. Elle lui tendit un livre et la sixième année s'assit sur le matelas. Toutes les premières années s'approchèrent et s'assirent sur des coussins, ou dans leur lit. C'était devenu un rituel depuis le début de l'année. Chaque soir, Talya lisait une histoire à sa soeur. Au début, elle ne le faisait que par signes et puis les autres avaient commencé par être curieuses et la blondinette avait fini par lire l'histoire à voix haute tout en signant pour Jenifaël. Une fois l'histoire terminée, toutes les filles se couchèrent et Talya déposa un baiser sur le front de sa soeur. Je t'aime, signa Jeni. Moi aussi trésor, répondit son aînée.
Descendant dans la salle commune, Talya se faufila comme une ombre et puisque personne ne faisait attention à elle, elle se glissa hors de la tour des lions pour se rendre dans la Salle sur Demande. Elle eu la chance de ne croiser aucun professeur et le seul préfet qu'elle croisa était un ami qui la laissa filer à la condition qu'elle ne rentre pas trop tard. Elle le remercia et fila jusqu'à la pièce qui était devenue sa préférée depuis un petit moment. Quand elle y entra, elle se retrouva ... au bord de la mer. La Salle sur Demande s'était transformée comme si elle avait prit l'image directement dans son esprit. Talya sourit et enleva ses chaussures pour marcher sur le sable. Elle ferma les yeux. Elle savait que c'était une illusion mais pour elle ce n'était pas important parce que ça la transportait dans un souvenir heureux. Elle entendait le bruit des vagues, le vent qui soufflait dans les rochers, caressant sa peau, jouant dans ses cheveux blonds, le bruit des mouettes. Mais le plus étrange c'était le piano noir qui trônait fièrement au milieu de la plage. C'était un lieu incongru pour un piano et pourtant il y semblait à sa place. La jeune fille s'y installa et commença par s'échauffer en jouant le Clair de Lune puis elle tenta sa nouvelle chanson. La mélodie se transforma, se faisant à la fois plus simple et plus gracieuse en même temps. Sa voix se mêla ensuite au piano. - Je sais tout des non-dits, de tes amours furtifs. J'ai entendu mentir sur nous deux, tes lèvres folles. Sa voix s'éleva dans la pièce transformée en bord de mer et couvrit doucement le chant des mouettes. Il y a des ombres dans ton regard, et des silences qui ne trompent pas. Dis-le-moi en face ! Regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Sa voix était envoûtant, forte et douce à la fois, pleines d'émotions. La chanson continua ainsi, mêlant tout un tas de sentiments plus puissants les uns que les autres. Elle senti quelqu'un s'asseoir près d'elle. Etrangement ça ne l'étonna pas. C'était comme si c'était devenu normal, il semblait pouvoir la retrouver partout où elle était. Tournant la tête vers lui elle plongea son regard dans le sien. Mais dis-le-moi en face. Regarde-moi droit dans les yeux. Toi et moi face à face et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Détournant le regard elle fini la chanson avec douceur. Et resta là à fixer l'illusion de la mer monter et descendre Ebenezer Alford à ses côtés. Le silence était léger sans tension ni colère pour une fois. Il semblait juste normal. Jusqu'à ce que l'un d'eux le brise en tout cas. Et ce fut Talya. - Je ne comprends toujours pas, fit-elle d'une voix douce en faisant référence à ce qu'il lui avait dit la dernière fois sur sa destruction des hommes.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Lun 16 Fév 2015 - 2:02
Tout était plus simple la nuit. Il se complaisait dans cette noirceur absolue qui allait si bien avec ses yeux lorsqu’il tentait de dissimuler les ombres qui tentaient vainement de se cacher derrière ses pupilles. Il aimait ce sentiment de solitude qu’elle provoquait, et cette façon de vous montrer que vous n’étiez pas seul non plus, cette sensation d’observation qui trainait toujours derrière les épaules incertaines. La nuit, il se sentait en vie. Il sentait qu’il n’était pas seul, ils sentaient les ombres vivre avec lui et il acceptait leur présence. Le mal était là, il se cachait pourtant. Ebenezer le ressentait dans tout son être, il savait qu’il ne s’éteindrait jamais. Pourtant Talya était cette lueur dans la nuit, celle qui apparaissait au bout du tunnel, celle qui paraissait si lointaine et si proche à la fois. Mais il ne voulait pas l’apercevoir, il voulait la fuir, faire demi-tour et courir à en perdre haleine pour lui échapper. Il ne voulait pas entrer en contact avec elle, il ne souhaitait pas qu’elle entre en lui. Et qu’elle ne le laisse plus jamais tranquille, le forçant à devenir quelqu’un qu’il n’avait pas le droit d’être, de devenir une personne qui le dégouterait et qui le forcerait à tirer un trait sur tous ses espoirs, sur son rêve. Cependant, il avait besoin d’une lueur, il la regardait en face mais il se refusait d’avancer, il ne le devait pas, et de loin elle l’appelait, le son de sa voix se faisait faible, mais elle ne cessait de l’appeler sans discontinuer. Voilà le rêve qu’il faisait chaque nuit depuis quelques jours déjà, il voulait sortir de ce tunnel mais il n’y arrivait pas, il restait planté, il écoutait cette voix, cette tonalité qu’il connaissait parfaitement, et c’était trop dur de l’entendre, elle voulait qu’il la rejoigne, qu’il avance pas à pas. Il ne souhaitait pas l’écouter, et souvent il se réveillait et s’asseyait sur son lit sans bruit. Et son esprit se faisait vide, il ne pensait plus à rien, dans un état d’habitude totale, et même s’il avait voulu crier aucun mot ne serait parvenu à franchir la barrière de ses lèvres, mais des perles de sueurs froides dégoulinaient lourdement de son front.
Ce soir encore, il avait fait le même rêve, non ce n’était pas un cauchemar, il avait plus peur des rêves que des cauchemars. Les chimères qui hantaient son esprit la nuit lui déplaisaient et pourtant il ne pouvait pas faire autrement que les supportait. Il fallait qu’il pense à demander a Desiderius s’il ne connaissait pas un potion anti-rêves, mais il aurait trouvé ça étrange et il ne souhaitait pas qu’on lui pose de questions sur la véritable nature de ses rêves. Ce fantasme n’était pas réel et il ne le serait jamais, voilà pourquoi il ne parvenait pas à avancer vers elle. Elle n’était qu’un songe, qu’une horreur qu’il se devait de ne pas rejoindre sinon elle marquerait le début de sa fin, il n’y avait plus aucun espoir qu’il change un jour et qu’il marche. Pourtant, ce soir-là il était calme, il en avait presque l’habitude. Alors il se décida à bouger, de toute façon il n’avait pas trop le choix il ne dormirait pas plus que la plupart des nuits, et puis il lui était impossible de se rendormir lorsque ses yeux s’ouvraient. Il enfila un pantalon noir ainsi qu’un pull aux couleurs de sa maison et descendit sans bruit en passant par le portrait qui cachait l’entrée de la Salle commune des Serpentards. La salle sur demande était le seul moyen lui permettant un peu de calme, il fit quelques pas devant un mur en pierre, aller-retour, aller-retour. Enfin une porte apparu, il avait étrangement pensé à une plage en bord de mer, et c’était tout. Et puis il avait pensé à Talya, aussi, son visage lui avait traversé l’esprit sans qu’il ne s’en rende réellement compte.
Il ouvrit la porte avec une certaine délicatesse, presque sans bruit, et il aperçut une plage de sable fin et la mer au loin d’un calme déconcertant comme il ne l’avait jamais vu. La magie de cette école, un concentré de magie, et c’était magnifique, habituellement pas la magie qu’il appréciait. Et puis après une seconde observation, il vit une autre personne que lui, de dos, assise face à un piano. C’était une jeune femme blonde. Et il se rendit compte qu’il avait pensé à Talya, il se demandait si ce n’était pas à nouveau une mauvaise perception de la réalité, un coup tordu de la bonne magie contre lui. Mais il se rendit compte que Talya était bel et bien vivante, personne ne pouvait sortir un son aussi mélodieux d’un piano sans être en vie. Personne ne pouvait chanter aussi bien, avec de tels sentiments dans la voix. Il l’écouta tout en ôtant ses chaussures et avançant élégamment sur le sable dans sa direction. Ses pas le portant comme sur un nuage, il s’installa sur le petit banc à ses côtés. Il avait eu raison, c’était elle. Elle se rendit compte de sa présence, il n’était pas si fantomatique finalement. « Mais dis-le-moi en face. Regarde-moi droit dans les yeux. Toi et moi face à face et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. » Lui chanta t’elle en plongeant ses yeux dans les siens, enfin il pensa que c’était pour lui. Il ne répondit rien, le regard vague se contentant de la fixer lui aussi. L’ambiance n’était plus la même que lors de leurs précédentes rencontres. Elle était douce et aucune tension ne venait briser l’atmosphère. C’était si calme. Et puis la chanson s’arrêta, le son de sa voix ne cachait pas le bruit de la mer. Elle continua pourtant : « Je ne comprends toujours pas ». Elle n’était plus agressive, elle posait un regard presque tendre sur lui. Elle était bel et bien cette lueur. Il voyait complétement à quoi elle faisait référence. « Tu sais, il y-a tellement de choses incompréhensibles. Comme notre présence ici par exemple. Nos chemins se croisent sans cesse et c’est ça que je ne comprends pas. Ne cherches pas à réfléchir si profondément à ce que je dis, parce ça ne vaut rien. » Il marqua une courte pause, il ne pouvait s’empêcher de toujours détourner les questions qu’on lui posait, mais aujourd’hui il n’en avait pas envie. Il se souvenait de ce qu’il lui avait dit quelques jours plus tôt lorsqu’il avait été si violent qu’il avait laissé éclater une part de ce qu’il tentait de cacher au grand jour. Lorsqu’il lui avait dit toutes ses choses qu’elle n’avait pas relevé, qu’elle avait nié, il lui avait dit qu’elle finirait par détruire Elmyr dans un éclat de profonde jalousie. Mais ça il le pensait, elle avait mal réagit, elle avait dû y réfléchir. Et puis les liens se faisaient tout seul dans son cerveau, il avait cette capacité étonnante de se souvenir de tout ce qui pouvait être utile, sauf qu’avec Talya les moindres bribes de mots, d’actes il les enterrait dans sa mémoire qu’elles ne pouvaient s’en échapper. « Ce n’est pourtant pas de te faute, tu ne t’en rends même pas compte. Mais si tu parles de ce que je t’ai dit le soir dernier, j’avais raison. Tu es une lueur brulante Ange, et si on s’approche trop on finit par se brûler… » Il la regardait toujours profondément. « Tu n’es pas celle que tout le monde croit, alors que tu es d’une honnêteté sans failles. Il y-a autre chose en toi, tu cherches à rendre les gens qui t’entourent bons, foncièrement bons, même lorsque c’est voué à l’échec. Tu les rends si dépendants et je le vois avec Elmyr, regarde le, tu le détruiras parce que tu finiras par changer ce qu’il est profondément, et si tu échoue, il ne l’oubliera jamais. »
Spoiler:
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Lun 16 Fév 2015 - 2:45
Dis-le-moi en face, regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face, et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Mais dis-le-moi en face.. Eben & Tal
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Quand elle avait écrit cette chanson, elle pensait à lui mais elle n'aurait jamais imaginé qu'il serait là pour l'écouter quand elle se serait décidée à la mettre en musique. Ses chansons étaient quelque chose de très personnelle pour elle, rares étaient les personnes à avoir pu les écouter. Mais elle ne savait pas pourquoi, elle trouvait que les lieux se prêtaient bien. La magie était une chose fabuleuse quand on l'utilisait à bon escient et ce château était une merveille. Pouvoir recréer un bord de mer aussi exact c'était rare. Ca lui rappelait chez elle. Oui. Les Fitzpatrick n'habitaient pas très loin de la mer et elle aimait tellement y aller. Elle aimait l'océan, son ressac, son horizon si lointain et la possibilité infinie de rêves qu'il apportait. Et puis les bruits étaient une douce musique pour elle. Les mouettes qui criaient, les vagues qui chantaient, la brise marine qui soufflait. Elle aimait tant cet endroit, elle y avait composée tant de chansons, c'était un lieu serein et apaisant dans lequel elle trouvait refuge quand elle était un peu perdue. Comme en ce moment. La violence des sentiments qui l'animait en compagnie d'Ebenezer lui était tellement inconnue qu'elle lui faisait peur. Elle ne savait même pas si c'était normal d'éprouver autant de choses avec autant de virulence en la présence de quelqu'un. Passion et colère s'entremêlaient étroitement parmi l'admiration et l'incompréhension, l'agacement et l'amusement, l'amour et la haine. Tout était si compliqué, elle ne comprenait pas et pourtant ce n'était pas faute de retourner le problème dans tous les sens. Elle essayait, elle faisait des efforts mais Ebenezet Alford restait à ses yeux, un mystère entier qui la fascinait dangereusement. Lui chanter cette chanson c'était un peu comme si elle se dévoilait à lui. Et elle ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Mais un jour il lui avait dit qu'il ne lui ferait pas de mal. Et elle l'avait cru. Le croyait encore. Si il avait voulu lui faire du mal il l'aurait déjà fait, il en savait énormément sur elle, plus que la plupart des gens, même plus que la plupart de ses amis. Les seuls à la connaître mieux que lui étaient sa famille et Nate. Et encore ... Même Nate ne voyait pas Ange. Ou ne voulait pas voir. La jeune fille termina la chanson d'une voix douce et le silence s'installa. Un silence léger, doux. Comme si la colère n'avait pas lieu d'être dans ce lieu enchanté.
Ce fut elle qui brisa le silence en premier. Comme souvent. Il ne parlait pas beaucoup. Elle ne savait pas trop si c'était un trait de caractère positif ou négatif. Elle ne se posait pas la question. Si elle devait s'interroger sur chaque traits caractérisant le jeune homme elle allait virer cinglée avant d'avoir fini la liste. - Tu sais, il y-a tellement de choses incompréhensibles. Comme notre présence ici par exemple. Nos chemins se croisent sans cesse et c’est ça que je ne comprends pas. Ne cherches pas à réfléchir si profondément à ce que je dis, parce ça ne vaut rien. Talya se retint de justesse de lever les yeux au ciel d'un air exaspéré avant de le foudroyer du regard. Il tournait autour du pot, déviant encore et toujours ses questions. Elle se demanda vaguement si être sincère au moins une fois dans sa vie le tuerait dans l'heure qui suivait mais tout ça disparu quand il répondit sincèrement à sa question. Il était même si sincère qu'elle failli en tomber du siège qu'ils se partageaient. - Ce n’est pourtant pas de te faute, tu ne t’en rends même pas compte. Mais si tu parles de ce que je t’ai dit le soir dernier, j’avais raison. Tu es une lueur brulante Ange, et si on s’approche trop on finit par se brûler… La jeune fille fronça les sourcils en le regardant. Elle l'écoutait attentivement. Il voyait des choses en elle qu'elle même ne voyait pas. Il la connaissait d'une manière que personne ne connaissait. Il la voyait malgré tout ce qu'elle disait ou faisait. Il était dangereux. Et pourtant elle se sentait en sécurité à ses côté. - Tu n’es pas celle que tout le monde croit, alors que tu es d’une honnêteté sans failles. Il y-a autre chose en toi, tu cherches à rendre les gens qui t’entourent bons, foncièrement bons, même lorsque c’est voué à l’échec. Tu les rends si dépendants et je le vois avec Elmyr, regarde le, tu le détruiras parce que tu finiras par changer ce qu’il est profondément, et si tu échoue, il ne l’oubliera jamais. La Rouge & Or resta un moment silencieuse à digérer ses paroles. Puis finalement elle le regarda de ses yeux bleus si francs, si ouverts. - Est ce que tu parles d'Elmyr ... ou de toi ? demanda t-elle. C'était une question rhétorique. Elle n'attendait pas vraiment de réponse. Parce que la réponse en question, elle la connaissait.
Se levant du siège elle s'éloigna de quelques pas vers la mer puis se tourna vers lui. Dos à l'océan créé par la salle, ses cheveux blonds s'envolant délicatement à cause de la brise, rayon de soleil à travers le ciel gris elle tendit la main au jeune homme. - Danse avec moi, demanda t-elle d'une voix douce. Ce n'était pas un ordre. Juste une demande. Le piano s'anima tout seul pour composer une valse. Une valse. Il devait savoir danser ça Monsieur l'Aristocrate. Elle attendit qu'il vienne et quand il le fit elle sourit un peu plus. Elle enlaça ses doigts aux siens et puis elle le laissa guider. Elle savait qu'il aimerait ça. C'était un fichu maniaque du contrôle. Mais elle commençait à bien apprécier cette partie là de lui. Il la fit tourner délicatement puis revenir vers lui. - Alors, m'as tu suivie ce soir encore ? Ou n'est ce qu'un hasard ? demanda t-elle d'une voix malicieuse avec un sourire. Ben oui, bien sûr qu'elle savait qu'il n'était pas sorti faire une balade nocturne l'autre soir. Elle n'était pas totalement stupide comme fille, elle était même plutôt intelligente d'après ses professeurs. Elle ne savait toujours pas pourquoi par contre. Mais elle s'en fichait franchement. Elle était juste bien pour le moment. Etrange sensation. Et dire qu'elle avait reproché à Nate d'aimer une "ennemie" alors qu'elle faisait exactement pareil. Elle devait de plates excuses à son meilleur ami. Mais pour le moment elle n'y pensait pas. Elle ne voyait que lui, ses yeux foncés et son air sombre qu'elle aurait voulu illuminer d'un simple sourire. Mais il était si différent, si mystérieux. Tout en nuances sombres et délicates. Elle était curieuse de percer un jour son mystère. Mais pour le moment elle profita juste de la danse.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Mar 17 Fév 2015 - 1:45
Il ne parlait pas beaucoup, il pesait toujours ses mots avec une certaine parcimonie. Il les choisissait avec un tel soin qu’ils sortaient avec naturel déconcertant. Il était ce garçon qui ne parlait pas, qui ne disait rien et lorsqu’il parlait on ne comprenait pas tout. C’était souvent le cas, et ça avait le don de faire taire la plupart des gens. Mais pas Talya, elle voulait toujours comprendre, et ça ne l’agaçait absolument pas. Puisque de toute façon il parvenait toujours à détourner les choses à son avantage, en une question, en une affirmation. Elle, elle n’était pas comme ça, elle disait les choses comme elles le lui venaient, elle était franche. Ils étaient différents en tout point, le jour et la nuit, la clarté et la nuit. La haine et l’amour. Mais étrangement, en sa présence il se sentait bien. Et le fait qu’elle tente de le percer à jour ne le faisait pas tant fuir, bien sûr il n’aimait pas ça, mais c’était le risque à prendre en croisant le chemin de Talya. Tout était risques avec elle, parce qu’il n’avait pas le droit, mais cette interdiction il la franchissait petit à petit sans vraiment le savoir, il avait un besoin viscéral de la voir, ne serait-ce que de l’apercevoir. L’observait lui suffisait, entrevoir ses cheveux blonds, entrapercevoir une partie de son visage, un cil, un œil. Cependant, depuis quelques temps, il avait besoin de plus. Et sans savoir pourquoi, ni comment, il la retrouvait sans cesse sur sa route, elle était là où on ne l’attendait pas. Il n’arrivait plus à s’interdire d’avancer jusqu’à elle, alors que dans ses rêves il y arrivait encore. Il parvenait à ne plus bouger, à entendre sa voix même si elle le faisait tressaillir, à sentir sa présence alors qu’elle était encore loin. Dans la réalité, il ne s’en sentait pas le courage et il savait que dans les rêves, il finirait aussi par la rejoindre, mais lorsque cette affreuse idée lui traversait l’esprit, il la réprimait intensément, il était Ebenezer Alford. Il ne devait pas se comporter comme le gars du coin qui l’aurait suivi partout où elle le souhaitait, il n’était pas faible et il ne le serait jamais. Lorsque ça arrivait, il pensait à son père ou encore à Innocence qui lui aurait balancé milles raisons de ne surtout pas avancer en direction de la belle blonde. Elle était aussi dangereuse qu’eux, pas de la même façon, mais elle l’était.
« Est-ce que tu parles d'Elmyr ... ou de toi ? » lui demanda-t-elle les yeux emplis de questions. Il fixait toujours, c’était si difficile pour lui d’y répondre ou même d’obtenir une réponse correcte. Il se cachait derrière Elmyr pour dire ce qu’il pensait vraiment. A la fois, elle paraissait ne pas chercher de réponse non plus, alors il se permit de répondre à sa question aussi vaguement qu’il le pouvait. Il n’avait pas compris qu’elle était d’une certaine façon totalement rhétorique et qu’elle en connaissait déjà la réponse. Elle posait tellement de question qu’il lui était véritablement difficile de dissocier les réelles interrogations des autres. « C’est un peu comme si je parlais de tout le monde, pas seulement d’Elmyr, pas seulement de moi. » Il la regardait toujours, et elle se leva du siège sur lequel ils étaient installés depuis le début de leur discussion. Et elle s’éloigna en direction de l’eau qui montait doucement de la plage magique que la salle sur demande avait créée pour eux. Il eut quelques secondes de pure frayeur et si ce qu’il avait pensé au début était vrai, et si la salle avait aussi fait de Talya une image un spectre et qu’en réalité elle était couchée dans son lit. Et si l’image était en train de s’enfuir ? Il voulut se lever, et courir, mais il comprit qu’il avait eu tort quand il vit ses cheveux se balancer dans l’air grâce à la brise du vent. Elle était si belle, même de loin.
Et puis, elle se retourna vers lui, le visage angélique, celui d’Ange. « Danse avec moi » lui demanda-t-elle de la voix la plus douce qu’il avait jusqu’alors entendu tout en tendant une main vers lui. Il hésita. Puis s’avança doucement mais d’un pas rapide. Et pendant qu’il marchait le piano s’anima tout seul, faisant bouger les touches gracieusement. Il ferma les yeux, une valse qu’il connaissait si bien, il repassait dans sa tête le mouvement des doigts qu’il fallait effectuer, chaque note défilaient. Il attrapa délicatement la main de Talya tout en s’abaissant légèrement en guise de révérence. Maman avait passé des heures à lui enseigner l’art de la valse, les débuts avaient été peu fructueux, et elle n’avait pas cessé d’insister, cela faisait partie de son éduction, même s’ils étaient des assassins ils s’avaient manier les courtoisies mondaine avec un charme fou. Et ils valsèrent, tournoyant doucement sur le sable mouillé, quelques légères vagues venant régulièrement leur caresser les chevilles. Il menait la danse, et puis il était l’homme, la femme s’abandonnait à ses bras, c’était la règle, sa règle. « Alors, m'as-tu suivie ce soir encore ? Ou n'est ce qu'un hasard ? » Il eut un léger sourire désinvolte. « Si ça peut te rassurer, je ne suis pas si psychopathe que tu le penses…Alors non je ne t’ai pas suivi, c’est le fruit du hasard, enfin plus ou moins.. » lâcha t’il en repensant au fait que l’image du visage de Talya lui avait traversé l’esprit avant que l’immense porte apparaisse dont ne sait où. « A croire qu’on a pensé à la même chose ce soir, c’est plutôt rare » ajouta t’il en la faisant virevolter lentement. Il ne se doutait pourtant pas, que Talya aussi avait pensé à lui ce soir en chantant une chanson qu’elle avait visiblement écrit pour lui. Il ne pensait plus à rien, ni aux remontrances que lui aurait balancé Innocence ou à l’école dans laquelle ils se trouvaient. Ce soir il était au bord de la mer, et il y faisait un temps fabuleux. « Je n’ai vu la mer qu’une fois, aujourd’hui c’est la seconde, c’est drôle ce que la magie peut faire, elle peut créer des illusions dignes de la réalité » il marqua une courte pause, c’était vrai il n’avait vu la mer qu’une fois avec Innocence ils s’étaient baladés et y été arrivés un peu sans savoir comment. « Mon manoir est plus proche d’une forêt que de la mer, mais elle n’est pas si loin que ça. Pourtant, c’est la première fois que j’ai ressenti l’envie d’y aller. » Lui avoua t’il très sincèrement, pensant tout de même ses mots. « Tu une autre sœur ? Enfin je veux dire, en dehors de Talya ? » lui demanda t’il se rappelant tout à coup que lors de leur dernière rencontre elle lui avait parlé d’une sœur et il avait pensé que Talya avait été adoptée. Etrangement, il avait envie de la connaitre, de tout savoir en dehors de ses observations personnelles. Tout en lui prouvant qu'il se souvenait de tout ce qu'elle pouvait dire.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Mer 18 Fév 2015 - 17:01
Dis-le-moi en face, regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face, et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Mais dis-le-moi en face.. Eben & Tal
Face à Face
Un sourire orna les lèvres de Talya alors que Eben répondait à sa question. En quelques sorte du moins. Parce que Ebenezer Alford ne répondait jamais directement et franchement à ses questions. Il tournait, retournait, détournait, tordait ses questions et ses réponses jusqu'à ce qu'ils n'en reste presque rien. - C’est un peu comme si je parlais de tout le monde, pas seulement d’Elmyr, pas seulement de moi. Talya se retint de lever les yeux au ciel. Cet homme, cet homme ... il allait la rendre folle. Au lieu de polémiquer encore, la jeune femme se leva et se dirigea vers la mer. Elle respira les embruns marins, la douce brise caressant son visage en chuchotant une mélodie au creux de son oreille. Elle ferma les yeux un instant puis se tourna vers le Vert & Argent et tendit la main, lui proposant une danse. Il sembla hésiter puis il se leva pour la rejoindre. Elle fit une révérence en même temps que lui et le laissa prendre la suite. Même si il n'avait pas été un fichu maniaque du contrôle, elle lui aurait laissé la main. C'était l'homme qui dirigeait dans une valse. Dans presque toutes les danses d'ailleurs. Mais ça ne la dérangeait pas. Ils valsèrent un moment avant que la jeune fille ne reprenne la parole. - Si ça peut te rassurer, je ne suis pas si psychopathe que tu le penses…Alors non je ne t’ai pas suivi, c’est le fruit du hasard, enfin plus ou moins.. Talya sourit d'un air amusé mais décida de le croire. A croire qu’on a pensé à la même chose ce soir, c’est plutôt rare. Encore une fois un sourire orna les lèvres de la jeune fille alors qu'il la ramenait vers lui. Elle se retrouva son dos contre son torse, les bras croisés. Elle leva son visage vers le sien, le regard pétillant. - Oh on pense souvent à la même chose seulement on ne le pense pas de la même manière. Et je n'ai jamais pensé que tu étais un psychopathe ... juste un maniaque du contrôle, rétorqua t-elle taquine. Il la refit tourner et elle revint de nouveau dans ses bras avec douceur et délicatesse. - Je n’ai vu la mer qu’une fois, aujourd’hui c’est la seconde, c’est drôle ce que la magie peut faire, elle peut créer des illusions dignes de la réalité. Mon manoir est plus proche d’une forêt que de la mer, mais elle n’est pas si loin que ça. Pourtant, c’est la première fois que j’ai ressenti l’envie d’y aller. La jeune fille l'écouta attentivement sans l'interrompre. Elle sourit avec tendresse. Elle aimait bien quand il se confiait à elle, quand ils ne se hurlaient pas dessus des horreurs qu'ils pensaient. Ou pas. - C'est tellement beau la mer. J'adore y passer des heures. On a l'impression que nos problèmes sont minuscules face à son immensité. Mes parents adoptifs habitent près de l'océan.
La conversation dériva sur la famille. Ca ne la dérangeait pas. Elle adorait les Fitzpatrick. Pour eux ils étaient sa famille. Si il n'y avait pas eu sa jumelle, elle ne se serait probablement pas souvenue des Blackwell. Ou si peu. - Tu une autre sœur ? Enfin je veux dire, en dehors de Talya ? demanda Ebenezer. La jeune fille hocha la tête. - Deux en fait. Deux petites. Jenifaël vient d'entrer à Poudlard, à Gryffondor. Charlie elle a fêté ses quatre ans il y a deux mois. Elle avait un sourire infiniment doux sur le visage et un regard très tendre qui prouvait à quel point elle aimait ses deux petites soeurs. Ses trésors. J'ai aussi deux grands frères, reprit-elle. Ils tous les deux quittés Poudlard. Elle virevolta avant de revenir vers lui. Et toi tu as des frères et soeurs ? demanda t-elle curieuse. Elle n'en n'avait jamais entendu parler à Poudlard mais ils étaient peut-être plus âgés ou plus jeunes pour ce qu'elle en savait. Mais quelque chose lui soufflait à l'oreille que Ebenezer était probablement fils unique. En tout cas il avait les réactions d'un fils à papa et à maman choyé et adoré. La danse se termina mais ni l'un ni l'autre n'avait vraiment envie de rompre le contact. Ils étaient si bien là tous les deux. Ils se croyaient dans un autre monde, un monde parallèle dans lequel personne ne pouvait les atteindre. Talya entrelaça ses doigts à ceux du Serpentard et ils marchèrent le long de la plage. La jeune fille s'amusait avec les vagues en riant de plaisir comme une enfant dont l'innocence était toujours intacte et elle entraîna Eben à jouer avec elle, à se défaire de sa carapace, à lâcher prise.
Ils allèrent jusqu'aux rochers qui signalaient la fin de la salle et revinrent. Alors qu'ils marchaient en silence, profitant de ce temps volé au reste du monde, Talya remarqua une petite silhouette près du piano. Elle fronça les sourcils et s'approcha. C'est alors qu'elle reconnu une chevelure aussi blonde que la sienne, parfaitement reconnaissable. - Jeni' ? s'enquit-elle surprise. Qu'est ce que sa petite soeur, qu'elle avait couchée et bordée au moins deux heures auparavant faisait là. Inquiète, elle s'approcha et se mit à sa hauteur. Qu'est ce qui se passe ? signa t-elle angoissée qu'il soit arrivé un malheur. Jenifaël jeta un regard à Eben près d'elle puis lui répondit. J'ai fais un cauchemar. Je te cherchais mais t'étais pas dans ton lit. Owen a dit que tu étais probablement ici. J'suis désolée. Je voulais pas déranger. Elle semblait au bord des larmes. Talya la retint alors qu'elle semblait sur le point de s'en aller. Elle jeta un regard à Eben et sourit brièvement avant de regarder de nouveau sa soeur. - Quel cauchemar ? Toujours le même ? fit-elle à haute voix sans s'arrêter de signer. Jenifaël hésita de nouveau puis hocha la tête. Et posa une nouvelle question. C'est lui le garçon de qui tu es amoureuse ? demanda t-elle en désignant le Vert & Argent. - Pourquoi tu demande ça ? demanda son aînée en sentant ses joues rosirent légèrement. Tu le regarde toujours dans la Grande Salle, t'es toujours en train de penser à lui et j'ai vu un portrait de lui dans ton carnet de dessin, signa sa soeur. Même si elle savait qu'Eben n'avait pas pu comprendre et contre toute attente elle se mit à rougir violemment. Mince, sa soeur était plus observatrice qu'elle ne pensait. Figée, elle leva la tête vers Eben et plongea son regard dans le sien. Zut qu'est ce qu'elle allait lui dire ? - Hum ... Ebenezer je te présente Jenifaël, Jeni je te présente Ebenezer, les présenta t-elle en signant en même temps. Banal. Débile. Complètement débile. Mais elle n'avait pas vraiment d'autres recours à portée de main.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Sam 21 Fév 2015 - 23:03
« Et toi tu as des frères et sœurs ? » Il lui jeta un regard quelque peu décomposé. A dire vrai, personne ne lui posait jamais vraiment la question, personne ne lui avait jamais posé. Puis il s’illumina un peu, il n’aurait jamais supporté de frère ou de deux, il aimait être le préféré. Mais peut-être que ce trop-plein d’attention qu’on posait sur lui aurait mérité d’être partagé en deux. Il n’y avait personne pour prendre la relève lorsque papa l’entrainait, à deux ça aurait été plus simple, chacun son tour, quelques minutes, quelques heures de répits. Dans un sens sa vie était si simple, il possédait tout ce qu’il voulait et la cuillère en argent avec laquelle il était né le satisfaisait totalement, mais d’autre part, c’était plus compliqué d’être seul dans l’adversité. « Non, enfant unique, c’est plutôt bien quand tu penses que je n’aurais pas a partager la part du gâteau ». Si son père avait su la moitié des choses qu’il faisait avec Ange, il l’aurait immédiatement menacé de le déshériter. Il était le fils unique d’une mère trop aimante et d’un père trop fier, dénué de tous sentiments. Peu après sa réponse, le piano stoppa sa danse en solitaire et la leur par la même occasion. Qu’allait-il se passer maintenant ? Chacun allait retourner de son côté, leur colère ne s’était-elle apaisée que simplement le temps d’une danse. C’était trop court. Et le reste suivit si naturellement qu’il laissa Ange entrelacer ses doigts des siens, plus fins, plus doux. Lentement ils marchèrent le long de la plage, laissant l’eau leur frôler les chevilles, sans bruit. Et puis elle le relâcha pour courir à pleins poumons, elle sautillait dans les vagues, ses cheveux blonds virevoltants dans le vent frais. Il n’avait pas froid, le temps d’un instant il n’était plus froid. Il ne pouvait détacher son regard de cette femme enfant, elle était magnifique, ses courbes, son visage angélique et ça façon si personnelle de s’amuser d’un rien. Elle était envoutante. Foudroyante. Il la regarda longuement, un sourire naissant au bord des lèvres, ce n’était plus le sournois, ni le carnassier, c’était l’heureux.
Ils avaient fait le tour de la salle et furent coupé dans ce moment étrange et la fois si profond par une petite silhouette d’enfant, une jeune fille que Ange parut reconnaitre aussi tôt. Ebenezer, quelque peu surpris par la situation laissa la jeune femme s’en occuper puisqu’elle la connaissait et il ne put empêcher un sentiment de gêne s’emparer doucement de lui. Il ne supportait pas d’être surpris ainsi avec Talya, parce qu’en présence d’un tiers elle redevenait Talya et il redevenait Alford. Néanmoins, ils s’avancèrent jusqu’à elle, ne se tenant plus la main. Arrivés à sa hauteur, il vit Talya signer et il comprit que son interlocutrice ne paraissait pas vouloir parler. Il eut envie de partir en courant, la gêne s’accentuant de plus en plus, mais pour une autre raison cette fois, il ne pouvait pas comprendre cette relation, et il se sentit involontairement mis à l’écart, ce qui s’accentuait par le fait qu’il ne comprenait strictement rien à ce qui se déroulait sous ses yeux inquisiteurs. Elles signèrent un peu, puis la petite voulu s’en aller mais Talya l’a retint. La dénommé Jeni, lança un sourire timide en direction d’Ebenezer qu’il ne vit pas vraiment et auquel il n’eut pas le temps de répondre s’il en avait eu l’envie. Elles recommencèrent leurs petites cachoteries, gesticulant rapidement leurs mains l’une après l’autre. Et puis la plus jeune, le désigna du doigt tout en exprimant ses pensées par des gestes, de là où il se trouvait il vit que Talya rougissait fortement et qui lui répondait, le teint de son visage s’empourprant encore plus. « Qu’est-ce que vous racontez sur moi ? » lâcha t’il peu énervé de ne rien comprendre de la sorte. Enfin Talya releva la tête en sa direction, plantant ses yeux dans les siens, elle les présenta : « Hum ... Ebenezer je te présente Jenifaël, Jeni je te présente Ebenezer ». Ebenezer s’avança lentement vers Jenifaël et arrivé à sa hauteur, il lui attrapa délicatement la main, tout en s’abaissant pour déposer un léger baiser sur celle-ci, puis il ajouta « Enchantée Jenifaël. Alors comme ça tu as fait un cauchemar ? ». Sa voix c’était fait plus douce, plus calme, contrastant parfaitement avec sa personnalité froide et manipulatrice.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Jeu 26 Fév 2015 - 14:25
Dis-le-moi en face, regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face, et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Mais dis-le-moi en face.. Eben & Tal
Face à Face
Elle avait raison, il était fils unique. Il n'avait pas l'attitude ni les réactions d'une personne ayant des frères ou soeurs. Il était plutôt égoïste, très égocentrique, imbu de lui même, sûrement trop chéri par sa mère. Mais disons que ça faisait parti de son charme même si ce n'était pas les traits de caractère préféré de la jeune fille. Ebenezer n'était pas vraiment son type de garçon à la base, il était vraiment trop ... "serpentardesque" à son goût. Pourtant il y avait quelque chose chez lui, en lui, qui l'attirait irrémédiablement, la poussant vers lui comme une abeille est attirée par un verre d'eau sucré. Leur danse se termina pourtant aucun des deux ne voulait que ce moment magique se termine. Ils étaient si bien tous les deux dans leur bulle qu'ils décidèrent d'y rester un peu plus. Talya entraîna Eben dans une promenade au bord de l'eau, trempant leurs pieds dans la mer. La jeune fille s'amusa dans les vagues y entraînant un peu son compagnon. Il souriait. Elle le vit sourire et se détendre. Il était beau comme ça. Elle en profita un maximum. Ils s'amusèrent un moment avant de revenir à leur endroit initial près du piano. C'est là que Talya remarqua la petite silhouette qui les y attendaient. Jenifaël. A la fois surprise et inquiète, la sixième année se dépêcha de la rejoindre et elles se mirent à discuter moitié en signant moitié en parlant. Son amoureux ? La Gryffondor rougit alors que le Serpentard commençait à se douter de quelque chose. - Qu’est-ce que vous racontez sur moi ? s'impatienta t-il. Talya lui jeta un coup d'oeil espiègle et continua à écouter sa soeur avant de les présenter tous les deux un peu embarrassée. C'est alors qu'Eben la surprit profondément. Se baissant, il posa un baiser sur la main de Jeni et quand il parla sa voix était douce et amicale. - Enchantée Jenifaël. Alors comme ça tu as fait un cauchemar ? s'enquit-il avec chaleur. Talya lui jeta un coup d'oeil surpris mais Jeni hocha la tête. Elle se tourna vers sa soeur et lui demanda de traduire. La blondinette hocha la tête et la gamine commença. - J'ai rêvé que je perdais la vue. Tout était noir. Et j'entendais des voix autour de moi. Des voix bizarres et déformées et je ne pouvais pas me défendre parce que je ne voyais plus et que je ne parvenais plus à prononcer les sortilèges informulés. Talya caressa la chevelure blonde de sa petite soeur. Oh chérie tu t'inquiète trop. Tu ne vas pas perdre la vue mon bébé et tu ne seras jamais seule. Elle la serra contre elle et déposa un baiser sur sa joue. Va jouer un peu on rentrera après, lui dit-elle avec douceur.
Jenifaël jouait dans les vagues en riant, son cauchemar oublié. Talya la regardait de loin, ses cheveux blonds virevoltant au vent, les bras croisés, l'air à la fois tendre et soucieux. Ebenezer s'approcha et elle parla sans lâcher sa soeur du regard. - Jeni' n'a pas toujours été muette. Elle l'es devenue vers l'âge de quatre ans. Il y a eu un problème avec ses cordes vocales, un problème que même les médicomages n'ont pas réussis à guérir. Depuis elle a une peur irrationnelle de perdre ses autres sens, expliqua t-elle au jeune homme. Ils restèrent là en silence, à regarder la petite fille s'amuser. Talya avait posée sa tête sur l'épaule du jeune homme. Ils étaient bien pour le moment, la présence de Jeni' n'avait pas brisé cette complicité qu'il y avait eu ce soir entre eux. C'est alors que Talya se rappela ce que Eben avait demandé. De quoi elles parlaient toutes les deux. Ce qu'elles disaient de lui. - Ce n'était pas méchant, fit-elle alors. Sentant le regard du Vert & Argent sur elle, elle se redressa pour le regard en souriant doucement. Ce que Jeni' a signé tout à l'heure. Elle voulait seulement savoir si c'était toi le garçon à qui je pensais. Et quand je lui ai demandé pourquoi elle pensait que c'était toi elle m'a dit qu'elle avait vu un portrait de toi que j'ai dessiné. Elle ne le regardait plus en disant ça mais ses joues étaient toutes rouges. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle lui avait dit. Elle était barge. Encore heureux qu'elle n'est pas traduit le "c'est de lui que tu es amoureuse". Ebenezer Alford n'était pas le genre de garçon à qui on disait ça comme ça à moins de vouloir se faire briser le coeur et elle n'en n'avait pas une folle envie. Elle regarda de nouveau Jeni' qui s'approchait. Tu me joue une chanson dis Nanya ? signa la petite. Nanya était le surnom dont Jeni et Charlie l'avait affublée mais elle l'aimait bien. Y avait pire. La jeune fille hocha la tête et regarda Eben. - Elle voudrait un morceau de piano tu veux en jouer un avec moi ? demanda t-elle en souriant doucement.
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Mar 10 Mar 2015 - 23:17
Il regardait Jenifael virevolter dans les vagues, sauter, il aurait presque pu l’entendre rire. Mais ce n’était pas le cas. Son regard se perdait sur l’horizon et sur la silhouette frêle de l’enfant. Et pour la première fois, il ressenti une certaine compassion, il repensait à son rêve, il repensait a ses gestes qui étaient synonymes pour elle de parole. Il se perdait dans sa contemplation, il était comme perdu au milieu de sentiments qui l’entouraient sans pouvoir le lâcher, comme le filet du diable. Il ressentait une certaine peine pour elle, et pour Talya aussi, mais elle paraissait heureuse. Talya s’approcha doucement de lui, tandis que ses yeux fixaient le rivage et elle commença de sa voix tendre et douce en adéquation parfaite avec l’océan. Le moment paraissait être hors du temps. « Jeni' n'a pas toujours été muette. Elle l'es devenue vers l'âge de quatre ans. Il y a eu un problème avec ses cordes vocales, un problème que même les médicomages n'ont pas réussis à guérir. Depuis elle a une peur irrationnelle de perdre ses autres sens. » Comme si la jeune femme avait lu dans ses pensées, compris les interrogations qu’il se posait et ressenti son amertume. Il détacha les yeux de la petite sœur de Talya afin de regarder la jeune femme, il hocha la tête en signe qu’il avait compris, il ne voulait pas s’étendre sur le sujet sans savoir vraiment pourquoi. Lentement, il attrapa la main de Talya l’air de rien et lorsqu’elle le regarda peut-être surprise il n’ajouta rien non plus.
Talya posa à son tour la tête sur son épaule, il ne bougea pas d’un iota, sa présence lui était rassurante, elle possédait cet aura de calme étrange alors qu’il pouvait aussi la sentir prête à déborder. Rien ne pouvait gâcher ce moment, sauf lui, puisqu’au final il finissait toujours par tout foutre en l’air, il ne se supportait pas avec ce comportement, il ne supportait pas ne pas contrôler chacun de ses gestes, chacune de ses émotions. Et pourtant, il ne parvenait pas à se détacher de ce moment qui lui paraissait être hors du temps. Il n’aurait jamais cru se retrouver là un jour dans cette position avec elle, et avec personne d’autre d’ailleurs, mais tout était si naturel que son corps ne semblait pas vouloir s’en échapper. Il posa ensuite son regard gris perlé sur elle et plus elle parlait, plus ses joues s’empourpraient. « Ce que Jeni' a signé tout à l'heure. Elle voulait seulement savoir si c'était toi le garçon à qui je pensais. Et quand je lui ai demandé pourquoi elle pensait que c'était toi elle m'a dit qu'elle avait vu un portrait de toi que j'ai dessiné. ». Il accentua le regard qu’il posait sur elle, intrigué par ce genre de révélation et à vrai dire il ne s’y attendait absolument pas. Elle paraissait énormément gênée, mais il ne le voyait absolument pas, totalement perdu au milieu des mots qu’elle venait de prononcer. Ils voletaient autour de lui comme des oiseaux, mais il ne parvenait pas tous à les saisir au vol. Il ne comprenait pas réellement ce que tout ça pouvait bien dire. « Alors comme ça tu penses à un garçon ? » lui demanda t’il curieux. Il passa sa main dans les cheveux blond de la jeune femme, les caressants avec le plus grand soin. Puis il tillât qu’elle avait avoué avoir fait un dessin de lui, il haussa un sourcil en se penchant en sa direction. « Tu me dessines aussi ? Hé bien Ange, tu me caches de nombreux talents. J’aimerai le voir à l’occasion. » Il se pencha un peu plus, leurs lèvres se frôlèrent, il ne bougea pas pendant quelques secondes, puis il se ravisa brusquement, le cœur battant, non il ne pouvait pas. Ce n’était pas une bonne idée, il n’avait pas le droit de lui faire ça, il se connaissait. Il allait la glacer jusqu’au sang. Et d’une façon étrange il savait qu’il tenait à elle, et que même s’il ne parvenait pas à la savoir loin c’était mieux pour elle. Il voulait se savoir ombre et elle lumière.
Alors rapidement, il retira son bras faisant face à l’incompréhension de Talya. Mais bien heureusement sa petite sœur revenait vers eux en sautillant, un sourire indéfectible plaqué sur les lèvres. Elle se planta face à Talya tout en signant rapidement de ses doigts d’enfant. Quant à lui, il avait déjà détourné la tête, son esprit était vidé et plongé dans ses songes incertains il ne réagissait presque plus. Et fut surpris des mots de Talya au creux de son oreille. « Elle voudrait un morceau de piano tu veux en jouer un avec moi ? » Il hocha la tête positivement, le regard vide, et s’installa face au piano avant la jeune femme. Ses doigts glissèrent instantanément sur les touches du piano, il improvisait et la musique qui en sortait était loin d’être joyeuse. Puis il sentit une présence à ses côtés, ça ne pouvait être qu’elle, et ses mains à elle se placèrent non loin des siennes sur l’instrument. Ses notes étaient plus aigu, plus joyeuses. Elles se confrontaient parfaitement l’une à l’autre. Deux mélodies aux émotions différentes, une véritable guerre du son, oscillant entre le mal et le bien.
Spoiler:
Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Mer 11 Mar 2015 - 21:51
Dis-le-moi en face, regarde-moi droit dans les yeux, toi et moi face à face, et ne me mens pas si tu m'aimes un peu. Mais dis-le-moi en face.. Eben & Tal
Face à Face
Il avait prit sa main, comme ça, sans parler. Il avait posé sur elle un regard doux qui la fit frissonner puis il porta de nouveau son regard sur la fillette qui jouait dans les vagues. Talya pouvait presque entendre le rire de sa soeur, un rire qu'elle n'avait plus entendu depuis tant d'années mais que le vent semblait porter à ses oreilles comme l'écho d'une musique ancienne. Elle se détendit pour poser sa tête sur l'épaule du Serpentard et ils restèrent là comme un couple normal regardant une scène familière. La jeune fille était bien là. Elle était sereine, apaisée, comme si les fantômes qui la hantaient en permanence n'avaient pas pu franchir la porte de cette bulle qu'Eben et elle avait créée. Comme si ici, chagrin, colère et désespoir n'avaient pas leur place. Elle allait bien. C'était toujours pareil en présence du Vert & Argent. Elle ne s'était jamais senti si vivante que lorsqu'ils se retrouvaient ensembles. Il faisait renaître en elle le feu de la passion et du goût de la vie. Et elle aimait ça. Après chacune de leur rencontre, elle était différente pendant quelques jours. Elle riait de nouveau avec plus d'entrain et plus de sincérité, elle se prêtait volontiers aux expériences de ses amis, elle partageait des moments géniaux avec eux. Et puis au bout de quelques jours, ça s'estompait de nouveau et elle recommençait à faire semblant. Pourtant elle se battait, oui elle se battait pour survivre, pour ne pas se noyer. Elle ne lâcherait pas prise, elle n'abandonnerait jamais, elle était bien trop obstinée pour ça. Mais Eben était son remède malgré tout ce qu'il pouvait penser de lui, d'elle, d'eux. La Gryffonne repensa à sa dispute avec Athéna l'autre jour. Jamais elles ne s'étaient disputés avec autant de violence, ni l'une ni l'autre n'étant en proie à des colères pareilles habituellement mais Athéna était allée trop loin avec elle et peut-être, oui peut-être que Talya aurait du rester calme, essayer de la rassurer, de la consoler comme elle le faisait toujours. Mais ce jour là elle n'en n'avait pas eu la force. Comment aider une personne quand on est incapable de s'aider soi-même ?
Finalement, la Rouge & Or passa au dessus de ses pensées et parla à Ebenezer de ce que Jeni avait signé quelques minutes auparavant. Elle était rouge pivoine, incapable de ne pas être gênée. Elle ne savait même pas pourquoi elle lui disait ça. Peut-être parce qu'elle ne savait pas comment lui parler autrement. Peut-être parce qu'elle trouvait ça un peu injuste pour lui d'être la cible d'une conversation sans pouvoir se défendre ou y participer parce qu'il ne comprenait pas. Elle senti son regard posé sur elle, curieux, inquisiteur, troublé mais elle se borna à regarder sa soeur qui ramassait maintenant des coquillages. Ou ce qui y ressemblait. Elle avait reprit un peu la maîtrise d'elle même et ses joues étaient plus roses que rouges a présent. - Alors comme ça tu penses à un garçon ? demanda Eben curieux. - Il se pourrait ... rétorqua Talya, vague. Elle sourit et ferma les yeux en profitant des caresses du jeune homme dans ses cheveux. Elle adorait qu'on lui touche les cheveux, elle en avait des frissons partout. Rouvrant ses yeux d'azur elle les planta dans ceux du jeune homme. - Oui, répondit-elle alors sincère. Le jeune homme se souvint de quelque chose. - Tu me dessines aussi ? Hé bien Ange, tu me caches de nombreux talents. J’aimerai le voir à l’occasion. Talya sourit un peu plus. - Si je te disais tous mes secrets en un seul coup, ce ne serait plus drôle pour toi de chercher à les connaître plus tard, répliqua t-elle amusée. C'est bien le mystère aussi, le taquina t-elle puisqu'il était passé maître dans l'art. Il voulait le voir. Elle pencha la tête sur le côté comme si elle réfléchissait puis elle sourit de nouveau. - Peut-être ... peut-être qu'un jour je te le ferais voir oui. Elle ne pu résister à l'envie de l'embêter un peu plus. Si tu es sage, ajouta t-elle. C'était plus fort qu'elle. Il poussait au vice et son attitude si droite, si froide, si sévère lui donnait envie de le faire tanguer un peu, de le faire ressentir, de le rendre plus vivant. Il s'approcha d'elle, frôla ses lèvres et elle ne bougea pas, plongeant ses yeux d'azur dans ceux du jeune homme, plus sombre que les siens.
A ce moment là, Jenifaël revint près d'eux et Ebenezer s'éloigna d'elle. Talya le regarda, songeuse puis se tourna vers sa soeur qui lui demanda si elle pouvait lui jouer un morceau de piano. La Gryffonne hocha la tête puis demanda à Eben si il voulait jouer avec elle. Il hocha la tête d'un air absent et s'installa au piano. Talya fronça les sourcils, troublée par son attitude soudain distante. Elle ne savait pas ce qui lui prenait mais il semblait avoir mit une barrière entre eux. Elle le laissa commencer à jouer. Jeni s'était appuyée contre le piano, la tête posée sur ses bras croisées, écoutant la mélodie du Serpentard. Talya vint s'asseoir près de lui et joignit ses doigts aux siens. La mélodie qu'ils composèrent ensemble était merveilleuse. Elle était faîte d'ombre et de lumière, d'un savant mélange de leur trouble, de leur amour profond, inavoué et au goût d'interdit, d'une compréhension mutuelle de ce que l'autre était et de regrets mélancoliques. La douceur chaude de Talya se mêlait à la froide retenue de Ebenezer. Le feu contre la glace, l'ombre contre la lumière, le bien contre le mal. Un combat éternel dont ils faisaient malheureusement parti. Quand la musique se termina, Talya regarda Ebenezer, le regard grave. Elle avait comprit. Ce qu'il voulait lui dire. Ce n'était pas pour autant qu'elle l'acceptait mais elle ne pouvait en parler avec lui devant Jenifaël. Détournant les yeux du jeune homme elle regarda sa jeune soeur et remarqua qu'elle pleurait. Elle s'en inquiéta mais Jeni la rassura. C'était très beau, signa t-elle. Talya sourit et fit part du compliment à Eben. - Allons nous coucher, murmura t-elle à la benjamine. Jeni hocha la tête mais avant elle demanda une plume et un morceau de parchemin que la salle lui fit apparaître. - Qu'est ce que tu fais Jeni' ? demanda Talya, curieuse. Sa soeur lui répondit que ce n'était pas pour elle. Tal haussa les épaules et se leva du tabouret. Jeni finit d'écrire, plia le parchemin et le tendit à Ebenezer. - Lis le quand on sera parties, traduisit son aînée de plus en plus perplexe. La gamine le salua ensuite de sa petite main et sautilla vers la porte. Talya la laissa partir légèrement en avant puis elle se tourna vers Eben et déposa un baiser sur ses lèvres, tendre et délicat. - Cesse de réfléchir. Il y a des choses que l'on ne peut contrôler, glissa t-elle à son oreille avant de rejoindre sa soeur et de disparaître de leur bulle.
Mot de Jeni (11 ans) pour Eben
Spoiler:
Je t'aime bien. Mais s'il te plaît, ne fais pas de mal à ma grande soeur. Elle a déjà eu trop mal avant. Elle t'aime beaucoup tu sais ? Même si je sais qu'elle ne l'avouera pas. Elle a trop peur. Mais moi j'ai pas peur. Et puis j'ai vu que toi aussi tu l'aimais. Vous êtes jolis tous les deux. Ne la fais pas pleurer fais la rire. S'il te plaît. Jeni'
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Sujet: Re: Eben&Tal • Face à Face Jeu 12 Mar 2015 - 17:07
Il ne pensait plus à rien, la musique s’était totalement, entièrement emparée de son corps, comme elle ne l’avait pas fait depuis très longtemps. Son corps se vidait, mais son esprit était vivant, il se sentait vivant. Cette musique doucereuse qu’ils composaient ensemble, ces écarts de sons qui allaient pourtant si bien ensemble formaient une magie enivrante, qu’il fallait boire jusqu’à la dernière goute. Il ne parvenait pas à lui parler, alors il jouait, il jouait sans arrêter cette mélodie presque terrifiante, elle ne voulait pas croire qu’il était mauvais, avec la musique elle le ressentirait. Il n’était pas celui qu’elle se bornait à croire, elle le pensait mauvais mais pas à ce point, il était arrivé à un point de non-retour, et il savait oui il savait que le bien n’était pas sa voie, même s’il l’avait voulu. Et il lui ferait du mal, oui il lui en ferait, il irait même jusqu’à la détruire si on le lui demandait, si il se sentait mis en danger par ses sentiments. Mais il ne voulait pas, elle était trop précieuse à ses yeux et s’imaginer lui faire du mal le dégoutait profondément. Il fallait qu’il s’en éloigne, qu’il la laisse partir sans la retenir, il l’avait trop fait, il avait exprimé sa jalousie violente, il avait su être doux, cependant il ne le serait plus jamais. Il n’en avait pas le droit. Et il se réprimerait jusqu’à ce que ces sentiments humains qu’il nourrissait pour elle disparaissent totalement. Elle était sa faiblesse. La plus grande qu’il n’avait jamais eue et qu’il n’aurait jamais. Alors il devait s’en éloigner pour lui, et surtout pour elle. Elle était en danger avec lui. Et elle en était un pour lui,
La musique qu’ils avaient composée ensemble s’acheva. Il ne disait toujours rien, le regard vide, froid et d’une dureté impressionnante. Il ne bougeait pas non plus, toujours droit face au piano, les mains toujours posé sur les touches bicolores. Il se trouvait dans ce contrôle de lui-même qu’il ne quittait jamais, cela faisait partie de lui. Ce garçon froid, manipulateur et détestable, il ne souhaitait pas quitter cette image il en avait encore besoin, il en aurait toujours besoin. C’était ce masque qu’il ne parvenait plus à retirer, il l’avait porté si longtemps que désormais il faisait partie de sa chair. Ils n’auraient pas dû jouer au petit couple heureux, ils ne le seraient jamais Il n’entendait plus rien autour de lui, tout avait disparu, la plage avait disparue, ce mirage insensé. Parce qu’il n’en voulait plus, il ne voulait plus la voir. Et au loin, il entendit la voix lointaine de Talya « Cesse de réfléchir. Il y a des choses que l'on ne peut contrôler », et il senti le baiser qu’elle déposa sur ses lèvres. Les mots martelaient son esprit et résonnaient sans cesse. Il ferma les yeux et lorsqu’il les rouvrit, les deux sœurs étaient parties. Il était seul au milieu d’une pièce au vieux plancher en bois, le piano était toujours là. Mais c’était tout. Il ouvrit le petit mot qu’avait laissé Jeni et le lu letement : « Je t'aime bien. Mais s'il te plaît, ne fais pas de mal à ma grande soeur. Elle a déjà eu trop mal avant. Elle t'aime beaucoup tu sais ? Même si je sais qu'elle ne l'avouera pas. Elle a trop peur. Mais moi j'ai pas peur. Et puis j'ai vu que toi aussi tu l'aimais. Vous êtes jolis tous les deux. Ne la fais pas pleurer fais la rire. S'il te plaît. Jeni' ». Une larme dévala ses yeux secs, une seule. Il replia le mot et le plaça dans sa poche de pantalon en poussant un soupir presque inaudible. « Je suis incapable de la faire rire, mais je te promet que je ne lui ferais pas de mal… » Il ne lui en ferait tout simplement pas parce qu’il s’éloignerait, il le devait.