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| • La corde de mi • [libre] | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: • La corde de mi • [libre] Dim 8 Sep 2013 - 13:33 | |
| "Beautiful day, I'd like to lie on the green lawn..." ♪ Comme presque à chaque fois qu'il avait du temps libre, Keith travaillait la musique. Il était assis sous un porche, le dos calé contre un mur. C'était une fin de matinée pluvieuse de septembre. Keith aurait aimé aller jouer plus loin vers le lac, mais il n'avait pas envie de revenir couvert de boue et malade. Il se contentait du porche sec sous lequel il était si bien installé. La chanson de Marmalade qu'il préférait lui semblait de situation: en plus elle était très agréable à jouer, avec ces petits inserts de solos entre les paroles, ces lignes de guitares qui avaient inspiré Jimi Hendrix. "Stay indoors while it pours till tomorrow. I see the rain again, I'll take the blame again, I see the rain lets you down, But I'm gonna' make it sunny in the morning..." La partie de chant était plus dure. C'était le genre de partie à la Beatles, typique des années soixante, avec des pointes dans l'aigu sur lesquelles Keith butait, sa voix en train de muer le limitant de plus en plus et le poussant à tout recommencer l'apprentissage du chant à zéro. L'ensemble voix et banjo de Keith était quand même plutôt correct. À part pour l'exercice, ça ne l'intéressait pas de jouer des parties de guitares déjà existantes, il aimait réellement reprendre les chansons à sa sauce, soit en changeant d'instrument, soit en réarrangeant complètement les lignes de guitare. Pour la première fois depuis la rentrée, il était dans un endroit où il pouvait réellement se permettre d'y aller à fond. Il mettait tout son coeur dans cette bête ballade. Pendant le deuxième refrain, la quatrième corde du banjo de Keith, la corde de mi sauta sans crier garde. Le bruit et la sensation de la corde qui casse fit sursauter Keith. C'était vraiment un truc désagréable. Il jura en essayant de réparer la corde à l'aide de sa baguette, comme il n'avait pas de corde de rechange sous la main. Keith était assez mauvais en enchantements, à cause de sa dyspraxie, et ce changement de corde un peu technique s'annonçait une défaite... |
| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Mer 11 Sep 2013 - 22:03 | |
| En se réveillant ce matin-là, Sean avait décidé de ne rien faire de sa journée. Pour une fois, il n’avait pas envie de se lancer dans une de ces matinées à réfléchir sur des recherches n’avançant pas. Swann était pourtant bien parti pour aller en cours, mais le serdaigle se doutait que c’était plus pour faire le clown qu’autre chose. De toute façon, Sean ne comptait pas le suivre. Les autres n’étaient plus à Poudlard à présent. Cela faisait tellement bizarre de ne plus les voir le soir. C’était presque trop silencieux sans eux. Dire qu’il ne pourrait plus envoyer Bertram en retenu. Il sourit à cette pensée. Il n’était vraiment pas doué pour se cacher celui-là et bien trop fier pour cacher sa faute. Mais il était plutôt bon pour mettre en place les pièges.
En marchant dans le couloir, Sean regarda par la fenêtre. Le temps était bien en accord avec son humeur : nuageux. La nostalgie de l’année passée était forte en cet instant. Tout lui manquait. Il avait l’impression d’avoir perdu énormément en quelques semaines. Et encore, il ne se rendait pas compte de tout depuis la rentrée. Ce n’était qu’au fur et à mesure qu’il pouvait voir les changements. Il secoua la tête pour enlever toutes ces pensées destructrices. Ce n’était pas le moment de se déprimer comme ça. Il se remit à marcher. Il n’avait pas de destination fixe. Il avait juste envie d’aller et venir dans le château sans penser à rien de particulier. Il ne faisait attention à rien aux alentours.
Il finit par se retrouver dehors, sous la pluie. Il n’y fit pas plus attention qu’auparavant. Il marcha simplement sur l’herbe mouillée. Il s’arrêta un instant devant le lac. La seule pensée qui parvint à se former dans son cerveau éteint était que c’était bien plus beau sous la pluie qu’au soleil. Il était vraiment en mode off pour penser ce genre de chose. Ce n’était pas comme s’il s’en fichait de ces détails habituellement. Il ne lui arrivait jamais de juste rester à regarder quelque chose et faire un commentaire dessus. Il était en train de devenir un idiot ou quoi ?
Secouant de nouveau la tête, comme une sorte de nouvelle habitude, il reprit le chemin du château. Il n’atteint cependant pas la porte d’entrée car un son particulier l’intrigua. Il tourna vers la droite et suivit la limite du bâtiment. Il se retrouva vite dans la petite cour et vit un jeune garçon à fond dans sa musique. Mais la magie de la passion qui l’habitait fut vite détruite par un bruit discordant. Une corde de la guitare avait décidé de se la jouer personnelle et avait cassé. Sean ne put empêcher une grimace en sentant ses tympans râler. Voyant le musicien rater son essai de réparation, il s’approcha de lui. Il se mit à l’abri et secoua sa tête pour éviter de dégouliner sur l’instrument. Il sortit ensuite sa baguette et d’un sortilège il remit la corde en place. Il ne savait pas s’il avait également réussi à l’accorder mais il se doutait que le jeune savait faire ça vu son talent. Le regardant, il s’exclama : Ce serait dommage de ne plus jouer juste à cause d’une corde cassée ! |
| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Mer 11 Sep 2013 - 22:57 | |
| Keith n'en revenait pas. Sa corde venait de danser sous ses yeux et de se réparer toute seule. Pour sûr ce n'était pas lui qui avait fait ça. Il se retourna pour regarder le jeune homme qui était l'auteur de ce miracle. Le Serdaigle, messie de Keith, ne saurait probablement jamais combien il lui avait sauvé la vie. Keith était naturellement énormément reconnaissant, mais l'aider alors qu'il était en galère avec la musique, c'était au-delà de tout... Il en rougit d'émotion et ne put que bafouiller quelques syllabes dans le désordre: M... M... Mer... Merci mille fois! La timidité reprit vite le dessus, et Keith se retourna pour entonner un nouvel air. Il ne devait pas se rater, maintenant qu'il avait un public. Il choisit dans son répertoire 'Dear Prudence' des Beatles → ♪, qu'il trouvait agréable à chanter et à jouer en même temps. Les parties de chant de John Lennon correspondaient parfaitement aux capacités vocales de Keith, ado tout juste en train d'abandonner sa voix d'enfant pour une voix d'adulte, et qui avait donc une voix éraillée. La voix de Keith était assez nasale, aussi. Au banjo, le son était complètement différent d'avec une guitare: la chanson sonnait plus mélancolique... Keith entonna ainsi les paroles: Dear Prudence, won't you come out to play, Dear Prudence, greet the brand new day; The sun is up, the sky is blue, It's beautiful and so are you, Dear Prudence, won't you come out and play... 'Dear Prudence' n'était même pas une chanson destinée à une amante de John Lennon à la base. Mais Lennon avait du trouver le nom beau et écrire une chanson d'amour au sujet de Prudence. Et c'était une super chanson sur un super album. Dear Prudence, let me see you smile, Dear Prudence, like a little child, The clouds will be a daisy chain, So let me see you smile again, Dear Prudence, won't you let me see you smile? Keith ne savait pas s'exprimer autrement qu'avec la musique. Il resta donc silencieux à côté du Serdaigle une fois la chanson terminée. |
| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Sam 14 Sep 2013 - 18:36 | |
| Sean s’adossa contre le mur en parlant. Il s’amusa de la réaction du jeune adolescent. Il n’en revenait pas de voir sa corde en place. Lorsqu’il se tourna vers lui pour comprendre comment le phénomène s’était produit, il était tout rouge. Le serdaigle savait que la timidité pouvait être gênante pour parler aux autres parfois, l’étant un peu lui-même, mais là c’était quand même assez énorme. Le poufsouffle, d’après son insigne, fut pris d’un immense bégaiement. Tout ça parce qu’il avait fait un tout petit sortilège de rien du tout. Il s’en amusait pour l’instant, mais s’il continuait de cette façon, la rencontre risquait d’être légèrement problématique. Il n’allait pas lui apprendre à lui parler non plus. Il n’avait pas cette patience-là.
Ce fut à ce moment-là qu’il le vit se retourner. Sean crut un instant être rejeté par ce gamin. C’était comme s’il le snobait. Il n’en revenait pas. Il n’arrivait pas à prononcer un merci correct mais par contre il n’avait aucun problème à ignorer l’autre en deux secondes. Mais alors, il entendit la musique commencer. Peut-être vérifiait-il seulement l’accordement de la corde ? Pourtant, il continua de jouer sans relever la tête. Il finit même par chanter avec le son de l’instrument. Les premières paroles suffirent à figer le serdaigle. Rien que le nom prononcé avait pris toute son attention.
Pourquoi chantait-il à propos de Prue ? Qui était-il ce gamin en vrai ? Pourquoi il parlait d’elle de façon amoureuse ou romantique ? Il avait écrit une chanson sur elle ? D’où il la connaissait ? Sean était sorti avec elle pendant plusieurs mois quand même et il n’avait jamais entendu parler de cet asocial. Ou sinon, quelqu’un lui avait dit de venir chanter ça devant lui, pour le faire souffrir. Black était bien capable de ce genre de chose. Ou alors il était comme ce stupide gryffondor qui l’avait embrassé sans demander l’avis de personne, ni même de Prue. Il n’était même pas capable de parler après cette chanson stupide. Il attendait quoi comme ça. Les poings refermés de façon énergique, Sean essayait de ne pas exploser. Seulement, il avait toujours en tête ce gamin embrassant la jeune fille. Une seconde plus tard, le soi-disant artiste était collé contre un mur, les pieds ne touchant pas le sol :
T’es qui toi ? Qui t’as demandé de jouer ça devant moi ? Comment tu connais Prue ? Qu’est-ce que tu lui veux ? Il n’était pas très fier de sa réaction et il ne savait même pas comment il en était arrivé là. Cependant, maintenant qu’il avait commencé, il n’allait pas s’arrêter là. Tant qu’à faire, autant avoir des réponses. Il le déposa par terre mais le tint bloquer contre le mur d’une main. De l’autre, il lui arracha son instrument des mains. Avec un doigt, il fit résonner une corde, de façon catastrophique à tous les coups, mais il n’y faisait pas attention. Il regarda le gamin dans les yeux et s’exclama avec dureté :
Tu sais, si je peux réparer une corde, je peux également la détruire en deux secondes. Ce serait dommage de me fâcher, tu ne penses pas ?
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Dim 15 Sep 2013 - 8:03 | |
| Keith n'avait rien compris à ce qu'il se passait. Tout ce qu'il comprenait, c'est qu'il s'était fourré dans des histoires qui ne le regardaient pas en chantant une chanson des Beatles pour remercier un garçon qui l'avait aidé. Il s'était retrouvé en un clin d'oeil agressé et plaqué contre le mur. Il priait pour que Dowey, Daithe ou n'importe quel autre membre de l'équipe vienne l'aider. Il ne se souvenait pas qu'il savait voler autrement que sur un balai, pourtant ses pieds ne touchaient plus le sol. Une corde sensible, trop sensible, venait d'être touchée dans sa mémoire. Keith se souvenait. -------------------
Keith revenait de l'école primaire de Dartford par un chaud après-midi de printemps. Comme il n'habitait pas trop loin, il rentrait toujours à pieds. Keith n'avait jamais été très grand, ça n'était pas nouveau. Ses cheveux longs, clairs et ondulés de petit garçon bohème flottaient derrière lui, il avait sa petite guitare accrochée avec une corde dans son dos, par-dessus son cartable. Il ne s'en séparait jamais, c'était son soleil. Comme les enfants le font souvent, il avait donné un nom à cet objet qui avait encore plus de valeur pour lui que son chat adoré: il l'avait appelée Michelle. Mary Jane, sa maman, lui chantait souvent la chanson des Beatles en même temps qu'elle passait le disque, et c'était une des chansons qu'il préférait au monde à l'époque. Même maintenant, quand il l'écoutait ou la jouait, c'était une chanson qui évoquait une incroyable douceur pour lui. Keith avait 5ans à cette époque, et il se dépêchait de rentrer pour ne pas se faire gronder. Alors Burdon, comme ça on essaye de draguer Frame? Il était grand pour son âge. Dans les souvenirs de Keith, il était hideux. C'était un autre garçon de la classe de Keith. Il l'attrapa par le cartable, le fit tourner pour le plaquer contre un mur, l'avant bras le maintenant sous la gorge. Keith ne pouvait plus respirer, et il sentait sa petite guitare en bois frotter et s'abîmer contre le mur en crépis derrière lui. Cétait un petit garçon très sensible et impressionnable, il ne lui fallut pas longtemps pour que les larmes lui montent aux yeux. Harmony Frame était une fille de la classe de Keith. Une petite fille blonde avec des grands yeux bleus. Elle s'était assise plusieurs fois auprès de Keith aux récréations pour l'écouter jouer de la guitare. Elle ne faisait que s'asseoir et restait là sans dire un mot. Lorsque la cloche de la fin de récréation sonnait, elle se levait, souriait et disait à Keith qu'il jouait bien, et partait. Ne… Ne me frappe pas s'il te plaît... supplia le petit Keith, à bout de souffle. Son agresseur rit. Il appuya encore sa victime plus fort contre le mur, faisant taper la caisse de résonance de la petite guitare dans le mur. Oh, mais c'est quoi ça? dit l'agresseur de Keith en désignant la guitare dans son dos. Sans prendre la peine de reposer Keith au sol, le grand garçon saisit Michelle dans ses grosses mains. Keith poussa un cri d'horreur. Ne la touche pas! -Hé minable, tu as l'air d'y tenir à ton machin. Regarde ce que j'ai là. Il sortit des ciseaux d'écolier à bouts ronds de sa poche. Il les passa dans son autre main, toujours en maintenant Keith contre le mur et approcha la corde la plus aiguë de Michelle pour la mettre sur la lame des ciseaux. Keith hurla, les larmes redoublant d'intensité, mais dans la petite ruelle déserte où ils étaient, personne ne l'entendit. Lorsque les six corde de Michelle furent coupées, l'agresseur laissa retomber Keith sur ses genoux, tremblant et profondément traumatisé. Cette guitare était la chose la plus importante à ses yeux. Tu penses vraiment que c'est fini, Burdon? L'agresseur de Keith lui attrapa les cheveux, Keith cria sous le coup de la douleur, et entreprit de couper ses beaux cheveux longs d'enfant au plus court, lui plantant parfois les ciseaux dans le crâne, tellement fort que même si c'étaient des ciseaux à bouts ronds, ils lui blessèrent le crâne. Lorsqu'il eut enfin fini son oeuvre, le bourreau de Keith ricana. Si jamais tu t'approches encore de Frame, je te fracasse ta chère guitare sur la tronche cette fois. Pareil si tu caftes. Allez, salut, Keef. Que son agresseur l'appelle 'Keef' représentait le summum des affront pour Keith. C'était d'habitude le surnom que lui donnaient les personnes qui l'aimaient, et c'était relié à du bonheur depuis toujours dans sa mémoire. C'est lorsqu'il est rentré chez lui ce soir-là, le crâne ensanglanté, les cheveux dans un état indescriptible, incapable de dire un mot pendant les jours à venir, que ses parents avaient décidé de le retirer de l'école. ------------------- Lorsque Keith revint à lui, il était étendu par terre sous le porche. Son banjo était posé à côté de lui. Il comprit qu'il s'était évanoui sous le coup de la panique. Keith se précipita sur son banjo et le serra dans ses bras tendrement comme si c'était une vraie personne. Il était intact. Keith regarda autour de lui. Plus loin, vers l'entrée du porche se tenait son agresseur et sauveur du jour.
Il ne pleuvait plus. |
| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Sam 21 Sep 2013 - 15:08 | |
| Sean ne se reconnaissait plus lui-même. Pourtant, il n’arrêta pas son comportement de suite. Il voulait des réponses. Il en avait marre de vivre dans l’incompréhension. Il ne pensait pas que ce garçon avait chanté cette chanson précise sans faire exprès. Il devait savoir quelque chose. Il devait avoir une raison pour avoir fait cela devant lui. Tout le monde ne pouvait pas être innocent dans cette histoire. Et Black était souvent dans les parages pour lui faire comprendre qu’il avait perdu gros à cause de lui. Il se faisait plaisir à le lui rappeler dès qu’il le pouvait. Il était donc très probable qu’il est traumatisé ce gosse pour lui faire mal. Seulement, Sean ne marchait plus. Il ne se laissait plus faire. Il avait envie des réponses alors il les aurait.
Alors qu’il le tenait bien serré contre le mur, il s’amusait à faire de la mauvaise musique avec son instrument. Il avait appris à jouer à la guitare plus jeune, il savait donc que les sons n’étaient pas agréables à l’oreille, surtout pour un connaisseur comme sa victime. Celle-ci semblait bien paniquée d’ailleurs. Il ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. Pourtant, ce n’était pas comme si c’était très compliqué. Le serdaigle posait des questions, il devait juste répondre, au risque de voir les cordes se casser de nouveau. Il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre le risque ici.
Aucune réponse ne venait rassurer ses tympans. L’énervement devenait de plus en plus difficile à contrôler. Il ferait mieux de se dépêcher s’il ne voulait pas s’attirer un ennemi de plus. Surtout qu’il était connu que Sean était très bon pour penser des plans de blagues assez coriaces. Il ne serait donc pas très difficile d’inventer un piège un peu plus méchant. Il allait le lui préciser, pour avancer le temps de réponse, mais il vit que cet idiot n’était plus vraiment présent pour l’entendre. Le sixième année fronça les sourcils. Le gamin avait toujours les yeux ouverts, mais semblait être ailleurs. Il ne semblait même plus faire attention au fait qu’il était menacé et bloqué contre un mur. Il ne semblait pas avoir un contrôle sur son corps. Voulant vérifier un détail, Sean s’exclama avec violence : Eh le môme ! Ce n’est pas comme ça que tu vas sauver ta peau, alors arrête de faire semblant de ne pas être là ! Je vois bien tes yeux ouverts hein. Je ne suis pas aussi stupide que toi !C’était de la pure provoque qu’il faisait là. Il voulait juste avoir une réaction. Il ne pensait pas avoir une réponse aussi provocante, loin de là. Mais un simple gémissement, une plainte, des pleurs, comme un peureux, ça lui suffirait. Même s’il se pissait dessus, ça lui irait. Quoique, ça ne voudrait pas dire qu’il était présent, juste qu’il n’était même plus capable de contrôler sa vessie. Ça serait plus ridicule pour lui qu’autre chose. Enfin, de toute façon, il n’eut absolument aucune réaction. Il était comme une de ses poupées qu’on pouvait torturer de la pire façon sans qu’elle ne dise rien.
Il finit même par tomber dans ses bras. Enfin, Sean le tenait tellement bien contre le mur qu’il ne put voir que sa tête retomber contre son bras. Et voilà qu’il s’était évanoui maintenant. C’était quoi cette loque de sorcier. Il n’arrivait pas à croire qu’il était tombé sur le faible de service. Quand on se savait sans défense, on ne provoquait pas les autres ainsi. C’était vraiment stupide. N’ayant pas vraiment de main libre, il avança la guitare vers son visage. Avec le manche, il souleva sa tête. Il était définitivement parti dans ses rêves ou cauchemars. Il n’allait tout de même pas rester comme ça le temps qu’il se réveille. Il fallait qu’il trouve un moyen de le poser par terre sans tout casser. Il n’allait pas jeter l’instrument par terre juste pour faire ça. Il savait que ce genre d’objet coûtait cher et il ne semblait pas très doué pour réparer les choses. Au moins, il était plutôt léger ce qui allait l’aider. Il prit bien en main le banjo et se prépara à le rattraper sans qu’il casse lui-même sa raison de vivre. Une fois prêt, il retira son bras le retenant, se décala avec vitesse et le ramassa au creux de son coude. Il ne s’attendait pas à un poids lourd pour autant. Il sentit son corps faire pression contre son bras, menaçant de céder. Il réussit tout de même à le retenir avant qu’il se fracasse le crâne contre le sol. Il prit le banjo dans sa main libre et posa le corps inconscient contre le sol dur. Il déposa son stupide objet à côté. Puis il lui donna des petites tapes contre la joue :
Allez le gosse ! On se réveille ! Je vais pas te manger non plus. Allez !
Les tapes devenaient de plus en plus fortes. Mais il s’arrêta avant de lui faire un bleu. Il ne voulait pas se faire punir pour violence contre un autre élève. Il hésita un instant à lui balancer un jet d’eau froide sur le visage mais il abandonna l’idée. Il se contenta de se lever et de s’éloigner de lui. Il se disait qu’il s’était évanoui en sa présence. Il attendait donc peut-être qu’il parte avant de se réveiller. Il ne partit pas pour autant. Il ne voulait pas provoquer sa mort. Il s’adossa contre le mur du fond, croisant les bras en attendant. Il lui laissait un certain délai avant de l’asperger. Il ferait mieux de se décider vite fait s’il ne voulait pas tomber malade.
Sans surprise, il le vit reprendre conscience pas longtemps après. Par contre, il ne put s’empêcher d’être bouche bée en le voyant faire un câlin à son banjo comme s’il serrait dans ses bras son enfant survivant. Il en était à ce point-là quand même. Il ne devait pas être très bien dans sa tête. Lorsqu’il le vit se tourner vers lui, il resta immobile. Il finit par dire assez fort : Très héroïque la technique ! Je suis impressionné, c’est fou ! Si tu veux exploser le record de la mort la plus ridicule, tu ferais mieux de continuer comme ça, tu seras gagnant à tous les coups. Il secoua la tête exaspéré d’être entouré d’incapable. Par moment, il se demandait si certains étaient encore en état d'être sauvés. Il se poussa du mur d’un geste vif et s’approcha avec lenteur du peureux. Il montra ses mains devant lui pour lui montrer qu’il n’allait rien lui faire. Arrivé à ses pieds, il dit avec lenteur pour qu’il comprenne bien chaque mot :
Bon, tu peux voir que ton instrument est comme neuf. Je ne t’ai pas fracassé la tête pendant que tu t’es enfouis en toi-même. Je t’ai laissé sain et sauf. Ça devrait te montrer que je n’ai pas mauvais fond, tu ne crois pas ? Alors pourquoi tu ne répondrais pas à mes questions histoire d’être tranquille après ?
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Mar 1 Oct 2013 - 15:58 | |
| Keith releva la tête. Le soleil commençait déjà à sécher l'herbe mouillée du parc et inondait le porche de lumière jaune, chaude, la poussière des pierres volant dans les rayons. L'odeur d'herbe mouillée emplissait l'air et faisait tourner la tête de Keith. Serdaigle lui faisait face, et comme Keith était à genoux, il se sentait encore plus petit qu'à son habitude. Il baissa à nouveau la tête, et pour une fois, il réussit à s'exprimer clairement. J'avoue que je ne saisis pas tout. Il marqua une pause. Je ne vois pas qui est la personne dont tu parles. À part les membres de l'équipe de ma maison, je ne fréquente personne à Poudlard… Il oublia de mentionner qu'il faisait partie lui-même de l'équipe; d'ailleurs, ce n'était pas encore totalement acquis pour lui, et puis même, il n'aimait pas crâner avec ça. Il regarda son petit banjo dans ses bras. Tu sais, je n'ai pas grand-chose dans ma vie à part la musique, alors je te remercie d'avoir laissé mon instrument intact. En effet, s'attaquer à l'instrument de Keith, c'était le pire affront qu'on pouvait lui faire. Mais comme c'était un garçon qui manquait de confiance en lui, c'était normal pour lui qu'il remercie son agresseur d'avoir abandonné cette idée. Il aurait préféré qu'il le frappe à mort plutôt qu'il touche à son banjo, c'était clair. D'autant plus que Keith détestait la violence plus que tout, et il était dépourvu de cet instinct viril qui faisait que deux hommes entre eux se battent plus pour leur honneur respectif que pour le problème en vérité. Keith était plutôt du genre à fuir devant les ennuis et ressortir indemne, quitte à y laisser son honneur. Mais pas se battre, jamais. Keith aussi avait besoin de réponses par rapport à cette situation de malaise mutuel, mais ce n'était pas un garçon très curieux de nature, et comme il ne connaissait pas son interlocuteur, ça ne l'intéressait pas trop. Il ne voulait pas non plus risquer de le blesser en lui posant une question déplacée. Mais son cher banjo avait failli y rester. Il regarda le Serdaigle droit dans les yeux pour lui faire admettre qu'il disait bel et bien la vérité. Je vois bien que tu n'es pas un méchant. Mais il y a un sacré malentendu… Je ne te connais pas, je n'ai jamais entendu parler de toi, ni croisé auparavant dans le château, ou quoique ce soit. Alors je ne comprends vraiment pas en quoi j'ai pu faire quelque chose de mal… Il fit une petite moue de réflexion et sourit à son agresseur, comme pour prouver sa bonne foi. Autant adopter une attitude positive pour essayer de calmer le jeu. Keith se dit qu'il avait peut-être ressenti des choses chez son interlocuteur qu'il avait exprimé inconsciemment par la musique. Ça lui arrivait parfois, et il ne savait pas si c'était un don magique ou simplement de l'empathie naturelle très développée. D'autant plus que tu m'as aidé alors que j'étais jusqu'au cou dans la fiente de troll: je ne suis pas très doué avec ma baguette, et je ne veux pas d'un instrument magique avec des cordes indestructible ou que tu ne doives pas accorder. Du coup, ça m'embête vraiment de t'avoir froissé, j'ai une sorte de dette envers toi, non? C'est à ce moment-là que Keith entendit une voix féminine qui lui semblait familière arriver de derrière lui. Il se retourna et vit Luzia, qui fixait Sean droit dans les yeux, et qui avait l'air très en colère. Mince, depuis quand est-ce qu'elle observait la scène? |
| | | Luzia Ozores COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 817 | AVATARS / CRÉDITS : Astrid Bergès-Frisbey - Vanka - Bazzart' | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Mar 1 Oct 2013 - 21:39 | |
| C'était une des matinées les plus pluvieuses du mois de Septembre, mais cela ne décourageait pas pour autant Luzia. Elle se rendait au parc, à la lisière de la Forêt Interdite - non pas pour enfreindre le règlement, mais seulement pour renouveler son stock d'ingrédients de potions. Elle était en effet à court de yeux de scarabée et en avait repéré un nid dans une souche de bois qui pourrissait. Elle ne pouvait attendre la prochaine sortie à pré-au-Lard et encore moins un éventuel colis de la part de son père. Sortant du hall, la jeune fille remonta le col de sa robe pour ne pas que des gouttes d'eau fraîches ne viennent la chatouiller. Je vais passer par le porche, sinon, je vais être mouillée en deux minutes, songea la jeune fille qui gagna à grandes enjambées l'abri qui était plus que bienvenu. Elle les aura mérités, ses yeux de scarabée ! Elle n'était cependant pas la seule à avoir eu cette idée. Des bruits de voix étouffés par la pluie lui parvenaient avec difficulté. Luzia risqua un œil à l'intérieur et aperçut deux silhouettes. - Mierda, una pareja...(*) soupira-t-elle. Ce n'était pas tellement le moment pour les interrompre, à en juger leur position. Tous deux se tenaient enlacés, plaqués contre le mur. Et mais... Luzia tiqua. Il ne s'agissait pas d'amoureux. Il faisait assez sombre sous le porche, et Luzia était assez éloignée des deux protagonistes. - Eh le môme ! Ce n’est pas comme ça que tu vas sauver ta peau, alors arrête de faire semblant de ne pas être là ! Je vois bien tes yeux ouverts hein. Je ne suis pas aussi stupide que toi, dit une voix dure. Une voix que Luzia aurait reconnu parmi mille. Sean. Sean ? Était-ce bien lui ? Et que faisait-il avec... Keith ?! C'était à ne strictement rien comprendre. D'ailleurs, à en juger par l'attitude du garçon, il tournait de l’œil. Sean mit un certain temps à s'en rendre compte et lorsque ce fut le cas, Luzia le vit faire toute une manœuvre pas possible pour étendre Keith par terre sans laisser tomber ni le Jaune, ni l'instrument. C'est alors que la jeune fille se rendit compte qu'elle serrait les poings et la mâchoire. Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle voyait. C'était bien Sean, LE gars dont elle avait été amoureuse des mois durant. Et le voilà à la même place que ceux qui avaient torturé l'Espagnole. Le voilà à la même place que Dylhan Yordanov, qui avait plaqué Luzia contre un mur avec violence. Son estomac se tordit rien qu'en se remémorant la scène. Entretemps, Keith avait repris ses esprits. Il échangeait quelques paroles avec Sean, mais Luzia était bien trop choquée pour en saisir le sens. Mais elle n'aimait pas l'attitude du Serdaigle, attitude qui ne lui ressemblait pas. Il semblait conscience de sa force - Keith, en effet, ne faisait pas le poids face à lui. D'ailleurs, il ne cherchait pas la bagarre et semblait soucieux de temporiser le conflit. Comme si c'était à lui de baisser la tête. C'était plus fort qu'elle, elle devait agir. Elle voulait vider sa colère sur Sean parce qu'il s'était attaqué à Keith, la personne qui soit la plus gentille du monde ! - Qu'est-ce qu'il se passe, ici ? tonna-t-elle en avançant d'un pas décidé. Son regard noir plongé dans celui de Sean, la jeune fille ne le laissa pas répondre : - Je t'ai vu. Et je veux savoir pourquoi tu as fait ça. Elle se planta juste devant Sean, sans prêter attention à la tête qu'il faisait de plus qu'elle. * merde, un couple... - Spoiler:
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Dim 13 Oct 2013 - 13:14 | |
| Sean sentait qu’il bouillait de l’intérieur. Seulement, il savait aussi qu’il devait se contrôler. Il devinait que la colère et la violence ne l’aideraient pas à comprendre ce qu’il se passait. Le gosse était bien trop dans la catégorie poule mouillée pour en tirer quoi que ce soit comme ça. Il avait l’air complètement surpassé par ce qui lui arrivait. Mais Sean n’arrivait pas à s’arrêter totalement. Il avait l’impression de se faire piéger sans arrêt et il n’arrivait pas à se convaincre que ceci n’était qu’un accident. L’évanouissement du gamin ne suffisait pas à le lui faire comprendre. Surtout, il cherchait bien entendu un moyen de déverser toute sa haine sur quelqu’un. Ce n’était pas vraiment de sa faute s’il avait réussi à faire déverser sa rage. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même et sa stupide chanson après tout.
Seulement, Sean sentait une once de culpabilité ronger sa haine. Il commençait à se sentir mal de son attitude. Il fit tout pour ne pas le montrer dans ses expressions, mais ses mains se desserraient d’elles-mêmes. Il lui fallut un grand effort pour empêcher son corps de trembler sous sa stupidité. Il prit sur lui pour garder son visage fermé et dur. Pourtant, il sentait toute colère tombée en voyant le petit être surpassé par les évènements. Il essayait de se défendre comme il pouvait, montrant qu’il n’avait rien à voir avec les personnes qui le tourmentaient. Le pire était qu’il le remerciait d’avoir laissé son instrument sauf. Qui pouvait remercier son agresseur de ne pas avoir fait quelque chose ? C’était d’un ridicule. On ne remercie pas un agresseur, on le dénonce. On se débrouille pour qu’il ne s’en sorte pas comme ça. S’il continuait comme ça, il ne survivrait pas à l’époque dangereuse qui se préparait.
Et maintenant il se mettait à lui sourire. Mais c’était qui cette victime ? Il était complètement fou ou quoi ? Sean ne réussit même plus à rester froid face à sa victime lorsqu’il entendit les paroles suivantes. Maintenant, il était persuadé d’être devant un alien venant d’une autre planète. Il n’avait encore jamais rencontré quelqu’un qui pense devoir une dette à son assaillant. La colère monta de nouveau en lui. Cependant, c’était pour le secouer et lui faire comprendre qu’il devait se ressaisir. Il ne supportait pas qu’on puisse être à ses pieds ainsi. Et si lui, non violent habituellement, faisait cet effet à ce poufsouffle, qu’est-ce que cela donnait avec cette bande de serpentard ? Au moins, il pouvait être sûr qu’il n’avait pas croisé Black : il aurait fini à l’infirmerie pour coma prolongé.
Sean ne savait même plus quoi dire face à ce cas désespéré. Et s’il y avait bien une chose qu’il pensait voir un jour, c’était de voir Luzia venir le sauver de cette situation absurde par sa trop grande colère contre lui. Il releva la tête et la vit pleine de haine contre lui. Elle ne semblait pas apprécié ce qu’il venait de faire. Il la vit se planter juste en face de lui, sans aucune peur, lui montrant clairement qu’il valait mieux qu’il ait une explication sur le sujet. En fait, elle ne venait peut-être pas le sauver. Elle semblait plus rajouter une couche à ses soucis du moment. Il resta là, un moment, la regardant, voyant toute l’incompréhension et la colère déversée contre lui, sans pouvoir rien dire ou faire. Il sentait monter en lui la honte et une rancœur contre lui-même. Il s’en voulait qu’elle ait vu ça. Il n’était même pas sûr de s’en vouloir pour l’avoir fait, augmentant sa fureur. Quand il ne put plus soutenir son regard, il recula avec un grand geste des bras, exaspéré : Ce qu’il se passe ? Ce gosse est stupide, voilà ce qu’il se passe ! Vous avez oublié de lui apprendre à se défendre un minimum ou quoi ? Il en est au point de me remercier ! Franchement, la gentillesse ça va cinq minutes, mais faut pas abuser. Quand quelqu’un t’attaque, tu ne vas pas à ses pieds, surtout quand tu as des pouvoirs !
La fin était adressée au petit gars. Il lui en voulait de ne pas se battre en retour. Il lui en voulait de ne pas l’aider à se défouler. Il avait fallu qu’il trouve le seul mec un peu stupide et gentil pour ne pas provoquer. Il n’en revenait pas. Ce n’était vraiment pas sa chance ces derniers temps.
Pourquoi j’ai fait ça ? Parce qu’on se renseigne avant de commencer une chanson stupide face à moi ! Parce que quand on sait qu’on est incompétent en magie, on ne va pas se lancer dans un combat battu d’avance ! Parce qu’on ne chante pas la sérénade à Prue devant moi !
Il se mit à faire les cent pas devant eux. Arrivé devant un pilier, sans pouvoir se contrôler, il donna un coup de poing dessus. La douleur qui l’envahie le rendit aveugle. Des larmes lui montèrent aux yeux. Etait-ce à cause de la blessure qu’il venait de se faire ou à cause des souvenirs que la chanson avaient fait remonter ? Il ne voulait même pas répondre à cette question. Il posa sans douceur sa tête contre le pilier, les bras posés au-dessus. Il ne voulait plus les regarder. Il avait honte mais il était toujours aussi haineux. Dans un souffle désespéré, il murmura : Parce que je suis stupide ! Parce que ça me tue !
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Dim 13 Oct 2013 - 21:57 | |
| Il se trouvait que Keith avait mis les pieds dans une sacrée histoire, où Sean (qui était vraisemblablement son interlocuteur) et Luzia sa future coéquipière se croisaient. Une sacrée histoire comme il y en a beaucoup à Poudlard, qui mélangeait amours et exs (Keith l'avait compris dès que Luzia avait commencé à disputer Sean). Le petit poufsouffle se leva et s'imposa entre les deux jeunes gens qui se faisaient face. S... Stop! S'il vous plaît. dit-il du ton le plus ferme qu'il pouvait employer, tranchant radicalement avec son attitude habituelle. Mais cette fois, c'en était trop. Une amie se retrouvait mêlée à cette dispute qui ne concernait que lui, à la base. Du moins c'est ce qu'il pensait, parce que cette affaire à laquelle il venait de se lier avait plus d'ampleur qu'un simple malentendu. Avant toute chose, j'exige des explications. Une bonne fois pour toutes. Il tourna la tête vers Luzia et la gratifia du regard le plus reconnaissant qu'il sache faire, parce qu'elle avait été son ange gardien sur ce coup-là, vraiment. Il ne comprenait pas la galère dans laquelle il s'était mis, et pourtant c'était une belle galère bien digne de ce nom, qui devait faire du bruit à Poudlard. Se retournant vers Sean, il lui dit: Je... Je préfère éviter les ennuis à tout prix plutôt que de me battre. Parce que je sais pertinemment que je serais perdant face à toi. Sérieusement, il l'avait regardé? Un petit gamin frêle, un môme de quatorze ans qui en paraissait douze, face à un mec qui sortait de l'adolescence, avec un corps d'adulte. Combattant l'un contre l'autre? Il ne fallait pas se faire d'illusions, et Keith ne s'en faisait pas: il serait toujours perdant avec les armes. Et puis il en avait assez, Keith, de toujours être la victime. Maintenant, il jouait au Quidditch. Il ne devait plus être une mauviette. Il en avait assez d'être comme il était, assez d'être sans arrêt la victime de plus grands et plus forts que lui. Ça lui rappelait tellement de mauvais souvenirs... Il ne s'était jamais senti aussi mal. Le petit poufsouffle rougissait facilement, et là l'émotion était telle qu'il avait viré au rouge tomate tellement il en avait marre. Mais il garda son attitude calme habituelle. La corde de mi cassée. Et tous ces ennuis. C'était assez poétique en soi comme image. |
| | | Luzia Ozores COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 817 | AVATARS / CRÉDITS : Astrid Bergès-Frisbey - Vanka - Bazzart' | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Ven 18 Oct 2013 - 13:55 | |
| Voir Sean dans cet état là, ce n'était pas vraiment habituel songeait Luzia. Il parlait sur un ton qui n'était pas le sien, et regardait Keith comme s'il s'agissait d'une petite créature qu'il voulait mettre à l'épreuve. Mais son regard était aussi empli d'une profonde tristesse qui frisait le désespoir. Comme si, finalement, il était davantage malheureux qu'en colère. Ou comme si sa colère ne découlait que de son malheur, la jeune fille n'aurait su le dire. C'était Sean et elle était troublée de le voir ainsi.. La gorge un peu serrée, il lâcha toute sa rancœur sans même prendre le temps de respirer : - Pourquoi j’ai fait ça ? Parce qu’on se renseigne avant de commencer une chanson stupide face à moi ! Parce que quand on sait qu’on est incompétent en magie, on ne va pas se lancer dans un combat battu d’avance ! Parce qu’on ne chante pas la sérénade à Prue devant moi !Quoi ? Keith avait fait des avances à Prue ?! Devant Sean qui plus est ! Luzia l'imaginait mal le faire – il s'agissait de Keith, LE gars qui avait passé les quatre premières années de sa scolarité à Poudlard à tenter de se fondre dans les murs. Certes, le voilà dans l'équipe, mais il restait un garçon timide et discret. Ceci dit, s'il l'avait effectivement fait, s'il avait effectivement dragué Prue, Luzia comprenait la réaction de Sean. Elle aussi aurait eu des accès de violence si quelqu'un venait séduire Nolan. Elle avait beau leur inventer des excuses et faire confiance à son amoureux, Luzia était toujours un peu tendue quand les sœurs Taylor s'approchaient un peu trop de son copain. Sean se retourna et frappa de son poing un des poteaux, ce qui ébranla tout le porche ; il resta ainsi, leur tourna le dos, comme s'il ne voulait plus les voir. Il se passa quelques secondes, durant lesquelles personne ne dit ni ne fit rien, hormis les gouttes de pluie qui tintaient sur le toit de l'abri. Puis, il dit d'une voix si basse qu'on aurait cru un souffle : - Parce que je suis stupide ! Parce que ça me tue ! Luzia comprit alors à quel point il allait mal. Cependant, cela ne suffisait pas à calmer la jeune fille, qui lui en voulait toujours de s'en être pris à Keith, et ce d'une façon aussi détestable. Ce dernier, d'ailleurs, ne semblait pas voir ce à quoi le Serdaigle faisait allusion - Avant toute chose, j'exige des explications. Une bonne fois pour toutes.Il employait un ton calme mais ferme, maîtrisant parfaitement le son de sa voix. Il adressa un regard plein de reconnaissance à Luzia avant de s'approcher de Sean. - Je... Je préfère éviter les ennuis à tout prix plutôt que de me battre. Parce que je sais pertinemment que je serais perdant face à toi.Sur ce coup là, il n'avait pas tort : il suffisait de jeter à coup d'oeil à Sean, de voir ses épaules larges et son dos puissant pour comprendre qu'il pouvait faire ce qu'il voulait du Poufsouffle. - C'est quoi cette histoire avec Prue, finit par demander Luzia, sceptique mais un peu radoucie, dont le regard faisait des allers-retours entre Keith et le dos de Sean. Keith semblait avoir fait bonne impression sur Prue – peut-être même qu'il lui plaisait. Luzia ne voyait que cette possibilité. Sinon, s'il ne s'était pas senti menacé, Sean n'aurait jamais réagi de cette façon et avec une telle colère. Finalement, Keith cachait bien ses atouts ! - Spoiler:
Longueur : 581 mots
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Dim 20 Oct 2013 - 22:12 | |
| Sean sentait son poing chauffer au-dessus de sa tête. Il sentait la douleur battre au même rythme de son cœur. Sa tête lui faisait mal maintenant aussi. Il avait dû se l’égratigner lorsqu’il l’avait posé contre le pilier. Pourtant, aucune de ces douleurs n’était la plus puissante au fond. Et essayer de l’expliquer n’arrangeait pas le tout. Il n’avait pas envie de parler. Il n’avait pas envie de leur expliquer ce qu’il ressentait. Il ne voulait pas lui dire à elle ce qu’il s’était passé. Elle semblait tellement heureuse dans son couple, elle ne pouvait pas comprendre. Ou sinon, cela lui rappellerait leur propre histoire et du même coup, ce serait bien fait pour lui qu’il vive lui aussi cette horreur.
Les sons étaient devenus flous dans sa tête. La moitié des mots n’arrivaient plus jusque son cerveau. Il crispa ses poings ainsi que ses muscles de son dos en essayant de se contrôler. Il essayait de ne pas exploser de rage, de tristesse. Il avait envie de se défouler sur tout et tout le monde. Pourtant il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas montrer cette fausse version de lui. Il allait la décevoir. Keith ne semblait pas pour cette explosion non plus. Sean eut du mal à comprendre ce qu’il lui racontait mais les derniers mots suffirent. Le pauvre, il ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il se passait en cet instant.
Plissant avec puissance ses yeux, le serdaigle essaya de se calmer. La voix de son ancienne copine parvint jusque lui. Il avait l’impression qu’on appuyait un peu plus sur sa blessure interne. Le fait que ce soit elle qui demande rendait la chose plus difficile encore. Surtout que son ton n’était pas des meilleurs. Sean pouvait entendre qu’elle s’était radoucie, mais elle ne comprenait clairement pas ce qu’il lui arrivait.
Elle… Elle m’a… ELLE M’A… !Il n’arrivait pas à le dire. Il ne pouvait pas. Ça faisait trop mal. Il ne pouvait pas l’avouer. Pas devant elle. Ses poings se crispèrent à tel point que ses doigts devenaient blancs. Le sang ne pouvait plus passer dans ses veines.
Black… Il est juste… !
Sean n’arrivait plus à parler. Tous ses mots restaient bloqués dans sa bouche. Prononcer ce mot était juste une torture. Seule de la rage pouvait passer avec ce nom. Le rouge envahit ses yeux fermés. Il ne pouvait plus réfléchir. Un nouveau coup fit trembler tout le porche, faisant tomber de la poussière partout. Il ne sentit même pas les conséquences sur ses poings. Seule sa tête fut un peu plus heurter. Les yeux toujours fermés, il sentit un liquide couler près de sa paupière. Retenant sa respiration pour garder le volcan toujours en repos, il lança dans un souffle de rancœur : Elle m’a quitté…C’était dit. A peine audible, mais c’était sorti. Les larmes montèrent pour de bon dans ses paupières. Un petit bruit de tapotement monta dans le lieu : machinalement, ses poings s’étaient mis à frapper avec stresse contre le mur. Rien de très violent, mais assez pour se faire entendre. Des visions envahirent l’esprit de Sean. Tous ses meilleurs moments avec la serdaigle venaient le hanter. Jusqu’au moment où le souvenir de rupture devant plus important que les autres. Il se décala d’un coup du mur, balança son pied dedans. Il fut rejeté vers le mur du fond dans lequel il donna un dernier coup de poing. Il était ensanglanté de partout maintenant mais il sentait la colère descendre d’un minuscule cran. Il devait avoir l’air d’un fou sorti d’hôpital psychiatrique. Il était crispé de partout. Il releva la tête et les regarda : Prue m’a quitté ! Et cette bouse de troll de Black prend grand plaisir à me faire comprendre qu’il a réussi. Elle m’a largué pour ce troll des prairies ! Chaque fois qu’il me voit, il m’enfonce un peu plus dans mon malheur. Tout est un prétexte pour me ridiculiser. Alors quand un petit gars qui ne sait pas se défendre me chante une chanson d’amour pour Prue, ça ressemble craché à un plan de cette ordure ! Il se tourna vers Keith et dit d’un ton brusque : Scuse mais tu peux pas dire que tu n’es pas du genre à te faire manipuler ! |
| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Lun 21 Oct 2013 - 12:28 | |
| Keith avait de la peine pour le Serdaigle. Malgré son emportement, il avait l'air d'un type bien. Luzia ne l'apprécierait pas sinon, il en était certain. Il savait qu'ils s'appréciaient, ça semblait tout retourner sa coéquipière de voir son ami dans cet état. Lorsque le prénom de Prue surgit dans la bouche des deux interlocuteurs de Keith, il écarquilla les yeux, et après que Sean aie fini de parler, il se permit de demander lamentablement, tournant la tête vers Luzia, et la dévisageant avec ses grands yeux bruns de gamin: ...C'est qui Prue?... Il eut peur que Sean s'énerve à nouveau, ne croyant pas sa bonne foi. Il renchérit, le regardant droit dans les yeux: Non, sincèrement... Il marqua une pause, avant de continuer: Et c'est qui Black aussi?... Il comprenait que la fameuse Prue -qui devait être un diminutif pour Prudence, et alors, Keith commençait à comprendre où était le malaise- était l'ex de Sean, et la rupture avait l'air d'être douloureuse. Il tordit la bouche en un signe de compassion. Keith se rappelait que 'Dear Prudence' était une chanson que Lennon avait composée en hommage à l'une de ses amies, et il était persuadé que ce n'était pas la Prudence en question... Donc à partir de là, le malentendu semblait réglé, non? Il ne pouvait pas en vouloir à Sean de sa dernière phrase à son attention, bien sûr. Il lui signifia ceci par un signe de tête. Dans ses jeunes années à l'école moldue, il avait tellement été le fruit de toutes les mauvaises plaisanteries imaginables par des gamins, et était tellement crédule et maladroit qu'il se faisait toujours avoir. Sean marquait plutôt un bon point de ce côté-là, il le cernait bien en fait. Peut-être qu'un jour, par le passé, il a été comme ça, pensa Keith. Il ne pouvait pas non plus en vouloir à Sean pour ne pas le croire, même si l'injustice du moment le dépassait complètement. C'est sûr que se retrouver face à une personne telle que lui, c'est-à-dire à la limite extrême de l'autisme était impensable pour quelqu'un de normal. Qui à Poudlard arrivait à ne parler à personne avant sa cinquième année, à part lui? Sincèrement, Keith pensa à ce moment qu'il pourrait facilement inscrire ça dans un quelconque grimoire des records. Et d'ailleurs, c'est sa transparence qui lui avait sûrement causé d'éviter les ennuis, Sean était le premier élève de cette école à lui poser problème. Même ce fameux Black qui avait l'air d'être une terreur, il n'en n'avait jamais entendu parler, et il espérait ne jamais le croiser, parce que visiblement Keith était tout à fait son genre de victime... Luzia. Il lui serait éternellement reconnaissant de l'avoir sauvé, en quelque sorte. Elle le connaissait à peine et déjà elle volait à sa rescousse. Il se sentait fier d'être dans une équipe à ses côtés, d'elle et de tous ces gens géniaux.Tout le monde ne lui voulait peut-être pas du mal finalement... Avec son appui, il pourrait peut-être convaincre Sean qu'il n'avait rien à voir dans son histoire. Le pauvre, quand même... |
| | | Luzia Ozores COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 817 | AVATARS / CRÉDITS : Astrid Bergès-Frisbey - Vanka - Bazzart' | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Mer 23 Oct 2013 - 22:56 | |
| La jeune fille se rendit vite compte qu'elle avait posé une question houleuse. LA question qui met le feu aux poudres. Sean réagit vivement. Il leur tournait toujours le dos mais ses épaules se crispèrent, son poing ripa sur le mur. Luzia pouvait entendre sa respiration nerveuse. - Elle… Elle m’a… ELLE M’A… !Alors elle comprit. Sean n'était plus avec Prue. Le tandem Sean-Prue n'existait plus. Et Keith n'était en rien responsable. Elle resta un moment hébétée. C'était tellement... pas croyable ! Elle les avait vu cet été, à la Coupe du Monde, heureux. Et là, voilà qu'ils étaient séparés ? Au bout de quelques semaines d'école ? Il s'était passé quelque chose, c'était obligé ! Elle avait visé juste, puisque Sean s'exclama alors : - Black... Il est juste... L'Espagnole voyait vite fait qui il était, comme il jouait au Quidditch. Aussi ténébreux que son frère, il lui avait toujours parut dangereux, cependant - c'était un Serpentard aussi... Prue avait-elle trompé Sean avec Black ? De nouveau, le Serdaigle se déchaina contre la paroi du porche, le faisant trembler et grincer. Luzia mit un petit moment avant de s'en rendre compte, mais de la poussière tombait du toit de l'abri. Es loco, pensa-t-elle en voyant la force qu'il mettait dans ses coups de poings. Elle regarda Keith, lui aussi frappé par le comportement de Sean. Elle ne pouvait compter sur lui pour intervenir. Personne ne s'y risquerait. Sean, là, pour la première fois, lui fit peur. Il donna un coup de tête dans le mur avant de souffler : - Elle m’a quitté…Un silence enveloppa les trois élèves. C'était dit. Ça avait paru crever l'atmosphère étrange dans laquelle ils se trouvaient tous. Soudainement, Sean se décala du mur, et Luzia plaqua son poing sur sa bouche en voyant son visage. Déchiré. Par la douleur de son aveu et aussi parce qu'il venait de s'ouvrir le front. Il commença un flot de paroles auxquelles Luzia ne comprit pas grand chose. Apparemment, Black s'amusait à mettre Sean sous pression depuis sa rupture avec Prue. - Scuse mais tu peux pas dire que tu n’es pas du genre à te faire manipuler, lança-t-il à Keith qui le regardait bouche bée. Le Jaune, cependant, ne le contredit pas. Lui aussi rassemblait ses esprits, les sourcils légèrement froncés. Les deux garçons se faisaient face, et la jeune fille, légèrement en retrait, faisait alors le lien entre Keith et Sean. Elle ne pouvait croire cependant que Keith aie volontairement provoqué Sean. - ...C'est qui Prue ?... Et c'est qui Black aussi, demanda-t-il finalement. Par son ignorance, il prouvait qu'il n'y était pour rien dans cette affaire. D'un bond, Luzia se jeta entre les deux garçons, attrapa Sean par les épaules et le fit reculer un peu plus loin, tout en criant à Keith : - ¡ Callate ! ( *) Sa voix trembla et c'est alors qu'elle s'aperçut qu'elle pleurait - depuis combien de temps, elle l'ignorait, mais elle sentait à présent que ses joues étaient mouillées. Elle s'en voulut de parler ainsi au Poufsouffle. Elle aussi avait mis les pieds dans le plat, par ignorance. Elle ne pouvait reprocher quoi que ce soit à Keith. Seulement, il était inutile de remuer le couteau dans la plaie. La jeune fille avait préféré éloigner Sean pour ne pas qu'il s'énerve de nouveau contre le jaune. Elle se promit de tout lui expliquer, après. Lorsque que Sean ne sera plus là pour entendre. Elle se retrouvait donc en face de Sean, et elle était consciente qu'il fallait qu'elle dise quelque chose. Mais elle ne pouvait détacher son regard de son visage tuméfié. Elle fouilla dans la poche de sa robe, en sortit un vieux mouchoir sur lequel elle jeta un sortilège de nettoyage. Le mouchoir se replia dans sa main, immaculé, comme neuf. - Tu t'es abîmé le visage, lui dit-elle doucement en essuyant les gouttes de sang qui coulaient de la blessure. Elle ne pouvait non plus s'empêcher de songer à sa propre histoire avec Sean. Au moment où ils s'étaient séparés. Ça avait été douloureux - même s'ils avaient décidé ensemble d'en finir. Elle ne pouvait oublier les prises de tête, les moments de doute, d'angoisse, quand elle avait commencé à sentir que son amoureux lui échappait. Et ensuite, il avait fallu apprendre à faire sans lui. Ne plus le retrouver le soir dans la salle de repos, ne plus jeter un coup d’œil à ses recherches, ne plus l'embrasser ne plus... Ne plus rien faire. Et lui, de son côté, avait-il été aussi mal après leur rupture ? - Je suis désolée, murmura-t-elle en étouffant un sanglot. Désolée d'avoir gaffé, désolée d'être là alors qu'elle était sûrement la personne à qui il avait le moins envie de se confier - à part peut-être Black. Désolée de lui avoir, par le passé, fait du mal. * Tais-toi ! - Spoiler:
Longueur : 810 mots
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| | | | Sujet: Re: • La corde de mi • [libre] Jeu 24 Oct 2013 - 20:47 | |
| Sean essayait de ne pas regarder la tête des deux poufsouffle. Il savait que son comportement était complètement exagéré. Il se savait dangereux pour tout le monde. Il ferait mieux de partir de là, fuir le plus loin possible. Pourtant, il n’arrivait plus à faire un seul geste. Il avait mis tellement d’énergie à s’énerver avec lui-même qu’il en était devenu faible. Il sentait le sang couler près de ses yeux mais il ne pouvait se résoudre à l’essuyer. Il ne voulait pas toucher son front de peur de voir quels dégâts il avait fait. Il voulait nier cette personnalité qui l’envahissait soudain. Il était comme redescendu sur terre. Il commençait à redevenir normal. Au fond, il avait encore cette boule de colère qui se battait, mais elle s’étouffait. Elle laissait place à la honte de lui. Embarras qui l’empêchait de faire face aux témoins présents. Cependant, c’était le minimum de faire face à son côté sombre, alors il força sur ses muscles et observa leurs visages.
Le petit gars avait la tête exacte à laquelle le serdaigle pouvait penser. Il avait très bien compris quel genre de peureux il pouvait être donc il était normal qu’il ne comprenne rien et qu’il soit perdu. Il fut surtout frappé par l’expression de Luzia. Elle était totalement terrifiée pour lui et par lui. Il n’avait jamais vu un tel regard de peur dans ses yeux alors qu’elle était à ses côtés. Il l’avait toujours vu rire ou juste être bien lorsqu’elle venait près de lui. Jamais elle n’avait eu de frayeur à cause de lui. Et là, elle était à la limite de se reculer, de mettre de la distance entre eux. Elle mordait son poing pour s’empêcher de hurler sans doute. Peut-être espérait-elle qu’il se reprenne et ainsi éviter de lui attirer des ennuis, mais il sentait qu’il n’y avait plus beaucoup de chance qu’il lui reparle un jour sans qu’elle ait un mouvement de recul. Il serra sa mâchoire pour éviter de craquer complètement. Il ferma les yeux avec force, essayant de se contrôler. Une larme coula malgré tout, se mélangeant au sang.
Soudain, une voix parvint jusque lui, déclenchant une réaction en chaine. Il tourna vivement la tête et regarda avec fureur le gamin. Il ne comprenait vraiment rien celui-là. Quand on réfléchit deux secondes, on apprend à ne pas poser de questions pareilles. On attend et on les pose plus tard à quelqu’un d’autre. Sean ne savait plus quoi faire avec lui. Il avait envie de l’attraper et de le secouer en lui hurlant de s’occuper de ses affaires. Luzia s’interposa avec vigueur, le tenant pour ne pas qu’il fasse du jaune un tas d’os brisés. Il la regarda avec stupeur et se détendit d’un coup pour ne pas la blesser. Il recula de lui-même pour ne pas prendre de risque. Levant les bras sur les côtés, il se laissa pousser vers le fond. Sans s’en rendre compte, il avait compris ce mot étranger qu’elle avait prononcé. Pourtant, il n’y fit même pas attention. Il la regardait juste avec surprise.
Il ne pouvait pas croire qu’elle prenait sa défense. Certes, il devinait que c’était aussi pour protéger le gosse. Pourtant, elle ne se dégageait pas alors qu’il se montrait inoffensif. Il resta immobile, gardant son regard posé sur elle. Il ne se recula pas non plus lorsqu’elle commença à nettoyer ses blessures. Il avait presque envie d’être plus blessé encore, pour qu’elle s’occupe de lui. Il ne pouvait pas croire qu’elle restait là pour lui. Il avait tellement été hors de lui qu’il ne comprenait pas pourquoi elle s’approchait encore. Il pouvait voir ses larmes coulées lentement sur son visage. Il avait envie de les essuyer, mais il n’osait pas bouger. Il ne voulait pas lui faire plus peur encore. Elle avait déjà assez subis avec lui. Elle ne méritait pas ça. Il céda en l’entendant. Il détourna son regard et regarda au loin. La voyant que du coin de l’œil, il captura doucement une larme de sa joue.
Tu n’y es pour rien.
Son souffle ne parvint que jusqu’à elle. Enfin il l’espérait en tout cas. Il ne voulait pas que le peureux curieux pose plus de questions encore. Il se dégagea des mains de Luzia et recula de quelques pas pour pouvoir se décaler sur le côté. Ainsi, il ne se retrouvait plus en face de la jeune fille. Il passa sa main sur son visage, tâtant du bout des doigts sa blessure. Il considéra que ce n’était pas urgent. Le temps ferait le nécessaire. Essuyant le sang de ses doigts sur son jeans, il avança vers le musicien. Pointant du doigt l’instrument, il demanda : Ça te dérangerait si je te l’empruntais quelques minutes ?Il n’attendit pas la réponse. Il le prit avec fermeté. Il ne comptait pas le détruire de toute façon. Il s’avança vers le mur du fond et s’assit le dos posé contre. Il plaça le banjo contre ses jambes. Il n’en avait jamais joué avant, mais il se disait que cela ne devait pas être beaucoup plus compliqué que la guitare. Il se mit donc à jouer quelques petites notes, celles avec lesquelles il avait appris à jouer. Ecoutant avec attention les sons, il régla la tension d’une des cordes. Une fois content, il rajouta quelques accords pour créer une petite mélodie. Continuant de jouer, il releva la tête : Bonne qualité ! Tu sais choisir tes instruments ! Sa voix n’était pas des plus joyeuses, mais au moins il n’y avait aucune agression dedans. Il ferma les yeux quelques instants pour mettre un rythme précis dans sa musique. Lorsqu’il se sentit assez détendu, il les rouvrit et parla en harmonie avec la mélodie : Prudence, dite Prue, était ma copine encore cet été. Elle est à serdaigle, en sixième année. Elle est une des personnes la plus active de la maison. Sans son blason, tu pourrais croire qu’elle vient de la maison des gryffondor. Elle ne réfléchit pas avant d’agir. Elle rend ton monde débordant d’énergie. Ne lui parle pas de quidditch, sinon tu y passerais la nuit avec elle. Elle s’y connait tellement que même un connaisseur serait perdu. Mais sa passion est contagieuse et elle te donne envie de vivre ! Quant à Black, je parle de Regulus. Tu connais peut-être plus son frère, Sirius. Celui-ci est bien plus fréquentable. L'autre n’est juste qu’un minable qui s’amuse à terroriser les autres. Porte attention à un groupe de serpentard s’en prenant aux autres, tu peux être sûr qu’il sera parmi eux. Stupide ! Il s’arrêta là. Il espérait que ça suffirait à calmer la curiosité du jaune. Il n’avait pas envie de parler plus longtemps de ça. Il tourna donc de nouveau son intention sur la musique. Les paroles n’étaient plus suffisantes pour expliquer ce qu’il ressentait, ce qu’il était devenu. Il n’avait plus envie de se battre non plus. Sa propre violence lui faisait peur. Il devait se contrôler. En souvenir d’une chanson qu’il avait entendu à la radio moldue de la librairie de sa mère, il changea soudain de mélodie. Fermant les yeux, il essaya de se rappeler les accords. D’une voix grave il se mit à accompagner le banjo laissant les émotions se propager dans les paroles.
- Spoiler:
Yesterday, all my troubles seemed so far away Now it looks as though they're here to stay Oh, I believe in yesterday
Suddenly I'm not half the man I used to be There's a shadow hanging over me Oh, yesterday came suddenly
Why she had to go I don't know, she wouldn't say I said something wrong Now I long for yesterday
Yesterday love was such an easy game to play Now I need a place to hide away Oh, I believe in yesterday
Why she had to go? I don't know, she wouldn't say I said something wrong Now I long for yesterday
Yesterday love was such an easy game to play Now I need a place to hide away Oh, I believe in yesterday
La dernière note jouée, il laissa son bras posé sur le banjo. Toujours les yeux fermés, il l’écouta se prolonger. Puis dans un silence soulageant, il se releva avec lenteur et tendit l’objet à son propriétaire. |
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