"Entre serpent et blaireaux au pub" {Hazel, Luzia, Moran}

COTÉ DU BIEN

L'attention toute tournée vers la Poufsouffle, j'attendais peut-être avec un certain malaise sa fameuse question. Ce devait être assez gênant. La voir bafouiller m'étira un sourire sur le visage et je me dis pendant un instant que celle qui était mal-à-l'aise à cet instant, c'était surtout elle. J'écarquillais légèrement les yeux en entendant sa question. Cela ne me posait aucun problème de répondre, et cela me rassurait que ce qu'elle considérait comme gênant ne l'était pas à mes yeux. Je souri un peu plus en regardant alternativement Hazel puis Luzia, entretenant sadiquement le suspens de sa question. Finalement, je décidais de répondre.

- Je peux comprendre que tu te poses la question, puisque je me la suis moi-même posée pendant longtemps. Et même s'il est vrai que j'ai peu d'affinités avec la plupart de mes camarades, je sais que cette maison me convient. Davantage pour les traits de caractère qu'elle représente que par le sang-pur. Je suis vraisemblablement un sang-pur, mais ce n'est pas pour cela que j'ai été envoyé à Serpentard. Et je sais que je représente correctement ma maison, quoi que certains puissent dire. Je suis ambitieux, rusé et individualiste. Je sais ce que je veux et je sais que la persévérance me permettra d'obtenir ce que je convoite. Je sais, que dans la vie le monde n'est pas rose et qu'utiliser un côté manipulateur et rusé peut me sortir de mauvaises situations. Et je sais que je fais tout ça pour moi et non pour personne d'autre. Mes parents n'étaient même pas dans cette maison ! Alors voilà pourquoi je suis chez les Verts, et je suis heureux et fier d'être un Serpentard.

Je m'étais souvent posé cette question avant d'en arriver à cette conclusion. Ma première année avait été marqué par le doute, et l'angoisse au fond que le choixpeau se soit trompé. Je m'était longtemps questionné et remis en question, observant souvent avec crainte mes camarades. Puis je m'étais finalement fait une place, j'avais quelques amis dans ma maison qui me suffisaient amplement. Mais je n'étais pas complètement stupide. Je veillais à ne pas traîner avec des "sang-impur" en public. Les Serpentard étaient assez individualistes et je devais bien admettre que même s'il s'agissait d'un défaut, je le possédais entièrement. J'étais assez égoïste et je pensais avant tout à mon avenir. Je voulais un beau futur, auréolé peut-être de gloire. Et surtout, j'étais assez rusé et manipulateur pour faire parti de cette maison. Dis comme cela, tout chez les Serpentard semblait être fait de défaut, mais certains de ces traits de caractère étaient à mes yeux des qualités.

- Mais peut-être que je peux aussi te retourner la question, n'est-ce pas ? Enfin, vous retourner la question, puisque vous êtes dans la même maison. Tout le monde ne vous considère pas très bien, et votre maison est assez incomprise, comme la mienne, au fond. Qu'est-ce qui fait de vous des Poufsouffles ?

Dragées:

Luzia bafouilla un peu avant de réussir à formuler sa question. Elle vira au rouge avant de lui faire part de ses questionnements. Moran fut assez intéressé par sa question. Ce n’était pas quelqu’un de méchant et arrogant mais je n’étais pas sûre des réactions qu’il pouvait avoir vis-à-vis de moi. Tout en sirotant ma bierraubeurre j’écoutais chaque parole de Moran avec une grande attention. Je fus stupéfiée de voir qu’il arrivait à s’exprimer avec autant de simplicité. Mes paroles sont plus familières et j’ai souvent du mal à formuler mes idées. Sa réponse avait du juste en elle.

-C’est intéressant de nous poser la question, commençais-je avant que Luzia ne puisse dire quoique ce soit. La maison de Helga Poufsouffle est souvent vue comme « poubelle », je pense bien évidemment que chaque maison à ses qualités et ses défauts. Mais je n’arrive pas à me mettre dans l’idée que les Serpentards sont des personnes fréquantables, mes parents m’ont élevée en me disant que c’était une mauvaise maison où de mauvaises personnes y sont envoyées. C’est peut-être ça au fond le plus grand problème, vous n’êtes pas différents des autres, mais personne ne veux admettre la vérité peut être par la peur d’être soi-même jugé. Mais voilà, je fais partie de ces gens, je ne peux pas me mettre en tête que vous êtes comme tout le monde.

Je fus moi-même outrée par ma simplicité à m’exprimer, c’était sorti tout seul et j’avais parlé tellement naturellement que c’était étonnant. Je bus une grande gorgée, la bierraubeurre ça m’étonnera toujours ; on a l’impression d’en boire des litres, mais il y en a encore ! Il restait la réponse de Luzia, pensait-elle la même chose que moi ou avait elle un avis différent ? Une idée me vint en tête, était-ce de la discrimination ce que je faisais ? Le fait de trouver les Verts différents.

-J'ai aussi une question à te poser mais promets moi d'y répondre le plus sincèrement. Et nous, les Jaunes, sommes nous biens vus par rapport aux Serpentards ? Que pensent-ils de nous ? lui fis-je, calmement.

COTÉ DU BIEN · Dernière édition par Luzia Ozores le Lun 24 Oct 2016 - 13:58, édité 1 fois

Au grand soulagement de la jeune fille, Moran ne parut pas du tout mal-à-l'aise. En revanche, il paraissait quelque peu surpris, mais il finit par sourire. Luzia désirait ardemment avoir la réponse à sa question maladroite et écouta avec attention ce que leur disait le Serpentard. Alors qu'il énumérait les raisons pour lesquelles il se trouvait dans cette Maison, Moran faisait comme une courte présentation de lui-même. Courte, certes, mais efficace et Luzia haussa les sourcils en le voyant aussi critique et objectif avec lui-même.
Se connaissait-elle autant que lui-même paraissait se connaître ? L'Espagnole ne pensait réellement pas faire le poids sur ce chapitre-là.

▬ Qu'est-ce qui fait de vous des Poufsouffles, renvoya Moran en se calant dans son siège.

Bonne question, même si Luzia n'était pas dépourvue d'idées. Mais ce fut Hazel qui enchaîna, avouant qu'elle se fiait à des stéréotypes au sujet des élèves Serpentard - sa camarade hocha la tête, se sentant d'accord avec elle.
▬ Et bien, commença l'Espagnole quand vint son tour de parler, je ne vois pas où j'aurais pu aller, sinon à Poufsouffle. Je suis quelqu'un de discret, qui ne cherche pas des noises aux autres. Je peux travailler des heures et des heures les matières qui me plaisent...

De plus - mais elle le garda pour elle-même - la raison-même de sa présence ici montrait qu'elle répondait aux valeurs de sa Maison. Poufsouffle accueille des personnes loyales et Luzia était ici à la demande de sa meilleure amie, bien qu'elle ne fût pas vraiment en de bons termes avec elle. Hazel était son amie, et Luzia la suivrait partout les yeux fermés.
▬ Je ne pense pas me tromper en disant que je suis d'une grande patience.
Pour énerver la jeune fille, il fallait y aller. Luzia était connue pour sa tolérance et sa gentillesse. Elle pouvait accepter beaucoup des autres sans tiquer.
▬ En bref, termina-t-elle, je crois que les Poufsouffle gagneraient à être connus. Mais nous ne cherchons pas vraiment la reconnaissance. Nous nous contentons de ce que nous avons.

Elle eut un petit sourire et écouta la question d'Hazel :
▬ Et nous, les Jaunes, sommes nous biens vus par rapport aux Serpentards ? Que pensent-ils de nous ?
▬ Haha, s'esclaffa Luzia, n'aie pas trop d'espoir là-dessus, ma vieille... !

L'on parlait quand même des Serpentard !

COTÉ DU BIEN

Visiblement ma petite analyse sur moi-même les avait intéressé, et peut-être ne s'attendaient-elles pas à ce que je me décrypte ainsi. Mais je me connaissais plutôt bien, j'étais observateur d'abords avec moi même avant de l'être avec les autres. Mais ce ne serait pas drôle si je ne leur avais pas renvoyé la balle. Encore plus, ça n'aurait pas été poli. Mais surtout j'étais vraiment intéressé par leurs réponses, leurs visions personnelles d'elles-mêmes, objectives ou non.
Ce fut Hazel qui enchaîna à ma grande surprise. Moi qui pensais qu'elle allait se recroqueviller sur elle-même, en fait, elle me livra une réponse plutôt longue, largement satisfaisante pour mes oreilles curieuses. Et j'étais assez d'accord avec ce qu'elle me disait. Une maison "poubelle", le terme n'était évidemment pas choisit au hasard et il correspondait très bien à la manière dont on se représentait les gens de leur maison. Je mourrais d'envie de ricaner en entendant tout ce qu'elle disait sur ma maison alors que Luzia acquiesçait en même temps. "Personne ne veut admettre la vérité" disait-elle. Elle avait tout à fait raison. Même ceux qui y étaient envoyés et qui n'avaient pas de mauvais dessein finissaient par y croire alors les gens extérieurs !

Je comprenais sa répulsion. Et ça m'amusait particulièrement. Ma maison allait avoir du travail pour effacer cette funeste image qu'elle donnait mais... ce n'était pas prêt de changer, il suffisait de voir les énergumènes qui étaient envoyés à Serpentard tous les ans.
Luzia enchaîna sur une petite analyse d'elle -même. Même si j'avais la vague impression qu'elle ne me disait pas tout, je préférais refreiner ma curiosité. Un jour, j'aurai mes réponses mais pas aujourd'hui. J'allais devoir être patient. Mais ce qui me marqua particulièrement et qui me poussa à mettre de côté mes pulsions curieuses, c'était que visiblement, sur plusieurs cas de figure, Luzia me ressemblait particulièrement. Mon regard se fixa sur son verre alors que j'étais à moitié tourné vers elle.

Je n'étais pas quelqu'un qui aimait attirer l'attention non plus. J'étais assez discret et faisais tout pour ne pas faire de scandale. Moi aussi je pouvais travailler des heures sur une matière qui me plaisait, j'étudiais pendant des heures et des heures la métamorphose alors que je réussissais neuf fois sur dix à effectuer avec brio le sujet du cours, pendant le cours. Et j'étais patient, moi aussi. Calme et patient je n'aimais pas m'énerver, j'étais un pacifiste, un diplomate. Je n'avais pas de préjugés la concernant pour la simple et bonne raison que je ne la connaissais pas. Je n'avais pas d'idée vague sur elle. Je la voyais juste comme la copine de la fille qui s'esquive dès qu'elle me voit. Au fond, elle était là la grande différence. Ils ne cherchaient pas la reconnaissance. Alors que c'était exactement ce que cherchait tout Serpentard qui se respectait. Je ne doutais pas de sa place dans sa maison. Mais tandis que je méditais sur cela, la voix d'Hazel trancha l'air, en me demandant ce que nous, nous les Serpentard ignobles et mauvais pensions de sa maison.
Je me réajustais sur ma chaise assez mal-à-l'aise. Hum. L'image donnée n'était pas très glorieuse à vrai dire... Et comme eux en avaient pour nous, beaucoup de préjugés arpentaient les conversations concernant les Jaunes. Rien que le fait que leur blason soit un blaireau était source de moquerie.

Je ne voulais pas être méchant, ou mauvais mais en même temps je voulais être sincère. J'avais tout intérêt à bien choisir mes mots. Je ne pensais pas que la conversation prendrait cette tournure là... Et la remarque moqueuse de Luzia ne fit qu'accentuer mon malaise.

- Euh... C'est une question assez délicate, en vérité. Vous n'êtes pas très bien considérés par chez nous, mais en fait, notre maison ne considère personne à sa juste valeur commençais-je en tapotant la table avec mes doigts.

Mes yeux allaient et venaient entre Luzia et Hazel, scrutant au fur et à mesure de mon discours leur réaction :

- Votre maison et je ne cautionne pas ce qui est dit, est le sujet de beaucoup de moqueries pour beaucoup de raisons. Votre blason est déjà une source de moquerie, parce que ce n'est pas aussi euh... pédant qu'un Lion, un Aigle ou un Serpent. Ensuite, le terme de "maison poubelle" comme tu l'as employé est une représentation assez juste de ce que pensent mes camarades de vous, mais je ne peux pas parler en leur nom à tous. Il y a des exceptions et des gens, bien évidemment qui ne partagent pas ce point de vue. La plupart de mes camarades donc, estiment que si vous êtes à Poufsouffle c'est qu'au fond vous n'aviez pas la grandeur nécessaire pour aller dans les autres : pas assez d'ambition pour être chez les Serpentard, pas assez de bravoure pour être chez les Gryffondors et pas assez érudits pour aller chez les Serdaigle.

Je me sentais tellement cruel de dire cela ! Mais c'était clairement la manière de penser de certains de mes camarades. Mais au fond, si on pensait cela c'était parce qu'on ne les connaissait pas. Le même problème que celui que vivait les Serpents était inversé pour se retourner vers les Blaireaux. Je n'avais plus qu'à prier pour qu'on ne me demande pas mon avis. Parce que j'avais beau ne pas m'associer à ces choses mauvaises que disaient mes camarades, je ne considérais pas moins la maison d'Helga Poufsouffle comme la dernière roue du carrosse, celle qui permettait à ceux qui n'avaient pas les qualités des autres maisons d'aller quand même dans une maison à Poudlard.
Et en discutant avec elle, je me sentais d'autant plus mal de penser ça. Parce que Hazel et Luzia étaient sympas et qu'elles ne méritaient au fond pas cette étiquette de paria.

Dragées:

Luzia, après que j'aie donné mon avis, nous donna sa vision des choses. Tout ce qu'elle disait était entièrement juste. C'était une personne d'une grande patience et sur laquelle nous pouvions avoir confiance, une amie fidèle que je n'aimerais surtout pas perdre.
La réponse à la question que j'avais posé à Moran, je la connaissais déjà un peu. La plupart des Verts étaient narcissiques, se croyaient au dessus des autres et il n'hésitaient pas à le faire savoir.
Luzia avait rigolé lorsque j'avais posé cette question, elle avait raison c'était un peu absurde comme question, et je lâchai moi aussi un rire léger.
Je toussai pour reprendre mon sérieux avant que Moran réponde.

Malgré ses hésitations , il réussit à nous expliquer en gros, ce que les Serpents pensaient de nous.
-Tu sais, nous ne sommes pas si étonnés d'entendre ça même si c'est blessant, mais nous assumons clairement de faire partie des Jaunes. Nous pouvons être sûrs que la plupart des Serpentards sont égoïstes et ne pensent qu'a eux. J'admire les Rouges, toujours courageux et aussi les Bleus, tous très studieux, mais comment admirer les personnes d'une maison qui nous méprise ? finis-je par dire.

Je me tournai vers Luzia et lui lâchai un sourire, a-t-elle quelque chose à compléter ? Je me sentis coupable de parler toujours avant elle sans vraiment lui laisser de temps. Je repris une gorgée de bierraubeurre. Le bar commençait un peu à se vider et le bruit diminuait aussi. J'aurais voulu pouvoir lire dans les pensées de Moran, voir à quoi il pensait. Je finis par combler le silence à notre table

-Mmhh... Peut-être que le meilleur moyen d'avoir des réponses claires c'est de ne pas nous poser trop de questions mais plutôt de constater par nous-même ce qu'il se passe. A la fin de la semaine, tu seras peut-être pour moi quelqu'un de bienveillant à qui l'on peut parfaitement faire confiance ou un parfait crétin comme tous ces Serpentards, désolé mais il fallait que je le dise. fis-je à Moran en le regardant droit dans les yeux.

COTÉ DU BIEN · Dernière édition par Luzia Ozores le Ven 11 Nov 2016 - 13:14, édité 1 fois

Comme il fallait s'y attendre, la vision des élèves de Serpentard sur la Maison Poufsouffle n'était guère reluisante. Moran passa tout au crible : blason, comportement des élèves, qualités...
Pourtant, devant une telle énumération, Luzia gardait son sourire, comme si cela ne la touchait guère. Haz' également ne semblait pas surprise :
▬ Tu sais, nous ne sommes pas si étonnés d'entendre ça même si c'est blessant, mais nous assumons clairement de faire partie des Jaunes.

Comme elle se tournait vers l'Espagnole, cette dernière renchérit :
▬ En fait, tout ce que tu dis montre que personne ne comprend vraiment notre Maison. Personnellement, je ne trouve rien de glorieux à avoir un reptile en animal emblème... Et puis, à Poufsouffle, l'ambiance est sympa : on se connaît tous et on s'entend tous bien. Il n'y a pas d'embrouille. Nous nous entraidons pour le travail, on s'encourage mutuellement... Nous sommes un groupe qui fonctionne. Je sais que ce n'est pas le cas dans les autres Maisons où beaucoup d'élèves sont très individualistes.

Elle savait que - Maya lui avait relégué l'information - les Serdaigle travaillaient chacun de leur côté dans leur salle commune, évitant d'ébruiter l'avancée de leurs travaux. Les Gryffondor étaient quand même assez imbus de leur personne et Serpentard...
▬ Nous illustrons des valeurs qui ne sont pas moindres, à mon avis, termina Luzia qui trouva sa phrase très bien tournée.

Mais tout cela n'était que des paroles et l'on pouvait disserter des heures à ce sujet. C'était peut-être un vain débat...
▬ Peut-être que le meilleur moyen d'avoir des réponses claires c'est de ne pas nous poser trop de questions mais plutôt de constater par nous-même ce qu'il se passe, intervint Hazel.

Elle ajouta qu'à la fin de la semaine, peut-être qu'elle changerait d'avis sur Moran. Le défi, car c'en était un, était intéressant. Quoi de moi que d'apprendre à se connaître pour pulvériser les préjugés ? Luzia, finalement, était plutôt contente d'être venue pour Hazel.

COTÉ DU BIEN

Les deux filles n'avaient pas l'air singulièrement choquées ou vexées par mes propos. Et cela me rassurait, parce que je ne voulais pas qu'elle le prennent mal... Je ne faisais que rapporter ce que j'entendais après tout, je ne donnais pas mon avis. même s'il n'était pas forcément très éloigné. Hazel répondit la première, comme toujours et ne fit que confirmer ce que je pensais. Bien sûr qu'elles étaient au courant. Tout le monde savait globalement ce que les autres maisons pensaient de la nôtre. Cependant, elle omettait quelque chose que je ne pouvais pas laisser passer, en bon Serpentard que j'étais.

- Mais ma chère Popkins, si tu sais ce que nous les Verts pensons de votre maison, qui te dit que les Gryffondor ou Serdaigle ne pensent pas la même chose, sans pourtant vous le dire ? Habituellement, ce sont les Serpentard qui sont réputés pour être hypocrites...

Je souri. Il ne fallait pas me faire croire que certains petits Lions ou Aiglons avaient de joyeuses pensées pour leurs camarades blaireaux. C'était impossible. Alors si je voulais bien admettre que ce genre de vision péjorative parcourait beaucoup plus les rangs de ma maison, hors de question de laisser les autres s'en tirer comme ça. Luzia prit finalement la parole et je me tournais donc davantage vers elle. Les Serpentard étaient bizarrement fiers d'avoir un reptile en blason. Peut-être parce que notre fondateur parlait fourchelang ? Parce que certains pensaient avoir une proximité avec lui ? Les serpents étaient rusés et c'était une des principales caractéristiques des Serpentards. Notre blason nous correspondait assez. D'autant plus que les autres animaux évitaient la présence des serpents comme... Comme les autres élèves de Poudlard au fond. Je n'avais jamais réalisé cela avant cette conversation. C'était assez intéressent. Les élèves nous considéraient comme aussi dangereux que ces reptiles. Comment leur en vouloir, alors que la plupart des grands mages noirs venaient de Serpentard ? Comment leur en vouloir lorsque notre maison était spécialisée dans la magie noire ? J'ajoutais en ricanant :

- Vous nous évitez comme les animaux évitent les serpents, notre blason nous va plutôt bien. Et Salazar était fourchelang, peut-être qu'elle est là, notre fierté d'avoir un reptile comme blason. Pour ce qui est de l'entraide, je dois bien admettre que votre maison est plus liée que la nôtre... mais les amis que l'on se fait à Poudlard à Serpentard, sont des amis qui vont peut-être nous assurer de très bonnes places dans la politique plus tard. Chacun ses priorités, mais j'admets que c'est assez hypocrite.

Dis comme cela, ma phrase pouvait avoir l'air médisante. Mais ce n'était pas du tout mon but, c'était simplement le fond pur et simple de ma pensée. Oui, leur entraide leur assurait peut-être de bonnes notes maintenant, mais ils n'avaient pas l'ambition des Serpentard. C'était cette ambition qui nous forçait à nous lier à des gens puissants qui pourraient nous aider plus tard. C'était peut-être hypocrite, mais c'était vachement utile. Constater par nous même... L'idée était bonne mais elle me posait en même temps problème.

- Ce n'est pas une mauvaise idée mais regarde toi. Tu es un peu aveuglée par tes préjugés n'est-ce pas ? Tu as beau observer tu ne vas peut-être pas admettre certaines choses. Par exemple, tu n'arrives pas à admettre que tous les Serpentard ne sont pas fous alors que tu en a un sain d'esprit devant toi.

Sain d'esprit mais crétin. Je me laissais tenter pourtant par une plaisanterie :

- Enfin, bon, je dois bien admettre que l'insulte qui me détermine le plus souvent c'est justement "crétin" mais c'est à toi d'en juger je te fais confiance.

Ma désinvolture pouvait rebuter je le savais... Mais ça ne me dérangeait pas tant que ça. Je ne pensais pas qu'elle dérange particulièrement Hazel ou Luzia mais les apparences étaient formidablement trompeuses. Je passais personnellement une après-midi intéressant et assez fructueuse. Je m'amusais bien dans ce genre de débat, même si j'avais devant moi deux oratrices d'un point de vue bien différent au mien.
Mais je défendrais ma maison corps et âme... Même si ses partisans ne me le rendaient pas forcément bien peut-importait, au fond.

Dragées:

- Mais ma chère Popkins, si tu sais ce que nous les Verts pensons de votre maison, qui te dit que les Gryffondor ou Serdaigle ne pensent pas la même chose, sans pourtant vous le dire ? Habituellement, ce sont les Serpentard qui sont réputés pour être hypocrites...
Cette réponse éteignit la flamme qui flamboyait en moi, cela m'avachit, le simple fait de penser que Poufsouffle soit vraiment l'une des pires maisons me fit froid dans le dos. Je ne voulais pas que notre maison soit mal vue et que logiquement, toutes les personnes qui y sont envoyées aussi. Je restais tout de même fidèle à cette maison que j'admirais fortement, les Jaunes étaient quand même plus fréquentable que certains Verts non ?
Sa théorie basée sur les animaux était vraie, il fallait se le dire ; les serpents sont assez évités par les autres animaux. Par contre,je n'avais jamais entendu parler de l'aspect politique de Serpentard, si je peux m'exprimer comme ça. C'est vrai que être ami avec certaines personnes pouvait influencer mais je ne pense pas forcément qu'il faille "choisir ses amis" pour s'assurer un meilleur avenir.
-Ce n'est pas une mauvaise idée mais regarde toi. Tu es un peu aveuglée par tes préjugés n'est-ce pas ? Tu as beau observer tu ne vas peut-être pas admettre certaines choses. Par exemple, tu n'arrives pas à admettre que tous les Serpentard ne sont pas fous alors que tu en a un sain d'esprit devant toi.
J'étais déboussolée et ne savais plus quoi répondre, je ne savais plus où donner de la tête. Tout ces points de vue différents me plongeaient dans un doute profond. Je regardais Moran, d'un air confus, perdu.
C'en était trop, trop de bierraubeurre, trop de monde et j'en avais plus qu'assez de discuter. Même si ce sujet était intéressant je voulais que l'on parle d'autre chose, je me demandais si tous les élèves débattaient sur ce sujet. C'était bizarre de se retrouver dans un bar pour discuter de ça. Je finis ma bierraubeurre d'une grosse gorgée avant de me lever pour rejoindre les toilettes du bar, je devais m’éclipser juste quelques instants, il y avait trop de monde et je me sentais mal. Je marchai d'une manière gauche avant de pousser la porte, toute grasse et grinçante. Je m'appuyai contre le lavabo avant de m'asperger d'eau froide. Chaque centimètre carré de mon corps commençait à se réveiller et retrouver ses esprits.
Je restai là, à contempler mon image dans le miroir, j'avais une sale mine, surement à cause de la bière, je n'avais pas trop l'habitude d'en boire. J'attendis quelques minutes et poussai de nouveau la porte pour rejoindre Luzia et Moran.

Spoiler:

Hors-RP:

Dragées:

COTÉ DU BIEN

C'était un vrai débat et les esprits de chacun des trois adolescents s'échauffaient. Moran était un bon orateur et répliquait calmement mais efficacement, si bien que la discussion prenait un tour de plus en plus rhétorique.
Luzia sentait que, près d'elle, Hazel commençait à en avoir marre. Elle lisait sur le visage de sa meilleure amie une expression défaite, lasse. Les paroles du Serpentard avaient manifestement un peu trop d'effet sur elle, qui avait toujours été plus émotive que Luzia. Le garçon ne semblait pas s'en apercevoir et continuait à pérorer sur le symbole du serpent. L'Espagnol se garda de préciser que le serpent était quand même l'animal funeste de la Bible et que s'il était condamné à ramper par terre, c'était en guise de punition divine, châtiment de sa ruse qu'il utilisait pour nuire. En bref, cela n'avait rien de glorieux. Mais peut-être irait-elle trop loin...

▬ Ce n'est pas une mauvaise idée mais regarde toi, répondit Moran à Hazel quand cette dernière lui proposa d'apprendre à se connaître. Tu es un peu aveuglée par tes préjugés, n'est-ce pas ? Tu as beau observer, tu ne vas peut-être pas admettre certaines choses. Par exemple, tu n'arrives pas à admettre que tous les Serpentard ne sont pas fous alors que tu en a un sain d'esprit devant toi.

À ces mots, Luzia haussa les sourcils, choquée par la cinglante répartie de Moran, qui gardait pourtant une attitude nonchalante. Hazel but à la hâte sa bièraubeurre et fila aux toilettes après avoir lancé un regard à Luzia qui ne sut pas trop quoi faire l'espace de quelques secondes. Habituée à l'impulsivité de son amie, la future cinquième année se donnait quelques minutes avant d'aller la rejoindre pour savoir comment elle allait.
▬ Pourquoi es-tu si... tu es à la limite de l'agressivité, fit Luzia en rougissant. Elle te propose de dépasser ses présupposés et tu la rembarres. On ne peut te promettre de faire table rase de notre vision sur la Maison de Salazar, mais Hazel a au moins l'audace d'essayer.

La jeune Ozores en voulait à Moran d'avoir cassé l'entente qu'ils étaient parvenu à construire depuis le début de l'après-midi et décida de regarder sa chope de bièraubeurre - qui était encore somme toute assez remplie. Happée par les dernières minutes du débat, elle n'avait pas touché à sa boisson depuis un petit moment.
▬ Je vais voir où elle en est, indiqua Luzia en se levant brusquement.

Trop brusquement car, en se levant de la banquette, elle vint frapper de ses cuisses la table, déjà bancale. Sa chope de bièraubeurre tangua dangereusement avant de renverser son contenu sur la table. Le liquide ambré coula rapidement jusqu'au bout et dégringola sur les genoux de Moran.
▬ Mierda ! s'exclama Luzia en s'apercevant des dégâts. Je suis vraiment désolée.

Cherchant autour d'elle de quoi éponger la table, elle aperçut Hazel qui revenait des toilettes.
▬ Pourrais-tu m'aider à attraper la serveuse et lui demander un sortilège récurvite ?

Rien de plus frustrant que de faire une bêtise et de ne pas avoir l'âge légal pour la réparer magiquement...

Spoiler:

COTÉ DU BIEN

J'étais relativement surprit du départ brusque d'Hazel, mais décidais de ne pas le montrer. La seule marque de surprise que je m'autorisais c'était de lever un sourcil en la regardant sortir de table pour se réfugier aux toilettes. L'avais-je d'une manière ou d'une autre blessée avec mes propos ? Parfois je ne me contrôlais pas trop, et si j'estimais que mes paroles n'étaient pas méchantes, elles pouvaient être interprétées différemment selon les gens. Perdu dans mes pensées et dans le silence ambiant, je réfléchissais à mes propos. Je ne pouvais rien y faire si elle prenait mal la vérité… Elle n'était pas prête de dépasser ses préjugés.
Luzia pourtant m'attaqua sans vraiment le vouloir en affirmant que j'étais à la limite de l'agressivité, et que Hazel essayait (vainement, de toute évidence) de réparer les pots cassés. Je me tournais de moitié vers elle, guère convaincu par son discours qui n'était pourtant pas dénué de bon sens. Pour toute personne ne me connaissant pas, je pouvais paraître assez cinglant même si ce n'était pas mon but. J'esquissais un sourire narquois avant de lui répondre.

- Je ne suis jamais agressif je suis même d'ailleurs plutôt calme et je suis actuellement d'excellent humeur. Je défends juste mon point de vue. Ensuite, même si elle me propose de dépasser ses présupposés elle n'y arrive pas ! Ça saute aux yeux enfin ! Elle dit essayer mais ce n'est pas vrai, car, que je sache, c'est moi qui ai fait le premier pas en la faisant venir ici, pas elle. Tu ne l'as pas vu à la maison hanté elle a tout fait pour partir comme si j'allais l'agresser et la laisser pour morte. Alors si c'est louable qu'elle ait accepté mon invitation, je sais aussi que dépasser ses préjugés lui prendra bien plus longtemps qu'une après-midi. Sera-t-elle prête à faire des efforts tout le temps ? Et toi aussi, d'ailleurs ?

J'étais nullement agacé ou énervé. Je souriais même. L'attitude de Luzia était louable, elle défendait son amie et je ne pouvais pas lui lancer la baguette, mais il me semblait que son amie ne voulait pas voir la vérité en face. Hazel voulait dépasser ses préjugés tout en ajoutant d'autre, tout en me rappelant que j'étais dans une maison d'infâmes sorciers adeptes de la magie noire. Voulait-elle donc dépasser ses préjugés ou les consolider ?
Cependant, je n'eus pas le temps de faire part de ma réflexion à Luzia qui, en se levant brusquement pour aller voir ce que faisait Hazel, me renversa le contenu de sa bierraubeurre sur les jambes. Légèrement surprit par l'évènement je regardais mon short, trempé, dont le liquide commençait à goûter par terre.
Luzia, non seulement jura en espagnol, mais s'excusa également comme si c'était un drame. Je fis un geste inutile de la main pour lui dire que ce n'était rien.

- Oh ne t'en fait pas. Je comptais le laver ce soir de toute manière. Un peu de ridicule ne tue pas, je le sais bien.

J'avais en effet l'habitude au château de finir trempé à cause du cours de potion… Donc avoir le short sale pour une bierraubeurre renversé, c'était vraiment rien à côté. Mais la Poufsouffle semblait vraiment désireuse de nettoyer son impair et ça me faisait sourire. Elle chopa Hazel pour lui signifier de l'aider à chercher une serveuse.

- Ne te donne pas tout ce mal pour moi ! Franchement, je m'en fou un peu d'avoir les cuisses trempées par de la bierraubeurre bon marché.

Et comme par hasard, je dis ça pile lorsque la serveuse passa à côté de moi. Elle me jeta le deuxième regard dédaigneux de la journée avant de poser ses yeux sur ma tâche.
Un sourire moqueur au visage, elle me tourna le dos et repartie derrière son comptoir sans cesser de me regarder pour me rappeler que je l'avais bien mérité.

Dragées:

Je revins vers la table et Luzia me demanda si je pouvais intercepter une serveuse pour lui demander un sortilège de recurvite, je pensai à une bierraubeurre renversée. Je m’exécutais en moins de deux et je vis que le short de Moran était trempé, mince !
J'allais déjà un peu mieux et ma tête avait cessé de tourner, le bar commençait à se vider . Je revins m'asseoir à ma place et Luzia s'assit elle aussi. Toutes nos chopes étaient vides et un grand silence s'installa, je finit par décréter :
-Je pense que je vais devoir rentrer, de toute manière, je ne pense pas que nous avons encore beaucoup de choses à nous dire. fis-je d'un ton sec à l'intention de Moran

Ce débat m'avait déboussolée et je ne savais plus quoi penser, mes opinions n'avaient jamais été stables et autant dire que la relation que j'avais avec Moran était assez floue, je ne savais pas si je l'appréciait ou je le haïssais, je ne savais pas si c'était quelqu'un de bien ou qu'il fallait éviter. J'étais perdue dans mes pensées et les paroles de Moran m'avaient marquées. Je ne pense pas qu'il voulait me blesser mais c'était troublant pour moi.
Une des serveuse passa vers notre table et je lui demandai l'addition.
-Ne vous inquiétez pas, je peux payer, leur fis-je, par politesse.

La serveuse encaissa et je me levai, impatiente de quitter ce bar qui me mettait assez mal à l'aise. Je repensai au pari, ou allions nous nous retrouver lors de notre prochaine rencontre ? Je lui enverrai un hibou, cela sera plus simple je pense. Je dis au revoir à Moran et regardai Luzia comme pour lui demander si elle venait avec moi.

COTÉ DU BIEN

Toute cette agitation ne permit pas à Luzia de s'inquiéter au sujet de l'état d'Hazel. Elle vit avec contentement la serveuse approcher.
▬ Por favor, commençait-elle, la main levée pour attirer l'attention de la jeune femme.
▬ Ne te donne pas tout ce mal pour moi, assura Moran. Franchement, je m'en fous un peu d'avoir les cuisses trempées par de la bièraubeurre bon marché.

Hélas, la serveuse sembla l'entendre et, lui adressant un sourire particulièrement mauvais, elle l'ignora et s'en alla vers une autre table. Luzia en resta sidérée.
▬ J'hallucine, ou bien elle a vraiment fait ce qu'elle a fait ?

Machinalement, elle se rassit, à l'instar de Hazel. Elle observa son amie qui, bien que légèrement tendue, semblait s'être reprise. Les paroles que Moran avait prononcées avant que Hazel ne revînt tournaient dans la tête de Luzia. Elle mourait d'envie de lui répondre mais n'osait plus le faire, de peur de retourner le couteau dans la plaie de sa meilleure amie.
▬ Je pense que je vais devoir rentrer, intervint brusquement cette dernière. De toute manière, je ne pense pas que nous avons encore beaucoup de choses à nous dire.

Elle se leva et prit l'initiative de payer - Luzia la remercia avec un petit sourire. Tandis qu'Hazel s'éloignait de quelque pas vers une autre serveuse, la Poufsouffle se pencha vers Moran.
▬ On ne se débarrasse pas de préjugés d'un claquement de doigts. N'est-ce pas elle qui est d'accord pour te voir toute la semaine ? Il va te falloir être patient. Et, oui, j'en suis, mais demain, ce sera sans moi. Je suis avec mon père !

Elle ne put rien ajouter d'autre car Hazel revenait. Elle dit au revoir à Moran et regarda Luzia qui se sentit bête.
▬ J'arrive, fit-elle en glissant sur la banquette. On se voit à la rentrée, Moran !

Après un sourire poli, elles s'éloignèrent de leur table et quittèrent le pub, retrouvant avec délice la chaleur du soleil.
▬ Et bien, plaisanta Luzia, on fait de drôles de rencontres dans les maisons hantées, dis-moi !

Spoiler:

» C'est Luzia, Maya et Hazel sur un bâteau...
» "Entre Euphorie et Musique à la Festi'witch" [ Daisy & Moran] : Finit
» "Serais-je plus effrayant qu'un fantôme, Popkins ?" {Hazel & Moran} TERMINUS
» Un arbre, deux livres et la rencontre entre un aigle et un serpent (w/ Darius A.) [FlashBack]
» "Ne vaut-il pas mieux écouter les amis et non les ennemis ?" [Luzia & Moran]

"Entre serpent et blaireaux au pub" {Hazel, Luzia, Moran}

"Entre serpent et blaireaux au pub" {Hazel, Luzia, Moran}

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