MARIAGE | Lucius Malefoy & Narcissa Black (invités)

DIMANCHE 18 FÉVRIER
MANOIR MALEFOY
WILTSHIRE

Le grand jour était arrivé. Pour l'occasion, tout le rez-de-chaussée avait été aménagé et décoré avec beaucoup de goût afin de pouvoir célébrer cette union à l'intérieur de ce manoir dans lequel nous allions vivre dès la cérémonie terminée. Des chaises en grand nombre avaient été installées dans un alignement parfait et faisaient face à un autel surélevé par une petite estrade et qui donnait sur l'immense jardin qui entourait la propriété. De temps à autre, un rai de lumière venait transpercer un nuage et animer la salle qui, la plupart du temps, restait plongée dans la pénombre, éclairée par plusieurs centaines de chandelles. Des fleurs magiques de toutes sortes et de tous horizons avaient été posées au bout de chaque rangée de chaises et autour de l'autel. L'imposante comtoise donnait le rythme, l'heure approchait, les convives n'allaient plus tarder.

La chambre d'ami, à l'étage, avait été réquisitionnée pour ma préparation. Des elfes s'activaient autour de moi tandis que j'observais en silence mon reflet dans le miroir sur pied qui trônait au milieu de la pièce. J'avais déjà revêtu ma robe de mariée et j'admirais d'un oeil critique la façon tout à fait somptueuse qu'elle avait d'épouser chacune de mes formes. Méditative, je laissais les elfes faire les dernières retouches et pensais à l'acte que je m'apprêtais à accomplir. J'étais sur le point de sceller ma vie à l'homme que j'aimais et qui m'aimait. A cette pensée, j'inspirais profondément et soupirais afin d'évacuer un peu la tension qui tendait tous mes muscles et me tordait le ventre.
Maman choisit ce moment pour faire son entrée. Fidèle à elle-même, elle critiqua mes joues trop blanches, remonta l'une des manches de ma robe sur mon épaule, descendit un peu l'autre, réprimanda Brownie notre elfe pour la coiffure qu'elle m'avait faite -que je trouvais parfaite- et continua ainsi en vantant qu'à son mariage elle avait des airs beaucoup plus princiers que moi. Ses remarques, je les ignorais, je les avais maintes fois entendues et elles coulaient à présent sur moi comme de la pluie sur un Impervius. Je la savais jalouse de ma jeunesse et cela me suffisait.
L'horloge sonna trois heures trente. La cérémonie commençait à quatre heures et j'entendis des voix provenant du hall d'entrée. Probablement plus stressée que moi, Brownie se dématérialisa dans un POP ! pour aller accueillir les premiers invités tandis que Cassiopeia nous rejoignait.
— Ah, te voilà ! dis-je en me détournant du miroir tandis qu'un elfe, qui s'affairait dans mes cheveux depuis un haut escabeau, se retrouva à travailler dans le vide et perdit l'équilibre. Mère, vous pouvez aller placer nos convives.
Et d'un geste de la main, sans un regard, je congédiai Druella qui, après avoir levé les yeux vers le plafond, quitta la chambre en claquant la porte. Je m'avançai alors vers Cassie et lui attrapai les deux mains que je serrai dans les miennes.
— Est-ce que tu as vu Lucius ? lui demandai-je. Oh, si tu savais comme je suis stressée... Bella est partie me chercher un verre de vin des elfes mais ça fait bien vingt minutes qu'elle y est, j'ai peur qu'elle n'ait trouvé la réserve et qu'elle se soit noyée dedans.

HORS-JEU :

COTÉ DU MAL

Cassiopeia avait passé plusieurs longues heures à se préparer, puis à changer de tenues trois fois, et à se démaquiller encore plus souvent. Trop classiques, trop élégantes, trop simples, aucunes de ses toilettes n'avaient convenu. C'est donc en retard qu'elle avait fini par revêtir une tenue qui par miracle était de la couleur que Narcissa lui « avait conseillé », d'un bleu nuit profond rehaussée de plusieurs perles et de quelques cristaux éparts. Elle glissa sa rivière de perle à son cou, les boucles d'oreilles et le bracelet qui suivaient, et se releva pour aller rejoindre Evan dans l'entrée du manoir Yaxley. « Bien, nous avons tout ? » le questionna-t-elle par automatisme, sans réellement prendre la peine d'écouter sa réponse, avant de passer son bras autour du sien, et de transplaner devant la grille du manoir.

Les yeux de la jeune femme ne s’arrêtèrent pas devant la splendeur du jardin, et la grandeur de la bâtisse qui se trouvait devant eux. Bien qu'ils soient les premiers arrivés, Cassiopeia pressa le pas dans l'allée, tenant par le main Evan. Perdue dans ses pensées, et tout à fait mortifiée à l'idée qu'une de ses mèches de cheveux soigneusement bouclées ne prenne sa liberté, elle faillit trébucher sur une forme blanche qui traversa le chemin dans un cri strident. Avec un hoquet de surprise, elle s'écarta pour laisser passer l'elfe de maison qui courrait après le volatile, murmurant avec surprise à Evan : «Mais quel est ce faisan décoloré ? » La jeune Yaxley reprit néanmoins son chemin jusqu'à la porte du manoir, pressée de retrouver sa meilleure amie avant son mariage. Elle ne doutait pas un seul instant que l'anxiété et le stress devait monter, et il fallait qu'elle soit là pour l'aider et la soutenir avant l'événement le plus important de leur petite vie sage.
« Je crois que tu devrais rejoindre Lucius, pour voir si tout va bien pour lui et ne pas avoir à attendre ici » conseilla-t-elle à son Rosier avec un sourire distrait, elle savait qu'il n'était pas venu ici de son plein gré, et qu'il n'aspirait qu'à fuir l'endroit le plus vite possible. « Je monte voir Cissy, je te retrouve ensuite ! » Ajouta-t-elle, lui déposant un baiser sur la joue, avant de se diriger vers la pièce dans laquelle Narcissa avait prévu de se préparer, entendant derrière elle le « Pop » caractéristique d'un elfe de maison, elle comprit que les premiers invités étaient arrivés juste après eux.

Cassiopeia ouvrit la porte et se glissa dans la pièce surchargée d'elfes et d'affaires en tout genre. Avec un sourire de convenance, elle échangea une petite révérence hypocrite avec Druella, avant de s'approcher de Narcissa et de serrer ses mains dans les siennes. « Non, mais j'ai envoyé Evan le rejoindre. » Répondit-elle d'une voix douce, avant d'acquiescer doucement avec compassion : « C'est normal que tu le sois, mais tu es par-fai-te ! Tous n'auront d'yeux que pour toi, et Lucius, plus encore. » enfin, elle détacha ses mains des siennes pour ouvrir son petit sac brodé, un résonnement de verre s'entrechoquant se fit entendre au fin fond de celui-ci. « J'ai toujours une bouteille sur moi, en cas de nécessité … Vin des elfes, cuvée 1962, ça devrait être parfait. » annonça-t-elle sans honte, sortant deux verres pour les remplir paisiblement. « Tu vas avoir besoin de courage, mais je sais que tout sera merveilleux, c'est ton jour Cissy. » Cassiopeia lui donna un verre avant de siroter le sien avec un sourire paisible, elle était heureuse d'être au côté de Narcissa pour l'aider à accomplir son mariage digne d'une Black, et de sa meilleure amie.

C'était le Jour-J. Le jour où Narcissa et Lucius allaient se dire oui pour la vie. Les elfes de maison s'étaient activés pour faire de ce manoir un lieu convivial et festif pour leurs invités de prestige. Les futurs mariés n'allaient tolérer aucune imperfection dans ce décor qu'ils voulaient aussi parfait que leur union. Lucius regardait pensivement à la fenêtre d'une des chambres d'amis qu'il avait réquisitionné pour se préparer pour la cérémonie. De là où il se trouvait, il pouvait avoir une vue d'ensemble sur le jardin où se tenait les tables de réceptions garnies de fleurs aussi rayonnantes et exotiques les unes que les autres. Sous un arbre somnolait une demi-douzaine de paons albinos que l'héritier Malefoy avait fait tout droit ramener d'Inde. Une petite folie qu'il s'était octroyé à l'occasion de sa cohabitation très prochaine avec Narcissa qui allait devenir son épouse dans ce manoir. Il regardait attentivement à ce que tout ce passe bien avant d'être interrompu par l'entrée de son cher père, Abraxas Malefoy, qui venait s'assurer que la préparation du fruit de ses entrailles se passait bien. A sa suite entra un elfe de maison qui vint pour s'occuper des cheveux du futur marié. Père et fils échangèrent quelques paroles, distants, comme si le lien affectif familial était inexistant. Abraxas donnait des conseils à sa progéniture qui se regardait dans le miroir sur pied d'un air distrait en boutonnant les boutons de son veston.
De nouveau, la porte s'ouvrit. Le témoin du marié, Walden, entra dans la pièce, déjà vêtu de sa tenue de cérémonie aux légères couleurs bleu nuit. Le père Malefoy aussitôt prit l'initiative de prendre congé bien que son fils ne lui eut pas fait la demande, lui donnant un dernier conseil avisé d'homme marié depuis des décennies. Lucius semblait serein. S'il ressentait de l'appréhension, il n'en laissait rien paraître. Mais quiconque aurait connu très bien le jeune adulte aurait lu dans son regard de l'excitation et de la joie.
« Joli costume, Walden. » commenta-t-il sobrement pour le saluer. « Tu as vu si la mise en place était bientôt terminée ? Ces fichus elfes de maison ont pris du retard ce matin. »
En l'occurrence, ce retard était de cinq minutes, à peine. Lucius trouvait toujours une excuse pour s'en prendre à ces petites créatures.
« Tu as vu Cissy ? » demanda-t-il ensuite
Savait-il au moins que cette dernière avait posé la même question à Cassiopeia Yaxley presque au même moment ? Il lui tardait de voir sa promise dans sa robe de mariée. Mais la tradition voulait que les deux époux ne se voient pas avant la cérémonie.

Dernière édition par Evan Rosier le Lun 26 Mar 2018 - 12:47, édité 6 fois

Evan ne se souvenait pas avoir jamais vu sa fiancée aussi stressée - pas même lors de leur escapade transylvaine - et ne pouvait que redouter l’état mental dans lequel elle se trouverait le jour de leur mariage à eux. « Bien sûr » répondit-il avec un sourire aussi charmant que confiant lorsqu’elle l’interrogea pour savoir s’il avait tout (et alors même qu’il ne voyait pas du tout de ce dont elle voulait parler). Ils transplanèrent jusqu’au Manoir Malefoy et le passage d’un paon blanc misérablement poursuivi par un elfe eut au moins ce don de détendre un peu l’atmosphère. « Je l’ignore mais suis prêt à parier que les propriétaires utilisent la même potion pour leurs cheveux … » s’amusa-t-il avant de souhaiter profiter de cette complicité pour serrer sa belle héritière contre lui et jouer avec une boucle de ses cheveux aux portes de la demeure. S’ils avaient encore douter de la vanité dont suintait l’union entre la Black et le Malefoy, les animaux exotiques choisis venaient d’en chasser la dernière trace. Le jeune homme enfonça ses prunelles dans les siennes car il souhaitait la faire changer d’avis sur la soit-disant importance de leur présence ici. Cela ne l’intéressait pas vraiment de respecter les convenances et toute son humaine condition que lui rappelait le mariage l’incitait davantage à souhaiter se complaire aussi longtemps qu’il le pouvait dans les plaisirs de la chair.

Cassiopeia ne l’entendait pas de la même oreille et le quitta pour aller vérifier l’état mental - qu’il devenait proche de l’infecte - de sa cousine. Pourquoi diable aurait-il dû rejoindre le mari ? Lucius avait su lui prouver lors de leur dernière entrevue qu’il serait un parti plus que convenable pour la dernière héritière Black à marier mais il n’éprouvait pour lui pas plus de l’amitié que de l’inimitié et trouvait même l’homme un peu ennuyeux. Les invités arrivaient au compte-goutte mais aucun ne retenait son attention - présentement focalisée sur le dos nu plongeant d’une jolie brune mais sans doute n’était-ce pas l’endroit ni le moment - alors il emboîta plutôt le pas de son autre cousine dans les escaliers. Comme elle était en possession de deux bouteilles de vin des elfes, il la délesta de l’une d’elle sans politesse. « Deux bouteilles ? Allons Bella, toutes les mariées n’ont pas besoin de s’enivrer comme des farfadets pour accepter les merveilleux sacrements du mariage » la gratifia-t-il d’un commentaire bien personnel en même temps que d’un méchant sourire. Et comme tenir compagnie au marié semblait être le seul prétexte qui lui permettait de boire avant l’heure sans faire hausser des sourcils au reste de la haute société sorcière, il poussa finalement sa porte. Son témoin Walden l’accompagnait. Il les salua d’un signe de tête poli et se dirigea vers le buffet d'une pièce adjacente qu’il ouvrit à la recherche de verres. « Alors Lucius, comment se présente le dernier jour de ta vie de garçon ? » l’interrogea-t-il distraitement. Le meuble avait été dévalisé de toute argenterie et il ne restait plus que de la poussière entre les ronds des verres. Il soupira en se relevant et de retour dans la chambre, avisa la demi-douzaine d’oiseaux somnolant dans le jardin et regretta qu’ils soient trop éloignés pour les saluer d’un vera verto. « Trois verres » signifia-t-il à la dérobade tandis qu’un PLOP ! lui confirmait que se demande était tombée dans la grande oreille d’un elfe. Comme il connaissait la célérité de leur race, il souhaita la devancer en débouchant le liège de la bouteille. Le foie de Lucius lui semblait à vrai dire aussi vierge que le reste de sa personne, mais sait-on jamais, peut-être aurait-il besoin d’un peu de courage en bouteille avant le grand moment ?

dragées:

MANGEMORT

Les mariages c'était toujours très particulier. Un geste très fort symboliquement parlant mais aussi un casse tête d'organisation. Elise n'avait jamais eu à le faire réellement puisque ses parents s'étaient chargés de son propre mariage et (Merlin que le temps passait) ses enfants n'avaient pas franchis cette étape. Elle n'avait donc jamais réellement organisé de mariage. En revanche elle avait eu plusieurs fois le loisir d'entendre les autres de plaindre allègrement de la prise de tête que cela pouvait engendrer. Mais une fois encore, si elle se rendait à un mariage, elle n'avait rien eu à faire si ce n'est trouver un cadeau pour les mariés. Rien de bien difficile, une statue antique (et authentique je précise) ferait bien l'affaire. Assez cher pour que personne ne lui fasse de remarques, et assez peu pour qu'elle-même puisse qualifier cette pièce de « broutille » à côté de sa propre collection. Au final leur réaction face à ce cadeau lui importait assez peu. Le tout était de rester en bonne entente avec les familles concernées. Et ça, normalement elle pourrait le faire sans trop forcer.

Dans une tenue élégante et relativement discrète tout de même (il ne faudrait pas gâcher son plaisir à la mariée et attirer tous les regards bien qu'il était certain qu'elle saurait trouver l'attention d'une partie des invités), Elise Lerouge s'était présentée à ce rassemblement. Elle n'avait pas d'affection particulière pour la mariée. En fait, elle connaissait bien mieux sa sœur, Bella. Le marié en revanche, c'était une autre histoire. Lucius et elle avaient une relation professionnelle dirons nous. La même qu'avec Bellatrix d'ailleurs. Narcissa restait elle quelqu'un qu'Elise n'avait fréquenté que de loin au final. Mais il aurait été mal vu qu'elle ne fasse pas acte de présence et ne vienne pas féliciter ces jeunes gens. D'ailleurs, quand on y pensait bien, les divers partenaires de crimes d'Elise seraient présents. C'était un petit monde tout cela.

Bien accueillie, elle ne prit pas la peine de rester longuement à papoter avec les quelques invités déjà arrivés. Ils auraient tout le temps de le faire une fois la cérémonie passée. Elle s'installa donc où on lui avait indiqué de le faire et attendit avec les autres, détaillant les invités qui la suivaient doucement.

Bien que la cérémonie de mariage ne débutait qu'à seize heures, Walden était présent au Manoir depuis la fin de la matinée.
Témoin du marié, il était tenu d'accompagner son meilleur ami dans l'aventure de sa vie, mais tenait également à assister à l'organisation de cette journée, tout du moins superviser à ce que tout se déroule de la meilleure des façons.
Peu désireux pour autant de trop se fouler, il préférait conserver son énergie pour LE moment, celui où il faudrait se tenir près de Lucius lorsqu'il serait devant l'autel, c'est pourquoi il se contentait de morigéner les elfes du Manoir à tout bout de champ, comme s'l s'agissait de son propre mariage.
Son petit manège dura un certain temps jusqu'à ce que, las, telle une diva, de torturer ses pauvres larbins de son ombre accusatrice et exécrable, il ne prenne le chemin de la chambre d'ami dans laquelle le héros du jour soignait sa mise. Récupérant dans l'immense vestibule sa veste cintrée aux reflets bleutés, assortie à son pantalon, il déroula les manches qu'il avait retroussées sur ses avant-bras, camouflant sa marque des ténèbres, et réajusta son nœud papillon.
Parvenu devant la porte de la chambre d'ami, il aperçu Abraxas Malefoy entrer, et décida que quelques minutes d'intimité pouvaient être accordées au père et au fils. Cela lui donnait surtout le temps de correctement boutonner ses boutons de manchettes et d'enfiler sa veste, et de tâtonner dans la poche intérieure afin de s'assurer que le petit écrin contenant l'alliance du futur époux se trouvait toujours à sa place.
Lorsqu'il jugea fort subjectivement que géniteur et progéniture s'étaient dit tout ce qu'ils avaient à se dire, il frappa deux coups secs à la porte et l'ouvrit sur son passage. L'apercevant, Malefoy Sr se retira et Walden s'avança jusqu'à son ami, le gratifiant d'une franche poignée de main.
— Pas autant que le tiens, Lucius. Regarde-toi ! S’exclama-t-il en souriant au reflet du jeune héritier dans le miroir en pied, fort élégant dans son costume de marié.
Lucius paraissait être paisible et à la fois ne pas tenir en place ; l'excitation suintait par les pores de sa peau à travers de légers tics nerveux qui le trahissaient, comme la petite veine qui battait la cadence au dessus de sa tempe.
— De ce que j'ai pu en voir, c'est en voie de finition. Rien à redire, tout le monde a veillé à ce que tout soit en ordre. Il jeta un œil distrait vers la fenêtre ouverte. Tout est parfait Lucius, tu es un homme chanceux aujourd'hui. Et foi de Macnair, il ne parlait pas que du cadre du mariage. Lorsque son ami lui demanda s'il avait vu Narcissa, qui à sa connaissance était restée jusqu'à présent enfermée pour se préparer également, la porte s'ouvrit à nouveau sur Rosier qu'il salua d'un haussement de sourcils et d'un sourire en coin à la vue de la bouteille qu'il apportait en offrande.
Un elfe leur apporta trois verres qui par miracle furent remplis dans la seconde. Walden leva le sien à hauteur de ses yeux ;
— Trinquons ?

Cette journée promettait d'être horrible pour Bellatrix. Elle s'était levée d'une humeur massacrante, et la seule chose qui rehaussait un peu son humeur de scroutt à pétard, c'était la trêve convenue avec son mari Rodolphus, qui voyait d'un œil tout aussi sombre la journée qui se profilait. Le mariage entre sa sœur et cette sangsue de Lucius Malefoy réunissait le couple de la plus étrange des manières, et c'était bien la seule raison pour laquelle elle s'était levée pour y aller. La veille en effet, l'aînée Black en était venue à la conclusion que de toute manière, on n'avait pas besoin d'elle. Elle s'était endormie avec l'idée de ne pas y aller, mais s'était réveillée trop tôt pour finalement mettre son plan en action. Vêtue d'une robe bleue à la demande de son excessive petite sœur, Bellatrix maugréait en regardant le reflet que lui renvoyait le miroir. Non seulement elle détestait les robes, mais les seules qu'elle acceptait habituellement étaient les noires et cela faisait une contrariété de plus qui s'ajoutait à sa liste interminable pour ce 18 Février. C'est que depuis son mariage raté avec Rodolphus, elle ne supportait guère plus ce genre d'unions qu'elle évitait le plus possible. Parvenir à attirer Bellatrix était donc autant un exploit qu'une grande crainte, car d'aucun savait qu'elle risquait de tout gâcher. Narcissa l'avait envoyé chercher de l'alcool et l'ancienne Black avait prit un soin tout particulier à prendre tout son temps pour le chercher. C'est qu'elle n'appréciait pas trop de jouer à l'elfe de maison et qu'elle avait été à deux doigts de remplacer l'alcool par du jus de citrouille ou par sa liqueur préférée. Elle monta les escaliers car lui semblait-il, elle avait un devoir à remplir – entendez par-là qu'elle devait donner son avis l'immonde robe de sa petite sœur – et elle voulait vite s'en charger pour fuir. Elle emmenait dans ses jupons deux bouteilles de vin des elfes, que son cousin Evan prit soin de lui faire remarquer avant de lui en prendre une, sans qu'elle n'y opposât aucune résistance. « Ce n'était pas pour elle, mais pour moi » lui répondit-elle d'un ton cassant, car tout le monde savait que ce mariage lui tapait sur le système avant d'avoir commencé. Cissy en réalité, lui avait bel et bien demandé d'aller lui chercher un verre, mais elle avait préféré emmener avec elle les deux bouteilles de la cave.
Elle pénétra dans la chambre d'ami pour y voir Cassiopeia et la mariée. Aucun sourire ne vînt égayer le visage froid de Bellatrix qui s'avança en posant sur un petit meuble, la bouteille, sans verre. Narcissa allait devoir en faire apparaître ou abîmer un peu la couche de rouge à lèvre qu'elle avait apposée sur ses lèvres. Elle observa sa sœur d'un œil critique, offrit un petit sourire à Cassie – qui était le seul rayon de soleil dans cette pièce – et se retourna vers sa sœur pour lui dire simplement : « Je n'aime pas ta robe, on dirait une fleur fanée ».
Autant ne pas passer par quatre chemins pour lui dire la vérité.
Elle se détourna d'elle : « Cassiopeia se chargera mieux de toi que moi » dit-elle avec une affligeante objectivité, « je vous laisse ». Bellatrix ne se fit pas prier pour fuir la scène car elle avait promit à Rodolphus de le retrouver le plus tôt possible pour leur éviter au maximum, un ennui mortel...

la robe de madame :

Le grand jour était finalement arrivé. Le mariage tant attendu de Lucius et Narcissa était aujourd’hui, et tu n’allais sûrement pas manquer une occasion mondaine comme celle là. Tu pourrais voir Bellatrix, Nick, les frères Lestranges, Evan … Et bien d’autres encore. Si tu connaissais plutôt bien Cissy et Lucius, tu ne les fréquentais tout de même pas très régulièrement. Mais tu avais bien entendu été invitée, comme tous les Carrow, parce que cela aurait fait éclater une bataille interne si ce n’avait pas été le cas. Et même si Narcissa n’était pas ta meilleure amie, elle n’était pas non plus ta pire ennemie, et tu étais tout de même contente qu’elle se marie avec un bon partit comme Lucius. Tu te demandais si tu aurais la chance de trouver quelqu’un d’aussi respectable. Rabastan serait l’idéal, même si d’autres personnes pouvaient faire l’affaire, comme le jeune Mulciber.

Pour une fois, cela étant dit, ce n’était pas à propos de toi, et tu le respectait. Même si tu ne pouvais pas t’empêcher de penser que cette occastion était parfaite pour améliorer tes relations avec certaines personnes. Tu avais mit une robe verte pour être aux couleurs de ta maison, et affirmer ta fierté d’être chez les serpents. Tu arrivais avec le reste de ta famille mais mis très peu de temps avant de te séparer d’eux pour aller saluer les autres de ton côté. Tu t’arrêtes d’abord pour voir ton cousin et Lucius. Tu prends Evan dans tes bras pour lui dire bonjour et te contentes d’une poignée de main pour Lucius, dont tu n'es pas aussi proche. “C’est le grand jour. Félicitations.” Tu lui souris et laisses les hommes parler, te baladant pour saluer d’autres personnes ensuite.

Tu vois Bellatrix passer, mais elle semble chercher quelqu’un. Tu décides d’aller la saluer quand même, mais de ne pas être insistante au cas où elle devrait s’en aller. “Bonjour Bellatrix. Je suis contente de te revoir. Tu as l’air préoccupée. Je te dérange ?” Demanda-t-elle poliment, ne voulais pas contrarier sa mentor.

robe d'Alecto:

NEUTRE

Mildred avait recommencé quatre fois sa coiffure parce qu'elle n'était pas satisfaite d'elle. Une moue embêtée sur le visage, elle avait recalé l'elfe des Nott, en lui disant gentiment que sa mère aurait plus besoin de lui qu'elle. La jeune femme était de sortie bien malgré elle ce jour-là, mais elle n'avait pas trop le choix. Son cousin Lucius se mariait, et elle ne pouvait rater cela. Malheureusement, son cercle de connaissances et d'amis chez les sang-pur étant tristement restreint, elle voyait cette journée comme l'apogée d'un ennui dont elle ne pouvait réchapper. La jeune femme, qui n'avait pas eu le bonheur de trouver réconfort dans son propre mariage, assistait à celui de Narcissa et Lucius avec un regard neutre teinté de peine. L'ancienne Serpentard avait dans un petit sac une fiole délivrée par son ami Darius pour lui éviter de se faire remarquer en s'évanouissant pitoyablement au milieux de toute la crème des sorciers. Lorsqu'elle jugea qu'elle ne pouvait pas faire mieux avec ses boucles brunes, Mildred descendit rejoindre ses parents qui transplanèrent ensemble jusqu'au lieu où Narcissa Black deviendrait Narcissa Malefoy. Ils arrivèrent en même temps que beaucoup de monde dans un jardin bien entretenus. Son regard brun fut naturellement attiré par les splendides paons albinos qui somnolaient sous un arbre, et elle passa quelques secondes à les admirer, reconnaissant là, la touche délicate de Lucius. Elle suivit finalement l'assemblée et se laissa placer docilement par Druella Black.

Spoiler:

Rabastan arriva seul au manoir des Malefoy. Il n’avait personne à mener jusqu’à la belle demeure, aucune épouse, qu’elle soit aimante et froide comme la mort, qui pouvait paraître en société à son bras. Parce que Narcissa était la sœur de Bellatrix, Rodolphus avait rejoint les réjouissances bien avant son frère qui n’avait pas voulu les encombrer. Rien ne servait à ses yeux d’arriver trop tôt. Il n’était personne pour les mariés, n’avait pas à assister aux préparatifs, et il ne voulait pas plus se retrouver en petit comité avec des gens qu’il n’appréciait pas et trouvait ennuyeux. Et Salazar savait combien ils seraient nombreux en cette après-midi.

Remontant l’allée, il eut un regard affligé pour les paons albinos qui pavoisaient dans le jardin. Rabastan n’aimait pas le jeune Malefoy mais voir une telle débauche l’insupporta. Lucius Malefoy était doué pour faire l’étalage de sa réussite et de sa puissance. Il était l’arrogance-même et Rabastan, avant même de franchir les portes du manoir, se demanda pourquoi il avait accepté l’invitation. Pourquoi même Malefoy avait-il eut l’amabilité de le convier à cette cérémonie. Tout n’était qu’une histoire de relations et de faire paraître. Tout ce que Rabastan détestait et que Lucius maîtrisait à merveille …

Entrant dans le hall d’entrée, il fut accueilli par la matronne Black qu’il salua avec un sourire affable. « Vous êtes radieuse, Mrs Black. » Il n’eut pour seule réponse qu’un hochement de tête avant que Druella l’invite à la suivre dans la salle où se tiendrait la cérémonie. Au grand dam de Rabastan, il n’y avait pas grand-monde pour le moment, pour ainsi dire personne. L’idée de voir apparaître dans l’encadrement de la porte sa très chère sœur ainsi que sa traîtresse de fille lui tordit l’estomac et il préféra prendre l’air. Au moins, cela passerait le temps. Sans même prendre la peine de noter quel siège était le sien, il sortit par la porte-fenêtre et, fourrageant dans ses poches, il tira une cigarette de son paquet, qu’il alluma du bout de sa baguette. Prenant une grande bouffée de fumée, il laissa son regard se perdre dans les jardins si bien entretenus et, inexorablement, sur les paons.
Malefoy était si insupportable.

Basilius avait réussi à trouver, dans son grand désespoir, quelqu'un pour l'amuser en ce dix-huit février. En effet, il aurait pu ne trouver personne pour l'accompagner au mariage de Narcissa et Lucius, mais fort heureusement, Astora devait y aller aussi pour remplir son devoir de sang-pur. C'est que tous les deux prenaient soin de rester ensemble dans les réceptions tels des parias pour avoir non seulement la paix mais aussi le loisir de casser des chocogrenouilles sur le dos de tout le monde. Ils arrivèrent ensemble, la directrice de la Gazette à son bras, comme s'ils étaient un couple marié depuis des années. Basil laissa ses yeux sombres se balader sur les silhouettes graciles des invitées, avant qu'ils ne soient attirés par les paons blancs qui dormaient. « Regarde, Lucius a prit des animaux assortis à sa couleur de cheveux » souffla-t-il à sa partenaire, un sourire moqueur aux lèvres. C'est qu'il pouvait parler, puisque le contraste entre sa propre chevelure et celle du futur marié était saisissante. Ils s’avancèrent tous les deux, suivant d'une certaine manière le mouvement des autres invités, jusqu'à arriver devant Druella. Le signe raide de la tête qu'il lui accorda était à l'opposé du ton chaleureux qu'il utilisa pour lui parler : « Toujours aussi ravissante » la caressa-t-il dans le sens du poil comme il savait bien le faire, sans en penser un seul mot bien évidemment. Ils furent dirigés vers leur place, mais il n'avait pas vraiment envie d'y aller. « Si je m’assois maintenant je finirai comme les paons d'ici deux minutes » fustigea-t-il en passant une main dans ses cheveux pour le décoiffer d'avantage.

Les mariages donnaient des envie de meurtre à Astora, littéralement. Et se rendre à l'un d'entre eux n'était pas pour la mettre en joie. Elle ne gardait aucuns souvenirs du sien, et sans doute cela était mieux ainsi, et elle n'avait aucunement l'ambition d'en refaire un. La seule utilité de cet événement tenait dans sa concentration de Sang-purs, et probablement de personnes mal intentionnées, et la présence de Basilius à ses côtés.
Tout deux formaient la paire, et évitaient les remarques déplacées et les attitudes irrespectueuses en s'alliant. Ceci dit, Astora n'avait besoin de prétexte pour le côtoyer. Avec un sourire sur les lèvres, elle analysait du regard chaque invité avec la précision d'un oiseau de proie, retenant les individus faibles et isolés pour mieux se souvenir d'eux. « Il pourra se faire une perruque de leurs plumes, lorsqu'il aura de la calvitie.» chuchota-t-elle en réponse, avec un sourire complice à l'égard de Basil. Si la jeune femme était blonde, elle ne partageait pas l'absence de pigmentation capillaire caractéristique des Malefoy. Suivant le mouvement des invités, ils approchèrent de Druella, dans le prénom était aussi doux que la femme. Avec le sourire le plus hypocrite que la Terre avait sans doute jamais vu, la marâtre Black la salua après avoir accordé un signe de tête à Basilius.
Voir Druella reléguée au rang d'elfe de maison était quelque chose que savourait avec délice Astora car l'épouse Black et elle ne s'étaient jamais supportées, mais s'étaient toujours comportées comme si de rien n'était. « Quel plaisir Druella ! C'est tellement rafraîchissant que ça soit la mère de la mariée qui viennent accueillir et placer les invités, par le passé on engageait un majordome pour cela, mais c'était beaucoup moins ... Jovial ? » déclara-t-elle d'un ton d'une douceur infinie, qui contrastait avec le message sournois de sa phrase.
Lorsqu'ils furent devant leurs places, ils s'échangèrent un regard qui voulait beaucoup dire : « Nous serons bien assez tôt obligés d'aller nous asseoir … Et si nous allions trouver le buffet ? Peut être même que nous pourrions demander à des elfes des cocktails ? Si je reste sobre, je vais finir par tuer quelqu'un. » Plaisanta-t-elle d'un air guilleret avant de se diriger vers un elfe de maison pour prendre commande « Un Troll-dansant pour moi, et toi Basil, tu prends quoi ? » lui demanda-t-elle en se retournant gracieusement, lissant sa robe jaune d'or d'une main

Le jour J était arrivé et Christian se préparait modestement au manoir Travers. Il n’était que quatorze heures, mais le Serpentard tenait à s’y rendre en avance. Après tout, il s’agissait du mariage d’un de ses amis proches, il lui devait bien ça, et puis le sorcier ne tenait pas à y aller en même temps que sa famille. Azelma allait encore les afficher, comme d’habitude, de toute manière elle ne savait faire que ça, attirer l’attention. Bien à l’image de leur frère aîné, celle-là. Christian avisa la housse de son violoncelle posée au coin d’un mur et fit craquer ses doigts. Il avait répété tout le mois pour cet événement et était fin prêt, pour le plus grand malheur de sa sœur qui détestait le voir et l’entendre jouer. Mais pour ce mariage, Christian n’allait pas se priver. Lui d’ordinaire dans l’ombre et discret, monter sur scène était quelque chose de relativement contradictoire avec sa nature silencieuse. Pour l’occasion, il avait choisi un morceau baroque aux sonorités mondaines, le premier Caprice de Joseph Abaco. Il s’était alors muni d’un archet de cette époque, soit le XVIIème siècle et était relativement content de sa légèreté.
Le sorcier termina d’accrocher sa montre en cuir au cadran d’or, petite décoration dans la poche de son costard bleu nuit et épousseta son costume, satisfait. Bien. Il était temps. Christian attrapa son manteau noir qui pendouillait non loin, attrapa l’anse de sa housse et, sans perdre son temps, transplana.

Lorsque son arrivée fut annoncée par le bruit du transplanage, il remarqua que quelques invités étaient déjà arrivés et se faisaient installer par Druella Black, mère de la mariée. Christian n’omit pas les bonnes manières, arriva à sa hauteur et lui fit un baise-main. « Miss Black, c’est un plaisir de vous revoir, » fit le musicien de sa voix chaleureuse. Voilà longtemps que Christian n’avait plus croisé les membres de cette famille importante, ce mariage était l’occasion de renouer les liens. Peut-être que sa fiancée allait s’y trouver, auquel cas il espérait qu’elle ne lui adresse pas la parole en public. Se savoir promis à une traître était déjà assez douloureux comme ça. Après quelques mots échangées avec la mère de Narcissa, Travers pénétra dans le manoir des Malefoy qu’il connaissait comme sa poche pour y avoir passé des heures étant enfant et fit finalement face à la porte de la chambre de son ami. Plusieurs voix atterrissaient dans les oreilles du jeune Travers qui se doutait qu’il fut accompagné de son témoin Walden. Mais la troisième personne… ? Il n’allait plus tarder à le découvrir. Christian toqua quelques coups à la porte avant de l’ouvrir et de rentrer dans la pièce tout en refermant derrière lui. Evan Rosier. Voici quelle était cette troisième voix masculine. « Vous trinquez sans moi, messieurs ? fit l’héritier Travers en posant son violoncelle à côté d’une chaise. Un verre. ordonna-t-il sans un regard pour l’elfe qui disparu aussitôt. Échangeant une rapide poignée de mains à Macnair et à Rosier, Christian se montra cependant plus démonstratif envers Lucius qu’il dota d’une tape amicale sur l’épaule. C’était sûrement le maximum qu’il pouvait faire. Comment tu te sens ? Stressé ? L’elfe réapparut et le brun attrapa rapidement son verre qui se remplit aussitôt. Il le leva alors en direction du Malefoy. À Lucius et à ce mariage exceptionnel. » Les festivités n’allaient pas tarder.

Tenue de notre homme:

Mouton de sa famille et de toute une société guindée et arriérée, Aliénor était véritablement affligée de devoir se rendre au mariage qui se tenait au Manoir Malefoy en ce frai dimanche de février. Elle craignait tous ces sang-purs qui, elle le savait très bien, ne se cacheraient qu’à peine pour cracher leur venin envers elle, la traîtresse, l’amie des sang-de-bourbes, la folle. Elle ne s’était pas enquise de savoir si ses oncles, Rodolphus et Rabastan, se joindraient à la sauterie et ne préférait pas y penser. Que Christian soit là ou non la laissait de marbre, elle l’ignorerait de toute façon. Non, ce qu’elle redoutait par-dessus tout était la présence inexorable de ces serpents, ces petites vermines aussi lâches que sadiques qui, l’été dernier, s’étaient exercés à la magie, en sa présence, en Transylvanie. Depuis septembre, elle essayait de les éviter, ce qui était assez simple, il fallait bien l’avouer vu qu’elle était de ces bouffondors qu’ils abhorraient tant. Mais en cet après-midi hivernal, elle ne pourrait pas s’éclipser, elle devrait soutenir leurs regards acerbes, agir comme si rien, dans ce manoir sombre, ne s’était passé, comme elle n’avait pas été témoin d’un atroce meurtre qui, encore aujourd’hui, lui soulevait le cœur.

Elle avait pensé un instant refuser de venir, prétextant une indisposition passagère mais il était évident que si ça n’avait pas été son père qui aurait découvert la supercherie, ç’aurait été sa mère et le résultat aurait été le même. De toute façon, elle ne pouvait pas se permettre de jouer plus encore avec le feu. Plus maintenant, plus pour le moment. Mieux valait pour le vilain petit canard de se faire oublier pendant quelques temps.

Arrivée au Manoir Malefoy, elle fut reçue, avec sa famille par la mère de Narcissa qui réserva un accueil cordial à Adriel et sa femme mais n’adressa pas même un regard à Aliénor qui ne s’en formalisa pas. Si on la laissait tranquille cet après-midi, elle ne s’en plaindrait pas. Il y avait tout de même un avantage à être le maillon faible : tout le monde vous fuyait comme la peste. Il n’y aurait que Cassie qui se risquerait à l’approcher et encore, Aliénor ne voulait en aucun cas importuner sa cousine qui aurait certainement bien mieux à faire.
Les Fawley furent amenés dans la grande salle où se tiendrait la cérémonie, dans laquelle cinq fauteuils leur avaient été réservés et où ils s’installèrent dans un silence parfait, dans l’ordre immuable de la famille : Aliénor était encadrée par ses deux frères et finalement, avec tant de proximité avec Aurelius, elle se rendit compte d’une chose troublante : il ne lui avait encore lancé aucune remarque acerbe. Mais ça ne saurait tardé, se dit-elle.

CAPITAINE SERPENTARD

La famille Avery arriva par poudre de cheminette au Manoir Malefoy, d'abord le père, puis la mère, et enfin Thomas qui, en quittant l'âtre de la cheminée, redressa le noeud de la cravate noire qu'il avait accrochée au col d'une chemise noire, elle aussi. Ils saluèrent les têtes connues, Mrs Avery embrassa, aussi chaleureusement qu'il était possible de le faire, Druella Black et celle-ci les guida jusqu'à leurs places. La cérémonie ne commençait pas tout de suite, aussi Thomas quitta-t-il ses parents en grande discussion avec d'autres Sang-Pur pour se faufiler dans le parc afin de prendre un peu l'air en attendant que ses amis et camarades le rejoignent. En passant près de Mrs Lerouge, le Serpent la salua d'un air entendu. C'était elle qui lui avait appris à lancer le sortilège de la mort et c'était grâce ou à cause d'elle qu'il avait tué un homme l'été dernier. Depuis, pour le jeune homme, c'était comme si un lien s'était créé entre eux.
Dans le jardin, il retrouva Rabastan qu'il salua d'un signe de tête.
— Tu fuis déjà la fête, Stan ? demanda-t-il tout en se penchant en avant pour ramasser un petit caillou sur le sol.
Il soupesa la pierre grise dans la paume de sa main, vérifia d'un tour d'horizon qu'ils étaient bien seuls, puis il arma son bras et lança le projectile dans la foule de paons albinos qui se massait sous un arbre. Aussitôt, ce fut la panique et les volatiles ridicules s'écartèrent et fuirent chacun dans une direction différente dans un véritable nuage de plumes. Ils braillaient et Thomas rigolait.