La petite phrase d'Astora concernant son nom de famille eu le don de faire souffler comme un buffle l'épouse de Rodolphus Lestrange, qui, par extension, avait dû abandonner son nom de jeune fille pour prendre celui de son époux. Le nom des Black avait, pensait-elle toujours, plus de charme, et une plus belle histoire que celle des cafards Lestrange. Elle eu porté le nom de la grandeur, le nom de la pureté, et imposée le respect. Devant la fortune ruinée de sa nouvelle famille, devant le manoir aussi défraîchi que leurs âmes, il n'y avait rien de quoi on pouvait se vanter. Si ce n'est de leur pureté, que Bellatrix espérait réelle. Comme elle tomberait bien bas si elle apprenait que l'homme duquel elle partageait la couche était un sang-mêlé, et avait vu dans ses ascendants un vulgaire moldu s'incruster. "Je ne dois de respect qu'à ceux qui me sont égaux" répliqua-t-elle d'un ton tranchant. Elle n'ajouta pas qu'elle n'en faisait pas parti, comme c'était tout à fait logique. Astora Nott, ou Astora Fawley peut importe comment on la nommait, était une puce sur le dos d'un elfe. Le type de bête qui refile des boutons, qui gratte et qui dérange constamment. Qu'elle le veuille ou non, elle lui était inférieure car, par définition, la famille Black était la famille la plus importante. Les Nott pouvaient bien avoir rédigé le registre - bien qu'elle pensât depuis toujours que l'ancêtre de la blonde journaliste avait volé l'idée à l'un de ses cousins Black - ce dernier n'avait de crédit que parce que les Black y figuraient.

Les paroles d'Astora pouvaient bien être prophétiques, Bellatrix n'avait jamais eu peur de personne et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle commencerait. Elle avait bien eu un respect teinté de crainte pour son géniteur pendant quelques temps, bientôt balayé du revers d'une main par sa farouche indépendance. Elle était non seulement trop fière, mais également beaucoup trop forte pour avoir peur de quiconque. Si les Lestrange touchaient à un de ses cheveux, ils auraient des problèmes et il était fort connu qu'il ne valait mieux pas qu'il y ai de Black qui s'en mêle. Car voilà le meilleur moyen de les rendre plus parias encore. La folie meurtrière de l'ancienne Black ne concernait pas seulement sa propension incroyable pour le sadisme physique, mais également pour le sadisme mental. Ne jubilerait-elle pas d'observer depuis son linceul, Rodolphus, Rabastan et leur père, couverts de honte, peut-être bientôt dans une caisse avec elle ? Oh, si, Bellatrix jubilerait. Lorsqu'Astora continua de la provoquer, la mangemorte avisa la main de la femme sur sa propre baguette et se demanda s'il était judicieux de lancer un duel qu'elle savait gagné d'avance. "C'est toi qui parle, alors que tu ne sais même pas utiliser correctement ce qui te rend sorcière" cracha la jeune femme avec une moue dégoûtée. Astora ne faisait pas partie des mangemorts, alors qu'elle était bien plus indépendante que certains hommes - elle devait bien le reconnaître. Cela ne faisait que rajouter une couche de putréfaction sur un corps déjà décomposé. Cependant, rien ne la prépara au choc qu'elle ressentie dans son ventre lorsque sa rivale lui susurra quelques mots à propos des Incendio. Si ses yeux étaient auparavant accrochés aux pupilles de la journaliste, ils vinrent se poser sur le portrait du pauvre Marcus qui se débattait dans le vide, en essayant de repousser les doigts dodus de la Nott. Bien qu'elle eu passée des années à la provoquer en lui disant qu'elle avait assassiné son époux, Bellatrix mentirait si elle disait qu'elle le pensait. Ce n'était qu'un moyen pour elle de retourner la baguette dans la plaie, pensait-elle, pas un moyen de lui rabâcher son exploit incendiaire. Cette seconde d'inatention suffie pour que la harpie lui vole le portrait. Son "Non !" hurlé n'était pas suffisant pour sauver le pauvre homme d'une seconde mort que son épouse venait de lui affliger. "Sale goule !" ajouta-t-elle alors qu'elle transplanait. La jeune femme ressentie étrangement comme un second deuil devant les cendres pathétiques de ce qui avait été le dernier souvenir d'un homme qu'elle avait apprécié.  Les secondes qu'elle passa à les regarder s'envoler ne faisaient malheureusement que rajouter de la haine sur la haine, ce dont Astora n'avait de toute évidence pas besoin.


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