Vendredi soir, 21h30, devant la salle des Professeurs.

Poppy avait entendu dire que le Professeur Slughorn et son homologue de métamorphose, Minerva McGonagall, s'acoquinaient ensemble et avaient des rendez vous secrets dans différents endroits du château. Curieuse de vérifier ces rumeurs, la jeune poufsouffle avait élu domicile devant la salle des Professeurs dans l'espoir de croiser les intéressés et surtout dans la perspective de les voir se trahir. Ainsi, cachée derrière une armure depuis une bonne heure, elle finit par entendre des voix derrière la porte :

- Mon cher, nous ne devrions pas faire cela ici !
- Personne ne nous verra, à cette heure, les autres sont déjà dans leurs appartements.. Tenez moi cela et mettez vous comme ceci ..
- Sur la table ?
- Oui.. et mettez cette plume dans ..

Les voix légèrement étouffées par l'épaisseur de la porte ne permettaient pas à Proserpine d'en reconnaître les auteurs. Néanmoins ce qu'elle entendait l'intéressait beaucoup. Elle tendit un peu plus l'oreille lorsque ..

Theo rentrait tout juste de son club de bavboules lorsqu'il croisa Proserpine dans l'un des couloirs du premier étage. Elle était à l'autre bout, aussi l'interpella-t-il d'une voix forte qui résonna dans une bonne partie du château.
— Hey, POPPY ! s'écria-t-il, réveillant ainsi plusieurs locataires de tableaux qui avaient commencé leur nuit, qu'est-ce que tu fais ici ?
Il s'avança jusqu'à elle sous les jurons de ceux qu'il avait extirpé de leur sommeil et, vu le regard que lui lançait la Poufsouffle, elle non plus n'était pas enchantée de le voir débarquer. C'est seulement à ce moment qu'il remarqua qu'elle avait l'oreille à quelques centimètres de la porte de la salle des professeurs. Alors il grimaça et pouffa de rire.
— T'es en train d'espionner ? lui demanda-t-il d'un ton plus bas. Y'a qui là-dedans ?
Il fut tenté de coller à son tour son oreille contre le bois de la porte lorsqu'il entendit du ramdam provenant de l'intérieur. Ses cris avaient alerté tout le monde et ils discernèrent des bruits de pas s'approcher d'eux.
— Merde, planquons-nous !
Il lui attrapa le poignet pour venir l'attirer derrière une tapisserie poussiéreuse étendue entre deux armures. La tapisserie cachait un petit passage étroit où ils s'engouffrèrent de profil, épaule contre épaule. Ou menait ce passage ?
La porte de la salle des professeurs s'ouvrit puis après quelques secondes, elle se referma ; on entendit le loquet se verrouiller doucement.

.. lorsqu'une voix reconnaissable à 1000 miles d'ici l'interpella à l'autre bout du couloir. Elle gesticula en silence et mima de la bouche un « ta gueule » jusqu'à ce qu'il arrive à sa hauteur. Par Merlin, il les avait fait remarquer. Les bons réflexes du poufsouffle les entraînèrent derrière une tapisserie afin de les cacher. Par l'interstice, ses yeux de fouine eurent juste le temps de repérer McGonagall et Slughorn derrière elle que la porte de la salle des professeurs se referma aussi sec.

- Je le savais !!! ça fait des semaines que je les stalke !!!! chuchote-elle d'un air réjoui en se retournant vers Theo sans se demander si il les avait vu.
- T'as failli nous griller !! Laisse tomber les points en moins pour notre maison si ils nous avaient trouvé là !! Et même pas pour faire des cochonneries en plus !

Elle avait sorti ça comme ça. Depuis quand elle y pensait en plus ? A cette idée, l'image de Theo roulant des pelles à Delilah lui revint en mémoire comme un relan (je sais pas comment ça s'écrit) mal digéré. Sa mine se renfrogna instantanément, sourcils froncés, lèvres plissées. Il fallait dire que ces derniers temps, Theo l'agaçait de plus en plus. Après la crainte, l'impuissance et l'injustice de son agression, des sentiments singuliers étaient apparus dans la tête de la jeune poufsouffle sans qu'elle ne les contrôle... Sentiments étouffés depuis que Monsieur Débilus sortait avec Pétassa ....

Voilà des semaines que Poppy espionnait Merlin seul sait quoi et Theo fronça les sourcils en s'inquiétant pour son amie qui, visiblement, n'avait rien d'autre à faire de sa vie que de passer des heures derrière une porte. Il espérait pour elle que cela en valait la peine.
— Comment je pouvais savoir ? se dédouana-t-il avant que la sorcière n'embraye sur une histoire de cochonnerie, ce qui fit rire le Poufsouffle. Non mais personne ne vient se rouler des pelles en cachette dans le château à, quoi -il jeta un coup d'oeil à sa montre mal éclairée dans le petit passage secret- neuve heures et des baguettes, Picott fait encore ses rondes, à cette heure-ci, tu peux me croire !
Et il rigola du rire de celui qui est dans la confidence, de celui qui sait comment tout ça se déroule car en effet, plus d'une fois Delilah et lui s'étaient baladés dans le château bien après le couvre-feu, plus d'une fois ils s'étaient bécotés derrière des tapisseries ou dans des vieilles salles vides au nez et à la barbe du concierge et des préfets.
Le garçon se laissa glisser de l'autre côté du passage et se retrouva, couvert de poussières, sur un petit balcon dessous lequel il pouvait voir une partie du rez-de-chaussée. Un escalier -presque une échelle tant l'escalier était vertical- permettait de descendre dans cette partie du rez-de-chaussée qui ne lui rappelait rien de connu.
— On est où ? demanda-t-il à l'attention de Poppy restée dans le passage.

- Tu as l'air d'en savoir un grimoire sur les rondes de Picott et des coins où fricoter en cachette …. Dit-elle sur le ton du reproche en fronçant les sourcils.
- C'est depuis que tu sors avec Delilah, ça ..

Theo glissa de l'autre côté du passage et machinalement la cinquième année le suivit, davantage pour terminer ses accusations que pour découvrir ce qu'il y avait au bout.

- Et puis tant que tu y es, tu vas me dire aussi ce que vous faites … Dans quel sens vous tournez votre langue …

Ignorant complètement sa question la jugeant hors de propos – à laquelle elle aurait totalement pu répondre « dans ton chaudron »-, elle avança à peine en restant dans le couloir sombre.

- Tant que tu y es, raconte moi vos câlins dans les détails !! C'est bien les mecs ça !! A se pavaner comme des coqs venant de féconder toutes les femelles du poulailler …. Ajouta-t-elle avec frustration.

Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? Elle déraillait complètement. La relation secrète Slughorn-McGonagall, à moins que ce ne soit celle un peu moins discrète de Theo-Lilah, lui montait à la tête !

Theo se tourne vers Poppy, restée en retrait dans le petit passage. Devant sa crise de jalousie, il ne peut s'empêcher de sourire. De quoi la rendre encore plus chèvre.
— C'est quoi ton problème ? lui balance-t-il.
Il rigole, il sait que ça va l'énerver.
C'est toujours comme ça entre eux. Ils se rentrent dans le lard, se provoquent. Qui craquera le premier ? Mais ce soir, la petite Proserpine n'a pas besoin de la stimulation du né-moldu pour sortir de ses gonds. D'ailleurs, pourquoi s'énerve-t-elle ? Le contexte ne s'y prête pas.
— T'es jalouse parce que je féconde toutes les poules sauf toi ? lui dit-il d'un air de défi, un sourire moqueur étirant ses lèvres. Et t'en fais pas, je te ferai un topo de tous les endroits chouettes pour rouler des chaudrons et peloter sous les chemisiers... quand tu auras trouvé un mec.
Il s'adosse à la balustrade du balcon, s'y hisse à la force de ses bras. Il a réussi à mortifier l'orgueil de sa camarade, sans soupçonner un seul instant que tout ceci puisse réellement la blesser. C'est qu'un jeu, un simple jeu. Pas vrai ?

- Mon problème ? Répondit-elle en écho à son ami. Mon Problème ?

Elle n'en avait aucun si ce n'était.. euh … lui ? Ou Delilah ? Ou les deux tiens, tant qu'on y était ! Poppy croisa les bras en secouant la tête de gauche à droite. Cretinus rigola et cela l'énerva encore plus. Le garçon continua de plus belle, et elle prit une mine tout à fait outrée. La colère lui empourpra les joues car en réalité il visait juste. Elle était jalouse comme un strangulot. Si le fait que Theo tripote d'autres filles lui était parfaitement égal par le passé, cela était devenu un problème pour elle le jour ou elle avait failli le perdre.

- Ah mais ne crois pas que ça se bouscule pas au portillon ! Lui lança-t-elle touchée dans son orgueil. Ya des coqs aussi qui se pavanent dans ma basse-cour.
- J'ai peut-être bien trouvé quelqu'un, mais il est bien trop imbécile pour l'avoir remarqué ! Lâcha-t-elle finalement, plus doucement plus pour elle-même qu'autre chose.

Des voix et un bruit de porte attirèrent son attention à l'autre bout du couloir, mais elle ne lâcha pas son interlocuteur des yeux. Le message était-il assez clair ...

Theo balance ses pieds qui cognent contre les barreaux de la rambarde. L'image de la basse-cour va trop loin lorsqu'il s'imagine Poppy avec une crête de poule et des plumes dans le derrière.
— Tu voudrais pas caqueter pour moi, s'il te plaît ? lui demande-t-il en se marrant.
Les yeux du Poufsouffle s'arrondissent lorsqu'elle mentionne un mec potentiel, mais l'effet de surprise retombe aussitôt qu'il entend la porte claquer dans le couloir derrière la sorcière.
— Merde, lâche-t-il en retombant sur ses pieds.
Il vient se dissimuler dans un coin d'ombre, à l'affût du moindre bruit. Lorsqu'il est à peu près sûr que la voie est libre, il s'engouffre dans le petit passage où Proserpine se terre toujours. Il fait un pas, mais elle le bloque. Il la pousse un peu de son épaule, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Pousse-toi, lui souffle-t-il.
Il se mordille la lèvre pour s'empêcher de rire devant son air bougon.
— On va aller voir ce qui se passe, avance ma poule.
Et il rigole tout bas en se laissant glisser entre les deux murs de pierres sombres.

- Gnagnagna ! Répondit-elle au lieu de caqueter pour lui comme elle se serait amusée à le faire si elle n'avait pas été vexée comme une gorgone.

Le bruit le fit se lever de la rambarde et il vint se terrer dans l'étroit couloir. Son coup d'épaule ne la fit pas bouger et elle soupira à son « pousse-toi ». Bien décidée à le bouder, elle croisa les bras en fronçant les sourcils mais sa dernière remarque acheva de la dérider. Que ce mec était agaçant !!! Esquissant un sourire, et bien trop curieuse pour laisser passer l'occasion de voir ce qui se passait devant la salle des Professeurs, elle déboucha le couloir, Theo sur ses talons. C'était le Professeur Flitwick qui arrivait et qui pénétra dans la salle. Il la laissa entrouverte et la discussion prit alors tout son sens ou pas :

Flitwick - J'ai récupéré quelques objets qui pourraient vous servir …

Proserpine, les yeux ronds, se tourna vers son ami : - Mais c'est dégoûtant !!!

McGo – Merci bien Filius, cette technique m'est encore inconnue mais avec un Professeur comme Horace...

Slughorn – C'est vrai que cela nécessite de la dextérité et surtout du souffle, Minerva, mais avec un peu de pratique et une inclinaison parfaite.... Vous verrez que vous ne serez pas déçue du résultat !

La porte se ferma de nouveau de façon à ce que la suite de la conversation ne fut pas entendue par les deux élèves. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, les sourcils levés, Proserpine se demandait ce qu'il se tramait entre ces trois là ..

- Tu crois que ... ?

Tu veux savoir ce qu'ils font ? clik pour OUI, clik pas pour NON:

— Chacun ses goûts, réplique Theo à l'exclamation de Poppy.
Il est mort de rire mais se doute bien qu'il s'agit d'un énorme quiproquo. Rien que d'imaginer Horace Slughorn apprendre le kamasutra à Minerva McGonagall sous l'oeil expert de Filius Flitwick relève du surréalisme le plus total.
La porte se referme, ça le fait sursauter. Il a l'impression d'être devant un film et pile au moment de l'action, la chaîne envoie la publicité. Putain mais on s'en bat les Cognards de vos Skittles dégueulasses, remettez moi ce foutu Parrain, bordel de merde ! Cette frustration, ça le fait bondir.
— Je crois qu'il n'y a qu'un moyen de le savoir... dit-il en sautant d'une jambe à l'autre, excité comme un niffleur à Gringotts.
Et Theo lève le poing, l'approche de la porte et sans attendre que Poppy le retienne, il frappe trois coups bien fort contre le bois. Aussitôt, le silence se fait dans la salle des Professeurs.

Chacun ses goûts, chacun ses goûts … Oui mais quand même... On parlait bien d'un nain avec des ancêtres gobelins et de deux personnages âgées. Comme si son visage trahissait sa pensée, elle grimaça. Visiblement, cela ne choquait pas Theo, mieux cela le faisait rire, et il décida de vérifier par lui même en frappant à la porte. Mais il était malade !!! Si Poppy n'avait pas aussi peur de se faire prendre, elle l'aurait bien laissé là devant la porte de la salle des Professeurs. Qu'est-ce qu'il aurait dit ? « Bonsoir, j'ai entendu du bruit, j'ai vu de la lumière alors j'ai toqué ? ». Pour peu que l'un des Professeurs tente la legilimencie et ils étaient cuit tous les deux ! Sans attendre qu'on vienne leur ouvrir, la poufsouffle saisit le poignet du cinquième année et l’entraîna le plus loin possible de ce couloir. Courant à en perdre haleine, elle repéra une petite porte et s’engouffra avec lui dans une sorte de petit cagibi, aussi étroit qu'un trou de souris. Tant pis pour sa curiosité ! Le souffle court de peur et d'excitation, elle massa d'une main son point de côté et se rendit compte que l'autre main tenait encore Wadge. Elle ressentit une légère gène et le lâcha instantanément pour lui lâcher :

- Mais qu'est-ce qui t'as pris !! T'as vraiment décidé de foutre en l'air ma soirée !!

Sa soirée bien pathétique, soit dit en passant ..  Qui pouvait bien avoir une vie si vide pour s'adonner au voyeurisme de vie sentimentale de Professeurs.

Poppy entraîne le né-moldu dans une course effrénée à travers les couloirs. Elle s'engouffre dans une salle et il la suit de force. Alors elle referme la porte et Theo s'écroule au sol, la main sur le coeur.
— Faut pas... me faire... courir... comme ça... peine-t-il à articuler entre deux respirations profondes.
Mais lorsque son amie lui reproche de gâcher sa soirée, il se redresse, arrête sa comédie.
— Tu le penses ? demande-t-il après un silence.
Les sourcils froncés, il se relève, s'approche de Proserpine.
— Tu veux que je te laisse ?
Il hausse les épaules, contourne la Poufsouffle et s'empare de la poignée de la porte. Qu'importe qu'il y ait encore un prof de l'autre côté, de toute façon il espère bien que Poppy l'arrête avant qu'il ne sorte.
Il actionne la poignée de la porte qui s'entrouve...

Mais quel comédien !! A s'écrouler au sol en mimant l'asphyxie ! Proserpine leva les yeux au ciel feignant la lassitude et le regarda se relever. Monsieur fit mine de partir, saisissant la poignée, mais avant que la porte ne s'ouvre, la poufsouffle se mit devant sans réfléchir, faisant rempart de tout son corps. - Non, attends …
Ah ben voilà qu'elle l’arrêtait. Nom d'un scrout ! Le visage effarouché, la cinquième année attendit sans rien dire, dans un silence de plomb. Il fallait trouver quelque chose à dire.. et vite... Je voulais te dire … Ses mots sortaient tout seul de sa bouche sans qu'elle ne puisse les contrôler..... que je … Non ne fais pas ça Poppy !! Ferme-là !! Ne dis rien... Dans sa lutte intérieure pour révéler – ou non - ses sentiments elle formula :

PAIR : Que j'ai des sentiments … pour toi
IMPAIR : que j'ai des sentiments pour...... Gabin

Le membre 'Proserpine Rosier' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'le dé ' : 1

Theo fronce les sourcils lorsque Poppy s'engouffre entre lui et la porte. Elle est tout contre lui, il se recule d'un pas. Alors elle tente de faire grimper le suspens en prétextant avoir quelque chose à lui dire. Theo pouffe de rire, se demande ce qu'elle va lui inventer. Mais son petit coeur malade s'emballe lorsqu'elle prononce les mots « J'ai des sentiments... » avant de retomber lourdement dans sa poitrine au prénom de Gabin. Theo explose de rire.
— Pourquoi tu me dis ça ? lui demande-t-il en haussant cette fois-ci les sourcils. Un instant j'ai cru que tu avais des sentiments pour moi, tu m'as fait peur.
Quel manque de tact. Ne voulant pas vexer son amie, il s'arrête de rire et lui attrape le poignet.
— Nan, attends, pardon, je voulais pas rigoler, s'excuse-t-il. C'est que je m'attendais pas à une telle confession. Tu lui as dit, à Gabin ? Ça fait longtemps ?