How much you wanna risk?
ϟ  Audrey & Yrian

L'auror avait la baguette qui lui enflait. À dos d'éruptif, son arme magique au clair, elle l'asséna d'une nouvelle estoque verbale des moins agréables. Il était drôle de s'apercevoir à quel point elle pouvait s'esquiver aux sentiments qui étaient les siens. L'ouliator n'était peut-être pas un champion en démonstration sentimentale, mais la lionne avait ce don de renvoyer ses faiblesses à la figure des sorciers qui constituaient son entourage. Bien évidemment, à présent que leur langue-de-plomb se déliaient, tout avait de la faute du norvégien, leur rupture, ce manque de communication flagrant, leur attirance mutuelle à laquelle ils s'évertuaient de se sauver. Contrairement à l'ancienne poursuiveuse, le batteur des kostein avait cherché à venir aux faits, le moment n'avait certes pas été des plus propices, mais il s'y était tenté. Il était trop aisé et osé de lui jeter la première pierre. «Tu as pété un chaudron? Tu ne m'as pas retenu ou opposé aucun argument...» lui répliqua-t-il aussi sèchement. Plus leur discussion s'enlisait, plus le nordiste y perdait son sang-froid. Il peinait à se reconnaître dans ses éclats de voix emprunt de colère, autant envers ses propres choix que ceux de la britannique. Les vieux couples les scrutèrent d'un œil amusé, lâchèrent quelques exclamations qui ne purent parvenir jusqu'au norvégien, trop décontenancé pour se focaliser sur autre chose que cette conversation sans queue ni tête. - Les fonctionnaires se volatilisèrent dans un calme approximatif. Quelle image ils avaient bien pu montrer d'eux, à se donner ainsi en spectacle devant des amants si respectables. De nouveaux échos caractéristiques de sorciers au pas pressé inondèrent le couloir de ce troisième étage plus peuplé qu'à l'accoutumé. La voix unique du directeur du département de la justice magique s'éleva. Bartemius Croupton Senior, de toutes les viles gargouilles du ministère, il fallait que ce soit la pire de toutes, qui se pavane à cet étage. Le coeur de l'oubliator s'emballa, ses yeux hagard balayèrent les murs rutilants du corridor à la recherche d'une sortie de secours. Après son esclandre devant le magenmagot et sa multitude de harpies aux serres aiguisées en pyjamas uniforme, le scandinave ne souhaitait clairement pas se retrouver nez à nez avec le petit chef Croupton. Sans réfléchir, les deux collègues pivotèrent sur leurs appuis et se précipitèrent vers une porte qui leur faisait de l'œil. Les fonctionnaires s'y engouffrèrent en tout hâte et la refermèrent avec le peu de délicatesse qu'ils pouvaient lui servir. Le kostein n'en revint pas. Comment la rouge et or pouvait-elle avoir la force de revenir à la charge en de telles circonstances? Elle n'y alla pas par quatre cheminées cette fois-ci. Ce qui eut l'effet d'une bombe au nordique. «Bien bas venant de ta part.» chuchota-t-il avec le plus grand calme. La belle brune lui tourna le dos, un geste qui ne fut pas au goût du garçon des fjords. Il l'aurait bien obligé à lui faire face - mais ils n'auraient pas eut assez de place pour y faire entrer un Fléreur, qu'il dut se contenter de s'adresser aux épaules de l'auror. Dans un élan maladroit, le sorcier se plaqua de tout son poids sur la porte de sorte à ce qu'elle ne puisse s'évader. «Tu n'es et ne seras jamais un problème pour moi tu m'entends.» l'interrompit-il avec tact. Ce coup-ci personne ne se déroberait à ses obligations. «Ce que j'essayais de te dire le soir de la finale, c'est que j'ai peut-être fait passer la diligence avant les sombrals.» reprit-il en essayant d'attirer son regard. Il n'avait jamais été à l'aise pour parler de ses sentiments, mais il n'avait guère le choix, elle le laissait dos au mur et noyer le strangulot n'aurait guère plaidé sa cause. «Quand je t'ai vu à porter de baguette, sans capacité de te défendre, j'ai perdu mes moyens parce que... mes sentiments n'ont jamais été aussi fort qu'à ce moment.» souffla-t-il les jambes chancelante, le ton éteint de toute colère, ses yeux clairs se rattrapant à sa chevelure brune. Derrière le fin panneau de bois, les voix se pressèrent, les pas se rapprochèrent dangereusement. L'oubliator pria Merlin de toutes ses forces que le dictateur et sa clique ne soient que de passage. Dans un geste précipité, le scandinave sortit sa baguette, son nouvel acolyte, œuvre d'Ollivander, tout en pointant la serrure du bout de son arme il prononça un sortilège de verrouillage.

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ϟ Audrey & Yrian

La porte scellée, le norvégien venait de leur faire gagner quelques secondes de surcit en cas où le dictateur Croupton ne veuille s'engouffrer dans cette salle exiguë. Toutefois les pas de cette nuée de harpies se turent dans un bruissement raisonnant. À demi soulagé par cette nouvelle, le bleu et or ne se sentit pas pour autant plus à l'aise. Sa voix s'était perdue dans la pile d'archives surannées, sans qu'aucune parole ne lui parvienne en retour. Ainsi le silence pour seul écho, l'oubliator fut pris d'une peur panique. Soucieux d'avoir mis la charrue avant les hippogriffes. Effrayé que le temps eut fait son œuvre - effaçant avec lui toute réciprocité. La réaction muette de l'auror ne fut qu'attiser ses craintes. Attendait-elle qu'il s'ouvre davantage? En avait-il déjà trop dit? Avait-il manqué de tact? Ou était-ce tout simplement trop tard? Les questions se bousculèrent au rythme des secondes s'égrainant dans ce calme angoissant, écrasant l'esprit du norvégien sous une montagne d'incertitudes. Une seule évidence s'imposait. La lionne ne quitterait cette pièce -parole de sorcier, sans lui avoir fourni de réponse au préalable. Rempart entre la seule issue et son interlocutrice, immobile et appréhendant tout rejet, le scandinave lui faisait front préparé à toute éventualité. Cependant, le manque de dialogue n'en fut pas une en soit. Quel message essayait-elle de lui faire passer? Était-ce réellement terminé? L'espoir s'était-il éteint avec la crainte de devoir -un jour, affronter leurs sentiments? Tant qu'il y avait encore de la Magie, il y aurait toujours de l'Espoir. Alors qu'une nouvelle batterie d'interrogations submergèrent le kostein, l'improbable, l'inattendu se produisit. Sans crier garde, sans même lui accorder un regard, la belle brune prit l'initiative. Ultime manœuvre d'esquive ou honnête baiser, le nordiste ne chercha pas à savoir -après tout à balai donné on ne regardait pas les poils, se laissant aller aux plaisirs de cette surprise bienvenue. Sa main valide se posa  sur la joue de la rouge et or dans une légère caresse, ses yeux clairs cherchant les siens, ses lèvres -refrénant un sourire conquérant- délicatement posées sur les siennes. Le doute, ce lourd fardeau s'envola aux soupçons de ce doux baiser.    

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ϟ Audrey & Yrian

Ce baiser chassa toutes les incertitudes qui inondaient l'esprit du norvégien. Apaisé, soulagé, sa colère laissa place à la plénitude de cette caresse. Les deux fonctionnaires prolongèrent cette étreinte affectueuse attisé par l'échange d'un regard instantané. Prisonniers de cette bulle concupiscente, les amants ne perçurent les prémices d'un brasier naissant. En effet, leurs baguettes - dans l'élan de leur affection, tombèrent sur le plancher grinçant d'une archive vieillissante. Le duo boisé - à l'image de leurs propriétaires, se joignirent dans une valse ardente, avant de se noyer dans l'incandescence d'une fournaise destructrice. Du sol au plafond, des rangées de fichiers au mobilier, la salle fut en proie à l'incendie. Bercés dans l'étreinte inattendu d'une intervalle espéré, les tourtereaux prêtèrent la chaleur de l'endroit à leur enlacement. Si bien que lorsque fumée et braise les embrassèrent de leur familiarité, ni l'auror, ni l'oubliator ne leur accordèrent bienveillance. Seul le timbre cuivré d'une sonnerie alerte galvanisa le couple fraîchement retrouvé. La salle magique, dans un ultime soucis de préservation, se mit à l'œuvre. Une bruine aux filets cuisants fouetta le kostein, balaya la pièce de son rideau aqueux. Le scandinave -abasourdis par la tournure des événements, eut un léger mouvement de recul. Tâtonnant ses poches de sa main à la recherche de son nouvel allié, il aperçut la lionne se donner aux plaisirs folâtre. Il se serait volontiers joint à ses railleries, mais l'angoisse le submergea. Qu'allait-il advenir d'eux si ils étaient pris sur les lieux d'un délit? Ils n'avaient guère le temps de compter les dragons ou d'analyser la croissance des mandragores. Déjà sujet à une mise à pied indéterminée, le jeune homme ne pouvait être aperçu aux abords de la galerie cendrée. Les yeux clairs du nordiste explorèrent l'espace enfumé. Douché et trempé jusqu'aux os, le sorcier plongea vivement sur les armes magiques et les empoigna. Ils avaient encore une chance de disparaître avant l'arrivée massive d'une horde de fonctionnaires sur les dents. Le norvégien -au diable la douleur, agrippa la britannique de son bras convalescent et tendit sa baguette vers la serrure. Ses lèvres s’entrouvrirent à la formulation d'un sortilège que l'alarme recouvrit de son assaut cristallin. Un halo à peine perceptible enveloppa la poignée du rideau lambrissé, caractéristique de la réussite du sort. Silencieusement la porte s'ouvrit et les deux fonctionnaires - mouillés de la tête aux pieds, se retrouvèrent dans le couloir - recouvert d'un fin tapis d'eau - du troisième étage du ministère. «On a eut chaud à notre chaudron.» souffla l'oubliator tout en relâchant la main de l'auror sans même s'assurer de leur solitude.    

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ϟ Audrey & Yrian

Les choses étaient allées si vite. Trop vite. Ce baiser, ce brasier, pouvait-il se rassurer? Pouvait-il croire que tout cela ne fut une illusion? Seuls dans ce couloir, trempés jusqu'aux os, l'auror la fusilla d'un regard que l'oubliator ne sut correctement percevoir. Sa phrase aussi cinglante que rassurante, lui glaça le sang. Que comptaient-ils faire? Si le ministère découvrait qu'ils étaient tout deux responsables de la destruction -involontaire, d'archives son cas serait vite scellé. L'anglaise reprit sa baguette des mains du scandinave et la tendit vers lui. Un courant d'air chaud l'enveloppa aussitôt l'incantation formulée. Le norvégien n'eut pas le temps de cligner des yeux que ses vêtements humides et dégoulinants séchèrent instantanément. Il aurait aimé lui retourner la pareille, mais les claquements de talons s'élevèrent dans un raisonnement uniforme. Une petite armada - de sorciers bien remontés; commençait à affluer à l'autre bon du corridor. Silencieux, dans l'attente d'une décision qui les sortirait de ce marasme, le nordiste fut aussi surpris que confus lorsqu'elle lui suggéra de quitter les lieux, sans même demander son reste. Cela relevait plus d'un ordre, au juger de son ton autoritaire. Toutefois, elle apporta un argumentaire de taille. Il ne devait être vu à proximité des lieux. Ainsi, d'une dernière caresse attentionnée, elle s'éloigna, partant à la rencontre de la délégation magique en route vers le sinistre. Ne souhaitant que peut être lié aux dégâts causés, le norvégien se volatilisa, rejoignant son office. Rassemblant les quelques affaires trop personnelles pour être abandonner sur ce bureau, le kostein regagna le corridor. Une poignée de minutes s'était écoulée, mais l'endroit grouillait de fonctionnaires du ministère. Des chefs de départements au simple sorcier de maintenance, le carrelage fut foulé d'une horde d'officiel en quête de réponses. Cherchant de son regard azuré la belle brune perdue dans cette marée humaine, le bleu et or fut poussé bien malgré à l'arrière de cette masse grouillante. Une boîte sous le coude, il se décida finalement de s'exfiltrer. Derrière le grillage métallique de l'élévateur, l'oubliator, les yeux perdus dans la vague sorcière, à la recherche d'une naufragée volontaire, se laissa dériver dans le dédale de l'édifice. Qu'allait-elle lui arriver? Comment arriverait-elle à se sortir de cette crise?