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Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI

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Razvan Vacaresco

Razvan Vacaresco


MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Jeu 21 Fév 2019 - 14:08

Les gobelins, qu'ils soient britanniques ou russes, étaient tous les mêmes : insupportables et médisants. Sans doute devaient-ils penser la même chose des sorciers qui traitaient quiconque n'était pas doté d'une baguette comme un moins que rien. Malheureusement, si Razvan savait qu'il y avait parmi ses congénères des exceptions qui se faisaient entendre - ou non - il doutait qu'il puisse exister des gobelins sympathiques. Mais, il voulait bien admettre que c'était peut-être son côté sorcier qui parlait. « Je sais, mais eux parlaient vraiment anglais... Je les soupçonne d'avoir fait exprès » justifia-t-il sa piètre expérience de la sympathique banque des sorciers, avant d'ajouter : « je peux concevoir que tu ne veuilles pas y mettre les pieds ». Au moins, le jeune homme était-il britannique, sans doute que cela allait aider, bien que le roumain doutait que la discrimination des gobelins soient par rapport à la langue ou la culture. Il les voyait réellement comme des créatures qui veillaient à ne rester qu'entre eux. A dire vrai, il trouvait bien dommage que les sorciers soient dépendant de ces horribles pingres. « En tout cas, ça faisait des années que je n'en avais pas vu. En Roumanie, je vivais plus avec des roubles soviétiques qu'avec des gallions et je ne m'en plaignais sûrement pas ! » commenta-t-il encore en se passant une main derrière le crâne pour s’ébouriffer les cheveux comme un porc-épic. Au final, la vie dans le monde moldu était beaucoup plus simple que celle dans le monde sorcier et Razvan avait eu un très long temps d'adaptation avant d'arriver à s'en sortir à peu près. Il ne faisait plus très bien les conversions dans sa tête et s'adapter au livre sterling avait été un sacré combat. Quelle monnaie bizarre ! Au moins, chez lui, il était habitué à tout depuis qu'il était enfant et tout allait mieux. Ses affaires, il les avait depuis des siècles sans jamais avoir à racheter quoique ce soit. Même sa vaisselle, il l'avait récupéré de chez sa famille éloignée. Dont l'assiette que le britannique avait explosé : « C'était trois » grogna-t-il, l'air faussement ombrageux, « je n'arrivais pas à la réparer pour que les couleurs aient le sens originel... C'était un terrible puzzle ! ». Mais au final cette mésaventure l'avait surtout fait sourire. S'il avait été un moldu sans aucune connaissance magique, sans doute aurait-il été beaucoup moins amusé par cet incident. Il aurait passé des heures à essayer de recoller les morceaux, tout ça pour qu'on voit encore les fissures. L'assiette aurait été gâchée. Mais en tant que sorcier, il n'avait pas à faire à ce type de problèmes. Razvan n'avait jamais eu de gros problèmes avec ses mains et c'était une chance parce qu'en tant que médecin, il se devait d'être manuel. S'il tremblait pendant qu'il opérait quelqu'un, il risquait tout simplement de tuer son patient et ce n'était certainement pas son but. C'était de ce fait, une chance que sa passion pour la médecine se soit si bien accordée à ce qu'il était. Il aurait bien mal vécu de ne pouvoir exercer parce qu'il était incapable de ne pas trembler avec un bistouri entre les doigts.

Et outre la médecine, il n'était pas mauvais cuisinier non plus. Heureusement d'ailleurs, sinon son goulash aurait été immangeable et Octave n'aurait sans doute pas été capable de qualifier positivement son potage. « Comprends moi ! » s'exclama le roumain, toujours souriant, « là-bas, les gens ne mangent que ça, je ne pensais pas qu'on pourrait me poser cette question un jour ! Ça me paraissait trop... Naturel ! ». Ce faisant, il englouti une portion de son plat avant d'ajouter en s'essuyant les lèvres avec du papier : « mais secret professionnel, ne t'en fais pas pour ça ». Ils mangèrent quelques instants sans parler, mais tous les deux avaient toujours étrangement eu des choses à se raconter. Il fallait bien dire qu'ils ne s'étaient pas vu depuis des années et que depuis, de l'eau avait coulé sous les ponts : « Oui, une partie de ma famille est hongroise » confirma-t-il la question du garçon avant de compléter pour plus de précision : « mais je ne le parle pas. Parler russe est plus utile que de parler hongrois ». Et en effet, il était bien heureux qu'il ait des notions de la langue de la Mère Patrie. Il avait plusieurs fois pu parlementer avec des soldats russes sans avoir de gros problèmes alors que s'il n'avait pu que baragouiner le hongrois et parler roumain... Eh bien, sans doute serait-il actuellement en train de creuser sa propre tombe en Sibérie. Autant dire que ce n'était pas trop un lieu qui l'attirait. A dire vrai, il n'y avait pas grand chose qui attirait notre homme qui ne se sentait à l'aise que parmi les gens qui lui ressemblaient et qui étaient de la même culture que lui. Octave était un tout autre type d'animal et il l'écouta parler sans cesser de manger. Ce garçon était un véritable aventurier qu'aucun pays ne semblait lasser. C'était absolument passionnant d'être comme lui et Razvan l'avait toujours un peu envié pour sa liberté. Lui se trouvait enchaîné par son caractère à son pays, et par un groupuscule terroriste à un autre. Ses mains étaient liées dans son dos sans qu'il ne soit capable de trouver une solution pour se tirer de ce pétrin. C'était assez terrible. Le britannique avait des projets plein la tête que le roumain écouta en souriant. « Je vois que tu as en tête des destinations exotiques ! Tu devrais aller au Brésil, tu ne seras pas très loin de la Bolivie comme ça. D'une pierre deux coups. La France, tu peux la voir quand tu veux, tu peux même traverser la Manche à la nage si tu en as le courage ! » conseilla-t-il le jeune homme de son point de vue totalement objectif. Il ne s'attendit pas, toutefois, à ce qu'il lui retourne la question et il releva ses yeux bruns vers lui, surprit. « Eh bien... J'aimerais bien rentrer en Roumanie, mais je ne peux pas » avoua-t-il en finissant son plat, « j'ai eu des problèmes avec les russes ». Il finit son assiette avant de compléter ses propos en s'enfonçant dans sa chaise : « Tu n'es pas sans savoir que la plupart des gens au village, sinon la totalité de Tureni, était au courant de mes capacités magiques... Mais on m'a vendu. Je suis parti de justesse, sinon je serais au goulag à chercher un moyen de retrouver ma baguette pour transplaner et quitter ce maudit pays. Cela dit, je renvoie Mihaela là-bas à la fin de la semaine, chez sa marraine. Elle y sera plus en sécurité qu'ici, de manière assez ironique ». Il se tut et se leva pour prendre son assiette. D'un coup de baguette, elle se nettoya toute seule et il s'adossa contre le plan de travail pour regarder Octave finir son assiette.

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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 16 Mar 2019 - 13:35, édité 1 fois
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Octavius Martens

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ORDRE DU PHÉNIX
La meilleure défense, c'est l'attaque

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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Sam 23 Fév 2019 - 2:21

Si l'on avait donné à Razvan une mornille pour chaque maladresse que commettait Octavius, il aurait été riche. Ce dernier pouvait se révéler tellement gauche ! Il n'aurait probablement jamais pu être tireur d'élite ou médicomage. S'il avait passé les sélections pour faire parti de l'équipe de quidditch de Serdaigle pour devenir attrapeur, on aurait ri de lui ! Le pire attrapeur de l'histoire de Poudlard ! Encore aurait-il fallu qu'il eût été capable de voler sur un balai convenablement. Octavius et le vol, c'était tout une histoire ! Le pauvre garçon, depuis son tout premier cours en la matière à l'école, avait une peur bleu du vide et de la hauteur ! Un indécrottable vertige qui l'avait handicapé plus d'une fois au cours de ses voyages. Chaque matin en se réveillant dans sa chambre à Uagadou, il se retrouvait pétrifié par la vue en contre-bas. Au point où après une semaine, il avait pris l'initiative de ne plus laisser son lit côté fenêtre mais côté porte. Il préférait encore manger des insectes que monter sur le dos d'un hippogriffe. D'ailleurs les insectes n'étaient même pas aussi mauvais qu'on le pensait. C'était juste parce que ce n'était pas dans les mœurs occidentales que cela rebutait autant. Ce n'était pas pire que de manger des cadavres de bœuf.
Avant de venir en Roumanie, Octavius n'avait jamais expérimenté le régime intensif à base de betterave. Au début, ce n'était pas si mal. Mais rapidement, il avait pu observé un phénomène qui l'avait réellement inquiété sur le coup. Il ne connaissait Razvan que depuis une semaine alors il n'osait pas vraiment lui en parler. Au final, il s'était dit qu'après tout, le roumain était médicomage. C'était son métier d'avoir les réponses à ce genre de problème. Et Octavius ne voulait vraiment pas avoir de problème de santé alors il avait fini par lui demander. Un matin, il lui en parla donc. Comme il fut gêné ! En moins de dix secondes, il avait viré au rouge betterave. Razvan était en train de se moquer de lui ! Pour de vrai ! Vexé comme un pou, l'anglais avait boudé dans son coin tout le reste de la matinée.
« C'est faux, avec Ionela je mangeais aussi des carottes. » nuança-t-il.
Il n'y avait qu'avec elle qu'il variait ses repas, à vrai dire. Bien qu'Octavius ne fût pas difficile en terme de nourriture, les betteraves avaient tout de même fini par le lasser sans qu'il ne le dît à son hôte. Cela aurait été d'une impolitesse monstrueuse. Celui-ci était bien assez aimable de l'héberger. Il n'avait pas envie de paraître comme le dernier des abrutis. Il savait pertinemment qu'il n'avait pas les moyens.
« J'aimerais bien aller en Hongrie et apprendre à parler hongrois. Je devrais y songer. »
Octavius disait cela avec une banalité déconcertante. Comme si c'était aussi simple que d'aller acheter un litre de lait à l'épicier du coin. Il y avait tellement de pays qu'il aurait voulu visiter. Mais il ne se voyait pas rester longtemps en Hongrie. Ce qui l'intéressait le plus, c'est de côtoyer des cultures aux antipodes de la sienne. Et pour le coup, elles se trouvaient d'avantage en Asie, en Afrique, dans les îles ou encore en Amérique du Sud. Ceci expliquait le fait qu'il avait beaucoup moins visiter l'Europe que les autres continents. Son année passée en Italie était assez exceptionnelle. Il ne savait pourquoi, il s'était épris de ses habitants et de la langue.
En arrivant quelque part, il ne savait jamais s'il allait y rester longtemps ou pas. Cela dépendait d'énormément de facteurs. Comme la facilité d'intégration, la situation politique, s'il rencontrait des problèmes, s'il arrivait à s'en sortir ou encore si il y avait des opportunités. Tout comme il ne savait jamais où il allait se retrouver le lendemain. Demander à Octavius qu'elle allait être sa prochaine destination, c'était la garantie de ne pas avoir une réponse claire et définitive. Sans surprise, il fournit une réponse très confuse à Razvan qui devait éventuellement pas y comprendre grand chose. L'anglais partageait des idées qu'il avait sur le moment. Rien n'était à l'état de projet. Il écoutait néanmoins les recommandations du roumain, très pragmatique.
« Ceci dit, avec les portoloins, on peut aller n'importe où très rapidement. Il paraît que bientôt ils vont en mettre un qui relie Londres à Abidjan. »
La question des portoloins concernaient directement Octavius qui y avait eu souvent recourt. C'était encore le moyen le plus simple pour un sorcier de se déplacer à travers le monde. Les seuls soucis étaient que les portoloins étaient souvent bien cachés. Il fallait savoir où les trouver et à quelles heures. De plus, certains endroits n'étaient pas directement reliés entre eux. Par exemple, depuis Venise, il était impossible de rejoindre Lomé. Notre globe-trotteur avait dû alors trouver un moyen pour accéder à la capitale du Togo. Il avait dû emprunter le réseau de cheminées de Venise à Rome. Ensuite, depuis Rome, prendre un portoloin jusqu'au Caire. Et du Caire, enfin prendre un portoloin jusqu'à Lomé au Togo. Bravo, cela ne vous a pris que toute une journée.
Octavius se montra curieux quant à la présence de Razvan en Angleterre. Comptait-il retourner en Roumanie un jour ? Cela ne l'étonna pas quand le roumain lui avoua vouloir rentrer dans son pays d'origine. D'un air grave, il lui expliquait les problèmes qu'il avait eu. Le jeune anglais perdait peu à peu son sourire en l'écoutant, s'arrêtant de manger pour mieux l'écouter. Il n'en revenait pas ! Il voulait renvoyer Mihaela là-bas ? Il ne pouvait pas !
« Mais... Pourquoi tu veux la renvoyer là-bas ? Enfin Razvan ! Je t'assure qu'elle est en parfaite sécurité ici. Si elle reste à Londres, elle pourrait être envoyée à Poudlard ! Tu n'imagines pas la chance dont tu la prives en la renvoyant là-bas. »
Octavius parlait avec tout son cœur, regardant Razvan ranger son assiette. Son regard était empli d'incompréhension. Malgré tous ses efforts, il n'arrivait pas à avoir une bonne opinion — ou n'aurait-ce été qu'objective — de Durmstrang. Il était intimement convaincu que Mihaela allait avoir une meilleure vie ici aux côtés de son père. Il savait à quel point cela pouvait être dur de vivre loin de ses parents. Sans ses parents tout court, même. On ressentait sans cesse un vide même si on les savait agir en héro pendant leur absence.
« Puis ça voudrait dire qu'elle serait loin de toi. Tu raterais son enfance, tu ne la verrais pas grandir. Et elle a besoin de toi, Razvan ! Elle est encore jeune. Elle a besoin de son père. »
A vrai dire, il pensait vraiment au bonheur de la petite fille. Cela lui tenait particulièrement à cœur.

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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Sam 23 Fév 2019 - 14:33

Razvan avait toujours grandi dans un monde d'habitudes. C'était ainsi qu'on l'avait élevé dès le début de sa vie, à prendre une routine, même enfant, pour ne jamais en déroger. Cela lui avait procuré, sinon une adaptabilité médiocre, une très grande stabilité. Il était un homme stable, paisible qui ne se contentait que de ce qu'il avait sans guère chercher mieux. L'habitude lui suffisait et il ne visait guère plus haut. La vie tranquille il avait en Roumanie, il la regrettait maintenant qu'il entendait les insultes depuis la fenêtre de sa chambre et les klaxons insupportables des voitures moldues. Que ce soit dans son pays ou dans celui de son ami, le roumain détestait profondément les villes. Elles n'avaient rien d'authentique, rien de charmant. C'était la vie stressante, c'était se retourner tout le temps dans la rue. Peut-être était-il en train de devenir paranoïaque et cela n'aurait rien d'étonnant, après tout. Fuir la Roumanie à cause de l'occupant russe était une chose, trouver refuge dans un autre pays où il était menacé et où on se permettait de lui faire du chantage, en était une autre. Il avait l'impression désagréable qu'où qu'il aille, il serait rattrapé par des forces intolérables, moldues comme sorcières. Il ne voulait vraiment pas finir dans un camp soviétique ou enterrer sa petite fille parce qu'il avait fait le con. Il ne le supporterait pas. Perdre sa femme avait été suffisamment asphyxiant pour lui, voir Mihaela mourir par son intolérable faute, il ne pouvait pas le tolérer. Ses pensées dérivaient de manière irrémédiable vers ce qui lui occupait l'esprit sans arrêt depuis qu'il avait un tatouage sombre sur l'avant-bras gauche, marque son "allégeance" à un Lord qui ne lui rappelait que trop Gellert Grindelwald. Il ne l'avait pas connu et c'était tant mieux. Mais sa famille sorcière lui avait parlé de ces temps sombres où il avait régné comme un maître en Europe et même dans le monde. Razvan frissonna en se reconcentrant sur les carottes qu'Octave semblait préférer aux betteraves : « Aaah Ionela, tu as des nouvelles d'elle ? Elle était vraiment gentille » dit-il en étirant un fin sourire. Il avait assez plaisanté sur la jolie roumaine que son ami fréquentait lorsqu'il avait habité chez lui en Roumanie.  A dire vrai, les plaisanteries malicieuses de notre homme sur leur couple d'un été étaient surtout la démonstration de son attendrissement pour leur charmante histoire sans lendemain. Lui-même s'était marié à la sortie de l'école et s'il ne le regrettait pas, il était bien conscient qu'il n'avait donc jamais vécu ce genre de petites amourettes dont on ne se rappelle que des images. Leur petit couple avait fait l'objet de sacrés commérages et Madame Lupescu avait recommencé à prier avec un chapelet lorsqu'elle avait entendu que le britannique que Razvan hébergeait fréquentait une roumaine. Inutile de préciser combien cela avait fait rire le médecin. Les gens d'Europe de l'Est,ou en tout cas ceux qu'il fréquentait, n'aimaient pas le changement. Comme lui, en somme. Il avait lui-même été assez mal accueillit avec sa femme lorsqu'ils s'étaient installés à Tureni. Les gens s'étaient pourtant faits à eux. Mais Octave ajoutait à son statut d'étranger une utilisation approximative du roumain et des traits bien trop britanniques pour que certains puissent le supporter. La vieille voisine du médicomage lui avait souvent recommandé de le flanquer à la porte, ce qu'il n'avait bien entendu jamais fait.

La Hongrie était un pays aux moeurs assez similaires, mais Razvan, pour y être allé quelques fois lorsqu'il était adolescent avec son oncle, avait beaucoup aimé ce pays : « C'est un joli pays » précisa-t-il avant d'ajouter : « ils comprennent un peu le roumain. Ce qui est bien avec les langues de l'Est, c'est que si tu en parles une, tu peux presque avoir une discussion avec un individu qui parle une autre langue de la région sans avoir besoin de changer de langage. J'ai déjà discuté avec des hongrois en roumain, ils me répondaient en hongrois et on se comprenait très bien... Tes bases te serviraient ! » conclut-il dans un soupir. Octave avait un esprit de voyageur libre et chevronné, tout ce que lui-même n'avait pas. En réalité, ils étaient différents sur tellement de points qu'il faudrait une journée pour en faire la liste complète. Même physiquement parlant, ils semblaient être deux représentations extrêmes. Pourtant, cela n'enlevait absolument rien à l'affection que lui portait le roumain et à celle que lui portait le britannique. Il ne doutait pas qu'il n'avait pas fini de voyager et que ce n'était pas demain qu'il rentrerait dans son pays. Si notre homme n'aimait pas les îles britanniques, au moins espérait-il rentrer chez lui d'ici quelques années... Octave ne semblait pas se soucier de revenir au Royaume-Uni sauf en cas d'extrême nécessité. Il se demanda un instant pourquoi il était revenu. Peut-être était-ce pour voir quelqu'un ? Peut-être pour une obligation particulière ? Mais Razvan était trop poli pour lui demander quelque chose d'aussi personnel. Il le laissa continuer en silence, de cette façon qu'il avait toujours d'écouter les autres parler avant de formuler une quelconque observation. « Je déteste ces choses » frissonna le roumain en faisant une grimace en référence aux portoloin, « un jour je l'ai lâché trop tôt, j'ai fini à cinquante kilomètres de là où je devais être ! On m'a charrié toute la journée avec ça quand on m'a enfin retrouvé ! ». Il était un jeune adolescent lorsque c'était arrivé mais il s'en rappelait comme si cela s'était passé le mois dernier. Les moyens de locomotion et le roumain, c'était une très longue histoire, mais basiquement, il n'acceptait guère que le transplanage... En cas d'absolue nécessité. C'était dire combien cet homme n'aimait pas bouger. « En tout cas, j'en connais un qui va faire parti des premiers à prendre cette nouvelle ligne de portoloin » formula gentiment le roumain en finissant son plat. Octave avait la chance de pouvoir aller et venir comme il le désirait, et ce n'était plus son cas à lui. Les raisons pour lesquelles il avait quitté la Roumanie étaient assez dramatiques, mais il espérait vraiment que d'ici quelques années, les russes l'auraient oublié. Néanmoins, il savait bien qu'il ne serait pas prudent de retourner à Tureni. On l'avait vendu là-bas, il ne pouvait plus y mettre les pieds. Cette terrible perspective lui arracha un soupir avant qu'il n'explique en accéléré l'histoire qui l'avait poussé à fuir. Sa décision prise quand à la place de Mihaela sembla révolter le jeune homme que Razvan écouta cependant avec une attention surprenante. Il comprenait son point de vue et il ne pouvait pas lui donner complètement tort. Octavius avait raison. Poudlard valait mieux que Durmstrang, c'était un fait sur lequel ils étaient tombés d'accord la première fois qu'ils avaient discuté. « J'en suis conscient » lui dit-il en le regardant dans les yeux, « ne crois pas que je le fais de bon coeur parce que ce n'est pas... » ne put-il finir sa phrase comme le britannique n'avait pas fini. Loin d'être agacé, notre homme poussa un soupir en secouant la tête. Il ne pouvait rien lui dire. Le piège dans lequel il était tombé se refermait sur lui comme un étau, et Mihaela ne devait pas en être victime comme lui. Il détourna le regard en se sentant accusé, d'une manière irrémédiable d'abandon. Il n'abandonnait pas sa fille, ce n'était pas ce qu'il voulait. Mais lui, mieux que personne, savait qu'il ne pouvait pas avoir tout ce qu'il désirait dans la vie. Il se passa encore une main dans les cheveux sans rien dire à ses paroles. Bien sûr qu'elle avait besoin de lui, et elle le savait elle-même. Sinon pourquoi se serait-elle accrochée avec autant de force à lui depuis qu'il lui avait annoncé la terrible nouvelle ? Si la voir faire l'avait, d'une certaine manière attendrit, cela avait surtout brisé le cœur de ce pauvre homme qui ne désirait que vivre en paix : « Non, Octave, elle n'est pas en sécurité ici. Tu ne vis plus en Angleterre, tu vois pas les choses bouger. Ça me brise le cœur de la renvoyer là-bas, je ne fais pas ça parce que je ne veux plus d'elle. Elle non plus ne veut pas partir, ce n'est pas pour rien qu'elle m'a collé toute la journée. Mais si un jour, tu as un enfant, tu comprendras sans doute mieux que maintenant pourquoi je ne peux la laisser ici ».


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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 16 Mar 2019 - 13:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Mar 26 Fév 2019 - 14:42

Octavius était né au sein d'un foyer très stable avec une petite vie parfaite et bien rangée. Ses grands-parents avaient une retraite très confortable qui leur permettait de ne pas trop compter pour pouvoir manger à la fin du mois. Ses parents gagnaient très bien leur vie en tant qu'aurors. En fait, tout comme Razvan, il avait grandi à la campagne. Mais tout en étant beaucoup moins entouré par plein de cousins et d'amis. Même à Poudlard, il avait une vie bien réglée avec les cours. Il n'appréciait pas non plus les grandes villes tout simplement parce qu'il avait été habitué à dormir dans le calme plat des prés. Pourtant, tous ces facteurs n'avaient pas affecté sa capacité à s'adapter à de nouveaux environnements. Pour la simple et bonne raison qu'il avait la volonté de le faire. L'amour du voyage. Bien sûr lors de ses voyages il passait quelques temps dans les capitales pour visiter mais rapidement, il allait vers les coins plus éloignés par souci de tranquillité et aussi un certain goût pour l'exploration, la découverte et l'aventure. Bien qu'il en rêvait depuis sa plus tendre enfance, Octavius avait longtemps pensé qu'il était impossible pour lui de quitter le Royaume-Uni seul pour une durée aussi étendue. Il lui avait fallu un seul instant d'audace pour se dire « Je vais le faire ». Quand on le regardait du haut de ses vingt-sept ans qui portait sur lui tous ses souvenirs de voyage, on n'aurait jamais su dire qu'il avait été très casanier dans son enfance et son adolescence. Il avait renoncé de bon cœur à avoir une vie stable.
En quittant l'Angleterre, Octavius avait aussi quitté sa petite-amie de l'époque. Hélas, il ne l'avait pas vraiment fait de gaieté de cœur. Et ce qu'on entend par « quitter », c'est partir sans jamais donner de nouvelle. Il lui avait fallu des années pour faire le deuil de cette relation. Ce ne fut qu'en Roumanie qu'il fréquenta à nouveau une femme. Près de six ans après son départ. Razvan ne connaissait pas grand chose de la vie sentimentale du jeune anglais parce que celui-ci n'en parlait pour ainsi dire jamais. Le roumain devait croire que son invité n'avait connu aucune femme avant Ionela jusqu'à ce qu'il ne lui dît vaguement qu'il avait déjà eu une petite-amie auparavant. Ionela était un rayon de soleil mais pourtant très caractérielle. Elle semblait faire ce qu'elle voulait à Octavius sans qu'il ne s'offusquât. Ce qui avait donné par ailleurs lieu à quelques boutades de la part des jeunes du village et de Razvan. Dès le départ, les deux partis savaient que cela n'allait pas être une relation durable. Elle allait s'arrêter dès que le jeune homme allait partir. Depuis qu'il était parti de Roumanie, c'était silence radio. Ils ne s'étaient donnés aucune nouvelle. Ceci expliquait pourquoi Octavius lâcha un petit sourire embarrassé à la question de Razvan.
« Euhm... J'imagine qu'elle va bien. »
Le globe-trotteur avait bel et bien tourné la page de sa petite histoire avec Ionela. Largement tourné la page. Il était passé complètement à autre chose. En tout cas, elle avait eu le mérite de débloquer quelque chose chez lui. Pourtant, l'anglais était à peu près certain qu'à Tureni, même trois ans après, on continuait à parler de ce couple éphémère. Cela avait suscité tellement de murmures à l'époque. Mrs. Lupescu avait été outrée, à ce qu'il avait compris. A croire qu'il était le démon. Et encore, c'était Razvan qui lui faisait part des rumeurs. Lui ne voyait rien. Encore aurait-il fallu qu'il comprît bien le roumain.

Octavius écouta attentivement en mangeant son ami parler de la Hongrie.
« Oui mais si je vais en Hongrie, c'est pour parler hongrois. Pas roumain ou je ne sais quelle langue. »
A croire qu'il aimait se compliquer la vie. Mais il avait rapidement remarqué que les habitants d'un pays l'accueillaient mieux s'il parlait déjà leur langue ou faisait vraiment des efforts pour l'apprendre. Cela prouvait qu'il avait de la bonne volonté et qu'il s'intéressait véritablement à la culture du pays. Qu'il n'était pas juste un de ces touristes de pays riches.
Le garçon était rodé aux voyages. Il connaissait toutes les petites astuces pour s'en sortir. Voyager, ça s'apprenait et il avait appris sur le tas en enchaînant les erreurs et mauvaises expériences. Il rit franchement à l'histoire de Razvan avec un portoloin. Il n'était pas doué ! Même à lui ce n'était pas arrivé. Quoiqu'il aurait mieux fait de ne pas se moquer. Cela allait bientôt arriver pour lui. Le karma.
« Mais tu n'es pas doué aussi ! Et au bout de combien de temps on t'a retrouvé ? »
Octavius parla brièvement du nouveau portoloin en direction d'Abidjan. Il hocha la tête en souriant à la remarque du roumain. Il y pensait, en effet. La Côte d'Ivoire semblait être un magnifique pays. Et il était libre comme l'air !
Néanmoins, le sujet de la conversation changea. Le ton également. L'anglais fut très choqué d'apprendre que Razvan comptait renvoyer Mihaela en Roumanie. Il ne le comprenait pas. Même si le père n'aimait pas tellement le Royaume-Uni, ici, sa fille n'allait manquer de rien. Elle y était certainement bien plus en sécurité que là-bas. Ce n'était pas juste !
Il voulait bien comprendre les explications de son hôte. Certes, éventuellement que le Royaume-Uni n'était peut-être plus aussi sûr. Mais cela ne pouvait être guère pire que la Roumanie ! A choisir, autant choisir le moins pire. Et il n'avait pas besoin d'avoir d'enfant pour savoir ce qui était bon pour la petite fille. De toute façon, il n'allait jamais en avoir. Il en était intimement convaincu — et ce n'était même pas comme s'il en voulait. Donc est-ce que Razvan allait lui dire éternellement « Tu n'as pas d'enfant, tu ne peux pas comprendre » ?
« Elle ne sera pas plus en sécurité en Roumanie qu'ici, Razvan. Il est nul ton argument. Si tu n'as rien à te reprocher ou rien qui justifierait une attaque envers toi et Mihaela, vous n'avez rien à craindre. »
Il était évident pour Octavius que son ami n'avait aucune raison de se faire attaquer. C'était juste un médicomage qui vivait sa vie et traçait seul son chemin. Qui lui aurait voulu du mal ? Il supposait que c'était juste Londres qui le perturbait. Il ne s'y sentait sûrement pas bien.
« Et si c'est Londres qui te chiffonne, tu peux toujours partir pour aller en campagne. Je suis sûr que tu t'y plairais d'avantage. Et Mihaela serait contente de pouvoir avoir un grand jardin pour jouer. »
Malgré tous les problèmes qu'il pouvait y avoir ici, Octavius était véritablement persuadé que cela ne pouvait pas être pire pour Razvan que sa Roumanie natale. Il avait failli se retrouver au goulag, ce n'était pas rien. Et il voulait y envoyer sa fille pour qu'elle prît le risque d'y croupir ? C'était insensé.

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Razvan Vacaresco

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MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Ven 1 Mar 2019 - 22:44

Razvan ne s'était jamais remarié et n'avait même, jamais recommencé à fréquenter quelqu'un après la mort de sa femme trois ans auparavant. Il n'y pensait simplement pas, cela ne l'intéressait guère. Certains diraient qu'il était temps, qu'il avait assez attendu et pouvait passer à autre chose. D'autres, notamment dans son pays, se seraient horrifiés d'entendre ce genre de préconisations pour eux qui ne voyaient le veuvage que comme une finalité. De toute manière, il ne fréquentait personne, homme ou femme et c'était sans doute mieux ainsi. Il avait entendu certains lui conseiller de se remarier pour permettre à Mihaela de grandir avec la présence d'une autre femme, d'une mère, comme si cela allait régler le véritable problème. Mara Ionescu était enterrée dans une tombe en terre transylvanienne et aucune autre épouse ne pourrait changer cela. Le roumain était profondément mal-à-l'aise à la simple idée de fréquenter quelqu'un qu'il n'aimera jamais avec autant de passion. Les amours de jeunesse, le médicomage ne les avait pas connu et se contentait d'écouter leur résumé par la bouche des autres avec une attention amusée. C'était comme s'il avait directement sauté cette étape qui liait l'adolescence à la vie adulte. En quelques mois à peine, il était devenu totalement responsable et mature, simplement étudiant sans autres revenus que ceux de ces travaux ingrats qu'on lui donnait toujours dans son pays et qui ne payaient rien. Puis il avait été diplômé et avec sa femme, ils s'étaient installés à Tureni. Fin de l'histoire, il était adulte, jusqu'au jour où il allait devenir père. Octave avait bien profité et profitait sans aucun doute encore, de ce que la jeunesse avait à lui offrir et Razvan pensait avec sincérité qu'il avait raison, et ne devait pas se préoccuper de ce genre de choses. Le britannique profitait de la vie qu'il croquait comme Ève avait croqué la pomme au jardin d'Éden, et il s'amusait. A l'âge du garçon, lui-même était marié, veuf, père et médicomage. Rien de similaire à la destinée qui semblait être tracée pour ce gentil garçon pour qui il s'était prit d'affection en Roumanie. La réponse d'Octavius arracha donc un sourire amusé à son ami, qui bien entendu, lu plus facilement dans son ton qu'il ne l'admettra jamais, qu'il n'avait en fait aucune nouvelle d'elle depuis qu'il avait quitté le pays. « C'est sans doute mieux » fit-il comme s'il avait expliqué son raisonnement, toujours souriant, « ce genre d'histoires méritent de rester là où elles sont ». Aussi gentilles fussent les jeunes femmes préféra-t-il ne pas ajouter pour ne pas le mettre plus mal-à-l'aise encore. Octave n'avait certes eut que la jolie roumaine pendant son temps dans son pays - ou en tout cas n'était-il au courant que de cette relation-ci- mais leur histoire avait amusé beaucoup de monde, à peu près autant qu'elle en avait irrité. Ionela s'attirait déjà beaucoup de commentaires comme elle étudiait à la capitale, fréquenter un étranger, à la religion différente et qui ne parlait pas roumain en plus, cela en avait traumatisé certains. Dont sa terrible voisine qu'il craignait lui-même.

Les pays de l'Est avaient leurs coutumes qu'il ne fallait pas déranger et Octavius le savait très bien. Il aimait s'intégrer et c'était tout à son honneur à n'en point douter. Sa réponse à la réflexion du roumain le fit soupirer. Le jeune homme ne parlait déjà pas roumain alors que c'était assez similaire à l'italien. Mais le hongroie tirait presque plus sur le russe et il n'était pas au bout de ses peines. Pour autant, cela ne traversa pas l'esprit de notre homme de le prévenir et il le tempéra : « Bien sûr, je te connais. Juste que ça t'aidera à comprendre ce qu'ils disent, si tu n'as pas tout perdu ». Il ajouta à sa dernière remarque un clin d’œil. Le médicomage avait si peu bougé dans sa vie que prendre un portoloin pour la première fois dans son début d'adolescence s'était forcément mal fini. Il fit mine de s'offusquer devant la moquerie non point déguisée du britannique : « Hé ! Personne ne m'avait expliqué comment ça marchait, je pensais qu'on pouvait lâcher quand on voulait ! » se justifia-t-il de sa propre bêtise, malgré un sourire, « trois heures quarante-huit minutes. Ça m'a assez marqué pour que je m'en souvienne ! ».  Terrible moment qu'il avait passé, à marcher sur une route qu'il ne connaissait pas, les genoux éraflés, les cheveux embrouillés. Il faisait peine à voir, vraiment. Et Razvan aurait pu disserter pendant des heures sur cette mésaventure si cela avait pu lui éviter de poser sur la table un sujet qui lui plaisait beaucoup moins mais qui hantait pourtant ses journées continuellement, comme un traumatisme lié à un événement choquant.

Renvoyer Mihaela en Roumanie le tourmentait plus qu'il ne désirait le montrer. Mais il préférait encore la souffrance d'amputer son caractère de sa tendance paternelle à celle de devoir l'enterrer dans la même tombe que sa fille. Cette image le hantait comme s'il n'existait que cette terrible perspective, et dire qu'il passait de bonnes nuits serait faux. Les ravages de ces nuits passées les yeux grands ouverts étaient visibles sur ses traits, qui vieillis, lui donnaient sans doute cinq ou dix ans de plus. Razvan avait toujours paru plus vieux comme ses traits étaient sensibles à ses humeurs. Mais désormais, c'était pire lui semblait-il. Les jets d'eau glaciale sur son visage le matin n'y changeaient rien, et il savait qu'il ne pourrait dormir paisiblement tant que sa progéniture serait sous le même toit que le sien. Octavius ne pouvait pas ou ne voulait pas comprendre - aucun des deux n'aurait étonné notre homme présentement - mais la petite phrase qu'il lâcha le fit se figer alors même qu'elle aurait dû renforcer sa nonchalance. « Ouais » commenta-t-il d'un ton vide, la voix tendue comme en attendant d'autres arguments. Il était ouvert à la discussion, mais celle-ci le faisait tout naturellement souffrir, à tel point qu'il allait lui dire de laisser tomber. Mais comme à l'accoutumée, le garçon enchaîna, de manière tout à fait censée : « Non, ce n'est pas ça » se justifia-t-il peinement. Razvan soupira lourdement, et remarqua que le jeune homme avait fini son plat. Il le retira comme pour s'occuper les mains et ne pas montrer le tremblement qu'il sentait monter dans ses membres. Était-ce donc ça, son existence maintenant ? Celle de s'inquiéter à la moindre question bizarre, celle de guetter la moindre lettre, le moindre pas suspect dans le couloir ? Était-ce risquer sa vie pour en arracher d'autres, au nom d'idéaux qu'il ne défendrait jamais ? « Écoute, Octavius... » commença-t-il avant d'avaler sa salive pour se donner du courage - ce qui ne fonctionna pas - « il y a des choses dont je ne peux pas parler. Mais sache que si je n'étais pas certains qu'elle sera en meilleure sécurité là-bas, je ne l'y renverrais pas. Tu ne réalises peut-être pas ce que ça me fait de l'envoyer loin de moi » conclut-il difficilement. Renvoyer Mihaela en Roumanie le tuait. Et il savait que cette décision aurait de vilaines conséquences sur la relation qu'il entretiendrait avec sa fille. Mais il n'avait pas vraiment le choix. Razvan devait se couper de tout ce qui était important pour lui, au risque de se retrouver seul par la force des choses. Il tapota les couverts avec sa baguette et ils commencèrent à se nettoyer tout seuls. Il jeta un coup d'oeil à l'horloge, il était déjà vingt et une heure : « Viens, je vais te montrer ton pieu » lui fit-il, préférant changer de sujet ou ignorer le précédent comme s'il n'avait pas existé. Le roumain l'entraîna à sa suite. Il s'arrêta devant la porte entr'ouverte de la chambre de Mihaela de laquelle se dégageait une délicate lumière de veilleuse. La petite fille semblait dormir à point fermés. Razvan désigna la chambre d'en face, la sienne dans les faits et sourit à Octave : « Fais comme chez toi » lui recommanda-t-il en esquissant un sourire, « la salle de bain est ici ». Ce faisant il pointa une porte au bout du couloir et ajouta en murmurant pour ne pas réveiller la tornade : « Si tu as besoin de quoique ce soit, je suis dans le salon ». Il lui tapota l'épaule dans un geste amical et le quitta ici.


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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 16 Mar 2019 - 13:36, édité 1 fois
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Octavius Martens

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MessageSujet: Re: Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI Welcome back | ft. Razvan [Flash-Back, Novembre 1975] FINI - Page 2 129196351Mer 13 Mar 2019 - 16:33

Quelques mois auparavant, Octavius n'aurait certainement pas compris Razvan. Mais là, il comprenait tout à fait à quel point le roumain voulait protéger sa progéniture. Quoi de plus naturel ? Il avait déjà dû faire face au décès de son épouse. Devoir en plus perdre son enfant lui aurait donné l'impression d'être impuissant, incapable et indigne d'être père. La paternité impliquait beaucoup plus de chose que l'on voulait bien le croire quand l'homme concerné voulait s'occuper du bébé et ne pas prendre la poudre de cheminette comme on voyait trop souvent. Hormis la grossesse et l'accouchement — des moments particulièrement douloureux et pénibles physiquement, c'était tout autant d'implication que pour la mère. Pour ces raisons là, Octavius se confortait dans l'idée qu'il ne voulait pas d'enfant. La vie lui avait bien enseigné cela. Très bien même. C'était mieux ainsi. S'occuper des enfants des autres paraissait plus simple à côté.
Quelque part, il admirait le courage de Razvan qui pouvait s'occuper seul de sa fille. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de voir une certaine lâcheté dans le fait qu'il voulût la renvoyer en Roumanie. Il concevait que l'Angleterre ne fût pas le paradis sur Terre. Mais au point d'abandonner sa fille ? Il attendait de lui de véritables argument ne se limitant pas à « C'est dangereux, il y a des méchants » même s'il savait qu'il n'allait pas en avoir. Il ne pouvait pas lui en parlait, qu'il disait ! L'anthropomage ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Le pire, c'est qu'il ne pouvait même pas légitimement contredire Razvan. En y réfléchissant, il était face au même type de dilemme que lui quelques années auparavant. Est-ce qu'on devait partir et quitter les personnes que l'on aimait quitte à leur faire du mal pour son propre bien-être ou rester et laisser les choses telles quelles ? Être loin de ses proches, c'était quelque chose qui pouvait s'avérer très douloureux y compris pour la personne qui prenait cette décision. Le roumain était contraint de faire ce choix pour Mihaela et sa sécurité. Sa vie semblait en dépendre. Il acceptait de souffrir émotionnellement pour le bien-être d'une autre personne. Octavius, lui, quand il avait quitté sa famille, ses amis et Alice, il avait le choix pour lui-même et son propre bien-être. Il avait pris la décision de faire souffrir ses proches. Bien sûr, l'anglais ne voyait pas les choses sous cet angle quand il a quitté l'Europe. Il vivait sur le moment, ne pensant pas à l'avenir ou à ce qu'il allait provoquer.
« S'il te plaît, réfléchis-y. Ne prends pas une décision que tu risques de regretter plus tard. Cela n'en vaut pas la peine. »
Il n'avait jamais regretté sa décision. Razvan, lui, risquait fort bien de s'en mordre les doigts. Silencieusement, il le regarda débarrasser et laver la vaisselle d'un coup de baguette alors qu'il venait difficilement de finir son assiette. Sans perdre de temps et très certainement par volonté de fuir la conversation, le roumain se leva pour lui présenter là où il allait dormir. L'anglais lui emboîta le pas en prenant sa valise au passage. Ils passèrent devant la chambre de Mihaela où la petite fille dormait à poing fermé. Octavius la regardait distraitement. Lors de son séjour en Roumanie, il s'était énormément attaché au bébé qu'elle était. Il ne savait pas vraiment pourquoi. En soi, il avait toujours aimé les enfants. Elle avait quelque chose d'attendrissant, qui lui donnait véritablement envie de la protéger, de s'occuper d'elle. Mais cette envie s'était accentuée alors qu'il ne l'avait revu pendant même pas une heure. En même temps, cela le rendait un peu triste. Il tourna son regard vers le roumain.
« C'est vraiment gentil de m'héberger. » le remercia-t-il sincèrement avec un léger sourire. « Passe une bonne nuit. »
Octavius passa une courte partie du reste la soirée dans la salle de bain, profitant du bonheur de prendre une douche — il lava par ailleurs deux fois ses cheveux. Et le reste, il le passa assis à un meuble, en train de prendre des notes sur un carnet avant d'aller dormir.

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