Tous les arguments de Marlene étaient déjà connus de Remus. Ses amis les lui avait déjà répété, ne comprenant pas la réticence du jeune homme face à leurs plans d'actions. Ils savaient que ce n'était pas un manque de courage de se part, ni de l'indifférence face à la montée des persécution anti-moldue. Sa propre mère étant une moldue, il était directement concernée. Remus était peut-être plus attaché que d'autres à la vie qu'il avait à Poudlard, mais ce n'était pas par égoïsme qu'il n'aimait pas l'idée de combattre activement cette menace invisible qu'ils sentaient monter. Il craignait simplement que leurs bonnes intentions de produisent plus de mal que de bien.

- Il y a une différence entre veiller les uns sur les autres et se mettre consciemment en danger. Bien sûr qu'il ne faut pas laisser passer les injustices et être conscient du monde dans lequel on vit pour ne pas se faire manipuler. Mais justement ! La pire des choses que l'on risque c'est de tomber dans la paranoïa. C'est exactement ce qu'ils veulent. Il faut garder la tête froide et refuser de rentrer dans leur jeu.

« La meilleure défense, c’est l’attaque, Remus. On ne peut pas attendre qu’un drame nous tombe sur le nez pour riposter.

Le jeune homme éleva la voix, chose particulièrement inhabituelle chez lui.

- Qu'est-ce que tu suggères ? Attaquer des élèves que l'on soupçonne soutenir la stigmatisation des nés-moldu parce que ce sont potentiellement de futurs criminels ? T'en prendre à quelqu'un avant qu'il ne s'en prenne à toi ou à tes amis ? Tu crois que ça va les impressionner et leur faire assez peur pour qu'ils restent inoffensifs ? Ça ne leur donnera qu'une raison de plus pour risposter avec encore plus de violence. Si on utilise les même armes qu'eux, on ne vaut pas mieux qu'eux.

Il s'interrompit, se rendant compte qu'il avait perdu son calme. Il lui tourna le dos pour s'appuyer d'une main contre le mur du couloir, tête basse. Il ferma les yeux un bref instant pour tenter de faire retomber sa tension mais il fut immédiatement assaillit d'images terribles qu'il chassa d'un mouvement de tête. Parmi toutes les craintes de Remus, il y en avait certaines qu'il ne pouvait avouer à Marlene, ni à personne d'autres. Il doutait de lui-même, de quelle type d'homme il serait en temps de guerre. Il avait peur que la violence en lui, celle qu'il ne pouvait pas contrôler, prenne le dessus. Quelle pouvait être la place d'un loup garou durant un conflit si ce n'était pour semer la terreur ? Et il y avait cette vision, quelques mois plus tôt, qui ne cessait de le hanter. Si la guerre éclatait pour de bon, tous ses amis seraient en danger, et il ne pourrait rien faire pour les protéger... Il finit par se retourner, évitant de croiser le regard de Marlene pour dissimuler, sans succès, son trouble, et il se laissa glisser par terre avec un soupir, les jambes repliées devant lui.

- Tu devrais en parler avec James et Sirius, ils sont d'accord avec toi. Il hésita, puis soupira à nouveau avant de reprendre. Excuse-moi, je n'aurais pas dû m'énerver... C'est juste que... Je n'ai pas envie de voir mes amis se mettre en danger. Je sais bien que nous ne pouvez pas vous en empêcher, il se força à sourire, et vous allez certainement finir par déteindre sur moi mais... En attendant je reste un rabat-joie trouillard.

Marlène n’aurait pas utilisé le terme manque de courage. Remus avait un autre point de vue sur la chose, mais cela ne faisait pas de lui un lâche. Si elle avait le sang chaud et un tempérament à ne pas réussir à attendre que les choses aillent mieux, cela ne voulait pas dire que tout le monde était comme elle, et c’était quelque chose qu’elle pouvait percevoir, même si elle ne le comprenait pas réellement. – Remus, calmes-toi ! Elle ne comprenait pas pourquoi il s’emportait autant, elle n’avait pas parlé d’aller attaque des gens dont on n’était pas sûr de l’identité, elle ne voulait pas prendre le risque d’attaquer la mauvaise personne. – Ce n’est pas ce que je voulais dire par là. Ce que voulais dire, c’est qu’il faut se préparer à toutes les situations possibles. Il faut que chacun apprenne les sortilèges pour se défendre, et pour riposter si le besoin se fait. Les profs n’apprennent ces sortilèges qu’à partir de la troisième ou quatrième année, mais les plus jeunes sont les plus vulnérables. Il faut qu’ils sachent aussi se battre.

Elle soupira doucement. Oui, elle voulait aussi aller chercher les méchants pour les corriger, mais elle ne voulait pas plus énerver Remus. Elle savait que son souhait était probablement déraisonné, dangereux à souhait… Mais elle était comme ça, prête à mettre les deux pieds dans le plat. Parce que pour tout combat, il y a besoin de ce genre de personnes. Et si Remus était plutôt stratège, elle était plutôt du côté des soldats. – Je suis désolée de t’avoir énervé, Rem’, ce n’était pas mon intention, je te l’assure. Elle posa une main amicale sur son épaule alors qu’il lui tourna le dos. Elle ne savait pas trop si elle devait lui faire un câlin ou pas. Marlène n’était pas le genre de fille à particulièrement aimer être tactile avec ses amis. Elle se contenta d’une légère pression de la main sur son épaule, et sentit l’épaule se subtiliser de sous ses doigts alors que son ami glissa le long du mur, et s’assit, les jambes contre son corps. Elle se laissa tomber à côté de lui, son épaule en contact avec la sienne. Elle n’était pas très sûre de comment réagir, toujours un peu mal à l’aise quand il s’agissait de consoler les gens. Elle était déjà à peine capable de gérer ses propres émotions, alors celles des autres… - Ne t’excuses pas. Je comprends. Et dans un monde idéal, personne n’aurait besoin de se battre, parce qu’il n’y aurait aucun danger….

Sa phrase resta en suspens. Elle réalisait à peine à quel point le monde dans lequel ils vivaient était pourris et déchiré. Pour la première fois, cela la frappait vraiment, et la tristesse s’insinua dans son cœur. – Mais ce monde n’existe pas, et il faut se battre pour ce qui est bon. Tu n’es pas un rabat-joie, ni un trouillard, tu es juste raisonnable. Je sais bien qu’on est jeunes, et qu’on n’est pas censés se battre à quinze ans… Je ne sais juste pas si on a le choix. Et je sais que s’il y a une bataille, je ne voudrais pas ne rien faire. Elle soupira. – Je parlerais avec James et Sirius, mais pour le moment, arrêtons d’en parler. Un peu mal à l’aise avec l’état du jeune homme, elle passa la main autour de ses épaules et tapota doucement, espérant le consoler. – Je suis désolée de t’avoir contrarié, ce n’était pas mon intention. Ça va aller ? Si tu veux on va aux cuisines piquer un peu de chocolat, pour te remonter le moral. Je sais que tu adores le chocolat.

Défis :

Spoiler:

Le jeune homme se calma rapidement. Il savait qu'il n'aurait pas dû élever la voix. Alors que quelques instant plus tôt c'est Marlene qui avait besoin de soutient et de réconfort, il lui imposait maintenant ses propres inquiétudes... Ce n'était vraiment pas son intention de départ. – Les plus jeunes sont les plus vulnérables. Il faut qu’ils sachent aussi se battre. Remus ne put s'empêcher de soupirer. Est-ce qu'ils étaient condamner à ça ? Transformer des gamins de 11 ans en guerrier ? Il s'abstint de répondre et hocha la tête. Il savait qu'elle avait raison sur le fond. Ils ne pouvaient pas rester passif alors que la situation s'empirait. Ils retrouvèrent assis l'un à côté de l'autre, par terre, la main de Marlene sur son épaule en une étreinte amicale, réconfortante. Il la laissa parler, puis lui sourit à nouveau, sa voix ayant retrouvé son calme habituel.

- Ce n'est pas toi qui m'a contrarié, c'est... Tout ce qui fait qu'au fond tu as sûrement raison. Il serra brièvement sa main qui était posée sur son épaule, autant pour la remercier que pour la rassurer et ajouta avec un sourire franc : Et puis si bataille il n'y a, personne ne pourra m'empêcher de me battre aux côtés de mes amis, ça au moins j'en suis sûr.

– Si tu veux on va aux cuisines piquer un peu de chocolat, pour te remonter le moral. Je sais que tu adores le chocolat. La proposition fit rire Remus, qui lui lança ensuite un regard malicieux.

- Tu crois vraiment que Remus Lupin puisse être en rade de chocolat ? Il sorti de sa poche du demi-tablette d'un chocolat noir extra-fondant de chez Honeydukes. Commençons déjà par celui-ci, dit-il en cassant un bon morceau qu'il tendit à Marlene.

Spoiler:

Après tout, l’amitié, c’était aussi ça.  Se faire rassurer lorsqu’un a peur, et consoler lorsqu’un a des problèmes, mais c’était à double sens, et même si elle avait été celle en besoin quelques instants plus tôt, la situation avait fini par s’inverser. La blonde ne voulait pas paraître irréfléchie aux yeux du lycan. Ce qu’elle lui disait était le fruit d’une réflexion qu’elle avait fait mijoter longtemps, et qui était constamment en train de changer. Au fur et à mesure qu’elle grandissait, son point de vue changeait sur les choses, et ce qui était vrai un mois en arrière ne l’était plus à présent. Le but n’était pas de faire des gamins des soldats, mais plutôt de les préparer au pire, et pour elle, cela était totalement différent. Elle ne voulait pas la guerre, elle non plus, elle préfèrerait que tout se passe tranquillement, sans qu’il n’y ait de pertes, rien, mais elle savait aussi que cela était malheureusement une utopie. Lorsqu’il prenait un peu de temps pour regarder ce qu’était devenu le monde sorcier, on savait très vite qu’il ne s’agissait plus de régler quelques petits conflits.

Un sourire tendre s’étira sur les lèvres églantines de la blonde. Elle compatissait. Elle aurait elle aussi préféré vivre dans le déni, en se disant que tout allait s’arranger, que peut-être le combat n’allait pas être obligatoire. Mais quand elle regardait autours d’elle, elle devenait certaine que la bataille allait avoir lieu, et que ce n’était plus qu’une question de temps. – Ça, personne n’en doute, Remus. Si tu es un éternel pacifique, nous savons aussi que tu es très loyal et que tu te battras à nos côtés. J’aimerais autant que toi que la situation ne dégénère pas à ce point, mais avec chaque jour qui passe, je perds l’espoir que la paix peut demeurer.

Une fois le sujet de la guerre écarté et le sujet du chocolat abordé, Remus semblait déjà moins abattu. La jeune blonde prit le morceau en souriant – Merci. Désolée d’avoir sous-estimé tes capacités à toujours avoir du chocolat, Mumus. Elle fit un clin d’œil, et ils mangèrent donc leur chocolat. A partir ce jour, la jeune femme n’hésita plus à se confier au loup-garou, et leur amitié ne cessa plus de grandir.

HJ/ J’ai décidé d’arrêter le RP là, j’ai pensé que ça serait judicieux. J’ai une ou deux idées pour un autre RP, à toi de voir si tu as le temps d’en relancer un tout de suite ou si tu préfères attendre un peu. MP moi pour qu’on en discute ~.

Défis :

Spoiler: