Enfin les vacances. Merlin qu'elle les attendait avec impatience depuis que Maddison lui avait proposé de partir à New-York avec elle. Si elle avait dû rester au château pour les deux semaines, Lyleïa serait très certainement devenue cinglée. Un peu plus que maintenant. Elle aurait préféré sauter de la tour d'Astronomie. Non elle ne l'aurait pas supporté. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle, sinon c'était son père qu'elle aurait tué. Elle ne voulait pas s'incruster encore une fois chez son oncle et puis ni Vita ni Ielena ne rentraient de toute manière. Non, elle aurait du se préparer à affronter ce château qui était devenu l'un des lieux de tous ses tourments elle qui l'aimait tant mais Maddy était arrivée comme un ange, un miracle à ses prières et à ses larmes. New-York. Quand elle lui avait proposé ça, la jeune fille s'était sentie revivre, comme si un nouveau souffle s'insinuait en elle pour lui donner de la force. Les quelques jours qui avaient suivis, elle avait retrouvé un peu de couleur, un peu de vivacité, ses yeux avaient brillé un peu plus fort. Comme si elle renaissait. Ce n'était pas tout à fait ça encore mais elle était tout de même moins pâle.

Suivant les conseils de son amie, elle avait prit tous ses vêtements, toutes ses affaires et ensembles elles avaient prit le Poudlard Express jusqu'à Londres où un chauffeur les attendaient. Lyl' arqua un sourcil envers son amie, surprise. Les sang-pur utilisaient rarement les moyens de transports moldus. Elle même stressa complètement durant tout le trajet. C'était la première fois qu'elle utilisait ce truc et elle n'était pas très rassurée. Elle préférait nettement le balais. Elle écrasa sûrement toutes les phalanges de Maddy à force de lui serrer la main mais c'était la seule chose qui trahissait sa nervosité. Elle paraissait même carrément elle même quand elle rencontra la famille de Maddison. Elle était parfaite. Douce, agréable, intelligente, polie. Une parfaite jeune fille de bonne famille. Une parfaite Romansky. Parce qu'on l'avait élevée ainsi elle était à l'aise en société. Mettez là dans un repas familial traditionnel avec des parents qui rit, des enfants qui s'amusent et une nourriture quotidienne, elle sera perdue mais mettez là dans un gala avec des hauts dignitaires avec flûte de champagne et petits fours et elle vous fera des merveilles. Mais elle devait avouer qu'elle apprécia beaucoup la mère de Maddy. Elles se ressemblaient toutes les deux. Elle leur conseilla une bonne nuit de sommeil et comme elles en avaient prit l'habitude à Poudlard, les deux jeunes filles finirent dans le même lit, blottie l'une contre l'autre pour se rassurer.

Le lendemain fut très éprouvant pour la jeune russe qui découvrit donc un nouveau moyen de transport moldu. Un navion. Une espèce de grosse boite métallique très lourde conçue pour voler dans les airs. Au début, Lyl' ne crut pas Maddy. Elle la regarda à la fois paniquée et sceptique. Et quand le navion finit par s'envoler elle poussa un petit cri terrifié. Mais en voyant le paysage défiler sous ses yeux, en prenant de l'altitude elle finit par rire doucement et par sautiller sur son siège, toute excitée. C'était gé-nial ! Loin de Poudlard, la Reine des Glaces n'existait plus. Elle laissait libre court à toutes ses émotions. Et on avait l'impression qu'elle s'ouvrait comme une rose à l'aube d'un matin de printemps. Vingt-quatre heures plus tard, elles étaient en Amérique.

Lyleïa ouvrait de grands yeux d'or nuancé de vert, émerveillée par tout ce qu'elle voyait. C'était si différent de l'Angleterre, et de la Russie aussi. C'était absolument merveilleux, magnifique, c'était ... magique. Elle se laissa entraînée par Maddy jusque dans sa chambre, immense et illuminée par le soleil, face à Central Park. - Tu préfères dormir ici ou dans ma chambre ? lui demanda soudain Maddy, la faisant sursauter. Elle se tourna vers elle rayonnante. - Ici ! Ca doit être tellement magique de voir un lever de soleil sur ce panorama ! lança t-elle toute excitée. Puis elle perçut la détresse de son amie et prit sa main, entrelaçant ses doigts avec les siens. Mais rien ne t'empêche de dormir avec moi, murmura t-elle avec tendresse. Et puis elle même serait plus rassurée avec Maddy à ses côtés. - Je te laisse t’installer, et ce soir, on fait la tournée des boites. Je donnerais une potion de sommeil à ma mère. Je vais faire venir Marla, elle va s’occuper de nous toute la journée, tu verras, on sera à tomber. Un sourire malicieux étire les lèvres de Maddy. Lyl' la rarement vu ainsi et une petite lueur naît dans ses beaux yeux. Une lueur d'espoir. Peut-être qu'ici, elle parviendra enfin à oublier, à tourner la page, à avancer. A être heureuse. Même si ce n'est que l'espace de deux semaines. Alors elle hocha la tête. - D'accord ! Fais moi découvrir ton monde Maddy. Je veux tout apprendre, tout voir ! lança t-elle d'une voix douce mais déterminée.

Déterminée à être heureuse et à apprendre à Maddy, à l'être aussi.

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New-York. La ville lumière. La grosse pomme. Lyleïa en avait tellement entendu parler. Bon nombre de ses camarades avaient envie de visiter le monde après leurs études dont New-York. Et puis Maddison lui en avait tellement parlé. C'était du New-York par ci et du New-York par là sans parler du "il faudra vraiment que je te fasse visiter New-York". Et bien ça allait pouvoir être chose faite maintenant. Et Lyleïa avait hâte de découvrir tout ce monde là. Ce monde où la magie était mise de côté, où dans lequel, pour une fois, elle pourra être une fille normale. Pas de haute société, pas de nom trop lourd à porter, pas de honte, de père, de relation instable, de pression. Rien que de l'amusement, des rire et de la liberté. Tout ce dont elle avait besoin.

Le regard perdu au loin, vers Central Park, Lyleïa entendit vaguement ce que lui disait son amie. - On verra comment on termine la soirée. Heureuse que ta chambre te plaise. Lyl' sourit. Comment ça pourrait ne pas lui plaire ? C'était tout simplement merveilleux ici. C'était ... magique. Sans l'être. C'était un doux mélange sucré-salé, doux et amer, compliqué et simple à la fois. C'était une sensation merveilleuse. Elle se sentait légère. Ailleurs. Comme perdue dans un rêve auquel elle voudrait ne jamais se réveiller. Un doux soupir de bonheur s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se retourne vers Maddison pour lui demander de lui montrer son monde. Une femme venait d'arriver. Plutôt jeune, jolie quoique assez étrange. Mais elle semblait sympa. - Vous avez prévu ce que je vous ai demandé ? L'air menaçant de Maddy tira un demi-sourire à Lyleïa qui détourna brièvement la tête pour le dissimuler. Mais c'est qu'il pouvait être effrayant son petit ange quand il le voulait. A ce moment là, la femme tira deux robes et Lyl' en resta soufflée d'émerveillement. Elle s'approcha de la robe que Maddy et Marla avait prévue pour elle et l'effleura du bout des doigts. Elle était vert émeraude, sa couleur préférée, d'une couleur profonde qui ferait ressortir l'or nuancé de vert de ses yeux, sa peau pâle et ses cheveux blonds de russe. Emerveillée la jeune fille sourit finalement, les yeux brillants. - Commencez par Mlle Romansky. Je pense que des tons terres sont de mise. Qu’en penses-tu Lyleïa ? Tu verras, Marla est une fée. La jeune fille acquiesça, folle de joie. - C'est parti, fit-elle dans un souffle plutôt modéré par rapport à l'excitation qu'elle ressentait.

D'abord elle alla prendre une douche puis vêtue d'un peignoir de soie elle s'assit et se fit coiffer, maquiller. Elle s'amusa beaucoup, plaisanta avec Maddy, la poussant à s'amuser, à être légère. Toutes deux rirent beaucoup, se comportant comme deux ados normales, toute en étant coiffée, maquillée, manucurée, épilée, habillée. Bref, elle avait l'impression d'être une fille tout à fait banale, quoique plus riche que la moyenne, et ça lui convenait parfaitement. Plus de quatre heures plus tard, Maddy et elle étaient prêtes. Lyleïa se regarda dans le miroir de pied. Elle était par-fai-te ! La robe soulignait sa taille fine tout en soulignant ses jolies courbes, dévoilant ses longues et fines jambes elle même rehaussée par des escarpins dorés à talons hauts. Ses longs cheveux retombaient en une cascade de boucles d'or dans son dos, encadrant son visage fin et fier, son port altier, ses magnifiques yeux d'or qui scintillaient. Le maquillage était parfait lui aussi. Ni trop, ni pas assez. Parfaitement dosé. Tournant sur elle même d'un air satisfait, Lyleïa finit par regarder Maddy. - Tu es magnifique petite soeur. Elle se sentait revivre, belle et confiante. Personne ne pourrait la détruire. Elle avait renvoyé ses fantômes. Elle était forte. Elle espérait seulement l'être assez. - Où vas tu nous emmener habillée ainsi ? demanda t-elle curieuse.

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