Maddy avança finalement sa main vers le panier à croissants et saisit une viennoiserie, arrachant à Rory un sourire satisfait. Bien, il avait fait des pieds et des mains pour la mettre à l'aise dès son arrivée ce matin, et s'il avait réussi, le succès était double car si c'était le premier jour de Miss Bow en tant qu'interne, c'était également son premier jour à lui en tant que tuteur. La jeune femme fut pensive un instant, avant de répondre ;
— Mes premières impressions ? Je suis sûre de ne pas m’être trompée de voie en choisissant ce métier. Sa détermination était sincère, le Dr Wadge pouvait le voir dans son regard, et son sourire s'élargit. Voir de nouvelles recrues pleines de convictions et de bonne volonté en regard de leur métier lui mettait toujours du baume au cœur et lui donnait de l'espoir quant à leur futur.
— Je suis sincèrement heureux de l'entendre. C'est un dur métier, dans lequel on n'est bon que lorsqu'on l'exerce par vocation. Avoir la flamme, c'est presque plus important qu'avoir la baguette ! Certes, l'expression était peut-être un peu capillotractée, mais pour Rory, elle prenait tout son sens.
— J’ai longtemps hésité entre faire des études de médicomage ou ouvrir une herboristerie. Mais avec les temps qui courent, j’ai pensé que je me rendrai plus utile en soignant les gens. Rory hocha la tête avec un air bienveillant sur le visage. Décidément, à mesure qu'elle se dévoilait, Miss Bow l'impressionnait de plus en plus.
— C'est admirable et tout à ton honneur Maddy, fit-il d'un ton paternaliste, bien qu'il avait l'âge d'être son frère ou un jeune oncle à la limite, et ajouta ; Mais tu sais, l'un et l'autre sont liés. La médicomagie et l'herboristerie, je veux dire. Sais-tu que l'on a à Ste-Mangouste une serre dédiée à la culture de certaines plantes nécessaires à la réalisation de potions de guérissement ? Je t'y emmène cette après-midi, si tu veux. Si ça t'intéresse, après ça, je te ferai également visiter le service du troisième étage : c'est là que sont traités les patients atteints d'empoisonnement par potions et plantes. Il reprit une longue gorgée de café qui lui brûla la gorge et lui fit beaucoup de bien. Dis-moi, ton nom ne me dit rien mais en ce qui concerne les patronymes je n'ai pas une excellente mémoire, mais est-ce que tu aurais de la famille travaillant dans le milieu de la médicomagie ? Demanda-t-il, curieux de savoir si cette vocation lui avait été transmise par un parent.