Voir un visage passer par autant d'émotions était à la fois un spectacle magnifique et terrifiant. Bobby essayait tant bien que mal de comprendre ce froncement de sourcils alors que déjà ses lèvres tremblaient. Lil était en colère, oui mais le garçon pouvait lire une deception immense dans ces deux grands yeux noisettes. C'était un horrible sentiment de culpabilité et la sensation d'avoir tuer un rêve dans l'oeuf. C'est vrai qu'il n'aurait dû lui laisser aucun espoir, il lui avait laissé sous-entendre qu'ils partiraient et elle l'avait tellement cru que la jeune femme s'aprêtait à organiser le voyage dans les deux heures à venir. Enfin façon de parler.
Sa phrase lui fit mal certes, mais son regard levé vers lui fut pire qu'une douche froide. C'était carrément être plongé dans l'océan antarctique, ça vous gelait les os et vous glaçait le sang.
Passé le premier choc il soutint cependant son regard. Qu'est-ce qu'elle aurait aimé qu'il lui dise au juste? Que ses parents étaient deux cinglés qui le gardaient sequestré chez lui? Comme ça, dès la première rencontre? Elle était drôle aussi à croire le monde aussi facile. Le monde N'était pas facile, et la vie était cruelle. Non, il ne pourrait sans doute jamais voyagé ensemble, oui il lui avait menti. Mais c'était pour son bien, pourquoi ne pouvait-elle pas le comprendre. Pourquoi...
Ses deux bras légers entourèrent soudainement son cou et son corps fragile reposa tout contre le sien. Lil... comment une fille si fragile arrivait à le manipuler aussi facilement? Sa colère se dissipa en un instant et ses paroles le firent même sourire. Elle agressive? Au pays des bisounours peut-être. Cependant elle était une arme bien plus dangereuse qu'elle le pensait. Bobby n'était pas le genre de garçon à se laisser impressioner. S'il ne roulait pas des mécaniques il lui était impossible de se laisser marcher sur les pieds, une vieille doctrine familiale qui s'était imprégnée. Le provoquer c'était s'exposer à des conséquences mortelles. Les menaces ne lui faisaient rien, et il était volontaire pour toutes sortes de duels. Imunisés par ses frères à la bagarre il s'en sortait relativement bien. Mais ce que faisait Lil, c'était complètement hors jeu! Bref, Bobby était un dur au coeur tendre, et la demoiselle semblait avoir innocement trouvé son petit tambour bien caché.

- Lil...

Il entoura doucement sa taille de ses mains et tapota son dos. Ses cheveux lui caressèrent le visage et il recula sous cette attaque de chatouilles imprevue.

- Mes parents refusent que je sorte en dehors de chez moi pendant les vacances. Je ne sais pas si tu le sais mais je descends d'une lignée de sorciers qui ont toujours eu la facheuse tendance à bien séparer leur rang de ceux des autres. Me laisser sortir c'est m'exposer à ces autres, ces moldus qu'ils détestent, et ces sorciers qui ne pensent pas comme eux.

C'était une explication assez simpliste, mais au final très réaliste. Ses parents allaient même jusqu'à froncer du nez devant Poudlard, où les sang-purs étaient à présent bien minoritaires. Ils avaient même parlé de l'envoyer à Durmstrang en Bulgarie, là où ils n'acceptaient que les sang-purs et pratiquaient même la magie noire.
Cependant Bobby savait que ce n'était qu'une question de temps. L'ignorance dans laquelle ils le maintenaient ne durerait pas, il y veillerait personnellement.
Un sourire s'épanouit sur ses lèvres alors qu'il cherchait à détendre l'atmosphère.

- Et tu n'as pas besoin de t'excuser, tu es aussi agressive qu'un papillon!

Si le garçon n'avait pas remarqué l'effet sa première allusion, celle-ci ne passa pas inaperçue.

Il ne restait plus que quelques personnes attablées ici et là. Bien qu'ils n'aient pas cours le lendemain -on dit merci aux week end-, Bobby sentait ses épaules s'afaisser et ses paupières s'alourdirent. Il se rappelait qu'étant petit, il veillait parfois très tard dans la nuit, un livre à la main et sa baguette magique dans l'autre. Pire, lorsqu'il était encore trop jeune pour aller à Poudlard il s'éclairait grâce à la seule présence de la lune. Heureusement pour ses yeux, le manoir Donagan se situait à l'extrême de tout, mais bien dégagé sur les environs, de plus, il avait hérité de la chambre la plus haute que personne ne voulait pace qu'il fallait monter trois escaliers avant d'y arriver. Lui l'adorait, pour tout, la lumière, la hauteur... C'était donc avec un plaisir immense qu'il avait découvert les dortoirs serdaigles.
La grimace peut trompeuse de Lil le ramena à la réalité et il haussa un sourcil interrogateur. Elle se contenta de lui répondre un merci hésitant et un sourire qui, bien qu'éclatant cachait à peine les précédentes minutes.
Le cerveau de Bobby recommença à marcher à plein régime et les pièces du puzzle prirent enfin un sens. Ce n'était qu'une hypothèse, et en bon serdaigle, le garçon ce devait de la vérifier.
Un nouveau sourire s'épanouit sur son visage, il en avait presque oublié son racontage de life et sa triste situation.

- Lil... est-ce que tu aimes... les pa-pi-ll-ons?

Il avait opté pour une voix lente qui cachait difficilement l'humour de son ton. Ses yeux brillaient de curiosité comme s'il venait de découvrir un temple Incas perdu dans la forêt. C'était pourquoi il aimait tant les gens, pour leurs secrets et les énigmes qu'ils soulevaient. Lil était une de ses plus proches amis et il en connaissait déjà un peu sur elle, mais ce "un peu" était à peine satisfaisant pour un serdaigle comme lui.

hj: je fais plus cours comme ça on pourra le terminer dans les temps =D!

hj: Fin? Ton dernier paragraphe est une belle conclusion =D!