- Il a le cœur solide, heureusement ! rit Kingsley.
- Heureusement !

Mais elle était vraiment heureuse d'en apprendre plus sur Kingsley et sa famille. Elle appréciait beaucoup l'Auror et regrettait de ne pas en savoir plus sur lui. Sous ses dehors dur et sévère c'était quelqu'un de chaleureux, de drôle et d'aimant. Et elle appréciait de plus en plus ce Kingsley là. Il était en train de la charmer complètement. Rares étaient les hommes qui pouvait prétendre avoir vraiment charmé la jeune femme. C'était assez flippant. Et très excitant en même temps. Il lui parla de son mentor, de son métier et elle l'écouta avec attention. Mais elle était désolée d'apprendre la mort de son ancien professeur.

- Merci. Il a eu une sacré vie, si je pouvais accomplir dans la mienne ne serait-ce que la moitié de ce qu'il a fait, je serais déjà comblé.
Maëlyn sourit doucement.
- Je suis persuadée que tu en feras même plus ! lança t-elle avec son entrain habituel.

Et puis elle lui demanda si il avait déjà visité l'Italie. Son Italie natale. La sorcière aimait tellement son pays. Mais elle n'avait pas trouvé le courage d'y rentrer définitivement. Ici elle avait sa vie, ses amis, son boulot et puis il y avait Jaimie. Elle ne serait jamais rentrée tant qu'elle ne l'avait pas retrouvé et maintenant elle ne pouvait plus. Lui aussi avait sa vie ici. Son école. Ses amis. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Alors elle restait en Angleterre et retournait en Italie pour les vacances. Ca lui allait parfaitement comme ça.

- Oui, une fois, mais j'étais trop jeune, je n'en ai pas beaucoup de souvenirs. Il faudra que j'y retourne un jour... j'aurais certainement besoin d'un guide...
Le sous-entendu n'échappa pas à l'italienne qui eu un sourire malicieux.
- Demandé comme ça je ne peux pas refuser, rétorqua t-elle espiègle.

Oh oui qu'elle rêverait de lui faire visiter son pays. D'ailleurs elle y retournerait bien là tout de suite. Ah sentit les rayons du soleil sur sa peau, l'odeur de la pâte qui se répand dans les ruelles de pierres. Son regard se fit rêveur.

- Ca me manque. Je pense que j'vais aller y faire une pause cet été ça pourra faire du bien. Il faut visiter la Toscane. C'est l'une des plus belles régions d'Italie. Sans parler de Napoli. Elle se reprit alors. Pardon je m'emballe, fit-elle d'un air à la fois amusé et penaud.
- Tu reprendras quelques chose à boire ? demanda alors Kingsley en souriant.
- Je ne sais pas si c'est raisonnable mais oui avec plaisir ! répondit la jeune femme.

L'Auror commanda deux autres verres et en attendant qu'ils arrivent, la Capitaine des Harpies se remit à le questionner, curieuse de tout.

- Alors, quel pays as tu visité dis moi ?
 

- Pour ça il faudrait que je finisse au moins Ministre de la Magie ! rit Kinglsey.
- Aha ! Il ne faut jamais dire "citrouille je ne boirais jamais de ton jus" ! rétorqua l'italienne.

Ils rirent de bon coeur et parlèrent de nouveau de voyage, d'envie de s'échapper, de s'enfuir ailleurs pendant quelques jours, quelques heures dans un monde bien meilleur. Oh ils en rêvaient, comme ils en rêvaient. Mais ce n'était pas le moment de partir et d'abandonner tout derrière soi. Il était l'heure de se battre.

- On a pas mal arpenté l'Afrique de l'Ouest, Mali, Bénin, Guinée... Si tu savais les paysages incroyables qu'il peut y avoir ! La France, la destination préférée de mon père, on y a passé pas mal de temps. Les Etats-Unis, où vit la famille de ma mère, je connais surtout la Californie et un peu la Louisiane, très étrange comme pays...
- Pourquoi étrange ? s'étonna t-elle.
Elle avait visité la France déjà, qu'elle appréciait beaucoup comme pays, mais elle n'avait jamais visité ni l'Afrique, ni les Etats-Unis.
- Ca me tenterait bien de visiter tout ça. L'Afrique a l'air magnifique, rêva t-elle.

Ils parlèrent longtemps. Maëlyn lui raconta l'Italie. Kingsley lui parla de l'Afrique, lui conta les paysages merveilleux qui existaient, lui raconta les Etats-Unis. Ils étaient partis loin tout en restant présent en Angleterre. Ca leur faisait du bien à eux aussi. Ils en avaient besoin pour recharger leur batterie et être plus fort. Maëlyn ne savait pas si c'était à cause du vin ou d'autre chose mais elle se sentait bien là. Elle se sentait en sécurité avec Kinglsey, il l'écoutait, il la faisait rire, il la faisait voyager et rêver. Peu d'homme avait réussi ce tour de force avec elle et certainement pas le fait qu'elle se sente en sécurité. Mais Kingsley ... Kingsley était tellement différent des autres hommes. Quand il fut bien tard et qu'ils n'en puissent plus, il proposa de la raccompagner chez elle. Elle avait une maison à Holyhead mais possédait aussi un petit appartement à l'autre bout du Chemin de Traverse pour quand elle sortait comme ça et qu'elle se savait incapable de rentrer. Ils s'immobilisèrent face à face. La brise avait soulevé une mèche de cheveux de l'italienne qui s'était emmêlée dans ses longs cils. L'Auror la remit délicatement derrière son oreille et caressa doucement sa joue. Maëlyn ferma à demi les yeux et le laissa faire, frissonnante. Peu d'homme avait réussi cet exploit.

- J'ai vraiment passé une excellente soirée Mae... murmura Kingsley.

Ouvrant les yeux, Maëlyn plongea son regard dans le sien. Ils étaient bien là tous les deux. Posant sa main sur la sienne, elle senti qu'ils se rapprochaient l'un de l'autre. Elle avait vraiment envie que ça se passe. Son coeur battait plus vite, plus fort. Elle se sentait si vulnérable à cet instant. Leurs lèvres se frôlèrent, s'éloignèrent. Elles se rapprochaient de nouveau quand Maëlyn tourna la tête au dernier moment et les lèvres de Kingsley frôlèrent la joue de l'italienne.

- Non, murmura t-elle. Elle plongea son regard dans celui de l'Auror. Je suis désolée King. Mais je ne suis pas faite pour toi. Toi tu un quelqu'un de bien et tu mérite une femme à ta hauteur. Moi je ne sais rien du couple et de tout ce que ça représente. Je ne saurais que te faire souffrir et je le refuse. Je tiens trop à toi pour ça, continua t-elle dans un doux murmure triste et délicat.

Ses grands yeux bleus fixaient l'Auror. Elle était sérieuse, déterminée et pourtant elle semblait si triste, si vulnérable. Se haussant sur la pointe des pieds, elle déposa un tendre baiser au coin des lèvres de son ami et posa la main sur la poignée de sa porte.

- Moi aussi, j'ai passé une merveilleuse soirée Kingsley. Merci beaucoup.