Trois jours de vacances, c'était tout ce que j'avais cette année à cause du Ministère, des mangemorts et de cette foutue idée d'asile. En fait j'avais passé un été atroce, à voir mes chers petits camarades Serpentards tabasser des jeunes de sang mêlé. J'en avait vu d'autres au contraire, aider les plus démunis. Moi je n'avait fait parti d'aucun camp, j'avais été l'odieux spectateur de cette tragédie. Parce qu'il ne fallait pas que l'on me croie dans le mauvais camp, dans le camp des impurs et des traitres. Pourtant, j'avais fréquemment fait glisser de la nourriture dans le sac des plus jeunes parce que je suis un gars vachement maladroit. Le plus étrange dans tout ça, c'est que ma soeur fait partie des bureaucrates et autres mangemorts affiliés à cette idée sadique. Pourtant, malgré toute la haine que j'accumulait, j'était incapable de la haïr. Il me suffisait de voir son beau visage d'ange pour me rendre compte à quel point mon amour pour elle dépassait toute cette colère qui commençait à me faire virer au rouge - à moins que ça ne soit le soleil. - En temps que Selwyn, j'avait tout de même passé des vacances. Nourri et logé dans un dortoir laid mais confortable, j'avais tout de même réussi à préserver le peu de cervelle qu'il me restait à des occupations utiles. J'avais beaucoup écrit, j'avais étudié mon livre de défense contre les forces du mal et de sortilèges, et j'avais même eu le courage de lire quatre pages de potions en deux mois ce qui représentait un effort extraordinaire au vu de mon aversion pour cette matière. Et j'avais attentivement écouté les dires de mes consanguins de locataires. Par je ne sais quel miracle, j'avais réussi à n'être qu'un témoin durant les cours de torture des frères Lestranges et n'avait eu qu'a me forcer à exécuter un Doloris sur un corbeau.

Et lorsqu'ils étaient venus nous libérer j'en avait vu certains pleurer de joie, et d'autres être tristes de perdre leurs jouets amaigris et affaiblis, parce qu'ils n'étaient capable de prendre du plaisir qu'a la torture d'êtres que l'on avait contraints de devenir plus faibles qu'eux; le jeu est bien plus amusant quand la partie est déjà gagnée d'avance. Je me sentait dans le mauvais camp, témoin oculaire d'une soi-disant puissance pathétique, d'un petit jeu pervers et malsain. Et moi, du haut de mes seize ans; j'était perdu. Mais j'était rentré, et j'était fort heureux d'apprendre que Père et Mère étaient en déplacement, et qu'il n'y aurai que ma soeur et les elfes de maison au domaine. Elle était venue me chercher, nous avions utilisé le conduit de cheminées de l'asile réservé au personnel et nous étions arrivés dans notre petit salon; celui réservé aux enfants. Et comme j'avais étouffé pendant deux mois dans une pension austère, j'avais exprimé l'envie d'aller au bord du lac. Le lac du domaine s'étendait sur deux kilomètres et nous avions un pont en pierre le traversant. Et quand j'était enfant, Taryn m'y emmenait souvent lorsqu'il ne faisait pas de soleil car je n'ai pas le droit de m'y exposer. Aujourd'hui pourtant, le soleil était brulant et ma peau me piquait. Mes yeux étaient cachés derrière d'épaisses lunettes noires, et malgré les râleries de ma soeur, j'était pour une fois ravi de crâmer comme un homard, j'avais déjà viré au rouge.

Je crois qu'après avoir passé deux mois enfermé, j'vais rester au soleil trois heures par jour pendant un an.

Plaisantai-je en tenant mes genoux contre moi. Taryn était assise à mes côtés et j'était ravi de la revoir habillée de couleurs douces qui lui aillaient tellement bien au teint. Je n'avais pas envie de lui faire de reproches ou de lui avouer que je ne partageait en rien les opinions de ma famille parce qu'elle le savais déjà, et que malgré toute la haine que je pouvais ressentir contre eux, je n'arrivait pas à haïr ma soeur, parce qu'au fond de moi; je savais qu'elle me protégeait, et qu'elle ne me donnerai jamais l'occasion de la voir à l'oeuvre.

Ce qui était bien avec moi, c'est que je suis un gars vachement drôle et plutôt sympa - sans me vanter - mais ce qui coinçe souvent, c'est le fait que je sois particulièrement cynique. Rien n'y fait, j'ai voulu lancer une vanne pour faire sourire ma soeur, mais c'est une tentative ratée, tant sa culpabilité s'affiche sur son visage. Elle venait de perdre ses adorables pattes d'oies et avait tourné son regard en direction du lac, parce qu'elle fuyait le mien. Elle qui venait de me courir après tant elle avait peur que je crame comme un vampire en plein soleil et qui me sur-protégeait comme une mère le ferai doutait encore de l'amour qu'elle avait pour moi, parce qu'il me suffisait simplement d'insinuer quelque chose involontairement pour qu'elle ce mette à douter. Et c'était en ça qu'elle était extraordinaire à mes yeux. Parce que je savais que si elle avait eu tout l'amour de père et mère, moi j'avais le sien. Et il était démesurément plus fort. Je savais aussi qu'elle appréciait beaucoup ma particularité, et qu'elle me préférait largement sans coup de soleil, alors je ne fut pas surpris lorsqu'elle agita sa baguette pour me tartiner de crème solaire magique, l'avantage c'était que ça ne collait pas, et que ça…N'existait pas, en fait; c'était comme çi j'avais rien - Ou alors une peau normale. - Je lui avait déjà demandé milles fois de m'apprendre à le lancer seul, mais on avait jamais trouver le temps, et aujourd'hui j'avais juste envie de m'amuser.

Elle s'excusa, m'embrassa le front en caressant ma joue, c'était toujours ce qu'elle faisait quand elle avait quelque chose à ce faire pardonner. Et elle avait raison, parce que ça marchait à chaque fois, et j'avais l'intime conviction que je serai à jamais incapable de lui en vouloir pour quelque chose. Maintenant j'avais seize ans, et je sentait que pas mal de choses changeaient en moi. Déjà, je regardait beaucoup les filles, vraiment beaucoup. Et dans mon année, c'était super fréquent de voir des couples même pour deux jours. Évidemment, certains plus que d'autre comme l'ex capitaine des Serdaigles, un mec carrément cool. Et en l'espace d'un instant je fut replongé en enfance lorsque je vis ma soeur plonger dans le lac après avoir bazardé sa robe. Sauf que maintenant, je n'était plus un enfant. Heureusement, j'avais déjà un coup de soleil sur la face, autrement elle m'aurai vu rougir comme un Botruc. Sous vêtements blancs, eau, Taryn. J'était vraiment entrain de regarder ma soeur la ?! Après avoir bugé quelques secondes, je fis valser mon tee-shirt, mon short, mes chaussures et mes lunettes pour plonger dans l'eau en caleçon, elle était juste comme il faut, pas trop chaude. Elle avait raison Taryn, les parents n'étaient pas la, et j'était soulagé à un point inimaginable, parce que j'allait passer trois jours au domaine sans les voir, et que je ne les verraient surement pas avant Noël, ce qui était une super bonne nouvelle. Alors après m'être jeté dans l'eau, je me jeta sur ma soeur pour tenter de la couler, en riant comme un gamin à peine pubère.

C'est vraiment trop cool que Père et Mère ne soient pas la ! Ça c'est des vacances !

Dit-je en éclaboussant ma soeur et en sautillant dans l'eau comme un saumon, je savais qu'elle ne tarderai pas à m'engueuler lorsqu'elle ce rendrai compte que j'avais bazardé mes lunettes sur le pont, mais j'attendait de voir combien de temps elle mettrai avant de s'en rendre compte.

parfois, j'avais l'impression d'être avec une mère plutôt qu'avec une soeur. Aujourd'hui tout spécialement. Je ne sais pas si c'était à cause de l'asile, de ses remords ou de mon coup de soleil sur la figure; mais je la trouvait particulièrement aux petits soins. Peut-être n'avait-elle pas encore réalisé que j'avais déjà seize ans, et que j'était plus proche d'être un adulte qu'un gosse. Mais qu'importait, plus que tout je ne voulait pas lui faire de peine, et je savais très bien que m'accaparer comme un fils l'espace de quelques jours lui faisait immensément plaisir, et à moi aussi. Alors même si elle m'avait engueulé comme un môme pris en faute à cause des lunettes, et qu'elle c'était précipitée à me les faire remettre sur la figure sous peine de devoir rentrer au domaine ; je l'aimais quand même. J'avais beau être têtu et casse pied, je crois que je n'avais sans doute pas assez de force émotionnelle pour râler ou même me débattre, j'était fatigué; immensément fatigué. Et je savais aussi que sans son intervention, j'aurai sans doute du laisser une part de mon âme dans cet asile de demeurés. Même si en quelque sorte, elle m'y avait trainé avec tout les autres.

Après avoir barbotés une petite demie-heure dans l'eau, nous fument rentrés au domaine parce que le soleil déclinait déjà, et que ma soeur devait avoir l'impression qu'il faisait frais. Moi, en l'occurrence et grâce à ma particularité magique, j'avais rarement froid, mais souvent trop chaud. Aussi la température parfaite à mes yeux ce situait entre les 15 et les 20 degrés. Au delà il était difficile pour moi de sortir au soleil, et en dessous j'était comme tout les autres; un peu gelé. Même si mon corps lui, l'est toujours. Sous la douche c'était la même histoire; eau à 18 degrés, savon pour peaux sèches et lait pour le corps après le séchage, j'était pire qu'une adolescente et passait plus d'une demie heure dans la salle de bain. Alors je ne fut pas surpris de voir Taryn en être à la préparation du dessert alors que je venais juste de sortir de la salle de bain de mes quartiers. Contrairement à elle qui s'était rhabillée, moi j'était resté en peignoir. Je m'assis en bout de table, à la place qui avait toujours été la mienne.

C'est vrai ? On pourra refaire des bonhommes de neige comme quand j'avais six ans ? Et du patin sur le lac ?! Un vrai Noël rien que tout les deux !

m'exclamai-je en buvant un grand verre d'eau tout à la fois.

Ça va être génial, j'ai hâte d'y être...

Dit-je plus posément, en m'affalant sur ma chaise et en me penchant en arrière. J'eu une pensée pour mes parents que je n'estimaient pas du tout comme tel, pour moi ils n'avaient aucune légitimité à répondre au nom de parents. Aussi disais-je toujours " père " et "mère " comme de simples géniteurs. Et je gardait toujours à l'esprit que pour Taryn, ils étaient de véritables parents, alors j'eu envie de lui demander si elle n'avait pas envie de les rejoindre en Roumanie, puis je n'osa pas de peur qu'elle ne change d'avis et n'annule nos vacances tout les deux. Ça faisait dix ans que je n'avais pas passé un Noël joyeux au manoir. Avant c'était un calvaire de remontrances et de rencontres avec les cousins - qui étaient des dizaines, quoi de plus normal dans une famille pure-ment consanguine - et depuis que j'était à Poudlard je ne déniait pas rentrer.

Puis, comme un homosexuel en plein comming out, je changeai radicalement de sujet en ne laissant pas le temps à Taryn de me répondre.

Dit moi Ryn' pourquoi je ne suis pas comme vous ? Je veux dire, tu sais bien...

insinuai-je. Nous avions déjà eu cette conversation trois ans plus tôt, et Taryn avait rapidement compris que je n'aspirait pas au destin qui était déjà tout choisi pour moi. Elle savais que la plus grande partie de mes amis étaient des gryffondor ou des Poufsouffles, et que je passait beaucoup de temps avec des sang-mêlés. Mais aussi que je ne voulais pas prendre le même chemin qu'elle. Et elle l'acceptait d'après ses théories, sans quoi elle n'aurait jamais aider son frère à être disculpé d'entrainements à l'institut.

Tu crois que c'est pour ça que Père et Mère ne m'aiment pas ?

Continuai-je, avec une vraie mine d'adolescent perdu.