On était en train de fuir et rejoindre les mangemorts quand une gamine blonde est arrivé en courant, en poussant un crie et en pleurant. Il y avait quatre mangemorts, juste en face de nous, quelques pas, et notre avenir serait sceller parmi les leurs. Mais l'autre nana brune qui s'était débarrassé deux surveillants du dortoir apparut dans le couloir, nous protégeant de ceux que l'on voulait rejoindre. Elle était sérieuse ?
Afin d'éviter tout problème nous obéissons à la jeune femme. Au pire on pourra toujours plaider qu'on faisait semblant. Après tout le plus important était qu'on reste ensemble. On était une famille de trois et on vivait pour nous trois.
Seule contre quatre mangemorts, elle ne fera pas le poids de toute façon. Soudain le bouclier qui nous protégeait se rompt. Il est temps qu'on parte ! Maintenant ! Je regarde Blaise et Amaury et je me tourne vers le couloir, baguette en main.
-"Venez, faut y aller !" Dis-je tandis que la brunette lance un sort vers l'un des mangemort.
Je ne vois pas le sort ricocher vers moi. Même si je l'avais vu je n'aurais l'éviter, pas à une telle vitesse, je le sens me heurter en pleine côte, puis le mur et...le noir complet...

Je ne vois pas Amaury me serrer contre lui, pas plus que je ne le sens d'ailleurs, je ne vois pas non plus les larmes sur leurs joues ni leur visages, je ne les verrai plus jamais, seule l'image de la jeune femme brune reste imprimer sur ma rétine.

Spoiler:

De l'ombre. Tout n'était qu'ombres brumeuses, dans l'esprit de Raphaël. L'adolescent à la fierté toute française et aux mensonges éhontés avait disparu. Tout avait pourtant bien commencé. Il avait décliné d'un ton égal sans identité et la soi-disant pureté de son sang - sans sourciller. L'homme en face de lui n'avait pas tiqué. Il lui avait remis son uniforme et il était parti rejoindre les autres. Le lendemain matin, un adulte avait exigé qu'il indique son ascendance. La supercherie de Raphaël n'avait pas résisté à la bi-nationalité franco-anglaise de l'un de ses geôliers. Le mensonge avait éclaté à la vue de tous, tandis que l'ancien serpentard était traîné à l'isoloir. Les semaines suivantes n'avaient été que douleur et humiliation. Ses anciens camarades émeraudes n'avaient pas retenu leurs sortilèges, trop en colère d'avoir été dupés pendant sept années. Raphaël n'avait rien pu faire. Pour la première fois de sa vie, il avait subi brimades, moqueries et punitions. Comme quoi, les mensonges ne durent jamais éternellement...

Du bruit dans le couloir le tira de sa torpeur. Il combattit la fatigue pour ouvrir un œil, puis l'autre. La porte de la cellule s'ouvrit et une lueur emplit la pièce, dessinant un pâle halo sur le visage du jeune homme. Il se redressa sur sa paillasse et se leva. D'un pas hésitant, l'adolescent atteignit la porte et regarda dans le couloir. L'institution était en effervescence. Des éclats de lumière fusaient du bout du couloir et des cris parvenaient jusqu'aux oreilles de Raphaël. Il se vêtit rapidement et sortit. Une fois dans le couloir, il suivit les autres élèves tout aussi effrayés et perdus que lui. Ses doigts serrés autour du bois rassurant de sa baguette, l'adolescent se mit à courir jusqu'à se retrouver au beau milieu d'un échange de sortilèges entre les geôliers et les assaillants. Il remarqua alors la présence des triplés Ravensdale, des serpentards tout comme lui. Alors qu'il allait fuir, un sortilège perdu prit la vie de Ginger. Raphaël déglutit. Il n'était pas particulièrement proche des triplés, mais voir l'une de ses collègues de maison mourir sous ses yeux le choqua profondément. Il resserra sa poigne autour de sa baguette et se précipita vers les deux frères. « Venez les gars, il faut dégager ! » cria-t-il pour que sa voix porte au-dessus du brouhaha des cris et des sortilèges. Il ne savait pas trop quoi faire. Les aider à porter le corps de Ginger, peut-être ? Ce qui était certain, c'était que le champ de bataille devenait trop dangereux et risquait d'enlever un autre Ravensdale à sa famille.

- Bien chef, maugréa Lyleïa quand Lysandre lui ordonna de rester derrière lui après avoir déverrouillé l'isoloir.

Elle le suivit, ombre silencieuse dans la nuit quoique bien visible avec ses cheveux blonds pour l'instant sales et emmêlés. Elle était pâle à faire de la concurrence aux fantômes et elle serrait son bras fermement contre elle. Elle aurait bien envoyé bouler Lys pour courir à la recherche de Swann mais vu qu'elle n'avait pas de baguette et qu'elle était en assez mauvais état, elle décida ... de la boucler. Chose qui n'était pas inhabituelle cependant car bien qu'elle soit têtue, Lyl' était aussi quelqu'un de raisonnable qui savait reconnaître quand une cause valait la peine de se battre et quand il fallait abandonner. Aussi suivit-elle son ami en silence à travers les décombres de l'Institution. Cet endroit partait en ruine. Tant mieux. Si ça n'avait tenu qu'à elle elle aurait tout fait brûler jusqu'à ce que la nature reprenne ses droits sur ces lieux maudits. Au lieu de ça ils finirent par tomber sur un petit groupe bien étrange. Trois mangemorts étaient étalés au sol, Emmeline se tenait au prise avec une élève un peu hystérique et des garçons criaient autour d'un corps. Le corps d'une jeune femme morte. Lyl' était triste qu'il y ai des morts mais elle ne se serait pas attardée si elle n'avait pas reconnu la chevelure de sa meilleure amie. Elle lâcha la baguette que Lysandre venait de lui donner et sans plus se soucier de son bras en compote elle se précipita sur le corps.

- GINGER !! hurla t-elle en tombant à genoux.

Elle savait qu'elle était morte. Le regard, la position, tout l'indiquait mais elle ne voulait pas le croire. Son esprit et son coeur ne l'encaissait pas.

- Gin' ! Ginny j't'en prie regarde moi ! Regarde moi réveille toi ! se mit elle à pleurer.

Ce n'était pas possible. Pas elle. Tout mais pas elle. Ginger avait été l'unique personne à la soutenir lors de cette année maudite. Sa dernière année à Poudlard, cette année là où elle avait perdu tout ceux qui comptaient pour elle et où ceux qui l'aurait soutenu était loin. Elle avait toujours été là. Elle avait calmé ses peurs, séché ses larmes, l'avait engueulé quand il le fallait, avait tout fait pour lui changer les idées. Ginger était sa meilleure amie. Elles étaient deux, complémentaires. Le feu et la glace. Elle ne pouvait pas mourir.

- Ta pas l'droit Gin' ! Ta pas l'droit d'abandonner ! Nous laisse pas, murmura t-elle.

Elle était dévastée. Elle était furieuse. Elle se tourna vers Amaury affrontant son regard, lui demandant silencieusement QUI avait tué sa meilleure amie. Sa jumelle à lui. Le jeune homme lui indiqua d'un mouvement de tête mauvais, une personne derrière elle. Lyl' se retourna s'attendant à ce qu'il lui désigne un mangemort mais non. Ce n'était pas un ennemi. Pas une personne sur qui elle pouvait se venger. C'était Emmeline. C'était sa soeur jumelle. Elle se mit à secouer la tête, plus brisée qu'elle ne l'était déjà.

- Non ... non c'est pas vrai ... Méline ... j't'en prie, je t'en supplie dis moi que c'est faux ... implora t-elle.

Le mot accident lui vint aux oreilles et une barrière céda en elle. Elle ferma les yeux toujours aussi dévastée mais soulagée. Au moins Méline ne l'avait pas sciemment tuée. Bien que ce ne soit pas le caractère de sa soeur à la base mais on ne savait jamais. Lyl' laissa les larmes couler, ravageant son visage pâle et cerné. Elle se pencha sur Ginger déposant un tendre baiser sur son front. Puis elle se leva, vacillante et recula. Elle ne pouvait pas rester là. Elle ne pouvait plus voir le corps mort de sa meilleure amie, les visages ravagés d'Amaury et Blaise, la peine de Emmeline. C'était trop pour elle.

- Swann ... Il faut que je trouve Swann ... murmura t-elle avant de s'enfuir.