| Sujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Lun 30 Mar 2015 - 19:11 | |
| Septembre 1979, Londres moldu, Angleterre.
J'éprouvais l'amère nécessité de me tenir éloigné d'Orpheus, bel et bien consciente de ma faiblesse croissante. Tout mon corps était encore engourdi, alangui par la douceur de l'instant. Il régnait une paix tranquille comme un chat assoupi dans mon cœur, et même si le sujet de notre dispute était assez grave pour me troubler, je ne songeais plus à lui reprocher son engagement désormais. Voir mes proches choisir leur camp les uns après les autres m'avait fait comprendre qu'il était inutile de lutter contre cette ferveur. Et même si savoir Orpheus en danger me glaçait le sang, je ne pouvais réprimer en moi un élan irrépressible d'admiration. C'était si noble de sa part, incroyablement stupide, mais d'une grandeur d'âme qui me faisait cruellement défaut. Il n'y avait pas assez de lumière en moi, pas assez de courage et d'abnégation pour que je mette en jeu ma vie. Ainsi je ne pouvais qu'admirer de loin le sacrifice, enviant au fond de moi les cœurs valeureux, mais sans avoir les tripes de franchir le pas. Là où d'autres se vouaient à la lumière, ouvraient leur cœur immense à la multitude, sans distinction, je me plaisais et me complaisais dans les ténèbres, dans les grimoires obscurs, dans les expériences douteuses et toujours plus dangereuses. L'ambition me dévorait le cœur, le pouvoir achevait de griser mon âme. Et plus je sentais mes pouvoirs de sorcière se développer, se déployer lentement mais sûrement, moins j'étais encline à faire des compromis. - Mais je suis prêt à apprendre tout cela, si je trouve un bon professeur, Je le fixais, avec quelque chose d'insondable au fond des yeux. Je pouvais être celle qui lui enseignerait les bases de l'occlumencie, ce qui me semblait être le minimum vital quand on prétendait détenir des informations sensibles. Mes connaissances en magie noire étaient aussi suffisamment étendues pour que je lui apprenne les mécanismes de certains maléfices. Marcus avait été un bon professeur, et je savais Norphene assez versée dans cet art pour me donner un coup de baguette. Mais... Tout cela impliquait que je lui dévoile une partie de moi même que je m'efforçais de dissimuler avec soin. Et le doute s'empara de moi. Un instant je sentis de façon assez floue et indistincte une réticence sourde à le laisser entrevoir toute la noirceur de mon cœur. Orpheus se doutait bien que mon esprit curieux ne se limitait pas aux enseignements classiques, mais je n'étais pas sans ignorer que depuis quelques temps mes actions n'avaient plus rien de légales, et encore moins d'éthiques. La mue de cet été m'avait rendu plus forte, plus indépendante, mais aussi plus cruelle. Mon corps s'était semblait-il débarrassé des derniers restes de l'enfance. Et au fond de moi je ne voulais pas que les ténèbres de mon âme m'éloignent plus encore d'Orpheus, car je sentais bien que de nous deux c'était lui le plus noble. - Tu aurais quelqu'un à me conseiller ? Pour ce qui est des sorts de soins, je pense demander à Rory un peu d'aide, même si nous ne sommes pas dans les grâces l'un de l'autre... Il me doit un service depuis quelques années, il serait temps qu'il me renvoie hippogriffe. Mais pour le reste, je ne sais à quel sorcier me vouer. J'acceptais son bras, pensive et silencieuse, le laissant parler pour deux. L'air en cette soirée était frais et j'avais l'envie un peu bête de laisser ma tête aller contre son épaule. Mais je n'en fis rien, incapable de me laisser aller. - Je peux améliorer les protections de ton appartement, certains des sorts que j'utilise chez moi ou à la boutique sont inconnus du ministère, et donc des mangemorts ce qui te laissera le temps de fuir, ou d'appeler des renforts. Je peux aussi enchanter des objets si tes barrières sont brisées, créer des pièges, ou faire appel à la magie du sang, je savais le sujet sensible, et pour le coup en plein dans la catégorie magie noire, mais j'avais besoin d'être sincère avec Orpheus en cet instant, C'est de la magie noire je te l'accorde, mais c'est très efficace et difficile à contourner. Tu dois aussi apprendre à protéger ton esprit, j'eus un petit sourire énigmatique, Je ne suis pas seulement legilimens, mais aussi occlumens. Orpheus n'était pas sans ignorer mon talent de legilimens, mais jusqu'à présent je m'étais bien gardée de lui dévoiler mon aptitude à bloquer toute intrusion dans mon esprit. Et je pouvais faire preuve d'une certaine brutalité lorsque l'on cherchait à pénétrer le secret de mes pensées. Je me gardais aussi de lui préciser que comprendre, et savoir résister à l'emprise de l'Imperium faisait aussi partie de la liste. - Si ton esprit est faible et mal protégé il sera aisé pour un legilimens, même un débutant de fouiller dans ta tête, et crois-moi, c'est très désagréable. En revanche si tes pensées sont bien gardées tu peux repousser une intrusion sans pour autant te dévoiler. Et un esprit bien entraîné c'est une volonté plus forte. Ce qui peut te permettre de mieux résister à un imperium, mais aussi d'en comprendre les mécanismes et de contrôler un esprit plus facilement. |
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