Sujet: Siri&Lyl • Entre frère et soeur Mer 7 Jan 2015 - 0:05
Entre frère et soeur
ft. Sirius & Lyleïa
« Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère. »
La brise était froide, les nuages bas dans le ciel mais il ne pleuvait pas. La température était trop basse pour ça. Mais pas assez pour qu'il neige. C'était l'hiver. Ou un entre deux. Noël était passé. Le nouvel an aussi. Janvier était là avec ses nuages gris, ses jours mi-neige mi-pluie et cette déprime persistante, ce froid qui s'insinuait au plus profond de vous et vous entraînez dans une mélancolie profonde. C'était la période où la nature commençait à manquer et où les rayons du soleil ne parvenaient plus à réchauffer l'atmosphère froide et lugubre des rues de Londres. L'Angleterre sombrait dans cette nostalgie profonde où même le début de la nouvelle année ne parvenait à laisser en arrière, les regrets, les remords et les souvenirs.
Sur les bords de la tamise, marchait une silhouette fine, enveloppée dans un manteau noir, un bonnet en laine couvrant ses oreilles jusqu'à presque dissimuler complètement la longue chevelure blonde qui parvenait à s'en échapper. Elle marchait en regardant autour d'elle les bateaux amarrés aux quais, les silhouettes enlacées des amoureux qui se baladaient et les artistes qui essayaient de dégager de cette froideur un semblant d'art. C'était une période creuse et pourtant, on trouvait toujours du monde par ici. Des touristes curieux aux couples se baladant main dans la main en passant par les artistes de rue, les enfants jouant et les animaux se baladant on en trouvait pour tous les goûts. Il y avait moins de monde qu'au printemps mais trop pour la jeune femme qui s'éloigna un peu de la foule pour se diriger vers le bord de la tamise. Elle s'assit, ses jambes se balançant dans le vide au dessus de l'eau sombre. Son regard se porta en contrebas. Elle lança quelques galets espérant faire des ricochets mais son esprit était ailleurs.
Lyleïa, car c'était elle, s'était faufilé hors de son appartement puis tourné le dos au monde sorcier pour s'évader un instant dans un monde totalement normal, en dehors de tout. Dans un monde où il n'y avait pas de petit ami à l'hôpital parce qu'on l'avait torturé à coup de sortilèges impardonnables, de père assassinant son épouse enlevant une mère à son enfant, de malédiction familiale promettant mort et souffrance. La magie avait toujours fait partie intégrante de sa vie, elle l'avait admiré dès qu'elle avait été en âge de se rendre compte. Pourtant aujourd'hui elle en venait à envier les moldus dont les vies semblaient tellement parfaites à côté de la sienne. Bien sûr ils avaient aussi leurs problèmes mais ils ne seraient jamais aussi importants que ceux qui balayaient le monde magique en cette période de guerre. Et malgré tout ça, la jeune femme avait l'impression de sombrer. Elle ne se sentait pas assez forte. Elle avait cru l'être. Ou elle avait fait semblant. Si bien qu'elle avait presque failli se convaincre elle même. Mais il ne fallait pas être diplômé de l'école supérieure pour comprendre qu'elle n'y arriverait pas. Elle avait l'impression qu'un étau glacé se resserrait autour de son coeur chaque jour qui passait. Elle ne disait rien à Emmeline. Elle ne voulait pas lui faire de peine. Elle savait que la malédiction finirait par l'emporter. Elle avait emportée toutes les femmes de sa famille, pourquoi ce serait différent pour elle ? Rien ne pouvait la briser. Ils ne savaient même pas par où commencer. Mais l'ex serpentard s'inquiétait surtout pour le mal qu'elle ferait en partant. Elle ne voulait emporter personne dans son sillage mais il y avait des gens importants dans sa vie. Elle aurait du les laisser partir, leur dire adieu et leur permettre de vivre une vie paisible, tranquille, loin d'elle, mais elle n'était pas assez forte pour ça. Elle était beaucoup trop égoïste pour ça. Elle savait que sans Emmeline, sans Swann, sans Sirius, sans tout ceux qu'elle aimait, elle ne tiendrait même pas un an avant d'abandonner complètement. Elle ne pouvait leur faire ça.
Un soupir lui échappa. Elle aurait voulu pouvoir danser pour évacuer tout ça et faire le vide dans son esprit, clarifier ses pensées. Mais aujourd'hui, ni la danse ni le piano ne pouvaient plus l'aider au contraire. Tout l'embrouillait. Elle ne parvenait plus à réfléchir clairement. Et elle était épuisée. Les cauchemars étaient toujours présents même si elle les taisait. Un bruit attira son attention et la jeune Romansky leva la tête. En parlant de personnes qu'elle aimait ... son grand frère s'approchait d'elle d'un air nonchalant mais elle le connaissait trop bien pour se laisser avoir. Il était venu pour elle. Emmeline avait du l'appeler au secours. Elle n'avait donc pas été aussi bonne comédienne que ça. Elle pouvait encore essayer. Mais c'était peine perdue. Sirius et elle avaient grandis ensembles, il était le premier à lui avoir tendu la main quand elle n'était qu'une enfant paumée et traumatisée d'avoir vu sa mère mourir devant ses yeux. Il la connaissait bien. Trop à son goût peut-être. Elle lui fit un petit sourire pâle reflet de son sourire habituel.
- Hey. Comment tu m'a trouvée ? demanda t-elle avec douceur.
Question débile. Il la connaissait. Il savait les endroits où elle aimait se réfugier. Elle tenta vraiment d'avoir l'air moins pitoyable qu'elle devait en avoir l'air mais elle savait que c'était une vaine tentative plutôt pathétique. Elle avait l'air aussi pitoyable en dehors qu'en dedans. Il ne se laisserait pas avoir. Elle pouvait toujours essayer.
- Quoi de neuf ? demanda t-elle quand il s'assit près d'elle.
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Sujet: Re: Siri&Lyl • Entre frère et soeur Ven 16 Jan 2015 - 22:29
Quand il y songeait, Sirius trouvait qu'il voyait beaucoup Vance. La mission, la panne, le réveillon de Noël, le mariage de Marlene et maintenant, sa demande pour qu'il aille voir Lyleïa. Au départ, il avait répliqué à l'ancienne Serdaigle qu'elle n'avait pas à lui demander quoique ce soit, et que, si elle désirait le voir, elle n'avait pas besoin de trouver une excuse. Mais en fait, c'était sérieux. Lyleïa n'allait pas bien. Swann, son copain, était à l'hôpital depuis la fin de l'été. La jeune femme ne résistait pas à la morosité de l'époque.
Vance savait exactement où la Russe avait l'habitude de se promener, c'est-à-dire en plein Londres moldu. Depuis qu'il travaillait dans son garage, Sirius avait exploré la partie moldue de la capitale anglo-saxone. Il aimait bien se perdre dans la foule, observer les bus à étage, les cabs, les magasins et entendre le tapage de la circulation. C'est pourquoi, après sa journée de travail, Black se changea et revêtit un épais manteau à capuche. Une chose qui ne changeait pas d'un monde à l'autre, c'était la météo. Et les vêtements moldus étaient nettement moins efficaces que les épaisses capes sorcières. Patmol longea donc la tamise, avec une allure tranquille. Il ne tenait pas à courser Lyleïa. Il la trouverait bien à un moment où à un autre - suffisait juste d'observer les passants. Tout en continuant son chemin, Sirius eut tôt fait de la retrouver. Elle était là, assise sur le rebord, le regard noyé dans la tamise. Le dos voûté, Lyleïa n'avait plus rien de son attitude fière qui la caractérisait auparavant. Sirius su que Vance avait raison : Romansky n'allait pas bien du tout. Et c'était là qu'il intervenait.
Elle le vit alors qu'il n'était qu'à quelques pas d'elle. Il lui sourit et continua sa marche, en gardant son attitude décontractée.
▬ Hey. Comment tu m'as trouvée ? demanda-t-elle alors.
Il nota le ton peu enjoué, les cernes, la mine défaite qui sautaient aux yeux. Black s'arrêta à sa hauteur et s'accouda au rebord, regardant lui aussi la tamise et les péniches qui y étaient amarrées.
▬ Tu sais bien que je n'ignore rien de toi, répondit-il en lui souriant avec malice.
Mais la jeune femme, insensible à son humour, riva son regard l'autre côté du fleuve, s'attachant à la pointe de l'énorme horloge qui faisait le bonheur des touristes. D'un bond, prenant appui sur ses avant-bras, Sirius escalada le garde-fou en pierre et s'assit près d'elle.
▬ Quoi de neuf ? ▬ Oh, rien, fit-il aussitôt. J'ai juste été mandaté par ta coloc' pour venir te tirer de ta déprime. Faut dire qu'il n'y a personne de plus doué que moi pour ça.
Lyleïa n'eut qu'un faible sourire. Ses yeux demeuraient aussi gris que l'eau de la Tamise. Sirius laissa filer quelques secondes. Il resserra les pans de son manteaux autour de lui, et passa une main dans ses cheveux pour tenter de mettre de l'ordre dans sa chevelure malmenée par le vent.
▬ Dis ce qui ne va pas. Ça saute aux yeux que tu es à cran. Je peux tout entendre, tu sais ? Je suis là pour que tu te vides un bon coup.
Tout en disant cela, il donna petit un coup d'épaule affectueux à sa voisine.
Spoiler:
Longueur : 542 mots
Dernière édition par Sirius Black le Mer 28 Jan 2015 - 13:23, édité 1 fois
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Sujet: Re: Siri&Lyl • Entre frère et soeur Jeu 22 Jan 2015 - 11:13
Entre frère et soeur
ft. Sirius & Lyleïa
« Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère. »
Lyleïa regarda Sirius s'approcher sans bouger. Elle était venue ici pour être seule, profiter de la foule ambiante et de son anonymat complet pour pouvoir respirer mais en voyant son grand frère débarquer, elle ne ressentit aucune contrariété. Au contraire elle était plutôt contente qu'il soit là même si il allait très certainement lui poser les questions tant redoutées. Mais elle pouvait parler avec lui elle le savait. Sirius l'avait connue à cinq ans, gamine paumée ayant perdue sa maman et parlant à peine trois mots d'anglais et il l'avait vu grandir, évoluer, changer. Il l'avait vue faire les mauvais choix et suivre une route tracée. Il l'avait aussi vu se rebeller et tracer son propre chemin. Il avait toujours été là de près ou de loin. Il la connaissait par coeur. D'où la stupidité de sa première question. Mais elle lui demanda tout de même ce qu'il faisait ici, même si elle s'en doutait. Emmeline l'avait probablement appelé à la rescousse en remarquant qu'elle n'arrivait pas à la sortir toute seule de sa zone noire. - Oh, rien. J'ai juste été mandaté par ta coloc' pour venir te tirer de ta déprime. Faut dire qu'il n'y a personne de plus doué que moi pour ça, rétorqua son frangin. Lyleïa grimaça légèrement mais lui offrit aussi un faible sourire. Elle était sûre qu'Emmeline y avait été pour quelque chose. - Pas faux, murmura t-elle néanmoins quand il lui dit que personne n'était plus doué que lui pour la sortir de la déprime. Il était le meilleur. Elle ne pouvait le nier.
- Dis ce qui ne va pas. Ça saute aux yeux que tu es à cran. Je peux tout entendre, tu sais ? Je suis là pour que tu te vides un bon coup. Ah on y était. Qu'allait-elle pouvoir lui répondre ? Elle était à cran pour tellement de chose. Elle haussa les épaules et regarda un bateau de pêcheurs manoeuvrer pour entrer dans le port. - Ca fait longtemps qu'on est pas allés patiner toi et moi, répondit-elle en retour. Elle n'avait pas encore la force de discuter de tout. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle se rappelait les hivers de leurs enfance. Sirius, Regulus et elle s'éclipsaient des trop longues après-midi des adultes, et filaient dans le jardin Romansky pour faire des bonshommes de neige, du patin à glace et des batailles de boule de neige. C'était, pour Lyleïa, des souvenirs impérissables teintés de nostalgie et de regrets du temps passé. Cela lui manquait. Leur innocence lui manquait. Aujourd'hui tout était tellement compliqué. Trop. Elle soupira et posa la tête sur l'épaule de son frère. - Je m'inquiète pour Swann. Si il semble bien se remettre de ses blessures physiques, il y a autre chose. Ils ont brisé quelque chose en lui Sirius et je ne peux rien faire parce que je ne suis pas guérie moi même. Elle ferma les yeux un moment, se laissa aller contre son plus vieux confident. - Et cette malédiction ... ça me ronge ... j'ai peur et je me sens tellement impuissante ... Une larme roula sur sa joue. Unique. Pourquoi tout doit être aussi compliqué ? demanda t-elle dans un murmure, la gorge serrée.
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Sujet: Re: Siri&Lyl • Entre frère et soeur Mer 28 Jan 2015 - 13:58
Lyleïa haussa les épaules, l'air maussade, regardant partout autour d'elle pour éviter de croiser le regard de Black, qui, lui, observait la jeune femme.
▬ Ça fait longtemps qu'on est pas allé patiner toi et moi, fit-elle au bout d'un moment.
Sirius prit une profonde inspiration et laissa la buée s'échapper de sa bouche. Le patin, ça faisait des lustres, effectivement. La dernière fois devait dater d'avant sa rupture avec Regulus et bien avant la dispute avec Lyleïa - dispute qui les avait séparés un long moment avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils étaient du même côté. De toute façon, depuis qu'il devait assurer seul sa subsistance, Sirius n'avait guère pris le temps de varier ses loisirs. Le patin à glace avait été oublié. Quoi que, maintenant qu'il y songeait, il lui semblait que ça pourrait l'aider à faire tomber les filles dans ses bras, non ?
▬ Ça fait longtemps, confirma-t-il, mais dis-moi d'abord ce qui ne va pas. Après, on ira se changer les idées.
La blonde soupira, visiblement lassée. Elle posa sa tête sur l'épaule de Sirius qui laissa faire. Ouvrir son cœur n'était jamais facile. Il le savait très bien, puisqu'il passait son temps à se cacher derrière une attitude désinvolte et légère, histoire de ne pas passer pour le gars qui s'inquiétait de la sécurité de ses amis et des autres membres de l'Ordre. Des secondes s'égrenèrent. Ils les passèrent en silence, oubliant même la vie bruyante de la capitale. Au bout d'un moment, Lyleïa commença à parler. Patmol eut un sourire en coin, satisfait de voir qu'il faisait mouche.
▬ Je m'inquiète pour Swann, disait-elle. Si il semble bien se remettre de ses blessures physiques, il y a autre chose. Ils ont brisé quelque chose en lui, Sirius, et je ne peux rien faire parce que je ne suis pas guérie moi même.
L'ex-Serpentard marqua une pause, prise d'une soudaine émotion et, se collant contre le Maraudeur, elle le laissa l'entourer de son bras.
▬ Et cette malédiction, reprit-elle ensuite. Ça me ronge... j'ai peur et je me sens tellement impuissante... Pourquoi tout doit être aussi compliqué ?
Elle pleurait. Sirius ne trouva pas de suite les mots, ne sachant que répondre. Cette histoire de malédiction était véritablement effroyable. Ce devait être un vrai calvaire pour Lyleïa. Il attendit un moment, au cas où son amie aurait quelque chose d'autre à ajouter. Elle était lancée et ce n'était pas le moment de la couper dans son élan. Voyant toutefois qu'elle s'occupait davantage à retenir ses pleurs qu'à essayer de parler, Black, sérieux pour une fois, lui dit doucement :
▬ Il faudra du temps pour surmonter l'Institut. On y a tous perdu quelque chose, même ceux qui n'ont pas passé l'été là-bas.
Il songeait à Elber, une amie, qui y avait trouvé la mort.
▬ Ça paraît idiot, peut-être, mais le seul moyen de surmonter cela est d'aller de l'avant, de continuer d'avoir des projets. Ne restez pas immobiles, toi et Swann. Écoute. Toi et moi avons tous deux décidé de prendre un chemin de vie que ne tolérait pas nos deux familles. Ça n'a pas été facile d'assumer et de couper les liens. Mais aujourd'hui, nous savons que nous avons raison et que notre choix a été le bon. C'est difficile, mais nous avons fait ce qu'il fallait. De mon côté, je suis plus heureux qu'avant.
Patmol se racla la gorge, comme il allait aborder la partie du sujet la plus épineuse.
▬ Quant à la malédiction... Je ne sais pas vraiment quoi te dire. C'est... terrible, en effet.
Il la serra davantage contre lui car il sentait que ses sanglots redoublaient.
▬ Mais, dis-toi que, malédiction ou pas, nous mourrons un jour ou l'autre. Certains plus tôt que d'autres, avec des raisons très différentes. Nous faisons partis de l'Ordre et nous prenons des risques. Peut-être mourrai-je à la prochaine mission ? Peut-être ne mourrai-je que dans dix ans, ou bien lorsque je serai chauve et édenté ? Bref, vivre, c'est ne pas savoir quand est-ce que ça va prendre fin. On sait seulement que ça finira un jour. L'important, c'est de prendre la vie comme elle vient, de faire les choix que nous ne regretterons pas. Comme nous mourrons un jour, par accident ou par malédiction, faisons en sorte de ne pas avoir de remords. Tu comprends ?
A ce moment-là seulement, il se décida à voir Lyleïa, pour jauger de l'effet de ses paroles sur elle.