— Eh, Rogue, tu pourrais me filer tes notes sur le dernier cours de Méta ? J'avais pas ma plume, j'ai pas pu noter ce que racontait cette vieille chouette de McGo... Même si ça n'avait pas l'air foutrement intéressant ! ricana Mulciber qui s'était adossé à l'embrasure de la porte du dortoir de Rogue. Ce dernier resta imperturbable, les yeux rivés sur un ouvrage à l'air assez répugnant pour que son camarade n'ose même pas s'approcher de lui.  
— Rogue ? insista-t-il toutefois après quelques secondes, vu que le concerné ne faisait pas mine de répondre.
— Mes notes sont avec Evan, vois avec lui, répondit finalement le jeune Severus d'une voix distraite.
Ce fut tout ce que Mulciber pu tirer de lui, mais cela lui suffisait. Il se retira donc sans rien ajouter, et le silence retomba comme une chape de plomb sur le dortoir Basilic, parfois troublée par le bruit d'une page qui se tourne. Severus était profondément plongé dans un chapitre relatif à la Legilimencie, dont il ne parvenait pas à décrocher les yeux. Le jeune garçon était proprement fasciné par la perspective même de pouvoir lire les pensées d'autrui, tout apprendre de lui, jusqu'à ses plus grands rêves et ses pires travers, par la seule force de l'esprit. A son sens, la Legilimencie était la forme la plus accomplie de la magie — avec son alter-ego, l'Occlumancie, bien entendu. Cet ouvrage lui avait été conseillé par le Professeur Slughorn qui, bien qu'étonné par la requête de son élève, n'avait pas rechigné à lui donner quelques titres d'ouvrages à se mettre sous la dent. Il l'avait toutefois prévenu d'une voix affreusement paternaliste que la Legilimencie était une discipline qui exigeait un niveau de magie tel que Severus, du haut de ses treize printemps, ne risquait pas d'atteindre avant encore plusieurs années. Ce à quoi le garçon avait répondu par une grimace hypocrite et l'assurance qu'il était bien conscient de tout cela, mais qu'il n'y avait aucun mal à se renseigner, réponse qui avait enchanté le Professeur de Potions, qui pour la peine lui avait prêté un ouvrage issu de sa propre collection. Ouvrage que Severus épluchait depuis plusieurs heures maintenant, sans parvenir à s'en rassasier. C'est alors que son regard fut attiré par le cadran de sa montre, laquelle indiquait déjà presque trois heures de l'après-midi. Immédiatement, le Serpentard glissa un marque-page en cuir de dragon entre les pages jaunies du grimoire, qu'il referma avec précaution. On était samedi après-midi, il devait retrouver Lily, comme d'habitude. Lily seule pouvait le tirer d'une lecture aussi passionnante — de plus, il piaffait d'impatience à l'idée de partager avec son amie ses dernières découvertes.
— Tiens, tiens, mais où te précipites-tu ainsi, Rogue ? s'enquit Thomas Avery d'une voix innocente dès qu'il vit Severus faire irruption dans la salle commune des Serpentard, pour se diriger vers la sortie. Severus l'ignora superbement et continua son chemin sans daigner lui répondre.
— Il va retrouver sa sang-de-bourbe adorée, voyons ! susurra Barty Croupton, avant d'éclater d'un rire moqueur. Severus serra les dents, mais ne pipa mot et s'engouffra dans le tunnel qui menait à la porte de la salle commune. Derrière lui, il entendit ses "amis" rigoler de lui et de son empressement à rejoindre sa meilleure amie. Toutefois, une fois qu'il eut atteint le Hall, il cessa de penser à leurs ricanements moqueurs, et dès qu'il localisa Lily, assise sur un banc du parc, il les oublia complètement.
— Salut Lily, lui glissa-t-il en se laissant tomber à côté d'elle sur le banc, tu es là depuis longtemps ?  

Assise tranquillement à l'une des tables en bois dans la salle commune des Gryffondor, Lily écrivait une longue lettre à ses parents. Tout en y réfléchissant, elle se mit à penser à sa soeur et la tristesse s'empara de son coeur. Il semblait que Pétunia la détestait un peu plus à chaque année qui passait et la petite sorcière regrettait tout ce gâchis. Elle et sa soeur étaient si proches auparavant et elle aurait voulu que ça continue ainsi, que Pétunia accepte enfin leurs différences et qu'elle cesse de lui faire cette guerre impitoyable en la rabaissant chaque fois un peu plus. En soupirant, la rouquine revint à sa lettre qu'elle continua, racontant à ses parents, toutes les merveilles du monde magique, leur parlant de son année, de ses amis, de ce Potter qui lui prenait la tête en permanence, de Severus aussi qui lui manquait. Ils n'étaient pas dans la même maison et elle sentait que ses amis l'entraînaient un peu plus loin d'elle. Mais elle ne leur parla pas des tensions, de la guerre qui couvait, de ces histoires de sang. Pas la peine de les inquiéter.

Elle terminait sa lettre quand le portrait s'ouvrit, délivrant le passage pour quatre garçons que Lily commençait à bien connaître. Probablement parce qu'elle ne pouvait encadrer ses deux "leaders". Elle termina rapidement, espérant qu'ils ne la remarqueraient pas mais tu parles, avec ses cheveux roux flamboyant, c'était peine perdue, elle était reconnaissable entre mille. Elle se força à les ignorer totalement alors que James Potter venait s'asseoir face à elle. Elle termina sa lettre et avant même qu'il est eu le temps de parler, elle s'était levée et était partie, le snobant complètement. Elle se rendit tranquillement jusqu'à la Volière pour envoyer sa lettre puis elle alla dans le parc. Il faisait plutôt beau et bon ce qui faisait du bien. La petite rousse flâna un peu dans le parc avant de s'asseoir sur un banc qui faisait face au lac. Les mains sous les cuisses, elle admira la tranquillité de ces eaux qu'elle savait trompeuse, l'horizon, laissa le soleil réchauffer sa peau et le vent la rafraîchir en même temps. Pour une fois, elle avait fait deux tresses et ses cheveux ne risquaient pas de s'emmêler. Sinon elle passait trois quart d'heure à tout brosser le soir. Mais elle ne les auraient coupés pour rien au monde. Son esprit se mit à dériver de ci, de là, elle rêva sans voir le temps passer jusqu'à ce qu'une voix la tire de ses pensées. Elle sourit alors que Severus s'asseyait près d'elle. - Coucou, fit-elle doucement. Non je ne crois pas. Elle haussa les épaules en souriant d'un air malicieux. Je me suis mise à rêver alors franchement aucune idée ! Ca va ? demanda t-elle à son Serpentard de meilleur ami. Sev et elle se connaissaient depuis bien avant Poudlard et rien n'aurait pu les séparer. Rien n'aurait du les séparer. Alors quoi de neuf ? s'enquit la rouquine.

Sev:

Lily eut l'air de revenir de très loin lorsqu'il l'interpella, et Severus s'en voulu sur-le-champ de l'avoir aussi brutalement tirée de ses pensées. Elle avait l'air tellement tranquille, semblable à une fée des bois en communion mystique avec le soleil, qui jouait dans ses cheveux roux et conférait à son teint d'albâtre un aspect quasiment translucide. La jeune fille n'eut pourtant pas l'air de lui reprocher de l'arracher ainsi à son dialogue muet avec l'astre lumineux, puisqu'elle lui dédia un sourire qui fit immédiatement oublier au Serpentard ses maigres scrupules.
— Ça peut aller, reconnut Severus en laissant ses jambes balancer dans le vide, s'amusant à frôler du bout de sa chaussure l'herbe tendre de la pelouse, si ce n'est que les vacances d'été approchent.
Il était évident que la perspective de rentrer chez lui pour deux longs mois n'était pas pour enchanter le jeune Rogue, contrairement à la quasi-totalité de la population de Poudlard. Picott lui-même répétait à qui-mieux-mieux qu'il attendait avec impatience le moment de tous les mettre à la porte, afin qu'il puisse s'entendre penser à nouveau. Comme s'il arrivait au concierge de Poudlard de penser ! Si cela n'avait tenu qu'à lui, en revanche, Severus aurait avec un immense plaisir passé son été seul avec Hagrid, à nourrir les Veracrasses du Professeur Brûlopot, ou à entretenir les Mandragores du Professeur Chourave. Tout, plutôt que de rentrer se soumettre à la tyrannie exercée par Tobias Rogue, son redoutable moldu de père. Il n'avait pourtant pas le choix, ni de rentrer, ni de se laisser faire, et c'était bien le pire dans cette histoire. Tous ces sortilèges qu'il étudiait à longueur d'année avec assiduité, jusqu'à les exécuter à la perfection, il ne pouvait toujours pas les faire goûter à son balourd de paternel. Rendu chez lui, il était vulnérable, insupportablement vulnérable, et cela le rendait fou. Seule la présence de Lily l'aidait à se persuader que les vacances allaient passer vite — et peut-être, ne pas se révéler être un enfer sur terre.
— Tiens, regarde ça, s'égaya-t-il soudain en extrayant un bocal fermé de sa cape. A l'intérieur, un gros scarabée d'un bleu criard tournait en rond, en une quête désespérée pour trouver une échappatoire. Il change de couleur à chaque fois qu'on touche sa carapace, précisa-t-il fièrement à Lily en secouant le bocal, jusqu'à ce que l'insecte vire au vert pomme, puis au violet. Il paraît que c'est au programme des BUSES, le changement de couleur, lui fit-il remarquer, goguenard, avant de tendre le bocal à son amie, cadeau !

Perdue dans ses pensées, Lily se rappelait la première fois qu'elle avait rencontré Severus. Elle était au parc avec sa soeur, Pétunia et elle venait de faire un de ses premiers actes de magie. Sa soeur l'avait traité de monstre, lui avait hurlé dessus. Sev était apparu comme un héros, un chevalier noir venu la secourir. Il lui avait montré que la magie était quelque chose de merveilleux, de ... magique. Il était rapidement devenu son meilleur ami et son confident. Et depuis ils ne s'étaient plus quittés. Quand il arriva, elle lui sourit et lui demanda comment il allait. Il n'avait pas l'air d'aller fort et ça l'inquiétait un peu. Les vacances d'été ? Le regard vert émeraude de la rouquine se fonça et elle eu une moue d'inquiétude. Elle savait, du peu que Severus lui en avait parlé, que son père était un homme affreux, violent, qui lui faisait du mal à la moindre occasion. Elle aurait tellement voulu le protéger de ça mais elle même, du haut de ses treize ans, ne pouvait pas faire grand chose. Sans compter qu'elle allait devoir aussi affronter Pétunia qui depuis l'annonce du fait que Lily soit une sorcière, la détestait cordialement et la rabaissait dès qu'elle le pouvait. La gamine soupira et balança ses pieds dans le vide. - Ouais je sais. Elle sourit à Severus, retrouvant son optimisme habituel. Mais c'est pas grave ! On se verra tous les jours et on ira au parc ! On s'amusera bien tu verras ! Et on fera nos devoirs ensemble ! Elle essayait de lui remonter le moral comme elle le pouvait.

C'est alors que Severus lui sorti un bocal avec un gros scarabée à l'intérieur. - Il change de couleur ? s'étonna la fillette. Son meilleur ami secoua le bocal et la petite bête changea de couleur deux fois. C'est toi qui a lancé ce sort ? s'enquit-elle surprise. Lily fronça les sourcils. Elle était mitigée. C'était à la fois très impressionnant et pourtant c'était aussi très barbare. Cadeau ? Il lui faisait cadeau, d'un scarabée ensorcelé ? Lily prit le bocal et regarda la petite bête avant de l'ouvrir. Elle prit le scarabée sur son doigt puis elle se baissa pour le laisser partir. C'est très barbare ça Sev'. Tu prends vraiment de mauvaises manières avec eux, lança t-elle en fronçant le nez. Puis elle se tourna vers son meilleur ami. Elle n'aimait vraiment pas les fréquentations du jeune homme. Tout ce petit groupe avec Rosier, Mulciber et tout ça. Elle ne supportait pas ces garçons. Encore moins que Potter et Black. Ils étaient affreux. Mais elle ne voulait pas se disputer avec son meilleur ami alors qu'elle venait juste de le retrouver alors elle ne fit aucun autre commentaire et se tourna vers lui en souriant. On se balade ? proposa t-elle enjouée. Elle le poussa à se lever et ils marchèrent au bord du lac. Tu sais faire des ricochets ? demanda t-elle en se baissant pour attraper un galet plat.

Severus se rengorgea de fierté face à la surprise manifeste de son amie. Lily était impressionnée, cela se sentait. En même temps, on parlait tout de même d'un sortilège de niveau Cinquième Année, réalisé sur un être vivant, par un élève de Première Année. Alors certes, ça n'était sans doute pas le sortilège le plus cool du manuel, mais cela restait une belle performance. Même pour lui. C'est alors que la Gryffondor fit tourner le couvercle du bocal, et relâcha le scarabée sans autre forme de procès. Severus, un peu contrarié, observa silencieusement l'insecte violet reprendre ses esprits, et tâter du bout de la pince un brin d'herbe, comme s'il ne réalisait pas tout à fait que la captivité, c'était terminé. Le Serpentard résista à l'envie furieuse qu'il avait, soudainement, d'écraser ce maudit scarabée du bout de sa chaussure : puisque de toute manière, Lily n'aimait pas son cadeau !
— C'est très barbare ça Sev', reprit Lily avec une évidente réprobation, comme si elle lisait dans ses pensées. Tu prends vraiment de mauvaises manières avec eux, ajouta-t-elle en fronçant du nez. Severus sentit qu'elle se tournait vers lui et le fixait, mais il resta plongé dans sa morne bouderie, tandis que le scarabée en profitait pour disparaître à présent entre les hautes herbes du parc. Il regrettait à présent d'avoir fait ce présent à son amie, qui le trouvait barbare. Il aurait dû l'offrir à Barty Croupton, lui, il le trouvait drôle, ce scarabée. Il avait même semblé un peu vexé quand Severus lui avait confié qu'il comptait l'offrir à Lily... Qui n'en voulait même pas. Quel gâchis !
— C'est qu'un scarabée, pas de quoi en faire un chaudron, marmonna-t-il avant de se lever brusquement de son banc, je veux bien me promener.
A dire vrai, il lui valait mieux s'éloigner rapidement de l'insecte, sinon il risquait vraiment de finir par le réduire en bouillie, et là, Lily risquait de vraiment s'énerver contre lui. Et même s'il était un peu fâché contre elle, Severus ne voulait pas s'attirer ainsi les foudres de son amie. Pas pour tous les Gallions du monde. C'est la raison pour laquelle il n'avait pas relevé la deuxième partie de la réprimande de Lily, relative à n'en pas douter à ses fréquentations, comme elle disait. Elle ne voulait pas parler d'eux comme de ses "amis". Ce qu'ils étaient, pourtant. La plupart du temps, en tous cas.
— Des ricochets ? répéta-t-il, sincèrement surpris, avant de réfléchir un moment, oui, sans doute, si tu combines le sortilège Waddiwasi avec un sortilège d'imperméabilité, réfléchissait-il tout haut en sondant du regard la surface du lac, comme si la solution allait jaillir du fond de l'eau. Le souci majeur de son raisonnement, à cet instant précis, c'était que s'il imperméabilisait son caillou, alors celui-ci ne coulerait pas, et se contenterait de flotter au-dessus de l'eau ad vitam aeternam. Ou du moins, jusqu'à ce que quelqu'un le désensorcelle. Ce qui, en soit, lui paraissait assez cool, à la réflexion.

Lily savait que le fait qu'elle relâche le scarabée ne plairait pas à Severus et à vrai dire elle même avait hésité. Elle était impressionnée par les capacités magiques de Sev' et aurait bien voulu garder son cadeau pour l'admirer encore et encore mais en même temps, il s'agissait d'une petite bête qui n'avait rien demandé à personne et qu'elle n'avait pas le droit de garder prisonnière. Et puis elle n'aimait vraiment pas l'influence que les compagnons de Severus avait sur lui. Elle était sûre que sans Mulciber, Avery et autre, il n'aurait jamais pensé à torturer une petite bête comme ça. Elle avait un peu de mal à le reconnaître quand ils étaient à l'école. Elle préférait nettement quand ils étaient en vacances. Ce n'était peut-être pas la joie avec Tobias Rogue mais au moins, Sev et elle étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. Ne voulant pas se disputer avec son meilleur ami, Lily lui proposa une balade et Severus accepta. Ils se levèrent donc et se baladèrent près du parc.

Se souvenant d'un jeu qu'elle faisait avec sa mère et sa grande soeur quand elle était plus petite, Lily demanda à Severus si il savait faire des ricochets. - Des ricochets ? Oui, sans doute, si tu combines le sortilège Waddiwasi avec un sortilège d'imperméabilité, répondit Severus l'air songeur. Lily éclata de rire. C'était un son doux et mélodieux qui collait parfaitement bien avec son apparence. Elle regarda son meilleur ami, ses yeux d'émeraude pétillant d'amusement. - Tu te prends trop la tête Sev' ! Regarde. Elle se baissa attrapa trois galets plats puis se rapprocha du lac. Elle lança un sourire rayonnant à son ami puis lança son premier galets qui ricocha trois fois sur la surface plane du lac avant de couler. Elle en lança un deuxième qui fit cinq ricochets cette fois avant de couler. Fière d'elle, la rouquine se redressa et tendit le dernier galet à son meilleur ami. Essaye ! Tu vas voir. C'est maman qui m'a apprit à faire des ricochets. Après, on s'amusait à faire des concours avec Pétunia. Elle eu un sourire un peu triste puis haussa les épaules et sourit de nouveaurayonnante. Essaye tu vas voir c'est drôle ! encouragea t-elle Severus qui semblait sceptique. C'était dans ces moments là que les origines moldues de Lily ressortaient vraiment et creusaient une distance. Mais elle s'en fichait. Severus était son meilleur ami et elle ferait totu pour le garder. 

Severus tressaillit légèrement lorsque le rire de Lily s'éleva dans les airs, aussitôt qu'il émit son hypothèse. Qu'y avait-il de si drôle, il n'en avait pas la moindre idée — décidément, il était complètement à côté du chaudron, aujourd'hui. Mais du moment que son amie trouvait cela amusant, finalement cela lui était égal. Il préférait encore qu'elle se moque de lui, plutôt qu'elle ne continue à lui faire des reproches. Il haussa des épaules lorsqu'elle lui affirma qu'il se prenait trop la tête, et l'observa tandis qu'elle se penchait pour attraper quelques vulgaires cailloux. Si cela ne l'intéressait pas le moins du monde, Severus prêta toutefois attention à la sorte de galets que Lily choisissait avec une rapidité d'expert : des pierres plates, lisses, de poids intermédiaire. C'était un savoir inutile, mais un savoir malgré tout. Et puis si ça intéressait Lily... Severus resta quelques pas derrière son amie, à la fixer tandis que cette dernière lançait ses cailloux avec une certaine dextérité. Mais sa perplexité ne cessait de grandir.
— Et pourquoi tu fais ça, au fait ? s'enquit-il d'une voix si confuse qu'elle en devenait comique, je veux dire, cela revient à lancer des cailloux dans le lac, si j'ai bien compris. Et prendre le risque de faire du mal au Kraken, ajouta-t-il pour enfoncer le clou en repensant au scarabée de tout à l'heure. Il était peut-être un barbare, mais il n'avait pas essayé de le lapider, ce scarabée !
Il secoua la tête et secoua la main pour repousser le galet que Lily lui tendait. Peut-être y avait-il des Serpentard dans le parc, il ne tenait pas être vu en train de jouer à des jeux de moldu. Un sourire légèrement dégoûté s'installa sur ses lèvres quand Lily fit finalement allusion à Pétunia, qui manifestement aimait lancer des cailloux dans l'eau. Comme c'était étonnant !
— Mais tu es à Poudlard maintenant, Lily. C'est fini, tout ça, affirma-t-il en faisant un large geste de la main qui englobait le lac, la plage, le galet qui reposait toujours dans la main de son amie. Il se retint d'ajouter autre chose, car il ne voulait pas peiner son amie. Mais il espérait qu'elle saisissait à présent qu'il ne comptait pas le moins du monde essayer de trouver un intérêt à jouer aux mêmes jeux que cette arriérée de Pétunia Evans !