Cela faisait maintenant vingt-sept minutes précisément que Rodolphus Lestrange fixait le fond de son verre. Vide. Le whisky qu'il avait contenu se trouvait maintenant au fond de son estomac. Il avait pensé que l'alcool aurait détourné son esprit de sa préoccupation première ; Bellatrix. Mais non, sa jeune épouse occupait toujours ses pensées embrumées. Il lui fallait quelque chose de plus fort. De l'action. Une montée d'adrénaline, oui. Il lui fallait bien ça pour oublier que sa charmante femme perdait peu à peu les pédales. Le jeune Lestrange ferma les yeux. L'image de son verre semblait comme incrustée sur ses paupières. Petit à petit elle s'effaça pour laisser place à une mare rouge sang. Rodolphus respira profondément et d'un geste rapide de la main il balaya son verre. Ce dernier s'écrasa sur le sol, éparpillant des morceaux un peu partout sur les pieds du visiteur qui doucement s'était approché de la table du jeune Lestrange...

En ce début de soirée William avait l'esprit ailleurs, sa cousine était rentrée chez elle maintenant depuis quelques jours et pourtant il pensait à elle. Depuis le jour où il s'était rencontré chez son oncle, les deux jeunes s'étaient bien rapprochés malgré la différence de pays. Ainsi, il avait laissé sa mère en compagnie de sa sœur alors qu'elles faisaient les magasins pour la rentrée à Poudlard, Allison était vraiment en joie, c'était pour elle sa deuxième année qui approchait à moins d'un mois.

Will, lui, se balada sur le chemin de traverse à rêvasser et fini par entré dans le Chaudron Baveur seul, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Il commanda une bièraubeurre sans se préoccuper des autres clients autour de lui et se dirigea vers n'importe quelle table, quand il arriva vers l'une d'elle , il se rendit compte qu'elle était occupé quand l'homme assit à elle tenta de lui mettre son verre vide dans la tête, il voulais apparemment rester seul mais William Alexander Haberfil n'allait pas le prendre aussi facilement et s'était une occasion d'oublier ce qui lui tracassait l'esprit.

« Non mais ! Criât-il, ça va pas la tête, je vous ait fait quoi hein ? Et c'est vous qui allez nettoyer ce bordel maintenant ? » Soudain, le jeune garçon regarda bien le visage de l'homme en silence et une seule pensée le traversa, Je suis mort. Bon, ben quitte à mourir autant bien le faire. « Je vais pas le ramasser pour vous en tout cas. » finit-il en buvant un peu de son verre.

Rodolphus passa une main dans ses cheveux. Un sourire carnassier passa furtivement sur son visage. Le jeune homme releva le menton et posa son regard sur le visiteur. Ses yeux sombres scrutaient le petit impudent, le détaillant des pieds à la tête. Ce garçon était un idiot. Se jeter ainsi dans la gueule du loup...
Son cœur s'accéléra, ses pupilles se dilatèrent et des picotements envahirent ses doigts. Rodolphus oublia un instant sa "bien-aimée". La chasse était ouverte.
"Assis-toi" lança-t-il d'un ton sec.
Il désigna d'un signe de la tête la chaise se trouvant face à lui. Du coin de l'œil, le jeune homme repéra quelques sorciers quitter précipitamment le bar. Jamais le Chaudron Baveur n'avait été aussi silencieux.
"Comment t'appelles-tu, mon garçon ?" Neutre et poli. Faire fuir le gibier avant d'avoir pu s'amuser un peu aurait été dommage...

William était vraiment ravi d'avoir vécu toutes ses belles années, quinze ans et quelque mois. Mais bon il était peut-être pas si méchant que ça pensa t-il. Ne pas se fier aux apparences, bon. Pour cette fois ci, se fier à l'apparence fallait pas trop l'éviter vu le silence de mort qui venait de tomber dans la pièce suivi par quelque fuyards, et bien sûr, ce sourire et ce regard qui l'analysa de bas en haut. L'homme, qui n'avais pas l'air très sympathique pour le coup, n'était s'en doute pas un inconnu aux yeux des gens, sans compter Will qui n'avais pas la moindre idée de qui il était.

Celui-ci s'assit tranquillement dans la chaise qui faisait face et se mit à l'aise en se tortillant un peu sur ses fesses. « Comment t'appelles-tu mon garçon ? » La question qui le faisait un peu réfléchir en vue des circonstances, même avec le ton neutre qu'il avait. S'il répondait et dévoilait son identité prendre la fuite, assez difficile rien qu'à y penser, serait inutile. Ne répond pas, surtout ne le dit, donne un faux nom « William, dit-il simplement. Bon tu l'as donner c'est pas grave, ne penses une seconde que tu auras mon nom de famille. William Alexander Haberfil, dit-il avec courage et fierté en faisait face, mentalement, et croisant les bras. Et toi, quel nom peut effrayer ces sorciers ? » Demanda t-il sans réfléchir tout en ayant un sourire nerveux qui se montra une seconde.