Sujet: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Dim 1 Nov 2015 - 14:31
Les vacances à Poudlard, c'était chouette. Sirius ne rentrait jamais chez lui et il estimait que c'était les meilleurs moments de l'année. Il profitait avec ses amis de tout ce que Poudlard offrait de mieux, sans les cours. Quoi de mieux ? Bon, certes, la plupart des premières années rentraient chez eux et il n'y avait guère que quelques deuxièmes années à embêter, mais c'était moins drôle - ils étaient déjà moins impressionnables. En tout cas, si Sirius se promenait seul en cette fin d'après-midi, c'était parce qu'il s'était lancé dans un cache cache géant avec James, Remus et Peter. Peter comptait et devait chercher ses amis dispatchés entre les sous-sols et le deuxième étage. Sirius avait pour projet de se cacher dans l'armoire d'une des salles de classe vides mais, entre celles qui étaient fermées à clé et celles dont l'armoire n'avait plus guère de porte, les possibilités étaient restreintes. De plus, Patmol savait pertinemment que Peter avait commencé à les chercher et il redoutait de tomber nez-à-nez avec lui. Au pire, il pouvait toujours se cacher dans une armure...
D'ailleurs, il allait peut-être être obligé d'en venir à cette possibilité, car voilà qu'il parvenait à la dernière salle de classe du couloir... Coup de chance ! Posant la main sur la poignée, le garçon s'aperçut qu'elle était ouverte. Ahaha ! Il ne perdit pas une seconde et s'engouffra dans la pièce, claquant presque la porte contre le chambranle et... Il y avait certes une armoire - avec des portes - mais il avait aussi Marlene. Recroquevillée sur elle même, assise sur un table branlante, la Gryffondor semblait pleurer. En entendant Sirius entrer, elle s'était ressaisi, mais Sirius aurait mis sa main à couper : évidemment qu'elle pleurait. Les marques rouges qui entouraient ses yeux ne trompaient pas.
▬ Bah, fit Sirius sans une once de délicatesse, pourquoi tu chiales ?
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Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Lun 2 Nov 2015 - 12:51
Marlène & Sirius xxx« Ah, tu ne pleures pas ? »C'était comme si les choses devenaient de pire en pire. Auparavant, la blonde rentrait chez elle pour les vacances, mais depuis la moitié de sa seconde année, elle s'était rendu compte de ce que sa famille était réellement, et elle les évitait à présent le plus possible. Surtout depuis cet été. Si les vacances avec Falkonera avaient été un très bon échappatoire, elle n'avait eut d'autre choix que de finir pas retourner chez ses parents une semaine avant de retourner à Poudlard pour faire ses valises, les courses pour le cours etc. Et cette semaine avait été la pire de toutes. Ils avaient passé leur temps à lui répéter que les fréquentations qu'elle avait n'étaient pas du tout acceptables, qu'il fallait qu'elle se ressaisisse, que le fait qu'elle ait été répartie à Gryffondor était déjà une honte, et qu'elle ne devait pas en rajouter. Et si la jeune fille prétendait n'en avoir rien à faire, et n'en parlait jamais, cela ne voulait pourtant pas dire que ça ne l'affectait pas, et que ce n'était pas difficile pour elle.
Ce jour-là, elle avait commencée sa journée comme d'habitude, mais au petit déjeuner, elle avait reçu un courrier de ses parents. Redoutant le contenu de la lettre, elle avait décidé de repousser l'ouverture à lorsqu'elle serait moins entourée. Plus tard dans la journée, elle s'était donc réfugiée dans une salle de classe vide et s'était mise à lire, et elle réalisa bien vite qu'elle avait eu raison de se planquer, parce que dans cette lettre, ses parents parlaient de mariage. Ils lui disait qu'elle était à présent assez grande pour prévoir son futur, et qu'il y avait plusieurs fils de sang-purs qui seraient parfaitement convenables pour elle, et qu'ils allaient dans les prochaines jours en rencontrer plusieurs pour choisir l'heureux élu.
La blonde avait alors éclaté. Elle avait tout juste 13 ans, pendant l'été elle avait eu son premier petit ami, et à la rentrée elle avait eu son cœur brisé pour la première fois. Elle s'en était tout juste remis, elle ne voulait pas être fiancée, elle refusait de se plier aux exigences de ses parents ! Et puis de toute façon, tant qu'elle n'était pas majeure, ils ne pouvaient pas la marier ! La rage avait prit le dessus, et voilà qu'elle pleurait, recroquevillée sur la table, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir faire.
Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Sam 7 Nov 2015 - 16:09
Marlène avait sursauté à l'arrivée de Sirius, lui dévoilant un visage rougi par les larmes. Sirius connaissait Marlène depuis longtemps, depuis tout jeune, en fait. Elle aussi avait été répartie à Gryffondor alors que sa famille lui avait gardé une place au chaud chez les Verts. Ils s'étaient retrouvés tous les deux au cœur du scandale qu'ils avaient eux-mêmes créé et, au lieu de s'épauler, ils étaient entrés en rivalité. Bon, c'était surtout Sirius qui avaient cherché des poux à Marlène, car il estimait qu'elle lui avait volé la vedette. C'était pour taquiner, mais Sirius n'avait pas la langue dans sa poche et les mots pouvaient parfois être durs. C'était d'autant plus drôle que Marlene était toujours courroucée, et répondait de façon tout aussi cinglante.
Jamais Sirius ne l'avait vue pleurer.
Marlène avait un caractère fort, une grande gueule, une répartie acérée ; elle faisait du quidditch, racontait beaucoup de blagues et était loin d'être une nunuche. En fait - mais jamais Sirius ne l'aurait avoué - elle était cool. C'est pour ça qu'il se moquait d'elle.
▬ Je chiale pas, réagit-elle avec sa délicatesse habituelle, laisse-moi tranquille, de toute façon tu comprendrais pas.
Black n'était pas du genre à respecter le chagrin de quelqu'un - à vrai dire, il ne respectait pas grand chose. Il n'allait sûrement pas obéir à Marlène sans protester. Il voulait savoir pourquoi elle pleurait. ▬ Je suis trop beau, c'est ça ? Ça t'émeut de me voir, fanfaronna le troisième année.
Et, s'éloignant de la porte qu'il avait pris soin de refermer, il s'approcha de la Gryffondor, qui le foudroyait du regard. Sirius l'ignora superbement et fit le tour de la salle. L'armoire n'était pas verrouillée et il pourrait s'y cacher en s'asseyant sur les vieux manuels qui tapissaient le fond du meuble. Enfin, il revint vers la jeune fille.
▬ C'est à toi, ça ? demanda-t-il en s'emparant d'un morceau de parchemin qui ressemblait à une lettre.
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Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Mar 10 Nov 2015 - 18:37
Marlène & Sirius xxx« Ah, tu ne pleures pas ? »Marlène n'avait jamais souhaité voler la vedette à qui que ce soit. Pour dire vrai, elle aurait même aimé faire profil bas, ne pas attirer l'attention. Lorsqu'elle était arrivée à Poudlard, elle était encore comme ça. Malheureusement pour elle, la vie en avait décidé ainsi, elle avait – avec Sirius – été jetée sous la lumière des projeteurs. Elle n'avait pourtant rien demandé. Mais après tout, elle ne le regrettait pas, car cela l'avait rendue plus forte, et elle avait apprit que ce que ses parents disaient n'était pas toujours juste. Et depuis ce jour, elle n'avait fait que découvrir que ce que ses parents disaient était majoritairement mauvais. Elle aurait aimé ne jamais avoir à en arriver à cette conclusion, mais plus elle grandissait, plus elle s'éloignait de sa famille. Elle était la brebis noire du troupeau, car elle ne trouvait pas que les sang-purs étaient supérieurs aux autres, car elle ne pensait pas que Serpentard était la bonne maison pour elle, car elle n'avait pas envie d'être fiancée et d'avoir sa vie prévue d'avance à même pas 14 ans. Et pourtant, pour sa famille, tout cela était parfaitement normal.
Et aujourd'hui, la forte, toujours souriante et grande gueule de Marlène s'était effondrée suite à ce courrier tant redouté. L'an passé encore elle n'aurait pas pensé que ses parents étaient capable d'une telle chose. Elle n'avait aucune idée de comment, depuis son enfance, elle n'avait jamais remarqué la réelle nature de ses parents, de sa famille, du monde qui l'entourait. C'était sûrement parce qu'avant Poudlard, elle n'avait jamais rien connu d'autre.
Être dans cet état devant Sirius l'énervait. Parce qu'elle ne voulait pas avoir l'air faible, de façon générale, mais surtout encore moins devant lui. Parce que Sirius, il était un peu comme elle, lui non plus c'était pas trop la joie avec sa famille, pour un peu les même raisons qu'elle. Et Sirius, lui, il était toujours fort, et toujours souriant. Et au fond d'elle, même si elle ne se l'admettrait pas, elle voulait avoir l'air forte et cool devant lui.
– Je suis trop beau, c'est ça ? Ça t'émeut de me voir. La blonde renifla et laissa échapper un rire sarcastique. – Dans tes rêves, Black. Siffla-t-elle en le suivant du regard alors qu'il traversait la pièce, visiblement à la recherche de quelque chose. Il revint vers elle et ramassa alors la lettre qu'elle n'avait pas réalisé qu'elle avait laissé tomber. – C'est à toi, ça ? La blonde acquiesça. Il ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire de toute façon, alors autant lui donner ce qu'il voulait. Peut-être qu'il ne ferait que se moquer encore plus, mais aujourd'hui la poursuiveuse n'avait pas la force de lutter. – C'est mes parents. Finit-elle donc par dire en prenant une longue inspiration. – Tu vois, mes parents ont décidé que j'étais assez grande pour me fiancer, histoire que j'puisse me marier avec un fils de sang pur à ma sortie de Poudlard. Elle eut un rire à la fois nerveux et de dégoût. – Du coup, c'est comme pour une pièce de théâtre. Ils vont faire passer des auditions, et le meilleur candidat sera mon futur mari. Elle ferma les yeux quelques secondes pour ne pas se remettre à pleurer et soupira, se passant une main dans sa longue chevelure blonde. – J'sais pas quoi faire. J'ai pas envie de me marier, surtout pas avec un inconnu dont j'serai même pas amoureuse. J'peux plus faire ce qu'on me dit de faire sans broncher.
Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Lun 30 Nov 2015 - 19:57
Marlène ne tarda pas à rabrouer Sirius qui pavanait devant elle. Même pas en rêve... ▬ J'aurais pourtant juré, fit Black avec un sourire éclatant.
Ils grandissaient. Depuis la rentrée, Sirius pensait de plus en plus aux filles. Il y avait celles qui ne l'intéressaient pas outre mesure et qu'il ignorait superbement ou s'en moquait. Et il y avait celles qui ne le laissaient pas indifférent... Sirius les courtisait ou les embêtait. Aux filles de deviner si Black les provoquait parce qu'elles lui plaisaient ou, au contraire, parce qu'il les estimait indignes de lui ! Quant à Marlène, et bien... Qui savait dans quelle catégorie elle se trouvait ? En tout cas, Sirius avait commencé à déplier la lettre, dont le parchemin craqua entre ses doigts, lorsque sa camarade de Maison ouvrit la bouche pour cracher le morceau. Cela le surprit. Il s'était attendu à une réaction violente de sa part. Il aurait parié, par exemple, qu'elle lui aurait arraché la lettre des mains. Même pas.
Il ne s'agissait pas du tout d'une lettre de rupture - car telle était l'explication qu'il avait imaginé des larmes de la blonde. ▬ C'est mes parents.
Le Maraudeur allait répliquer que, si l'en était ainsi, ça ne valait pas franchement la peine de pleurer. Les géniteurs Black ne s'étaient jamais montrés affectueux envers leur aîné et avaient adopté une attitude sèche et rude dès que Sirius se trouvait en leur présence. Il y avait longtemps qu'il avait cessé de pleurer pour ses paternels. Marlène, cependant, ne lui laissa guère le temps d'en placer une. Elle déballa tout et parla de... mariage.
▬ Du coup, c'est comme pour une pièce de théâtre. Ils vont faire passer des auditions, et le meilleur candidat sera mon futur mari.
Au fond de lui-même, Sirius songea qu'effectivement, dès la troisième année d'école, les familles Sang-pur consolidaient leur rang social en fiançant leurs rejetons. Narcissa et Bellatrix n'avaient pas eu non plus le choix de leur mari - seule Andromeda n'en avait fait qu'à sa tête en jetant son dévolu sur le fantasque Ted Tonks. Aujourd'hui, c'était au tour de Marlène. ▬ Aaaah, fit Sirius en cherchant à détendre l'atmosphère, s'ils choisissent le meilleur, tu n'as pas de souci à te faire !
Tentative à laquelle Marlène resta insensible. Elle secoua la tête, révélant à Black son impuissance, son refus d'épouser quelqu'un, surtout dont elle ne serait pas amoureuse. ▬ J'peux plus faire ce qu'on me dit de faire sans broncher.
A ces mots, le troisième année ne répondit pas de suite. Il s'assit sur une des tables, non loin de la Gryffondor et prit la position du lotus. ▬ Rien ne t'y oblige, tu sais ? commença-t-il avec un air sérieux. Je veux dire, rien ne t'oblige à faire ce que tes parents te demandent de faire. Tu les envoies balader et basta ! Rien de plus simple pour lui. Les colères de Walburga Black ne l'atteignaient plus comme avant, lorsqu'elles le terrifiaient. Maintenant, les cris lui agressaient les oreilles. Voilà tout.
▬ N'en parle à personne s'il te plaît, supplia Marlene en s'essuyant les yeux. J'ai pas besoin que les gens sache. J'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi, et j'ai pas besoin qu'on se révolte à ma place. J'ai finit de faire ce que mes parents me disent de faire.
Une lueur facétieuse apparut sur les traits de Black. Il fouilla dans sa poche et trouva les deux sucettes au chocolat qu'il avait chipées à Owen. Il en tendit une à Marlene. ▬ N'en parler à personne, minauda-t-il en déchirant le papier protecteur. Pourquoi ferai-je ça ?
Et, hop, presque insensible au malheur de la Gryffondor, il enfourna goulûment la confiserie.
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Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Lun 15 Fév 2016 - 15:19
Marlène & Sirius xxx« Ah, tu ne pleures pas ? »Marlène aussi pensait de plus en plus aux garçons depuis quelques temps, et avait un peu la même attitude que Black – elle les courtisait ou les embêtait. Et c'était bien pour cette raison que cette lettre la mettait d'autant plus hors d'elle. Parce que maintenant qu'elle était finalement en âge de tomber amoureuse pour la première fois, de découvrir de nouvelles choses, on voulait la forcer d'ores et déjà à se réserver pour une personne qu'elle ne connaissait même pas, et avec qui elle ne s'entendrait même pas forcément.
Marlène n'agissait pas comme elle-même aujourd'hui. Bien entendu en temps normal elle aurait arrachée la lettre des mains de Sirius, lui aurait hurlé à la figure que ce n'était pas ses affaires, l'aurait envoyer bouler jusqu'à ce qu'il ne parte de la pièce et la laisse seule. Mais aujourd'hui, elle n'en avait pas envie. Et même si cela lui faisait du mal de l'admettre, elle savait que si une personne dans cette école pouvait la comprendre un minimum, c'était bien Sirius.Il n'était pas nouveau que lui non plus n'était pas en accord avec sa famille, que lui aussi avait déçu tout le monde en était répartit à Gryffondor, et que lui non plus ne partageait pas les valeurs de sang-pur qu'on avait pourtant essayer de lui inculquer dès la naissances. En soit, ils étaient plutôt similaires, eux deux, et elle aujourd'hui plus qu'un autre jour, la blonde sentait que c'était le seul qui pourrait plus ou moins la comprendre.
– Je me fiche qu'ils choisissent le meilleur. Protesta la blonde dans un éclat de voix, les sourcils froncés et les yeux noirs de colère. – C'est pas à eux de choisir ce que sera le reste de ma vie ! C'est plus facile pour toi, t'es un garçon, t'as ton mot à dire. On demande toujours son avis au garçon, comme si ils avaient plus de droit que nous. C'est injuste. On a tout autant le droit d'être heureuse, mais visiblement vu qu'on est pas nées avec une partie supplémentaire entre les jambes, on soit s'asseoir et se taire. Et bien moi, je ne suis pas d'accord avec ça. J'suis pas inférieur à qui que ce soir parce que je suis une fille. Féministe sans même connaître le sens du mot, Marlène refusait de se laisser marcher sur les pieds. Sans vraiment le savoir, c'était là le début d'une longue bataille, la bataille contre sa famille, et contre les pro sang-purs.
Finalement, la blonde sécha ses larmes pour de bon, et tourna la tête vers le brun. Il avait raison. Elle n'avait pas à les écouter, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Elle n'avait que 13 ans pour le moment, alors elle devait faire profil bas jusqu'à ce qu'elle ait finit ses études, mais de toute façon, tant qu'elle allait à Poudlard, ses parents n'avaient aucun pouvoir sur elle. Tant qu'elle n'était pas majeure, ils ne pouvaient pas la mettre à la rue, ni l'abandonner. Elle ne risquait rien en brisant les règles si ce n'est d'autres regards de travers de la part des Serpentards et des autres sang-purs. Mais ça, elle s'en fichait pas mal, elle en avait depuis sa répartition à Gryffondor. Elle prit une longue inspiration. – Tu as raison. Je ne laisserai personne me dire quoi faire. J'suis pas faible à ce point. Je ne serai pas leur marionnette.
Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Sam 20 Fév 2016 - 16:19
Sirius avait beau faire le gamin, Marlène ne décolérait pas. Au contraire, même, on aurait dit qu'il avait ouvert les vannes et que, à présent, l'humeur noire de la Gryffondor s'écoulait en torrent. En soit, songeait Sirius, ce n'était pas plus mal. Et ça lui faisait des potins ! Mais sans rire, et sans se l'avouer non plus, le troisième année était touché par les paroles de Marlène. Certes, ses parents ne l'avaient pas fiancé à une demoiselle de haut rang, et Walburga avait arrêté de lui envoyer des beuglantes, voyant qu'elles étaient sans effet sur l'adolescent. Aussi Sirius menait-il une vie sans trop de souci : il avait de sacrés amis avec lesquels il partageait un lourd secret, et avec lesquels il faisait plus de bêtises que Rusard ne pouvait leur mettre de retenue. Mais s'il était touché par ce que disait Marlène, c'est parce qu'il comprenait son indignation et savait que, si un jour on lui présentait une dulcinée, il adopterait une attitude de refus.
▬ Ce n'est pas le fait que tu sois une fille, Marlène, répondit Sirius après avoir lapé un côté de la sucette en chocolat, c'est le fait que c'est la tradition, là d'où nous venons.
Traditions d'autant plus débiles qu'elles permettaient à deux cousins de fonder une famille. Sirius savait qu'il était un consanguin mais était ravi que les tares ne se trouvassent que chez Regulus. Le Maraudeur était quand même étonné du temps qu'avait mis McKinnon pour se rebeller. Lui avait déjà remis en question les valeurs de sa famille avant même son entrée à Poudlard...
Et lorsqu'elle voulut répondre à Sirius qui lui demandait pourquoi il tairait ce qu'elle venait de lui révéler, elle ôta brusquement la confiserie de sa bouche, produisant un petit bruit qui claqua dans l'air : ▬ On n'est pas nés au bon endroit, avec les bonnes personnes. Tu m'as juste surprise au mauvais moment, c'est tout. Mais je sais que malgré tes airs de je m'en foutiste, tu comprends ce que je ressens.
Souriante, elle lui tendit la main - allaient-ils tous deux conclure un pacte ? Elle parla d'alliance. Il fut surpris par sa franchise et sa clairvoyance. Avait-il trop parlé au point de s'ouvrir à elle, lui aussi ? ▬ Au moins on aura quelqu'un avec qui s'énerver, concluait-elle doucement.
Il ne tendit pas sa main. La conversation avait pris une tournure qui ne lui plaisait pas. Pourquoi aurait-il besoin de parler ? Pourquoi aurait-il besoin de parler à Marlène ? James et Peter étaient toujours là pour le soutenir et Remus en savait long sur le rejet... De plus, il estimait n'avoir pas de problème, du moins d'en avoir terminé avec ses casseroles. Il savait quelle serait sa conduite envers ses parents jusqu'à la fin de sa vie, qu'il s'opposerait à eux à chaque fois que cela serait nécessaire. Sirius avait, pour son âge, une conscience aiguë de ce que pouvait être la liberté individuelle. Il comptait profiter de la sienne à fond. Alors, se confier à Marlène... Orgueil, quand tu nous tiens ! Mais la main qu'elle lui tendait lui faisait de l’œil. Il se rappela ce que lui-même avait dit à Remus tandis que celui-ci répugnait à leur révéler sa lycanthropie : à plusieurs, on se sert les coudes. Or, qui d'autre que Marlène pouvait comprendre la douleur que causait une rupture avec sa famille, le sentiment de n'avoir pas de racines, ou bien d'en avoir des pourries ? Il connaissait suffisamment Marlène pour savoir qu'elle honorerait sa part de contrat et qu'elle n'irait pas répéter ce qu'il lui dirait. Alors, pourquoi pas ?
▬ Attends, fit Sirius en voyant qu'elle commençait un geste de retrait, c'est d'accord.
Il attrapa sa main et la lui serra. Puis il reprit son air désinvolte et lécha le chocolat de plus belle. ▬ Mais je te préviens, McKinnon, il est hors de question que je fasse le bureau des pleurs, hein ?
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Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Dim 15 Mai 2016 - 12:21
Marlène & Sirius xxx« Ah, tu ne pleures pas ? »La plupart du temps, la jeune fille était joyeuse, toujours optimiste, et une bonne vivante. Mais aujourd'hui, toute sa vivacité s'en était allée, elle n'arrivait plus à voir le monde d'un bon œil. La réalité qu'elle avait passé tant de temps à dissimuler s'était finalement extirpée de la poussière et lui revenait en pleine figure, et cela l'indignait. Mais en soit elle savait que Sirius avait raison. Ce n'était pas tant le fait qu'elle était une fille qui dégradait sa condition – même si elle restait persuadée que cela ne jouait pas en sa faveur – mais bien les traditions arriérées de leurs familles respectives. Les choses se passaient ainsi dans ce genre de familles, et malheureusement, ce n'étaient pas deux enfants de treize ans qui pourraient faire changer les choses, peu importe combien ils le voulaient.
Sa proposition avait été spontanée, et lorsqu'elle avait proposé cette sorte d'alliance, elle n'y avait pas réfléchit à deux fois. A nouveau, cela lui jouait des tours, et le silence qui s'était installé dès qu'elle eut proposée son idée la fit y repenser à deux fois. Pourquoi proposer quelque chose à Sirius, cela ne l'intéressait probablement même pas. Lui qui passait son temps à se moquer d'elle et de ses problèmes, alors qu'il était pourtant l'un des seuls à pouvoir la comprendre. Voulait-elle vraiment s'associer à lui ? Le doute lui trouait la tête comme un ver dans une pomme alors qu'elle commençait à reculer la main qu'elle avait tendue avec tant d'assurance.
Cependant, elle n'eut pas l’opportunité de terminer son geste puisque Sirius se remit à parler et lui saisit la main. Il était d'accord. Une petite boule de chaud se forma dans le ventre de la blonde qui était pourtant bien triste ce jour là, et un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. Il serra sa main, l'alliance était à présent scellée. Désormais, en un sens, ils n'étaient plus seuls contre le reste du monde.
Il lâcha sa main et se remit à lécher le chocolat de sa sucette, et elle fit de même avec la sienne, lui jetant un regard exaspéré lorsqu'il lui dit qu'il refusait de faire le bureau des pleurs. – J'suis pas une pleurnicheuse, Black ! Aujourd'hui c’était une exception, ne crois pas que ça arrivera tout l'temps !
Sujet: Re: Ah, tu ne pleures pas ? ▬ Marlene Lun 23 Mai 2016 - 22:34
C'était étrange que de serrer ainsi la main à Marlène - comme si cela allait changer profondément le lien qu'ils avaient entre eux. Sirius, roublard, se jura que rien ne l'empêcherait d'embêter Marlene, pas même cette poignée de mains.
▬ Une exception, répéta le Maraudeur, pensif, comme s'il n'y croyait pas. Ben voyons !
Mais Marlène se redressait, reprenait l'allure altière qu'elle avait tout le temps, celle qui faisait penser à tout le monde qu'elle était dure comme un roc - et que Sirius aimait bien titiller. Car la jeune fille, bien qu'elle rejetât les principes de son aristocrate de famille, arborait un air de princesse, reste de son éducation de fille de la haute. Black adorait froisser son minois quand il l'embêtait.
▬ J'te laisserai pas la satisfaction de revoir une pareille occasion, dit Marlene. J'peux te le promettre. ▬ Oh, rétorqua Sirius, ne te sens pas obligée de promettre quoi que ce soit.
Il croqua le dernier bout de sa confiserie et goba le morceau sans même lui laisser le temps de fondre sur la langue. Miam. ▬ Surtout une promesse que tu ne saurais tenir, conclut-il en lui lançant un clin d’œil.
Maintenant que l'atmosphère était plus détendue, il savait qu'il pouvait de nouveau piquer sa camarade de Maison sans lui faire plus de mal. Les larmes avaient séché. Seuls ses yeux, rougies, trahissaient le chagrin qu'elle avait eu. ▬ En tout cas, j'ai du dossier sur toi. Je me demande comment je vais m'en servir, réfléchit-il.
Il leva le bras et lança le bâton de la sucette dans une corbeille à l'autre bout de la salle. ▬ Oh yeah ! Dix points pour Gryffondor ! Puis il retourna son attention vers la jeune fille : ▬ Tiens, et si tu faisais mon devoir d'Histoire de la Magie ? Rien que cinquante centimètres sur les gouvernements des Gobelins !