Ariena n'avait encore parler à personne de sa rencontre avec Farkas Hitchens. Plusieurs fois, elle avait voulu en parler avec Kingsley, mais elle craint les conséquences que cela impliquerait. Si quelqu'un comprenais son lien avec le loup-garou, sa nature serait immédiatement soupçonné et elle ne pouvait pas permettre cela. Elle aurait trop à perdre !
Il lui arrivait encore de ressentir parfois une brûlure au poignet. Ca la mettait diablement mal à l'aise. Elle ne pouvait bien sur pas ressentir autre chose que du dégout et de la haine pour cet homme et la sensation sur sa peau ne provoquait pourtant pas les même sensation. Comme si une partie d'elle-même profondément enfoui approuvait. C'était cela qui la terrifiait. Qu'une partie d'elle-même, la louve qui se cachait en elle puisse se rallier à ces loup-garou. Elle qui s'était battu jour après jour, pour ne rien ressentir d'animal, voilà que pour la première fois, elle ressentait la louve en elle.

Elle n'avait plus qu'une envie, le retrouver pour l'arrêter et le mettre derrière les barreau d'Azkaban lui et son chef de meute. elle avait essayer de le chercher, mais contrairement à elle, il disposait de l'avantage d'avoir l'habitude de se cacher des humains. Et c'était sans compter le sensation d'être observée sans arrêts, sans savoir si il s'agissait de Hitchens ou d'un de ces sbires ou bien un membre du ministère au courant de sa rencontre avec le loup-garou.

Ce ne fut que quelques jours plus tard, qu'elle trouva enfin des indices sur la piste de Farkas. Elle les suivit les uns après les autres, et ils la menèrent à un terrain vague. Elle s'y engouffra prudement, baguette en main...
La jeune femme se retourna vers les bruits de cailloux sur sa droite. La nuit commencer à tomber et sa visibilité devenait quelque peu réduite la désavantageant par rapport à Hitchens. La baguette pointé vers un ennemi invisible, elle laissait tous ces sens, prendre possession des lieux afin de découvrir la cachette du loup-garou.

La fureur de la jeune femme avait quelque chose d'attirant pour Farkas. Certes, il avait été élevé dans la violence, et c'était le langage qu'il maîtrisait le mieux. Mais il sentait aussi émaner d'elle quelque chose qu'il n'expliquait pas. Ou plutôt, qu'il supposait lié à ce qui les connectait depuis cette nuit, bien des années plus tôt. "Tu ne mérite pas que je discute avec toi !" Il plongea ses yeux dans les siens, un petit sourire aux lèvres. "C'est pour ça que tu ne m'as pas dénoncé ? Pour ne pas avoir à discuter avec moi ?" Elle ne baissa pas sa garde mais lui accorda cinq minutes.

Farkas se détendit et tâta nonchalamment son oeil qui commençait à bleuir. Puis il plongea ses mains dans ses poches. "Tu n'as pas l'habitude de rencontrer quelqu'un comme toi, n'est-ce pas ?" Son sourire s'évanouit. "Je ne comprend pas comment tu fais... Mentir, tous les jours... Tu sais que si ils découvrent ce que tu es, ils te rejetteront, briseront ton bâton, il fit un signe de tête vers sa baguette, tu ne pourras pas rester masquée toute ta vie..." Il fit un pas vers elle. "Comment fais-tu pendant les pleines lunes ? Tu te fais attacher, c'est ça ? Museler ?" Son ton était monté, laissant poindre la colère qu'il ressentait à l'imaginer enchaînée au fond d'une cave. Il s'était encore avancé d'un pas, plus qu'à un mètre l'un de l'autre. "Tu me prend pour un monstre, j'en suis certainement un à leurs yeux. Mais toi, tu n'es que leur esclave... Tu mérites mieux que ça."

La jeune femme ne réagit pas à sa remarque. Elle ne l'avait pas dénoncer car il n'y avait que elle qui pouvait l'arrêter. Pas qu'elle ait plus de compétence qu'un autre, non juste qu'il fallait que ça soit elle ! Elle qui l'arrête et l'envoie à Azkaban pour se venger de ce qu'il leur avait à elle, son frère et à ses parents ! Elle se garda bien toutefois de lui annoncer son plan.
elle lui accorda cinq minutes, mais des ces première paroles elle comprit qu'elle aurait mieux fait de ne pas le fairE.
L'entendre dénigrer tout ce qu'elle s'était construite la mis dans une fureur noire. Pourtant elle savait qui'l n'avait pas totalement tort. Si Maë, Caro et même Kingsley avait accepter sa condition c'est parce qu'il étaient des personnes exceptionellement bonnes, mais tout le monde n'aurait pas le même avis sur elle quand cela viendrait à se savoir.

-"Je ne suis l'esclave de personne ! Et même si c'était le cas, je préfère ça qu'être une meurtrière !" Elle était beaucoup trop tendue pour des paroles qu'elle pensait pourtant du fond du coeur. Pourquoi diable arrivait-il comme ça et démontait tout comme ça ? Et pourquoi alors qu'ils n'étaient qu'à un mètre l'un de l'autre, elle n'avait pas envie de fuir ? "Parce que je dois lui expliquer ma vision et lui montrer qu'il ne m'a pas détruite" se persuada la jeune femme.
-"En réalité c'est toi l'esclave ! Toi qui est contrôlé par la bête, toi qui l'a laisser contrôler toute ta vie. Tu aurais pu choisir ! Mais tu as abandonner et tu as perdue ta liberté. J'ai choisis et je suis libre 29 jours par mois alors que toit, toute ta vie tu la passera dans l'ombre de la créature tapie en nous, te laissant dominer par elle."

Elle savait qu'au yeux de la majorité des loup-garou, se mettre derrière les barreau et attacher les soirs de pleine lune, cela était impensable. Et pourtant elle le faisait pour Aedhan, pour Maëlyn et pour tout les autres qui croyait en elle et qu'il l'aimait. Parce qu'elle les aimaient aussi.

Elle ne reculait pas, alors qu'il continuait à se rapprocher. Esclave plutôt que meurtrière... Il secoua la tête, ne comprenant qu'on puisse avoir un tel point de vue. "En réalité c'est toi l'esclave ! Toi qui est contrôlé par la bête, toi qui l'a laisser contrôler toute ta vie. Tu aurais pu choisir !" Farkas tiqua, commençant à sérieusement perdre le peu de contenance qu'il lui restait. "Choisir ?" cracha-t-il. Ses mots résonnèrent dans sa tête, lui imposant des flash de souvenir, des images d'un garçonnet de 5 ans, terrifié, seul, couvert de sang. Ses traits se crispèrent sous l'effort qu'il déployait pour ne pas se laisser submerger par l'image qui lui troublait la vue. "Comment tu peux appeler ça un choix ?" Il continua à avancer, l'obligeant cette fois-ci à reculer, jusqu'à ce qu'elle se retrouve acculée contre un muret à moitié effondré. "Ce n'est pas qu'une fois par mois que l'on n'a pas le choix, c'est à chaque heure et chaque minute. Et à cause de qui ? De tout ces sorciers qui au pire veulent nous éliminer, au mieux nous apprivoiser. Ceux que tu penses être tes amis, tu sais comme moi qu'il ne peuvent pas te comprendre, il voudront toujours tuer la bête car elle peut les tuer, et pourtant tu leur fait confiance... Ce n'est pas un choix que tu as fait, c'est du suicide."

Son coeur cognant douloureusement dans sa poitrine, si commençait à sentir le sifflement dans ses tympans, annonciateur d'une nouvelle crise. Il dévisageait Ariena, concentrant son énergie sur elle. "Tu dois nous rejoindre." articula-t-il. Il fronça les sourcils, il aurait voulu être plus menaçant dans son ordre mais l'image de lui-même que lui renvoyait la louve n'était pas celle qu'il attendait.

Farkas continuait à se rapprocher dangereusement tandis qu'il répondait à sa diatribe. Ariena commença à reculer à nouveau. On avait l'impression que le terrain gagnait en parole, il le gagnait aussi en "territoire. Parce que c'était un peu ça aussi. Celui qui se laisserait dominer par l'autre perdait. Et pourtant, elle recula jusqu'à se retrouver acculé contre un muret à moitié effondré.
Ariena savait très bien qu'il avait raison sur certain points. Elle n'était pas libre 29 jours par mois. Elle devait au contraire, continuer de cacher sa vraie nature aux autres tout le temps, sans arrêts. Mais elle savait aussi qu'elle préférait sa vie que celle de Farkas sans doute parce qu'elle avait des gens qui ne l'avait considéré comme un monstre. Elle comprit alors ce que pouvait ressentir Farkas. Elle ignorait tout de sa vi si ce n'était qu'il était loup-garou depuis beaucoup plus longtemps qu'elle alors qu'il était à peine plus vieux et qu'il appartenait à la meute de Greyback. Mais combien de fois avait-on du médire sur les sorciers devant lui ?
-"Qu'est-ce que tu connais vraiment des sorciers ?" dit-elle doucement. Elle ne criait plus, et sa voix était poser, sûre. "Ce qu'on t'as raconté, as-tu chercher à vérifier si c'était vraie ? JE suis une sorcière, et cela avant d'être une loup-garou, et je ressemble aux sorciers qu'on t'as décrits ? Je suis sur que non !" Elle ignorait d'ou lui venait cette soudaine envie de faire comprendre son opinion, son histoire à Farkas, mais elle savait que c'était une discussion vitale, pour l'un comme pour l'autre. "J'ai Choisis de leur faire confiance parce qu'il m'ont laissé une chance de le faire ! Jamais, il n'ont tenté de faire quelques choses contre moi ou contre la louve, c'est d'ailleurs moi qui ait décidé pour les chaines pas eux ! Toutes les décisions que j'ai prise jusqu'à présent venait de moi et de moi seule et je les assume entièrement ! Peux-tu en dire autant ?" La jeune femme, même acculé contre un mur, se sentait au fond d'elle sereine. Rien ne changeait pour elle. Quoique puisse dire Hitchens ce soir, rien ne changerait, elle ne s'accrochait plus à une bouées de sauvetage, maintenant c'est une belle goélette qui parcourait l'océan de la vie avec ses nombreux obstacles sans sombrer. Une solide Goélette, accompagner par les meilleurs -amis- marins du monde pour la seconder, elle le capitaine. Bien sur, la présence de Farkas, devant elle qui la bloquait et qui pourrait menacé à tout moment de s'en prendre à elle, la mettait en sacré mauvaise posture. Pire l'homme était fort, elle le savait déjà, elle était inquiète, mais elle ne devait surtout pas le montrer.
-"Mon choix n'était pas le suicide, c'est le choix de la vie ! Toi en revanche tu ne vis plus depuis tout ce temps, tu survis" Sa voix ne tremblait pas mais elle n'était pas franche et claire comme elle aurait du l'être si elle était en pleine possession de ses moyens.

-"Je ne rejoindrais pas Greyback" , dit-elle cette fois beaucoup plus sur d'elle ! J'ai faits mon choix, Hitchens, à toi de faire le tiens : Rejoins la vie, on continue de survivre misérablement finit-elle en quittant le muret dans son dos et en avançant vers le jeune homme. Elle n'avait plus très peur, même si il l'attaquait, elle avait l'avantage d'avoir agit la première.

Le sifflement s'amplifiait dans ces tympans, mais malgré ça, les mots d'Ariena résonnaient dans sa tête, ébranlant de plus en plus ses efforts pour ne pas perdre pied. Tout s'embrouillait et avait de moins en moins de sens dans son esprit. La situation s'inversait, lui qui l'avait attiré ici pour la convaincre de les rejoindre, c'était maintenant elle qui passait à l'offensive en voulant lui imposer son point de vue. Sa voix était si calme... Le contraste avec le bouillonnement intérieur qu'il tentait en vain d'endiguer menaçait encore plus sa capacité à faire face. Il avait l'impression que s'il lâchait prise maintenant, il ne pourrait plus jamais refaire surface, que son esprit serait définitivement brisée. Il paniquait face à ce qu'avait l'air de lui proposer Ariena, qui passa à l'offensive en avançant à son tour.

"Non..." lâcha-t-il dans un souffle saccadé. Ce "non" était peut-être adressé à Ariena, ou à la voix qui s'imposait dans sa tête et qu'il ne pouvait pas combattre... C'est un râle rauque qui lui monta à la gorge et il se jeta en avant, attrapant Ariena à la gorge en la plaquant contre le muret. Ses traits étaient crispés en un masque de bestialité, mais ses yeux reflétaient son désespoir, s'emplissant de larmes brûlantes. Cela n'avait duré qu'un instant, car un battement de cœur plus tard, il avait lâché prise et s'était effondré aux pieds de la jeune femme. Tremblant violemment, la tête prise entre ses mains, il avait perdu pied. Tout n'étaient plus qu'un tourbillon de douleur, d'image de souffrances, de détresse. Il gémissait des paroles incompréhensibles, où l'on distinguait quelques bribes."Vas-t-en... Tue-moi... Pitié... Tue-moi..."

En même temps qu'elle énonçait son point de vue à Hitchens, celui-ci se révélait a nouveau a son esprit et la convainquit qu'elle avait fait le bon choix. Elle avait moins peur, elle reprenait confiance, elle gagnait du terrain. Et au loin dans son esprit elle apercevait presque un ilot sur lequel arrêter sa goélette et prendre pied, s'installer, vivre... Heureuse.
Elle ne savait toujours pas pourquoi elle essayait de convaincre le jeune homme devant elle. Comme si elle recherchait enfin quelqu'un a qui partager son expérience. Et si aider et sauver des loup-garous était la mission qu'elle voulait accomplir. C'était risquer, elle s'y brûlerait surement a fourrure mais au fond d'elle, le calme avec lequel elle avait parlé a Farkas était éloquent, elle devait juste en trouver la vrai signification mais elle avait déjà un bon indice.

Elle avait baissé sa garde. Parce que elle avait un avantage et aussi parce que plus elle avançait plus elle sentait le jeune homme perdre pied. Elle n'aurait pas du ! Encore une erreur monumentale qui lui aurait couté la vie dans un autre situation. Hitchens se jeta sur elle et la colla au mur la main sur sa gorge. Dans l'action, elle se cogna la tête contre le mur et perdit un instant ses esprits. Elle tenta de se débattre mais la poigne du loup-garou était puissante et efficace. Son regard par contre, désespéré, et remplit de larme reflétait tout l'inverse de la sauvagerie qu'il laissait paraitre dans cet instant. Rapidement il la lâcha, il ne s'était passé que quelques secondes mais la jeune femme avait l'impression qu'une éternité était passé, une éternité ancré dans se regard implorant de l'aide.

Hitchens s'éffondra sur le sol en gemissant. Elle, elle resta collé au mur, encore choqué et meurtri par sa violente rencontre avec le mur et la gorge brulante. Tandis qu'elle reprenait ses esprits, elle entendis quelques brides des propos sans queue ni tête de Hitchens. Ce qu'elle entendit lui fit se dresser ses cheveux sur sa nuque.

"Vas-t-en... Tue-moi... Pitié... Tue-moi..."
Ariena avait déja entendu ses mots la, pour les avoir prononcés, elle-même à son propre frère le lendemain de la mort de ses parents dont elle était coupable. Elle les avaient répétés quasiment chaque lendemain de pleine lune pendant plusieurs mois. Mais elle avait réussit à se reconstruire, grâce à son frère qui avait tenu bon, grâce à son oncle et a sa tante qui était venu à la rescousse des deux orphelins, grâce à Maëlyn aussi !
Aujourd'hui elle comprenait combien à cette époque elle était désespérée, combien aujourd'hui, elle était heureuse et combien Farkas Hitchens devait être au plus mal depuis plusieurs années.
Dire qu'elle était venu bille en tête avec avec suffisamment de haine et de rage pour vouloir le tuer. Et la il lui demandait d'agir comme elle l'avait toujours menacé. C'était un bien beau retour de bâton pour la jeune femme.

elle s'abaissa légèrement pour se mettre à la hauteur du jeune homme, légèrement plus haute que lui pour le dominer et que ses paroles ait l'impact qu'elles devaient avoir.

-"Oh non ! Non ça serait trop facile ! Je t'ai laissé un choix, et la mort n'en faisait partie !" dit-elle calmement, sereinement. "Si tu décides de vivre, alors j'accepterai de te revoir, cela ne voudra pas dire que tu seras pardonné, mais j'accepterai de t'aider à changer et a assumer une nouvelle vie de liberté, une vie ou tu ne vivras qu'un jour par mois en dépendant de la bête en toi, le reste du temps tu seras vraiment libre, normal..." Elle ignorait pourquoi elle lui proposait cela, mais elle avait envie au plus profond de son être qu'il accepte le premier choix. "Si jamais au contraire, tu décide de te contenter de survivre misérablement, alors n'essaye même pas de me revoir, tu finirais tes jours à Azkaban !"

Elle resta un instant accroupie la devant lui, en silence. Ariena était faites ainsi, elle ne pouvais abandonner même le pire des meurtriers a son sort alors qu'il était blessé ou en tout cas mal en point. Ca lui vaudrait sans doute quelques ennuis dans son futur métier, mais ses valeurs lui dictait qu'il valait assumer quelques explications avec son chef que d'avoir possiblement la mort de quelqu'un sur la conscience.
Quand elle sentit qu'il avait repris ses esprits, elle se releva prestement et commença à partir...Elle ne comprenait rien de ce qui se passait au fond d'elle mais sur que si elle restait, si il la retenait à nouveau alors elle n'était plus sur de rien. Elle aurait sans doute du partir après sa tirade...

Tous les sens du loup garou étaient troublés. Il se tenait la tête entre les mains, gémissant, les traits crispés par la douleur. Des images toutes plus atroces les unes que les autres défilaient dans son esprit. Des souvenirs, des traumatismes, toutes les fêlures qui rendaient son esprit si fragile, si instable. La voix calme d'Ariena le tira brutalement de son auto-apitoiement, même si son regard restait fixé au sol, et que sa respiration saccadé lui arrachait encore un râle de la poitrine. Mais le sifflement dans ses oreilles s’atténuait... Elle lui proposait une alternative. "J'accepterai de t'aider à changer et a assumer une nouvelle vie de liberté" Il en aurait rit s'il en avait été capable. C'était impossible. La naïveté d'Ariena lui faisait presque mal. Il vivait la vie qu'il devait vivre, rien ne pouvait changer. Rien ne devait changer. Il secoua la tête, des perles de sueur froide lui coulant dans le dos. "Tu ne peux pas..." sa voix rauque se brisa.

"Si jamais au contraire, tu décide de te contenter de survivre misérablement, alors n'essaye même pas de me revoir, tu finirais tes jours à Azkaban !" Il mourrait avant d'être enfermé, il le savait. Jamais il ne pourrait supporter d'être enfermé. Jamais il ne survivrait aux Détraqueurs. Cette pensée le soulagerait presque si son instinct de survie n'était pas si fort. Le choix qu'elle lui offrait était absurde, il continua à secouer la tête, tout en cherchant son souffle, entre deux inspirations sifflantes. Il ne savait pas si la présence d'Ariena accroupie devant lui lui faisait du bien ou encore plus de mal. En tous cas, même si ses tremblements ne se calmait pas, son esprit se désembruma peu à peu, pour se focaliser sur l'odeur de la louve qui lui parvenait, entêtant, fascinant. Il percevait la chaleur de sa présence, il aurait pu la toucher en tendant la main, mais l'image de la marque qu'il avait laissé sur son cou lui faisait l'effet d'une claque. Recroquevillé sur lui-même, il ne fit pas un geste vers elle.

Finalement, elle commença à se redresser pour s'éloigner. Son coeur s'accéléra, il leva un regard fiévreux et paniqué à l'idée de la voir disparaître. Elle lui avait déjà tourné le dos qu'il lança : "Ariena..." Son ton n'était pas suppliant, ni même doux. C'était presque un ordre. Mais prononcer son nom suffit à lui serrer la gorge. Il attendit qu'elle se retourne puis déglutit avant de poursuivre, avec la voix la plus ferme dont il était capable dans ce moment de faiblesse extrême : "On n'a pas le choix. Tu es liée à moi. Et je suis lié à toi." Il le sentait, le ressentait... Est-ce que c'était ça, le lien qui unissait un lycanthrope à ceux qu'il transformait ? Greyback lui en avait parlé, mais Farkas ne l'avait jamais connu. Celui lui l'avait mordu était mort, et aucune autre de ses propres victimes n'avait survécu à ses attaques. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas que ça. Certes, Ariena et lui partageait le même venin, la même force bestiale même si elle faisait tout pour la refouler. Mais il ressentait aussi une attraction sauvage, quelque chose qu'il n'arrivait pas à s'expliquer.