Et merde. Merde. Merde. Merde.
Qu'est-ce qu'elle avait encore foutu ? Trois jours qu'elle avait embarquée, elle avait déjà fait une des plus grosses bêtises de sa vie. Deux jours qu'elle ne sortait plus de sa chambre si ce n'était que pour attraper les plateaux qu'elle commandait au room service. Deux jours qu'Astrid la regardait comme un folle dépressive, en soit elle n'avait pas tord, la mort de sa mère il y a deux mois avait chamboulée sa vie alors qu'elle commençait à remonter la pente après six mois de conflits. Deux mois qu'elle n'était finalement plus que l'ombre d'elle-même, que les cernes sous son visage ne voulaient disparaitre, qu'elle ressemblait à un zombie.
Deux jours qu'elle réfléchissait. Sur elle-même. Sur sa vie. Sur ses sentiments. Ewan, Alexandre. Ewan, Alexandre. La balance avait vite pesé du côté du Poufsouffle, à vrai dire elle n'avait même pas eu besoin de commencer à peser. L'épisode de la piscine, direz-vous ? Une erreur capitale. Elle s'était laissée aller, elle avait perdue le contrôle et ne comprenait définitivement pas comment elle avait ainsi pu être au bout du rouleau. Alexandre n'était qu'un ami, elle ne ressentait rien d'autre, rien de flou ou d'ambigüe à son égard, elle ne pouvait rejette la faute que sur son état actuel et sur ses hormones d'adolescente.
Ewan. Il était beaucoup pour elle. Son sourire, sa présence, ses blagues, tout la faisait sourire, rire. Tout faisait battre son coeur. La serviable se demandai comment elle avait pu lui faire quelque chose d'aussi ignoble, elle n'était pas allée jusqu'au bout, certes. Mais dès le premier baiser qu'il lui avait offert, c'était allé trop loin.

Deux jours, où elle avait vécu dans la peur, la peur de faire face à son "ami", à sa famille, à ses amis, et encore plus de lui faire face. Elle fixait le plafond, le coeur battant à cent à l'heure. Il lui avait donné rendez-vous, ce soir. Elle allait devoir aller. Que voulait-il ? —Lui parler.— L'avait-il su ? —Possible.— Allait-il la quitter ? —Plus que probable.—
Il était son ange, l'étoile qui éclairait ses nuits sombres, il était patient, peut-être trop. Mais elle doutait. Elle doutait qu'en ayant appris ça, il la laisserait rester à ses côtés,qu'il accepterait des excuses aussi sincères qu'elle soit. Il n'était pas comme ça. Elle le savait, mais elle avait peur. La jeune fille pris la décision de se lever de son lit, elle voulait être à l'heure, elle alla prendre une douche et se préparer pour finir par enfiler un maillot de bain bordeaux. Elle avait mis le noir dans la poubelle en rentrant dans sa chambre après l'épisode de la piscine, elle n'y toucherait plus jamais : il représentait sa honte, sa faiblesse face à ses sentiments. La nouvellement blonde se dirigea vers l'endroit du rendez-vous vêtue d'un short en jean et d'un simple débardeur assorti à son maillot de bain. Plus elle avançait, plus son coeur battait la chamade, espérant ne croiser personne dans les couloir, la Gryffondor n'était pas encore rentrer, certainement trop occupée à draguer tout ce qui bougeait, et c'était tant mieux.

Losque elle arriva sur le pont, les souvenirs remontèrent. Elle décida d'essayer d'en faire abstraction, si il ne savait pas, elle allait l'inquiéter, et elle ne voulait pas ça. Elle respira un grand coup et passa discrètement la porte, elle était en avance de dix minutes. Peut-être était-il déjà là ? Elle n'eu pas besoin de le chercher bien longtemps, il était là, allongé au bord de la piscine les pieds dans l'eau à regarder les étoiles le sourire aux lèvres. Elle le trouvait encore plus beau que jamais à cet instant. Elle arriva à ranger les mauvaises expériences de la semaine dans un tiroir pour quelque instant, regardant Son Étoile. Elle approcha discrètement de lui, et s'allongea à côté de lui, et l'enlaça.
« Hey toi... » lui chuchota t-elle à l'oreille, elle l'aimait, bien plus que ce qu'elle s'était imaginée. Ce n'était que maintenant qu'elle le réalisait. Elle ne supporterait pas de le perdre. « Tu n'as pas attendu trop longtemps ? » fit-elle en l'enserrant, posant la tête sur son épaule. Elle appréhendait leur discussion, l'avait-il su ? Peter avait-il répondu la rumeur sur le bateau ? Elle espérait que non. Vraiment. Elle ne voulait pas gâcher six mois de pur bonheur à cause d'un moment d'égarement. L'amour était un mystère dans lequel elle voulait continué d'avancer à ses côtés.
by tris

La demoiselle laissa échapper un rire doux tandis qu’il pressait sa tête contre la sienne, Merlin qu’elle l’aimait. Le temps était définitivement une chose pour laquelle aucun d'eux ne s'inquiétait, un sourire amoureux se forma sur son visage. Décidément ils étaient sur la même longueur d'onde, un couple parfait, peut être trop parfait vu de l'extérieur, mais chacun avait une part d'ombre, dans ce cocon là : c'était elle et elle s'en voulait. Culpabilité qui augmenta lorsqu'il lui pris la main pour l'entrelacer avec la sienne et ferma les yeux. Elle ne pouvait se lasser de l'observer, son visage, ses mains, lui tout simplement, il était certainement la personne qui inspirait le plus la gentillesse et la bonté dans son entourage, et c'était aussi pour ça qu'elle l'aimait. Elle lui répondit finalement avec douceur en se calant un peu plus contre lui, de manière à pouvoir le regarder leurs mains entrelacées sur son torse : « Tant mieux... Tu m'as manqué... ».

Elle fut prise la main dans le sac alors qu'elle l'observait, lorsqu'il se tourna vers elle, ses yeux se perdirent dan les siens. Son sourire était toujours aussi doux, mais elle nota le léger plis sur son front, signe qu'il était légèrement préoccupé. Elle déposa un baiser volant sur la main parcourant son visage, elle aimait ses mains et son toucher, délicat mais plein de tendresse. Son coeur s'emballa pourtant lorsqu'il s'inquiéta de son état de fatigue, il fallait dire qu'elle n'avait pas réellement réussi à dormir depuis quelques jours, cela devait se voir sous ses yeux bruns. Etait-il au courant ? Le début de la croisière avait été mouvementé, certes, mais plus en mal qu'en bien. L'épisode "Alexandre" lui avait fait prendre conscience de sa faiblesse, et elle tentait de se remémorer le moment où son état avait empiré au point de commettre une faute. Elle savait que le décès de sa mère avait laissé des traces qui ne partiraient pas si facilement, mais elle ne voulait pas redevenir la petite fille de 8 ans désorientée s'enfermant à double tour dans son placard. Elle sourit tendrement à celui qu'elle appelait "son Étoile", laissant sa propre main rejoindre son torse pour dessiner des ronds.
« Je vais bien, ne t'en fait pas. » commença-t-elle « J'ai encore un peu de mal à m'habituer au bateau, c'est tout. » se perdant dans ses yeux « Et toi ? Comment tu vas ? Ca se passe bien ? » dit elle tandis qu'il la prenait dans ses bras. Elle était bien, là tout près de lui, nichée contre son torse. La jeune fille fit passer ses bras autour de sa taille, se rapprochant un peu plus, elle chatouilla son torse avec la pointée son nez comme pour mieux s'installer. Elle sentait son coeur battre à l'unisson avec le sien, elle se sentait en sécurité. Ils restèrent quelques instants ainsi dans le silence le plus complet, sous l'oeil bienveillant des étoiles. Jusqu'à ce qu'elle se dégage de sous sa tête pour venir l'embrasser doucement, baiser qu'elle stoppa posant son front contre le sien.
« Je t'aime tu sais ? », elle ressentait le besoin de le lui dire, de le lui montrer à chaque instant. L'embrassant une nouvelle fois, elle sourit malicieusement contre ses lèvres et commença à le chatouiller. Qui allait gagner à ce jeu là ?

by tris

Le soleil s'était couché il y a déjà quelques heures, mais là, dans ses bras elle avait l'impression que cela ne faisait que quelques instants, quelques instants de bonheur irréel. Comme si la semaine s'était effacée, elle était dans sa bulle, dans leur bulle. Elle était touché qu'il s'inquiète autant pour elle, cherchant une solution à ses maux, sans pour autant mentionner sa mère, dont elle n'avait parlé que brièvement avec lui, ne voulant pas l'embourber dans ses problèmes. C'était elle qui s'embourbait dans ses mensonges dans ses omissions. Elle ne mentait pas en disant qu'elle avait le mal de mer, s'était vrai, mais plutôt en ne disant pas ce qui lui causait la majeure partie de ses soucis, soit Alexandre.
« Un peu, c'est tout. » dit-elle en remontant sa main sur sa joue pour l'apaiser. « Ne t'en fais pas, j'ai déjà ce qu'il faut. » termina t-elle en lui souriant tendrement. « Je t'ai toi. » rougit-elle finalement.

Accro. C'était certainement le mot, autant pour elle que pour lui. S'il lui demandait elle pourrait certainement lui décrocher la lune, et bien plus encore. Cela faisait maintenant six mois qu'il marchait côte à côte, mais elle ne l'avait jamais aimé plus qu'aujourd'hui, sous les étoile. Elle lui demanda si il allait bien, il fait beau s'inquiéter pour elle, elle s'inquiétait encore plus pour lui. Mais elle n'avait apparement pas de quoi s'en faire puisqu'il resplendissait de bonheur, comme à chaque fois qu'elle le voyait. Elle rigola à la mention de l'Aquaquidditch. « Ah ? Dans quelle équipe ? » fit-elle, intriguée, seraient-ils dans la même équipe ou encore une fois des deux côtés opposés du terrain. Mais son rire se fana bien vite à la mention d'Alexandre, que lui avait-il dit ? Heureusement pour elle, son visage et chacune des mimiques inquiètes qui pouvaient apparaître sur son visage étaient enfouies dans le débardeur de son petit-ami. Elle allait devoir lui dire, elle n'en pouvait plus de vivre dans la peur constamment. C'était trop pour elle, trop pour Ewan, même s'il ne s'en rendait pas encore compte. Elle pris son courage à deux mains, quitte à lui dire, autant profiter de ces derniers instants de bonheur et de rire, on ne savait jamais. Et elle l'attaqua sur les flancs, lui sautant presque dessus, l'effet de surprise au rendez-vous.

«Je me rends ! Je me rends !» criait t-il assailli de toute part par les doigts de la demoiselle. Elle avait gagnée, riant à gorge déployée, elle avait fini par se retrouver à califourchon sur le Poufsouffle pour mieux le chatouiller, il faut dire qu'allongée ce n'était pas réellement pratique finalement. « Ah ! Ah ! Encore battu ! » dit-elle avec fierté. Ewan ne résistait jamais bien longtemps au combat de chatouilles, en fait il était tellement occupé à tenté de se défendre (inutilement) qu'il n'attaquait jamais et elle en était plutôt fière. Ils se regardèrent là, comme ça, pendant un long moment, jusqu'à se qu'il brise le silence, tandis qu'elle se perdait dans ses yeux.
« Tu disais quoi, du coup ? » lui dit-il un sourire qui ne présageait rien de bon. « "Je t’aime, tu sais ?", c'est ça ? Y’a une seule chose dont je suis encore plus certain : c’est que je t’aime encore plus. » termina-t-il tentant une dernière attaque qui marcha plutôt bien, trop bien, elle aimait sentir se doigts dans sa nuque, elle en flottait de bonheur. Elle pouvait passer des heures à l'embrasser. Des heures et des heures. Elle l'aimait plus que tout et s'en voulait de devoir gâcher cet instant magique. « Il se pourrait que doive revoir tes convictions, Sweetie. » fit-elle avant de l'embrasser une nouvelle fois une main sur son torse pour finir par se dégager et revenir à côté de lui. Elle le regarda longuement, leurs jambes enlacées, elle devait lui dire maintenant. Lui mentir était quelque chose d'insoutenable, cela la rongeait de l'intérieur, elle l'aimait trop. « J'ai... quelque chose à te dire... » lui dit-elle, la tristesse et l'inquiétude s'installant sur son visage. Un malaise s'installa.


by tris