Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : son époux | PATRONUS : un casoar à casque | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Mer 21 Fév 2018 - 15:28
Kierán avait un esprit fin et très mal organisé, qui lui permettait de prendre plaisir à lancer des débats et à les poursuivre. Rares cependant étaient les personnes qui saisissaient sa curiosité au point de le faire bavarder ainsi, tel qu'il le faisait avec la belle Yaxley. Car le langue-de-plomb n'était pas un homme à se confier ou expliquer son enfance et son adolescence. Son côté réservé, hérité dont ne sait quel côté de la famille le rendait discret et assez peu confiant avec des individus qu'il connaissait peu. Pourtant, ces quelques moments passés avec l'héritière dans l'ascenseur, donnaient l'impression au jeune homme qu'ils suffisaient à laisser Cassiopeia entrer dans son cercle de connaissances appréciées. La délicatesse, tant de ses mots que de ses gestes, mettait l'Irlandais d'excellente humeur sans qu'il ne sache pourtant comment pareille magie était possible. Il avait connu bien des femmes agréables, avait été amoureux, aussi. Mais jamais personne ne l'avait captivé comme elle le captivait en si peu de temps. Son éminente intelligence se trouvait toute retournée de rencontrer enfin, quelqu'un qui en vaille la peine et les pensées de la jeune femme, claires, organisées et pertinentes, le subjuguaient. « Je suis quelqu'un qui aime peut-être un peu l'adversité » admit-il paisiblement – ses origines ne le trahiraient jamais en pareille situation – avant d'ajouter : « néanmoins, je suis d'accord avec vous. Discuter et débattre paisiblement avec vous est beaucoup plus agréable que de déclencher un conflit duquel nous ne pourrions réchapper sans cicatrices ». Kierán aimait autant les métaphores que les autres figures de styles qu'il se plaisait à utiliser pour voir si l'autre allait les comprendre. Quelle n'était pas sa surprise et sa déconvenue de découvrir qu'un individu n'était pas capable d'effacer la forme pour aller chercher le fond de ses mots. Cassiopeia fort heureusement, n'était pas une femme normale et simple que l'on croisait à Gringotts ou au Ministère. Son éducation autant que son esprit la démarquait des autres, et il regrettait bien de ne pas avoir dans son entourage, plus d'individus comme elle. Si ses collègues langue-de-plomb se débarquaient par un esprit scientifique brillant, Kierán ne discutait pas vraiment avec eux d'autre chose et ainsi, depuis la mort de son père, il n'avait que très rarement eu de conversation pertinente avec quelqu'un d'autre.
L'art était le sujet brûlant qui consumait le jeune homme de part en part. Il acceptait mal les critiques ou les points de vues étranges, car selon lui, chaque création était de l'art, et peu importait en conséquence, sa qualité. L'art devait être glorifié pour ce qu'il était et non pour la sémantique qu'il envoyait. Ce point de vue extrême laissait place à des dérives qu'il parvenait mal à admettre. Car si une œuvre splendide faisait l'apologie de quelque chose de mal, il se trouverait bien embêté de devoir la défendre. Mais à cela il répondait souvent que le message était à dissocier du fond, tout en taisant cependant que son absence de morale ne le faisait pas se préoccuper pour si peu. « Vous avez certes raison » appuya-t-il doucement en se penchant un peu en avant comme s'il allait lui confier quelque chose, « mais cela pourtant ne doit pas obscurcir le jugement que vous avez du musicien ». Il se tut, en fronçant les sourcils. « Je ne pense pas que cela ai quelque chose à voir avec la culture, par ailleurs. Mais vous avez raison sur un point : il faut apprendre à aimer la musique, apprendre à la sentir, ce que beaucoup ne font pas. Chaque musicien a une sensibilité différente, Miss Yaxley et il est normal que nous n'y soyons pas tous sensibles. Je blâme avant tout, ceux qui se permettent de s'en prendre aux artistes. Comment jeter la faute sur lui, si c'est nous le problème ? » lui demanda-t-il rhétoriquement. Il lui confia jouer dans le bar d'un ami sans pourtant lui préciser le nom, et se retrouva bien surprit qu'elle se propose de venir. Avoir un peu plus de public ne le dérangeait pas, et cela faisait les affaires de Baldr – ce n'était pas lui qui allait lui envoyer un sort pour lui avoir ramené une cliente en plus. Aussi afficha-t-il un sourire de circonstances et lui répondit : « Je pense que vous apprécieriez le spectacle et peut-être d'ailleurs, connaissez-vous l'endroit ? Je joue au Tsarduck's tous les Samedi ». Elle lui demanda alors s'il avait de la famille à Londres ou en Irlande et Kierán lui sourit. Il avait bien quelques cousins cachés dans la province du Leinster, mais il allait bien rarement les voir, à cause de son travail qui lui prenait tout son temps. Il avait sa sœur, avec lui dans la capitale anglaise mais craignait désormais qu'elle se renseigne sur elle, et découvre la terrible vérité qui n'était pas cachée chez les Graves. Avoir un frère, une sœur, un cousin ou une cousine cracmol(le) jetait tristement l'opprobe sur les familles de sorciers et s'il ne fichait bien de ce que les gens pouvaient penser de lui, il vivait assez mal le dédain que subissait sa frangine. Il eut envie de ne répondre qu'au sujet des maîtresses, mais se dit qu'ignorer les premières questions serait malpoli. « J'ai une sœur à Londres et quelques cousins dans les provinces du Leinster et du Connacht » lui confia-t-il tout d'abord en ajoutant, « et des amies fidèles en effet ».
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 1 Mar 2018 - 23:18
The Winter song
La délicatesse et la grâce étaient les deux proverbes de Cassiopeia et elle les avaient appris avec tant d'application et d'exactitude, qu'elle se les était appropriés tout à fait. Si elle utilisait le langage et les gestes de son corps comme un instrument, elle n'en demeurait pas moins à ses aises avec le jeune Irlandais. C'était à dire vrai comme si à ses côtés, elle était à même d'atteindre l'apogée de son art oratoire et physique, sans pour autant tomber dans l'extrême de la dissimulation. Sans doute était-ce pour cela qu'elle paraissait si charmante, car à ses charmes s'ajoutaient la douceur de l'honnêteté, qui élevait leur conversation alors même que tant de fois dans son monde les conversations étaient abaissées par la fausseté.
« Je ne nierais pas que parfois l'adversité me ravit tout autant, mais je suis si habituée à trouver des résolutions adverses à mes idées dans mon entourage, que j'admets tout autant me complaire dans une conversation approbatrice. » répondit la jeune Yaxley d'une douce voix où perçait la sincérité. Les conflits étaient nombreux autour d'elle, et elle tentait d'y prendre le moins part possible, sans que cela soit réellement atteignable. Aussi trouver quelqu'un avec lequel elle semblait s'entendre tout à fait, lui semblait inestimable. Aux yeux de Cassiopeia, tout ce qui l'entourait était art. L'art semblait se confondre avec l'expression humaine sous toute ses formes, parfois violente et choquante, parfois douce et raffinée. Et si elle-même n'utilisait que l'élégance et le raffinement, et qu'elle les cherchait dans l'art qu'elle aimait, elle n'en demeurait pas moins curieuse des autres facettes que l'humain et ses créations pouvaient montrer. Car en réalité elle ressentait un plaisir tout à fait coupable à contempler avidement l'expression des plus grands vices, et d'y trouver une résonance insoupçonnée dans son âme.
La jeune femme suivit l'inclinaison de Kieran, se rapprochant du jeune homme dans la limite du raisonnable et du respectable, accordant à ses propos une attention pleine et sincère. « Je comprends tout à fait » acquiesça-t-elle tout d'abord avec un sourire, avant de poursuivre d'une voix calme : « Néanmoins, je crois que nous devons avoir conscience que notre fascination pour les expressions humaines peut sembler à certains tout à fait superficielle. Je ne dis pas là qu'ils ont raison de penser ainsi, je dis juste que nous n'avons pas grandi dans le dénuement, et qu'il est probable que pour certains qui ont connu la rue, nos petits raffinements et nos petites musiques paraissent au mieux comme un futile amusement, au pire comme une insolente provocation. » Tempéra-t-elle d'un ton posé, avant de concéder avec un sourire au jeune Irlandais : « En effet, c'est lâche de rejeter un manque de compréhension sur l'artiste ou le musicien, mais je crois qu'il ne faut pas voir ça comme une attaque personnelle, mais comme une attaque sur une injustice qui les frappe. Celle d'un manque d'éducation qui est rarement de leur faute, et de leur choix, mais qu'ils subissent. »
Cassiopeia resta un instant mutine lorsqu'il lui demanda si elle connaissait le Tsarducks, car elle avait pleinement conscience que là n'était pas sa place. Mais elle avait aussi conscience que le jeune irlandais n'était pas homme à juger, et encore moins à la rappeler à ses devoirs, aussi acquiesça-t-elle doucement de son visage. « Effectivement, je connais l'endroit, et le gérant. Je viendrai Samedi qui vient alors, ne me décevez pas. » Elle adressa un clin d'oeil joueur à l'égard du jeune homme, avec un grand sourire, sachant par avance qu'il y avait peu de chance qu'elle soit déçue par sa prestation. « Ciel, les choses s'inversent, voilà que les irlandais envahissent l'Angleterre ! » plaisanta la jeune Yaxley au sujet de sa sœur qui vivait à Londres, avant de poursuivre d'un ton plus espiègle : « Je ne doute pas qu'elles soient fidèles, mais peut-on en dire autant de vous ? Êtes-vous un ami fidèle ? » lui demanda-t-elle d'une douce voix joueuse, plongeant des prunelles fauves illuminées par la lueur de l'amusement dans les iris de l'irlandais.
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Sam 3 Mar 2018 - 15:04
La passion de Kierán pour l'art musical faisait de lui un homme intolérant en la matière. Mais comme il était un homme qui aimait nourrir sa pensée en la confrontant à celle des autres, il tolérait bien volontiers les propos de Cassiopeia qui, de prime abord, lui confia aimer tout autant que lui les divergences de point de vue. Cependant, elle admit aimer également les convergences de point de vue et sans doute se différenciait-elle de lui dans ce cas présent. En effet, comment nourrir la pensée si son interlocuteur acquiesçait à tous nos mots ? Ainsi ne lui répondit-il pas par des paroles mais par un signe de tête, lui précisant donc tacitement qu'il comprenait sans pour autant partager l'idée. Ils n'avaient pas eu tout à fait la même éducation et il entendait bien cela. L'Irlandais ne pouvait blâmer la jeune femme. Néanmoins, ils semblaient tous les deux submergés par l'art en général et il se retrouvait donc bel et bien en elle. Il aimait les personnalités touchées par la caresse d'une œuvre et blâmait au contraire ceux qui y étaient hermétiques. Il écouta ses paroles dans un silence religieux qu'il peina à conserver. En effet, il n'était pas d'accord, mais prenait conscience de son point de vue extrême lorsqu'elle en vînt à la conclusion que de toute manière, nous ne pouvions pas blâmer ces gens pour leur manque d'éducation. Elle n'avait pas tort, et en cela, il dû bien reconnaître qu'il se trompait dans son jugement. Lui qui n'était pas tant un être fier malgré son sang, avait tout de même ici du mal à admettre son erreur de jugement. « Vous avez raison » accepta-t-il douloureusement, « nous n'avons pas tous eu les mêmes chances, et n'avons pas tous les mêmes priorités concernant l'art ». Qu'il était dur d'accepter qu'il avait tort et elle raison. Mais au contraire, cela l'aidait à nourrirle mythe Cassiopeia Yaxley qui se construisait dans son esprit. Son éloquence et sa justesse de pensée, lui plaisaient assez pour qu'il admette qu'il avait tort sans se battre férocement pour lui faire entendre raison. « Néanmoins, je ne sais pas si tout le monde est conscient de son manque d'éducation » nuança-t-il finalement en se passant une main lasse sur le bas de son visage, « car certains n'ont pas l'éclairement nécessaire à de telles réflexions personnelles. Seuls les gens justement, un minimum éclairés, peuvent se rendre réellement et tristement compte à côté de quoi ils sont passés ». Il s'agissait davantage là d'une critique de la société élitiste dans laquelle ils vivaient, plutôt que de l'ignorance de quelques uns. Leurs grandioses conversations philosophiques ne les empêchaient pourtant pas de se retrouver à fréquenter un café de base sur le chemin de Traverse. S'il y allait pour y jouer et être rémunéré – et accessoirement pour se partager une bouteille d'alcool avec son ami le gérant – il se demandait bien ce qui poussait une jeune femme de bonne famille à mettre un doigt dans un tel endroit. Cassiopeia semblait trop bien pour ce type de lieux et lui affirma qu'elle viendra le samedi qui venait. Cette décision lui fit plaisir et il lui sourit paisiblement : « Ne me mettez pas la pression ». Il n'était pas un homme à s'inquiéter pour rien et avait davantage tendance à vivre au jour le jour. Kierán espérait simplement cultiver encore un peu la belle Yaxley avec quelques mélodies qu'un jour, qui sait, elle jouera avec lui.
Comme il leur arrivait bien souvent de parler de leurs origines et de l'injustice qui avait balayé leurs gènes, il eut un sourire amusé à l'idée que les Irlandais envahissent l'Angleterre : « Je me porte garant de la rébellion » claironna-t-il en s'imaginant une Angleterre sous le joug d'Irlandais vengeurs. C'est que, s'il n'était pas avide de pouvoir, il aimerait bien que justice soit faite à son peuple, longtemps opprimé par l'envahisseur. La suite des paroles de la jeune femme lui arrachèrent cette fois-ci un rire franc, et lui sembla que c'était la première fois qu'il réagissait aussi simplement que naturellement en sa délicate compagnie. « Je pense que nous avons tous une façon différente de voir la fidélité et je crains hélas, que nous n'ayons pas tout à fait la même vision de celle-ci » se justifia-t-il pour laisser entendre qu'il s'amusait davantage à droite à gauche qu'avec une seule partenaire de longue date. Il se demanda si elle en faisait de même mais il voyait en ses traits quelqu'un de beaucoup trop raffiné pour s'adonner à de telles bassesses. Aussi ne lui retourna-t-il pas la question, mais accompagna tout de même sa réponse, d'un clin d’œil amusé.
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Mar 6 Mar 2018 - 19:55
The Winter song
Dans la nature humaine, il n'y avait pas de place pour la paix. La jeune Yaxley l'avait appris jeune, et n'avait cessé de s'en souvenir jusqu'à ce jour. Aussi, à ses yeux, l'acquiescement même hypocrite était parfois nécessaire, et d'ailleurs préférable. Toutes les batailles ne pouvaient être engagées en un jour, au risque de perdre la guerre. Lorsqu'elle n'était pas d'accord avec quelqu'un, elle faisait de petites remarques, discrètes et efficaces, qu'elle entourait de beaucoup de modestie. Et c'était cela qu'elle entendait lorsqu'elle avait laissé échapper qu'elle préférait l'accord au conflit. Et même si l'émulation suscité par le débat lui semblait vitale et primordiale, elle n'en demeurait pas moins une femme prudente. Le conflit n'était à ses yeux qu'une arme dangereuse, qui ne devait être utilisé qu'avec des personnes suffisament proches pour ne pas laisser leur ressentiment prendre le dessus, et borné dans les limites de la nécessité absolue. Néanmoins, elle avait conscience qu'elle et Kieran n'avaient pas eu la même vie, et n'avait pas la même idée du conflit. Et c'était cela qui menait à leur divergence, car elle avait un regard négatif sur cette notion, alors que le jeune irlandais avait un regard plus positif. Aussi, la jeune femme adressa un sourire sincère ainsi qu'un regard amical à son interlocuteur, avant de boire une gorgée de jus de citrouille. Elle savait qu'ils n'avaient pas le même avis, mais elle respectait cela, et elle ne pensait pas détenir une vérité universelle, aussi elle ne chercha pas à le convertir à sa pensée. Cependant, si Cassiopeia pouvait passer pour une femme effacée et peu encline au conflit, elle n'en demeurait pas moins une femme bornée et déterminée lorsqu'elle avait conscience que ses propos étaient recevables. Elle eût le plaisir néanmoins de voir que sa pensée avait touché l'esprit de Kieran, et que ce dernier semblait rejoindre son opinion. Mais si la jeune Yaxley appréciait que le jeune Irlandais reconnaisse sa parole, ce n'était pas pour le plaisir de la victoire, mais pour le plaisir de l'échange et de les voir élaborer une idée complète et complexe. Ainsi, elle ne cherchat pas à profiter de sa "victoire" d'une quelconque manière, lui répondant avec un sourire gêné et d'une voix modeste : "Je vous remercie" avant de lisser sa jupe d'une main. Elle se doutait néanmoins que le jeune homme avait encore des remarques à dire, et elle était la première à les attendre, car elle n'avait pas la prétention de croire son opinion comme parfaite et sacrée, et elle espérait bien que Kieran l'aiderait à éclairer son opinion et raffiner leurs idées. Aussi, à ses mots, elle releva son regard vers ses yeux, acquiesçant avec grande concession à ses propos, allant même jusqu'à tapoter gentiment la main du jeune irlandais de sa paume, avec un grand sourire convaincu. "Tout à fait ! Je vous rejoins entièrement sur ce point, et c'est ce qui rend toute cette histoire si compliquée et indétricotable, car le remède présuppose d'être éduqué, or le manque d'éducation est exactement le problème." ajouta-t-elle à ses propos, poursuivant ensuite en saisissant son verre de jus de citrouille d'une main : "Et comme vous disiez, certaines personnes manquant désespérément d'éducation, se croient éduquées, et se permette d'émettre des jugements. Il n'y a rien de pire que l'orgueil et la fierté des parvenus." Aux yeux de Cassiopeia, la meilleure qualité qui existait, était la lucidité. Qu'on soit peu éduqué, ou qu'on le soit beaucoup, la lucidité faisait toute la différence et était la base de toutes les vertus. Et pour elle, il n'y avait pas plus dégoûtant que les sangs-purs et les riches personnes de leur monde, qui se pensant l'élite, agissaient comme des rats d’égouts.
La jeune femme arbora un sourire joueur sur ses lèvres, sans détacher son regard du jeune homme, avant de laisser paraître une moue conciliante "Très bien, je serai clémente." finit-elle par concéder, le visage imperturbable, tandis qu'elle finissait son verre de jus de citrouille. Pour dire vrai, elle était sévère sur bien des points lorsqu'elle jugeait les gens, mais lorsqu'il s'agissait d'art et de travail, elle était d'une rare clémence. Sans doute car elle pensait que ne pas infliger aux autres ce qu'elle ne supporterait pas, était la base de toutes éducations. Peut être par erreur, elle semblait ne pas voir en Kieran un homme ambitieux. Et pourtant, elle n'avait connu que ça dans son entourage, les hommes ambitieux peuplaient son milieu comme les sauterelles en nuée. Pourtant face à elle, le jeune Irlandais semblaient manifester une solitude et une retenue qui présuposait à ses yeux une absence de volonté de pouvoir. Aussi Cassiopeia laissa échapper un rire sincère, qu'elle eut du mal à tempérer, posant sa main devant ses lèvres pour tenter de reprendre contenance. Apaisée mais les joues rouges d'avoir ri, elle échangea un regard complice avec le jeune irlandais, avant de lui demander : "On ne me confondra pas avec une anglaise, j'espère ?" continuant avec un air confiant : "Parce que sinon je rejoins ce projet !"
Alors que la jeune femme pensait avoir retrouvé son calme, le rire communicatif de Kieran provoqua le retour de son fou rire. Elle ne riait que rarement pour dire vrai, et en toute sincérité, elle riait avec honneteté encore plus rarement. Partager un rire avec quelqu'un n'était pas quelque chose qui lui était arrivé souvent, malgré que cela lui soit agréable. Leur discussion grivoise sur la fidélité la fit sourire. Même si elle restait mitigée sur l'idée que la fidélité puisse être flexible. "De cela, vous n'en savez rien." commenta-t-elle d'une voix égale, à la deuxième partie de sa réponse, avec un fin sourire. La fidélité était une notion qu'elle trouvait de plus en plus hypocrite et surfaite, bien qu'elle éprouvât encore un fort attachement à l'idée en elle-même. Mais surtout, ne sachant pas avec certitude sa propre opinion, elle ne voulait pas que Kieran lui préssupose quelques caractéristiques.
Cependant, elle ne chercha pas à poursuivre sur ce sujet, le trouvant bien trop décadent et concupiscent pour être abordé sobre. De plus, elle devait avouer que l'idée même du libertinage lui semblait éloignée de ses valeurs, et de ses manières. Aussi, se leva-t-elle élégamment, demandant d'une voix sage à Kieran : "Et si nous allions dans une autre pièce ? Le tilleul qui se situe à côté de la colonnade projette une ombre qui nous fait perdre le soleil." Explique-t-elle sagement, avant de proposer : "La bibliothèque ? Le jardin d'hiver ? Le grand salon ? Quelle pièce trouveriez-vous à votre goût ?"
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Sam 10 Mar 2018 - 14:01
La nature contradictoire de Kierán le poussait à être un véritable asocial qui aimait par dessus tout les débats. Là où la force des choses aurait dû le pousser à éviter ce genre de confrontations, il s'y complaisait suffisamment pour ne pas admettre, bien souvent ses tords, préférant renverser la vapeur en réfléchissant un peu plus qu'il ne l'aurait habituellement fait. Mais comme le jeune homme trouvait rarement un adversaire à sa taille, il n'avait pas besoin d'arriver à de telles extrémités. Les propos de Cassiopeia étaient censés et il voulait bien admettre qu'ils avaient leur part de vérité. Une part, simplement et cela expliquait bien pourquoi il avait nuancé son propos, ce qui ne sembla pas offusquer la jeune femme outre mesure. Le langue-de-plomb l'observa d'un regard lumineux lui dire qu'il avait raison – remporter une victoire était bien quelque chose qui remuait beaucoup l'Irlandais – et la laissa parler. L'adjectif « indétricotable » fit écho en lui comme il pouvait très bien s'adapter à son odieux caractère. « J'ai bien peur qu'il s'agisse là d'interrogations dont nous ne pouvons trouver la solution dans l'état actuel des choses » s'amusa-t-il, car il trouvait l'idée d'être bloqué par le seul fonctionnement de la société tout à fait divertissant. La musique cependant, ne pouvait constituer un sujet sur lequel il pouvait être ignorant puisque rien ne lui échappait en la matière. Le petit prodige qu'il avait toujours été devant les morceaux de Chopin et Beethov' ne le trahira jamais devant Cassiopeia Yaxley. Il était même ravi qu'elle vienne l'écouter, même s'il jouait davantage pour lui que pour un public. De là ressortait son côté un peu égoïste. « Je crois bien que n'ayez rien à craindre, Miss » la rassura-t-il concernant la rébellion qu'ils s'amusaient à imaginer, « vous n'avez rien à envier aux anglaises ». Le compliment tout naturel qu'il s'était permis n'avait pas pour but de la séduire, et la lueur gentille qui brillait dans ses yeux bleus le laissait bien entendre pour qui avait un peu le sens de l'observation. Kierán n'était pas un homme à séduire une femme par des beaux mots et des compliments. Il se contentait soit d'acheter leurs services dans un commerce qui se portait bien, soit les séduisait-il par son esprit un peu décalé. Tout dépendait des goûts de chacune, finalement. Cependant, tout n'allait pas assez loin pour qu'il puisse ne serait-ce qu'évoquer la question de la fidélité. L'Irlandais demeurait un homme assez passionné avec qui il aimait sincèrement, mais rares étaient les femmes qui pouvaient se dire avoir reçus toutes ses faveurs. Aussi ne répondit-il pas à la boutade de la Yaxley et se contenta de ne pas effacer son sourire pour toute réponse. « Je me laisserais bien tenter par le jardin » admit-il sincèrement en amorçant un geste pour se lever. Il n'avait fort heureusement jamais l'impression de perdre son temps avec la jeune Cassiopeia Yaxley, dont la profonde conversation avait le don de l'animer tout entier. Il tendit respectueusement sa main à la jeune femme pour l'aider à se relever et la laissa le guider à travers le dédale de couloirs.
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Sam 17 Mar 2018 - 20:18
The Winter song
Le sentiment d'être bloqué par la société était un sentiment que Cassiopeia avait l'habitude de ressentir. Aussi, elle ne pouvait envisager qu'un jour dans sa vie, elle puisse trouver cela divertissant. Le fonctionnement de la société était rigide, froid et conservateur. Et comme beaucoup de vieux système traditionnel de leur monde, il participait à opprimer la femme, et à l'opprimer elle par conséquent. Aussi, lorsque dans des idées, ou dans des débats, l'aboutissement était que la société empêchait d'aller plus loin, la jeune Yaxley éprouvait le sentiment le plus lasse qu'il soit. « Hélas, mille fois hélas, si vous voulez mon avis » trancha-t-elle d'un souffle désabusé, avant d'ouvrir d'une main le tiroir de la table basse qui se trouvait à côté de son fauteuil en velours jaune d'or. Elle en tira un éventail très sobre, qu'elle agita songeusement devant elle. Le feu ronflant de la cheminé qui se trouvait de l'autre côté de la pièce semblait faire du zèle dans son réchauffement. « J'en suis ravie alors, vous savez comme j'exècre ces hommes du sud. » répondit-elle avec un rire espiègle, éventant son visage pour dissimuler les quelques rougeurs qu'avaient susciter son compliment. « Mais je vous remercie, même si je doute qu'à vos yeux je puisse égaler quelques celtes, ou quelques irlandaises gaéliques. » le taquina-t-elle avec amusement, se doutant que le jeune homme aurait tendance à privilégier son ethnie natale. Cassiopeia n'avait jamais réellement connu un réel amour complet, puisqu'elle s'y était toujours refusée, et qu'elle avait conservé une pureté que mêmes les nonnes pouvaient lui envier. Aussi, la fidélité certains un concept abstrait dont on lui avait parlé, plus qu'une réalité tangible qu'elle avait pu expérimenté. Néanmoins, les dernières esclandres de son fiancé lui faisait comprendre qu'elle restait fondamentalement favorable aux principes de la fidélité, dans l'immédiat. « Adjugé pour le jardin d'hiver » Ponctua-t-elle gaiement, en fermant d'un geste son éventail, et s'aidant de la main de Kieran pour se relever. Ce geste très galant, et ce contact corporel fugace, sembla d'une parfaite coordination à ses yeux et à ses sens.
Sans l'ombre d'une hésitation elle prit le chemin de la serre aménagée qui était située un étage en dessous, et dans une aile attenante. Enfin, arrivée devant la porte, elle adressa un sourire à Kieran avant de la pousser, révélant l'endroit. Plusieurs plantes tropicales et opulentes y prospéraient, sous une verrière de taille modeste. Au centre de cette petite jungle, plusieurs sièges en rotin. « Nous avons eu quelques passionnés de botanique dans la famille » expliqua-t-elle en désignant l'ensemble du lieu d'un geste de main. « Et si nous faisions une partie d'échec pendant que nous discutions ? » proposa-t-elle en désignant l'échiquier ouvragé qui reposait sur la table centrale. Cassiopeia ponctua sa question d'un grand sourire engageant, ajoutant avec une voie guillerette « Ce serait plaisant, non ? »
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 22 Mar 2018 - 23:30
Kierán était un homme sensible aux charmes féminins et n'était guère très difficile en la matière. Il avait bien son type de femmes, celles à l'esprit vif, pur et innocent, bien souvent. Ce n'était pas un homme à se complaire dans l'admiration physique d'un individu particulier, lui qui glorifiait plutôt l'esprit que le corps. Le meilleur moyen de le charmer était de faire preuve de présence d'esprit plutôt que de beauté plastique. Si les deux allaient ensemble, ce qui était rare mais pas introuvable, alors tant mieux. Longtemps il avait été avec une fille pour ces deux raisons, puisqu'elle alliait tant intelligence que beauté pure. Mais c'était un papillon difficile à attraper, qui avait finit par se lasser de rester dans le même jardin. Alors, du jour au lendemain, elle était partie. Depuis elle, l'Irlandais n'enchaînait pas les relations longues mais plutôt les relations courtes, et privilégiait par contre, les plaisirs physiques aux plaisirs intellectuels. Pourtant, la conversation entre lui et son hôte, satisfaisait tout à fait son besoin de débattre. « Je ne suis pas un homme difficile, mais j'admets être un patriote, même en matière de charmes féminins » concéda-t-il en même temps qu'un rire. Il ne plaisantait pas tant, en disant cela. Il avait toujours retrouvé chez ses compatriotes, quelque chose de plus que chez les anglaises, écossaises ou galloises. Mais rien ne l'empêcherait de tomber amoureux d'une anglaise. Il n'était pas xénophobe, personne donc, ne le dérangeait par ses origines. L'esprit de Kierán était à mille lieux de ces interrogations futiles que sont la couleur de peau ou la religion, ou la culture. Il défendait la sienne, sa culture irlandaise, mais se retrouvait malheureusement incapable de parler correctement le gaélique, bien qu'il maîtrisa parfaitement la langue de Shakespeare. Ils se levèrent finalement pour se diriger vers le jardin d'hiver. Le langue-de-plomb suivit poliment et docilement la jeune femme dans un silence calme, les mains unies dans son dos tandis qu'il posait ses yeux sur les murs ornés par toutes sortes de choses. Parfois, il désirait s'arrêter quelques instants, mais il était bientôt repartit pour ne pas perdre la fugace jeune femme qui avançait confiante telle une reine dans son palais. Il y avait dans ce jardin, tout ce qu'un botaniste pourrait rêver d'avoir. En entrant, il repéra une tentacula vénéneuse et il s'approcha doucement de la chose pour l'observer avec un œil intéressé. « C'est fou que vous en ayez une » lui dit-il en se relevant, sincèrement étonné. « Les tentacula vénéneuses acceptent mal notre climat, quelqu'un ici doit avoir la main particulièrement verte pour la maintenir en vie et la faire se développer ainsi » continua-t-il, « d'autant plus que le Ministère les régule avec soin, je crois bien qu'elles sont classifiées dans la catégorie des substances interdites à la vente... ». Il se retourna vers l'héritière, le visage illuminé d'un regard impressionné : « vous passerez, je l'espère, mes plus sincères respects à celui ou celle qui s'occupe de cette magnifique plante ». Cassiopeia lui proposa une partie d'échec, et l'esprit cartésien de Kierán se trouva tout excité à l'idée de se lancer dans un jeu qu'il adorait mais avec qui malheureusement, il ne jouait plus depuis la mort de son père. Ce n'était donc que huit ans après sa mort, qu'il allait de nouveau commander un fou, une reine ou un pion. « Avec plaisir, Miss, mais je crains d'être un peu rouillé à la discipline » plaisanta-t-il en s'asseyant d'un côté de l'échiquier. Il fit un geste exagéré pour désigner la table et lui lança : « A vous l'honneur, Miss Yaxley, puisque ce sont toujours les blancs qui commencent ».
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Mar 27 Mar 2018 - 20:16
The Winter song
La vie sentimentale et amoureuse de Cassiopeia était comporsée de livre, où elle avait vécu par procuration, à défaut d'y céder à Poudlard, les relations fougueuses de la jeunesse. De cette expérience littéraire, elle en avait tiré un regard pleinement désabusé tout en construisant en elle l'envie de trouver l'homme parfait écrit dans les livres. Nombreux étaient les récits de jeunes naïves qui cédaient à la passion et finissaient par se jeter sous un train, ou à se suicider d'une multitude d'autres manières. Elle avait donc pleinement conscience que l'homme parfait n'avait vocation qu'à exister dans ses livres, et dans son mariage. La valeur d'une femme de leur monde était basée sur l'association de trois mots : honneur, pureté et vertu. Elle avait donc veillé à conserver cette appellation d'origine contrôlée qui lui assurait d'être considéré comme la meilleure génisse du pays. Joie. "Je vous pensais esthète" le taquina-t-elle avec un air amusé : "Pour ma part, mon espèce northumbrienne est quasiment éteinte, alors je me rabats sur le reste" commenta-t-elle, avec dérision, mais en le pensant malgré tout. Elle ne savait ce que cela aurait pu provoquer en elle de trouver un homme qui eut partagé les mêmes valeurs, la même culture, et la même pureté du sang qu'elle. Cela faisait bien des siècles que les Yaxley était la dernière famille sorcière pure de cette ancien royaume anglo-saxon, aussi c'était un questionnement purement rhétorique que de s'interroger sur cela. Malgré tout, l'idée d'être courtisé en Northumbrien, qu'il fut ancien ou tardif, lui fit flotter un sourire sur ses lèvres. Quelle délicieuse idée que d'imaginer faire revivre la séduction dans cette langue qu'elle avait apprise bien tardivement par l'étude des runes, à Poudlard. Car cela faisait bien des siècles que sa famille avait trahi Beowulf pour lui préférer Shakespeare.
Alors qu'ils pénétraient dans la serre, elle se retourna en entendant Kieran s'exclamer d'admiration. Le jeune irlandais se trouvait face à une tentacula vénéneuse de belle taille et vigoureuse. A ses mots, la jeune Yaxley eut un sourire distrait : "C'est une tentacula vénéneuse du Bengale, mon tris-aïeul l'a ramené d'une expédition botanique qu'il a mené là bas dans sa jeunesse." précisa-t-elle avec un intérêt, avant d'ajouter avec connivence : "C'était le fils du harceleur portraituré dans l'entrée" précisa-t-elle à Kieran "Et plus tard il a épousé une Rosier ... Comme quoi, il aimait vraiment les plantes" plaisanta-t-elle ironiquement. "Depuis que ma grand mère est morte, c'est moi qui m'en occupe." Effectivement cette plante demandait des soins très précis, et les compétences en botanique de la jeune Yaxley l'avait prédestinée à son entretien, ce qu'elle faisait sans trop se plaindre. « La loi sur la régulation est passée en 1943, ça faisait déjà une vingtaine d'années qu'elle était là » conclut-elle avec un petit rire, amusée que son interlocuteur connaisse si bien les lois de restriction. "Ma victoire n'en sera que plus aisée, ainsi." minauda-t-elle avec un air triomphant de conquérante prête à envahir un comté, lorsqu'il lui avoua être un peu rouillé, la jeune femme aimait la victoire plus que la défaite et elle ne s'en était jamais cachée "Soit." commenta-t-elle ensuite d'un air égal, étudiant le plateau avant d'avancer un pion d'albatre de deux cases sans aucune hésitation. "Il paraît que la Gazette des Sorciers va publier une édition en gallois le mois prochain." l'informa-t-elle en regardant d'un air pensif le jeu. "Je l'ai lu dans Sorcière Hebdo ce matin. Il semblerait que le gouvernement ait fait passer une loi sur les langues dans la communauté sorcière." continua-t-elle en étudiant les mouvements de l'irlandais "Cela concernait aussi les êtres de l'eau et les centaures, mais je crois que les premiers ne lisent pas les journaux, et la langue des deuxièmes est en voie d'extinction."
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Ven 30 Mar 2018 - 20:48
L'amour n'était pas un sentiment nébuleux pour tout le monde et à dire vrai, Kierán en avait souvent ressenti les affres. S'il ne tombait pas facilement amoureux, parce que langue-de-plomb était une espèce d'homme tout à fait complexe voire désagréable, il y était tout de même totalement et inépuisablement asservit lorsqu'il se présentait à lui. Soumis, défait, ce sentiment le ravageait pour le ronger jusqu'au plus profond de son âme sans qu'il ne puisse rien faire pour l'en déloger. Des années après, il ressentait encore ce sentiment désagréable, celui de la déception, en pensant à celle avec qui il avait partagé de nombreuses journées pendant cinq ans. La qualification de la jeune fille le fit sourire, parce que cela était tout ce qu'il n'était pas. « Je ne suis pas insensible à un joli visage lorsque j'en croise un, mais je suis davantage charmé par la beauté intérieure » lui répondit-il, toujours avec l'amusement qui dictait leurs conversations. Quoi de plus normal pour un homme intellectuel que de préférer justement, ce trait de caractère ? « Le reste peut avoir ses qualités aussi » osa-t-il formuler en croisant ses mains dans son dos. Cette manie lui donnait un air de grand-père, mais il n'en avait que faire. Mais il pensait ses mots. S'il préférait trouver une charmante Irlandaise pour ne pas trahir – si tant est que l'on puisse utiliser ce terme au vingtième siècle – ses gènes, il ne repoussera jamais une charmante personne pour sa nationalité. Aussi demeurait-il très ouvert sur ce point précis. Tandis qu'il s'extasiait sur la tentacula vénéneuse, Cassiopeia lui livrait quelques précisions très intéressantes. Il observait la plante d'un air curieux mais guère connaisseur pour autant – car il s'intéressait davantage aux permis de détenir telle ou telle plante que la plante elle-même, même si sa culture dépassait facilement celle de beaucoup d'autres – et finit par la gratifier d'un regard impressionné lorsqu'elle l'informa être celle qui s'en occupait. « Vous avez la main verte, moi,j'ai réussi à tuer un cactus » lui dit-il d'un air presque penaud. Cette plante devait être très vieille et la jeune femme le lui confirma en évoquant les lois. Il fourra ses mains dans ses poches, en lui répondant : « Ah, il n'y avait pas prescription ». Ils s'assirent ensemble à la table d'échec et bon joueur, Kierán ne répondit pas à sa provocation. La jeune femme déplaça un pion et quand à lui, qui n'aimait pas la normalité des choses, préféra bouger directement son cavalier de gauche tout en l'écoutant parler. « Vraiment ? » lui répondit-il d'un air surpris, « la Gazette se réveille enfin ? Il y a tellement de langues qui se sont perdues à cause de l'anglais qu'il est un peu tard pour s'excuser » continua-t-il comme si la parution de cette édition était une excuse du gouvernement envahisseur. « Pour ma part, je ne parle que quelques mots de gaéliques et je dois dire que ce sont plutôt des mots vulgaires » plaisanta-t-il en la regardant jouer à son tour.
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Ven 6 Avr 2018 - 20:48
The Winter song
La beauté intérieure était un concept nébuleux aux yeux de la jeune Yaxley. Car pour elle, si l'on pouvait parer de milles artifices la beauté physiques, il en était de même pour la beauté intérieure. Et était-ce réellement possible d'être charmée par une beauté intérieure qui soit réellement celle de la personne ? Cassiopeia avait trop recours à la manipulation et à la dissimulation dans sa vie pour croire un seul instant que les autres se montraient tels qu'ils étaient dans les profondeurs de leurs esprits. L'embellissement et le maquillage ne s'arrêtaient pas à la surface de l'être, mais y plongeait en son cœur. Aussi ne répondit-elle pas à la réponse du jeune Irlandais, se contentant d'acquiescer à ses propos, qu'elle approuvait partiellement. Car effectivement, même une beauté intérieure exaltée et maquillée, avait quelque chose de plus profond et de plus intéressant qu'une simple beauté plastique.
La jeune femme haussa des sourcils désemparés face à la réponse de Kieran « Vous avez tué un cactus ? Mais comment ? » demanda-t-elle avec incrédulité face au manque de talent évident du jeune irlandais avec les plantes. Elle ne blâmait pas tant pour avoir laisser mourir un cactus, mais elle avait grandi avec la certitude que ces plantes étaient immortelles, et que même lorsqu'on voulait les tuer, elles s'accrochaient à la vie.
Assis l'un face à l'autre autour d'un jeu d'échec, Cassiopeia se laissa aller à un visage plus serein et une attitude plus authentique, tapotant sa bouche de son index en fixant le cavalier qu'avait bougé Kieran. Les jeux d'échec lui avaient toujours semblé être des métaphores de la vie. On avançait un pion, on tuait un fou, on sacrifiait la reine. Tout cela lui semblait si semblable à son monde, qu'elle en trouvait presque ironique la présence de ces jeux dans les maisons de Sang-pur. Néanmoins une chose était sûre, toutes les petites filles des grandes familles auraient dû apprendre à y jouer, car on y apprenait à construire sa défense, recourir à l'attaque, et surtout que leur monde, tout comme l'échiquier, était délimité par des frontières infranchissables pour elles.
« Je ne peux qu'aller dans votre sens, et vous savez que la Northumbrie fait partie des victimes. » Cassiopeia ponctua sa phrase d'un hochement de tête à l'égard de Kieran, avant de rester silencieuse quelques instants pour ajouter avec circonspection « Parfois, parfois je me demande si les invasions anglo-saxonnes ne sont pas la plus grande tragédie des celtes. » songea-t-elle d'une voix plate, poursuivant ensuite : « Je ne doute pas que mes ancêtres lointains étaient des oppresseurs, des envahisseurs, et des colonisateurs, comme les anglais le sont aujourd'hui. La roue tourne, comme on dit » finit-elle par conclure, avec un sourire amusé. Enfin, elle se décida à avancer un autre pion, d'une seule case cette fois, car prudence était mère de sûreté. Avec un air espiègle, elle demanda en relavant ses iris dans ceux de Kieran : « Partagez donc vos connaissances ! Encoquiner moi ! » Elle ne put retenir un rire de venir ponctuer sa phrase, car pour dire vrai elle ne connaissait que fort peu d'insulte en anglais, et absolument aucuns en gaélique irlandais.
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Mer 11 Avr 2018 - 15:45
Kierán était un animal intellectuel et non un animal manuel. Aussi se trouvait-il souvent en grande difficulté lorsqu'il fallait utiliser ses mains dans une autre activité que le Quidditch. En sont temps, il fut un excellent gardien pour l'équipe des bleus et bronze, mais malheureusement, ce talent pour rattraper un souafle n'était pas le même que pour rattraper un cactus. Le sien avait non seulement fait un vol plané lors d'un jour de ménage, mais en plus, il lui avait donné trop d'eau et l'avait noyé. Cette piètre performance avait au moins eut le mérite de lui faire comprendre qu'il ne fallait pas lui donner de plantes. Pour autant, il n'avait guère honte de parler de ce léger drame, et préférait au contraire s'en amuser – même si la pauvre plante ne pouvait pas en dire autant. « J'ai mis trop d'eau, il s'est noyé » soupira-t-il en levant les yeux au ciel devant sa propre bêtise. Il s'attendait au pire à une moue défaite, au mieux, à un éclat de rire. Inutile de préciser ce qu'il préférait venant de la ravissante sang-pure. Discuter avec Cassiopeia avait cela de bon que cela lui permettait de remettre en exergue sa capacité à débattre. Ils se trouvaient pourtant assez fréquemment du même avis, et il ne pouvait que s'en féliciter. Étant un fier représentant de la République d'Irlande, Kierán ne pouvait que voir d'un œil appréciateur un numéro de la gazette sur la langue galloise, bien qu'il n'espérait pas trop de critiques venant de celle-ci. Il ne fallait paraît-il, jamais trop en demander. « Je ne suis pas certain que ce soit dans cette décennie que nous verrons un numéro de la Gazette sur la Northumbrie » lui confia-t-il bien simplement son pessimiste avis, « à moins que l'un de vos fiers représentant ne dirige la gazette d'ici-là ». Kierán, de part sa famille, avait un rapport à l'histoire tout particulier. Les Graves, longtemps appelés Reid, étaient des activistes notoires, et longtemps également proches de la couronne d'Angleterre. S'il n'y avait pas eu tant de massacres et de famines dans son pays, peut-être aurait-il été plus enclin à considérer de manière correcte les anglais. Malheureusement, l'histoire était ce qu'elle était, et le sang avait assez coulé sur le blason de son nom. « Réjouissez-vous. Si c'est le cas, la roue tournera à nouveau un jour » lui rétorqua-t-il sur un ton amusé. « J'espère simplement être là pour le regarder » confia-t-il encore en se concentrant sur la partie d'échec qui se continuait sous ses yeux. Cassiopeia choisissait prudemment ses pions, tandis que ses yeux bleus sautaient d'un bout à l'autre du jeu. Kierán décida de jouer avec les nerfs de la jeune femme et bougea son second cavalier. « Je ne me permettrais pas de déflorer ainsi vos oreilles, Miss Yaxley » s'amusa-t-il à lui répondre bien gentiment. Le jeune homme avait suffisamment conscience que ses connaissances en gaélique irlandais étaient honteuses, il ne désirait pas en plus le démontrer à voix haute.
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Ven 27 Avr 2018 - 18:40
The Winter song
La maîtrise policée qu'exerçait l'héritière Yaxley sur ses traits et ses manières ne connaissaient que des limites délimitées par la proximité qu'elle entretenait avec son interlocuteur. Et si dans d'autres circonstances elle aurait sans doute laisser échapper un gloussement élégant derrière une pudique main pâle, dans le cas présent de l'échec de Kierán elle releva un regard de désespoir mêlé d'un amusement certain, ponctuant sa phrase d'un rire espiègle. Elle ne rebondit néanmoins pas sur les circonstances du décès de l'infortuné cactus, car il aurait été bien vain de revenir sur cet échec. Cassiopeia devait avouer qu'elle appréciait beaucoup la compagnie du jeune Irlandais, plus peut être qu'elle ne devrait, mais cela l'importait peu. Et c'était avec une grande joie qu'elle avait lu l'article de la gazette sur l'édition en gallois, en pensant à Kierán et en retenant l'information pour lui la transmettre. Elle acquiesça distraitement à sa réponse, répondant avec une petite moue : « Et ce n'est pas demain la veille, ma famille a le plus profond mépris pour le journalisme. » ajoutant à voix basse : « Le côté Croupton sans doute ... »
Effectivement, la roue tourne toujours un jours. Les dominants d'un temps, peuvent devenir les dominés de demain. Cassiopeia en avait toujours eu une pleine conscience. Dans la lutte violente qui se menait entre les êtres humains, tout les coups étaient permis, et la déchéance était chose commune. Les Northumbriens, tout comme les Gaéliques, avaient un jour été des colons, et des conquérants. Ils avaient été des oppresseurs, puis des oppressés. Cela ne tarderait pas à arriver aux orgueilleux anglais. « Si après notre mort nous devenons des fantômes, nous pourrions. » répondit-elle avec un rire taquin, la probabilité qu'ils voient dans leur existence mortelle ce qu'ils appelaient de leurs vœux était hautement improbable. L'attitude offensive de Kieran fit froncer les sourcils de Cassiopeia tandis qu'elle fixait les pions. D'une main pâle, elle déposa ses doigts sur un cavalier, hésitant un instant à attaquer en retour. Finalement, avec un fin sourire, elle avança un énième pion de deux cases, défendu par le précédent pion qu'elle avait avancé d'une seule case. Comme dans la vie, aux jeux d'échecs, elle préférait jouer la prudence et cacher ses intentions et ses attaques jusqu'aux dernières extrémités.
« Je ne vous aurais pas cru si prudent, Monsieur Graves. » répondit-elle avec un regard charmant, ses lèvres rouges dessinant un sourire en coin. « Peut-être chercheriez-vous à abuser de mon ignorance sur vos insultes pour vous jouer de moi dans un futur proche ? » minauda-t-elle avant de laisser échapper un rire cristallin. « La connaissance est un pouvoir, et l'ignorance est une faiblesse. Quelle que soit la nature du sujet. » rajouta-t-elle avec un air plus sérieux, saisissant d'une main une flûte d'eau de giroflée que Baïa lui tendait sur un plateau aux côtés de plusieurs baies sauvages posées dans une coupe en porcelaine. « Vous en voulez ? Elles sont issues des forêts environnantes, elles sont exquises. » Cassiopeia accompagna sa proposition d'un sourire sincère, très impliquée dans son rôle d'hôtesse.
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 3 Mai 2018 - 14:40
Kierán n’avait jamais fait parti du gratin de la société sorcière britannique, pour la simple et bonne raison que son père, outre son sang souillé par son arrière grand mère, ne voyait pas l’intérêt de se mélanger avec des individus racistes se croyant supérieurs. Callaghan Graves fut un homme bon et tolérant, chef des Aurors, et un père attentionné. Il avait comblé l’absence de sa femme, marqué par sa mort, et avait toujours fait de son mieux pour élever correctement ses deux enfants. Il n’avait jamais fait de différence entre Oona la cracmolle et Kierán le sorcier, et plus le langue-de-plomb grandissait, plus il se rendait compte que c’était une chance. Il avait essuyé les moqueries et les bravades de ses camarades à Poudlard vis-à-vis de sa sœur, et s’était habitué à ne guère plus réagir. L’école de sorcellerie avait assurément renforcé son tempérament blasé. Cassiopeia faisait, par son nom, son sang ainsi que ses manières, parti du gratin de la société auquel il n’avait jamais eu accès. Il n’avait d’ailleurs, jamais ressenti le désir d’en faire parti. Les quelques familles irlandaises auxquelles il était lié, lui suffisaient. Cependant, cela ne faisait pas de lui un profond ignare. Kierán connaissait vaguement les arbres et les noms, et ne fut pas surprit d’entendre celui de Croupton. Il esquissa un vague sourire en se grattant le menton : “Les Croupton ne sont pas réputés pour être les plus bienveillants ou généreux” se permit-il de dire, “il y a toujours un froid polaire dans une pièce lorsque Bartemius Croupton arrive” plaisanta-t-il encore. “Fort heureusement, vous ne semblez pas animée du même problème” la complimenta le langue-de-plomb avec gentillesse.
Les sang-purs étaient tous liés entre eux en Angleterre, Kierán pouvait au moins se rassurer à l’idée de ne pas y être trop lié lui-même. On retrouvera peut-être des traces de la famille Reid par-ci par-là, mais les liens sont si lointains que même lui ne s’amuserait pas à les pointer du doigts. Depuis un peu plus de trois cents cinquante ans, les Graves n’étaient liés qu’aux familles irlandaises. Les fantômes de ces familles n’arpentaient guère plus les murs des manoirs de leurs noms depuis des années, bien qu’un jour étant enfant, Kierán se rappelait avoir surprit un individu plutôt fantomatique dans le bois derrière chez lui. En grandissant, il en était venu à la conclusion qu’il avait rêvé et avait laissé tomber. Que la jeune femme parle de fantôme lui rappela donc ce souvenir, et il demeura muet au lieu de lui répondre comme il en avait l’habitude depuis le début de cette après-midi. Le jeune homme l’observa jouer son pion et croisa ses doigts devant lui en observant le jeu. Il esquissa un sourire lorsqu’elle lui signifia qu’il était un homme prudent. “Peut-être… Peut-être pas” se contenta-t-il de répondre sans lâcher l’échiquier des yeux. Elle bougeait ses pions, il bougeait ses cavaliers. Kierán observa ses fous pour être sûr qu’elle ne les bouge pas pour lui voler une pièce, et une fois sûr de lui, il bougea le pion gauche devant sa tour. “Je n’oserais pas vous traiter de la sorte, Miss Yaxley. Je sais encore tenir ma langue correctement” s’amusa-t-il de sa réponse, sans pourtant lui livrer ce qu’elle recherchait. La jeune femme ajouta que la connaissance était un pouvoir et il acquiesça silencieusement. “Cela est certes le cas, Miss, mais l’ignorance peut parfois nous soulager plus que vous ne pouvez l’imaginer” préféra-t-il tempérer la pensée de l’héritière Yaxley.
Cette dernière lui proposa des baies sauvages, et il en saisit une sur le plateau d’argent. “C’est bien aimable à vous, j’espère qu’il ne s’agit pas là d’une démarche pour m’empoisonner” sourit-il en la portant à sa bouche.
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 10 Mai 2018 - 19:25
The Winter song
On ne savait pas réellement quel gène parcourant les veines Crouptons, les rendait si antipathique. Néanmoins, si Cassiopeia avait dû se laisser aller à une supposition, elle aurait attribué cela à la grand mère Yaxley des Crouptons. Les Yaxley étaient des nordiques façonnés par leur terre rustique, et leur tempérament avait toujours reflété ce caractère. Qu'ils l'aient transmis aux Crouptons ne l'aurait pas étonnée outre mesure. Et lorsqu'elle regardait sa famille, et celle de son oncle, elle n'y voyait aucunes différences. Si ce n'était, elle. Cassiopeia Yaxley avait quelque chose d'autre, de plus passionné, de plus vivant, que tout les autres membres de sa famille. Un désir de vivre et de s'affirmer qui rendait sa compagnie autrement plus épanouissante et intéressante que celle des autres rustres qui partageaient son sang. Elle adressa un fin sourire à Kierán, sans répondre. Elle ne voulait pas donner l'impression qu'elle se jetait des fleurs.
Le jeune irlandais gardait une part de mystère aux yeux de l'héritière Yaxley, et elle peinait à le cerner tout à fait. Elle aurait cru sans hésitation qu'il était un homme prudent, et pourtant la phrase qu'il laissa plâner laissait entendre une situation plus trouble. Dans quelle mesure le jeune homme pouvait prendre des risques inconsidérés ? L'instinct de Cassiopeia lui chuchota qu'elle ne tarderait pas à le savoir.
« Le soulagement de l'ignorance est un faux réconfort. » répondit-elle sans ciller, les yeux fixés sur le jeu d'échec. « Ignorer les choses les plus sombres de notre monde ne les font pas disparaître. Elles sont toujours là, et qui plus est, nous n'avons plus de défense par notre ignorance. » D'une main, elle sortit son cavalier, s'assurant que l'avancée de Kieran soit ralentie. « L'ignorance des choses indignes ne nous protège pas, elle nous rend juste plus faible. » Elle adressa un sourire en finissant sa phrase à Kierán, en sachant qu'il ne semblait pas partager exactement son point de vue.
La jeune femme maintint son sourire à la réponse de Kierán. Hélas, elle en connaissait beaucoup trop sur l'empoisonnement. « Non, car j'y perdrais un interlocuteur bien trop précieux, et un bon professeur. » répondit-elle avec un rire léger, avant de poursuivre plus ironiquement : « Et puis, je l'aurais fait plus discrètement »
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Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Mar 15 Mai 2018 - 11:30
Ceux n’ayant jamais eut la connaissance ne pouvaient que ne pas comprendre comme il était important de l’avoir. Ceux l’ayant, savaient souvent la chérir. Mais il y avait cet entre-deux dont Kierán faisait parti, ceux qui l’avaient mais la rejetaient pour tout ce qu’elle avait de mauvais. Peut-être n’y avait-il que lui qui voyait ses penchants négatifs sans oser les formuler à voix haute la plupart du temps. Cassiopeia n’était pas de son avis, faisant partie de la seconde catégorie. Celle des gens chanceux dans leur naissance, qui avaient reçu l’éducation adéquate tout naturellement. Sans doute n’était-elle pas habituée à être ignorante et sans doute cela lui déplaisait-il. Il s’agissait, aux yeux du langue-de-plomb d’une terrible arrogance, mais il ne fit aucun commentaire en ce sens. Le poil d’une femme comme celui d’un chat, devait être caressé avec prudence pensait-il en se passant une main pensive sur le bas de son visage. L’Irlandais avait longtemps été comme elle, plongé dans les ouvrages pour en retirer le meilleur et alimenter sa pensée jeune, afin de pouvoir se dire cultivé en tout. Pouvait-on être cultivé en toute chose ? Il en doutait sérieusement et son esprit de contradiction - qui avait besoin de se montrer flamboyant - se trouvait parfois bloqué par des situations bien élémentaires. Néanmoins, à la mort de son père, il avait profité d’un moment de flottement, entre le deuil et la réalisation de la mort, où il avait pu jouir de l’ignorance. Il n’avait su ce qu’il s’était passé que lorsque sa maladive curiosité l’avait conduit au bureau de Raven Fawkes un beau matin. Le choc qu’il en avait retiré, la haine qui avait été nourrie, ne pouvait que lui faire comprendre que l’ignorance parfois, était notre meilleure amie. “Ne considérez pas la connaissance sous son seul socle culturel, Miss Yawley” la prévînt-il avec sagesse, “les connaissances, peuvent concerner chaque jours de votre vie et chaque situation donnée. Je ne vous souhaite pas un jour de vous réjouir de votre méconnaissance, car cela voudrait dire qu’un grand malheur vous a touché. Mais si tel est le cas, je crains que vous ne réalisiez que j’avais raison” ajouta-t-il doucement, sans guère se dévoiler davantage. Kierán était un homme souvent très taciturne sur ses sentiments et ressentiments, et il s’était à ses yeux, largement étalé. “C’est une fois que l’on sait que l’on regrette son ignorance” conclut le jeune homme.
Cassiopeia bougea son cavalier, et l’Irlandais avait l’ironique impression de se trouver devant le Cheval de Troie en jeu pour échec. Un fin sourire vînt éclairer ses lèvres tandis qu’il étudiait le jeu de son insupportable concentration de langue-de-plomb. S’il n’était pas un homme profondément maniaque, il pouvait parfois être psychorigide et se retrouva à ne pouvoir s’empêcher de jouer cette fois-ci son pion droit, celui juste devant sa tour. Libérer les tours était parfois la meilleure chose à faire pour gagner une partie tant leur pouvoir était l’équivalent du risque qu’elles représentaient. Il s’agissait peut-être de ses pièces préférées s’il avait dû en faire une liste de préférence pour les différencier. La boutade qu’il s’était permis sur l’empoisonnement venait ponctuer leur sérieuse conversation de quelques sourires mutins. “Je n’en doute pas, Miss Yaxley” sourit-il gentiment, “c’est bien ce qui m’inquiète”. Son regard lumineux s’amusait beaucoup de la situation. “Vous ne devez pas être sans savoir que ce sont parfois les choses évidentes qui sont les plus trompeuses. Je suis de ceux qui pensent que cela fonctionne également avec l’art de l’empoisonnement” lui expliqua-t-il comme un précepteur le ferait à un enfant. Kierán n’était pas un empoisonneur professionnel, car il ne s’abaissait pas à de tels coups-bas. Mais il comprenait que certains, et surtout les femmes s’y adonnent. Non pas à cause de leur prétendue nature perfide, construite par les civilisations au fil du temps, mais davantage à cause de leur passivité dans leur société patriarcale. Il était de ceux qui pensait que si on leur donnait plus de pouvoir, il y aurait assurément et naturellement moins de problèmes, et pour cause. Elles avaient toujours dû se compenser par les bassesses qu’on les forçait presque à commettre. L’Irlandais ne doutait pas un instant que si l’ordre de la société avait été inversée, il en aurait été pareil des hommes. Pour sa part, il se réjouissait de ne pas être une femme majoritairement pour ces raisons-là.