Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 7 Juin 2018 - 16:25
The Winter song
La connaissance, était au yeux de la jeune femme la cure à tout les maux de l'univers. A ses yeux, rien ne se produisait, rien ne se déclenchait sans une certaine dose d'ignorance. On haïssait par méconnaissance, on dénigrait par préjugé, et surtout l'on utilisait les baguettes pour résoudre ce que les mots n'avaient pas résolu. Pour la jeune Yaxley, il n'y avait pas une seule chose sur Terre qui ne méritait pas d'être sue. Bien sûr, il était impossible de tout connaître, mais il n'était jamais une bonne idée de négliger les connaissances « Si l'on ne sait pas, on ne peut jamais savoir si cela valait la peine de savoir. » se contenta d'elle de répondre avec un fin sourire, bien consciente de la portée sophistique de sa phrase.
Alors qu'elle saisissait une baie sauvage entre son index et son pouce pour la manger, elle adressa un regard distrait à son ami irlandais. Jamais elle n'aurait pensé à offrir des baies toxiques à quelqu'un, mais c'était une idée ! Cassiopeia accompagna d'un rire honnête et sincère la phrase de Kierán, et ne douta pas de son inquiétude toute moqueuse. Le jeune irlandais semblait s'amuser beaucoup de la situation, et par voie de conséquence, cela amusait incroyablement l'héritière Yaxley. Et pourtant, elle doutait sérieusement d'être capable de tuer quelqu'un, que ce soit par le poison ou une autre arme. Son regard dériva sur le visage de son interlocuteur. Elle avait l'impression de le connaître tant et à la fois si peu. Et elle aurait été tout à fait incapable de pouvoir dire s'il était capable d'abréger la vie d'un être, ou non. « C'est bien vrai, effectivement. » acquiesça-t-elle avec un grand sourire au propos plein d'intelligence de Kierán « Il arrive que les méthodes les plus simples, et les plus flagrantes, soient parfois les plus invisibles. » approuva-t-elle, bien consciente des pratiques de l'art de l'empoisonnement, avant d'ajouter d'une voix distraite : « Même si je doute qu'elles demeurent les plus sûres, néanmoins. » Car malgré tout, le meilleur moyen pour paraître innocente, était encore que personne ne soupçonne jamais qu'il y ait un empoisonnement. Les meilleures femmes empoisonneuses étaient bien celles qui avaient toujours parues les plus respectables, douces et tendres, mais qui distillaient d'une main de maître les goûtes d'un élixir mortel dans les coupes de leurs ennemis entre deux sourires.
Plusieurs minutes passèrent en silence, alors même qu'ils se concentraient sur le jeu et la partie en cours. Et malgré toutes les tentatives de Cassiopeia pour l'emporter, et les feintes de Kierán, ni l'un ni l'autre n'arrivèrent à prendre l'avantage. L'héritière Yaxley n'avait plus qu'un pion, un cavalier, et son roi, tandis que l'irlandais avait de son côté trois pièces survivantes lui aussi. La jeune femme laissa échapper un soupire face à la situation impossible, avant de relever un regard amusé vers son camarade : « Par Merlin, jamais personne ne pourra gagner » Elle rit à la suite de sa phrase, avant d'ajouter avec un sourire en coin : « On part sur une paix blanche et un traité de paix ? »
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : son époux | PATRONUS : un casoar à casque | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: ◮ The Winter Song ◮ Cassie & Kierán Jeu 7 Juin 2018 - 17:32
Kierán concevait la mort comme un mélodrame qui agitait les foules parce qu’elle touchait tout le monde sans distinction particulière. Certains y étaient plus résistants et faisaient vite leur deuil tandis que d’autres restaient à vie marqués par l’événement, ce qui créait des distances entre les foules et entre les gens. Pour sa part, il faisait parti de ceux qui ne s’en remettaient jamais vraiment, qui n’avaient de cesse d’accuser la même personne ou la même chose, en réécrivant mentalement l’histoire pour se sentir mieux. En réalité le jeune homme ne se sentait pas mieux, mais il ne se rendait pas compte qu’il s’enfonçait dans une triste spirale négative qui ne le faisait qu’un peu plus souffrir. Il se disait “et s’il n’était pas parti ce matin-là ?” ; “ et s’il était parti plus tard ?” ; “ et s’il n’avait pas promu Raven Fawkes mais Albert Brown ?” etc. Il se torturait mentalement et faisait passer cela pour l’acceptation de la mort et du deuil. Pour un être aussi étonnement intelligent que lui, il pouvait être surprenant qu’il se fasse avaler dans un piège si commun. Malheureusement, son intelligence était toute cartésienne et non émotionnelle, “je pense donc je suis”, semblait être son maître mot. Cassiopeia ne pouvait pas comprendre pour la simple et bonne raison qu’il ne lui expliquait rien sur lui-même. Sans doute le comprendrait-elle mieux s’il se dévoilait un peu plus. Mais la jeune femme était désormais son élève, et il mettait un point d’honneur à ne pas froisser sa vision de lui par quelques confidences autour d’un échiquier. Kierán lui offrit donc un léger sourire, mais la laissa dire.
Était-il son ami ? Était-elle son amie ? Il s’agissait là d’une question qui le taraudait tandis qu’il acceptait gracieusement quelques baies. N’était-elle pas simplement son élève avec qui il se plaisait de discuter, parce qu’il se sentait comprit dans un monde incapable de le comprendre lui ? La jeune femme avait l’extraordinaire aptitude de parler à point nommé et de se taire au bon moment, ce qui était une qualité exceptionnellement rare pour qu’il la recherche chez tout le monde. Il pensait égoïstement être aussi touché de cette qualité-ci, et il expliquait ainsi qu’il appréciait tant l’écouter parler. Il ne s’agissait pas de ces attirances étranges et purement physiques, mais plutôt de celles intellectuelles, celles qui rapprochaient les plus brillants esprits et les plus similaires. S’il ne pouvait dire qu’il était brillant - pourtant il l’était - il ne doutait pas d’être un esprit particulier, et Cassiopeia semblait être comme lui. Sans doute était-ce pour cela qu’il se sentait bien à converser avec elle, que ce soit de la connaissance, de la vie, des plantes, ou bien encore, des empoisonnements. Bien qu’il trouvât cette conversation amusante elle ne cachait pas moins une certaine part de vérité. Ce que tous les deux énonçaient était la vérité. Il acquiesça à ses propos et avala une dernière baie : “En effet, les méthodes les plus simples sont parfois les plus violentes et les plus faciles à démasquer. Telle que la guillotine, qui était tant un outil de spectacle qu’un exceptionnel moyen de tuer en masse, il s’agissait aussi d’un moyen fort simple, diablement efficace, mais aussi terriblement facile à démasquer” prolongea-t-il paisiblement sa pensée vers la jeune femme avant de se reconcentrer sur le jeu d’échec.
Les minutes qui suivirent furent assez silencieuses, l’un comme l’autre essayant de détruire le plus de pion possibles pour saisir le Roi de l’autre. Il ne restait à Kierán qu’un fou, son Roi et un pion qu’il désirait transformer en Reine pour finir la partie, mais devait également se concentrer sur celui de la jeune femme pour qu’elle ne fasse pas de même. Les sourcils froncés, l’impasse était inévitable et insurmontable, ce que souligna fort bien la douce héritière, d’un ton qui amusa fortement le jeune homme originaire de Gaillimh. "Je suis prêt à signer tout de suite la paix, Miss Yaxley, vous m’avez dépouillé“ s’amusa-t-il de la situation sans que son ego ne soit vexé. Il claqua ses mains entre elles et les passa sur son jean comme pour se réchauffer. Puis, il se leva, sortit sa baguette et rassembla le jeu d’échec de la jeune femme en lui souriant. ”Je pense pouvoir dire que cette journée fut constructive“ lui fit-il pour prendre doucement congé.