Gabin s’était réveillé le lendemain matin dans un drôle d’État ! En même temps, ils s’étaient pris une sacré cuite la veille au soir au pub. Leur randonnée avait été un sacré périple et il commençait à ressentir chacun de ses muscles ce qui n’était pas si désagréable. En bref, il était complètement prêt et motivé à entamer une seconde journée tout aussi énergique que la première. "Alors Moran, on y va ? Bien dormi ?" A vrai dire, il ne savait pas trop encore ce qu'ils allaient faire pour la simple raison qu'il se laissait complètement guidé par son ami car si c’était lui qui prenait les commandes, ils seraient capables de se retrouver en Norvège. Quoique ça ne le dérangerait pas tant que ça, on se demande bien pourquoi.

S'il ne se trompait pas, ce qui aurait été surprenant, Alors, ils avaient visité le sud est de l’Écosse la veille, la forêt, le lac, il aimerait bien découvrir les montagnes aussi, tout semblait si beau en Écosse, si différent. Les pays étaient frontaliers, et pourtant il avait l'impression d’être dans un univers parallèle de calme et de beauté. Il avait beau être arrivé la veille, il ne se lassait pas de ces paysages. Mais à ce qu'il avait compris, Moran était la depuis 17 ans et appréciait toujours autant de s'y retrouver alors c’était une compagnie des plus agréables.

Moran avait passé une nuit formidable. Ce n'était pas normal.

Car le matelas sur lequel avait dormi ne faisait sans doute pas parti des matelas les plus délicats et  agréables du pays. Il avait eut l'impression, en se couchant en tout cas, de dormir par terre. Mais les effluves d'alcool toujours présentes autour de lui, l'avaient bercé et il s'était endormit presque immédiatement. Et le matin, il n'avait pas plus mal au dos qu'à la tête. Sans doute sentait-il un peu plus son pouls à l'arrière de son crâne, mais c'était tout. "Comme un bébé" répondit-il au garçon alors qu'il s'habillait difficilement, "aujourd'hui, cap au Nord !".
Et c'est ainsi que tous les deux étaient partis à l'aventure, leur sac sur le dos, leurs gourdes remplies d'eau, et avec une bouteille d'alcool en plus pour tenir la route, "je t'emmène à Invergarry aujourd'hui !" informa-t-il son ami alors qu'ils déboulaient sur un sentier, "mais avant, on va marcher quelques kilomètres jusqu'à midi, pour que tu vois un peu le paysage changer. Ca te va ?". Ce village était presque vide de toute vie, mais ce n'était pas plus mal. Plus on allait au Nord, et plus c'était beau. En tout cas, c'était son point de vue. Le jeune homme ne pouvait pas dire qu'il avait fais toutes les randonnées possibles et imaginables en Écosse, mais celle-ci était quand même une de ses préférées. Ainsi, il faisait sa boucle et il mourrait déjà de hâte de débouler à Inverness, LA grosse ville des Highlands.

Cette journée s’annonçait forte agréable grâce au temps. En effet, un doux soleil inondait l'horizon mais la fraîcheur des arbres et des montagnes leur permettrait de pouvoir marcher en paix sans souffrir de la chaleur ! "Ah oui moi aussi, il faut croire qu'une bonne marche plus un peu de boisson c'est le combo parfait pour un sommeil réparateur." On dirait presque une phrase de pub. C'est assez drôle d'ailleurs. "Au nord, parfait" En fait il disait ça mais il ne savait même pas ce qu’il y avait au Nord. "C'est quoi comme terrain le nord ?"

Et c’était reparti ! Les deux baroudeurs leurs sacs sur le dos, repartaient pour de nouvelles aventures ! "Invergany, ok" Bon en fait, le nom de la ville l'eclairait tout autant que le fait d'aller dans le Nord de l'Ecosse mais il trouvait ça étrangement réconfortant de visiter un pays complètement inconnu et dans la mesure où il se trouvait avec Moran, il ne se sentait pas le moins du monde en danger. Et après tout quand on visitait, qui se préoccupait de savoir ce qu'il visitait, l'important était de profiter de l'instant présent non ? "Oui bien sur je te suis, le but est de voir un maximum de choses, on va bientôt quitter la forêt c'est ça ? Arrête moi si je raconte des bêtises ! Et toi, ta Maison familiale est au sud-est c'est ça ?"

Dormir dans les pubs n'était peut-être pas la meilleure idée que l'on puisse avoir, mais c'était au moins la garantie d'une soirée mémorable. Moran avait bu avec Gabin, et une fille qui venait de Portree également, une moldue, mais qu'importe. Ils avaient bien parlé, et s'il avait été seul, il était prêt à parier qu'ils seraient allés plus loin. Mais il pensait à son pote, et il était sympa. Sur un clin d'oeil aguicheur, il avait quitté la jolie demoiselle répondant au délicat prénom de Maggie. "Ouais, puis la soirée d'hier soir aussi. L'orchestre qui est venu joué était drôlement cool !" s'exclama-t-il. Malheureusement, il n'avait qu'un souvenir très flou de la musique qui avait envahi le bar, la veille au soir. Mais son ami était plus intéressé par les conversations concernant le terrain qu'ils allaient rencontrer dans la journée. Moran poussa une exclamation en se demandant s'il devait répondre : "Ca va commencer à grimper, vieux". Et il allait avoir mal aux tendons. Plus on allait au Nord et plus les Highlands étaient beaux, et hauts. Gabin ne s'imaginait sans doute pas encore la vue qu'il allait avoir tout là-haut. L'Écossais pur souche qu'il était savait que le nom de la ville ne l'éclairait pas, à moins qu'il ne désire ouvrir une carte. Et cela le faisait silencieusement sourire. Gabin lui demanda s'ils allaient bientôt quitter la forêt : "Ca dépend. Soit on prend une route et on reste dedans, soit on en prend une autre et ce sera désertique. Tu préfères quoi ?" lui demanda-t-il, avant d'ajouter : "Ma maison est à la sortie de la ville de Callender, donc plus au sud, en effet !".

La soirée avait été intéressante bien que légèrement floue en cette matinée, ils s’étaient retrouvés à boire avec différentes personnes au cours de la soirée. Il y eut même un moment où il se sentit de trop, il était prêt à s’éclipser mais finalement Moran était resté simplement à boire et ils étaient allés se coucher à une heure indéterminée. Il adorait rencontrer des nouvelles personnes et le pub était l'endroit idéal pour cela. "Ouais, c'est vrai, c’était cool ! Il y avait un orchestre ?" demanda-t-il réellement surpris car il ne se souvenait vraiment pas de ce détail. "Pas de problème, de toute façon on est équipés !" Gabin un peu perdu de la démarche à suivre en randonnée était parti de Londres accompagnés de deux paires de chaussures de randonnée, d’habits simple mais agréable et de toute la panoplie anti-moustique. Le parfait petit baroudeur quoi.

"La route désertique bien sur ! Les paysages sont bien trop beaux pour être gâchés par des bandes de babouins braillards." Cette expression désignait les touristes qui passaient plus de temps à s’extasier, à prendre des photos et à brailler dans tous les sens plutôt que de profiter au calme des étendues qu'ils avaient devant eux. Et deuxième chose incroyable ! Il ne s’était pas complètement trompé sur l’emplacement de la maison de Moran, ce dernier avait dit plus au sud donc c’était le sud par rapport ou ils étaient ! Magie. "J'y crois pas ! Je suis trop fort !"

Moran, depuis le début de l'été, se réfugiait dans l'alcool pour expier ses démons. Assister au mariage de Daisy sous sa forme de pie l'avait secoué plus qu'il ne l'aurait cru. Il n'avait même pas eut le courage de lâcher un croassement sinistre lorsqu'elle, et Rookwood s'étaient échangés les bagues. Le soir-même, il avait préféré boire plutôt que d'imaginer leur consommation de mariage. Et depuis ce triste jour, il ne se passait presque pas un jour sans qu'il ne détruise son foie, à coup de pintes et de verres de whisky. Le jeune homme, bien qu'il fit bonne figure - prêt à aller à la coupe du monde de Quidditch - se sentait, d'une certaine manière, désintégré de l'intérieur et il détestait cela. Il ne savait pas comment gérer sa jalousie, qu'il n'était pas censé ressentir, ni comment gérer son désespoir. Alors, il faisait bonne figure, surtout avec Gabin. "Mais oui" éclata-t-il naturellement de rire, "j'en connais un qui étais plus concentré sur Maggie que sur la violoniste". L'orchestre, avait été bien sympathique, mais il avait préféré discuter avec cette charmante jeune fille, qui lui avait extorqué, tout de même deux pintes à sa solde. C'était tout à son honneur pensait-il simplement.
Moran eut un sourire ironique à l'expression qu'utilisa son meilleur ami : "Et tu crois que t'es quoi, toi ? T'es un touriste mon pote, désolé de te le dire !". C'était vraiment l'hôpital qui se foutait de la charité, lui semblait-il. Gabin n'était pas d'Écosse, il était Anglais. Alors comme tous ceux qu'il jugeait, il était un babouin braillard. Ils tournèrent à droite, sur une route au nom presque imprononçable pour qui n'était pas de la région. Direction, la route désertique, alors. "Bravo Sherlock" le congratula simplement le jeune homme. Ils marchèrent ainsi pendant quelques heures. La forêt s'était perdue de vue depuis longtemps, et Moran avait décidé de faire apparaître avec sa baguette une petite boussole magique qui représentait leur Nord. On est jamais trop prudent, paraît-il.

Moran avait bu d'avantage que lui hier, mais bon ce n’était rien d’étonnant car il buvait toujours plus car il ressentait nettement moins les effets. Cependant, il buvait encore plus que d'habitude. S'il continuait comme ça, bien que costaud, la boisson finirai5 par avoir raison de lui alors il se promit de garder un œil su son meilleur ami qui était certes plus âgé mais pas beaucoup plus mature. "Ah zut, désolé j'avais pas fait gaffe" dit-il en se mêlant à son fou rire. "Maggie, c'est qui elle ?" Ah mais oui ça devait être la fille qui avait passé une partie de la soirée avec eux ! A vrai dire il ne s’était pas préoccupé de son nom, ni d'elle. La soirée avait été sympathique mais il s’était concentré sur le pub et son meilleur ami. Il avait laissé ce dernier faire la conversation, cela lui convenait très bien et changeait un peu.

Moran se moqua sans problème lorsque Gabin se moqua des touristes. Bon c'est vrai qu'il avait raison quand même. "Oui mais je suis un touriste avec un gars du coin et je ne m’arrête pas toutes les trois minutes en m’extasiant sur une feuille morte." Gabin profitait du paysage, c’était une évidence vu ou il avait atterri mais grâce à Moran il savait ou ça valait le coup de s’arrêter. Et surtout, les randonnées étaient des vrais, il n'allait pas sur des petits chemins pour citadins qui voulait voir un champ ou une forêt pour la première fois de leur vie ! Heureusement d’ailleurs sinon il s'insupporterait lui-même ! "Eh vu mes capacités en orientation, tu pourrais quand même être fier de moi ! Tu vois tu te moques mais tu n'es pas mieux avec ta boussole !" rigola-tu de ton compagnon.

La soirée avait été digne. Elle avait été belle. Elle avait été agréable. C'est en tout cas ainsi que le jeune homme l'avait perçu, là à moitié affalé sur le bar, une pinte dans une main, une clope dans l'autre, à écouter d'une oreille distraite l'orchestre pour rester focalisé sur Maggie la moldue. Moran marchait en repensant à elle. Outre le fait qu'elle était jolie et assez intéressante, il était formidable de lancer quelques phrases qu'elle ne pouvait pas comprendre, ne connaissant sans doute rien au monde des sorciers. En dire assez pour intriguer mais trop peu pour aiguiller, chose que le jeune homme adorait faire, surtout lorsqu'il était bourré. "Bah, la fille avec qui je suis resté pendant les deux tiers de la soirée" répondit-il, circonspect, "t'as vraiment un sacré trou noir, interdiction de boire avant la semaine prochaine, c'est l'ordre de Docteur Powell". Il eut un rire sincère, car il savait que Gabin n'allait pas suivre sa prescription, pourtant oh combien importante.
"Ca, c'est ce que tu dis" répondit-il du tac au tac à son meilleur ami, concernant les touristes, "ou tu ne t'es pas vu bourré". Gabin, bourré, c'était quelque chose. Mais le fait qu'il veuille absolument passer par les routes désertiques faisaient bien de lui, un touriste malgré lui. Et c'était diablement amusant. "Ouais" répondit Moran de prime abord sur la boussole, "en fait je ne suis jamais passé par-là. J'peux pas avoir fais toutes les randonnées en Écosse, alors...". On est jamais trop prudent n'ajouta-t-il pas.

Gabin n’avait pas eu un trou noir si important que cela la veille, mais il avait eu cependant une grande lassivite. Au début, tout était très sympathique, une bière son meilleur ami, un pub, être perdu à des milliers de kilomètres de chez lui. Mais après, au fur et à mesure que la soirée avançait, il y avait de plus en plus de gens, des blablas inutiles et son esprit s’était mis à dériver vers un pays au Nord, une certaine personne qu'il n’arrivait pas à extraire de ses pensées peu importe ses tentatives ! "Ouais excuse moi je me suis pas trop préoccupé de son prénom" sans la moindre once de regret, de toute façon, il ne reverrait jamais cette fille alors retenir son prénom n'avait pas une grande importance. "Je pourrais te retourner la prescription." Puis il le regarda et il n'avait pas envie de rigoler. "Sérieusement Moran, tu fais n’importe quoi dernièrement et c'est moi qui te le dis !" Il détestait être moralisateur mais il s’inquiétait sincèrement pour ce dernier qui semblait vouloir toujours aller plus loin dans ses limites jusqu'au moment où ça ne passera plus et il n'avait pas trop envie d'assister à la déchéance de son meilleur ami.

"Eh bien oui, tu n'est pas un touriste et donc par extension je n'en suis pas un non plus, logique, non ? " Ouais, bon c’était logique dans son esprit à lui, c'est un bon début déjà ! "Qu'est ce qu'l y a quand je suis bourré ?" Gabin était bien curieux de savoir comment son ami le percevait quand il avait un peu bu ! Il fut un peu surpris lorsque Moran avoua qu'il n'avais jamais fait cette randonnée ! "Eh bien on est bien parti ! Tu vas voir qu'on va finir en Norvège, on va rien comprendre !"

S'il y avait bien des gens auxquels Moran portait attention en étant bourré, ou non, c'étaient bien les filles. Surtout depuis qu'il était à nouveau célibataire. Il s'était étrangement trouvé le besoin d'aller noyer son chagrin dans les verres de scotchs et les bras des jolies Écossaises, depuis le début des vacances. Il ne comptait pas arrêter pendant la Coupe du Monde, d'ailleurs. Sans doute qu'il commençait à lâcher prise, et à perdre pied. Il n'était jamais autant sortit. Ce besoin de vagabonder était devenu si puissant, et si nécessairement enivrant, qu'il ne parvenait plus à s'arrêter. La drogue ici, ce n'était pas l'alcool, mais ce farouche sentiment de liberté qu'il avait depuis qu'il avait quitté Poudlard et depuis, également, qu'il avait quitté Daisy. C'était pour ça qu'il était partit, c'était ce qu'il avait toujours recherché. Ce que lui dis Gabin était donc, tristement vrai. S'il ne savait pas que les Écossais étaient des gens têtus, il allait vite le découvrir, malheureusement pour lui. "De quoi tu parles ?" demanda-t-il. Car Moran n'était certainement pas conscient de ce qu'il faisait en ce moment. Son comportement lui semblait tout à fait naturel, car il faisait ce qu'il avait envie, et ce qu'il avait toujours voulu faire. Il se détruisait sans même s'en rendre compte et il ne comptait pas l'avouer. Parole d'Écossais.
"Y'a aucune logique dans ton raisonnement" répondit-il aux explications de son ami, qui s'enfonçait, en plus de cela. Gabin avait toujours été un peu étrange, sans doute était-ce pour cela qu'il appréciait de passer du temps avec lui. Moran avait besoin de penser à autre chose, et si Gardenia était une fille formidable pour créer des scandales, il avait aussi l'habitude de lui parler beaucoup trop sérieusement. Il n'en était plus capable, parce qu'il avait trop de choses sur le coeur depuis Février, et c'était pire depuis son mariage. A Daisy. "T'es encore plus con que d'habitude !" s'éclata-t-il d'un rire sonore avant de se mettre à courir.

Gabin avait une chose à dire à Moran, et ce qu'on pouvait affirmer, c'est qu'il n'avait pas pris de pincettes, il avait été cash, direct, comme à son habitude quoi. Il le faisait car c’était Moran, et entre eux, ils se disaient tout ce qu'ils voulaient, sans baume mais en étant très sincère ! Il savait que son ami ne lui reprocherais pas de lui avoir dit ce qu'il pensait. Mais, il pouvait lui reprocher de raconter des bêtises s'il n’était pas d'accord ou conscient de l’avis du garçon. Ce qui était sur, c’était qu'il n’allait pas très bien, voir très mal. Il avait laissé la première journée se passer tranquillement au rythme des découvertes, mais aujourd'hui, il avait bien prévu de le faire parler ! "Je parle que tu ne vas pas bien. Tu bois pour oublier je ne sais quoi, ou alors pour te persuader de je ne sais quel bêtise. Mais il faut que tu arrêtes, et que tu passes outre la raison qui te rend si mal." Ce n’est pas comme s'il lui avait dit d'aller voir un peu ou de se livrer corps et âme à lui. Mais ce qui était sur, c'est qu'il y avait un truc qui le bouffait de l’intérieur depuis quelques mois et su’ il n’arrivait pas à s'en sortir. Gabin était le spectateur inutile de cette débâcle et voir son ami dans son pays était le lieu rêve pour en parler. Et au pire, s'il s’énervait vraiment, eh bien Moran se cesserait et le laisserait en plan ici. En bon écossais qui se respecte, Moran avait un fort caractère et voulait toujours avoir raison.

"Mais si au contraire, je suis parfaitement logique ! Je mime tes gestes et tes pas alors j'ai l'air d'un écossais qui se ballade dans son joli pays" Bon si en toute honnêteté, il racontait des bêtise, mais des bêtises avec une légère logique tout de même. Il était curieux de voir ce que son ami allait dire de lui bourré et il eut le droit à du Moran dans toute sa splendeur ! "Allez moi je suis ton ? Mais tu t'es pas vu" dit-il en riant également et en partant à la poursuite de son ami C’était bte qu'il n'y ait pas de lac dans le coin sinon il l’aurait balancé dans l'eau froide ! On avait bien vu la veille à quel point il se sentait à l'aise avec le froid. Faux écossais va ! Avait-il envie de lui lancer à la figure !

Moran avait décidé de s’entêter, rien de bien surprenant jusque là mais ce qui surpris agréablement le Pouffsoufle, c’était qu'il ne se renfermait pas complètement comme ce à quoi il pouvait s'y attendre. Cela voulait dire que tout n’était pas perdu, ou alors que Moran était encore bourre de la veille et donc d'humeur agréable. "Je t'assure que si " Ils pouvaient jouer longtemps à ce petit jeu, non, oui, non, oui, c’était une boucle sans fin maos bien loin de l'objectif initial de Gabin. "Tu es mon meilleur ami et c’est justement pour ça que je te le dis, je ne veux pas que tu te détruises." Gabin lui aussi avait eu des phases ou il avait plongé particulièrement bas, la mort de sa mère, la rupture avec Wilda, ces événements l'avaient anéantis et c’était grâce au soutien de ses proches, y compris Moran, qu'il avait réussi à sortir la tête de l'eau. Dans le cas présent, pour Moran, c’était plutôt sortir la tête du whisky mais bon, ça revenait au même finalement !

"Mais bien sûr que non, et puis, les étrangers ne connaissent pas l'accent écossais car justement ils ne le sont pas alors ça passe nickel" dit-il en lui tirant la langue ! Il avait l'air d'un gosse, ouais et alors, qu'est ce que ça changeais, il n'y avait que Moran pour le voir ! Celui-ci lui réponda avec un geste une pointe moins poli et Gabin éclata de rire. A la mention du transplanage, Gabin ne fut pas vraiment rassuré, il l'avait déjà fait de nombreuses fois mais ce n’était quand même pas sa tasse de thé. "Tu es sur ?" il hésitait lui-même à passer son permis car bien que la perspective de se déplacer d'un endroit à l'autre était alléchante, celle de perdre un membre dans la course l’était moins. Cependant, à la remarque de Moran, il sentit son ventre et se réveiller et attrapa le bras de Moran

Moran avait la franche impression que Gabin dramatisait un peu. Car il avait en effet toujours bu - était-ce nécessaire de lui rappeler que sa première expérience avait été à neuf ans ? - et s'il admettait volontiers boire un peu plus en ce moment, il se jugeait encore loin des alcooliques qu'il connaissait dans sa petite ville de Callender. Aussi préféra-t-il ne pas répondre au garçon, de peur de rentrer dans un débat dont il n'était pas prêt à se défendre. Il y avait sans doute une part de vrai dans les paroles du Poufsouffle, mais le jeune homme pensait qu'il était majeur, et qu'à ce titre, il faisait bien ce qu'il voulait. Finalement, son meilleur ami était aussi têtu que lui. "Non mais je rêve, on est réputé pour avoir le pire accent du Commonwealth... Il n'y a guère que les Irlandais qui nous battent, à ce qu'on dit" répliqua-t-il en fronçant les sourcils.
Fort heureusement, la question du ravitaillement de leurs estomacs fut soulevée, et ils transplanèrent tous les deux, illico presto. Direction Invergarry. Ils arrivèrent dans une rue sorcière de la petite ville. "J'te propose qu'on achète de la nourriture ici, et qu'on la mange sur le chemin pour aller au château d'Invergarry" lui dit-il en s'approchant d'un pub sorcier duquel sortait justement un gobelin à l'air sévère, "t'es ok ?".

Gabin dramatisait ? Peut être bien, après tout est ce que c’était si grave ? Il l'ignorait maos le problème était que son ami ne buvait pas parce qu’il voulait s'amuser mais il buvait pour boire et oublier. Il le savait car il avait vécu la même chose un peu plus tôt dans l’année quand Nina s’était mis avec Holden, il buvait pour oublier, oublier et se dire que tout ceci n’était pas grave mais c’était faux bien évidement. Qui pourrait croire une chose pareille. Il s’était calme quand il avait compris, grand bien lui fasse, que ce n’était pas en devenant un ivrogne qu’i réussirait à changer sa situation. Il s’était donc éloigné, pour sa santé mentale, et cela semblait mieux ! Moran ne voulait plus en parler, très bien, mais qu'il ne compte pas sur Gabin pour oublier, il lui en reparlerai ! Il n’abandonnait pas. "Ouais peut être bien si tu le dis. Je ne vois pas de différences entre vos deux accents" retorqua-t-il avec un petit sourire satisfait en sachant l’état dans lequel Moran allait finir en entendant ces quelques paroles.

Il fut bien heureux de voir que les deux étaient arrivés à destination sans trop de dommage. Il. Etait toujours entier ! Il était presque prêt à sauter dans les bras de Moran pour le remercier, ce qu'il s'abstient bien évidement. "Ok ça me va ! Il faudra à nouveau transplaner pour aller vers Invergarry ?" demanda Gabin peu motivé à recommencer l’expérience du transplanage dans l’immédiat. Tout ceci paraissait bien évident pour Moran, mais quand à lui, il avait transplané il ne sait où. Ils auraient pu se trouver en Irlande, il n'aurait pas su davantage. Il savait juste qu'il était dans une ville (conclusion folle !) Et qu'ils étaient toujours dans le pays d'origine de Moran car après tout leur randonnée était pour découvrir ce pays et non un autre ! Un gobelin sortit d'un air énervé d'un pub, il n'avait jamais fortement apprécié ces créatures qui semblaient toujours être sur le point de vous sauter dessus. Alors il fit la grimace à son tour pour copier le mécontent tout en pensant au château précédemment nommé qui était connu pour être magnifique et ayant gardé sa splendeur d'antan.