Les examens étaient enfin terminés et tu ne pouvais que te féliciter. Bon, pour les matières comme Métamorphose ou Défense Contre les Forces du Mal, tu ne pouvais pas espérer un Optimal non plus, mais pour le reste tu pensais avoir plutôt bien réussi. Tu visais quatre ou cinq Optimal sur les huit matières que tu avais mais n’étais pas contre quelques-uns de plus. Cela faisait toujours joli sur le dossier. Plus que quelques semaines à attendre pour les résultats mais pour toi, c’était les vacances. Tu avais hâte d’aller voir la Coupe du Monde de Quidditch, depuis le temps que vous en parliez avec tes amis et ta famille.
Les mains dans les poches et marchant en direction des serres, un souffle de nostalgie t’envahit. Dans quelques semaines, tu n’allais plus mettre pied à Poudlard. C’était l’une des dernières fois que tu venais dans ces endroits comme celui-ci. À quelques mètres, tu entendis une douce mélodie et souris. Elle était déjà là. Cela ne t’étonnait pas trop. Mais cette fois-ci, le son qui sortait de son violon était plutôt triste comparé aux airs gais qu’elle arrivait à faire sonner, tu pouvais l’entendre de là. Tu attendis quelques instants derrière la porte pour ne pas la déranger et, une fois qu’elle eu fini, rentra à l’intérieur.
— Nous verrons bien. Je ne préfère pas m’avancer, tu me connais, lui répondis-tu avant de venir observer deux espèces qui, vraisemblablement, venaient juste de pousser. La magie de la musique. Tu adorais cet endroit et ton amie le savait bien.
— Comment tu vas ?

Il te sembla que ta question, posée sur un ton banal d’autant plus, avait déclenché quelque chose de triste en elle. Tu voyais dans ces yeux cette barrière qui retombait bien vite avant d’entendre ce drôle de soupir franchir le bord de ses lèvres. Quelque chose n’allait pas, et c’était suffisamment grave pour qu’elle te demande de la rejoindre ici. Très vite, les connexions se faisaient dans ton esprit et tu déduisis que cela avait un rapport avec sa famille. Oui, tu étais perspicace comme garçon. Mais Svetlana, comme toute fille dans une famille de Sang-Pur, entretenait parfois une relation compliquée avec ses parents. Tu ne savais pas encore quoi, mais tu n’allais pas tarder à le découvrir.
Elle sortit un bout de parchemin de sa poche et te le tendis. Tu le pris avec délicatesse, le déplias et commença à lire. Les mots étaient écrits rapidement comme si l’auteur n’avait pas pris la peine de trier ses pensées – ce qu’il n’avait probablement pas fait – et le vocabulaire utilisé était tellement violent, tellement cru… Que tu en avais presque les frissons toi-même. Et puis le contenu… Cela ne présageait rien de bon, rien du tout. À la fin de ta lecture, la voix tremblante de ton amie te fit relever les yeux. La voir ainsi te causait énormément de peine et tu n’aimais pas la voir dans un tel état, surtout lorsque tu en connaissais la cause.
Tu lui rendis le parchemin en posant une main réconfortante sur son épaule. Tu ne savais que dire, cette situation était tellement horrible, à la fois pour elle et à la fois pour Swann… Cette règle débile de vouloir marier des Sang-Purs entre eux te répugnait plus qu’autre-chose. Cette tradition empêchait les personnes d’exercer de leur libre arbitre, de leur liberté tout court. Ils n’étaient que des pions dans une communauté qui les dirigeait tels des marionnettistes. Et cela te révoltait.
Les dernières paroles de la Russe te donnèrent les frissons. Vladimir allait s’en charger… ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? En cet instant tu eus une pensée pour ta meilleure amie, Wilda, qui entretenait une relation plus que secrète avec Evan Talbott. Si la mère de ce dernier l’apprenait, tu ne donnais pas cher pour la sécurité de ta petite Willy… Mais dans tous les cas, tu étais certain que le grand frère de Lana était capable du pire. Ce garçon était parfaitement dans le moule du monde dans lequel il avait été façonné et était convaincu que les paroles de ses parents étaient ce qu’il y avait de mieux. Au grand malheur de la cadette de la famille.
— Je suis tellement désolé Lana… murmuras-tu, le regard attristé. Je sais que tu ne peux rien faire contre ton frère ni contre tes parents… Est-ce que… Est-ce que Swann est au courant ?