Bonne Petite soirée en perspective ◮ Audrey & Yrian.


Juillet 1976. Les grondements du stade s'éloignaient à chacun de ses pas. L'oubliator - comme bon nombre de sorciers employés par le Ministère de la magie, avait été réquisitionné pour assurer la sécurité de l'événement en ses temps difficiles. Le norvégien avait bien tenté vainement d'esquiver la tâche qu'il lui incombait le temps de quelques instants dans l'espoir d'apercevoir le coup d'envoi de ce match;  mais le responsable du dispositif avait ajourné ses projets le renvoyant directement à ses obligations de la soirée. Il s'était ainsi fait rebouté des abords du stade. Le pas lent, la mine déconfite, il regagnait son poste, laissant la foule en liesse, les commentaires et acclamations se taire à chaque foulée.

En cette soirée d'été, le sorcier se devait de patrouille le long de la barrière anti-moldu dressée tout autour de Mimbulus-Les-Bains, charmant village de la campagne britannique. Il devait à présent retrouver son binôme de garde. Vêtu de sa cape de sorcier ornée d'un discret insigne du ministère côtoyant un pins aux couleurs de l'Equipe nationale de Quidditch norvégienne; Skagen accourut vers une silhouette postée près d'un énorme saule. Sa baguette en main il se figea prêt de son duo du soir. Dans la nuit et l'ombre du feuillu (ou parce qu'il avait de la fiente de hibou dans le yeux), il n'avait pas reconnu celle avec qui il partagerait son astreinte. » Désolé pour le retard Miss, petit imprévu sur le chemin... « lâcha-t-il le souffle coupé par sa petite escapade nocturne.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Poudlard vs Durmstrang, Poudlard
Skagen en avait rêvé depuis très longtemps et il avait finit par le faire. Au revoir les matchs entre les trois maisons de Durmstrang (semblable à de la lutte moldue), et à lui la Grande-Bretagne et le tournoi inter-écoles qui se déroulait au Royaume-Uni. Batteur pour les Kostein, il avait fait plus que ses preuves, et lorsque les sélections pour le dit tournoi étaient venues, il s'était montré plus hargneux qu'à l'accoutumé. Il s'était garanti de conserver la place qu'il occupait depuis près d'une année.

Le coup de sifflet final retentit dans le stade de Quidditch britannique, marquant la fin d'une rencontre que les rouges et or ne furent pas prêt d'oublier. Yrian avait donné le meilleur de lui même, harcelant les joueurs de l'équipe adverse avec la vigueur d'un troll et la précision d'un tireur d'élite de baguette magique.  Le jeu avait été rythmé par les Kostein, coups bas et contacts violent, un manque de Fair-Play flagrant avait été servi, fleurte avec le règlement. Tandis que l'arbitre de la rencontre renvoyait tout le monde aux vestiaires sous les sifflets des sorciers de Poudlard, la poursuiveuse des Gryffondor l’alpagua. L'équipe de Durmstrang marqua un temps d'arrêt avant que Skagen ne les congédiât d'un hochement de tête.  » Et toi c'est Wortington n'est-ce pas ? « répliqua-t-il dans un anglais approximatif et un accent à couper au couteau écorchant au passage le nom de la demoiselle. Jusque là il n'avait pas encore noté à quelque point elle fut tout à fait charmante. Le batteur lui adressa un sourire en demi-teinte.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains
Le jeune homme manqua de perdre l'équilibre. Le norvégien se retrouva sur l'arrière train lorsque son binôme le salua - non sans manquer de lâcher un léger soupir pour marquer une expression que le sorcier ne savait comment décoder. Bien évidemment, sur tout le contingent ministériel présent dans une zone restreinte, il avait été jugé nécessaire de les placer en poste ensemble. Ce ne fut pas pour déplaire à l'oubliator, qui appréciait la compagnie de la jeune auror qu'il avait eut la chance de rencontrer durant un événement plus ou moins semblable à celui du soir, à une échelle moindre.  Il n'allait pas se confondre en embrassade, mais un simple sourire en coin des lèvres suffisait pour se rendre compte que sa soirée n'était peut-être pas complètement vouée à l'ennui. » Dommage qu'il faille que l'on soit ici et pas ailleurs... « s'amusa-t-il à dire d'un ton enfantin.

Il prit le temps de juger quelques instants la jeune femme, son sourire trahissant toujours autant son enthousiasme. Entre leur travail respectif et le peu de repos qu'il leur offrait, le norvégien n'avait jamais eu de moment pour s'expliquer, lui donner son point de vu sur leur courte relation passée. Peut-être aurait-il une chance de rattraper son manque de tact. Ce n'était peut-être pas un timing parfait, mais il se promettait de tout faire dans ce sens. » Si tu veux bien nous faire l'honneur d'ouvrir la marche. « dit-il cordialement dans un geste de galanterie. Il sut que cette patrouille allait sans doute être moins en proie à l'ennui que prévus.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Poudlard vs Durmstrang, Poudlard
Les bras croisés sur son torse, le regard amusé, le batteur norvégien toisait son adversaire aussi remontée qu'un coucou suisse. Elle avait du mordant, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Une jeune fille au caractère bien trempé et à la défaite amère. A croire que les règles du Quidditch étaient différente d'une région du monde à l'autre. La tactique de jeu de son équipe ne lui seyait guère. Ils ne les avaient pas ménagé certes, mais personne n'avait eut besoin de dictame ou n'avait fini sur une civière avant la fin de cette rencontre. Signe que les scandinaves avaient été courtois envers les griffons.

» Frøken, je suis sûr que l'arbitre se tiens à votre disposition pour toutes réclamations « aboya-t-il dans un anglais quasi parfait avant de faire tourner triomphalement sa batte au creux de sa main. Charmante mais teigneuse. Élégante et pourtant tenace. Elle pouvait bien monter sur ses grands chevaux, le sifflet avait été en la faveur des bleus et or. Quand à savoir si le batteur avait volontairement ciblé un joueur en particulier plus qu'un autre, il n'avait fait que suivre le schéma d'une tactique de jeu qui échappait à la poursuiveuse. » Haaa ! C'est justement parce que j'ai une grosse batte que je me suis acharné sur ce joueur liten jente. « rétorqua-t-il en posant son index sur le buste de la rouge et or. Il n'était pas décidé à se laisser faire et ternir la victoire durement arracher lors de cette rencontre.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains
Malgré la sombre étreinte de cette soirée d'été, le sorcier aurait l'espace d'une seconde, juré la voir sourire.  Après lui avoir poliment exhorté d'ouvrir la marche, il ne put s'empêcher un petit regard mal placé. Il ne pouvait nier que le travail d'auror gardait les sorciers en plein forme. Se portant à sa hauteur, les deux employés du ministère entamèrent leur patrouille nocturne, la main à portée de baguette. Dans le clair-obscur, le norvégien, bien que solidement amarré sur ses appuis, manqua par deux reprises de trébucher. Aux aguets, à l'affût d'un signe de présence indésirables, le jeune homme ne pouvait se retenir de lancer quelques œillade à sa partenaire. Contraint de sortir à son tour sa baguette, il la leva, le bras tendu à hauteur de taille.

Les racines traîtres et le silence semblaient être les seuls ennemis de l'oubliator. Un calme pesant qu'un triomphe lointain s'empressa de balayer. La suggestion d'Audrey lui arracha un éclat de rire. Comment pouvait-elle être aussi sûre de cela? L'équipe anglaise n'avait aucune chance face à leurs adversaires. Bien que méritante par son parcours jusqu'aux phases finales de la coupe du monde, elle allait tout simplement se faire écraser. » Ou bien un cognard bien placé! Ces balles sont traîtres...   « ironisait-il un large sourire pendu aux coins des lèvres. D'humeur taquine, il comptait bien asticoter l'ex-poursuiveuse des rouges et or et rendre cette astreinte moins assommante.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Poudlard vs Durmstrang, Poudlard
Avant qu'il n'est pu reculer, elle imita son geste. Le Kostein trouva cela fort désobligeant de la part d'une demoiselle. Après tout, il avait manqué de tact et se retrouver à position égale, lui permettait d'ouvrir les yeux sur la rudesse de son action. Qu'importe, elle ne méritait pas de marque de politesse. Elle était venue à lui et non l'inverse. Elle encore qui l'avait alpagué devant toute son équipe. A nouveau elle qui avait fait preuve d'une mauvaise foi sans équivoque. Elle pouvait bien être à son goût, elle avait une attitude inconvenante. Si elle n'avait pas été un membre du sexe opposé, le batteur lui aurait sauté à la gorge, et ce qu'importe les retombées sur son équipe et l'institut. Cependant par ce qu'elle n'était pas ce qu'il aurait aimé qu'elle soit, il se résigna à en venir aux mains avec l'attrapeuse. Bien malgré lui, le jeune Skagen fit un pas en arrière, un signe d'apaisement de la tension, du moins c'est ce qu'il avait espéré.

Sa batte le long de la cuisse, sa main libre dans la poche de son pantalon de Quidditch agrippée à sa baguette, il contemplait son interlocutrice. Il avait sans doute fait fort durant la période de jeu, mais c'était ce pourquoi il avait été entraîné. Le scandinave ne comptait pas présenter d'excuses à qui que ce soit pour avoir rempli son rôle. Elle pouvait bien le présenter comme le pire des enfoir*s, il était persuadé de ne pas être en tort. Et que faisait une enfant de treize ans sur un balai, n'avait-elle pas des licornes à apprivoiser? Les Kostein n'étaient que des jeunes hommes, dont leur batteur était le plus jeune, de ce fait se retrouver en compétition face à une équipe mixte et assez jeune, avait sans doute exacerber les joueurs Bleus et Ors. » A t'entendre nous ne pratiquons pas le même sport. « ironisait le norvégien posément. Le Quidditch était un loisir plutôt violent. Il semblait que le professorat de Poudlard avait omis d'avertir ses élèves de la dangerosité de cette pratique.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains
Skagen avait réussi à la faire sourire. Un bon point pour l'oubliator qui croyait que toute chance avec la sorcière était vouée à l'échec. N'y avait-il pas un proverbe français à se sujet ? En tout cas, sa remarque l'avait faite réagir avec amusement. Il était vrai que les cognards et l'ancien batteur amateur avaient une histoire commune. Audrey et son équipe l'avait appris à leur dépends quinze ans auparavant. » Un peu, mais les bonnes habitudes se perdent... « répliqua-t-il d'une voix taquine. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis leur accrochage d'après match, mais le norvégien savait pertinemment que le sujet était encore sensible.  Il avait changé depuis et son habituelle attitude distante s'était effacée en sa présence.

Évoluant dans la pénombre, un craquement les sortis tout deux de leur zone de confort. Il n'était à présent plus question de Quidditch, taquinerie, retour au vif du sujet, ce pourquoi ils étaient d'astreinte. L'auror se figea net devant son collègue, le bras tendu vers la source du bruit. Une posture qui n'était clairement pas du goût du scandinave. » Dritt! « marmonna-t-il dans un soupir étouffé en se dégageant. Skagen se positionna à la gauche de la jeune femme. Sa baguette braquée vers une épaisse broussaille d'où avait été émis l'alerte. Hominum revelio, le sortilège de détection informulé du sorcier lui révéla la présence d'au moins deux personnes. Il serra l'emprise qu'il exerçait sur son arme et fit quelques pas sur le côté, s'éloigna de quelques mètre de son binôme. Ainsi placé, il sécurisait un périmètre plus vaste et s'assurait d'être hors de portée d'une attaque amicale ou d'une agression groupée. La tension était à son comble. Il leva son bras et ferma son poing, stoppant toute progression alliée. De son index et majeur, il informa l'auror de la présence de deux indésirable et désigna l'endroit même où ils se cachaient. Un léger signe de tête adressé à son duo afin de vérifier que tout allait à son aise et le nordiste fixa de nouveau le bosquet.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Poudlard vs Durmstrang, Poudlard
Le norvégien avait brillamment désamorcé la situation. Il avait fait preuve d'une diplomatie qui ne lui était pas familière. Le jeu en valait la chandelle puisque cela avait quelque peu détendu la jeune femme toujours aussi en proie à l'amertume de la défaite. Elle était aussi collante qu'une tasse à thé mordeuse. Du haut de son mètre quatre-vingt il la toisait, le visage allégé de toute émotion. Qu'est-ce qui pouvait bien la motiver à être si entêtée ? Après tout ce n'était qu'un match de Quidditch et elle verrait bien par elle même que les bleus et ors n'étaient pas aussi brutaux que ses semblables de Durmstrang. Les Dyr et Uzem avaient jusque là fait preuve de retenue, mais les matchs de poules terminés, elle verrait bien que rencontrer les Kostein se trouvait être une partie de plaisir.

Elle ne jurait que par le règlement. Ne voyait-elle pas plus loin qu'un tas de règles absurdes tout juste bon à défendre les plus fragiles de la compétition. Il ne ressentait pas le désir de tomber dans son petit manège. Mais s'esquiver, battre en retraite et clore ce débat équivalait à dire qu'elle avait raison sur toute la ligne. Chose que le scandinave ne pouvait se permettre.  » A chaque équipe son style de jeu. « lâcha-t-il sobrement de son accent nordique. » Je conçois que notre jeu n'a aucun équivalent avec les tactiques de mollassons de Poudlard. « ajouta-t-il avec sarcasme sans même rebondir sur leur flirt avec le règlement. Durant ce tournoi extraordinaire, le sorcier avait eut la chance d'assister à un grand nombre de rencontres. Il avait ainsi pu se faire une opinion en demi-teinte sur les équipes de l'école britannique. Mise à part les serpents de Salazar, les trois autres maisons optaient pour une stratégie molle et prévisible; en d'autres termes: inefficace.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains
L'adrénaline battant dans ses veines, l'oubliator n'eut guère le temps d'user de sa baguette. Son binôme avait saucissonné les deux tourtereaux en un battement de paupières. Pantalon aux chevilles, un gilet accidentellement accroché aux ronces, les deux comparses ne présentaient définitivement pas une menace pour la patrouille. A la vue de ce couple en plein ébat, le norvégien peu à son aise eut un mouvement de recul et pivota à cent quatre vingt degrés, laissant le plaisir de réprimander les amoureux à sa collègue.  » Det manglet mer enn det!* « s'écria-t-il avec embarras. Le regard tourné vers le manteau nocturne qu'offrait en spectacle cette douce soirée, le sorcier laissa ses bras tombés le long de son corps évitant soigneusement de ne pas jeter un coup d'œil vers les fourrées. Le scandinave se résigna à aider son duo et faire place nette. Dans un soupir non dissimulé il hocha la tête pour marquer sa désapprobation face à une situation ubuesque.

C'était invraisemblable. Tandis que les amants s'activaient honteusement, Skagen rejoignit l'auror.  Il aurait pu en rire, mais il préférait rester le plus professionnel possible et y alla de son grain de sel. » Vous avez vraiment le QI d'une goule! « siffla-t-il avec agacement. Tout cela aurait pu très mal se finir. Ils avaient de la chance qu'Audrey ait été la plus rapide, car le sorcier n'aurait pas eut le clémence de les soumettre à un sortilège de saucissonnage. Ce n'était pas tout, mais ils avaient d'autres hippogriffe à apprivoiser. Ces jeunes gens leur avaient prit suffisamment de leur temps et sans même attendre qu'ils eurent finit de se rhabiller, l'oubliator les chassa sans ménagement. » Du balai ! Je n'aurais pas la patience de ma collègue « s'énerva-t-il en se penchant pour ramasser les derniers vêtements traînant encore dans le bosquet et qu'il jeta à quelques mètres de la patrouille. D'un geste vif, il empoigna le couple et les extirpa du buisson les projetant avec force hors de sa vue. Regardant les concubins fuir leur terrain de jeu, Skagen lâcha un nouveau soupir.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Poudlard vs Durmstrang, Poudlard
Le Kostein avait fait mouche. En qualifiant les équipes de Poudlard de mollassonnes, il avait soulevé un sujet sensible qui tenait à la britannique. La vérité avait autant un arrière goût amer qu'une défaite sur son propre terrain, à domicile. Toujours aussi impassible le norvégien se préparait à une nouvelle offensive de son adversaire, un ultime coup bas pour lui faire passer l'envie de savourer leur exploit face aux gryffondors. » Glorieuse ou non, une victoire reste une victoire...« lâcha-t-il d'un ton sarcastique un rictus hypocrite dessiné sur le visage. Il se foutait bien de passer pour un être arrogant et condescendant et quoi qu'elle eut pu dire les faits restaient inchangés; les élèves de Durmstrang étaient parvenus à l'emporter sur leur adversaire.

Elle avait beau traîner les bleus et ors dans la boue, Skagen n'arrivait pas à lui en vouloir. Elle avait cette aura qui lui donnait envie de tout lui laissez passer - dans la limite du raisonnable. Les deux joueurs auraient pu débattre sur leur équipe longuement, si seulement un renfort cent pour cent féminin n'était pas venu à la rescousse de la poursuiveuse rouge et or. Encadrée par une coéquipière et une femme aux traits secs et peu amicaux elle fut poussée à contre cœur vers les vestiaires tout en lui promettant que leur chemin serait amener à se croiser de nouveau. Ce qui n'était pas pour déplaire au jeune Skagen. En espérant que son attitude n'était que le fruit d'une défaite âpre. Le scandinave ôta cape et cuirasse et emboîta le pas de miss McGonagall qui l'escorta jusqu'aux abords du stade. Le regard qu'elle lui adressa le mis vite très mal à l'aise et il disparut au milieu de ses équipiers échauder par l'issu de cette rencontre.  

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains
Worthington dut être la seule à s'amuser de la situation. D'un côté une bande d'idiots désarçonné par la surprise d'être pris la main au panier. De l'autre un sorcier agacé par la bêtise dont avait preuve le couple. Elle eut bien tenté de détendre l'atmosphère une fois les amants évanouis dans la nuit, mais l'oubliator fut bien trop à l’affût d'un nouveau danger qu'il ne prit pas la peine d'y répondre. Chasser des imbéciles en plein ébats plutôt qu'assister à une finale d’anthologie, voilà le seul exercice qui allait rythmer leur soirée - charmant. Il aimait son travail, mais être réduit à une telle besogne le faisait sortir de ses gongs.

Le norvégien se retrouva de nouveau en tête à tête avec l'auror, la pénombre estivale en porte chandelle. Un répit propice pour aborder un sujet épineux que le scandinave avait esquivé depuis trop longtemps. Fut-il seulement prêt? Prêt à miner l'ambiance pour la soirée. Prêt à s'ouvrir comme il ne l'avait encore jamais fait. Prêt à reconnaître ses torts. Il y avait beaucoup en jeu, trop à perdre. Tout bien considéré, ce n'était ni l'endroit, ni le moment - parfait. Il se résigna à avorter cette discussion, pour la énième fois, preuve d'une certaine lâcheté dans laquelle le nordiste se complaisait. Évitant soigneusement de croiser le regard de la sorcière, l'oubliator prit les devants de la patrouille, prenant soin de se dissimuler dans l'obscurité.  Le pas las et traînant à la recherche des pièges de mère nature, les mains jazzant dans le fond de poche de sa cape, les yeux rivés sur un sol à peine décelable, Skagen sentait que ce tour de garde ne lui réservait qu'un lot de bêtises humaines et d’ennuis.

Toutefois le norvégien ne pouvait se permettre d'agir tel un enfant. Se protéger en s'isolant ne semblait être une stratégie payante. Les anciens amants finissaient toujours pas se retrouver. Dossier commun, télescopage au ministère, et ce tandem nocturne, le destin les poussait à se heurter.  En cette soirée festive, il se devait de prendre l'initiative, Audrey ayant déjà fait un pas vers lui lors d'une tentative manquée de décrisper son acolyte. Marquant un temps d'arrêt, le jeune homme fit volte face un sourire en façade dissimulant le traque qui l'habitait. Il était venu le temps de prendre le ronflak par la corne. » Tu ne t'es jamais demandée pourquoi ça n'avait pas été aussi concluant entre nous ? « l'interpella-t-il la boule au ventre et  le ton peu assuré. Son accent trahissait son absence totale d'aplomb. Il ne fut pas plus à l'aise que lorsqu'ils eurent surpris le ménage en pleine action. Par dessus la colline, une nouvelle clameur -euphorique- égaya le calme champêtre.

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Juillet 1961 ◮ , Tournoi inter-écoles, Au bord du lac noir, Poudlard  
Le calme de l'onde, la douceur de la brise estivale, doux soupçons de vide. Sa terre natale, ses fjords et grandes étendues sauvages, tout lui manquait sans qu'il ne laisse ce sentiment d'absence paraître. Cela faisait quelques semaines que le nordiste et ses comparses avaient jeté l'ancre -dans les profondeurs d'un lac opaque- en Grande-Bretagne et pourtant, il se sentait toujours autant en terre inconnue - indésirable parmi leurs homologues européens. Si bien que le Kostein avait renoncé à l'habituel entraînement de Quidditch, refusé toute compagnie, cruel nécessité de solitude. Troquant cape et cuirasse pour des linges à la liberté de mouvement plus ample, le jeune homme avait quitté le navire pour une balade esseulée. En proie à cette solitude désirée, le bleu et or s'était permis quelques brasses le long des berges, une baignade revigorante. Évacuer le stress de la compétition, la pression du résultat, l'épreuve d'être si éloigner de sa Norvège, l'exercice le tirait de sa mélancolie. Faire corps avec la nature et s'abandonner aux plaisirs simples qu'elle offrait. Toutes ses pensées s'étaient envolées -peut-être pas toutes-.

De retour sur le plancher des centaures, le corps brillant de milles éclats, encore humide et froid, le norvégien reprenait sa longue dérive en solitaire. Un arbre battu par les vents, couché dans la friche, un rocher familier, combien de fois avait-il parcouru cette sente? Le moment était venu de regagner la froideur de son foyer d'été. Le pas las et indisposé à le trainer sur le navire, le Kostein se permit un nouveau tour d'horizon, une bouffée d'air frais. Quand soudain, sous couvert d'un saule - n'était-ce pas un hêtre? -, une silhouette singulière l'interpella. Tout prétexte restait bon, du moment qu'il gagnait un sursis hors de l'embarcation de l'institut. Il aurait préféré se jeter dans le lac noir et se débattre avec les strangulots que regagner ses semblables. Pieds et torse nus, cheveux trempés par cette virée aquatique, le batteur se risqua à accoster la demoiselle. Démarche feutrée, il n'eut nul envie qu'elle se mette à beugler telle une mandragore, il se porta à sa hauteur, se permit de la toiser un bref instant. A l'ombre du feuillu, le norvégien se pencha silencieusement et prit un livre à la reliure bien entamée. » Très bon choix !« affirma-t-il d'un ton serein en détaillant la couverture passée.

Juillet 1976 ◮ , Coupe du monde de Quidditch, Mimbulus-les-Bains  
Le norvégien se détestait secrètement. Il n'avait jamais été très doué pour le relationnel homme, femme - ou pour le relationnel tout court. Il s'était toujours résigner à mettre tout cela sur le dos de l'absence de ses parents qui avait cruellement affecté son développement. L'institut, pour la majorité composé de jeunes hommes - à quelques exception près, n'était sans doute pas étranger à sa situation. Et son caractère d'éruptif n'était pas d'une grande aide. Pourquoi devait-il s'entêter à détruire tout ce qu'il avait bâtie avec ardeur au nom de sa sécurité? Il avait pourtant apprit à ses dépends durant l'année, que les évènements n'étaient soumis à aucun contrôle. Que rien n'empêchait le destin d'accomplir son œuvre. Que malgré tout les efforts déployés tout était déjà soigneusement couché sur du papier à musique, et qu'il n'était qu'un instrument jouant docilement sa partition. Alors que le moment soit propice ou non, qu'ils soient seuls ou pas, prêts ou distraits, l'oubliator se sentait disposé pour un solo improvisé.

Skagen écouta d'une oreille attentive la réponse que lui fournissait Audrey. Elle était aussi perdue que lui. Mais après tout ne l'avait-il pas poussé en amenant l'idée d'une rupture douce ? Étonnement, elle avait appuyé cette décision sans demander son reste. » Pas le bon moment pour qui ?« souffla-t-il pour lui-même avec dégoût. Il avait merdé sur toute la ligne en décidant pour eux. Il s'était accommodé de laisser son cœur meurtris crier son désarroi, mais était-ce réciproque? Ses sentiments pour elle ne s'était jamais essoufflés, et les braises de leur relation le consumaient, était-ce mutuel? Se noyant dans son regard, le nordiste éprouva un sentiment de culpabilité, de honte. Comment faisait-il pour réussir à se regarder dans un miroir ? Comment se supportait-il à manipuler les sentiments de ceux qui l’entouraient ? » En serait-on là, si je...« soupira-il le cœur serré, les poings crispés. Les mots ne voulaient plus sortir. Ses jambes le portèrent à quelques pas de l'auror sans qu'il ne puisse rien y faire. » Comment arrives-tu à faire semblant ? Semblant que tout va pour le mieux, alors que l'on se ment...« ajouta-t-il la voix brisé.

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