hors-jeu :

Fluvia Travers avait beau secouer son éventail en dentelle devant son visage, la chaleur restait intenable. Elle se demandait s'il faisait réellement chaud dans la salle du repas, ou si c'était elle qui, rongeant son frein, atteignait une température de cheval. Malgré le fait que Cassiopeïa et elle aient enterré la baguette de guerre l'été précédent, Fluvia n'arrivait pas à se réjouir du mariage de Cassie. Était-elle jalouse ? Non, il y avait longtemps qu'elle avait arrêté de l'être. La jeune Mrs Travers était en fait très mal à l'aise. Enceinte pour la deuxième fois, elle avait de nouveau perdu l'enfant. Cet échec cuisant la faisait vraiment douter d'elle. Maintenant mariée, Cassie avait toutes ses chances de mettre au monde un enfant dans l'année qui se présentait. Avant elle, pourtant mariée depuis deux ans.
Fluvia, ne se laissant pas abattre, consultait un médicomage qui lui avait prescrit une potion fertilisante. Elle espérait que cela marcherait. Niclas lui en voulait tellement qu'elle n'osait plus le contredire... En vérité, le mariage auquel elle assistait était un vrai pensum. En public, le couple Travers faisait bonne figure, mais ce jeu fatiguait de plus en plus Fluvia.

Les invités furent invités à gagner le parc pour déguster un vin des elfes, si délicieux que Fluvia en but deux coupes, avant d'entendre les notes de musique qui ouvraient le bal. Lissant de sa main libre sa robe fourreau de couleur cuivre - c'est que n'avoir jamais mené une grossesse à terme avait des avantages esthétiques - Fluvia se tourna vers son époux.

Citation :

Spectateur, please

hors-jeu :

hj:

hj:

Les cérémonies d'épousailles se succédaient en cette année 1976, mais contre toute attente l'aîné des Lestrange le vivait moins mal qu'à l'accoutumée. Peut-être était-ce parce que toutes ces unions lui apparaissaient plus désastreuses les unes que les autres, et lui faisaient relativiser le fiasco de son propre mariage. Narcissa avait épousé le pantin Malefoy, aujourd'hui son protégé Rosier épousait ce que Rodolphus considérait comme une traîtresse en puissance... Finalement, en comparaison, Bellatrix n'était peut-être pas si mal, en venait-il à se dire. Peut-être sa chère et tendre se disait-elle en ce moment la même chose, quelque part dans un coin de la maison où il l'avait perdue, car leurs relations ces dernières semaines avaient été presque... Cordiales. Somme toute, Rodolphus ne passait pas un mauvais moment, d'autant que contrairement au mariage Malefoy, lors duquel il avait été séparé de Rabastan, cette fois-ci les frères Lestrange avaient été placés ensemble. Il avait donc pu au moins apprécier la compagnie de son double durant le luxueux repas offert par les familles Yaxley et Rosier. Il écouta poliment la mariée, à l'issue du repas, inviter tout le monde à sortir dans le jardin, mais perdit son frère dans la foule pour aller attraper deux verres au bar : son méfait accompli, il rejoignit Rabastan qui patientait un peu à l'écart du reste de l'assemblée.
— Voilà pour toi, sombre personnage, annonça-t-il en tendant un verre à son frère, qui fixait d'un air bougon la piste de danse. Tu n'aurais pas vu Bellatrix, par hasard ?

Citation :

Rodolphus sera spectateur.

Le jour du mariage de son ancien fiancé avec sa cousine germaine faisait assurément partie du top 3 des pires jours de toute la jeune vie d'Azelma Travers. Seuls les événements de la précédente nuit, et la visite impromptue que le futur marié lui avait rendue, relativisaient un peu l'horreur de cette journée et l'expulsait du haut du podium. La benjamine Travers avait eu l'extrême surprise de voir débarquer chez elle son cher aimé Evan Rosier, le fiancé, la veille au soir... Et depuis, arborait sans parvenir à s'en débarrasser un triste sourire d'amer triomphe. Ils n'avaient pas parlé depuis cet épisode (pour que dire ?), et à présent Evan était marié à une autre. Azelma avait évité de croiser Thomas, son propre cousin à l'instigation duquel Evan s'était hier soir retrouvé dans le salon des Travers, et n'avait pas décroché un mot de la journée, ni quasiment rien mangé du repas. Elle avait terminé par trouver un argument bidon pour quitter la table à laquelle les Travers avaient pris place pour aller prendre l'air dans le parc de la demeure, et n'était pas reparue de tout le dîner, plus occupée à errer dans les allées verdoyantes du domaine. Ce ne fut que lorsqu'elle entendit les premiers accords de musique s'élever dans le jardin qu'Azelma décida de revenir vers le reste de l'assemblée, et alla sagement s'asseoir sur une délicate chaise disposée à proximité de la piste de danse.

Citation :

Azelma sera suspecte.

Spoiler:

Mildred tenait entre ses doigts graciles une coupe de champibulle qu'un garçon à l'air gauche lui avait apporté un peu plus tôt. Elle ne se méfiait nullement de son contenu, comme elle était à un mariage où elle connaissait tous les invités. La jeune femme pensait, que ce n'était qu'un événement comme un autre, certes joyeux mais non pas éclatant de bonheur, et qu'il n'y avait pas besoin donc qu'elle soit sur ses gardes. De toute façon, la fragile héritière avait le coeur trop pur pour voir ici du mal. Elle portait la coupe à ses lèvres lorsque son cousin Lucius vînt la voir. "Oh, c'est gentil à toi Lucius" lui répondit-elle gentiment en égayant un grand sourire sur son visage d'ange, "comment se passe ta vie de jeune marié ?". Elle détourna son regard pendant quelques instants en voyant une ou deux ombres se faufiler vers le lac. La jeune femme eut l'impression d'être une voyeuse. Peut-être que ce curieux personnage rejoignait un amant ou une amante ? se plaisait-elle à imaginer, comme elle avait un esprit romantique avant d'être logique. Reporter son attention sur le jeune Malefoy était plus raisonnable. La musique ne cessait pas, et elle prit soudainement conscience - et un peu tard en plus de cela - que le jeune homme était sans doute venu vers elle par politesse et non pas pour être accaparé par une cousine. "Je crois que Narcissa attend une danse" souffla-t-elle doucement en posant sa coupe sur une commode pour se libérer les mains et les poser dans le dos du jeune homme, "tu devrais aller la voir". Elle le couva d'un regard doux et généreux avant de s'éloigner pour être plus à l'aise. Mildred refusa gentiment une coupe de vin des elfes car la boisson était un peu trop alcoolisée à son goût. Les jardins de la famille avaient le mérite d'être très beaux, et bien entendu, ils faisaient un peu rêver la jeune spécialiste des plantes. Elle se plu à caresser certaines pétales et à inspecter certaines roses, si bien que toute prise dans son activité, elle ne remarqua pas qu'elle s'était éloignée et rapprochée du lac. Il y avait deux jeunes, d'ailleurs, qu'elle ne parvenait pas à distinguer de là où elle était. L'héritière se désintéressa d'eux jusqu'au moment où elle entendit un cri strident. Inquiète, elle se rapprocha rapidement de la petite scène, pour voir que la source du cri était la jeune Proserpine Rosier. "Que t'arrive..." commença-t-elle avant de poser ses yeux sur la masse informe qui s'avérait être le corps d'Achilles Rosier, son grand-frère. "Par Merlin !" s'écria-t-elle en posant une main sur sa bouche. Mildred recula de plusieurs pas jusqu'à disparaître dans les buissons, se prit les pieds dans sa robe et tomba dans l'herbe, évanouie.

O rage ô désespoir. Svetlana se regardait dans le grand miroir de sa chambre mais elle ne parvenait ni à sourire, chose qu’elle faisait peu en société de toute manière, ni à se sentir heureuse. D’habitude, elle aimait porter de belles robes et assister à des dîners mondains. Mais depuis quelques temps, ces évènements commençaient à la lasser. Trop de sang pur… trop de consanguins. Elle était dégoutée. Et cela s’était révelé avec la procédure de fiançailles qu’avait lancé son père. L’heureux élu n’était pas encore connu, mais cela ne saurait tarder.

Bien sûr, la soirée était parfaite. La mariée magnifique. Le repas succulent. Rosier… elle l’avait félicité avec malgré tout une certaine réserve. Devant ses parents, elle se retenait mais elle rêvait de lui envoyer une petite réplique acerbe, comme elle e, avait l’habitude quand ils entraient de ce jeu de joutes verbales… Et puis, c’était son mariage après tout. Autant le laisser profiter sereinement de cet heureux évènement.

Elle aperçut Rabastan au loin mais n’alla pas le saluer. Elle n’avait pas oublié. Elle l’avait tellement idéalisé, et lui, il avait insulté son sang et sa dignité de Russe. Oui elle était étrangère. Oui elle était russe, et fière de l’être. Et avec sa robe de soie couleur pastel, sa peau blanche comme la neige sibérienne était sublimée, ses cheveux blonds remontés en tresses floues et bohèmes. Que de l’apparat. Et son masque de glace en prime.

Puis, les mariés se rendent sur la piste de danse et aussitôt le musique emplit l’espace. Enfin !! De la musique. Son regard s’accrocha à cette figure qui se balançait au rythme de cet air, beau quoiqu’un peu lent et mélancolique à son gout. Elle connaissait musique plus joyeuse et entrainante, des valses viennoises à faire tourner les têtes aux gigues endiablées. Son frère la fit danser et tournoyer quelques temps mais elle se lassa rapidement et se replia dans un coin de la salle. Thomas était présent également mais tout à sa danse avec Lindsay. Peut-être les rares personnes dans l’assemblée qu’elle appréciait réellement. Elle avisa un plateau surchargé de verres. Quelle soif ! Lorsqu’elle prit une gorgée de bulles, Svetlana aperçut Demetrius et aussitôt elle eut envie de se cacher. Elle n’avait pas tellement envie de subir ses moqueries. La patience, aujourd’hui n’était guère au rendez-vous.

Et les mariés invitèrent les convives à entrer dans le jardin. Peut-être trouverait-elle en endroit suffisamment en retrait pour être tranquille. Elle n’avait pas le cœur non plus. Pas de patience, pas d’envie, pas de cœur… le néant. L’ennui à proprement parlé. Soudent, un hurlement strident éclata et le silence se fit tandis que ses sens se mettaient en alerte. Ses pas l’amenèrent aux bords du lac et elle vit alors un corps flottant à la surface. Son masque se fissura pour y exprimer toute l’horreur de la situation.

Jamais elle n’avait vu de mort. Pas comme ça. Les bulles qu’elle avait avalées avaient à présent un gout amer en bouche.