The marriage disturbs the reason, if it is nectar, it is also poison.

Novembre. Le mois n'avait peut-être pas été le mieux choisi, mais après tout ce qui avait pu se passer ces derniers mois, il fallait dire que la ligne temporelle de la blonde avait quelque peu été perturbée. Un mariage était censé être le plus beau jour de votre vie et pourtant il fallait dire que ce n'était absolument pas la cas. On pourrait tout à fait dire que la demoiselle aurait pu passer l'après-midi à boire si elle l'avait pu, risquant de découvrir après le mariage que la raison pour laquelle ils s'enfermaient à double tour dans une prison dont ils ne sortiraient sans doute jamais, avait disparu.
Cette décision ressemblait davantage à une farce qu'à quelque chose de réfléchi, de défini. Quoi qu'il en était ou pouvait en être, elle avait pris soin de choisir une robe. Elle ne savait pas pourquoi elle avait voulu, peut-être pour se remémorer qu'elle avait fait une chose correctement au moins dans ce mariage. Ce qui n'était pas le cas du reste : un village écossais côtier perdu leur assurant un anonymat certain et son témoin qui n'était autre qu'une des prostituées du coin répondant au nom de Marie-Philippe, curieux nom pour une écossaise, mieux valait ne pas poser de questions. Il y avait mieux. Mais les choses ne pouvaient en être autrement au vu de la situation. Après avoir enfiler sa robe à la va-vite, la jeune fille se rendit accompagné de la jeune fille légèrement vêtue à qui elle avait prêté un manteau camouflant ce qu'il fallait pour pouvoir ne serait-ce que rentrer dans l'Église. Car oui, malgré tout, ils avaient décidés de faire cela correctement, ou tout du moins autant que possible. Mais pour ce faire, fallait-il encore que le prétendu marié soit à l'heure... Ce qui n'avait pas franchement l'air d'être une étape validée dans le parcours... C'était donc ainsi que la mariée en robe blanche, manteau et bottes de ski et son témoin attendaient devant l'Église...

The marriage disturbs the reason, if it is nectar, it is also poison.

Même affublée d'un manteau, le froid la prenait de part et d'autre. Un froid qui pourtant malgré toute sa bonne volonté lui faisait penser que cette idée n'était pas la meilleure qu'ils aient eu parmi tant d'autres mauvaises idées. Le mauvais choix avait été fait lorsqu'ils avaient décidé, l'esprit embrumé, de passer la frontière entre meilleurs amis et meilleurs amis avec avantage. Une frontière maigre, mais qui avait eu des conséquences désastreuses sur chacune de leur vie. Elle n'était pas prête, sa nouvelle vie d'étudiante tout juste endossée, qu'il lui fallait se glisser dans la peau d'une future mère et épouse. Un enchainement sans fin.
Elle n'échangea aucun mot avec la jeune femme qui devait mourir de froid à ses côtés et dont elle avait déjà oublié le nom, trop préoccupée par l'instant présent. Le retard de Moran lui faisait presque espérer qu'il ne viendrait pas. Espérer, oui. Tout était bon à penser qu'il s'agissait d'une mauvaise décision, qu'il leur fallait renoncer. À vrai dire, elle avait hésité à se présenter devant l'Église, hésité à lier le jeune homme à une vie qu'elle savait non désirée pour le moment. Moran lui avait souvent fait part de ses envies de liberté lorsqu'ils étaient à Poudlard. Puis elle avait débarqué dans l'équation, tout comme ce que grandissait en elle. Une chose qu'elle ne pourrait vivre qu'une seule fois dans sa vie au vue de sa faible constitution.

Le temps pendant lequel elle attendit l'écossais lui parut interminable et le nombre de fois où elle avait pensé fuir le plus loin possible était incalculable. Lorsqu'elle le vit arriver accompagné d'un homme qu'elle avait l'impression d'avoir déjà vu au bar de l'auberge dans laquelle ils avaient posés leurs bagages la veille au soir, elle soupira légèrement, se disant qu'elle aurait du fuir quand elle en avait encore l'occasion. La blonde détailla le jeune homme, souriant après s'être fait la remarque qu'il ne marchait pas très droit, elle comprenait, si elle avait pu, elle avait pu elle aurait très certainement descendu une ou deux bouteilles de scotch. Elle sourit amusée à la remarque de l'acolyte. « Merci beaucoup, mais je doute que ce soit la traduction. » dit-elle moqueuse. Elle avait beau ne pas comprendre le gaélique, l'intonation qu'il avait prise ressemblait plus à une volonté de se laver de reproche qu'autre chose. « Mais... tu es très beau aussi. » dit-elle en détaillant ses vêtements, reniflant au passage l'odeur de scotch émanant des deux hommes. « J'confirme ! J'vous sautrais bien soir ! » dit la jeune dévergondée de Montrose pour appuyer ses propos. Intervention qui fut presque de trop. « La ferme... M-P. » fit la future mariée déjà découragée par ce qui allait bientôt ce produire, au sein de cette Église. Le bras de Moran  se présenta à elle, la décision de le prendre pris quelques secondes, et ils finirent par entrer. Leur destin était scellé.

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À quoi devaient-ils bien ressembler, tous les quatre devant cette Église dont elle ne savait rien , si ce n'était que le prêtre n'avait pas posé de question lorsqu'elle avait demandé les dates où il célébrait les cérémonies de mariage, ni lorsqu'elle avait réserver un créneau aussi tard dans la journée. Il était bien ce prêtre.
Mais l’heure était encore à se geler les citrouilles à l’extérieur.  Bien qu’elle est tenté un trait d’humour, il semblait que cette fois encore Moran n’était pas dans l’optique d’adresser ne serait-ce qu’un sourire. À vrai dire, elle ne l’avait pas vu sourire depuis qu’ils avaient appris le problème qui les menait à tenir cette farce absurde, mais elle trouvait cela toujours plus honnête que ses propres sourires forcés. Elle était comme ça, toujours là vouloir apporter une touche de bonne humeur là où il n’y en avait pas.
La réponse de Moran la perturbait quelque peu, car même si la prononciation était légèrement différente, cela ressemblait fortement à son nom, elle ne s’en formalisa pourtant pas, se promettant de lui demander la signification lorsqu’il aurait décuvé.
La remarque totalement déplacée de la fille de joie refroidie l’ambiance, plus qu’elle ne l’était déjà, mais elle était tout de même heureuse de voir le refus essuyée par celle-ci.
« Si jamais vous changer d’avis, m’sieur… » fit cette dernière en accentuant sa phrase d’un clin d’œil aguicheur. Nia frissonna de dégoût, mais elle n’avait pas le choix, les témoins étaient obligatoires, et elle n’avait pas eu d’autres options sous la main.
Si Moran parlait gaélique à chaque fois qu’il dépassait la limite acceptable d’alcool dans le sang, elle allait devoir s’y mettre rapidement, mais pour l’instant elle remerciait… le joyeux luron dont elle ne connaissait pas le nom de faire office de traducteur. Elle hésita sur la réponse à donner au jeune homme, elle regarda les pavés enfouis presque complètement sous la neige avant de replonger ses yeux dans ceux de son futur époux. « J’ai envie de fuir en courant. » dit-elle sincèrement, elle ne voulait pas mentir, elle se devait d’être honnête. « Et toi, ça va aller ? » fit-elle avant qu’ils ne passent la porte de la petite Église. « Savez qu’vous p’vez encore faire d’mi-tour les gars ? » intervient l’écossaise au nom étrange. À croire que tout le monde ressentait qu’ils faisaient la pire erreur de leur vie. Gardenia sourit au prêtre, n’arrivant pourtant pas à avancer jusqu’à l’autel. Était-ce réellement le bon choix ?

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Moran allait bien et c'est ce qui importait à la jeune femme, à vrai dire, elle lui avait proposer de faire marche arrière de nombreuses fois après qu'il est choisi de lui faire part de sa proposition de mariage. Après tout, elle n’avait pas pu faire disparaître l’enfant à naître tout simplement parce qu’il pouvait s’agir du seul enfant qu’elle pourrait mettre au monde, la probabilité qu’elle puisse enfanter de nouveau était maigre pour ne pas dire inexistante, mais qui aurait porté atteinte à sa propre vie si elle avait choisi de se débarrasser du fœtus. Elle avait choisi de ne pas faire part de la situation à Moran, elle ne voulait pas l’enchainer à elle de cette manière, elle voulait qu’il se sente libre de partir, à n’importe quel instant, même si elle savait avec le temps qu’il n’était pas ce genre de personne. Il avait toujours été là pour elle et même si la situation était différente, elle voulait tout simplement lui apporter son soutien. Il n’était pas seul dans l’affaire, il pouvait se reposer sur elle quand il en avait besoin.

Le témoin de Moran avait l’air plus agréable à vivre que la sienne, ce qu’elle regrettait. Elle aurait du suivre Moran au pub… Peut-être y aurait trouvé plus sympathique que la fille de joie. « Gardenia Ollivander. Enchantée ! » dit-elle en serrant la main de Bryan de son bras libre. « Merci d’avoir accepté la demande de Moran. » dit-elle en souriant sincèrement. Il n’avait rien à voir avec cette histoire, autant être la plus agréable possible. Après tout, il était dorénavant son traducteur officiel de gaélique… Si le prêtre avait l’air sympathique, il n’en avait que l’air. Un long et interminable discours commença, elle soutenait Moran pour l’empêcher de trop tituber du mieux qu’elle pouvait, mais le prêtre n’arrangeait rien avec ses tentatives d’humour ratées, parce que oui, elles étaient tout. Sauf drôles. Le temps lui semblait passer incroyablement lentement, elle espérait encore que comme dans les livres, une âme charitable ouvre grand la porte de l’Église pour empêcher ce qui était sur le point de se produire. Le plafond de la bâtisse était fait de sculptures en bois tout simplement magnifiques ayant eues raison de son attention aux paroles de l’homme de foi qui  interrompit son sermon pour commencer à s’enerver. « C’que j’disais avant d’entrer m’sire ! » laissa échapper la fille de joie, qui n’eut le Droit qu’à un regard glacial de sa part. Qu’elle se taise, bon sang ! Quoi qu’elle avait raison, tout comme le prêtre, mais pour rien au monde elle n’allait l’avouer. « Je suis navrée que cela vous dérange, mon Père. fit la future mariée, tentant de contrôler ses pulsions colériques en serrant le bras de Moran. « Sans vouloir vous offenser, pouvez-vous faire votre office, sans vous préoccuper de quoi que ce soit ?  Ou alors tout simplement de la bouteille de scotch cachée derrière le vase. Merci. »  termina l’anglaise sur un ton ne laissant présager rien de bon. Ne jamais contrarier une femme enceinte. Jamais.

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Gardenia ne fut pas plus surprise que cela lorsqu’elle compris que présentation n’avaient été faites que dans un sens, Moran n’étant plus vraiment dans un état de faire quoi que ce soit et croyez-la il pesait son poids. Néanmoins, dans un autre contexte, un autre jour, quelques mois plus tôt, elle aurait rit à pleins poumons du refus de l’ancien serpentard face au port traditionnel du kilt lors de mariages écossais. Il était vrai que l’ambiance n’était ni propice aux traditions et encore moins à la joie du son des cornemuses, mais plutôt à la dépression et à la descente de bouteilles et elle en était certaine, le prêtre pensait la même chose. Qui croyait-il berner ? Surtout que sa bouteille dépassait du coin de l’autel. Plus dépassée que jamais par cette situation qui s’éternisait entre un mari saoul, un prêtre un peu trop fouineur et deux témoins qui osaient de rouler des galoches au fond de l’Église. Trop, c’était trop, mais la poigne du premier sur son bras lui faisait comprendre que sauter à la gorge du prêtre n’était pas la meilleure idée qu’il soit pour un mariage discret. Et dire qu’il aurait suffit d’un simple coup de baguette… Quel dommage. Avec un peu de bonne volonté, elle aurait même put faire en sorte que les clients de Marie-Philippe aient le droit à une happy hour après la cérémonie, surtout Bryan.

Mais rien ne pouvait être plus surprenant que d’entendre de l’anglais sortir de la bouche de celui qui serait lié à elle dans les minutes qui suivaient. Le prêtre eut l’air de trouver qu’il s’agissait d’un exploit et qu’il était plus important de d’abréger cette mascarade pour pouvoir aller boire sa bouteille au fin fond du Sacré-Cœur.  « Si on p’même plus faire son travail librement ! Franch‘ment ! » laissa échapper la fille de joie, qui n’eut le Droit qu’à un regard glacial de sa part. Qu’elle se taise, bon sang ! « Tu me dois 12 livres, mon mignon, ne crois pas que je vais t’oublier si vite… »  murmura la témoin avant de partir se placer aux côté de Gardenia, ouvrant un écrin bleu où se trouvait l’alliance de Moran.  « J’ai beau ‘voir b’soin de travail, vous êtes beaucoup trop laid pour pouvoir loucher sur mon décolleté, mon Père.» fit finalement la plus vieille en fermant le fermeture du manteau prêté par la mariée quelques heures auparavant. Avait-elle une conscience ? « Hmhm… » toussota la jeune femme en blanc, voulant en finir le plus vite possible et s’enterrer au fin fond de son lit.

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Il avait été dit de nombreuses et innombrables fois que le mariage était l'une des plus belles choses dans la vie d'une femme. Pourtant, ce n'était pas l’impression que dégageait ce jour sous la neige, entourée de gens tout aussi étranges et alcoolisés les uns que les autres, les hormones contrôlant son impulsivité et son envie d’égorger ce prêtre pour que cette mascarade se termine le plus rapidement chez elle. Elle voulait se coucher et oublier. Oublier qu’elle avait merdé une seule et unique fois et qu’ils en étaient rendus là, non loin l’idée que si elle avait pu elle serait dans un état similaire à celui de celui de son mari. Le vacarme incessant qui lui donnait seulement l’envie de retourner à Poudlard alors qu’elle avait eu l’envie d’en fuir revenait sans cesse, inlassablement. Le bruit cessa. Moran avait craqué et elle n’était pas loin de le suivre. Lorsqu’elle tendit sa main gauche à Moran, leur amitié prit un tournant définitif vers une direction qu’ils n’auraient jamais emprunté de leur propre volonté et sans évènements extérieurs. Sans attendre plus longtemps elle passa s’empara de l’alliance et regarda Moran, tandis qu’elle la lui passant au doigt. Elle était réellement et sincèrement désolée de gâcher sa vie.

Dans la nuit, aux alentours de minuit, elle ouvrit les yeux aux côtés de celui avec lequel elle allait vivre ces prochaines années dans l'appartement londonien qu’ils avaient acheté avec une toute très petite partie de l’argent gagné avec la vente de la maison Ollivander. La jeune mariée descendit dans la cuisine à pas de licorne pour ne pas interrompre Moran qui risquait, qui aurait un sérieux mal de crâne au réveil. Une fois dans la cuisine, elle sortit une bouteille de scotch, dont elle remplit un verre qu’elle ne pourrait boire. Après un certain temps, elle se décida enfin à regarder longuement sa main gauche. Gardenia Eden Powell était désormais son nom et elle ne pouvait plus faire marche arrière. Un bruit dans l’escalier la fit sursauter, Moran était réveillé. Elle lui tendit une fiole, se doutant qu’il en avait grand besoin.

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Un symbole d'amour, de fidélité et de respect, c'était cela que symbolisait la bague qu'elle portait et pourtant ce n'était pas ce qu'elle représentait à ses yeux. Cette alliance qu'elle portait à la main gauche symbolisait un contrat, un enfant à naître, mais aussi l'amitié qu’elle espérait pouvoir voir perdurer entre eux malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux ces quatre derniers mois.  Meilleurs amis étaient devenus époux.
Le jeune homme descendit l’escalier et le premier réflexe qu’elle avait eu était de regarder la main de celui-ci, comme pour confirmer les actes passés et en voyant son regard sur sa propre main lui tendant la fiole, il semblait qu’ils n’étaient pas collés ensemble depuis la première année pour rien. Gardenia regarda sa montre aux dires de Moran. Matinale ? Plutôt insomniaque.  « Il n’est que deux heures du matin pourtant… » dit-elle en le regardant boire le contenue de la fiole.  « Je t’ai réveillé ? » fit-elle inquiète d’avoir privé son mari du sommeil dont il avait besoin. Tandis qu’il semblait s’excuser et cherchait un verre, Nia ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. S’arracher la tête était une faible expression pour l’état dans lequel elle avait retrouvé Moran à l’Église, elle lui avait découvert une facette qu’elle ne lui soupçonnait pas. Mais elle n’avait en aucun cas regretter cette découverte et ne comptait pas le reprocher au jeune homme qui lui avait confié sa volonté d’arrêter la boisson après leur mariage. « Ne t’en fais pas pour ça ! J’aurai fais la même chose si j’avais pu. » dit-elle en ramenant le contenu de son verre dans la bouteille d’un coup de baguette et de la mettre sous l’évier. Elle voulait soutenir au mieux Moran dans sa décision et ce du mieux qu’elle le pouvait. « Je suis au regret de t’annoncer, que ton témoin a du traduire ton gaélique… et que tu as dû hurler sur le prêtre, mais globalement ça allait ! » dit-elle magistralement avec un air feint de réflexion tel celui que Moran avait eu l’habitude de prendre lorsqu’ils réfléchissaient tous les quatre à la blague la plus pourrie qu’il soit lors de leurs premières années au château.