Un soir, après m’être assuré qu’aucun préfet ne se trouvait dans le couloir devant le dortoir des Serdaigle, je me glisse hors de notre demeure et marche à travers l’école endormie. Tout est si calme, si paisible, la nuit. C’est très agréable et je dois admettre que je préfère le château dans cette ambiance… Puisque je n’arrivais pas à m’endormir, j’avais décidé de me rendre dans la tour d’astronomie pour observer les étoiles. Cette situation m’agaçait beaucoup, parce que le sommeil avait décidé de ne pas m’atteindre sans aucune raison apparente. Je n’étais pas stressé, je n’avais pas trop dormi la nuit précédente… J’étais, au contraire, plutôt fatigué et impatient de sentir Morphée m’enlacer. Pourtant, rien n’y faisait, il m’était impossible de trouver le sommeil. J’avais donc décidé d’aller observer les étoiles que j’aimais tant, espérant ainsi éprouver une quelconque fatigue.
Faisant attention à ne pas faire de bruit, ce pourquoi j’étais plutôt assez doué, je déambule dans les couloirs, jusqu’à ce que j’entende des bruits de pas sur ma droite. Les préfets devaient faire leur ronde non loin de là, avançant dans ma direction. Je me précipite alors vers une salle de classe dans laquelle se trouvent de nombreux placards, très utiles pour se dissimuler. Mais, visiblement, je ne suis pas le seul à avoir cette idée, car une silhouette plus que familière se précipite aussi vers le fameux petit espace clôt. « Ah non ! » je souffle, me précipitant toujours vers mon objectif. « Trouve-toi une autre planque bon sang ! » dis-je en ouvrant la petite porte du placard. Il était hors de question que je sois découverts à cause d’elle !

Spoiler:

Je vois Louisa débarquer de nulle part et se diriger vers la porte du placard. Non, il était tout simplement hors de question qu'elle vienne me voler ma planque ! C'est fou, elle ne peut pas s'empêcher de se mettre en travers de ma route, où que ce soit et quand que ce soit ! Depuis sa première année, elle me pourrie la vie, elle me vole mes amis, me lance des pics à tord et à travers, me bouche la route quand je suis pressé, entre dans le même groupe que moi... Bref, elle fait tout ce qui lui ai possible de faire pour m'embêter. Ça vire surement à obsession, dans son esprit. peut-être même qu'elle me voue un culte, finalement. Elle me remercie pour la planque. "Louisa, non !" je murmure d'un ton sec, mais elle ne m'écoute pas et est déjà en train d'ouvrir la porte du placard et de s'y glisser. Elle manque pas d'air celle-là ! Je jette quand même un coup d’œil autour de moi : il n'y a que de vieilles chaises avec de veilles tables, toutes alignées devant un vieux bureau en bois rongés par les mites. En bref, il n'y avait aucune autre cachette à part ce foutu placard. Je lève les yeux au ciel. Hors de question de me faire choper par un préfet à cause de la fourberie de Louisa Hurley ! J'ouvre la porte du placard. "Soit tu dégages, soit tu te pousses" je dis. Sans attendre sa réponse, j'entre dans le minuscule petit espace poussiéreux et me cale dans un coin, puis ferme la porte. "Je te préviens, si tu fais du bruit et qu'à cause de ça on est puni tous les deux, je ferai de ta vie un véritable enfer !" je chuchote en la regardant droit dans les yeux, car ouais, même s'il fait un peu sombre j'arriver à discerner son visage. En même temps, on est si proche que c'est pas très compliqué...

Je lève les yeux au ciel. Je lui ai marché sur le pied, quel dommage. J'aurai espéré lui faire plus mal que ça. "Oh, mais pardon, princesse chieuse !" je dis avec un ton moqueur. Qu'est-ce qu'elle est lourde, toujours à se plaindre ! Elle est en tord, elle m'a volé ma planque, alors elle devrait juste la fermer. Et là voila qui me met la main sur la bouche ! Nan mais j'y crois pas, elle a du culot celle-là. Je devrai la mordre, ou gueuler encore plus fort, quitte à être puni tous les deux, mais non. Je rougis, bêtement. Heureusement qu'on est dans un placard, dans le noir, parce qu'au moins je suis sûr qu'elle ne voit pas mes joues s'empourprer légèrement. Et rien de grave là dedans hein, c'est juste que j'ai pas l'habitude d'avoir une main de fille, d'une démone donc, sur ma bouche.
La serpentard dit ensuite que je fais déjà de sa vie un enfer, et je lève de nouveau les yeux au ciel. Elle en fait des tonnes, parce que je pourrai lui faire bien pire que ce que je lui fait déjà. Je prend son poignet pour enlever sa main de ma bouche. "Ne fais pas ta victime devant moi, Hurley. Je te laisse tranquille, ces temps-ci" je murmure, histoire qu'elle ne recolle pas sa main sur mon visage. Depuis qu'elle sortait avec Graham, je restais loin d'elle, enfin j'essayais. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n'avais plus envie de l'embêter, Graham était là pour ça, non ?

Je lâche un petit rire. Un pseudo duc en carton ? N’importe quoi ! Mon statut de futur duc était plus réel que son histoire de père model, que je soupçonne très franchement d’être un mensonge de plus de sa part. « Dans quelques années à peine je serai duc, et toi, tu seras quoi ? » je demande, avec un ton plus doux que je ne l’aurai voulu. J’aurai aimé être cassant, ou rabaissant, mais je ne suis rien de cela, et ça m’agace. Ensuite, elle me demande si je fais la tronche. Pourquoi je ferai la tronche ? Sous prétexte que je ne l’embête plus trop en ce moment, je ferai la tronche ? « Pas du tout » dis-je en secouant la tête. « Simplement, tu es avec Graham, maintenant… » je murmure, comme si c’était la réponse à tout. Elle est avec un de mes amis, ce que je trouve stupide parce qu’ils ne vont pas du tout ensemble, mais je ne peux rien dire. S’ils s’aiment, je ne vois pas le problème… Enfin... Je souffle bruyamment. « J’en ai déjà trop, des chaussures » je déclare en tentant de ne pas rentrer dans son jeu de provocation. Ce n’est pas le moment de se battre, on se ferait repérer en quelques secondes à peine. Etrangement, j’ai toujours son poignet dans ma main, et je n’ai pas vraiment envie de le lâcher. Pourquoi ? Surement pour éviter qu’elle ne recolle sa main sur ma bouche. Ouais, c’est juste pour ça, rien d’autre. « Qu’est-ce que tu faisais dehors à cette heure ? Tu cherchais à rejoindre Graham ? » je demande, histoire de faire la conversation, et peut-être un peu par curiosité, enfin vraiment très peu quoi.