Le dernier cours de la journée avait enfin eut lieux, et le professeur d'arithmancie rangeait ses affaires de manière distraites, pensant déjà au menu qu'il allait concocter à son père une fois qu'il serait rentré chez lui. En effet, même s'il mangeait pratiquement toujours dans la Grande Salle avec ses collègues ainsi que ses élèves, le jeune homme rentrait toujours entre la fin des cours et le repas pour vérifier que son père se portait bien et lui faire à manger. Comme le vieil homme avait beaucoup de mal à se débrouiller seul, c'était une habitude qui permettait de ne pas le placer en maison spécialisée, ce que le blond refusait obstinément. Alors que les élèves s'en allaient un par un, ou par petits groupes, en disant au revoir à leur professeur, celui-ci, peut attentif, répondait une fois sur quatre. Il releva pourtant les yeux lorsqu'une de ses élèves, Louisa Hurley, une serpentard plutôt appliquée, lui demanda si elle pouvait le déranger. "Je vous en prie, Miss Hurley" répondit Greengrass en finissant de mettre des feuilles volantes dans son sac sans prendre la peine de bien les ranger.
La blondinette expliqua qu'elle n'avait pas saisi le dernier point du cours, ce que pouvait parfaitement entendre le grand blond. Orion était professeur depuis deux ans déjà et entamait sa troisième année. Malgré cela, il savait pertinemment que, parfois, il n'était pas très pédagogue et expliquait plus ou moins bien certaines choses, ce qui pouvait être problématique tant sa matière pouvait se révéler complexe à comprendre et à intégrer. "Pour faire simple, le nombre intime est la somme des numéros correspondants aux voyelles de votre nom et prénom que vous additionnez ensuite ensemble afin d'arriver à un chiffre entre 1 et 9. Prenons votre prénom, par exemple." Orion prit une feuille et, comme il était debout, se pencha sur son bureau afin d'écrire en même temps qu'il parlait, pensant que cela aiderait Louisa à mieux visualiser ce qu'il allait dire. "Vous avez quatre voyelles : le O, le U, le I et enfin le A. ce qui nous donne 6, 3, 9 et 1. Si on les additionne, cela fait 19, qui fait ensuite 1 plus 9, donc 10, puis 1 plus 0, donc 1. Pour faire une prédiction, il faut y ajouter le résultat des voyelles de votre nom de famille" expliqua-t-il de sa voix grave en regardant la jeune fille, espérant parvenir à être plus clair cette fois. "Quant à son utilité, nous verrons ça lors du prochain cours" annonça-t-il avant de demander "Est-ce plus clair pour vous ?".

Orion Greengrass était du genre méticuleux, désirant que ses élèves soient sûrs et certaines d'avoir au moins compris son cours. Il n'hésitait donc pas à rester en fin d'heure pour ceux qui auraient des questions ou simplement besoin de précision, ce qui était visiblement le cas de la jeune Louisa Hurley. Alors qu'il lui expliquait le nombre intime, qui était une notion assez délicate, la jeune fille passa du coq à l'âne en lui posant une question à laquelle il ne s'attendait absolument pas : s'il était accompagné dans la vie. La serpentard ajouta même que, s'il ne l'était pas, elle pourrait lui présenter des femmes. Orion éclata d'un rire franc et fort, découvrant un nouvel aspect de son étudiante. Il se calma néanmoins assez rapidement, comprenant que cette question n'était pas anodine et que cela ne devait pas passer comme si de rien n'était. "Miss Hurley, savez-vous qu'on ne pose pas ce genre de question à un professeur ?" demanda-t-il en secouant la tête. Il la regarda quelques secondes sans rien dire, cherchant à savoir comment désamorcer cette bombe qu'il n'avait pas vu venir. "La présence d'une femme ou non dans ma vie ne vous regarde pas, Miss, mais sachez qu'un professeur n'a pas beaucoup de temps pour ça" déclara-t-il en songeant aux montagnes de copies qu'il devait corriger et au temps que cela lui prenait. "Quant à votre proposition..." commença-t-il, "Je n'ai pas besoin d'une petite fille de quatorze ans pour rencontrer des gens" dit-il simplement, pensant avoir réussi à désamorcer le problème Louisa.

Orion leva les yeux au ciel lorsque son élève prétexta avoir envie de s'intéresser à lui. C'était une excuse pitoyable pour enquêter sur la vie privée du professeur d'arithmancie. Il ne savait pas vraiment pourquoi elle faisait ça, mais les jeunes filles avaient toujours des préoccupations qui le dépassaient totalement... "Miss Hurley, les professeurs ne s'intéressent pas aux histoires de coeur de leurs élèves, alors tâchez d'en faire de même avec le personnel enseignant, merci" dit-il d'une voix claire et forte, histoire qu'elle comprenne bien qu'il ne plaisantait pas. Elle avait eut beaucoup de flaire de lui poser la question à lui, parce que d'autres auraient beaucoup moins bien réagis et l'aurait surement punie, voir auraient enlevé des points à sa maison. Orion était trop gentil, ou en tout cas trop compréhensif, pour lui en vouloir ou la punir. Il se contenterait donc de lui interdire de recommencer, comme il venait de lui dire assez subtilement, ou pas. La jeune fille le regarda ensuite tristement, quand il avoua ne pas avoir le temps pour batifoler à droite ou à gauche, même si ça lui manquait. Entre les cours qu'il devait préparer, les copies qu'il devait corriger et son père duquel il devait s'occuper, le fils Greengrass n'avait clairement pas le temps d'aller draguer une jeune femme, même si quelques unes occupaient ses pensées de temps en temps.
Le professeur lâcha ensuite un petit rire avant de tapoter doucement la tête de la petite blonde. "Ne vous vexez pas, mais vous êtes encore une enfant" dit-il d'une voix douce, presque tendre. Il fallait pas l'avouer, Orion aimait ses élèves, même s'ils étaient parfois insupportables. Il fit un petit sourire à Louisa, tentant de faire passer sa phrase sans qu'elle ne s'énerve pour si peu. Lorsque la Serpentard affirma que ça lui allait bien, Orion la regarda sans comprendre. Soudain, elle s'approche de lui et l'embrasse furtivement avant de s'enfuir en courant. "LOUISA HURLEY !" cria le professeur Greengrass, rouge de colère et de gêne. Comment avait-il pu se laisser berner comme ça par une gamine ? Elle avait du cran, celle-là, mais il était mal utilisé. Il passa nerveusement une main dans ses cheveux. Et si elle en parlait autour d'elle ? Et s'il était renvoyé à cause de cela ? Comment ferait-il pour s'occuper de son père, ensuite ? Comment retrouverait-il un travail ? Et si ses parents portaient plainte ? Bon sang mais qu'avait cette gamine dans la tête ?! Il était énervé et tournait comme un lion en gage. Il devait rester calme. Il allait en parler à ses collègues... Non, ils en parleraient forcément à Dumbledor, et celui-ci serait intraitable. Il le mettrait dehors. Alors il ne dirait rien, il réglerait ce soucis lui-même. Orion allait se venger, c'était sûr et certain, il ne savait pas encore comment, mais Louisa Hurley avait intérêt à se méfier et à dormir avec un œil ouvert...

Spoiler:

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Le professeur d’arithmancie ne s’était jamais vraiment intéressé aux histoires de cœur des élèves, déjà parce que cela ne l’intéressait absolument pas mais aussi et surtout parce qu’il n’avait pas que ça à faire, même si Louisa semblait en douter. « J’imagine » répondit-il lorsque la jeune fille assura qu’il y avait plein de choses surprenantes à apprendre, « Mais j’ai autre chose à faire de mes journées, Miss Hurley » dit-il en songeant à la montagne de copies qu’il avait à corriger ainsi que le temps qu’il devait passer à s’occuper de son cher père, malade, vieux et presque sénile. Les histoires de ses élèves, à moins qu’elles justifient une absence ou un mauvais comportement, ne faisaient partie ni de ses préoccupations ni de ses sujets favoris.
Lorsque la jeune blondinette fut partie, et ce après l’avoir embrassé d’un seul coup, Orion tournait comme un lion en cage. Il faisait les cent pas dans son bureau, dans sa salle de classe, cherchant quoi faire maintenant. Il ne voulait pas perdre son travail ! Et si les autres professeurs l’apprenaient ? Et si Louisa s’en vantait ? Et si les gens pensaient qu’il avait encouragé ça ? Cet acte stupide, auquel il ne s’attendait pas du tout, le mettait dans une position plus que délicate. Il était hors de question qu’il se laisse faire sans réagir ! Louisa Hurely avait joué, maintenant c’était à son tour, et la jeune fille ne s’attendait pas du tout à ce qui allait lui arriver…
Orion avait attendu la nuit tombée pour mettre son plan à exécution. Evidemment, celui-ci était stupide et très immature, mais c’était la seule qu’il avait trouvé à faire le soir même pour intimider la jeune fille. L’animagus qu’il était s’était donc transformé en raton-laveur avant de quitter son appartement de Pré-Au-Lard, non sans s’assurer avant que son père était bien endormi, pour se glisser dans le château. L’avantage, c’était que personne ne connaissait son pouvoir, dans le corps enseignant, et qu’en plus personne ne faisait attention à ce genre de petits animaux. Orion agissait là comme un garçon d’une quinzaine d’année, immature donc, qui cherchait à se venger, à laver son honneur. C’était stupide, et il le savait, mais il ne voyait absolument pas quoi faire d’autre… Il parvint à entrer dans la salle commune des Serpentards, puis enfin dans le dortoir des filles. Il se glissa jusqu’au lit de la petite blonde et, grâce à sa petite taille et son poids léger, se posa sur son thorax. La petite crétine dormait à poings fermés, ce qui était tout à fait parfait. La petite créature commença alors à lui mettre des petites claques sur les deux joues…