C'est la dernière ligne droite à Poudlard, la septième année, l'année qui va déterminer ce que je vais faire de mes dix doigts l'an prochain, la dernière année avant le grand saut dans le vide, mais surtout, avant ça, l'année de ces fichus ASPICS qui me grignotent une grande part de mon temps libre, tu connais ça, déjà y'a les profs qui te filent des bouquins à lire lourds comme des norvégiens à crête, et il te faut écrire des longueurs intolérables de dissertation sur des sujets révoltants, tant et si bien qu'arrivé la fin de la semaine j'ai du mal à m'agripper à mon balai tellement ma main d'écriture est crispée, tu vois le genre, bref, j'ai décrété y'a de ça une heure à peu près que Dowey ça suffit, sors prendre l'air, va faire un truc sympa tant qu'à faire, et voilà que je me suis retrouvé en route vers le terrain de Quidditch avec la ferme intention d'aller entretenir les balais de l'école parce que d'abord je suis un chic type hein, et ensuite que j'ai remarqué lors de notre dernier match contre Gryffondor qu'ils étaient vraiment pas dans un état tip top et que c'est pas vraiment top pour nos affaires qu'ils soient pas dans un bon état même si au fond je m'en fiche puisque j'ai mon propre balai cadeau de mes quinze ans. Bref. Je suis un chouette type, et j'arrive dans les vestiaires du terrain de Quidditch pour attraper le nécessaire à balai de l'école, et les trois premiers balais qui me tombent sous la main dans le placard, avant de revenir m'installer sur un banc de bois et placer un premier balai en travers de mes genoux, et mettre mon cerveau sur pause pour commencer à couper les brindilles qui dépassent en sifflotant le dernier air des Stolling Rones qui tourne sur WitchRadio.

Dormant toujours aussi mal ces temps-ci et étant donc très fatiguée, Hestia décida de sortir prendre l’air plutôt que de rester devant un parchemin blanc sans parvenir à se concentrer assez pour faire ce fameux devoir de Défense contre les forces du Mal qui ne l’inspirait pas. La jeune femme fit le tour du parc du château avant d’arriver, parce qu’il fallait bien passer par là à un moment ou à un autre si elle voulait vraiment faire tout le tour, vers le terrain de quidditch. Alors qu’elle contemplait les anneaux dont elle se chargeait de la défense, souvent ratée, elle se souvint qu’elle avait laissé dans les vestiaires une de ses paires de basket et elle en aurait bientôt besoin pour aller courir, car oui elle avait décidé de se mettre à la course. Elle se dirigea alors vers les vestiaires, desquels émanait un sifflement, et, lorsqu’elle entra, elle se stoppa net.
Depuis la soirée d’anniversaire de Wilda et Dowey, Hestia n’avait pas vraiment recroisé ce dernier. Non pas qu’elle l’évitait, mais elle était souvent mystérieusement occupée quand ils se croisaient, n’ayant pas le temps d’échanger d’autres mots que ceux utilisés pour les banalités. Mais non, elle ne le fuyait pas. En tout cas, ce n’était pas conscient. Ce soir-là, son camarade Poufsouffle avait fêté dignement sa majorité, ce qui pouvait largement se comprendre. Il n’empêche qu’il était carrément bourré… Hestia était entré dans une pièce en cherchant la salle de bain et était tombée sur le jeune homme, visiblement dans sa chambre, qui tentait possiblement de cuver tout l’alcool qu’il avait ingurgité. Elle lui avait bien sûr proposé de l’aider, de lui apporter un verre d’eau ou n’importe quoi qui pourrait le faire se sentir mieux, déjà parce qu’elle était gentille et serviable, mais aussi et surtout parce que c’était lui… Dans les minutes qui suivirent, Dowey avoua à Hestia avoir des sentiments plus qu’amicaux pour elle, genre carrément l’aimer presque, entre autres choses. Se prenant en pleine face des vapeurs d’alcool et des révélations auxquelles elle ne s’attendait pas, la jolie brune avait essayé de coucher Dowey sans rien répondre à cela et été sortie de cette chambre plus que rapidement. Depuis, plus rien. Déjà, parce qu’ils n’avaient pas eu le temps de se voir, et aussi parce qu’elle ne savait pas quoi penser de tout ça. Il avait bu, vraiment beaucoup, alors était-ce dans le moment, ou pensait-il vraiment tout ce qu’il lui avait dit ?
Sauf que là, clairement, elle ne pouvait plus être occupée et partir, parce que Dowey avait relevé le visage vers elle, qu’il l’avait vu, et que bon sang elle voulait savoir ! Elle le regarda quelques instants sans rien dire. « Salut » dit-elle simplement, avec un petit sourire. Ses joues rosirent quelque peu, et elle se dit qu’il était beau. Parce que bon, il fallait l’avouer, il l’était. Elle se dit aussi que ça lui avait manqué, de ne pas passer de petits moments avec lui, même s’ils n’en avaient jamais vraiment passé que tous les deux.

Spoiler:

Clic, clic, clic, fait le sécateur un peu rouillé de mon vieux nécessaire à balai tandis que je décapite sans le moindre état d'âme la moindre brindille qui dépasse, un peu comme si je dégnomais le jardin de notre maison à Plymouth, un geste sûr et rapide, parce que bon on va pas se mentir, depuis le temps j'ai un peu l'habitude de cet exercice et j'm'y révèle bien meilleur que lorsqu'il faut que je touille une potion dans les cachots de Slughorn, bref, peu importe chacun son truc pas vrai. Ça permet à mes pensées de vagabonder un peu, et en quelques minutes je suis totalement détendu, genre j'ai pas été aussi calme depuis des semaines au moins, et Merlin ça fait du bien je vous raconte même pas, tant et si bien que c'est que lorsque j'en ai fini avec mon premier balai que je lève les yeux et que je réalise que je suis pas seul, puisque la jolie Hestia se tient à la porte du vestiaire et m'observe en silence, et je hausse les sourcils, surpris qu'elle se soit pas manifestée plus tôt.
— Hey Miss Jones, ça c'est une surprise ! Ça va ? Tu es là depuis longtemps ? Une personne plus perspicace que moi, bon allez reconnaissons-le, une fille, aurait noté le léger rougissement qui s'étale sur les pommettes d'Hestia et le temps qu'elle a mis à me répondre, mais je ne suis pas une fille et encore moins perspicace, si bien que ce genre de considération me passe complètement au-dessus de la tête et je pose mon premier balai pour m'emparer du deuxième. J'en peux plus des révisions, je lui avoue en reprenant de plus belle mon activité de taillage, j'avais besoin de m'occuper un peu plus les mains, et un peu moins la tête, si tu vois ce que je veux dire ! j'insinue en lui faisant un petit clin d’œil.

Hestia rougit de plus belle lorsque Dowey l'appela Miss Jones. C'était stupide, parce que ça n'avait rien de mignon, mais entendre sa voix lui faisait plaisir. C'était stupide. Elle était stupide. "Ça va" dit-elle simplement, l'observant travailler sur le vieux balais. "Non, quelques secondes, à peine" murmura-t-elle en haussant les épaules. Après tout, ce n'était pas faux, elle n'était pas là, à le regarder, depuis plus d'une ou deux minutes. La jeune femme s'assit sur un banc, non loin de lui mais pas à côté non plus, respectant une certaine distance. Bien sûr, elle aurait aimé être plus proche de lui, mais tant qu'elle ne savait pas ce qu'il pensait d'elle, elle ne s'autorisait pas la moindre marque d'affection. Et en plus il lui fait un clin d’œil... Ce qu'il était adorable ! Elle rougit de plus belle. "Je comprends, c'est vrai qu'on nous met la pression..." murmura-t-elle en songeant à tout ce qu'elle avait encore à apprendre avant la fin de l'année. Les ASPICS arrivaient à grand pas, et la jeune femme désirait avoir les meilleures notes possibles pour faire ce qui lui plaisait car, même si elle ne savait pas encore vers quelles études s'orienter après, elle se doutait qu'il valait mieux avoir le plus de portes ouvertes possibles. "Moi aussi j'avais besoin de prendre l'air, de penser à autre chose que... plein de trucs" dit-elle, restant volontairement vague. Non pas qu'elle ne veuille pas qu'il soit au courant pour ses innombrables cauchemars à propos de son père, ou encore du devoir de Défense contre les Forces du Mal qu'elle n'arrivait pas à faire, mais elle ne tenait pas à ce qu'il sache qu'il occupait beaucoup de ses pensées. "C'est sympa, de t'occuper des balais" dit-elle en souriant.
Elle pris une grande inspiration, bien décidée à mettre les pieds dans le plat. Hestia se racla quelque peu la gorge, avant de déclarer "Il y a un truc dont je voulais te parler, Dowey...". Elle était stressée, et elle ne savait pas du tout comment elle allait aborder la chose, mais maintenant qu'elle avait commencé, il était trop tard pour reculer...

Et puis soudain ça me frappe l'oreille et je me désintéresse de mon balai, intrigué par la toute petite voix de ma camarade et son manque d'entrain, elle qui est pourtant d'une nature si joyeuse et enjouée, elle paraît toute abattue et je dois avouer que ça ne me plaît pas trop, et ça me surprend aussi, parce que je l'ai pas remarqué plus tôt, et en même temps d'aussi loin que je me souvienne, on n'a pas parlé depuis bien longtemps elle et moi, et d'ailleurs je ne me souviens même plus quand est-ce qu'on s'est retrouvés tous les deux pour la dernière fois, ni très bien ce qui peut bien se passer dans sa vie... Et puis soudain, je suis déterminé à me rattraper et à rattraper le temps que j'ai perdu avec la jolie petite Hestia qui vient de s'asseoir pas loin de moi, et je repousse mon balai sur le banc pour me tourner vers elle, un grand sourire aux lèvres.
— Oh ça ? C'est normal, je lui rétorque quand elle me dit que ce que je fais est sympa, je le faisais l'an dernier comme Capitaine, j'aimais bien. En fait ça me manquait, et puis ça rend service à tout le monde ! Je hausse les épaules et je peux pas m'empêcher d'avoir un regard un peu triste quand je repense au fait que j'étais Capitaine l'an dernier, et plus cette année, mais sans pouvoir blâmer le Professeur Chourave puisque bon, on va pas se mentir, un Capitaine qui perd tous ses matchs de l'année, c'était pas arrivé depuis bien longtemps à Poudlard jusqu'à ce que je récupère l'insigne, donc je peux pas vraiment lui en vouloir de ne pas avoir voulu réitérer l'expérience et avoir filé le poste à Verpey, même si ça fait un petit pincement au coeur. Bref, la petite voix d'Hestia me tire de mes pensées moroses :  
— Ah ? j'demande après avoir secoué la tête pour évacuer mes idées noires de ma tête pour m'intéresser de plus belle à ma camarade, un peu inquiet de son ton sérieux, rien de grave, j'espère ? Après tout, ça tiendrait la route pas vrai, peut-être que si je ne la vois plus, c'est parce qu'elle a des problème et ne sait pas trop comment en parler ?

Dowey était un garçon gentil et profondément généreux, la preuve était là. Même s’il n’était plus capitaine de l’équipe des Poufsouffle, il prenait toujours soin de ses coéquipiers ainsi que de leurs balais. C’était un garçon génial, et Hestia ne pouvait pas le nier, au contraire même puisqu’elle adorait ce côté-là chez lui. La jeune femme remarqua le regarda quelque peu triste du jeune homme. Le fait qu’il ne soit plus capitaine devait le toucher et, même su Ludovic Verpey était son meilleur ami et qu’elle était contente pour lui, un petit pincement se fit ressentir dans son cœur. « Je suis entrée dans l’équipe juste parce que tu étais un bon capitaine et que je savais que tu m’aiderais à évoluer, tu sais » murmura-t-elle en rougissant un peu. Dowey était un bon capitaine, il mettait les membres de l’équipe en confiance et les encourageait toujours… Ce n’était pas de sa faute si l’équipe perdait tous ses matchs. Déjà, leur gardienne n’était pas très forte, et en plus leur équipe avait toujours eu quelques soucis à cause du temps ou ce genre de choses. Elle lui aurait bien dit qu’il était le meilleur capitaine à ses yeux, mais elle avait peur de sa réaction.
La jeune Jones secoua la tête lorsque Spencer demanda si elle n’allait pas lui parler de quelque chose de grave. « Non, rien de grave, ne t’en fais pas » dit-elle en détournant quelque peu le regard. « C’est juste que ça me tracasse un peu » avoua-t-elle en repensant à cette soirée. Hestia avait presque peur de savoir, finalement. Et s’il ne se souvenait de rien ? Pire, s’il se souvenait mais qu’il lui avouait que tout était la faute de l’alcool et qu’il ne ressentait strictement pour elle, au final ? Une boule s’était immiscée dans son estomac, mais elle finit tout de même par demander « Tu te souviens de la soirée de ton anniversaire ? ». Elle croisait les doigts pour qu’il comprenne tout de suite de quoi elle parlait, mais il était probable que non. Il s’était passé tellement de choses différentes pendant cette soirée que c’était un peu comme jeter un petit caillou dans le grand lac du château…

Un grand sourire s'installe sur mon visage quand Hestia me confie, ou prétend je sais pas trop bien, qu'elle a rejoint l'équipe parce que j'étais Capitaine, mais on sait jamais trop avec cette fille si elle est juste gentille et dit vraiment des choses gentilles parce que c'est dans sa nature de gentille, ou si elle fait juste la fille gentille et dit des choses gentilles qu'elle ne pense pas vraiment, bref, je sais pas, mais le fait est que c'est gentil et ça me réchauffe le cœur, comme souvent quand je lui parle parce que cette fille a un peu le pouvoir de me réconcilier avec les gens même quand j'ai envie de tous les détester... Je sais qu'elle, je pourrais jamais la détester ni même lui en vouloir, c'est totalement inconcevable mais je perds quand même une petite seconde à réfléchir à des raisons pour lesquelles je pourrais me fâcher avec elle et je n'en vois pas, et de toute façon ça sert à rien que je perde mon temps à ça, Hestia a une question pour moi et je tiens à lui donner satisfaction le plus tôt possible si cela peut remettre un sourire sur son minois chiffonné.
— Mon anniversaire ? je m'étonne, surpris qu'elle mette le sujet sur le tapis volant, ben oui je m'en souviens... Enfin pas de tout, tout quoi ! je reconnais avec un petit rire gêné en me souvenant de la cuite monumentale que j'ai pu prendre pour fêter cette majorité que j'attendais depuis si longtemps, avant de retrouver un air sérieux et froncer les sourcils en réalisant un truc : mais qu'est-ce qui te tracasse ? Il s'est passé un truc ? J'me creuse la tête un instant, mais j'ai beau me refaire le film de la soirée dans la tête, j'arrive pas à penser à un seul truc qui ait pu aller de travers, j'veux dire y'a pas eu d'embrouilles, personne ne s'est disputé avec personne, on n'a rien cassé chez les Griffiths ou presque, et tout le monde avait l'air assez content, qu'est-ce qui a bien pu se passer alors ?

Et là, la vérité éclate : Dowey se souvient de son anniversaire, mais pas de tout, et donc pas de la fin de soirée, et donc pas leur moment à deux... En gros, Hestia comprenait que venir lui parler ne servait pas à grande chose. Si le jeune homme n'avait pas de souvenirs de sa déclaration, si on pouvait appeler ça comme ça, comment il pourrait s'expliquer ? La jeune femme baissa légèrement les yeux, un petit sourire contrit sur les lèvres. A quoi elle s'attendait, de toute façon ? Il était complètement saoul, c'était logique qu'il ne se souvienne de rien ! Elle était stupide... "Alors tu ne t'en souviens pas..." murmura-t-elle en relevant le visage vers lui. De toute façon, le sujet était lancé, elle ne pouvait pas vraiment revenir en arrière. Elle aurait pu inventer quelque chose, n'importe quoi, qui aurait pu se passer se soir là pour justifier sa question, un truc qui n'avait rien à voir avec une quelconque déclaration ou des sentiments ! Mais Hestia Jones ne savait pas mentir, ne savait pas inventer une excuse, ne savait pas se sortir d'une situation par une pirouette agile. Elle était bien trop honnête et sincère pour cela, ce qui pouvait se révéler compliquer dans certaines occasions, comme celle-ci.Elle le regarda quelques secondes sans rien dire, cherchant comment aborder le sujet sans bégayer ou sans être trop claire. Ses joues rougissaient clairement, parce que c'était difficile de parler de ça sans penser à ce qu'elle ressentait pour lui. Elle détourna le regard, prête à parler mais pas à la regarder dans les yeux tant elle était gênée. Elle voulait savoir ce qu'il en était vraiment, c'était le moment où jamais, alors elle devait se montrer courageuse, au moins une fois dans sa vie. "Je...On..." bégaya-t-elle bêtement. Elle se sentait si bête, maintenant. Elle pris une grande inspiration avant de de nouveau ouvrir le bouche. "On s'est retrouvé juste tout les deux, à un moment" dit-elle très ba, évitant toujours soigneusement le regard du beau Dowey. Et ensuite quoi ? Elle lui dirait qu'il lui avait dit avoir des sentiments pour elle, voire qu'il l'aimait ? Il lui rirait au nez. Il était bourré... Ou alors il y avait vraiment quelque chose ? Elle n'en savait rien, son cerveau allait exploser à force de se poser vingt mille questions !

Pour être honnête, je m'attendais pas à ce que Hestia paraisse si déçue d'apprendre que j'avais des trous de mémoire quand il s'agissait de ma soirée d'anniversaire, j'veux dire, j'étais bourré comme un farfadet, ça c'est clair tout le monde l'aura remarqué, et pourtant je vois bien que ça la chagrine d'en avoir la confirmation et qu'elle nourrissait quand même l'espoir que je me souvienne d'un truc, un truc très spécifique visiblement, un truc qui la met quand même un peu mal à l'aise aussi vu comme elle rougit assise sur son banc à côté de moi, à moins que cela soit à cause de moi et de la manière dont je la dévisage en me creusant la tête, je sais pas trop, mais c'est plus fort que moi là, ma curiosité est piquée, je dois savoir maintenant elle m'en a trop dit et pas assez en même temps, surtout quand elle me révèle qu'elle fait allusion à un moment précis de la soirée, qui donc doit être important quoi.
— Tous les deux ? je répète un peu bêtement en nous imaginant tous les deux seuls au cours de cette soirée, je me souviens qu'elle était particulièrement jolie dans sa petite robe à fleurs bleues, bien plus que dans son uniforme de Poudlard c'est sûr, même si même dedans elle restait quand même la plus belle des filles de... bref, je m'égare, et c'est plus fort que moi je sens que je rougis à mon tour quand je réalise qu'heureusement qu'elle n'est pas Legilimens à cet instant parce que sinon elle apprendrait sans doute des trucs que je suis pas certain d'être prêt à lui dire... et puis soudain j'ai une sorte de flash de la soirée, j'me revois tituber à l'étage de la maison Griffiths, il doit être tellement tard ou tôt je sais pas, et je suis tellement ivre que je sais même plus si c'est parce que j'ai gagné ou perdu le tournoi de BeerQuidditch, je titube tellement que je suis obligé de me tenir aux murs parce que pour la première fois je pense de toute la nuit et peut-être même plus, je suis seul et totalement crevé et j'ai du mal à garder les yeux ouverts et en même temps je rigole parce que je suis juste tellement heureux, et soudain ma joie ne connaît plus de limite parce que j'réussis à pousser la porte d'une chambre, j'entre dans la chambre de je sais pas qui, ça ressemble pas à celle de Wilda ou peut-être si, je sais pas, peu importe, y'a un lit et ce soir c'est moi qui dors dedans d'ailleurs j'suis déjà étalé en travers du matelas et je mets au défi quiconque de m'y déloger, et pourtant déjà les ennemis arrivent, j'entends une voix féminine qui tente de me tirer des limbes de l'ivresse et j'ouvre un oeil un peu vitreux et un sourire étire paresseusement la commissure de mes lèvres quand je discerne Hestia qui flotte devant moi dans sa robe bleue.
— Hestiaaaaa, je soupire comme un bienheureux pour lui faire savoir que je dors pas et la retenir avec moi, tu es toujours debouuut, tu t'amuses ? J'ai la bouche ultra-pâteuse et je suis même pas sûr qu'elle comprenne un traître mot de ce que je lui raconte, mais fallait que je lui demande parce que c'est important pour moi de le savoir, parce que moi j'ai passé une super-soirée et j'espère qu'elle aussi, même si c'est passé tellement vite et j'ai l'impression de ne pas en avoir assez profité et de pas avoir assez passé de temps avec elle en particulier. Tu sais Hestia je suis super-content que tu sois venue, genre... Oh le lit bouge, arrête de le faire bouger Hestia c'est pas gentil... Tellement content... et puis ta coiffure, j'te jure, c'est trop... Un irrépressible baîllement m'échappe à cet instant, je sens le lit qui se referme sur moi, tellement chaud, tellement douillet, même si j'ai quasiment la tête posée sur la table de chevet et les pieds dans le vide, je sens confusément que la situation m'échappe totalement et que l'alcool et le sommeil qui m'envahissent me font dire des trucs que j'aurais jamais osé dire sinon... Tellement content que tu sois là, je murmure comme si elle n'était pas là, incapable de rouvrir les yeux et en même temps incapable de me taire trop vite, tu sais, je t'aime vraiment, vraiment... mais avant que je puisse prononcer le "beaucoup" qui devait venir atténuer un peu la force de cette déclaration, eh ben le Cupidon ou le Morphée des moldus, je sais pas trop lequel, peut-être les deux ma foi, peut-être que c'est le même type d'ailleurs, eh ben l'un des deux fait son taf et ce "beaucoup" ne sort pas, il sortira plus tard peut-être, parce que là pour le coup, je dors comme un loir.
— Oh, je lâche, de retour sur le banc des vestiaires de Poudlard, les yeux écarquillés et les joues rouges comme un Souafle, je crois que je me rappelle, maintenant. Et les questions se bousculent dans ma tête tandis que la gêne monte, irrépressible, qu'a-t-elle bien pu penser, est-elle fâchée, est-ce pour ça qu'on s'est si peu vus ces dernières semaines, est-ce qu'elle a compris quelque chose, si oui quoi ? J'espère que tu n'as pas pris de photo de moi à ce moment-là, je trouve la force de blaguer malgré la gêne palpable qui s'est installée avec nous dans le vestiaire et qui prend vraiment toute, toute la place.

Hestia se sentait vraiment nulle… C’était pourtant évident que Dowey n’allait pas se souvenir de ce moment. Il était complétement saoul, il ne devait pas se souvenir de plus de la moitié de sa soirée, alors ce moment surement insignifiant… enfin, pas pour elle, mais bref. Il ne s’en souvenait pas, elle était rouge de honte et de gêne, et elle ne pouvait même pas s’enfuir pour faire comme si de rien n’était ensuite. En bref, elle était clairement en mauvaise posture. « Oui, tous les deux… » répéta-t-il, sans savoir quoi dire d’autre. Devait-elle clairement lui dire les choses, lui raconter pour qu’il sache au moins de quoi elle parlait ? Elle pouvait, car elle se souvenait de tout, très précisément. Mais ce serait légèrement gênant, et peut-être autant pour lui que pour elle… Pourtant, elle mourait d’envie d’avoir une explication. Il lui avait quand même dit qu’il l’aimait vraiment vraiment, même si elle ne savait pas ce qu’il entendait par-là, cela l’avait touchée. Elle avait envie de comprendre ce qu’il voulait dire, ce qu’il ressentait pour elle, même si ce n’était finalement qu’une amitié banale et que ça lui ferait donc assez mal, elle voulait savoir ce qu’il en était, elle en avait besoin, pour tirer un trait sur lui définitif ou alors pour assumer ses sentiments… Enfin, pour cela, elle devait d’abord lui expliquer ce qu’il s’était passé. Hestia prit donc une grande inspiration, se décidant enfin à agir, et tourna la tête vers Dowey. Juste avant qu’elle n’ouvre la bouche, il rougit d’un coup et affirma se souvenir, au final. La jeune femme expira alors d’un coup, rougissant de plus belle aussi. Il blagua en disant qu’il espérait qu’elle n’avait pas pris de photo à ce moment-là, et Hestia ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Même dans ces circonstances compliquées, il parvenait à la faire rire. Bon sang, il était vraiment génial, ce garçon ! Elle détourna quelque peu le regard de lui, tentant de garder son calme. « J’aurais dû, c’était mémorable ! » murmura-t-elle en souriant doucement. Il se souvenait, c’était sûr, il n’y avait qu’à regarder ses joues rouge tomate pour le comprendre. Le moment était venu de tirer les choses au clair, elle ne pouvait plus reculer. Elle se tourna donc finalement vers lui, l’air décidé. Elle le regarda même dans les yeux, ce qui était un exploit tant elle était gênée et anxieuse. « En fait, je… » murmura-t-elle d’une petite voix, incompréhensible évidemment. Elle prit de nouveau une grande inspiration. « J’aimerai vraiment savoir si tu pensais ce que tu m’as dit, ce soir-là… » parvint-elle finalement à dire d’une voix claire. C’était comme si son cœur avait cessé de battre, comme si tout autour d’elle s’était arrêté, comme s’il n’y avait qu’eux d’eux face à sa future réponse. Elle avait peur, mais en même temps elle était soulagée d’avoir pu enfin poser la question au principal intéressé. C’était le moment de vérité, et elle cessa de respirer.

Spoiler:

Hestia rigole à ma petite blague nulle, et ça me rassure sans me rassurer en fait, parce que bon, déjà elle quitte un peu son air hyper-sérieux et tout, mais d'un autre côté bon, si ça la fait rigoler c'est que potentiellement elle a pas pris ça au sérieux, je veux dire ce que j'ai pu dire ce soir-là, et qu'elle veut juste avoir la confirmation que je suis pas amoureux d'elle et c'est pour ça qu'elle est gênée... mais même moi ça me fait pas des masses rire qu'elle trouve ça drôle, parce que c'est pas drôle, j'me rends compte que je le pense vraiment en fait et que j'ai pas envie qu'elle rigole et qu'elle soit gênée quand je lui dis que je l'aime beaucoup, ou alors si, juste un peu gênée voilà parce qu'elle est mignonne quand elle est gênée, enfin elle est mignonne tout le temps mais voilà, tu m'as compris, bref. Et puis soudain, la voilà qui prend cet air décidé que je lui ai jamais vu et qui se tourne vers moi, moi qui ai l'impression d'avoir de nouveau onze ans et découvrir Poudlard tellement je suis tout pataud : « En fait, je… J’aimerai vraiment savoir si tu pensais ce que tu m’as dit, ce soir-là… » Je pense que si je rougis plus que ça, je vais exploser en fait, tellement c'est frontal, surtout venant d'Hestia, et je déglutis un peu trop bruyamment parce que j'ai la bouche sèche parce que bon cerveau est en train de rôtir, littéralement, tellement je réfléchis trop, c'est bizarre d'ailleurs que de la fumée me sorte pas des oreilles tellement ça brûle, tu vois genre comme quand tu manges une dragée bizarre, bref, tout comme ça, sauf que là les temps sont graves, elle est là, avec son regard déterminé fixé sur moi, et je sais pas quoi faire, si je lui dis que non je le pensais pas, sera-t-elle déçue ou soulagée, parce que bon, ça se trouve elle me voit pas du tout comme ça et juste comme un copain et qui plus est l'ancien petit ami de Luzia, tu vois, et si je dis oui, eh ben... eh ben elle ne se moquera jamais, ça je le sais, mais déjà est-ce que c'est son cas à elle aussi, et si oui eh ben on fait quoi, j'en sais foutrement rien moi et j'ai tellement de scénarios qui se bousculent dans ma tête que j'ai l'impression que je vais devenir fou !
— Je le pensais, j'ai les yeux baissés sur mes mains que je triture et ces trois mots m'échappent très vite un peu comme si j'arrachais un pansement, tu vois le genre, c'est dur de prendre la décision mais une fois que c'est fait, ben c'est fini, et ça soulage, et c'est bien ce qui se passe, je suis soulagé, parce que c'est dit, et maintenant que c'est dit, eh ben ça ne relève plus de moi mais d'elle, et c'est une sacrée pression en moins quand même, t'imagines même pas ! Je le pense, je trouve même la force de corriger un peu plus calmement, avant de lever les yeux vers elle, toujours aussi gêné mais un peu moins quand même, et esquisser un petit sourire comme pour m'excuser d'être un tel niais et d'être tombé sous son charme.

Hestia regardait Dowey et attendait, ayant l’impression de se ramollir de seconde en seconde. Jamais elle n’aurait dû en parler, c’était stupide et ridicule. Il ne pouvait pas l’aimer, pas elle ! Elle était si… Enfin, si… Elle n’était pas comme Luzia, pas aussi jolie, pas aussi douce, pas aussi drôle. Or, c’était de la jolie espagnole qu’il était déjà tombé amoureux, alors il n’y avait aucune chance qu’il le soit aussi d’elle. D’ailleurs, il n’avait pas dit être amoureux d’elle, juste l’aimer vraiment. Ça pouvait tout dire, et rien dire en même temps. Par exemple, Hestia aimait vraiment Ludovic, son meilleur ami, mais jamais elle ne ressentirait de sentiments amoureux pour le blondinet, parce que c’était comme un frère pour elle. Mais en même temps, Dowey était vraiment très rouge, et il semblait aussi super gêné, alors ça voulait bien dire quelque chose, non ? Peut-être qu’il regrettait simplement d’avoir dit ce genre de trucs, vu qu’il était bourré il ne le pensait peut-être pas. Genre, c’était peut-être sur l’instant, parce que la soirée était sympa et que la jeune Jones était venue, qu’elle l’avait supporté lors de son match de quidditch pour des bières ? Nom d’une goule, Hestia était perdue, elle regrettait presque d’avoir posé la question, maintenant, parce que le jeune homme n’arrêtait pas de triturer ses mains, le regard baissé, comme s’il allait annoncer une mauvaise nouvelle, comme s’il allait briser tout ses espoirs. Parce que oui, la brune espérait sincèrement qu’il l’aime, ne serait-ce qu’un peu plus qu’une amie, même si ce n’était pas important… Parce qu’elle, elle l’aimait vraiment bien, genre plus que n’importe quel garçon. Même plus qu’elle n’avait aimé Saul, et c’était pour dire ! Était-elle amoureuse ? Indéniablement, oui, même si elle était incapable de le dire. Tout était trop flou, trop incertain et trop inattendu. Et il y avait ses amies, celles qui étaient un jour ou l’autre tombées amoureuses de lui… Elle ne pouvait pas leur faire ça, si ? Après tout, elle en avait terriblement envie, qu’il l’aime, qu’il lui dise, qu’il la dévore des yeux comme elle le dévorait des yeux, qu’il lui prenne la main ou qu’il l’embrasse. Bon, d’accord, elle était clairement très atteinte, à ce niveau-là. Et puis, soudain, il parla. Il affirma qu’il pensait bien ce qu’il avait dit, rajoutant même ensuite qu’il le pense encore. Dowey lui sourit, et elle ne pouvait pas s’empêcher de répondre à ce sourire, même s’il était petit. Ses joues étaient plus rouges que jamais, et elle ne pensait pas que c’était possible. Elle ne parvenait pas à le quitter du regard. Il l’avait dit, et il le pensait. Son cerveau et son cœur était littéralement en train d’exploser, elle le sentait en elle. « Tu… Je… » balbutia-t-elle avant de se lever d’un coup et de faire quelques pas devant lui, tournant en rond. Elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait pas comment réagir. Au final, elle ne s’était pas du tout préparée, et elle paniquait. Et s’il lui disait qu’elle aussi, qu’est-ce qui se passerait ? Elle avait tant envie de le lui dire… « Moi aussi » murmura-t-elle en s’arrêtant devant lui et en rivant son regard au sien. Il était si beau. « Je t’aime vraiment beaucoup… Enfin, vraiment quoi » dit-elle d’une voix encore plus basse. Elle l’avait dit. Par Merlin, elle l’avait dit !

Spoiler:

Je suis tellement nerveux et à fleur de peau que là, t'imagines même pas le sursaut que j'ai quand Hestia se lève d'un bond pour faire quelques pas dans le vestiaire, je dois avouer que ça me paraît une super-idée de sa part et ça m'embête de pas l'avoir eue d'abord parce que là je suis à la fois tellement bouillant et tellement figé que j'ai l'impression que je vais finir par exploser, mais trop tard, elle est debout maintenant, et je vais pas me lever aussi quand même alors que je viens de lui dire que je l'aimais, sinon si jamais c'est pas réciproque elle va croire que... Bref, reste tranquille Dowey, en vrai, attends juste qu'elle te remballe, vous devez déjà avoir l'air de deux vrais idiots incapables d'aligner deux mots, mais alors si en plus vous vous mettez tous les deux à faire des ronds dans les vestiaires et que Dorkins rentre, nul doute que Verpey aura à chercher un nouveau Gardien et un nouveau Poursuiveur parce que les deux anciens auront fini enfermés à Sainte-Mangouste, j'te jure, et j'ai presque envie de lâcher un éclat de rire à cette pensée tellement j'ai besoin d'évacuer la pression à cet instant, mais Hestia n'en a clairement pas fini avec moi et m'avoue tout bas un truc que je m'attendais pas du tout à entendre un jour, et je relève le visage vers elle qui se tient maintenant devant moi, éberlué mais genre dans le bon sens tu vois, enfin je sais pas si c'est trop évident pour Hestia à cet instant, mais pendant une bonne seconde je suis tellement choqué que mon cerveau arrive même pas à commander à ma bouche de sourire tu vois.
— C'est vrai ? je lui demande avec ce qui doit être l'air le plus niais du monde, parce qu'elle a quand même été très claire, mais là je suis tellement perturbé tu vois que je suis même pas sûr d'avoir bien compris, tellement ça me paraît fou aussi, et je me lève d'un bond pour la contourner et faire quelques pas à mon tour en secouant les bras et en soufflant comme un éruptif, clairement je tremble en fait, parce que c'est trop, c'est clairement trop pour moi là, mais l'idée commence à faire son chemin dans ma tête et je réalise qu'elle peut se méprendre sur mon mouvement et croire que je cherche à fuir maintenant qu'elle m'a dit ça, du coup je reviens vers elle qui n'a pas bougé, et je tente de me reprendre un peu tu vois, et de m'assurer qu'on se comprend bien elle et moi parce que je sens que si je découvre que c'est pas le cas, je vais finir par disjoncter : Je... Hestia, je veux pas de malentendu, vraiment pas, donc juste, voilà, pour être sûr, tout ça... Oh Merlin, je m'exclame, tout frustré en réalisant que j'tourne autour du chaudron et que je suis incapable d'aligner trois mots, je te parle pas comme à une amie, là, voilà, je veux que ça soit clair ! Je parle trop fort peut-être, mais soudain ça m'agace d'être aussi bête et de perdre ainsi les pédales face à elle, peut-être pour rien en plus.

Hestia Jones n’était pas une peureuse, enfin pas plus que la moyenne disons, et pourtant, en faisant face à Dowey Spencer, qui était comme elle un élève de Poudlard, ainsi qu’un camarade et ami, quoique peut-être plus, elle était tétanisée. Elle venait de lui avouer ses sentiments, comme ça, dans les vestiaires du terrain de Quidditch, alors qu’elle n’était même pas sûr de ce que tout ça voulait dire, mais surtout de ce que ça allait donner. Elle mettait son cœur à nu, et ça la terrifiait. La dernière fois qu’elle avait fait ça, le garçon de ses pensées, à l’époque bien sûr, avait accepté d’être son petit ami avant de lui dire, quelques semaines après, qu’il ne l’aimait pas, qu’il ne l’avait jamais aimé et qu’il ne savait simplement pas dire non. Après cette mauvaise expérience, elle avait eu le cœur brisé et avait décidé de se méfier des relations amoureuses. Après tout, ses amis et sa famille avaient toujours amplement suffit à son bonheur, alors elle pouvait très bien se contenter de ça. Et puis, il y avait eu le bal de Noël 1975. Il y avait eu Dowey, son sourire, son rire et son regard. Elle avait vraiment essayé de ne pas tomber amoureuse de lui, de tout son être, d’abord pour la protéger mais aussi pour ne pas violer une des règles principales mais implicite des groupes de filles : ne jamais toucher aux ex-copains des amies, et pas non plus à ceux qu’elles avaient aimé… Elle avait lutté, mais rien n’avait pu changer ce qu’elle ressentait pour lui. Elle devait l’admettre une bonne fois pour toute : elle aimait Dowey. Pas comme un camarade, pas comme un coéquipier, et pas non plus comme un ami. Comme un homme, comme un amoureux. Et elle venait de lui avouer.
Le jeune Poufsouffle la regarda d’un air surpris, presque comme s’il n’avait pas saisi le sens de ses paroles. Il lui demanda si c’était vrai, ce qui arracha un sourire timide à Hestia. « Oui, c’est vrai » murmura-t-elle en hochant doucement la tête. Evidemment que c’était vrai. Elle l’aimait. Il se leva à son tour, la contourna et marcha lui aussi. Allait-il fuir ? Cherchait-il les bons mots, gentils et pas trop vexants, pour lui dire qu’il l’aimait vraiment, mais comme une amie ? Elle n’arrivait pas à déchiffrer l’expression qu’il avait sur le visage, et ça la stressait encore plus. Il releva enfin les yeux vers elle et s’en approcha. Il lui dit qu’il ne voulait pas de malentendu, et elle ne put qu’hocher de nouveau la tête, en silence, attendant la suite de ses paroles qui, visiblement, avaient du mal à venir. Hestia le regardait en silence, fébrile. Je te parle pas comme à une amie, là. Son cœur battait plus vite qu’un batteur professionnel lors de la finale de la coupe du monde de quidditch. Un fin sourire étira ses lèvres, et elle se risqua à faire quelque chose qu’elle n’aurait pourtant jamais osé faire avant : elle effleura doucement la main de Dowey avant de la prendre dans la sienne. « Ça tombe bien, parce que je n’ai vraiment pas envie d’être ton amie… » dit-elle d’une voix douce, rassurée d’entendre ça. « J’ai envie d’être avec toi, en fait… » murmura-t-elle très bas, baissant légèrement le regard.

Spoiler:

Et contre toute attente, la voilà qui sourit, aussi douce et calme que je suis nerveux et tremblant, et tellement jolie quand elle me dit qu'elle n'a pas envie d'être mon amie, et j'ai jamais été aussi heureux d'apprendre que quelqu'un voulait pas être mon ami j'vous jure que je sens tout mon corps se détendre d'un coup  tandis que sa petite main saisit la mienne et que par réflexe je croise mes doigts aux siens pour la serrer fort, fort comme un type qui n'y croit pas trop et veut s'assurer qu'elle est bien là et qu'elle va pas s'évaporer. Je sens doucement que je percute et un grand sourire s'étale petit à petit sur mon visage, tandis qu'Hestia baisse les yeux, peut-être intimidée par notre proximité et les étincelles qui doivent crépiter dans ma main au contact de la sienne, et je commence à réaliser le courage dont elle a fait preuve pour venir jusqu'à moi pour me poser cette question, sans avoir la moindre idée de ce qui allait bien pouvoir se passer, et je sais que c'est à moi maintenant de faire le dernier pas tandis qu'elle me murmure qu'elle veut être avec moi... pas comme une amie.
— Ça tombe bien, je murmure en relevant doucement de ma main libre son visage que je dévore des yeux, parce que moi aussi, je lui avoue avant d'effleurer ses lèvres d'un tendre baiser, puis d'un second un peu plus passionné.