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| Allez, crache le morceau // Adam | |
| Auteur | Message |
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Svetlana Vassiliev NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 542 | AVATARS / CRÉDITS : Amanda Seyfried — Galaad | SANG : Pur
| Sujet: Allez, crache le morceau // Adam Jeu 28 Fév 2019 - 22:53 | |
| « Merci, je te revaudrai ça. » Les mains douces et blanches serraient celle de Lily Evans en guise de remerciement. La belle rouquine, préfète des Gryffondor avait accepté de prendre son tour de garde ce soir là. En effet, Keith leur avait programmé une séance de répétition juste entre elle et Adam, afin d’améliorer leur… comment disait-il déjà, ha oui, leur communion musicale. En bref leur harmonie. Pourtant, Svetlana avait l’habitude de jouer en duo, elle le faisait quotidiennement dans son enfance avec son frère, elle au violon et lui au piano. Et leur musique était divine, parfaite. Des années d’entrainement.
Mais… avec Adam c’était compliqué. Leurs relations avaient même empiré depuis sa rupture avec Swann. Mais, depuis la constitution du groupe, il y avait eu une légère accalmie. Légère… pas suffisante pour créer une mélodie harmonieuse.
Une fois l’accord avec Lily conclut, Svetlana se dirigea directement vers la salle sur demande, son violon précieusement enfermé dans son étui en cuir et velours noir. Son partenaire n’était pas encore arrivé. Après tout, elle avait quelques minutes d’avance. La russe en profita pour accorder son instrument. L’archet glissa lentement sur les cordes, produisant un la, constant, ferme, sans tremblement. Mais pas parfait. Tandis qu’elle ajustait les cordes, son regard se porta sur le piano qui trônait au centre de la salle. Etant la première arrivée, la salle avait été modelé selon sa vision. Lorsqu’Adam franchirait à son tour ses portes, de nouveaux éléments allaient surement apparaitre, voir être modifiés. Son regard se perdit sur cet instrument, noir brillant et à queue, semblable a celui sur lequel son frère, Dimitri, martelait les touches.
Une vision s’imposa à elle. Elle voyait son frère jouer, ses doigts se déplaçant avec habileté sur les blanches et noires et elle, à coté, le suivant sur cette mélodie. L’instinct, la complicité mais aussi l’observation étaient les clefs de leur harmonie. Perfection. Puis, la vision se tourna vers elle et elle eut un sursaut. Le sourire de son frère, sombre, cruel. Son autre visage, celui aussi de sa famille.
Svetlana secoua la tête et fit disparaître cette vision. Elle devait se concentrer. Ce n’était pas le moment de se laisser submerger. Inspirant profondément, elle joua les premières notes du morceaux qu’elle devait travailler avec Adam. Mais quelques chose n’allait pas. Elle n’était pas concentré. Soupirant bruyamment, elle s’installa sur le tabouret et attendit son homologue, agacée par elle-même. Enfin, il arriva. « Allez, vite commençons. » Oui, elle avait envie d’expédier vite faite bien faite cette soirée. Elle n’avait pas la tête, elle était perturbée ce soir. |
| | | | Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Ven 1 Mar 2019 - 17:24 | |
| J'adorai faire partie d'un groupe, ça me rappelait quand j'étais enfant et que je jouais au piano avec ma mère, lorsqu'on jouait à quatre mains... Ce sentiment d'appartenir à une mélodie, de faire corps avec les autres musiciens... C'était une chose unique. Donc faire partie du groupe de Keith, même s'il fallait supporter les deux filles du groupe, ça me plaisait. Jouer sur un clavier était à peu près pareil que jouer sur un piano, alors c'était parfait. Bon, le seul soucis, c'était que l'harmonie n'était pas toujours présente, notamment avec Svetlana Vassilev. Clairement, cette fille je l'aimais pas. Elle avait brisé le cœur de Swann, mon grand copain, et ça je l'avais en travers de la gorge. Bon ok, le connaissant il avait surement ces tords aussi, mais jamais je ne l'avais vu dans cet état pour une fille, jamais. Enfin bref, j'avais du mal à m'accorder musicalement parlant avec elle, du coup le chef du groupe, le gentil Keith, avait décidé de nous imposer des répétitions juste elle et moi. Tout les deux. Ensemble. L'horreur donc, mais bon, c'était pour le groupe alors j'étais prêt à faire cet effort et à essayer vraiment d'arranger les choses avec elle. Sauf que ce soir-là, c'était clairement pas le moment. J'étais, depuis quelques jours, très énervé. Chaque petit truc insignifiant prenait des proportions énormes, vraiment. Depuis cette fameuse discussion, ou plutôt engueulade, avec Graham, le petit ami de Louisa, j'étais de mauvaise humeur. Louisa... Cette fille me perturbait plus que je ne voulais l'admettre, sans que je sache vraiment pourquoi. Elle avait une emprise sur moi, un truc énorme ! Est-ce que c'était parce qu'elle m'énervait ? Non, plein d'autres filles m'énervaient aussi ! Enfin, tout ça pour dire que j'étais carrément pas de bonne humeur quand j'entrai dans la salle sur demande, dans laquelle se trouvait déjà la Serdaigle. Un beau piano à queue trônait dans la pièce, et je m'installai rapidement sur le siège devant lui. "Oui oui, ça va ! Je m'installe !" je lui ai répondu en grognant presque lorsqu'elle me demanda de m'activer. Elle n'allait pas commencer à m'énervé, j'étais là pour le groupe ! Je m'étirai les doigts en prenant mon temps, me souvenait de l'importance de les chauffer avant de les poser sur les touches... |
| | | Svetlana Vassiliev NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 542 | AVATARS / CRÉDITS : Amanda Seyfried — Galaad | SANG : Pur
| Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Sam 2 Mar 2019 - 19:09 | |
| Et pourtant, c'était une bien belle chanson. Svetlana l'aimait beaucoup. Le texte lui parlait, au plus profond de son âme. La première fois qu'elle les avait lu, elle avait vibré de tout son être, cette chanson était faîte pour elle.
I was broken from a young age Taking my soul into the masses
Quand elle la jouait, seule, ses sentiments et émotions débordaient, sur son visage et dans sa musique, dans les sanglots longs de son violon. Mais devant les membres du groupe, elle se contrait, et plus encore devant Adam. C'était plus fort qu'elle. Lana n'avait joué que devant sa famille et plus proches amis qui se comptaient à l'époque sur les doigts d'une main. Le public, anonyme et inconnu, l'effrayait un peu. Mais après un souffle de timidité, l'amour du violon refaisait surface. Mais... ce n'était pas parfait. Il y avait encore tellement de rancoeur de défi dans le regard du Serdaigle et de la méfiance dans ses prunelles bleues qu'ils ne parvenaient pas à s'accorder.
La russe ferma les yeux et inspira profondément. Elle devait faire le tri dans son esprit. Pendant quelques instants, elle se sentit apaisée mais tandis qu'elle rouvrait les yeux, Lana le vit s'échauffer les doigts, prendre le temps de s'approprier les touches et l'espace d'un instant, elle vit son frère. Une bouffée de tristesse et de colère l'envie, tant bien qu'elle tourna le dos au pianiste et s'éloigner un peu et faisant mine d'échauffer son bras, l'assouplir. "Respire Lana", chuchota-t-elle pour elle même.
Puis, elle revint faire lui, le visage fermé et tendu. "Tu es prêt ?" lui demanda-t-elle et se plaçant à son coté, le regard ancré sur ses doigts, évitant de le regarder non seulement pour calmer sa tension mais aussi pour démarrer en même temps que lui. Elle devait surveiller son mouvement. Avec Dimitri, c'était instinctif, ils démarraient, dans une harmonie parfaite, sans même se regarder l'un et l'autre. Ils savaient quand commencer, ralentir ensemble et même improviser.
Les premières notes résonnèrent. Mais bien vite, d'un geste rageur, Svetlana fit glisser violemment l'archet sur ses cordes en poussant une insulte en russe. "Ya rien à faire, c'est mauvais." Pourquoi ? Pourquoi étaient-ils si mauvais ensemble et pourtant parfait seul, chacun de leur coté ? "Menya eto zaebalo..." Oui, ca faisait chier... Elle qui aimait tant la musique, elle se sentait frustrée. "Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?" lui lança-t-elle, subitement. C'était violent, mais elle voulait briser la glace. Et puis, avec son anglais bancale.. .en fait, elle ne voulait pas seulement lui dire qu'il était seul responsable. Ce n'était pas tant une agression qu'une véritable question. En gros "de ton coté, qu'est-ce qui cloche, pourquoi tu es comme ça.", mais dans l'énervement et l'agacement, contre ce duo et contre elle-même, Svetlana faisait quelques maladresses lexicales. |
| | | | Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Dim 3 Mar 2019 - 14:15 | |
| Depuis tout petit, on m’avait appris à me concentrer avant de jouer, à fermer les yeux, à ressentir l’instrument avant même de poser mes doigts dessus, doigts que je devais préalablement échauffer. Quand j’étais enfant, ma mère s’échauffait à côté de moi, en même temps que moi. Le manque de cette présence, de sa présence, ressortait toujours beaucoup plus dans ces moment-là, lorsque je me retrouvais seul face à un piano. Une fois échauffé, j’ouvrais les yeux pour regarder Svetlana, qui semblait avoir fait un tour dans la salle sur demande avant de revenir vers moi pour me demander si j’étais prêt. « Oui, c’est bon » dis-je en posant mes doigts sur les touches blanches. Je devais laisser mes émotions me submerger, quand je jouais, sinon cela sonnait faux, je le savais bien. Mais ce jour-là, j’avais bien trop d’émotions différents en moi : la colère, le ressenti, la tristesse, la jalousie… Un tourbillon de sentiments dansait au fond de moi et ne demandait qu’une chose : sortir pour gâcher la musique, mais surtout pour montrer bien trop de moi à dette blonde que je ne connaissais pas trop, et que je n’avais pas envie de connaître. Je devais garder le contrôle, rester mesuré, ne pas me laisser embarquer… Je me lançai, faisant danser mes doigts sur les touches, faisant s’élever les notes dans l’air. Svetlana aussi avait commencé, avec quelques secondes de retard, encore une preuve qu’on ne parvenait pas à s’accorder. Les notes étaient laides, mais pas les siennes, je devais l’avouer, juste les miennes, et je savais très bien pourquoi. Je restai de marbre devant cet instrument qui réclamait de la passion et des émotions, je tentais de garder au fond de moi mes pensées plutôt que de les laisser exploser au fur et à mesure que mes doigts glissaient sur les touches blanches et noires. Je sentais l’agacement de la Serdaigle dans son jeu, elle était honnête avec son instrument, contrairement à moi, et je savais qu’elle allait bientôt exploser. Mais ce n’était clairement pas le moment, pas pour moi, parce que si elle explosait maintenant j’allais le faire aussi, et je ne me sentais pas capable de retenir mes émotions, pas ce jour-là. Elle arrêta de jouer, et je savais que c’était trop tard. Je fermai les yeux, tentant de garder une respiration normale, mais l’énervement montait en moi à mesure qu’elle libérait sa parole. Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? C’était la phrase de trop. Je savais que je n’aurai pas du venir à cette répétition, que je n’étais pas assez serein pour garder mon masque d’indifférence habituellement. Je me relevai violemment en ouvrant de nouveau les yeux, faisan tomber derrière moi le banc du pianiste, le mien donc finalement. « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?! » hurlai-je sans parvenir à me contenir en me tournant vers elle. « Je te demande à toi, ce qui va pas, pourquoi tu es incapable de jouer avec un piano sans devoir respirer fortement avant comme si t’avais un putain de traumatisme ?! ». Ouais, j’étais un gars assez observateur pour savoir que, elle aussi, elle avec des problèmes, assez important pour perturber son art auquel elle tenait tant. « T’as rien à me demander, j’ai rien à te raconter, à moins que tu veuilles t’apitoyer sur un pauvre gosse abandonné par sa sale goule de mère, mais je te donnerai pas ce plaisir ! » dis-je encore, sans réussir à contenir le flot de colère qui sortait de mes lèvres, sans réussir à rester poli, comme mon père me l'avait pourtant appris, comme un Duc se devait de l'être. Je commençai à faire les cents pas autour du piano, ne parvenant pas à prendre la décision de partir, sentant qu’il ne valait mieux pas pour moi que je sortes dans cet état. (673) |
| | | Svetlana Vassiliev NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 542 | AVATARS / CRÉDITS : Amanda Seyfried — Galaad | SANG : Pur
| Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Dim 3 Mar 2019 - 18:52 | |
| La violence du geste était surprenante. Lui qui contrôlait chacun de ses mouvements, attitude altière et noble qui n’était pas sans rappeler sa propre éducation. En tombant, le tabouret eut un bruit sec qui résonna dans la pièce. L’instinct de Svetlana la poussa à reculer d’un pas face à cette ire. Il répéta ses propos avec une voix profonde dont l’écho résonna à son tour dans la pièce. Son regard la cloua sur place. Mais pour autant, la tsarevna n’était pas cette brebis prête à se faire manger par le loup. Rapidement, elle reprit sa posture et ancra son regard dans le sien dans une entreprise de défi.
La première tirade lui fit l’effet d’une claque. Il avait visé juste. Oui, ces derniers temps le son du piano lui rappelait tant de souvenirs. Mais elle ne savait pas encore si elle devait se sentir triste, en colère, troublée ou encore effrayée. Elle qui avait toujours vu son frère Dimitri comme un modèle, voila qu’en quelques semaines les lourds secrets surgissaient des profondeurs abyssales. « Je » commença t-elle à répondre, pour se défendre. Mais il continua, embarqué dans sa sombre colère.
Et alors, ce qu’elle entendit… si d’abord elle était agacée et mue par une petite colère, à présent même Némésis pouvait trembler face à elle. « M’apitoyer ? » gronda-t-elle doucement, sans même élever la voix. Son poing se serra. « Oh quelle tristesse, tu as été abandonné par ta mère. Cela explique tout. » Elle avança d’un pas. « C’est pour cela que tu es si désagréable avec moi ? » Encore un pas. « Avec nous, les femmes? » Un pas encore. « Alors, si je devais suivre ton schéma, moi aussi je devrais les détester, toutes ces femmes, ces traitresses ? » Puis le ton montant. « Tu es un égoïste. Tu crois être le seul à souffrir ? Tu crois que ça te donne le droit de juger les autres sans même les connaitre ? Quel dommage, parce que toi et moi, pourtant, on souffre de la même tare. »
Puis, sa colère retomba, subitement. A quoi bon ? Svetlana eut un rire amer. « On n’arrive pas à s’accorder et pourtant on a tous les deux manqué d’une mère. La mienne ne m’a pas abandonné, elle ne m’a juste jamais aimé. » Son regard se voila un instant. « Et aujourd’hui je comprends mieux pourquoi. » souffla-t-elle plus pour elle-même qu’autre chose. Pourquoi s’attacher à un être alors que vous savez sa mort prochaine ? A quoi bon l’aimer ? FOUTUE MALEDICTION. De rage, elle fit glisser l’archet, son violent, strident. Oh oui, on la sentait cette frustration dans ses notes, c’était sa colère, sa tristesse. Et pourtant, la musique restait belle. |
| | | | Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Dim 3 Mar 2019 - 21:24 | |
| Je voyais dans ses yeux que je faisais mouche, que j'avais touché le point sensible de cette blonde si froide et si antipathique qu'était Svetlana Vasssiliev. Visiblement, le piano faisait remonter beaucoup de souvenirs en elle, des mauvais peut-être, comme cet instrument le faisait avec moi. J'avais l'impression que, elle et moi, on se ressemblait plus qu'on ne pourrait jamais l'admettre... Elle ne pouvait pas répondre, elle essayait, elle commença même une phrase, mais je ne m'étais pas arrêté, je ne pouvais pas m'arrêter. Elle avait pressé le mauvais monté, le mauvais jour, la mauvaise fois. Pas de chance pour elle, parce que j'étais loin de pouvoir me calmer et cesser d'hurler. Soudain, je vis son regard changé. Quand j'eus fini ma tirade en parlant de ma sale goule de mère, je devais admettre y être allé un peu fort, je vis une fureur en elle, grande, sourde. Elle, la Serdaigle toujours bien coiffée au regard placide, sans aucune émotion, me regardait comme si j'étais le plus grand connard que la Terre ait porté, et peut-être que je l'étais un peu. Elle pris une voix, un ton que je reconnu tout de suite : elle me grondait, ou plutôt ses émotions me grondaient. Elle serra le poings, et j'arquai un sourcil. Elle utilisa de l'ironie, vis à vis de ma situation, et je fronçais les sourcils. Ouais, c'était triste, il y n'y avait pas d'ironie à avoir pour ça. Elle continua encore à avancer vers moi, en me parlant de plus en plus mal. Elle aussi, elle savait où appuyer pour faire mal. Je ne bougeai pas, il était hors de question que je recule. Je lui ferai face, et ce jusqu'où bout. Elle me traitait d'égoïste, mais tout les enfants n'étaient-ils pas égoïstes vis à vis de leur parents ? Bien sûr que si. "Chacun gère sa tare comme il peut, Miss Parfaite !" lâchai-je avec une colère sourde dans la voix. J'avais géré cette situation comme je le pouvais, à ma manière, et personne n'avait le droit de me juger pour ça. J'étais un enfant, un gosse, j'avais réagi comme tout enfant de cinq ans aurait réagit ! Sauf que je n'avais pas changé depuis... "Tu n'as rien à me dire sur ma façon d'être !" criai-je. J'étais en colère, mais ce n'était pas seulement contre elle, je le savais bien. Puis, sa voix changea, son regard aussi, comme si toute sa colère l'avait abandonnée, comme si maintenant qu'elle savait pour ma mère, elle ne pouvait pas encore ressentir ça. Elle déclara qu'elle aussi avait manqué d'une mère, que la sienne ne l'avait pas abandonnée, mais simplement pas aimée. Je levai les yeux au ciel. "Tu avais quelqu'un d'autre, non ? Un père, des frères et soeurs, quelque chose à quoi te raccrocher ?" soufflai-je, sentant ma colère disparaître à son tour. Je baissai la tête avant de passer une main dans mes cheveux, tenter de masquer la douleur qui perçait en moi, celle qui tentait de briser ma carapace depuis des années déjà quand que je lui en laisse l'occasion. "Moi j'ai tout perdu, quand elle est partie. Mon père a disparu lui aussi, à sa manière... Je n'avais plus rien, je n'avais même pas le droit de pleurer, de crier. Je devais être un bon représentant de notre famille, alors j'ai du faire comme si de rien n'était...". Je pris une grande inspiration avant de me tourner légèrement, pour cacher mon visage. "Je n'avais plus de famille, j'avais juste mon devoir...". Je n'avais jamais dit tout cela à voix haute, à personne, même pas à Chris. J'étais dans un sale état, ce soir là, et ça le prouvait bien... 659 |
| | | Svetlana Vassiliev NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 542 | AVATARS / CRÉDITS : Amanda Seyfried — Galaad | SANG : Pur
| Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Lun 4 Mar 2019 - 14:34 | |
| Le ton monta, encore et encore. Miss parfaite. Rien à dire. Je lui tournais le dos, inspirant profondément, calmant mes nerfs mis à vif. Et puis, à son tour, la ire retomba. « Tu avais quelqu'un d'autre, non ? Un père, des frères et soeurs, quelque chose à quoi te raccrocher ? » S’il savait… Je jetais un coup d’oeil par-dessus mon épaule. Il avait la tête basse, son dos se courbait, comme s’il avait un poids sur le coeur qui le pesait et désirait le mettre à terre. Et puis, étrangement, il se confia. Svetlana se sentit moins agressée, moins tendue et elle prêta une oreille attentive à son histoire. Une mère qui est partie, un père qui ne s’est plus occupé de lui. Une solitude. Un rang a tenir. Sa vie n’était pas sans rappeler la sienne. Pas le droit de pleurer… un masque. Son visage se tourna, loin de son regard. Mais elle n’était pas dupe. Elle voyait bien sa tristesse dans ses épaules basses, ses mains qui fouillaient ses cheveux.
Svetlana se sentit triste aussi. Non pas pour lui. Triste car son histoire lui rappelait sa propre tristesse, sa colère, sa frustration. « Mon père et mon frère… oui ils m’ont aimé mais à quoi bon si c’est pour me mener à l’abattoir ? Tout contrôler de ma vie, de mes émotions, de mes relations si c’est pour… » Mourir bientôt… elle ne pouvait le dire. La suite mourut dans sa gorge alors qu’elle tendait d’étouffer un sanglot. Son père… Il l’avait forcé à quitter Swann, a briser les liens d’amitié qu’elle avait pu nouer, sous prétexte qu’il n’était pas digne d’elle. Il l’a obligé à se fiancer avec un homme qui ne lui plaisait pas et qui l’effrayait même. Tout cela en sachant pertinemment qu’elle risquait de mourir à un moment ou à un autre. Et son frère approuvé, il appuyait même ses dires, il la surveillait. « Une perfection morbide… voilà ce que je suis. » Au final, ils se ressemblaient bien plus qu’ils ne voulaient l’admettre.
Svetlana contempla son dos, sa personne avec un regard neuf. Elle comprenait mieux son comportement désormais. Deux âmes brisées, privées d’un amour maternel, privées d’attention. Doucement, la tsarevna passa dans le dos d’Adam, se rapprochant du piano. Elle caressa le bois vernis, magnifique. Puis, avec délicatesse, elle redressa le tabouret. Il fallait remettre de l’ordre, dans la pièce et dans leurs esprits. Ses doigts frôlèrent les touches, les blanches, pures, puis, l’un d’eux s’écrasa et un son aigu, clair, léger, s’en échappa. L’espoir… « Quel est ton devoir ? Ne peux-tu pas y échapper ? » Elle avait envie d’en savoir plus, non pas par curiosité malsaine mais pour le connaitre, ce garçon dont l’histoire était quelque peu similaire à la sienne. |
| | | | Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Jeu 18 Avr 2019 - 10:38 | |
| Jamais je n'avais parlé de tout cela à quelqu'un, et pourtant j'avais eu des occasions de le faire. Chris, mon majordome personnel, celui qui l'avait élevé comme son fils presque, avait très souvent essayé de me faire parler de ce que je ressentais, de ce que j'avais sur le coeur. Il choisissait ses mots avec soin, prenait une voix très douce et me regardait avec tendresse, mais jamais je n'avais réussi à lui expliquer tout cela, peut-être simplement parce que moi-même j'avais du mal à saisir toutes les nuances de mes sentiments. Je souffrais, j'étais en colère, j'avais peur et je culpabilisais. Tout ça à la fois, ce qui est beaucoup trop pour un enfant... Et là, tout sortait. Je n'arrivai pas à empêcher les mots de sortir de ma bouche, ils franchissaient mes lèvres sans même que je ne les contrôle. Face à cette jeune fille que j'avais pourtant du mal à supporter, mon coeur semblait vouloir se vider de tout ces sentiments, comme s'il reconnaissait en elle quelqu'un capable de me comprendre, peut-être de m'aider... C'était n'importe quoi, non ? Svetlana parla de son père et de son frère, qui l'avaient tout deux aimée. Quelqu'un m'avait-il aimé ? Mon père, peut-être, mais il ne le montrait pas. Chris, évidemment, mais ce n'était pas pareil... La jeune blonde semblait triste, si triste que cela faisait quelque chose à mon coeur, ce qui était peu habituel. La mener à l'abattoir ? De quoi parlait-elle ? "Si c'est pour...?" répétai-je, attendant la suite qui ne semblait pas vouloir venir. Elle ajouta qu'elle était une perfection morbide, ce que je trouvais faux. Svetlana n'avait rien de morbide. Qu'on ne se méprenne pas, je détestais toujours les femmes, mais il y avait quelque chose chez elle, quelque chose de beau. C'était peut-être sa tristesse qui la rendait unique, ou alors son talent, car oui je pensais qu'elle en avait. Son sourire aussi, il fallait admettre qu'il était beau. "Ce n'est pas vrai..." murmurai-je sans pour autant la regarder dans les yeux. Je n'avais pas l'habitude d'être gentil, en fait. J'entendis une note claire et douce, aiguë bien sûr, venant du piano. Je me retournai alors vers l'instrument, voyant que Svetlana était debout devant. Ses doigts étaient posés sur les touches, ces touches que j'aimais tant. Quel était mon devoir ? Moi qui croyais que tout le château était au courant ! Pouvais-je m'y soustraire ? Si seulement... Un fin sourire se glissa sur mes lèvres, un faux évidemment. "Je suis l'hériter de la famille Chester, le seul. Je reprendrai le titre de Duc de mon père et devrait gérer ma famille, la représenter, l'honorer... Ce genre de choses..." murmurai-je en revenant vers le piano. "Je ne peux pas m'y soustraire, simplement parce qu'on m'élève pour ça depuis mon premier jour. Je suis né pour devenir Duc, rien de plus, rien de moins.". Certaines personnes m'enviaient, ce que je trouvais stupide. Ma vie était toute tracée sans même que je puisse décider de quoi en faire. |
| | | Svetlana Vassiliev NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 542 | AVATARS / CRÉDITS : Amanda Seyfried — Galaad | SANG : Pur
| Sujet: Re: Allez, crache le morceau // Adam Lun 22 Avr 2019 - 22:29 | |
| Avait-elle bien entendu ? Ce complément déguisé, à peine murmuré ? Son regard glissa sur lui, l’espace d’un instant et Svetlana se détourna rapidement. Ses cheveux, dans ce mouvement brusque du chef, se placèrent devant son visage, le dissimulant aux yeux de son interlocuteur. Elle se sentit rougir. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’on lui disait de jolies choses mais venant d’Adam… c’était… surprenant.
Un héritier ? Intriguée, la russe détacha son regard des touches blanches pour le poser sur le jeune homme. Le dernier mâle de la famille sur lequel reposait la lignée… Svetlana ne pouvait que le comprendre, elle qui venait d’une famille pure, affiliée au Romanov, et qui cherchait à garder le même prestige, la même influence. « Je suis né pour devenir Duc. » Quel poids avait-il sur les épaules… La fille Vassiliev le plaignait sincèrement. Que dire dans ces moments là ? Je comprends ? Non, on ne peut connaitre la douleur profonde d’un être, à moins d’user d’un legilimens, et encore. Courage ? Quelle piètre réponse.
Elle resta un moment silencieuse, perdue dans ses pensées, dans un souvenir aussi, celui de cette nuit sur les toits de Poudlard durant laquelle elle avait craqué, livrant son lourd secret à Farell. Adam était revenu vers le piano, de nouveau installé face aux touches. Ce sourire… elle ne l’aimait pas. Alors doucement, elle posa son index à la commissure de ses lèvres et la remonta légèrement. « Tu as un plus bel sourire quand tu joues. » Elle l’avait déjà remarqué, il aimait jouer du piano. Jamais ils n’avaient été aussi proches, physiquement. Svetlana n’avait jamais remarqué à quel point ses traits étaient nobles et fins, et surtout, il avait ce parfum boisé, musqué, doux et rassurant.
Doucement, elle enleva sa main et elle s’accouda sur l’instrument. « Je suis née Vassiliev. Je dois faire honneur à ce nom mais… parce que je suis née Vassiliev, je suis maudite. » Elle eut un petit rire, qui sonnait tellement faux pour elle, spécialiste de la musique. « J’ai été élevé pour être une parfaite représentation de la famille alors que je vais mourir. Peut être demain, ou dans deux ans. » Elle se livrait à son tour. Elle le lui devait. Après tout, ne s’était-il pas ouvert à elle ? « Les filles Vassiliev sont vouée à mourir entre 17 et 35 ans. » Ils étaient tout deux prisonniers. Tellement semblables. « C’est pour ça que je suis partie de chez moi, j’ai envie de profiter de chaque seconde qu’il me reste. »
Alors pourquoi ne pas cesser leurs chamailleries et profiter de leur passion commune, la musique ? En commun... ils avaient tout en commun. Alors pourquoi tant d'animosité entre eux depuis tout ce temps. « Je ne me souviens même plus pourquoi on ne s'aime pas, toi et moi... c'est bête, n'est-ce pas ? » dit-elle pour changer de sujet, un rire dans la voix. |
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| | | | Allez, crache le morceau // Adam | |
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