Agatha se promenait dans le parc d'un pas léger, un livre d'arithmancie - sa matière préférée ! - sous le bras pour aller se déposer tranquillement au bord du lac. James lui avait demandé de l'y rejoindre, et la Serdaigle avait candidement pensé qu'ils allaient passer du temps ensemble pendant lequel ils pourraient studieusement faire leurs devoirs. Enfin, "studieusement". Tout était relatif avec ce Gryffondor qui lui faisait malgré elle beaucoup trop tourner la tête. Le dernier cours d'Histoire de la Magie avait été laborieux, mais la présence de son petit-ami avait été malheureusement délicieuse. James la déconcentrait toujours avec ses plaisanteries - parfois de mauvais goût, par ailleurs ! - et avec sa présence. Agatha ne pouvait jamais se concentrer et pourtant aujourd'hui, elle avait espoir. Le soleil était si haut dans le ciel, il n'y avait pas une seule brise de vent... N'était-ce pas absolument propice à l'étude de l'arithmancie ? Eh bien si ! C'était par-fait pour une matière si rigoureuse. Elle dévala une petite pente pour voir le Gryffondor déjà là, dos tourné à elle. Ponctuel en plus de ça ! Agatha se figea pendant quelques instants pour l'admirer à quelques pas. Elle déposa son livre par terre délicatement, avant de se rapprocher de lui pour l'enserrer de ses deux bras. L'autrichienne lui déposa un baiser sur la joue, le visage auréolé d'un splendide sourire qui laissant parfaitement entrevoir sa joie. Cette journée s'annonçait déjà parfaite, pressentait-elle. Agatha était persuadée que cette prédiction serait vraie. Une si belle journée ne pouvait cacher les si grands malheurs que James comptait apporter avec ses mots.

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Agatha sentit immédiatement que James avait l'air tendu. Elle le sentit d'autant plus lorsqu'elle lui embrassa gentiment la joue. Il avait cet air timide qu'elle ne pensait pas lui avoir déjà vue, cet air qui ne ressemblait pas au garçon qu'elle connaissait pourtant si bien. La jeune femme se donnait réellement dans cette relation. S'ils avaient commencé à sortir ensemble sans qu'elle n'en soit complètement amoureuse au début, la Serdaigle se sentait maintenant particulièrement attachée à son camarade. Le jeune homme l'avait fait tomber amoureuse de lui, et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Comment le pourrait-elle ? Son affection pour son caractère, ses plaisanteries, mais également pour ses beaux yeux noisettes était réelle. Pourtant, pourtant, le Gryffondor la prit brusquement à contre-pied. Le joli sourire de l'autrichienne sembla se faner comme un coquelicot que l'on arrache de la terre. « Qu-... Mais pourquoi ? » s'exclama-t-elle. Elle s'écarta lentement de lui comme pour le voir davantage, pour épier un peu mieux ses réactions. Comment pouvait-il lui dire cela alors qu'elle était certaine qu'elle l'aimait sincèrement ? Comment pouvait-il exister un pareil timing ? Le regard qu'il lui jeta fit monter le rouge à ses joues. Incrédule, elle secoua la tête. Une partie d'elle-même désirait qu'il ne s'agisse que d'une vaste plaisanterie. Mais l'autre partie, plus réaliste, sentait qu'on lui disait là la vérité. Il ne voulait plus qu'ils soient ensemble, et... Agatha mourrait d'envie de pleurer. L'incompréhension, sans doute, la garda de relâcher ses larmes : « Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça... » continua-t-elle à exprimer son incompréhension, « ai-je fait quelque chose de mal ? ». Car là était sans doute sa grosse angoisse. Avait-elle dit quelque chose d'odieux ? Avait-elle été odieuse ? L'avait-elle blessé répétitivement ? Il ne lui semblait pas avoir agi ainsi. Agatha veillait toujours à être respectueuse et à ne pas créer de conflit. De ce fait, elle se sentait profondément trahie.

Le bougre se mélangeait les pinceaux, se disait Agatha à travers ses larmes. Il se contredisait, il hésitait. Qu'essayait-il donc de faire ? Voulait-il l'amadouer ? Voulait-il lui faire croire qu'elle comptait un tant soit peu pour lui ? L'autrichienne avait l'impression qu'on avait abusé de sa confiance, et qu'on avait abusé d'elle. Sa dernière phrase fit l'effet d'une bombe et elle ouvrit la bouche pendant quelques instants, médusée par son comportement, ses excuses et son faux air désolé. Il ne voulait pas se prendre la tête, donc ? « C'est ce qu'on va voir » cracha-t-elle d'un air mauvais en sortant sa baguette en bois de bouleau pour viser le minois dont elle avait tant rêvé : « Dentesaugmento ! ». Satisfaite d'elle, mais désolée d'avoir du en arriver là, elle se retourna en faisant voler ses cheveux blonds pour s'en aller d'un air fier vers le château de Poudlard, le coeur en miettes...