Chaque année, Mary rentrait pour passer ses vacances de fin d'année auprès de sa famille. C'était un rituel. Elle économisait depuis octobre pour pouvoir faire des cadeaux à tous ses proches. La jeune fille avait toujours des idées de cadeau. Tantôt elle pouvait se permettre de les acheter tout fait en magasin, tantôt elle mettait la main à la pâte. Noël était sa fête préférée entre toute pour son côté convivial et chaleureux.
Avec sa meilleure amie Lily, elle s'était rendue à Pré-Au-Lard afin de faire les emplettes de Noël. Les deux jeunes filles flânaient à travers les rayonnages d'une boutique quelconque, à la recherche du cadeau parfait.
« Tu sais pour Marlene j'avais pensé à lui offrir des boucles d'oreilles ensorcelées. Tu sais, celles que l'on a vu la semaine dernière au magasin qui changeaient de couleur selon la température extérieure. Mais tu vois, j'aimerais pouvoir trouver ces pierres à l'unité pour les fabriquer moi-même. » expliqua la brune en réfléchissant à la façon dont elle allait pouvoir se procurer le nécessaire.
Secrètement, elle songeait également à offrir quelque chose à Remus pour Noël. Mais elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait pouvoir lui offrir. A part à son père et le frère de Marlene (mais il ne comptait pas puisque chaque année, elle lui trouvait un cadeau peu sérieux), elle n'avait jamais offert de cadeau à un garçon. Elle ne savait pas ce qui pouvait lui faire plaisir. Mais elle se trouvait bien trop timide — et surtout ne voulait pas voir le béguin qu'elle nourrissait à l'égard du maraudeur — pour demander éventuellement son avis à Lily. Pourtant, tout aurait été plus simple si elle lui avait demandé. La préfète passait suffisamment de temps avec son homonyme masculin pour enquêter.
« Et toi ? Tu cherches quelque chose ? A qui tu comptes offrir des cadeaux cette année ? » demanda-t-elle distraitement.
Cette question paraissait innocente en apparence mais trahissait la curiosité de Mary quant à l'état des relations de sa meilleure amie. Elle se saisit d'un petit Père Noël dansant des fesses en bois pour le regarder de plus près. Une petite chose rigolote à offrir au frère de Marlene.

« Tu pourrais peut-être offrir à tes parents un cadre photo. » suggéra Mary à Lily.
Elle décida de ne pas relever la confusion que son amie avait faite alors qu'elle évoquait Swann et sans le vouloir Severus. Elle voulait passer un bon moment sans avoir ce genre de problèmes à l'esprit. C'était bientôt Noël ! Elles devaient être dans un bon état d'esprit, mettre leurs préoccupations de côté. Les deux jeunes femmes flânaient dans les rayons avec des regards curieux sur certains objets.
Alors que Mary regardait un joli chaton en laiton, Lily l'interpella pour lui montrer une chose... Horrible. Cela ressemblait à un bonnet. Un bonnet très hideux. La brune fit un grand sourire à moitié dubitative en prenant la chose des mains de Lily délicatement comme si elle avait des dents.
« Selon mon expertise, il s'agit d'un bonnet. Très moche, mais un bonnet quand même. » finit-elle par conclure après l'avoir analysé quelques secondes. « Ce n'est même plus conceptuel là, c'est juste du mauvais goût ! »
Offrir cela à Noël, c'était du même niveau que vomir sous le sapin. Vraiment ! Le couvre-chef aurait pu rendre aveugle les jeunes demoiselles. Mary se demandait vraiment comment on pouvait créer de telles choses. Elle essayait de se résonner en se disant que les gens ne le porteraient pas de façon sérieuse mais de le cadre d'une plaisanterie allant trop loin.
« Je l'achèterai bien. » avoua Mary avec une moue intéressée caricaturale. « Je suis sûre que ça irait à merveille à Bertha Jorkins ! »  finit-elle par dire avant de pouffer de rire.
Eh oui, il arrivait même à Mary d'être un peu méchante. Mais en même temps, cette commère l'avait bien cherchée !
« Au moins, ça lui permettra de couvrir ses oreilles pour éviter qu'elles traînent partout ! »
Ce qui avait toujours agacé Mary chez leur camarade, c'était sa fâcheuse manie à écouter les conversations de tout le monde. Qui ensuite faisaient le tour de Poudlard si c'était assez croustillant.

Mary avait un sens du style qu'on ne pouvait pas lui retirer, incontestable. Et ce qu'elle pouvait dire à propos de ce bonnet très laid était d'une triste réalité. Il n'y avait aucune cohérence dans les couleurs et dans les éléments utilisés. Une cacophonie stylistique désagréable pour la rétine. Le genre de couvre-chef que l'on aurait porté au Carnaval mais qui était présenté comme un vêtement du quotidien.
Lily suggéra que Mary achète ce bonnet pour leur ennemie préférée: Bertha Jorkins. La brune rit de bon cœur. Quelle serait la réaction de la commère en découvrant cette immondice sous le sapin à trois mornilles ?
« Trois mornilles ? C'est sûr que je vais pas me ruiner, même si c'est cher pour l'horreur que c'est. Tu crois vraiment qu'elle le porterait ? Moi, ça ne m'étonnerait pas ! »
Ce vêtement n'avait décidément rien pour lui. Tant qu'elles étaient lancées dans les choses horribles, Mary voulait bien investir trois mornilles supplémentaires pour faire un ensemble à offrir à Bertha. Autant pousser la blague jusqu'au bout.
« Tu crois qu'on pourrait des gants assortis ? » demanda-t-elle, malicieuse. « Pour quelques mornilles, on va pas chipoter. »
Elle se mit à la recherche de gants. S'ils pouvaient être tout aussi horrible que le bonnet, c'était parfait.

« Peter m'avait fait tellement de peine ! » commenta Mary à l'évocation de la trahison de Bertha.
C'était l'un des points qui faisaient la brune supportait encore moins son aînée. Pourtant, si la Jorkins n'avait pas été comme ça, elle aurait pu l'apprécier. C'était vraiment dommage.
Pour dévier le sujet qui fâche, elle proposa qu'elles prennent à cette commère des gants assortis à cet horrible bonnet. Autant ne pas faire les choses à moitié. Et si elles avaient réussi à trouver une telle horreur, elles pouvaient bien en trouver d'autres insolites, à l'image de ce chien à la tête animée que montra Lily.
« C'est rigolo, je trouve ! »
Elles continuèrent leur chemin. Tout à coup, la rouquine attira l'attention de Mary sur une trouvaille qui lui agressa la rétine. Ce n'était pas des gants mais une écharpe rose vif et vert. Le tout ainsi assemblé donnait un résultat indigeste. Mary rit aux éclats.
« Alors là ma chérie ! C'est magnifaïque ! Ca ira parfaitement au teint de Bertha. Ca fera ressortir ses yeux brillants à l'entente d'une rumeur croustillante ! » plaisanta-t-elle joyeusement. « Elle va lancer une nouvelle mode, c'est sûr. Tous les élèves laisseront tomber leur écharpe de leur maison ! »
Elle prit l'écharpe entre ses mains. Elle était faite en une laine rêche de très mauvaise qualité. Le genre de vêtement qui grattait qu'on avait juste envie d'enlever.
« C'est combien pour cette chose ? »