Le temps où Abraham cherchait désespérément à filer entre les pattes de son garde-du-corps malheureux, ce cher John Dawlish, était bel et bien révolu. Celui, où l’un comme l’autre ne pouvait s’empêcher de s’adresser des regards hautains et à jouer à montrer lequel était le plus intelligents des deux, le tout d’un air aussi satisfait que surfait, appartenait aussi au passé. John avait compris que son infortuné protégé avait besoin de plus d’air que ce qu’il lui avait donné jusqu’à lors tandis que, de son côté, Abe avait durement assimilé que l’auror ne faisait que son travail et que ce travail, aussi contraignant fusse-t-il, se révélait d’une importance première en ces temps troublés. La dernière chose que voulait avoir le Ministre à s’occuper était que son fils se fasse enlever et que l’évènement fasse les gros titres de la presse magique mondiale. C’était d’ailleurs cette réflexion qui avait lentement mené Abraham sur le chemin difficile de l’acceptation. Il aurait tout fait pour son père, il le vénérait, alors l’idée de lui causer autant de tracas lui était tout bonnement insupportable. Il avait donc décidé d’enterrer la hache de guerre et de faire la paix avec John, pour leur bien à tous les deux. Et alors qu’il mettait les pieds dans le joyeux monde fantasque du Cirque Arcanus, il n’aurait pas pu être plus satisfait de sa situation. Jusqu’à il y a quelques semaines encore, jamais John n’aurait accepté de l’accompagner dans un tel rassemblement. Certes, l’auror avait d’abord grommelé à cette idée mais Abe avait achevé de le convaincre avec un trait d’autodérision : « Aller ! T’as aussi le droit de t’amuser un peu, John ! Je t’en fais déjà voir de toutes les couleurs, ça va pas beaucoup te changer ! » Et voilà qu’ils se retrouvaient sur la grande place qui accueillait cirque et attractions non loin du Chemin de Traverse. La foule était dense, compacte, bruyante. Il n’aurait pas été aisé pour l’auror d’assurer la protection d’Abraham s’il venait à le perdre de vue. Cependant, ce dernier veillait à rester aux côtés de son garde-du-corps, comprenant ô combien sa mission était compliquée dans de telles circonstances. Après tout, Abe n’avait pas prévu de rejoindre de quelconques amis ni même de semer John. Ou du moins pas sciemment. Car, au détour de la maison hantée, alors qu’un groupe de sorciers de premier cycle en sortait en gloussant après l’expérience effrayante qu’ils venaient de vivre, il ne se rendit pas compte qu’il avait pris de l’avance sur John. Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu’il s’en aperçut. « John ? » appela-t-il alors qu’il comprenait qu’il avait fait une erreur. Il chercha son garde-du-corps du regard mais, il avait beau être grand, la foule était compacte et le bruit assourdissant. Tant de visages défilaient, tant de voix s’interpellaient ou hurlaient de rire qu’il lui était impossible de retrouver l’auror. « Merde, » jura-t-il en rebroussant chemin. Il espérait que, se rendant compte de leur séparation, John l’ait attendu devant la maison hantée. Néanmoins, lorsqu’il se présenta devant la cabane tordue, personne ne l’attendait. Un nouveau juron franchit ses lèvres. Contrarié, il évalua la situation. Si John n’était pas là, c’est qu’il était parti à sa recherche et puisqu’il ne l’avait pas croisé en rebroussant chemin, c’était que l’auror en avait pris un autre. Bien décidé à retrouver son garde-du-corps, Abraham prit une autre direction, s’éloignant peu à peu de la place pour se retrouver entouré des roulottes chamarrées des circassiens. On disait qu’il trainait par là des créatures et des gens peu recommandables mais il balaya cette idée absurde pour continuer son chemin et inspecter chaque recoin, chaque allée de caravanes. Pourtant, il ne s’imaginait pas ce qui l’attendait dans l’ombre.
Hors-Jeu:
Voilà, le sujet est ouvert ! J'ai volontairement laissé floues les circonstances de la séparation d'Abe et John (peut-être les mangemorts y sont pour quelque chose ? ) Vu qu'on est quand même pas mal, ce serait bien qu'on fasse des posts relativement courts. Bon, celui-là, c'est pas le cas mais c'est pour poser le décor Sinon, les membres de l'Ordre, vous allez devoir attendre un peu avant d'intervenir
Cela faisait plusieurs mois que les mangemorts fomentaient l’enlèvement du fils de leur malaimé Ministre de la Magie. L’attentat de la nouvelle année avait grandement déstabilisé l’institution magique, il fallait maintenant déstabiliser l’homme qui se trouvait à sa tête. Il écoutait trop Croupton, faisait encore pire en écoutant parfois Dumbledore. Il n’écoutait pas assez ses austères conseillers parmi lesquels Lucius Malefoy. Lord Voldemort entendait bien le mettre finalement à sa botte en retenant son fils en otage … Le problème, fort fâcheux, était que le jeune Abe Minchum se trouvait encore protégé lorsqu’il sortait de Poudlard. Les mangemorts s’étaient trouvés dans l’impossibilité d’agir jusqu’à aujourd’hui.
Razvan avait prévenu Rosier, cette mission s'annonçait plus difficile que de l’élimination massive de moldus. Mais le plus jeune restait incrédule et, en cet instant, l’histoire lui donnait plutôt raison. L’heure était celle d’un spectacle et le gosse impur évoluait seul entre des roulottes vides sans se rendre compte que, autour de lui, hommes et femme vêtus de noir et masques apparaissaient. Sa malchance l'emmena encore à tomber sur Evan Rosier au détour d'une allée. « Stupefix ! » 1, 2, 3, 4, 5 : L’éclair rouge se dirige droit vers la poitrine du fils du Ministre. 6 : L’éclair rouge frappe à côté et s’écrase sur un carillon suspendu à la fenêtre d’une roulotte. « Merde ! » le mangemort se met-il à courir derrière sa cible la baguette vissée dans sa direction.
hors-jeu:
• On est d'accord que les mangemorts commencent ? Puis que ça devient chaud quand l'OP se pointe hein ? Sinon j'édite mon post pour créer plus de difficultés, dites moi !
Dernière édition par Evan Rosier le Mer 3 Juil 2019 - 12:14, édité 8 fois
Razvan avait été passablement irrité d'être assigné à la mission d'enlèvement du fils du Ministre. Mais à part proposer de s'en prendre plutôt à sa femme - car il vivait mal de s'en prendre à un gamin sans défense même pas sorti de Poudlard - il n'avait pas plus râlé que cela. Ce n'était pas son rôle, et il n'en avait guère le droit. Aussi s'était-il contenté de son air austère pour seule acceptation. Au jour J, il suivait John Dawlish et Abraham Minchum dans le cirque Arcanus qui avait posé ses valises à Londres. Le rôle du roumain se cantonnait à éloigner l'Auror du jeune homme. Et avec la foule autour d'eux, ce ne serait guère bien difficile. Elle-même pourrait faire le travail et elle le fit avec brio. Alors que les gens se pressaient et que l'écart entre le précieux fils du ministre et son garde-du-corps se rallongeait Razvan se retrouva collé à Dawlish et sortit sa baguette pour la lui planter dans le dos en murmurant : « Stupéfix ». Aucune parade possible pour l'Auror qui se retrouva plongé comme dans un état second. Il ne fut pas bien difficile pour lui, habillé en civil mais néanmoins porteur d'un sortilège de désillusion par sécurité, de l'emmener derrière une roulotte pour le cacher. John dormait bien profondément et lui, devait retrouver les autres. Il ne tarda pas à les rejoindre alors qu'Evan stupéfixait Abraham. Habillé maintenant de son habit noir de mangemort, Razvan se rapprocha pour voir le gamin du Ministre ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Il ramassa la baguette de leur victime du jour et la rangea dans sa poche. « On devrait l'amener ailleurs » fit-il d'un ton bourru, « on pourrait être surpris ici ». Cela ne lui faisait pas plaisir de le dire, mais c'était vrai. Il valait mieux éviter qu'ils se retrouvent tous avec des témoins et pire, des Aurors. Ça leur vaudrait un allé simple pour Azkaban.
hors-jeu:
J'ai fait simple et efficace, dîtes moi si un truc va pas
Tu aurais dû rester devant la maison hantée. Lorsque Abe aperçut une silhouette encapuchonnée au détour d’une allée de roulottes, il regretta aussitôt de ne pas avoir attendu son garde-du-corps là où il l’avait vu pour la dernière fois. Tout d’abord, il avait cru avoir affaire à un quelconque dresseur venu lui chercher des noises parce qu’il risquait de déranger ses animaux fantastiques ou alors à un caïd en mal de bagarre. Quoi qu’il en soit, il venait de se mettre dans de beaux draps. Tout cela parce qu’il avait cru bon d’aller chercher lui-même John. Cependant, lorsqu’il tomba nez-à-nez avec un autre inconnu à l’allure austère, il comprit que John n’allait pas le retrouver. S’ils avaient été séparés, ce n’était pas par hasard. Jamais son garde-du-corps ne l’aurait laissé s’éloigner volontairement. Ce n’étaient pas des malfrats venus en découdre avec n’importe qui. Ces obscurs personnages étaient là pour lui et lui uniquement, sauf qu’Abe ne le comprit que trop tard. Il dégaina sa baguette mais il n’eût pas le temps de la pointer d’une main fébrile vers le premier inconnu. Avant qu’il n’ouvre la bouche pour prononcer un sortilège de protection, un éclair écarlate le frappa en pleine poitrine, le plongeant dans un profond état d’inconscience. John n’avait aucune chance de le retrouver à présent.
hors-jeu:
C'est tout parfait ce que vous avez fait et oui, l'OdP arrivera plus tard
Elise Lerouge
MANGEMORT L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
| HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : L'un de ses enfants essayant de l'attaquer | PATRONUS : Un loup | POINTS DE COMPÉTENCE :
Enfin. Enfin les choses avançaient. Elise avait toujours un peu de mal à digérer qu’elle ait été si facilement écartée de la petite fête du nouvel an. Elle avait donc fait son possible pour être au coeur de l’affaire qui l’occupait effectivement ce jour-là. Le fils du Ministre de la Magie, rien que cela. Un coup brillant et enfin un message fort. Ambitieux diraient d’autres. Et c’était sans doute tout à fait vrai! Un point noir cependant. Si elle était ravie de prendre part à cette action, elle l’était bien moins de devoir le faire aux côtés d’Evan Rosier. A vrai dire, à cette annonce, elle avait eu un certain mal à cacher sa déception alors que sa main passait sur sa jambe douloureuse à ce souvenir. Mais elle n’avait pas son mot à dire à ce sujet. Alors ils feraient avec. Toutefois il était clair pour elle qu’en cas de problème elle ne ferait pas de zèle pour lui. Enfin, tout devrait se passer sans trop de difficultés. Ou du moins pas plus de que d’habitude.
C’est donc avec le jeune Rosier et Razvan qu’ils se rendirent sur les lieux. Le roumain devait se charger du garde du corps avant de pouvoir s’occuper de la jeune cible. En tenue habituelle, blonde et gantée, elle avait laissé de côté sa canne et avançait toujours en boitant. Il avait été assez simple de repérer le jeune garçon. Il semblerait que Razvan n’ait pas rencontré une très grande résistance avec Dawlish. Tout semblait fonctionner pour le moment et ils eurent vite fait d’encercler leur cible. Un mot d’Evan et il bascula dans l’inconscience. Elise s’approcha rapidement de lui pour amortir sa chute et éviter un bruit trop violent.
-On devrait l'amener ailleurs, on pourrait être surpris ici
Un fin sourire pris ses lèvres derrière son masque alors qu’elle pris quelques secondes pour apprécier l’efficacité de leur entreprise ainsi à genoux près de lui. Posant une main sur la poitrine de leur victime elle releva les yeux vers ses coéquipiers du jour.
-Ne t’en fais pas, c’est prévu mon cher.
Elle leur tendit une main, prête à transplaner pour un endroit plus calme et accueillant. Une cache était prête à les recevoir avec leur présente victime.
HJ:
J'ai sans doute raté beaucoup de choses ces dernières semaines, dites-moi si je suis bien dans les clous XDD
Juché sur une minable chaise en bois branlante, Rabastan attendait le retour de ses camarades avec impatience. Ses yeux étaient rivés sur une montre à gousset ouvragée, rare héritage familial qu’il n’avait pas eu à gager auprès de Gringott’s. L’aiguille des secondes battait imperturbablement la mesure et pourtant, il souhaitait ardemment qu’elle puisse accélérer le rythme et plus il perdait patience, plus cette maudite aiguille semblait ralentir ! Excédé d’avoir à attendre seul dans une cave humide, quelque part dans les bas-fonds de Londres, Lestrange se leva d’un bond pour longer les murs de brique froids tel un fauve en cage. Lorsqu’il eut finalement fini d’arpenter la cellule pour la troisième fois, ces acolytes daignèrent enfin se montrer. Le temps qu’il apprécie vaguement le soulagement de les voir de retour, l’un d’eux avait déjà violemment poussé leur victime sur la chaise miteuse qui émit un grincement funeste. Le garçon était là, inconscient. La mission était, pour l’instant, un succès. Rabastan s’accorda alors quelques instants pour dévisager l’enfant. Son ascendance impure se reflétait autant dans ses habits purement moldus que dans son apparence juvénile. C’était bien le rejeton du Minsitre, il n’y avait pas le moindre doute. Un sang-de-bourbe parmi tant d’autres. Un sang-de-bourbe qui, aujourd’hui, allait recevoir le sort qui lui était dû. A cette idée, un sourire carnassier s’épanouit sur les traits austères du mangemort. « Bien, » commenta-t-il sobrement. « Commençons, si vous le voulez bien. » Sur ce, il sortit de son grand manteau une cagoule opaque qu’il passa sur la tête du gosse. Par mesure de précaution, il enfila lui-aussi son masque effrayant de mangemort. Ce qui allait suivre ne saurait souffrir de la moindre erreur de leur part. L’imposant Lestrange embrassa du regard l’ensemble de la pièce et de ces occupants, s’assurant que chacun avait masqué son identité. Une fois qu’il fut satisfait, il plongea à nouveau la main dans les plis de son manteau pour en sortir non pas sa baguette tortueuse mais un long couteau dont la lame effilée accrochait les rares éclats de lumière émanant des baguettes de ses comparses. D’un coup de pied, il rapprocha une table usée -seul autre meuble que comptait la cellule- de leur victime. Il en fit le tour pour attraper et y poser sans délicatesse la main molle du gosse qu’il tint fermement. « Le coffret, je te prie, Elise, » ordonna-t-il. A ces mots, l’enfant remua, signe qu’il reprenait conscience, mais personne ne le remarqua. Tous étaient bien trop obnubilé par l’œuvre barbare qu’allait accomplir Rabastan. Ce dernier écarta avec méthode les doigts du garçon. Depuis longtemps, il avait jeté son dévolu sur l’auriculaire droit, bien que sa révulsion pour les sang-de-bourbes aurait pu le pousser à mutiler plus sauvagement sa victime. Ce n’était pas de la compassion. Simplement un choix raisonné. Il plaça alors la lame du côté sur le doigt de l’adolescent. Une fois l’outil bien placé, Rabastan n’eut pas la moindre hésitation. Il trancha l’auriculaire d’un coup sec.
Un cri déchirant emplit alors la cave, se répercutant sur les murs, s’amplifiant encore et encore.
Le garçon n’était pas inconscient comme Rabastan l’avait escompté et il hurlait d’une douleur aigue. Mais cela, Rabastan n’en avait cure. Que son sang se répandait à grands flots sur la table n’était plus son affaire. Il devait encore remplir sa tâche. Il se releva vivement, s’empara du doigt sectionné et le plaça dans le coffret, aux côtés d’une lettre destinée au Ministre de la Magie. « Occupez-vous de lui, » gronda-t-il avant de transplaner. Razvan était bien médicomage. C’était son métier de s’occuper des mômes qui pissaient le sang. Rabastan, lui, avait un colis urgent à poster.
Spoiler:
Je me permets d'intervenir pour faire avancer le sujet
Razvan Vacaresco
MANGEMORT L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
| HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Antonin Dolohov | PATRONUS : Un chacal doré. | POINTS DE COMPÉTENCE :
Ils transplanèrent tous en même temps, Elise, Evan et Razvan n'ayant pas quittés leurs masques pour rejoindre le Lestrange qui se tenait prêt à amputer un adolescent d'un doigt. Le coeur du roumain était au bord du ravin de voir tant de sadisme et de cruauté chez des Hommes. Il se tenait dans un coin, bras croisés, posture fermée, le regard vissé sur les gestes de Rabastan qui prenait tout son temps pour faire son travail avec sérieux. Le hurlement du gamin fut strident et Razvan ne pu retenir une grimace derrière son masque de fer lorsque le sang gicla contre la table. Les cris du gamin semblaient impossibles à arrêter et on ordonna au roumain de s'occuper de lui. Soit. C'était à ça qu'il servait, non ? Sous le regard des autres mangemorts présents, le médicomage s'avança en prenant une mallette qui se situait par terre et renfermant tous ses instruments, et potions. Il s'efforça de faire cesser l'écoulement du sang avec un sortilège avant de s'occuper du reste. Le gosse pleurnichait sur la table mais le roumain ne dit rien. Il ne le rassura pas plus qu'il lui parla. Ce qu'il n'aurait pas fait en temps normal. Mais là, sous le regard des autres desquels il pouvait sentir le regard amusé, le roumain ne s'amusa pas à se montrer réconfortant. Au bout de dix minutes et une fois que le gosse eut avalé une potion anti-douleur, Razvan se releva pour signifier qu'il avait terminé. Il repartirait bien volontiers pour Sainte-Mangouste, désormais...
Lorsqu’Abe revint à lui, le monde n’avait plus le moindre sens. Entre ses paupières lourdes qu’il peinait à ouvrir s’ouvraient des ténèbres sans fond d’où émanaient quelques lumières diffuses et des murmures indistincts. Tout cela semblait irréel. A l’orée de la conscience, il lui semblait flotter comme dans un rêve. Son corps était un poids que son esprit encore embrumé n’arrivait pas à contrôler. Sa respiration était lente, profonde mais rendue pénible par la cagoule qui lui cachait le visage, ses sens fourbus par l’attaque sournoise des mangemorts. Dans cet univers à la frontière du réel, il se laissait porter et ne réagit pas lorsqu’il crut sentir son bras se soulever et ses doigts effleurer la surface rugueuse d’une table en bois. Il ne remua pas plus lorsqu’il sentit la lame effilée du couteau frôler son doigt. A la frontière de la conscience, il ne rêvait pas, il ne pensait plus. Il ne se souvenait plus. Cependant, tout lui revint brusquement en mémoire comme un coup de poing en plein ventre. En effet, il venait subitement de perdre haleine et une douleur aussi aiguë qu’atroce le tira des limbes. Toutefois, ce n’était pas son ventre qui criait de douleur mais la plus petite extrémité de son corps, là où son doigt était rattaché l’instant d’avant. Incapable de comprendre ce qu’il se passait, l’adrénaline refluant dans ses veines et toujours prisonnier de la cagoule opaque, il n’y avait que la douleur, horrible, qui semblait enfler à chaque instant. Il hurla. Il avait l’impression que son corps tout entier brûlait, que son être se consumait.
On lui ôta soudain la cagoule et à la lumière blafarde des baguettes se découvrit un spectacle horrifiant. Sa main tremblait dans une mare de sang qui ne cessait de gonfler. Son auriculaire avait disparu. Face à cette scène, la tête lui tourna. Sa respiration était courte, erratique. Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Cependant, lorsqu’il parvint enfin à détacher son regard empli de larmes du spectacle sanglant, il remarqua la présence de ses geôliers. Qu’ils soient masqués ou non, armés d’une baguette ou d’un couteau, cela n’avait plus la moindre importance pour lui. A cet instant, ils n’étaient plus des bouchers venus le saigner. Ils n’étaient que des individus, les seuls à pouvoir entendre son appel désespéré : « A-aidez-moi … » sanglota-t-il d’une voix nouée par la douleur et la terreur. « S’il-vous-plait … » L’un d’entre eux répondit silencieusement à sa détresse. Il remua sa baguette pour arrêter le flot de sang mais Abe ne le remarqua pas. La silhouette masquée s’affaira autour de lui, lui fit avaler une potion. La douleur s’estompa légèrement mais ça n’avait pas la moindre importance. A cet instant, Abe était à nouveau plonger dans un état second, comme hébété, ne parvenant seulement qu’à sangloter piteusement.
Le décor bariolé de la fête foraine, enfance à laquelle leur proie avait définitivement été arrachée, laissa bientôt place à une sombre cellule. Rosier n’y mettait pas les pieds pour la première fois et la mauvaise odeur des lieux lui faisait chaque fois froncer les narines sous son masque. La cellule puait toutes les déjections de la peur à la fois. Pour tout commentaire, il n’émit qu’un bref grognement, la séance des bouchers était déjà ouverte. La lame découpant le doigt du fils se refléta dans son oeil brillant de sadisme. La particularité de son masque, qui affichait un sourire, n’était pas un non sens. La souffrance de son prochain, son égotrip. Il ne s’agissait malheureusement pas d’une séance de torture et ce bref cri le frustra plus qu’il ne le satisfit. Il enviait parfois le rôle de son confrère roumain, toujours au plus près du désespoir de leur victime. Il n’était jamais loin lors de ces soins, paraissait guetter le geste médical qui ferait plus de mal avant de faire du bien. Il commença à tourner autour d’eux tel un lion en cage. « Drôle de zèle » persifla-t-il devant l’usage que le médicomage fit de la potion anti-douleur. Le gamin n’était même pas un traître, à peine un impur, il était le fils d’un bourbe. Il ne méritait pas de vivre, sinon pour souffrir, sinon pour leur jeu. La frustration du mangemort se transformait doucement en colère. Ce festin lui était interdit. Il quitta enfin le cachot sur des paroles dont il força la douceur avec toute sa haine. « Ton père ne doit que peu te considérer pour te laisser errer de la sorte sans surveillance. Personne n’entend tes cris. Personne ne viendra t’aider ».
Elise Lerouge
MANGEMORT L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
| HIBOUX POSTÉS : 382 | AVATARS / CRÉDITS : Tarja Turunen | SANG : Pur
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : L'un de ses enfants essayant de l'attaquer | PATRONUS : Un loup | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: ALERTE ENLEVEMENT • Blood, sweat & tears Dim 6 Oct 2019 - 17:54
Ils n’avaient pas franchement le temps de traîner. Ils étaient déjà attendu ailleurs et il était presque certain qu’on leur en ferait la remarque. Rabastan devait déjà tourner en rond dans la petite pièce qu’ils devaient rejoindre. Et il n’était pas spécialement l’homme le plus patient qu’elle connaissait. Ni le plus aimable d’ailleurs. En fait il y avait comme un froid entre eux. Mais il était loin d’être la pire personne avec qui elle aurait pu faire équipe aujourd’hui? En fait il était peut-être même celui en qui elle avait le plus confiance aujourd’hui. Razvan était… il faisait ce qui lui était demandé mais… Il n’y était pas, il n’avait aucune envie d’être là et elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en inquiéter. Quand à Rosier, était-il réellement nécessaire de redire à quel point elle aurait aimé ne pas le voir? Après tout, sans lui elle pourrait sans doute accomplir ce genre de tâches en courant. Là où dans les faits, marcher n’était déjà plus aussi évident qu’avant. Alors finalement, quand ils avaient fini par le rejoindre, elle était presque contente de retrouver Rabastan.
Plaçant rapidement et sans ménagement le garçon sur la chaise qui l’attendait, elle laissa ensuite la place à celui qui devait agir. Non pas qu’elle ne pouvait pas utiliser une lame, cela aurait même été un plaisir un peu cruel, mais c’était son travail à lui pour ce soir.
-Bien, commençons, si vous le voulez bien.
Rabastan enfila une cagoule au garçon avant de lui aussi mettre son masque. De cette façon l’assemblée avait un petit quelque chose d’inquiétant par nature. Elise voyait bien que Razvan n’était déjà pas à l’aise. Il n’avait encore rien vu.
- Le coffret, je te prie, Elise
Et elle ne se fit pas prier. Tout était déjà prévu, tout était déjà prêt. La lettre, le coffret, Elise les sortit d’une de ses poches avant de s’approcher de la table où Rabastan préparait déjà son oeuvre. Elle aussi fut un peu surprise par le cri poussé par leur victime finalement pas si profondément endormie. La belle ne bougea pourtant pas d’un poil, réceptionnant le doigt si nettement coupé avant de laisser le coffret à celui qui venait de le détacher du reste.
-Occupez-vous de lui
Il avait à peine lâché ces mots que son jeune acolyte quittait déjà les lieux.
-Inutile d’aboyer de la sorte…
La brune s’approcha bien du garçon mais pas pour s’occuper de lui. Après tout ce n’était pas son rôle. Non, elle récupéra le couteau pour essayer d’éviter que le sang qui se répandait sur la table. Il était assez difficile de nettoyer convenablement un bon couteau et non seulement celui-ci avait déjà eu sa dose, mais il était plutôt à son goût. Ce n’était pas le sien mais elle était persuadée que son propriétaire saurait apprécier le geste.
-A-aidez-moi …S’il-vous-plait …
Occupée qu’elle était à essuyer l’arme Elise eut tout de même un rire bien audible à travers son masque. C’était presque touchant de la part de cet enfant d’espérer à ce point.
-Drôle de zèle
Evan ne semblait pas apprécier l’utilisation de la potion. Elise était plus pragmatique à ce sujet. Jouant doucement avec la lame propre en allant de placer contre un mur, elle lui répondit dans un sourire qu’ils ne verraient pas.
-C’est ça où il va continuer à hurler, personnellement je le préfère plus calme., l’attente sera peut-être longue…
En réponse le jeune garçon sanglota effectivement plus doucement. Il n’en était pas moins pathétique, mais au moins plus silencieux.
-Ton père ne doit que peu te considérer pour te laisser errer de la sorte sans surveillance. Personne n’entend tes cris. Personne ne viendra t’aider
Il était amer, et la belle croyait savoir pourquoi. La demande était claire. Juste le doigt, pas de dégâts en plus, juste un doigt qui avait déjà été prélevé. Il y avait quelque chose de frustrant dans cette demande pour eux qui avaient pour habitude de s’amuser bien plus. Tout comme ils aimaient pouvoir prendre le privilège d’éteindre cette lueur dans les yeux de ceux qui avaient passé leurs derniers instants dans cette pièce. Mais il avait déjà quitté la petite prison dans une colère non dissimulée. Elise jeta un regard à Razvan qui semblait vouloir lui aussi se sauver.
-Notre ami n’est pas très joueur aujourd’hui, tu ne trouves pas? Pourtant je le trouve charmant notre petit compagnon…
Son regard avait dévié vers la jeune victime en pleurs. Maintenant il fallait attendre. Attendre une réaction. De leur côté ou de ceux d’en face, peu importe, mais le geste qu’ils venaient de commettre ferait forcément réagir.
Razvan Vacaresco
MANGEMORT L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
| HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Antonin Dolohov | PATRONUS : Un chacal doré. | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: ALERTE ENLEVEMENT • Blood, sweat & tears Ven 11 Oct 2019 - 21:40
Le rapt d'un gamin.
La mutilation de ce gamin.
Ses pleurs et supplications, tout semblait heurter Razvan, et la violence des choses semblait multipliée par cent. Il avait déjà tué, déjà torturé, c'était vrai. Là, c'était un enfant que l'ont punissait parce qu'il était bien né. N'était-ce pas, au fond, ce dont on menaçait sa fille ? Le parallèle entre Abraham Minchum et Mihaela le heurtait. On menaçait sa fille pour l'asservir et l'ont venait de couper le doigt du garçon pour faire pression sur son père. Ce groupuscule était honteux autant que sans scrupule. Et malheureusement, il en faisait parti. Le masque de fer sur son visage n'était pas un mirage, et alors qu'il donnait une potion anti-douleur à l'adolescent, Evan se targua d'un commentaire qui le fit relever les yeux vers lui : « Je ne t'ai pas demandé ton avis » claqua-t-il sèchement la remarque à son cadet qui en profita pour torturer psychologiquement leur victime.
Leur. Victime.
Razvan lui jeta un dernier coup d'oeil avant de quitter la pièce à son tour. Ca le rendait malade de rester dans cette cave.