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Sujet: Take me far from home | OCTAVIUS Ven 26 Juil 2019 - 20:27
La pluie se déversait partout dans les rues et sur l'individu qui se tenait debout au milieux de celle-ci. Une ville anglaise, Londres, en l'occurrence. De la pluie, encore et toujours, qui le trempait un peu plus comme si elle voulait traverser sa peau. Et lui ne bougeait pas, planté là, comme s'il était un arbre et que ses pieds avaient fusionné avec la chaussé. Le regard vague, Kieran errait par les rues de Londres pour ne plus avoir à traverser son appartement encombré par les boîtes de pizza vides et les bouteilles de bière. Il ne reconnaissait plus ce lieu dans lequel il avait dormi pendant tant d'années. Il ne se reconnaissait plus lui-même, à chaque fois qu'il se regardait dans un miroir. Ses cheveux mi-long n'avaient plus de coupe, sa barbe était taillée de manière irrégulière et uniquement lorsqu'il n'avait pas mal au crâne pour le faire. Ses yeux bleus ne pétillaient plus de cette intelligence qui l'avait toujours caractérisé, mais brillaient maintenant de la désolation que Bartemius Croupton lui avait sadiquement infligé. Le jeune homme, perdu dans cette rue, renifla brusquement en s'essuyant les yeux, qui se remouillèrent de suite. Il craignait de revoir cet homme qui lui avait tout enlevé. Il sursautait dès qu'il entendait une voix au timbre similaire, il reculait dès qu'il voyait une allure proche de la sienne. La paranoïa le rendait invivable et l'empêchait de vivre. Et ce n'est que lorsqu'une voiture pila devant lui en klaxonnant, et que le chauffeur sortit en l'insultant, que Kieran conscenti à bouger. Il s'avança - ou se traîna - vers le trottoir et passa dans une rue vide pour transplaner.
Londres, ça le rendait autant fou qu'Azkaban.
Il avait l'impression qu'il s'agissait de la même foutue prison, les mêmes rues, le même type d'individus, des alcooliques, des bons vivants, des gens simples, moldus comme sorciers, et Kieran passait à côté d'eux sans les voir ni les calculer. Il ne voyait que les mêmes rues, les mêmes devantures, et il n'en pouvait plus. L'Irlandais étouffait en terre anglaise comme jamais il n'avait étouffé avant. S'il avait retrouvé un souffle nouveau dans son pays, c'était avant qu'il ne doive revenir parce que sa soeur l'avait jeté de chez lui. Et maintenant, il ne trouvait plus d'air, comme en prison. Le jeune homme avait transplané d'un coup pour un lieux qu'il connaissait bien. Il était tard, peut-être une heure, ou deux heures du matin. Depuis qu'il était "libre", il ne regardait plus sa montre. A quoi bon regarder le temps filer alors qu'il filait trop lentement ? Son transplanage le mena juste sur le pas de la porte d'une maison située en campagne anglaise. Kieran puait l'alcool fort, mais il avait l'esprit clair. En tout cas, pensait-il. Il ne devait pas être si clair que ça pour toquer brusquement et frénétiquement à la porte de la maison d'Octavius Martens.
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Octavius Martens
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Ven 26 Juil 2019 - 21:31
Take me far from home
Octavius s'était endormi avec sa veilleuse allumée il y avait de cela quatre bonnes heures. Alors qu'il lisait une édition française du Tour du Monde en 80 jours — de Jules Verne pour les connaisseurs —, le sommeil avait eu raison de lui. Son livre gisait désormais au pied de son lit et sa lampe de chevet s'était éteinte. L'anthropomage avait eu la merveilleuse idée de la trafiquer avec un sortilège pour qu'elle s'éteigne d'elle-même au bout d'un certain temps dans un souci écologique mais aussi économique. Il habitait dans un coin très calme. La campagne, loin de l'agitation des villes. Le silence régnait aux alentours, seulement perturbé par le bruissement des quelques arbres et des manifestations des animaux nocturnes. Pourtant, cette nuit-là, un bruyant tambourinement tira Octavius de son sommeil d'une façon assez rude. L'anthropomage, se redressa alors dans son lit, un peu groggy. Il réalisa rapidement que c'était à sa porte que l'on toquait ainsi. En même temps, il n'y avait que cette possibilité. Il saisit sa baguette qui était posée sur sa table de nuit en regardant l'heure qu'il était. Mais qui cela pouvait bien être à une heure pareille ? Un peu inquiet, il se leva et enfila sa robe de chambre — qui était d'un joli bleu marine —. Il sortit de sa chambre, sa baguette à la main, et descendit les escaliers avec une certaine précipitation. Il écouta un peu à la porte d'entrée avant de se décider à ouvrir. C'est là qu'il vit nul autre que Kieran Grave. « Kieran ! Qu'est-ce que tu fais là ? Dans quel état tu es ! » s'exclama-t-il alors, rassuré de ne pas avoir affaire à une mauvaise rencontre. La première chose qu'il remarqua, c'était la très forte odeur d'alcool qui émanait de l'ancien prisonnier. Et son air débroussaillé. Cela l'inquiétait. « Entre, entre ! Ne reste pas dehors. » Il le fit entrer. Malgré la saison estivale, il faisait frais à l'extérieur.
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Ven 26 Juil 2019 - 21:54
Kieran était las de chercher des responsables. Il était las de s'appitoyer en buvant, buvant, buvant. Son esprit rationnel peinait à reprendre le dessus sur ce qui semblait être une addiction plus qu'un réconfort. Le jeune homme ne voulait pas sombrer dans l'alcoolisme. Mais il était aussi très réaliste pour savoir que rester au Royaume-Uni n'allait en rien l'aider à aller mieux. Il savait ce dont il avait besoin. Il avait besoin de calme, d'un endroit qui lui change les idées. L'Irlandais savait qu'il ne pourrait pas trouver de ça ici. Sa vie se résumait à esquiver Melody sans arrêt, à esquiver aussi sa soeur et à ignorer son chien. Qu'est-ce qu'il allait faire de Spartacus une fois parti ? Kieran se dit qu'il devait absolument l'emmener avec lui. Car son cavalier King Charles avait le mérite, non seulement de ne pas parler mais d'être réconfortant à toute épreuve. Malheureusement, il n'eut pas franchement le temps de s'apaiser l'esprit en pensant à son animal que la porte sur laquelle li s'acharnait sans fin s'ouvrait devant lui pour laisser apparaître Octavius, affublé d'un peignoir que son ancien ami de collège trouva étrange. Car c'étaient les enfants qui mettaient des peignoirs, non ? Comme prévu, il le laissa entrer et Kieran ne se fit pas prier. Il ne le remercia pas non plus. Le jeune homme s'essuya les pieds sur son paillasson, les mains dans les poches, les cheveux dégoulinants d'eau de pluie, le regard rendu hagard par le whisky. Ses yeux se posèrent sur cette maison qui semblait bien plus équilibrée que la sienne. Il fallait dire aussi que l'appartement londonien de l'ancien langue-de-plomb reflétait son état d'esprit : un désordre sans nom. "Je venais pour te parler" fit-il simplement. Pour une fois, le ton qu'il employa n'était agressif, ni teinté de rage. Son ton était étonnamment vide. Certains diraient que cela lui donnait d'autant plus de puissance. Kieran n'était rien d'autre qu'une coquille vide. "J'espère ne pas te déranger" ajouta-t-il pour s'exonérer de l'avoir fait sortir de son lit. Peut-être que l'espace d'un instant, c'était l'ancien Kieran qui parlait. Ce garçon un peu gauche et bizarre, très intelligent mais aussi très solitaire. Il releva ses yeux clairs sur Octavius. Il se demandait s'il allait accepter et comment le faire accepter s'il refusait. "Je venais, en fait pour..." s'interrompit-il comme s'il cherchait ses mots, en fronçant les sourcils, le regard lent, "... P-pour te demander une faveur".
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Dim 28 Juil 2019 - 11:56
Quelle ne fut pas la surprise d'Octavius de découvrir Kieran Graves et son fidèle Cavalier King Charles sur le pas de sa porte. Son ami avait pourtant refusé de voir qui que ce soit pendant des semaines. L'anthropomage n'avait toujours pas tout à fait digéré le rejet de son ami qui lui avait causé beaucoup de peine. Alors il ne pouvait que penser que quelque chose de très grave s'était produit pour que le le langue de plomb se rende jusque chez lui au beau milieu de la nuit. Naturellement, il s'inquiéta aussitôt et l'invita à entrer avec dévotion. Peut-être qu'avec les temps qui courraient et le changement qui s'opérait chez son ami, il aurait du se méfier. Il n'était pas irrationnel de penser qu'on ne pouvait avoir confiance en personne, même à ses amis de longue date. Mais Octavius n'était pas ainsi. Il ouvrait toujours sa porte à ses amis avec naïveté. Aurait-il pu laisser Kieran dehors ? Jamais de la vie. Ce dernier entra dans la maison sans un mot de remerciement. Manifestant juste son besoin de lui parler. Son ton était vide. Il était un corp vide. Cela frappa Octavius. 《 Me parler ? 》 Amicalement, il l'invita à s'installer dans le salon après avoir allumé les éclairages. Il secoua doucement la tête quand Kieran s'excusa de le déranger. Ce n'était pas grave. Il le quitta juste un instant pour aller chercher une serviette de bain qu'il lui donna ensuite. 《 Tu es trempé. Tu risques de tomber malade. Je vais te faire un thé. 》 Il alla mettre à chauffer de l'eau et revint auprès de lui. Il s'assit à côté. Le langue-de-plomb leva les yeux vers lui. Avec un peu de difficulté à trouver ses mots, il lui dit qu'il avait besoin d'une faveur. 《 Je t'écoute. Tu peux me demander ce que tu veux. Je verrai ce que je peux faire. 》 lui répondit-il avec un petit sourire rassurant. Il voulait réellement aider son ami. C'était très important pour lui. Car il n'avait pas su être là pour lui au moment où il en avait le plus besoin.
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Lun 29 Juil 2019 - 23:28
Le délabrement mental de Kieran semblait aller de paire avec son physique. Son visage émacié laissait voir un homme qui non seulement avait souffert, mais souffrait encore. Il peinait à retrouver les kilos qu'il avait perdu avec la prison des sorciers. Et maintenant, trempé, avec son cavalier King Charles, c'était l’apothéose. Il paraissait être un sans-abri cherchait refuge par une nuit pluvieuse chez quelqu'un. En réalité, ce n'était pas ça. Il avait un chez lui. Mais il n'en voulait plus. Son propre appartement lui sortait par les yeux, la présence de Melody et d'Oona également. Plus que jamais l'Irlandais se sentait le besoin de solitude pour guérir, espérer aller mieux. Personne ne semblait déterminé à l'aider, tout le monde voulait l'entourer. Tout le monde partait du principe ce qui marchait sur les autres, sans prendre en compte le fait que cela ne marchait pas sur lui. Le jeune homme avait toujours été bizarre. N'était-ce pas là une autre manifestation de ce qu'il était aux yeux des autres ? Octavius lui ouvrit naturellement la porte et l'invita à entrer. Kieran posa Spartacus sur le tapis et il s'y allongea comme si c'était chez lui. Le jeune homme s'avança presque timidement dans le salon et regarda d'un air stupéfait la serviette que lui tendait son ami pour qu'il se sèche. Il se contenta de se sécher les mains et les cheveux, pour finir à la baguette. "Ne t'embête p..." ne put-il finir sa phrase comme Octavius était déterminé à lui faire avaler quelque chose de chaud. Qu'est-ce que cela pouvait faire qu'il tombe malade de toute manière ? La seule maladie qu'il avait, elle était dans sa tête, implantée comme un champignon vénéneux qu'il ne pourrait retirer autrement qu'en se faisant sauter la cervelle. Le britannique revînt au salon et Kieran, assit du bout des fesses sur le canapé, comme prêt à bondir pour récupérer Spartacus et partir, formula difficilement, la bouche pâteuse : "Je veux te demander de m'aider à quitter le pays. Sans le dire à personne".
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Mer 31 Juil 2019 - 0:04
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Fut un temps où ils étaient très proches l'un de l'autre. Octavius, alors en première année d'étude à Poudlard quand ils s'étaient rencontré, avait été voir Kieran pour lui proposer timidement de se joindre à lui et son ami Wilhelm au fond de la bibliothèque. Gentil comme tout qu'il était, le blondinet s'était inquiétant en voyant le langue-de-plomb souvent seul. Depuis, avec Wilhelm, ils avaient formé comme un trio. Mais le temps et les choses de la vie avaient mis à mal ce petit groupe. Le principal élément déclencheur avait été le séjour de Kieran à Azkaban. Et Wilhelm et Octavius n'avaient rien pu faire pour ça. Ce dernier n'était même pas au courant quand le procès s'était produit. Il avait essayé de se persuader que ce n'était pas de sa faute mais il n'y avait rien à faire. Il se sentait coupable. Alors il voulait se rattraper. Comme à son habitude quand il recevait du monde chez lui, il se montrait très attentionné. Surtout, il voyait que son ami était dans un piteux état. Il se refusait à le laisser ainsi. Octavius se sentait démuni face à l'attitude de son ami. En général, il arrivait à faire se sentir bien les personnes qui venaient chez lui. Or, là, ce n'était pas le cas. « Quitter le pays ? Pour aller où ? Tu y as réfléchi au moins ? » s'enquit-il de savoir. C'était littéralement Sainte-Mangouste qui se fichait de la charité. Mais il ne s'y attendait tellement pas de la part de Kieran. Et puis cette requête lui posait un problème de principe : il se rendrait complice d'une éventuelle disparition. Le doute se lisait sur son visage. « Je ne sais pas, Kieran... Pourquoi tu me demandes ça ? » Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi pas partir tout seul, sans l'aide de personne ?
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Sam 3 Aoû 2019 - 17:26
Kieran, s'il était perdu, aveuglé par la peine, la douleur - non pas physique, mais mentale -, s'il était ravagé par une paranoïa grandissante et par une solitude dévorante, parvenait quand même à savoir ce qui était bon pour lui. Son esprit restait fin bien qu'il soit obstrué par la dépression. Il restait un garçon intelligent. Si l'envie de se jeter du haut d'une fenêtre lui traversait l'esprit souvent, il ne s'y résignait pas. Peu importe combien Melody l'ennuyait et combien il en avait assez de se disputer avec sa sœur. Il savait ce dont il avait besoin, et cela ne se trouvait pas en Angleterre. Certainement pas au Royaume-Uni. L'ancien langue-de-plomb s'était résigné à rentrer chez lui, dans son pays, mais on était venu l'y déloger. Pourtant, il s'y était senti un peu mieux. Il avait moins d'envies de suicide. Il buvait peut-être un peu moins, même - curieusement, d'ailleurs. Kieran s'était sentit bien en Irlande. Mais le destin en avait décidé autrement. En tout cas pour cette fois. L'ancien forçat ne comptait pas faire deux fois la même erreur. Si l'île d'émeraude se trouvait trop proche du Royaume-Uni pour qu'il ait la paix, il comptait bien aller plus loin. A l'autre bout du monde, s'il le fallait. De ce fait, ce n'était pas très étonnant qu'il réponde abruptement à Octavius : "Non. J'men tape". Le britannique semblait perplexe, perdu. Kieran, sa serviette sur ses genoux, baissa les yeux sur elle comme s'il allait y trouver la réponse. Le jeune homme lui demandait humblement de l'aide. Pourquoi fallait-il une raison particulière ? N'était-elle pas tout à fait évidente ? "Si je te réponds que j'en ai besoin, ça ne te suffira pas ?" soupira-t-il, sans le regarder. Le jeune homme avait honte de la peine qu'il ressentait et du mal qui grandissait en lui. Il voulait partir. Octavius n'avait-il pas fait la même chose, comme ça, du jour au lendemain ? N'était-il pas parti sans prévenir personne ? Kieran au fond, voulait la même chose que lui. A cela près qu'il ne partait pas pour faire le tour du monde et découvrir sa vocation, mais bien pour vivre ailleurs. Partir pour ne plus revenir, partir pour aller mieux. L'irlandais voulait quitter ces terres pour des raisons thérapeutiques. Ce n'était pas très surprenant, vu son état pourrait-on se dire. "Tu as fait la même chose. Je ne t'en ai pas voulu et je ne t'ai pas jugé. Qu'est-ce qui est différent ?" demanda-t-il, toujours sans relever les yeux vers l'Anglais, "je ne veux pas partir pour faire le tour du monde comme toi..." ajouta-t-il, hésitant. Un silence sembla s'éterniser alors que ses baskets défoncées étaient imbibées d'eau de pluie et laissaient entendre un bruit de ventouse. Kieran inspira doucement comme pour se donner un peu de courage. Mettre des mots sur ce qui n'allait pas, là était sans doute le plus grand maux de sa vie. "J-je... Veux juste partir quelque part, loin, le plus loin possible. Pour aller mieux. Tu comprends ?" releva-t-il d'un même mouvement ses yeux bleus plein d'espoir vers ce jeune homme qui était le seul qu'il avait encore.
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Ven 9 Aoû 2019 - 21:35
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Le besoin urgent de partir. Ce sentiment de détresse insinueux qui prend possession de la personne qui en souffre, qui se manifeste à chaque seconde. Octavius ne le connaissait que trop bien. Il pensait réellement que s'il n'était pas parti, il aurait carrément quitté ce monde. Quand il avait décidé de partir sur une impulsion, il s'était fichu des autres. Il faisait ça pour lui. Malheureusement, il avait trouvé peu de gens dans son entourage ayant compris la nécessité qu'il avait eu de quitter le Royaume Uni. Wihelm et Kieran. Seulement eux. Il leur en était tellement reconnaissant. Mais l'anthropomage avait l'impression d'avoir raté quelque chose avec ce second. Le langue-de-plomb avait su le comprendre alors que lui n'avait pas su le soutenir. A ce jour, il se retrouvait dans la même situation que lui dix ans auparavant. Alors pourquoi il hésitait quand il lui demandait de l'aider ? Octavius ne savait pas quoi répondre aux questions pertinentes de Kieran. Il ne sut que sourire bêtement. Ne serait-ce pas par égoïsme déguisée sous de bons principes ? « Je vais chercher le thé. » annonça-t-il sans aucunement répondre à la question. Il vint à la cuisine où il s'attarda un peu le temps de sortir les tasses et de finir de préparer le thé tout en réfléchissant. Il revint quelques instants plus tard. Quand il se rassit, il eut un long silence. Kieran finit par rompre ce silence en essayant de s'expliquer en levant ses yeux vers lui. « Je comprends, Kieran. » répondit Octavius en étant on ne peut plus sincère. « Mais je ne sais pas ce que je suis sensé faire. Partir comme ça, du jour au lendemain, ce n'est pas rien. Qu'est-ce que je ferai en voyant toutes les personnes qui t'aiment s'inquiéter de ta disparition alors que je sais où tu es mais que je ne pourrai rien dire ? » Il appréhendait de se retrouver face à ce qu'il avait lui-même causé sans en être témoin dix ans auparavant. En plus de cela, il allait être complice de cette disparition. C'était comme s'il portait le fardeau de Kieran — alors qu'il n'avait même pas été capable de porter le sien. Lui-même en partant ne s'était même pas rendu compte de la peine qu'il infligeait à ses proches, à vrai dire. En fait, il était persuadé de ne pas être si aimé que ça à l'époque. Comme si son absence allait laisser la plupart des gens indifférents.
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Dim 11 Aoû 2019 - 15:17
Kieran eut l'espoir d'être entendu lorsqu'à ses paroles, Octave répondit par un sourire. Pourtant, alors qu'il s'enfuyait dans la cuisine - sans doute pour éviter de répondre à ses demandes peut-être insensées - l'ancien langue-de-plomb se sentit profondément incompris et cela lui fit mal. Encore mouillé de la nuit qu'il avait passé dehors, le jeune homme se mit à frissonner. Il se sentait encore plus triste que lorsqu'il était arrivé. Octavius aurait dû le comprendre comme lui-même l'avait compris. Pourtant, ce n'était pas le cas. L'irlandais fixa longtemps la porte de la cuisine, en attendant son ami, qui prenait son temps. Était-ce pour digérer l'argumentation, pertinente aux yeux de celui qui l'avait formulé ? Kieran en doutait. Là, dans le salon d'un garçon qui avait été un de ses meilleurs amis, il se sentit abandonné. Et il fut à deux doigts de partir sur le champ lorsque le britannique revînt dans le salon. Avec un regard de bête sauvage, le jeune homme le regarda revenir, suspicieux, triste, incompris. Brusquement, alors qu'il plongeait ses yeux dans le thé pour éviter le regard d'Octavius, ce dernier se mit à parler. Les espoirs de Kieran se fracassèrent par terre comme un vase que l'on voulait exploser. Un long silence répondit au britannique car abasourdi par un refus dont il se doutait mais ne voulait pas, l'irlandais ne savait plus quoi faire. N'avait-il pas été assez sincère, lui qui ne savait pas parler de ses sentiments, pourtant ? N'avait-il pas été assez clair ? Le jeune homme s'enfonça dans le siège sans toucher à son thé, toujours silencieux. Pourquoi tout le monde lui tournait le dos ainsi ? Oona l'avait faite expulser de leur maison d'enfance où il se terrait. Ses amis n'avaient pas été là quand il avait été envoyé en prison. Et maintenant qu'il demandait, pour une fois, une faveur à quelqu'un, on ne lui renvoyait pas l'ascenseur. La trahison était à la hauteur de ses sentiments emmêlés et violents. Kieran se leva brusquement et s'approcha d'Octavius pour le faire se lever sèchement. Le jeune homme fut brusque dans ses gestes sans être pour autant violent. La violence des gestes n'était pas à craindre lorsque la violence des mots pouvait la remplacer. "S'il-te-plaît, aide moi" le supplia-t-il plus franchement, la voix chevrotante, les cheveux toujours humides de sa balade inutile sous la pluie, "s'il-te-plaît Octavius". Les yeux bleus de l'irlandais détaillaient vivement le visage de son ami, pour y chercher de l'aide, un réconfort, un espoir. Il n'en pouvait plus, et il n'avait plus aucune fierté. Kieran le secoua légèrement, en ajoutant : "J'ai essayé de partir seul mais Oona m'a faite expulser de notre maison d'enfance. Melody ne me laisse pas respirer, je deviens paranoïaque, et fou, s'il-te-plaît, Octave, sauve-moi". Octavius ne s'en rendait peut-être pas compte, mais son ami de collège était à deux doigts de craquer réellement, violemment, simplement. Il avait besoin d'aide, et personne ne semblait prêt à l'aider. Il relâcha vivement son ami et se détourna, en passant frénétiquement ses mains dans ses cheveux longs déjà décoiffés par la pluie, et le manque de sommeil qui le ravageait. Il tourna en rond, presque titubant, en répétant inlassablement : "Je dois partir, je dois partir...".
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Dim 11 Aoû 2019 - 21:08
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Octavius ne savait pas quelle était la meilleure décision à prendre. Il ne pouvait s'empêcher de penser aux proches de Kieran qui allaient s'inquiéter. Pourtant, Dieu savait que ce dernier n'en avait rien à faire à ce moment précis. L'anthropomage s'en doutait, cela dit. Il ne savait même pas vraiment pourquoi il se cherchait des excuses pour ne pas rendre ce service à son ami. Après avoir entendu une réponse confuse, ce dernier se leva brusquement du sofa pour venir se poster devant Octavius, l'obligeant ainsi à se lever. Le blond avait sursauté, ne s'étant pas attendu à une réaction aussi vive. De nouveau, le langue-de-plomb lui pria de l'aider à deux reprises. Encore une fois, un sourire nerveux se dessina sur le visage de l'anthropomage, symptomatique de son dilemme intérieur. Il s'efforçait de ne pas baisser le regard mais il le détournait tout de même en regardant à droite et à gauche comme si la réponse allait se présenter ainsi. Un sourire pouvait signifier énormément de choses chez Octavius, peut-être plus que la plupart des gens. Il fallait apprendre à l'interpréter, à le mettre en relation avec une attitude générale. Une étude de longue haleine. Là, il exprimait le doute mêlé à une certaine pression. Celle de devoir vite prendre une décision importante parce que sinon c'était comme si le monde allait exploser. Alors qu'aucune réponse n'était émise de la part de l'anglais, Kieran le secoua légèrement — il n'était pas question de lui retourner le cerveau. Octavius se rendait bien compte que son ami était à deux doigts du craquage alors qu'il lui faisait un bref résumé alarmant de sa situation. Il le lâcha brusquement et lui tourna le dos. L'anthropomage le sentait à bout de nerf en le voyant presque s'arracher les cheveux de la tête et faire les cent pas dans la pièce. Il le regardait faire pendant quelques secondes avant de finalement prendre une décision. « Je vais t'aider. » Il s'approcha doucement de son ami pour le prendre par les épaules de façon à ne pas le brusquer, cherchant à l'apaiser. Il le fit se rasseoir dans le canapé. « Quand est-ce que tu veux partir ? Tu as une idée du type d'endroit dans lequel tu voudrais aller ? » Il savait que Kieran ne savait pas exactement où il voulait aller. Juste que ce soit loin. Mais préférait-il la campagne ou la ville ? Un climat froid ou un climat chaud ou tempéré ? Isolé ou proches de d'autres communautés ?
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Dim 11 Aoû 2019 - 22:27
Le sourire gêné d'Octavius dérangeait profondément Kieran qui se trouvait dans l'incompréhension la plus complète. Lui qui ne se comprenait plus, lui qui n'arrivait plus à rien, se trouvait à devoir comprendre les réactions étranges de son ami qu'il ne reconnaissait plus. Où était l'Octavius qui aurait pu l'aider, envers et contre tout ? Là, debout devant lui, à le secouer légèrement, ravagé par un désespoir qui le hantait depuis qu'il était sortit de prison, l'irlandais était au bord des larmes. Ses paupières étaient chaudes de gouttes salées qu'il retenait depuis trop longtemps. Il ne montrait jamais ses émotions, il était un homme qui avait du mal à se confier, à parler. Tout déverser, d'un coup, à un garçon qu'il considérait comme un de ses amis les plus proches mais à qui il n'avait, finalement, jamais parlé tant que ça de ses états d'âmes, c'était un trop-plein d'émotions pour le sorcier. Et en plus, cet ami, qui devait le comprendre, qui aurait dû le comprendre, ne semblait pas y arriver à cet instant. Personne ne semblait plus prêt à l'aider, et alors qu'il se détachait de lui en lâchant des paroles dénuées de sens et décousues, il imaginait vers qui se tourner. La seule, et terrible personne qui lui vînt à l'esprit le ravagea violemment d'un sentiment de mélancolie dont Kieran n'avait pas besoin. Aujourd'hui, plus que jamais, réalisait-il, le jeune homme avait besoin d'entendre la voix rassurante de son père qui ne pouvait plus s'élever d'aucune gorge puisqu'il était mort. Et le manque, et le deuil, le heurtèrent brusquement, comme s'il faisait violemment son deuil, neuf années déjà après sa tragique mort. Le jeune homme avait besoin de Callaghan Graves pour qu'il l'aide à aller mieux, comme il l'avait toujours fait lorsqu'il n'allait pas bien. Son père l'avait toujours rassuré, l'avait toujours aidé, l'avait toujours compris. Et il avait été la seule personne - mise à part Bonnie - à le comprendre réellement et à ne pas le juger. Et il pensait sincèrement qu'Octave n'allait pas le comprendre désormais. Ses cheveux ne semblaient tenir que par la force de leurs racines tellement il désirait se faire du mal en se les arrachant. Mais le britannique, brusquement, le prit au vol pour lui confier, calmement, qu'il allait l'aider. La sérénité qui se dégageait de son ami ne calma pas les sentiments désordonnées de Kieran, ni son esprit qui ne réalisait pas le sens des mots qu'il avait entendu. Et dix bonnes secondes après, l'irlandais s'arrêta, en plein milieux du salon, pour fixer l'ancien Serdaigle de ses yeux bleus dont transparaissaient les espoirs ravagés. "Vraiment ?" demanda-t-il d'une voix tristement faiblarde, comme s'il n'y croyait pas. Peut-être, surtout, qu'il ne réalisait pas qu'il l'avait convaincu par son mal-être évident. Il regarda Octavius s'approcher de lui doucement, sans comprendre pourquoi - car une bête sauvage ne comprenait jamais qu'elle en était une - et il l'écouta, presque patiemment. "Je ne comprends pas ce que tu me demandes" avoua-t-il timidement, "je veux partir quand tu veux, le plus tôt possible...". Demain, serait merveilleux, mais il savait qu'Octave ne voudrait pas alors il ne demanda pas. Le silence lui étreignit le coeur, et il ajouta : "Loin, communauté moldue ou sorcière, je m'en fou. Peut-être pas totalement différente de nous, je veux dire... Je ne sais pas. Pas en Asie, ou en Afrique, tu vois ? Juste...loin". Ses propos décousus n'avaient pas franchement de sens, ni à l'oral, ni dans son esprit. Kieran ne savait pas où il voulait aller, il ne voulait juste pas être retrouvé.
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Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Mer 21 Aoû 2019 - 12:14
Take me far from home
C'était une décision difficile à prendre. Mais il l'avait prise. Il espérait avoir fait le bon choix. Il allait aider Kieran, peu importe ce qui allait éventuellement lui en coûter. Il ne pouvait pas le laisser dans cet état là. Ce n'était moralement pas bien. Si son ami avait été amené à commettre l'irréparable à cause de lui, il n'aurait su se regarder de nouveau dans un miroir sans y voir un monstre d'égoïsme. Et toutes les confessions du monde n'auraient pas allégé sa culpabilité. Et puis mince ! C'était son ami. Kieran semblait avoir du mal à réaliser ce qu'il venait de dire. Il y eut l'air de lui falloir quelques secondes avant de se rendre compte. Octavius essayait de le rassurer, l'amenant à se rasseoir pour qu'ils puissent parler de la réalisation de cette envolée vers de nouvelles contrées. Il cherchait surtout à savoir à peu près où il voulait aller. La réponse de l'ancien prisonnier le fit un peu sourire. « En éliminant l'Afrique et l'Asie, il ne reste que peu d'options. » commenta-t-il, un peu léger en jetant un regard à Kieran. Si Kieran voulait aller loin, cela éliminait l'éventualité de l'emmener dans un pays européen. Il ne restait alors plus que l'Océanie et l'Amérique qui étaient habitables. Il réfléchit quelques secondes sur le meilleur endroit pour son ami. Il éliminait d'entrée de jeu l'Amérique du Nord car il pensait que cela n'allait pas lui correspondre. Et c'était encore trop facile d'accès pour des anglais. Les milieux hostiles étaient aussi prohibés pour des raisons évidentes. Il réfléchit quelques secondes. « Je connais un village sorcier... Un peu isolé du reste du monde dans la Cordillère des Andes... Au Chili. » Il aurait également pu lui proposer le Mexique mais il craignait que le lieux ne soit pas encore assez isolé. Et il ne connaissait pas assez l'Océanie pour y emmener Kieran. Il estimait cela plus facile pour son ami de le mener en terre connue de lui. « Ils élèvent des alpagas et des chèvres. »
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : son époux | PATRONUS : un casoar à casque | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: Take me far from home | OCTAVIUS Mer 21 Aoû 2019 - 16:14
Kieran posait tous ses espoirs sur ce garçon qui avait été son ami. L'était-il toujours ? Sans doute que oui. C'était en tout cas pour lui une déclaration d'amitié que lui faisait le jeune homme en acceptant de l'aider. Surtout qu'il ne savait pas ce qui se trouvait au bout du chemin. Kieran irait-il mieux ? Ne serait-il pas retrouvé ? Et lui, n'y aurait-il aucun soupçon sur le britannique ? A cet instant, l'irlandais se fichait bien de ce qui pourrait retomber sur Octavius. Il ne voyait que son monde et faisait preuve d'égoïsme comme jamais il n'en avait fait preuve. Mais ne pouvait-il pas faire un caprice, alors qu'il était suicidaire, ancien détenu et désormais connu de tous au Royaume-Uni ? Même dans son propre pays, parmi les sorciers, certains se moquaient narquoisement de cet héritier qui avait sombré dans l'empire du mal. Il ne voulait plus supporter le regard de ces gens qu'il ne connaissait pas mais qui le connaissaient pourtant. Lorsque finalement, après mure réflexion, le britannique lui fit part de son idée de l'emmener au Chili, les yeux de Kieran se relevèrent brusquement sur son ami, ayant au fond de la pupille cette vieille flamme d'intérêt qu'on ne lui retrouvait pourtant plus. "Le Chili !" s'écria-t-il, "le Chili !". Comme une démence, il analysait les propos, les décortiquait, y pensait, pesait le pour et le contre, comme son esprit analytique d'avant-guerre et d'avant-prison l'aurait fait. Il trouvait le choix judicieux, à mi-chemin entre le dépaysement total et l'habitude toujours présente. Il y voyait un monde proche, mais lointain, et la possibilité pour lui de partir de zéro sans plus n'avoir personne sur le dos. Les mains de l'ancien forçat se fermaient et s'ouvraient à nouveau comme s'il eut tenu entre ses doigts rongés une balle pour anti-dépression. "Parfait ! C'est parfait" s'exclama l'irlandais tout en hochant la tête, décidé, "et j'emmène Spartacus avec moi ! Il pourra... Dormir".