Sujet: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Mar 31 Mar 2020 - 21:44
cards tilt in front of tokens
C'est le vrai droit du jeu de tromper le trompeur. Charles Perrault
Le noir. Le blanc. L'argent. Trois camps. Toujours aussi déchirants.
Il y avait cinq jours que ses pieds l'avaient menés en Angleterre, trois jours que la lettre qui l'avait quittée lui était revenue, deux jours qu'elle le cherchait, des années qu'il n'y avait plus trace de lui dans la société britannique.
L'étonnement. Le passé. La perte d'un ami cher. Beaucoup de choses l'avait traversée. Plus qu'il ne lui en fallait. Elle n'abandonnerait pas, mais marquait une parenthèse. A quoi pouvait servir une liberté que l'on ne pouvait partager ? Ceux qui répondait " à beaucoup" n'était que de vulgaires insectes qu'elle écraserait au moindre geste. La liberté, elle l'avait acquise en partant à la recherche d'une femme libre, une femme qu'elle n'avait jamais trouvée aussi heureuse. Pourtant. Elles devaient rentrer. Il le fallait. Mais pas maintenant. Plus tard. La vie ne laissait que quelques instants à chacun pour prendre une décision, mais elle voulait croire que cette décision, ce moment, ces quelques secondes pouvaient être remises à plus tard. Cet endroit malsain avait été la réponse qu'elle attendait, la tasse de thé qu'elle avait vue. Un endroit qu'elle avait approché vêtue telle la panthère qu'elle était depuis bien des années, plus brillante certes, mais elle le restait, ses longues boucles d'oreilles n'inspirant que de longs poignards pouvant transpercer le plus commun des mortels. Pourtant dans cette jungle d'hommes et femmes plus influents les uns que les autres, elle se fondait dans l'ombre des robes les plus farfelues et colorées qu'il ait pu exister. Horripilant. Mille gallions. Une somme conséquente que la féline gardait précieusement et qu'elle défendrait de tout son saoul. Une somme qu'elle ne laisserait pas dans des mains toutes plus sales les unes que les autres. Elle venait chercher des réponses et les trouverait ailleurs que dans cette satanée tasse de thé. Le regard aussi sombre que sa peau, un reflet doré laissait pourtant présager toute cette sauvagerie dont elle faisait preuve devant la table de Black-Flint. Tirer. Séparer. Compter. Doubler. Elle gagnait haut la main, ne laissant pas la chance tourner, elle s'éloigna pour une jungle plus verdoyante lui assurant plus amples gains. Craps. Miser. Sept. Folie ? Stratégie. Quatre et Trois. Sourire mesquin. Elle avait éliminée sa proie. Proie échauffée. Homme brusqué d'avoir perdu contre une femme. Baguette pointée dans sa direction, toujours assise sur sa chaise de Craps. « Vous trichez saleté de bonne femme ! » entendit-elle dans son dos, sentant la magie de cet ignare circuler dans la moindre petite fibre de sa baguette. Elle mise à nouveau. Sept. Moquerie ? Désillusion. Six et un. « Mais vous continuez en plus ! Espèce de petite... » commença à hurler l'homme, attirant quelques regards.
Les yeux placés dans ceux de la croupière principale de la table en comptant quatre, elle ôta son gant. D'un geste délicat de la main, telle une fermeture fermée, le bourru n'eut que l'occasion de se taire, la bouche cimentée. D'un revers, il fut scotché à sa chaise. Imbécile. Elle remit son gant de cuir noir, se dirigeant vers le chauve : « Prenez garde à votre langage, Monsieur. » lui chuchota-t-elle à l'oreille tandis que chacun retournait son attention à sa propre table. « Toutes les femmes ne sont pas aussi attentionnées. » termina-t-elle en se dirigeant vers le bar, ses gains rangés dans leur étui. L'elfe s'occupant du bar lui servit aussitôt la Jacqueline commandée : blanc, limonade et grenadine, le goût corsé lui rappelait toujours qu'un nom pouvait être trompeur.
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Mer 1 Avr 2020 - 2:36
Il existait bien des matières de ne pas exister aux yeux des autres. Et bon nombre d’entre elles étaient dénuées de toute magie. Dans pareil endroit, rien ne valait le luxe d’un costume bien taillé pour se fondre dans la masse. Les femmes y resplendissaient dans leurs robes scintillantes, et les hommes disparaissaient à leur côté dans leurs costumes si différents et semblables à la fois. Assis à une table, un cocktail dont il ne souvenait plus du nom devant lui, Athos pariait machinalement les jetons que son patron lui avait confié. Flint avait particulièrement insisté sur l’importance d’être discret - quelle précision inutile. Le jeune Greyson n’était donc pas assigné au costume similaire des employés, revêtant chaque soir des tenues élégantes pour se faire passer pour le client qu’il n’était pas. Son regard glissait sur la table de temps à autre, mais s’affairait surtout à balayer la salle à la recherche de ses comparses tricheurs. Il avait longuement hésité avant de proposer ses services ici. Était-il moral de dénoncer ces gens qui n’étaient fini pas pires que lui ? Et puis, il avait bien fallu se faire une raison. Les derniers mois avaient été agités, peu lucratifs et le loyer ne se payait pas tout seul.
Non loin de là, un homme attira son attention. Un tic nerveux le trahissait, et une fine pellicule de sueur luisait sur son visage sous les lumières artificielles. À cette distance raisonnable, Athos put compter les cartes, étudier leurs déplacements, noter que les as étaient trop nombreux. Cela ne fit que confirmer son instinct premier, et il se leva alors pour passer derrière l’homme, qu’il marqua discrètement de sa baguette d’une fumée détectable par les agents de sécurité de Flint. Les colosses attendirent un peu avant de débarquer, et Athos était déjà occupé à une autre table quand ils le jetèrent dehors en toute discrétion. Par contre, dehors, ça serait une autre histoire. Pas son problème.
Tandis que ses yeux attentifs balayaient à nouveau la salle, une personne capta son attention. Non, pas une personne. Une femme. L’exotisme de sa peau, l’élégance de sa tenue, l’assurance qui se dégageait d’elle. Un port de tête altier, une fierté incroyable. Cette vision fugace, une seconde seulement, l’avait suffisamment distrait de son travail pour qu’il s’en trouve légèrement troublé. Étrange. Et puis, le temps passa, un peu. Les tricheurs n’étaient pas de sortie cette nuit, et pour passer le temps, Athos se mit à dépouiller un jeune couple au Poker Sorcier. Et puis, non loin de là, tout à coup, une esclandre. C’était relativement fréquent et il n’y aurait pas prêté plus attention que ça si le mot “triche“ n’avait été prononcé.
À nouveau, cette femme. Son instinct ne s’était pas trompé : il émanait d’elle une force de caractère impressionnante. Visiblement, ses victoires répétées étaient contestées. Intrigué, il s’approcha doucement, d’une démarche presque féline, et plaignit presque le malheureux qui osait s’opposer à elle. Toute son langage corporel, sa posture, son regard n’indiquait qu’une chose : elle n’avait besoin de personne pour se défendre. Et la suite le prouva bien. Si ce rustre de sorcier avait bien mérité le sort qui s’abattit sur lui, Athos n’eut pas le loisir de rire. Soulevant un sourcil interrogateur, quelque chose de vraiment étrange venait de se passer. Quelque chose qui lui évoquait des souvenirs lointains, des souvenirs qu’il n’avait pas convoqués depuis longtemps. La femme avait déjà quitté les lieux de son affront, et Athos suivit son sillage ambré, invitation au voyage jusqu’à la retrouver au bar.
S’asseyant non loin d’elle, mais à une distance raisonnable, Athos fit signe au serveur qui lui servit il ne savait trop quoi d’ailleurs. D’abord, il ne la regarda pas. Son visage était encore imprégné sur sa rétine. Les choses étaient plus claires maintenant. Il comprenait pourquoi elle s’était dégagée de la foule. L’image d’une petite fille qu’il avait connue il y a bien longtemps la remplaça, et une émotion qu’il n’avait pas ressentie depuis bien des années l’envahit à nouveau. La nostalgie. Une petite fille qui avait su faire de cette semaine de calvaire un moment d’exploration incroyable. Dans un pays où la magie n’avait pas besoin de baguettes. Ce fut sans doute cette émotion inédite, ou en tout cas, ressuscitée, qui le poussa à prendre la parole. « L’Égypte vous manque ? » À lui, oui. C’était indéniable. Durant ses quelques voyages, il s’y était rendu, mais n’avait jamais retrouvé cette gamine si attachante avec qui il avait nouée une relation épistolaire. À laquelle il avait mis fin par manque de temps, manque de motivation, manque de tout. Les adolescents sont cruels parfois. Le temps avait abîmé sa mémoire, et il ne savait même plus orthographier son nom. Qu’était-elle devenue ? « La magie sans baguette. C'est plutôt impressionnant. » J'ai connu quelqu'un qui faisait ça, se retint-il de justesse. Ce n’était pas son genre de se confier à des inconnues, aussi intrigantes soient-elles. Il sirota une longue lampée de son verre. Le cocktail était infâme, mais il n’osa pas grimacer de peur de contrarier son confrère.
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Lun 6 Avr 2020 - 19:56
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Triche. Mensonge. Dissimulation. Une autre dimension. Mots qui ne faisaient pas partie et ne ferait jamais partie de ses relations.
Cet homme, a contrario, était vexé de s'être fait avoir à son propre jeu, il avait triché et il avait perdu. Elle avait dominé la jungle et avait tout simplement gagné sa couronne. Les jeux d'argents, notamment en occident, avait la réputation d'être sages, le nombre de tables orientales où les tricheurs menaient les autres par le bout du nez étaient infiniment supérieur à ceux qu'elle avait vu se faire excommunier de ce casino depuis qu'elle était arrivée. Chose assez plaisante qu'était de voir que la jungle se vidait peu, les proies résistant aux félins. Son verre à la main la jeune femme observait la salle du coin de l'oeil, repérant la table qui lui permettrait de finir cette soirée avec bon goût, la proie déterminante. Mais la panthère, vive d'esprit, fut attirée par une toute autre voix que celle de sa proie. Un homme, d'environ son âge, guère plus, brun, plutôt fin, très bien habillé. Un sourire en coin s'étira sur le visage de la jeune femme. Une gorgée. « Le temps est relatif, le manque l'est donc aussi. » Sa voix lui rappelait la sienne. Il devrait avoir son âge à présent. Peut-être faisait-il la même taille et avait-il la même carrure. La dernière photo qu'elle avait de lui, se trouvait dans son portefeuille, il avait dix ans. Les gens changent, se réinventent, se transforme pour devenir la personne qu'ils sont, qu'ils doivent devenir et qu'ils veulent devenir.
Si l'Egypte lui manquait ? Cela faisait cinq jours qu'elle avait posé ses valises, deux jours qu'elle avait débarqué dans la boutique de Mâat, et trois jours qu'elle réfléchissait au fait de lui dire la vérité. De lui dire qu'elle était là pour la ramener dans la savane sèche et aride qu'était l'Egypte, si aride qu'il fallait la peupler avec des mariages arrangés. Pas les mêmes qu'en Angleterre, non, mais sa sœur de vingt ans à peine et d'un foutu marchand de plus de presque quarante ans. Le plus vieux chameau célibataire du pays. « Oh. Vous avez donc compris ? » lui sourit-elle en se tournant dans sa direction. Ainsi donc, il avait porté attention à l'esclandre que cet homme rustre et waqah* avait causé. Quelle idée. Mais le fait qu'un homme s'intéresse à la manumagie, pile au moment où elle était dans ce casino ? C'était d'autant plus intéressant, mais elle ne changerait pas de proie. L'autre était bien trop attirante. « Vous vous intéressez donc à la manumagie ? » fit-elle en terminant son verre, elle ne reprendrait pas de Jacqueline dans cet endroit, un immondice qui ne pouvait décidément pas être servi dans un établissement de renom.
*waqah : impoli
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Lun 6 Avr 2020 - 23:23
Perdu dans ses souvenirs, Athos s’y laissa doucement sombrer sans trop de résistance. La nostalgie n’était pas un de ses traits de caractère : le passé lui rappelait bien trop de moments pénibles. Mais ceux-ci étaient étrangement agréables. En se concentrant un peu, il pouvait se rappeler le soleil qui tapait sa peau trop blanche d’enfant gâté londonien. Ressentir sa caresse sur sa peau. Convoquer à nouveau les images des créatures étranges et exotiques qu’il avait rencontrées, accompagné de sa guide improvisée qui prenait un plaisir certain à le dépayser.
Comme l’avait si bien dit sa mystérieuse interlocutrice, le temps était relatif. Athos avait appris à le voir comme un allié, l’éloignant toujours plus de cette époque maudite où son père le manipulait et tentait de faire de lui son parfait petit clone. Athos se demandait parfois quelle force de caractère lui avait permis de ne pas se plier à sa volonté. Il se demandait même parfois s’il était son fils biologique. De toute façon, aujourd’hui, il n’était plus son fils tout court. Et cela lui allait bien. Dans les meilleurs moments, le visage de son père n’était plus qu’une ombre floutée, que le temps avait altérée. Parfois, il resurgissait, plus net que jamais. Par contre, l’image de cette petite fille, elle, n’avait jamais été atteinte par les années qui passaient. Il avait perdu la photo, souvenir heureux de leurs aventures, mais il se souvenait parfaitement de son sourire d’enfant, de l’éclat dans son regard malicieux. Quand la femme à ses côtés se tourna vers lui, il en fut troublé. Le même genre de regard, empli d’assurance et de beauté presque sombre.
S’il avait compris ? Beaucoup de gens ignoraient sans doute que l’extension de bois qui canalisait toute leur magie européenne était en effet futile. À l‘époque, en plein désert, il avait tenté d’apprendre. Et avait lamentablement échoué. Pourtant, il ne possédait même pas encore de baguette. La féérie qui émanait de cette mystérieuse magie manuelle le fascinait, et le fascinait encore aujourd’hui. La démonstration dont elle avait fait preuve l’avait grandement impressionné, même s’il tenta de ne pas le montrer. Et maintenant qu’il avait capté son attention, et qu’elle la lui offrit, il avait du mal à détacher son regard du sien. Athos n’était pas du genre à croire à quoi que ce soit de l’ordre du destin, ou ce genre de conneries. Mais il y avait quelque chose d’étrange qui planait sur ce moment précis, quelque chose d’inscrit dans la ligne invisible qui séparait leurs deux regards. Elle rompit le charme en terminant son verre et lui lança une question à laquelle il ne savait quoi répondre. S’y intéresser, c’était sans doute un bien grand mot.
« Cela fait des années que je n’en ai pas vu de mes yeux. » répondit-il, ne touchant pas à une goutte de son cocktail qui le dégoutait au plus haut point, et qui aurait pu gâcher le début de cette conversation. Visiblement, la jeune femme n’était pas plus emballée que ça par sa boisson, bien que cela ne l’ait pas empêché de la finir. Il fallait que ça change. Attrapant sa baguette, Athos formula mentalement un Accio qui amena jusque dans sa paume ouverte une bouteille dissimulée en hauteur, à l’abri des regards des clients. C’était comme ça que les Flint cachaient leurs meilleurs alcools. Athos ignorait ce que contenait ce breuvage mystérieusement nommé Gabegie, mais il savait que c’était l’un des plus délicieux de l’établissement. Faisant un geste au barman pour qu’il ajoute les consos sur sa note, il en versa une rasade dans le verre de la jeune femme sans dire un mot. « Mais ce n’est décemment pas quelque chose que l’on peut oublier. » Pourtant, il avait l’étrange impression de passer à côté de quelque chose d’essentiel. Levant son verre pour trinquer avec la jeune femme, oubliant que le contenu de son verre était infâme, il en profita pour croiser à nouveau ce regard qui le captivait. « Aux merveilles égyptiennes. »
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Ven 10 Avr 2020 - 4:17
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Doutes. Ressenti. Souvenirs. Le long du Nil, ce garçon qu'elle n'avait pas fait qu'accueillir. Mais qui l'avait amenée à s'affranchir.
Plus les secondes passaient, plus les souvenirs remontaient à la surface, sans pour autant être flous : ce garçon, ce garçon à qui elle avait envoyé une lettre quelques jours plutôt avant que celle ci ne revienne pour lui indiquer un destinataire inexistant. Celui qui devrait à peu près avoir l'âge de celui qui se trouvait non loin d'elle. Le regard perçant, elle l'observa un instant, tentant d'analyser les sillons laissés par les années sur son visage. Il était jeune, mais il avait vécu. Beaucoup de choses qui n'avait pas l'air d'être aussi éclatantes que ce costume singulier pouvait le laisser penser.
Des sillons qu'elle avait vu sur bien des autres dans sa vie qui n'avait été que très courte. Mais qui lui rappelait sans cesse ce garçon et son père étrange qui n'avait pas l'air plus aimant que le sien, car aimable ils l'avaient été, avec d'autres. Ses bagues dansant sur le comptoir, elle se perdit sans ses souvenirs qui lui revenaient à l'esprit, joyeux, amusants, libres. Elle avait passé la plus belle semaine qui lui avait été donné de vivre aux côtés de ce grand brun, plus âgé qu'elle. Le Nil, les vols de pommes sur le marché ou encore la luge dans les dunes de sable, ils avaient tester des choses plus incroyables que les autres. Et d'une semaine amicale et libre, des années étaient passées rythmées par des lettres qui avaient finit par s'arrêter, laissant la pré-adolescente de douze années avec son amour à sens unique duquel les pleurs avaient finit par se tarir pour laisser place à ses propres amours adolescents.
Son attention ? Elle la lui avait bien volontiers accordée, après tout il était rare que l'on devine ses origines du premiers coups. Il était intriguant, et l'était devenu plus encore lorsqu'elle avait croisé son regard. Elle le trouvait étrange, comme si elle avait déjà vu ce regard joueur, ses iris d'un coloris si particulier oscillant entre le brun et les éclats dorés. Elle ne pouvait se détacher de ce regard qui la mettait aussi à l'aise que mal à l'aise, elle n’aimait pas cela. Toujours aussi confiante, sans rien laisser paraître devant de prochaines proies, elle termina son verre, le dos droit, le port altiers. Intriguée par le fait qu'il est déjà vu un sorcier faire usage de manumagie. Non pas que cela n'était pas possible, loin de là. Mais il était rare que les sorciers occidentaux, tout comme les orientaux, fassent usage d'autre chose que leur baguette - comme si celle-ci était leur seul moyen de prouver leur fierté, l'existence de leur magie. Ce simple catalyseur qu'était la baguette n'était pas indispensable, il fallait simplement savoir manier la magie à bonne mesure. Son nez se froissa tandis qu'elle terminait son verre, incapable de comprendre pourquoi l'on servait de si mauvaises bouteilles, mais il semblait que son partenaire de bar soit plus rusé et plus connu qu'elle également. Le voyant sortir son bout de bois, elle aperçu l'une des bouteilles du haut se déplacer. Accio, donc. Elle fut surprise de voir le liquide être versé dans son verre, elle n'en reconnu pas le nom. Ce jeune homme lui paraissait avoir un certain savoir vivre, c'était agréable, elle tiqua à la mention de l'oubli, se repassa sa précédente phrase dans la tête.
Etait-il possible que ? « Où en aviez vous vu ? C'est plutôt rare dans cette partie du monde. » fit-elle intriguée, en passant son nez au-dessus de son verre, comme pour en vérifier le contenu, une légère odeur de café lui monta au nez. Arôme agréable, il avait intérêt à être plus intéressant que son verre précédent. Elle releva la tête en l'entendant porter un toast, à L'Egypte. Elle leva à son tour, plantant son regard scrutant dans le sien, politesse exige. « Aux merveilles égyptiennes. » fit-elle à son tour tiquant à nous. Il avait clairement répondu à sa question de part ce toast et la reconnaissance de ses origines. Cette voix similaire, plus grave certes, mais elle reconnaissait encore quelques sonorités. Prenant une gorgée de son verre, elle n'avait rien à perdre. « Dites-moi. Est-ce qu'on se connait ? » fit-elle le plus sérieusement du monde, sans arrière pensée, le dos droit, elle n'avait rein à se reprocher et si la conversation divaguait elle le remercierait simplement pour ce verre. Mais elle avait besoin de réponses.
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Ven 10 Avr 2020 - 20:39
Lâchant un petit rire quand elle le questionna, Athos fut étonné que sa perspicacité quant à ses origines ne lui ait pas fourni un élément de réponse. Il existait sans doute d’autres contrées où les baguettes étaient futiles, mais trop peu de ses voyages l’avaient conduit en Orient pour qu'il en sache quelque chose. « Ce sont des choses rares dont on se souvient. » Le jeune garçon qu’il était n’avait cessé de s’émerveiller durant son séjour, mais la manumagie avait sans doute été sa plus belle découverte. Son père étant incapable de lancer le moindre sort sans le formuler, et sa mère ne pratiquant que très peu, Athos n’avait pas vraiment eu de sorciers modèles dans sa jeunesse. Mais ça, c’était avant Poudlard et ses merveilles. Ses cours qu’il écoutait avec attention pour ne rien rater, faire grandir son savoir. Les sorts étaient sa véritable passion. Tout le reste le fascinait bien moins que de réussir à produire quelque chose à la simple force de sa magie. Alors que dire de celles et ceux qui savaient le faire sans même avoir besoin d’un morceau de frêne ou de pin ? Pourtant, Athos aimait son improbable baguette et son coeur qui ne ressemblait à aucun autre des Serpentard qu’il avait croisé. Son père avait piqué une crise quand il avait découvert que sa baguette ne puisait pas sa force d’un ventricule de dragon, ou d’une plume de Phénix. Athos, lui, avait immédiatement senti un lien fort avec cette future extension de lui.
Répondant à son toast, la jeune femme semblait le scruter avec attention. Athos n’aimait pas tellement que les regards soient aussi insistants. D’habitude, c’était lui qui observait, et pas l’inverse. La curiosité que révélaient ces 2 pupilles sombres et profondes lui rappela à nouveau l’enfant dont il n’avait plus de nouvelles depuis bien longtemps. Sans doute était-ce leurs origines communes qui lui provoquait cet effet. Pour retrouver une contenance, il but à nouveau une gorgée de son immonde cocktail, et dut faire un effort considérable pour ne pas montrer à quel point le goût lui déplaisait.
Et puis soudain, une phrase étrange. Cette fois, Athos ne put cacher sa réaction étonnée. S’ils se connaissaient ? Il y avait très peu de chances. Le jeune homme se serait souvenu d’avoir croisé le chemin d’une créature aussi énigmatique que la femme féline qui se tenait à ses côtés. Pourtant, il y avait toujours cette étrange impression qui ne le quittait pas depuis le début de la conversation. Et puis, cette image persistante de son passé qui ne cessait de ressurgir. C’était tout bonnement impossible. Londres était vaste, l’Egypte aussi. La jeune femme semblait si mûre et l’aura de mystère autour d’elle l’empêchait de lui donner un âge. Légèrement plus jeune que lui, ou peut-être pas. Estimer l’âge d’une femme, ce n’était de toute façon pas une chose qui se faisait. Il était impossible que l’enfant qu’il avait connue ait pu se transformer en cette image même de femme fatale, presque dangereuse. Elle était si innocente, pleine de vie et spontanée. Athos l’imaginait, parcourant le désert avec sa jeune soeur, profitant de l’étendue de liberté qui lui était si chère. Et certainement pas dans les entrailles d’un casino à moitié mafieux, dans une robe presque scandaleuse.
Et pourtant… Quand il repensait à ce gamin émerveillé dans les dunes de sable… N’avait-il pas considérablement changé ? Qui aurait pu penser à l’époque qu’il serait devenu l’homme qu’il était aujourd’hui ? Cette ombre qui n’avait plus aucun repère, et ne faisait que errer dans un monde auquel il aurait cru ne jamais appartenir. Le petit garçon baigné de lumière dans ce désert n’aurait jamais pu croire un seul instant que la pénombre serait plus tard son royaume. Alors, si lui avait pu autant changer… Il lui fallait en avoir le coeur net.
Détournant finalement son regard du sien, il saisit un verre derrière le comptoir sans demander la permission, et se servit lui aussi le même alcool dont elle se délectait. « À vous de me le dire… » Il aurait suffi de lui demander son prénom, ou de lui donner le sien pour obtenir une réponse. Mais cela aurait comme rompu le charme de l’instant. Car il y avait de fortes chances que ni l’un, ni l’autre n’évoque quoi que ce soit à celui qui l’entendrait. Et ainsi donc naîtrait un malaise plutôt fort qui couperait court à la conversation. Espérant que son geste attirerait son attention, il posa à plat sa main sur le comptoir du bar, et décala doucement son petit doigt jusqu’à l’éloigner des autres. Si c’était bien elle, elle saurait. Elle se souviendrait de ces interminables repas où le premier à s’ennuyer signalait subtilement à l’autre, effleurant ainsi sa main de son auriculaire, qu’il était temps de trouver une excuse. Un signe discret, un signe d’enfant, un signe qui n’appartenait qu’à eux.
Mais quelles étaient les chances ?
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Sam 11 Avr 2020 - 4:48
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Âamet laissa entrevoir une esquisse de sourire sincère, soulagée. Soulagée de savoir que si sa lettre était revenue ce n'était pas parcequ'il était mort, ce n'était pas parcequ'il y avait un problème. Ce garçon si discret, se fondant dans les dunes de sables était bel et bien là, se fondant, cette fois-ci dans l'environ sombre du casino. Monsieur White cautionnait-il tout ceci ? Elle en doutait. Un problème restait donc. Que faisait-il ici. Dans cet endroit que son père n'approuvait pas. Dans le passé, elle avait toujours du fournir des réponses et un plan détaillé des activités de leurs journées au patriarche. Bridés. Ils l'avaient été. Insouciante. Elle l'avait été. Libre. Il l'avait été. L'espace d'une semaine elle avait pu assouvir tout ses besoins de changements, essayant tout ce qu'ils pouvaient essayer à chaque fois que l'occasion se présentait.
Mais cet homme qui lui faisait face, comme la femme qui se reflétait dans son miroir le matin, n'étaient plus que les ombres d'eux mêmes, des copies améliorées et changées jusqu'à la moelle. Des os rongés qui ne juraient plus que sur autres choses que la liberté, ils en avaient l'air, là, tout les deux à ce bar. Pourtant c'était en voyant son regard fait de dunes et sa main enfantine qu'elle l'avait reconnu, le sourire qui n'était resté que quelques secondes sur ses lèvres, avant de se noyer dans le liquide ambré et envoûtant de son verre, ses doigts fins se rapprochant discrètement de ce ceux, au teint radicalement opposé, mais plus mâte que dans ses souvenirs, d'Athos. Son petit doigt touchant le sien trois fois, elle lui intima qu'elle avait compris. « Cowboy. » chuchota-t-elle, laissant définitivement échapper son sourire plus libre, moins sociétal. La rendant plus accessible que cette femme panthère qu'avait d'elle son père, la poussant à se conduire comme telle. Les années passant, elle s'était affirmée, s'était bridée sur ses rêves de liberté, voulant protéger avant tout ses soeurs d'un destin qui les attendait malheureusement. Elle ne le savait que trop bien.
Cette enfant aux yeux pétillants, prête à construire une luge avec un bloc de béton s'était presque envolée, laissant place à celle qui se trouvait de l'autre côté de la rivière. Une femme, plus affirmée, concentrée sur sa vie de femme d'affaires, de femme indépendante. Mais cette rencontre là, elle n'était pas prévue. Pas comme ça. Pas de cette manière. Désarçonnée, elle lui lança un regard interrogateur. Comment ce garçon éclatant s'était retrouvé dans ce casino, sombre et plein de faux semblants. « J'ai cru que tu étais mort. Crétin. » Elle termina son verre cul sec.
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Sam 11 Avr 2020 - 5:51
Athos guettait sa réaction du coin de l’oeil, essayant de ne pas trop la fixer alors qu’il en mourrait d’envie. Il entraperçut un sourire dont il eut du mal à trouver la signification. Une fraction de seconde à peine, une étoile filante dans le désert, comme un mirage. Mirage… Les souvenirs refaisaient surface jusqu’à ce surnom sorti des tréfonds de sa mémoire. Cette petite fille imprévisible, qui avait fait son apparition dans sa solitaire vie d’enfant quand il pensait que c’était impossible. S’il n’y avait pas eu les hiboux, il aurait presque pu croire qu’elle n’avait été qu’un rêve de gosse tant elle avait répondu à ce besoin de compagnie au moment même c’était quasi nécessaire à sa survie.
Le regard d’Athos ne pouvait se détacher de son visage, attendant une réponse. Ce fut sa peau qui la lui apporta. Sentant le bout de son doigt effleurer le sien par trois fois, un frisson intense parcourut toute son échine. C’était impossible. Et pourtant… Ce signe là n’appartenaient qu’à eux, à leurs anciens eux. Les souvenirs affluèrent bien plus encore quand elle l’appela par ce surnom ridiculement attachant dont elle l’avait affublé. Troublé, incapable de masquer les émotions qui l’envahissait, son sourire acheva de le convaincre que c’était bien elle. Ce sourire à la fois sauvage et doux, moins contrôlé que tous les gestes qu’elle avait pu faire jusqu’à présent.
Lui si farouche habituellement ne retira même pas sa main. Il était bien trop tétanisé pour ça. Sur son visage, aucun sourire, la surprise prenant bien trop de place dans tout son corps pour permettre à ses muscles de se dérider. Et puis, tant qu’il continuerait à la toucher, elle serait bien là, en face de lui. Elle ne disparaîtrait pas. Les yeux pouvaient se tromper, mais pas la mémoire de son corps. L’enfant qu’il avait été eut envie de la serrer dans ses bras. L’homme qu’il était aujourd’hui était bien trop gêné pour ça.
Ces retrouvailles improvisées et étranges n’auraient pas eu lieu d’être s’il avait continué à lui écrire. S’il avait daigné accorder un peu plus d’attention à une amie attentionnée plutôt qu’aux quatre-cents coups qu’il pouvait faire à Poudlard, aux filles qu’il pouvait essayer d’embrasser. Chaque jour, il se notait mentalement qu’il lui fallait répondre. Et chaque jour, il repoussait. La correspondance s’était espacée, de son côté seulement car elle était bien plus assidue dans ses réponses. Au fil des années, il avait vu son écriture évoluer, passant d’une enfant à une adolescente soignée et méticuleuse. Mais dans sa tête, jamais il ne l’avait vu grandir. Et jamais il n’avait projeté quoi que ce soit. Son imagination aurait été bien incapable de créer la somptueuse femme qu’il retrouvait aujourd’hui. C’était trop. Bien trop d’informations pour son cerveau habitué à analyser, anticiper. C’était lui l’imprévisible d’habitude.
Pendant tout ce temps qui lui parut interminable, Athos n’avait pas décroché un mot. Que dire après toutes ces années de silence ? Elle ne se priva pas de lui rappeler d’ailleurs qu’il avait été un bien indigne correspondant. Et crétin était une insulte bien trop douce pour qualifier son comportement. Être un malfrat ne l’empêchait pas d’avoir des manières, et il aurait giflé s’il avait pu l’adolescent de 15 ans qui avait été si égoïste.
Machinalement, il porta le verre à sa bouche buvant une longue gorgée chaude et sucrée, gardant toujours ce rassurant contact physique avec elle. Il aurait mérité une claque, elle lui avait offert une caresse. Il aurait pensé que cette femme si impitoyable avec son adversaire de tout à l’heure aurait été plus revancharde. « Je suis désolé. Même si je n’ai pas d’excuses. J’aurais du… » Ce n’était pas le genre d’Athos de ne pas finir une phrase. En général, il était même plutôt éloquent. Mais là, il était en proie à des émotions, lui qui s’efforçait pourtant de ne pas les laisser l’envahir. « Je ne t’ai pas oubliée, tu sais. » C’était vrai. Il avait pensé, une fois sa nouvelle vie démarrée, à la recontacter. Mais le temps avait fait son oeuvre, et il ne sut pas se rappeler le nom exotique qu’elle portait. Imbécile de gosse ingrat.
Il avait tant de questions en tête, et tellement peur qu’elle lui en retourne certaines. Ils avaient tous les deux tellement changés, et 13 ans de silence pouvaient avoir sérieusement dégradé ce qui était autrefois une amitié. Que dire à quelqu’un qu’on a délaissé et qu’on recroise par le plus pur des hasards dans un lieu aussi improbable ? Comment expliquer qui il était aujourd’hui ? Si Athos n’avait aucun problème avec sa nouvelle vie, c’était surtout parce qu’il n’avait personne en face pour lui renvoyer sa propre image dans le prisme d’une vraie moralité. « Âamet… » Prononcer à nouveau son prénom le reconnecta un peu à la réalité. Et le chamboula peut-être un peu plus. « Dis-moi quelque chose. Comme tu faisais avant. » Malgré son jeune âge, elle avait toujours trouvé le moyen de l’apaiser quand son père resserrait trop son emprise sur lui, faisant grandir ses angoisses. Et à cet instant, il était à nouveau cet enfant de 10 ans. Et c’était ses émotions trop longtemps enfouies qui le paralysaient.
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Mar 14 Avr 2020 - 1:53
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Longue avait été l'attente Et cette réponse miroitante N'était que le reflet de cette relation épistolaire intimidante.
Toutes ces lettres qu'elle avait envoyées, toutes celles qu'elle avait reçu, elle les avait toujours gardé, pour le souvenir de cet ami qui lui était cher, de ce garçon qui avait été son premier amour d'enfant. Ce même garçon qui avait arrêté de lui écrire progressivement au fur et à mesure que l'adolescence le gagnait, certainement pour courir après des filles plus réelles, moins épistolaires. Moins gamines. La jeune fille de l'époque n'avait pas arrêté pendant un an, de se pencher à la fenêtre de son dortoir, guettant l'arrivé de la lettre tant attendue... et puis elle avait arrêté. Un coeur brisé par l'abandon. Elle l'avait détesté, durant de nombreuses années. Peut-être deux, peut-être trois, et puis les premier amours adolescents avaient fait leur oeuvre, cette boite restée cachée sous son lit.
Alors le revoir dans ce casino lui avait fait réapparaitre de beaux souvenirs à la recherche des cowboys américains dans le désert égyptiens, à la recherche du tombeau du Roi Scorpion, légende urbaine, marchant pendant des heures, pour terminer par rentrer avec quelques maigres trésors trouvés en cours de route. De quoi passer le temps après ces longs et terribles repas de familles auxquels les White étaient présents, hébergés chez les Kazareh. Repas desquels ils s'éclipsaient toujours bien trop rapidement, l'auriculaire de l'un touchant discrètement celui de l'autre. Des heures de rires passées sous la petite tente improvisée à l'aide de moustiquaires avant le départ.
Tout ces souvenirs remontant, ne lui faisait se souvenir que trop bien de toutes ses années d'absence et de silence, mais le temps avait fait son oeuvre et elle ne savait guère si elle lui en voulait pour ces treize années sans nouvelles, lui ayant presque fait pensé au pire lorsque sa lettre lui était revenue, quelques heures plus tôt, lettre se trouvant d'ailleurs dans sa pochette. Son humeur avait virée du tout au tout, devenant trop mielleuse à son propre goût, elle termina son verre d'une traite, attrapant la bouteille subtilisée et remplissant de nouveau son verre. Elle remerciait mille fois la gnôle égyptienne de lui avoir permis cette résistance qui la surprenait elle-même.
« La vie est faite ainsi. L'adolescence à fait son oeuvre pendant que l'enfance attendait de voir un hibou chaque soir à sa fenêtre, et puis l'adolescence est aussi arrivée, arrêtant d'attendre une chimère. » fit-elle, en faisant tourner le liquide lui rappelant la tourmaline noire qu'ils avaient tout deux trouvés lors de leur folle semaine. Les émotions qui commençaient apparaître, cette espèce de nostalgie, il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas ressentie, et elle ne supportait plus l'idée de la voir apparaitre. Elle se devait de rester forte. Et fière. Mais lorsqu'il prononça son prénom, avec ce même accent fébrile qu'autre fois, elle eut envie de lui poser mille-et-une questions qui lui venait en tête, elle aurait pu l'emmener à l'aventure, là tout de suite, à la recherche de mille trésors londoniens.
Il était redevenu cet enfant de dix ans, presque paralysés par ses propres émotions, elle comprenait, elle non plus, n'arrivait pas à faire la part des choses entre sa dignité et les sentiments remontant. Agrippant son petit doigt du sien, geste qui avait pris sa place, lors de ces diners ennuyant, où chacun parlaient du génie de son enfant, Athos ayant fait autant place aux remontrances qu'elle-même, baissant la tête, elle lui agrippait le petit doigt, avant de l'emmener ailleurs pour le réconforter, du haut de ses sept ans. « Tu m'as manqué. Ca va aller, Cowboy. Met ton chapeau et relève la tête. » fit-elle souriante en attrapant de son autre main, la lettre se trouvant dans sa pochette. Il était peut-être temps ? Toutes les lettres qu'elle lui avait écrite sans jamais les envoyés ces treize dernières années, passant du manque de trois ans, pour suivre sur les premiers amours, lui demandant des conseils avec les garçons, l'adolescente grandissante et ses réussites en magie élémentaire, la jeune adulte apprant son mariage futur et son annulation , lui faisant part des mensonges lui permettant de s'esquiver et puis, enfin, son arrivée à Londres. Les raisons. Resterait-elle ? Ou partirait-elle affronter les choses à la place de sa soeur. Attendant qu'il ne relève la tête, elle lui tendit l'enveloppe.
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Mar 14 Avr 2020 - 4:13
Les mots d’Âamet étaient doux, bien plus doux que ce qu’ill aurait pu imaginer. La maturité lui avait conféré cette espèce d’étrange sagesse, et même si elle ne semblait pas emplie de rancoeur à son égard, il ne put s’empêcher de se sentir coupable. Il imaginait cette enfant si chère à son coeur attendre à sa fenêtre un hibou qui ne venait pas. Il essayait de comprendre sa déception, sa solitude, sa tristesse. Sans doute ne pourrait-il jamais ressentir le quart du mal-être qui l’avait envahie à l’époque. Ils s’étaient promis de ne jamais s’éloigner, et il avait brisé cette parole à cause de ses hormones adolescentes.
Cette plongée dans le passé le paralysait réellement. Ces angoisses d’autrefois reprenait le contrôle, et il détestait ça. Sans compter qu’il était sur son lieu de travail, autant dire que tout cela était hautement inapproprié. Heureusement, Flint était absent ce soir. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir dire ou faire. Peut-être était-ce trop tard pour ça, pour ces enfantillages si mignons qui n’avait duré qu’une semaine, et qui pourtant, avaient marqué toute une vie. Avant de prononcer le moindre mot, elle attrapa son doigt, comme dans leurs moments d’antan, d’enfants, et il s’y agrippa de toutes les forces qu’il lui restait encore. Putain, qu’est-ce qu’elle lui avait manqué aussi. Il ne s’en était pas rendu compte avant ce jour, mais elle manquait à sa vie. Il aurait tant aimé l’avoir à ses côtés quand toute sa vie était partie en vrille, qu’il avait chuté au plus bas. Si elle avait été là, peut-être n’aurait-il jamais fait ces mauvais choix qui l’avaient conduit aujourd’hui dans ce casino. L’écoutant, il releva la tête, croisant son regard et assumant pleinement le sien, totalement troublé. L’instant semblait comme suspendu dans le temps.
Elle lui tendit alors une enveloppe, et il ne put cacher son interrogation. Il avait peur, peur de savoir ce qu’elle renfermait, peur de faire face à ses erreurs passées. Attrapant le morceau de papier, il lâcha sa main pour boire le reste de son verre afin de se donner une once de courage, en entreprit de l’ouvrir doucement. L’épaisseur avait trahi le fait qu’il n’y avait pas qu’une seule lettre, et il ne savait pas s’il avait en lieu la force d’affronter tout ça. Pourtant, il les déplia une par une, et s’accorda le temps nécessaire pour les lire avec attention. Il lui devait bien ça.
La première était écrite d’une plume qu’il reconnaissait. Adolescente pleine de questionnements pertinents sur ses relations amoureuses, cherchant une oreille attentive et quelques conseils. Athos était bien trop occupé à expérimenter ses propres amourettes pour y répondre et de toute façon, il comprit qu’elle ne lui avait jamais envoyé. La vulnérabilité qu’il y lut le toucha plus qu’il ne l’aurait cru. Il aurait aimé remonter le temps et la prévenir que les garçons étaient cruels. Mais il en avait apporté la preuve par l’exemple, hélas. La seconde abordait sa réussite, dont il n’avait jamais douté, son diplôme, ses espoirs. Il sourit malgré lui en la lisant. La troisième le brisa en miettes, faisant disparaître son sourire naissant. Une histoire de mariage arrangé sordide, triste et solitaire… Totalement représentative des familles malsaines dans lesquels ils avaient tout deux grandis. Il avait la chance d’y échapper, et elle avait du se débrouiller seule pour trouver une solution. Son coeur se stoppa un instant, réalisant ce qu’elle avait du endurer à l’époque. S’il avait su… S’il avait su tout ça, il aurait payé tous les gallions du monde pour aller jusqu’à elle et la ramener avec lui à Londres, pour la protéger. Mais visiblement, la jeune femme n’avait pas eu besoin de lui. C’était rassurant et déchirant à la fois.
La dernière lettre était différente. Il comprit que celle-ci avait était entre les pattes d’un hibou, et il mit quelques secondes à réaliser pourquoi il ne l’avait jamais reçu. Malgré les années, la déception, le silence insondable, Âamet le prévenait de son arrivée à Londres, espérant un signe de sa part et des retrouvailles bien moins étranges que celles auxquelles ils assistaient actuellement. Adressé à Athos White. Comment aurait-elle pu savoir ? Son père avait à nouveau brisé quelque chose, des années après. Il fut comme empli à nouveau par cette rage qu’il avait eu à l’époque, qui laissa bien vite à place à d’autre sentiments plus amers et doux.
Repliant précieusement les lettres dans l’enveloppe, et les glissant dans l’intérieur de sa veste, Athos attrapa sa baguette. « Tu te souviens ? » Il lâcha un sourire énigmatique, perdu dans ses souvenirs. « De toutes ces fois où on avait envie de disparaître, loin de nos pères exigents, loin de nos obligations, loin tout simplement ? Disparaître pour n’être qu’à deux ? » Bien qu’il maîtrisait ce sort au point de ne plus le prononcer, Athos murmura à voix basse un sortilège de dissimulation, celui là même qui n’était plus désagréable et qui pouvait isoler deux personnes dans une bulle d’intimité, loin des regards indiscrets. Pour qu’elle comprenne ce qu’il venait de faire. « J’ai appris. J’ai réussi. J’ai… » Maintenant qu’ils n’étaient qu’à deux, que rien ni personne ne pouvait venir les déranger, il se leva de son tabouret et l’enlaça avec une tendresse qu’il ne se connaissait plus depuis longtemps. Sa tête se nicha dans son cou, comme si c’était là sa place la plus naturelle, et il se posa contre elle doucement. Il chuchota alors, pour que ces paroles là n’appartiennent qu’à eux. « Je sais que ça a du être dur pour toi. Tu as du te sentir… seule. Crois-moi, je sais ce qu’on ressent. » La solitude était devenue sa compagne au quotidien désormais, comme une douce amante peu aimante. Il se détacha doucement d’elle, et passa une main sur sa joue avant de la laisser retomber le long de son corps. « Tu avais raison en tout cas. Je suis mort… En quelque sorte. » Athos White était mort, et il en avait fait le deuil depuis bien longtemps. « Ton hibou ne m’a pas trouvé parce que je n’existe plus. Enfin, plus sous ce nom-là. Mon père… » Il ne termina pas sa phrase. C’était une chose d’admettre qu’il avait été renié, une autre que de le dire à voix haute.
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Jeu 16 Avr 2020 - 1:12
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I found a guy, told me I was a star He held the door held my hand in the dark And he's perfect on paper but he's lying to my face Does he think that I'm the kinda girl who needs to be saved
Cette lettre, ou plutôt cette enveloppe, ces lettres, elles les avait gardées précieusement pendant treize ans, sous son lit de jeune écolière, près de celle qu'il lui avait envoyé jusqu'à ce qu'il disparaisse brutalement de la circulation. Elle avait écrit bien plus que les trois qu'il lisait, treize, au total. Une par an,elle n'avait réunie que les plus importantes pour les lui envoyer, ainsi que celle concernant son arrivée au pays des scones. Athos White ? Elle avait espéré, pendant de nombreuses années, trop nombreuses. Et puis l'adolescence avait fait son oeuvre, basique, simple. Oubliant son amour d'enfance pour d'autres plus adolescent. Mais ce garçon, elle avait espéré qu'il l'aiderait à comprendre cette période qu'était l'adolescence, plus que les interdictions et les silences de ses parents. Elle avait vécu une belle relation, avec des hauts, des bas, pour finalement comprendre mensonges et leurs, tromperies et méfiance.
And there's one more boy he's from my past We feel in love but it didn't last Cuz the second I figured it out He pushes me away And I won't fight for love if you won't meet me halfway And I say that I'm through but this song's still for you
Avançant dans les ténèbres de l'adolescence elle n'avait pas pu de s'empêcher, pendant un temps, de se souvenir de cet amour d'enfance,en relisant chacune de ses lettres, revoyant encore et encore ce garçon d'à peine dix ans devenir un adolescent, petit- à petit, les réponse s'éloignant et l'écriture gagnant en maturité, un garçon qui ne l'avait jamais considérée comme autre chose qu'une petite soeur fragile à protéger et qui l'avait pourtant lâchement fuit, repoussée au loin sans prendre le temps de lui donner des explications. Elle n'en avait plus demandé. Pourtant, elle avait continué à écrire des lettres, à les cacher dans sa boite au trésor, sans pour autant se raccrocher à lui. Ne s'accrochant plus à des chimères.
All I want is love that lasts Is all I want too much to ask? Is it something wrong with me? All I want is a good guy Are my expectations far too high? Try my best, but what can I say? All I have is myself at the end of the day But shouldn't that be enough for me?
Les conquêtes s'étaient enchainées dans ses voyages sans fins après qu'elle est obtenue son diplôme, ne cherchant qu'à rencontrer ce garçon, au moins une fois dans sa vie. Ce arçon qui lui ferait ressentir, encore une fois dans sa vie, cette liberté d'agir comme il lui plaisait, comme cette enfant de 7 ans qu'elle avait été avec Athos White. Mais d'autres rêves s'étaient aussi éveillés, voulant faire entrer les femmes dans le monde du business elle avait donné de sa personne dans des études machistes durant trois longues années. Pleine d'espoir, la tête pleine de rêve, une dernière fois.
And I miss the days when I was young and naive I thought the perfect guy would come and find me Now happy ever after, it don't come so easily
Elle avait cru que ce garçon parfait viendrait la sauver. Et pourtant, elle n'avait pu compter sur personne d'autre qu'elle-même. Naïve ? Elle l'avait été, plus qu'elle ne l'avait voulue, peut-être trop. Comment aurait-il pu savoir ? Elle avait du supplier. Pendant des jours pour que ses parents acceptent de croire que leur fille ne leur rapporterait jamais rien, si ce n'était un mariage sans héritier. Un cadeau empoisonné qu'elle avait fuit, pour au final se retrouver dans une situation similaire trois ans plus tard. Encore une fois, elle avait été naïve de penser que ses cadettes pourraient sortir de cette spirale infernale. Encore une fois, elle avait compris que personne ne pourrait la sauver. Elle s'était sacrifiée, tout était joué à l'avance.
Chacune de ses lettres avaient été écrites dans l'un de ces moments si complexe de sa vie. Voir le visage de ce garçon de son passé, changer au fur et à mesure que les lignes s'estompait, lui donnait cette envie abrupte de partir le plus vite possible de ce casino. La bouteille s'était évaporée, au fil des ses pensées, pourtant cette amertume remplaçait encore les vapeurs de l'alcool. Son oreille tiqua lorsqu'il prononça cette envie de disparaître, elle se souvenait de leur tente, cette petite tente perdu au fin fond de la résidence, cette tente faites de divers morceaux de tissus les uns cousus aux autres par les domestiques des Kazareh. Disparaître dans un autre monde, leur monde à deux. Ses yeux interrogateur se posèrent que la baguette dégainée. Qu'allait-il bien pouvoir se passer ? Elle n'en savait rien. Le voulait-elle ? Non. Il fallait savoir arrêter de réfléchir, Mâat le lui avait souvent dit. Il était temps de l'appliquer.
Le monde s'effaçait, ou était-ce eux qui s'effaçait du monde ? Elle se leva de son tabouret, observant le barman qui se demandait ce qui se passait, avant de retourner toute son attention sur son amour d'enfance. Il avait réussi. Un sourire doux apparu sur son visage, maintenant qu'ils étaient à l'abri des regards, les façades n'avaient plus lieu d'être. Ses bras épousant son corps, elle respira à plein nez cette odeur, qui pourtant différente, lui avait tellement manquée. Ses mains se glissaient dans son dos, avec cette hésitation, cette hésitation qui lui faisaient hésiter entre ce garçon de dix ans, et l'homme complètement différent qui lui faisait face. Seize ans étaient passés, pouvaient-elle vraiment l'enlacer de la même manière. L'hésitation s'envola en sentant sa tête se poser dans son cou, son sourire s'élargit, l'émotion présente, la nostalgie du passé. Elle voulait redevenir cette petite fille de sept ans sous une tente. Le laissant parler, chuchoter, sa gorge était nouée. Tu m'as tellement manquée, idiot. pensa-t-elle lorsqu'il posa sa main si familière sur sa joue. Comment avait-il pu vivre tout cela ? Les mots qui sortirent de la bouche d'Athos avait fait l'effet d'un trident en plein coeur. Alastor White. Le père d'Athos. Elle ne l'avait jamais apprécié. Comprenant ce qui venait de lui être dis à demi-mot, une larme coula sur sa joue, chose qui n'était pas arrivée depuis qu'elle s'était résignée à ne plus attendre ses courriers. Pourquoi n'avait-il pas eu le droit d'être heureux ? Pourquoi cet homme avait-il du enfoncer le couteau dans la plaie ? Le fauteuil sur lequel elle s'était assise plus tôt dans la soirée s'était déchiré, ma magie s'était laissée emportée. Elle était en colère. En colère contre un père qui n'était pas le sien, un père qui n'avait, encore une fois, peut-être pas compris son fils. « Ca va aller. » fit-elle simplement avec difficulté, l'attirant dans ses bras, laissant sa main tapoté doucement l'arrière de son dos. « Je suis là maintenant. » chuchota-t-elle. « Si je l'attrape un, jour. Je te jure qu'il ira nager avec les crocodiles. » termina-t-elle à demi-mot, ne riant qu'à moitié.
All I want is love that lasts Is all I want too much to ask? Is it something wrong with me? Oh, ooh All I want is a good guy Are my expectations far too high? Try my best but what can I say? All I have is myself at the end of the day And all I want is for that to be okay
Dernière édition par Âamet Kazareh le Mar 21 Avr 2020 - 13:28, édité 2 fois
Athos Greyson
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Dim 19 Avr 2020 - 1:10
Cette étreinte sembla durer au moins deux éternités. Comme il était étrange pour ces deux âmes qui s’étaient perdues en chemin de se retrouver ainsi, dans un endroit aussi insolite et improbable, avec ces années qui s’étaient écoulées sans les épargner. Les enfants étaient devenus grands, si grands qu’ils étaient presque aujourd’hui deux étrangers. Pourtant, leur histoire ne semblait pas complètement éteinte, comme si la force de cette amitié sous le soleil brûlant avait su résister aux nombreuses épreuves sur leur chemin. Peut-être après tout que c’était simplement de la nostalgie. Et que passer plus de temps loin de l’autre qu’ensemble avaient irrémédiablement détruit ce qu’il y avait en eux.
Sa main sur sa joue tandis qu’il se confiait à demi-mots, incapable d’avouer son plus lourd secret avec des mots, il lut dans son regard qu’elle avait compris. Que leur historique familial mutuel leur permettait de se comprendre sans se parler. Une larme coula sur sa joue, et il la balaya de son pouce. Ne pleure pas, Mirage… Tout ça, c’était désormais du passé. Un passé qui avait un impact sur leur présent, certes. Mais il y avait bien longtemps qu’Athos ne regrettait plus d’avoir quitté cette famille malsaine et toxique. Toutefois, ce n’était pas de la tristesse qu’il lisait dans ses yeux à cet instant. C’était de la colère, une colère à la fois brûlante et glaciale, une colère de femme volcanique. Une colère qui en vint à détruire un fauteuil sur lequel elle était posée juste avant. La force de sa magie l’impressionna une nouvelle fois, mais son instinct revint avant tout au galop. Ils avaient disparu tout à coup, un coussin moelleux venait de s’éventrer soudain, il ne fallait pas continuer ce genre de bizarreries ici sous peine que son travail ne lui passe sous le nez. Et pour le moment, il en avait besoin.
Âamet le tira de ses pensées pragmatiques en l’attirant une nouvelle fois contre elle. Ses mains le réconfortaient avec douceur, tandis que ses mots exprimaient sa rage naissante. Il lâcha un léger rire, amusé par l’image de son père jeté aux reptiles. Ça ne serait que justice après tout. « Je m’en voudrais que les crocodiles aient droit à un si piètre déjeuner. Je suis sûr que son sang est toxique. » Aussi toxique que lui, son influence, son ambition démesurée et ridicule liée au ministère. Son regard de fouine, son nez aquilin, son sourire de travers. Toute son enfance, les invités ne faisaient que vanter le fait qu’Athos était le portrait craché de sa mère. Des longs cheveux noirs de jais, bouclés. Des yeux noisette empreints d’une certaine douceur. Un sourire aussi énigmatique que son jeune fils, et une capacité à se perdre dans ses pensées pour s’évader du monde qui était le sien. À tel point qu’on était en droit de se demander si White était bien le père. Une femme séduisante et suffisamment loyale pour ne jamais tromper son époux, elle qui aurait pourtant mérité mieux que cet homme froid et peu aimant envers son fils, et envers elle-même. Elle qu’il détestait au fond de n’avoir su lui donner qu’un héritier. Et quel héritier… Aujourd’hui, Alastor White n’était qu’un vieil aristocrate seul, sans descendance. Bien fait pour lui. Par contre, cela devait être plus dur pour sa mère. Elle ne l’avait pas soutenue pendant sa descente aux enfers, certes. Mais elle lui avait envoyé un peu d’argent, au début. Et elle lui écrivait, parfois. Plus jeune, il s’était imaginé retourner au manoir, affronter son père, et emmener sa mère avec lui pour la tirer des griffes de ce pervers narcissique. Mais pour quoi après tout ? Pour qu’elle vive la même vie de misère que lui ? Ça aurait été trop difficile. Et il l’aimait trop pour lui faire vivre ça.
La nuit, souvent, elle lui manquait. Il l’imaginait blottie contre lui quand la solitude était trop pesante. Même si elle n’avait pas été pas non plus un modèle en terme de câlins et de moments tendres avec son fils, elle se glissait parfois dans sa chambre quand il avait montré des signes d’angoisse au souper, ou quand il entendait des cris plus bas et qu’elle parvenait à s’enfuir. Elle soulevait doucement la couette, et prenait son fils dans ses bras, formant ainsi une bulle de chaleur qui n’appartenaient qu’à eux. À chaque fois, elle le réveillait. Et à chaque fois, il ne le disait pas, savourant cet instant d’amour. Les White n’avaient jamais été très doués pour la conversation. Parfois, elle embrassait ses cheveux bouclés et lui murmurait un Je t’aime qui faisait couler une larme silencieuse sur sa joue posée contre l’oreiller.
Tandis qu’il pensait à sa mère, il se sentit avoir de nouveau 10 ans et glisser dans la mélancolie d’une nostalgie incontrôlable. Ça n’était pas le moment. Ils avaient été sous le choc, ils s’étaient enfin retrouvé. Il y avait eu les larmes, la surprise, la culpabilité, le regret… Il était temps pour le cowboy et son mirage de retrouver leur fougue d’antan. Toujours posé contre elle, protégé par le sort de dissimulation puissant qu’il venait de lancer, Athos sourit sans qu’elle ne puisse le voir, et la garda tout contre elle. De sa baguette, il pointa le fauteuil éventré et chuchota un Reparo pour éviter de laisser des traces de sa colère. « Âamet… C’est à mon tour de te faire visiter mon monde. » Son sourire s’accentua encore, mais elle ne pouvait pas le voir. Tenant fermement sa baguette contre son dos, et la jeune femme tout contre lui, il transplana alors, l’emportant avec lui jusqu’à sa destination.
Les deux silhouettes enlacées atterrirent au milieu d’une salle déserte, toujours protégées par le sortilège qui les rendaient invisibles aux yeux du monde. Les caméras n’eurent donc pas le loisir de les voir apparaître mystérieusement au coeur de ce lieu qui n’accueillait aucun visiteur à la tombée de la nuit. Les moldus se seraient posés de drôles de question. S’écartant d’elle, il recula de quelques pas qui résonnèrent dans l’immense salle vide. L’obscurité les entourait, mais quelques vitrines restaient allumées, pour une raison qu’il ne s’expliquait pas. « Mademoiselle, bienvenue au British Museum. » Athos parlait doucement pour éviter d’attirer l’attention des gardiens. Toutefois, l’écho de la salle donna un air tout à fait théâtral à sa phrase, tandis qu’il écartait les bras. Ce n’était pas n’importe quelle salle du British Museum. Ils étaient dans sa favorite, celle dans laquelle il se réfugiait chaque fois qu’il avait besoin de réfléchir, ou d’être seul. Faisant face à la merveille qu’il voulait lui montrer, il se retourna vers elle et lui fit signe de s’approcher. « Je pourrais la contempler pendant des heures. » Il souriait sans vraiment s’en rendre compte tandis que ses yeux parcouraient les hiéroglyphes. La Pierre de Rosette. Cette stèle mystérieuse et captivante, qui lui rappelait ses aventures d’antan, et avait cette faculté à l’apaiser sans qu’il ne puisse l’expliquer. Comme la personne qui se tenait aujourd’hui à ses côtés.
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Sujet: Re: Cards Tilt in Front of Tokens | Âamos Mar 21 Avr 2020 - 15:21
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It's been a long day without you, my friend And I'll tell you all about it when I see you again We've come a long way from where we began Oh, I'll tell you all about it when I see you again When I see you again
La vie lui paraissait parfois bien trop étrange pour être réelle. Qu'elles étaient, au final, les possibilités pour que tout les deux se retrouve là ? Ici. Maintenant. Moindre. Voir inexistantes. A l'abri, là, tout deux étaient protégés comme deux enfants dans leur cabanon de tissus, mais plusieurs choses avaient changés. Beaucoup trop de choses. Les sentiments, leurs caractères, leurs vies. Tout était radicalement différent. Le temps était passé comme une poignée de secondes, pourtant elle avait l'impression d'avoir tant de choses à lui dire, tant de choses à apprendre. Le chemin à parcourir était encore long, mais elle ne voulait plus en parcourir un seul mètre sans son ami de toujours. Dans ces larmes, ces étreintes, elle avait à nouveau sept ans, le consolant des paroles vaines et cruelles des adultes, au fond, elle avait toujours eu l'impression de se consoler elle-même lorsqu'elle le prenait dans ses bras. Les rôles avaient toujours été inversés : la plus jeune consolant le plus âgé, le plus mur chevauchant les dunes et la plus fougueuse se contentant de prendre des photos au loin, c'était ce qui leurs avaient valu leurs surnoms respectifs.
Damn, who knew? All the planes we flew, good things we been through That I'd be standing right here talking to you 'Bout another path, I know we loved to hit the road and laugh But something told me that it wouldn't last Had to switch up, look at things different, see the bigger picture Those were the days, hard work forever pays Now I see you in a better place
Mais qui aurait pu savoir ? La vie était faite de surprises plus étonnante les unes que les autres. L'Angleterre avait d'effet étrange que rien ne se passait comme prévu : elle avait giflé sa soeur qui n'avait rien compris, avait terminé par prendre un appartement miteux et avait revu Athos. Il semblait que rien ne se passait comme prévu, mais elle n'était plus certaine de vouloir repartir. Et si Mâat avait raison ? Si elle laissait tomber sa famille pour vivre une vie plus libre ? La jeune femme secoua la tête, elle devait voir les choses sous un autre angle. Réfléchir et pourquoi pas rire ? Intriguée par les paroles du cowboy, elle tenta de se reculer pour l'interroger, sans grand succès. « Mais qu'est-ce que tu racontes ? » fit-elle avant de se sentir aspirer par une force qui n'était pas la sienne. Transplanage. Son monde ? Le bruit du casino avait disparu. La jeune égyptienne, toujours coincée dans les bras de l'anglais, sentait la poussière légère mais présente, sans pour autant arriver à déterminer où ils étaient. Ce ne fut que lorsqu'il s'éloigna, les bras ouverts qu'elle pu comprendre.
So let the light guide your way, yeah Hold every memory as you go And every road you take Will always lead you home, home
« Le Musée ? Sérieusement ? » éclata-t-elle de rire, la main sur la bouche, consciente de la discrétion dont il fallait faire preuve, devant le show de son ami. Frauder, un concept intéressant prouvant une fois encore que les rôles s'étaient inversés, le jeune anglais se faisant trainé dans des endroits les plus étranges les uns que les autres, se retrouvaient à la faire venir dans un musée en pleine nuit. Tout cela lui rappelait étrangement une visite illégale dans une certaine pyramide.
En quelque sorte, ils étaient rentrés à la maison. La salle encore illuminées par des spots répartis équitablement mettaient en évidence des pièces historiques de son pays, celui o ils avaient passés une semaine qui avait laissée des traces et d'intarissables souvenirs dans leurs mémoires. Cette salle était magique. Tournant lentement sur elle-même pour observer ce qui se trouvait autour d'elle, son regard se fixa sur la stèle, où plutôt le fragment de stèle. Le granit noir l'attirait irrémédiablement. Elle rejoignit rapidement Athos devant elle. « La Pierre de Rosette. Pourquoi ici ? » sourit-elle en déchiffrant les hiéroglyphes, et dire qu'il fallait remercier un français d'avoir découvert la signification des hiéroglyphes, c'était risible. Elle était intriguée par le choix du monde de l'anglais.
A peine celui-ci lui avait répondu, qu'un sourire s'était formé sur son visage, un des ces sourires qui apparaissaient lorsqu'elle lui faisait faire des choses étranges. La brune retira ses boucles d'oreilles qui se changèrent en deux chapeaux de cowboys après une incantation rapidement formulée. « Prêt à explorer les environ, Cowboy ? » fit-elle malicieusement en plaçant l'un des deux chapeaux sur la te^te brune qui lui faisait face. Il était temps de repartir à l'aventure.
It's been a long day without you, my friendAnd I'll tell you all about it when I see you again We've come a long way from where we began Oh, I'll tell you all about it when I see you again When I see you again