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Une visite imprévue [John]

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Soyle Hoover

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Mer 9 Oct 2019 - 0:11

Soyle avait pris son week-end hors du château suite à un rendez-vous dans la journée de samedi.‌ Rien de bien important, une amie de passage qu’elle ne voulait pas manquer.

Ce soir-là, elle revenait donc de plusieurs heures d’’une plaisante conversation autour de plusieurs thés tout aussi plaisants.‌ Une pince dans ses cheveux lui dégageait une partie du visage alors qu’elle laissait ses chaussures hautes dans l’entré avec une certaine satisfaction.‌ Une caresse à son chat venu la saluer et elle alla s’étendre sur son canapé, reprenant sur la petite table un livre qu’elle avait commencé plus tôt.‌ D’un coup de baguette avant de réellement replonger dans sa lecture, des éléments dans la cuisine se mirent en mouvement pour commencer la préparation d’un dîner.‌ C’est donc bercée par de bonnes odeurs qu’elle se laissa aller dans son livre, parfaitement détendue.‌

C’était sans compter sur une personne qui toqua à sa porte.‌ Soyle n’attendait personne. C’est donc surprise qu’elle se redressa sans se lever.‌ Une seconde fois, on frappa sa porte sans ménagement. Toujours aussi intriguée, elle se releva, remettant en place sa robe légère d’un superbe vert émeraude.‌ La rousse se pressa légèrement jusqu’à sa porte avant d’ouvrir.

-John?!
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Jeu 21 Nov 2019 - 2:40

CRACK! John venait de transplaner au coin de sa rue – évidemment, s’il avait pu écouter son cœur, il aurait transplané directement au milieu de son salon, se serait peut-être recroquevillé en boule pour verse une douloureuse larme ou casser un truc. Probablement casser un truc, considérant qu’il n’avait jamais été doué pour exprimer ses émotions. Il venait de se chicaner avec sa sœur, fort et en public. Les spectateurs ne lui faisaient ni chaud ni froid, pour être honnête, être l’attraction de la foire ne lui causait pas un pli. Ce qui le mettait dans tous ses états était que la personne la plus importante de toute sa vie lui avait menti. Elle lui avait menti pendant trois longues années. Trois ans. Plus de 1095 jours. John était dévasté. Imaginez un tsunami, une force incontrôlable, prise à l’intérieur d’une pièce de verre, qui se déchaines, qui perd le contrôle de soi-même, qui se surprend et ne sait comment s’arrêter. C’était exactement ce qui se passait dans le cœur de John : le chaos. Le chaos et le désarroi. Sans même avoir remarqué que ses pieds le menait à sa porte, il franchit le pas et commença à faire les cent pas dans son appartement. Au bout d’un moment, il brisa une bouteille d’un vieux whisky en la propulsant au sol, sans trop y penser. Un verre suivit probablement, voir un cadre – une photo magique de Flora et lui, le jour de sa graduation de Poudlard : elle, le sourire éclatant, lui, les yeux remplis de fierté. Plus rien de faisait du sens, des larmes coulèrent, des verres cassèrent et ses pensées s’emmêlèrent. Au bout d’un moment, un visage se forma dans son esprit : celui de sa perle, celui de sa douce Soyle, la femme qu’il aimait. L’autre femme qu’il aimait, après Flora. Soudainement, il sorti de son appartement, empruntant la démarche d’un ivrogne, sans pourtant n’avoir bu ne serait-ce qu’une goutte et transplana sur le pas de la porte de sa bien-aimée.

Il leva son poing et se mis à frapper à la porte avec tellement de puissance que ses jointures devint douloureuses et que le bois de la porte marqua. «Soyle, ouvre-moi!» ordonna-t-il, hors de lui. Sa belle rouquine s’exécuta, bien trop vite considérant le climat de guerre qui régnait et le sang moldu qui coulait dans ses veines : « Non!» ordonna-t-il, «quelle est la première chose que je t’ai dit le premier matin, après qu’on ait, bref, après que tu aies passé la nuit chez moi?» demanda-t-il en sentant ses pommettes devenir encore plus rouges. Il était peut-être hors de lui, blessé, démoli, perdu, mais ses réflexes d’auror ne le quittaient jamais et, avec excuse pour Soyle, ils se voyaient tellement régulièrement qu’il avait déjà épuisé les questions suffisamment intimes, mais pas siiiii intimes. Après lui avoir offert une réponse satisfaisante, il relâcha la porte qu’il retenait et entra dans l’appartement de son amoureuse à la vitesse d’un cognard.

Imbécile, le cœur empli de douleur, de peine, et d’incompréhension, il agrippa violement les joues de Soyle et plaqua ses lèvres contre les siennes en l’embrassant avec passion, espérant vainement qu’elle lui ferait oublier la trahison qu’il venait de vivre.
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Dim 5 Avr 2020 - 19:45

Si la belle rousse n’avait rien contre les surprises, certaines arrivaient avec plus de violences que d’autres.‌ Et typiquement sa porte qui se faisait visiblement martyriser à une heure pareille alors qu’elle n’attendait personne, c’était assez brusque. Alors elle était allé voir près de sa pauvre porte pour essayer d’en savoir plus sans prendre le temps de remettre ses chaussures.‌

-Soyle, ouvre-moi!

Bon, c’était déjà une voix connue, mais pas avec ce ton. Il avait l’air… sur les nerfs. Est-ce qu’elle avait fait quelque chose? Ou était-ce lui? Se surprenant d’une visite de sa part à cette heure et surtout dans cet état, elle lui ouvrit en oubliant la méfiance de l’homme qu’elle trouva à sa porte (effectivement visiblement troublé).

-Non!

Soyle se stoppa net dans son élan, les yeux grands ouverts et un peu perplexe.

-quelle est la première chose que je t’ai dit le premier matin, après qu’on ait, bref, après que tu aies passé la nuit chez moi?

C’était une nouvelle habitude qu’ils avaient pris après cette terrible soirée qui rendait toujours Soyle malade rien qu’en y pensant.‌ Alors elle ne prenait pas spécialement mal cette méfiance même si c’était parfois déstabilisant tant c’était éloigné de sa pleine confiance habituelle.‌ Alors les joues rosies à ce souvenir elle lui répondit d’une plus petite voix. La réponse lui convint visiblement puisqu’il se lança d’un coup dans son appartement.‌ Elle eut donc à peine le temps de refermer sa porte interloquée avant de se retourner pour essayer d’en apprendre un peu plus. Cependant John semblait avoir d’autres projets.‌ Il lui pris fermement le visage et y laissa un baiser passionné.‌ Loin de s’en plaindre, Soyle ne fit rien contre et attendit qu’il s’écarte un peu pour répondre.

-Qu’est-ce qui te met dans cet état?‌ Qu’est-ce qu’il se passe?

Bien qu’elle ne soit encore une fois pas contre les surprises, la rouquine ne serait pas contre quelques précisions tout de même. John était par défaut plutôt le bienvenue chez elle mais il ne lui était pas fréquent d’arriver dans cet état.‌

-Est-ce que j’ai fait quelque chose? Cela ne te ressemble pas vraiment..‌
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Dim 12 Avr 2020 - 23:11

Sa douce brisa l’étreinte forcé qu’il venait de lui imposer et, bien trop perspicace, lui demanda ce qui se passait. Comment avait-elle deviné qu’il était ravagé par la douleur? Était-ce la vigueur avec laquelle il avait frappé contre sa porte? Son empressement à se jeter sur elle? Ou alors le sang encore frais qui décorait ses jointures écorchées? À bien y pense, Soyle avait simplement dû déchiffrer la détresse dans son regard. Une part de lui-même avait envie de lui répondre, de lui demander un thé de s’asseoir calmement sur le divan, un coussin entre les bras, et lui raconter les aveux de Flora et la blessure qu’il vivait. Or, John Dawlish n’était pas un homme de mot et verbaliser ce qu’il ressentait lui était impossible. Sans qu’il ne s’en rende compte, ses yeux s’étaient embués et la gorge coincée il grogna quelques sons inaudibles, peut-être un « ça va pas » ou encore un « tout vas bien » qui sait. Frustré, il lâcha brusquement les joues de sa belle et se mis à faire les cent pas en passant plusieurs fois sa main ensanglantée dans ses cheveux. Qu’allait-il faire? Peut-être devrait-il transplaner chez Flora pour s’excuser, ou mieux, pour lui crier après encore un peu plus. Elle méritait encore quelques cris pour avoir ainsi brisé son cœur, chose qu’il n’avait jamais vécu auparavant. « Est-ce que j’ai fait quelque chose? » lui demanda-t-elle le forçant à s’arrêter un moment, inquiet et hors de lui. Bien sûr que Soyle n’avait rien fait! Tout était la faute de Flora et à présent, c’était sa dulciné qui s’inquiétait de son comportement, pourtant parfait? Ça ne faisait aucun sens!

Hors de lui, l’auror frappa son poing contre le mur – encore une fois – défonçant celui-ci sans même sembler le remarquer. Il regagne rapidement sa rousse, la repris par les joues et appuya son front contre le sien « non, toi, toi, tu es parfaite » lui dit-il, la voix rauque et les larmes aux coins des yeux, clairement en détresse. Soudainement l’aîné Dawlish éclata en sanglots, glissa ses mains pour agripper la chevelure de feu de sa copine et la presser encore plus fort contre son front sans tenter d’essuyer les larmes qui coulaient maintenant à flot. « Embrasse-moi s’il-te-plait. Change-moi les idées, c’est trop… » ajouta-t-il d’une voix cassée en fermant les yeux. C’était la première fois qu’il se sentait si mal, peut-être faisait-il dans le drame, mais il ne savait vraiment pas comment gérer le torrent d’émotions qui l’envahissait. Flora été toute sa vie, elle était la personne la plus importante pour lui, il l’aimait de tout son cœur, lui faisait confiance. Il avait besoin d’elle, elle le bougeait, le forçait à socialiser, à voir plus loin que le bout de son nez et elle le calmait, quand elle ne l’énervait pas plus. Les premier 27 ans de sa vie avait été voué à Flora à 100% : voler, la nourrir, la consoler, bosser pour pouvoir leur louer un toit, etc. Et elle, elle passait les trois dernières années à lui mentir pour mieux aller se faire tuer sur un champ de bataille.
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Lun 13 Avr 2020 - 16:01

Il avait l’air hors de lui. Mais Soyle était incapable de savoir si c’était de rage, de chagrin, de honte… Aucune idée, il était complètement retourné et la rouquine ne savait pas vraiment comment réagir. Sans compter qu’elle ne savait pas pourquoi il était ainsi.‌ En fait c’était peut-être le plus compliqué.‌ Elle ne savait pas comment réagir face à quelque chose qui faisait de lui une véritable furie mais qu’elle ne pouvait pas identifier.‌ Elle s’était donc contenté de laisser les choses se faire en essayant de suivre.‌ Il était complètement fou, la tenait contre lui comme un désespéré, sans arriver à faire plus. Soyle avait donc défait cette étreinte qu’elle aurait apprécié si il était plus calme pour mener comme elle le pouvait son enquête.‌ Il avait bien marmonné quelque chose mais rien de compréhensible, cela ne lui suffisait en rien.‌ Alors elle avait poursuivi.‌ Mais c’était peut-être pire. Il tournait comme un fou dans le salon à présent, passant sa main dans ses cheveux, elle ne l’avait jamais vu ainsi.‌ En colère oui, inquiet aussi. Mais pas comme ça. Alors quand il s’était arrêté, elle avait eu un petit espoir.‌ Cela n’avait pas duré. John avait lancé son point à toute vitesse dans un mur qui ne lui résista pas bien longtemps.‌ Ouvrant de grands yeux dans la surprise, Soyle ne put s’empêcher de crier à son tour, non pas par colère mais par réelle inquiétude.

-John!

Est-ce que cela le ferait réagir? Non sans doute pas.‌ Mais comment réagir autrement face à son mur qui portait maintenant une marque assez profonde.‌ Est-ce qu’il se calmerait? Peu probable aussi. C’était la surprise qui avait parlé pour la rouquine. Il revint vers elle à toute vitesse. Soyle ne bougea pas pour autant, presque sûre qu’il ne lui ferait pas de mal. Presque… à ce niveau elle n’était assurée de rien.‌

-non, toi, toi, tu es parfaite

Sa voix était tordue par un flot de sentiments qu’elle n’identifiait toujours pas.‌ Il la tenait fermement contre lui comme si s’accrocher à elle devait l’empêcher de se laisser emporter ailleurs.‌ Cette fois Soyle était vraiment inquiète. Pas tellement surprise de n’y être pour rien, mais il était à fleur de peau.‌ Et puis il craqua véritablement. Elle senti ses doigts s’enfoncer dans ses cheveux, son front se serrer contre le sien.‌ Il avait éclaté en sanglots d’un coup, la poussant à porter ses propres mains dans son dos pour le tenir contre elle, pour le retenir comme il avait l’air de vouloir le faire.‌ Elle ne comprenait pas mieux, mais elle avait maintenant que la priorité était de le calmer.

-Embrasse-moi s’il-te-plait. Change-moi les idées, c’est trop…

Ses mots lui fendaient le coeur.‌ Il avait l’air complètement perdu. Il s’était passé quelque chose, c’était évident.‌ Tout comme il était évident qu’il ne lui dirait pas tout de suite.‌ Cependant il était venu à elle tout aussi évidemment dans l’espoir qu’elle pourrait l’aider. Et il était hors de question de le laisse dans cet état.‌

-Par Merlin, John, mais…

Soyle ne savait plus comment choisir ses mots. Sa voix douce et presque chuchotée se perdit alors que ses yeux clairs cherchaient une solution sur le visage du pauvre homme.  Qu’est-ce qui pourrait l’aider à un niveau pareil de mal-être? Alors la belle remonta ses mains sur les siennes pour lui faire lâcher prise dans un premier temps, puis sans le lâcher elle repositionna ses mains pour entourer celles de John et le guider vers le canapé avant de le pousser à s’asseoir. Elle avait peur qu’il finisse réellement par se faire mal.‌ Elle vint ensuite près de lui, le prenant contre elle, serrant avec autant de volonté que possible en lui murmurant quelques “shhh” de temps en temps.‌ Après quelques instants elle entrepris d’essuyer un peu ses larmes, touchée par l’image réellement pathétique qu’il renvoyait bien malgré lui. Il lui brisait le coeur, le voir si mal la chamboulait au plus haut point.

-Tout va bien, je suis là, calme-toi…‌

Soyle lui caressa doucement les cheveux d’une main sans le lâcher de l’autre. Puis elle se mit à déposer quelques baisers dans ses cheveux, sur son front. Elle faisait de son mieux pour que sa respiration reste calme et puisse ainsi guider John dont la tête restait posée contre son coeur.‌ Et puis elle avait vu ses mains. Il avait les mains en sang, sans doute d’avoir cogné et probablement plus que son mur.

-Il faut te soigner ça.

Après quelques instants de plus et avoir pris le visage de son amant entre ses mains pour lui répéter qu’elle revenait, elle était allé chercher un linge propre et des potions aussi vite qu’elle le pouvait.‌ La rouquine (finalement assez heureuse de ne pas avoir remis ses chaussures ce qui la rendait évidemment plus rapide qu’avec 15cm de plus sous les talons…) revint près de lui et entrepris dans un premier temps de  nettoyer les blessures avant de les refermer par la potion.‌ Bientôt comme neuves, Soyle y déposa un baiser avant de porter une main sur la joue de John. Elle s’efforça de sourire alors qu’elle le caressait, cherchant à trouver sur son visage un peu moins d’angoisse.‌ La belle s’approcha ensuite déposer un baiser tendre sur sa joue avant de le reprendre dans ses bras.‌

-Il va falloir m’en dire plus si tu veux mon aide… Mais je ne vais pas t’y obliger maintenant si tu ne le veux pas.

La belle repris ensuite cette position qu’il avait voulu plus tôt, plaçant son front contre le sien et encadrant son visage de ses mains avec cependant beaucoup plus de douceur et même un léger sourire.

-Tout va bien… Je t’aime.‌

Les derniers mots avaient presque été soufflés avant qu’elle ne dépose un doux baiser sur ses lèvres avec une profonde volonté de réconfort.‌ Il n'était pas forcément dans leur habitudes de se dire ce genre de choses. Se le faire comprendre par un tas de petites attentions était courant, mais rarement aussi clairement. Mais pour le moment, elle avait senti qu'il en avait besoin.


Petit mot:
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Lun 4 Mai 2020 - 18:43

La voix inquiète de Soyle résonnait en tourbillon dans l’esprit de l’auror, mais il ne savait en retenir les paroles. Absent, il se laissa guider vers le canapé, sur lequel la rouquine le força à prendre place. Lorsqu’elle se défit de son emprise pour pouvoir s’asseoir à son tour, John replia instinctivement ses longues jambes contre sa poitrine, tel un enfant blessé et apeuré, puis y enfoui son visage et agrippa fortement ses cheveux de ses mains. Cet homme, habituellement dur et stoïque, offrait à présent une vue difficile à regarder sans ressentir le besoin criant de détourner le regard et lui accordé l’intimité à laquelle il avait droit. À peine conscient des baisers et caresses que sa copine lui offrait en tentant désespérément de lui offrir un quelconque réconfort, John pleura de plus belle. Le sorcier n’avait pas souvent pleuré dans sa vie. Il faisait partie de ceux qui ravalaient ses larmes et ses émotions dérangeantes, la gorge brulante, ou qui détruisait un meuble ou un nez, en guise d’expression. Or, en ce moment, il se lassait complètement aller, certains pourraient dire qu’il se laissait à la dérive, d’autres, qu’il s’ouvrait, complètement, pour la première fois, se laissant vulnérable comme jamais auparavant. L’homme était à présent un pantin ensanglanté et en larme, qui se laissait étreindre par sa charmante copine, se demandant à peine s’il s’en sortirait un jour, s’il se déferait de cette atroce douleur qui déchirait son cœur, de cet afflux de regrets et de culpabilité. Il en vint à la conclusion que Soyle pouvait bien le bécoter autant qu’elle le pouvait, rien ne saurait expliquer, ni remédier au cocktail de sentiments qui l’assaillait, causé par la trahison de sa sœur, son explosion de colère, et une rétrospective complète de sa relation familiale et de qui il était en tant que grand frère et de tuteur. L’incompréhension qu’il avait ressentie lorsque Kieràn l’avait trahi n’était rien comparé à ce qu’il vivait en ce moment.

Dans un bref moment de lucidité, John remarqua que le sang qui couvrait ses jointures teintait désormais la blouse de Soyle et il se mordilla la lèvre inférieur, coupable d’abimer le linge de cette femme, mais trop égoïste pour se défaire de l’étreinte de sa perle. Cette réalisation l’amena à penser qu’on n’avait jamais pris soin de lui par le passer. Pas qu’on n’avait jamais pris soin de lui de la sorte, mais qu’on n’avait jamais pris soin de lui point. C’était normal, pensait-il, il était un homme profondément déplaisant, il était né ainsi, il ne pouvait en être autrement, sinon, comment expliquer qu’une mère s’enfuie et qu’un père se plonge dans l’alcool? Maintenant, il réalisait qu’il était détestable au point où sa sœur ne pouvait même plus le tolérer. Peur qu’il ne gâche sa vie une fois de plus, Flora lui avait caché ses ambitions, ses rêves et sa réalité. Et lui, il lui avait offert exactement la réaction qui motivait les blessantes cachoteries de sa sœur : il l’avait menacé de détruire la carrière qu’elle n’avait pas encore commencée. Il était ignoble. Le pire grand frère. C’était évident à présent, il ne lui avait probablement jamais apporté de positif. Elle devait le détester depuis tellement longtemps. Prisonnier de cette tempête de pensées cruelles et exagérées, John ne réalisa pas que Soyle avait soigné ses mains. Sa respiration s’accéléra et il commença à hyperventiler. Rien n’avait jamais été certain au cour de sone existence, rien, mis à par la présence et l’amour de Flora. Lorsque la rouquine vint réappuyer son front contre le sien, il s’agrippa à ses cheveux comme si sa vie en dépendait, cherchant toujours son air, les larmes coulant à flot.

Lorsque la professeure lui déclara qu’elle l’aimait, John eu l’impression qu’on venait de le plonger dans le lac noir, en plein mois de janvier. Ses esprits lui revinrent violement et il s’éloigna d’elle, interrompant le baisé qu’elle lui donnait, auquel il n’avait que très peu réagit. « Tu m’aimes? » demanda-t-il, incrédule. Pour l’auror, qui venait de conclure qu’il était détestable, cette déclaration ne faisait aucun sens. Comment pouvait-on aimé un homme qui poussait sa sœur à le fuir, qui gâchait la vie de sa famille? John fronça les sourcils et desserra son emprise sur les cheveux roux de sa partenaire. « Comment tu peux m’aimer? » murmura-t-il d’une voix perdue et ponctuée d’une touche de dégoût.

À aucun moment l’auror pensa-t-il à lui retourner ces trois mots. Il l’aimait aussi, de toute évidence, autrement il ne serait pas ici à pleurer toutes les larmes de son corps tel un gamin à qui on avait enlevé son chocogrenouille. Or, rien de fonctionnait correctement dans son crâne en ce moment et bien que calmé soudainement, en apparence, John n’en était pas moins au milieu d’une crise de panique, la toute première de son existence.

HJ:
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Lun 4 Mai 2020 - 21:08

C’était pour le moins inédit.‌ Soyle avait naturellement cette tendance à cajoler et vouloir consoler tous ceux qu’elle appréciait, à vouloir faire de son mieux pour recoller les morceaux de leurs petits cœurs. En revanche, que cela touche quelqu’un dont elle se sentait si proche, c’était sans doute la première fois.‌ Et vous parlez d’une première! John était dans un état qu’elle n’aurait pas imaginé chez lui. Le voir fou de rage oui, très inquiet oui, mais là, c’était tout autre chose. Il était désespéré, il n’y avait pas beaucoup d’autres façons de le voir.‌ Il ne parvenait pas à sortir de cette torpeur qui l’avait saisi à l’idée qu’elle puisse lui en vouloir. Sans savoir ce qui l’avait perturbé ainsi, elle avait naturellement commencé par le prendre contre elle, le sentant se tenir à elle comme si la lâcher reviendrait à se laisser mourir.‌ Soyle ne saurait pas dire si cela l’attristait un peu plus ou si quelque part elle était heureuse de savoir qu’elle était assez importante à ses yeux pour induire une telle réaction. Mais la question resterait en suspend, trop occupée qu’elle était à vouloir le ramener dans un monde un peu plus calme. John s’était replié sur son canapé, pire qu’un enfant abandonné, lui laissant une image déchirante. La rousse n’avait pas été capable de faire autrement que le prendre contre elle, le caresser, l’embrasser, tenter de le réconforter, mais sans le moindre succès. Est-ce qu’elle se faisait des idées ou c’était même pire? Elle espérait bien qu’en tout cas ce n’était pas à cause d’elle, qu’elle n’était effectivement pas la cause de cette tempête de sentiments et que le prendre ainsi n’aggravait pas les choses.‌ Il lui avait bien assuré que ce n’était pas le cas, mais elle était un peu perdue actuellement.

Il y eut un instant où devenu plus calme, John toujours agrippé à elle avant levé un peu les yeux, sur ses mains, sur elle, sur son vêtement plus précisément. Moment qu’elle avait choisi pour soigner ses mains qui étaient dans un sale état, profitant du fait qu’elle pensait la crise un peu soulagée et donc qu’elle arriverait à le ramener un peu vers elle. Mais visiblement, une fois de plus, elle s’était complètement trompé. Non seulement le calme n’avait été que d’une durée très relative, mais voilà que sa respiration s’était emballé. John avait replongé dans les sanglots et manquait même d’air à présent.‌ Soyle avait donc posé son front sur le sien, le laissant une fois de plus agripper ses cheveux sans broncher, essayant de balayer de son visage les larmes qui s’écoulaient de nouveau. Il lui brisait le coeur, le voir dans cet état lui coutait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Même si elle n’aurait tout simplement pas imaginé le voir comme ça un jour. Prises par ses propres sentiments, elle  avait laissé ces quelques mots si particuliers passer ses lèvres.‌ Elle ne pouvait pas le voir autrement, sentant que c’était la meilleure façon de définir ses sentiments. Il n’avait pour autant presque pas réagi au baiser qu’elle lui avait offert. Plus encore, il s’était finalement éloigné d’elle.

-Tu m’aimes?

Soyle ne l’avait pas lâché, elle lui souriait même, heureuse de lui avoir confié ce sentiment qu’elle nourrissait depuis quelque temps. Seulement si dans un premier temps elle avait cru lire une forme de surprise assez attendue, elle finit un peu perplexe. John fronçait les sourcils, la lâchait et s’éloignait un peu plus.‌

-Comment tu peux m’aimer?

Une voix faible, mais un ton qu’elle n’avait clairement pas attendu. Comment? Est-ce qu’il lui demandait réellement de se justifier? Avait-elle mal interprété les choses? Avait-elle été la seule à pouvoir ressentir cela? Soyle avait perdu son sourire, un peu perdue face à cette réaction qu’elle n’attendait vraiment pas.‌ Elle s’était reculé un peu, se replaçant sur le canapé, cherchant ses mots. Détournant le regard quelques instants, sa bouche ouverte n’avait pas pour le moment laissé échappé le moindre son.‌ Elle avait ensuite relevé un regard d’incompréhension vers lui.

-Je ne sais pas c’est… c’est comme ça. J’ai des sentiments pour toi et je ne m’attendais pas vraiment à devoir te les justifier…

Soyle déstabilisée s’était mise à tordre ses doigts, les fixant finalement sans trop savoir comment prendre les réactions de celui qu’elle considérait comme un partenaire.‌ Et jusqu’à maintenant elle ne pensait pas avoir à remettre sa façon de la voir en question. Elle avait eu le sentiment que les choses s’étaient faites naturellement, qu’ils avaient la même vision des choses et que si elle était la première à le dire, il la suivrait vite, passant une nouvelle étape qu’elle pensait logique. Mais il en avait l’air surpris plus qu’autre chose, et ce n’était peut-être qu’une interprétation, mais il n’en avait finalement pas l’air bien ravi.‌

-J’ai simplement pensé que c’était pour cela qu’on se voyait encore, que je n’étais pas la seule…

Elle avait relevé des yeux un peu triste vers lui, faisant de son mieux pour ne pas lui être désagréable pour autant, consciente qu’il n’était pas au mieux. Mais c’était trop perturbant à ses yeux pour qu’elle ne lui fasse pas part de son propre sentiment.‌

-John… tu n’y as jamais pensé? Tu n’as jamais envisagé que je pouvais t’aimer? Que je pouvais simplement vouloir être près de toi?

Si elle ne s’était pas forcément attendu à ce qu’il lui dise vouloir la prendre avec lui, l’épouser, fonder une famille, s’enfoncer pleinement dans une grande relation rêvée, Soyle n’avait pas vraiment envisagé l’option qu’elle serait seule.‌ Elle avait au moins espéré qu’il lui répondrait, pas qu’il aurait cet air surpris et presque dérangé par l’idée.‌
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Mar 19 Mai 2020 - 18:52

Elle ne savait pas pourquoi elle l’aimait. Voilà qui faisait plus de sens. Son affection pour lui était irrationnel, évidemment basé sur une fiction et non sur des éléments réels et définis. Elle avait des sentiments pour lui et c’était comme ça, comme si elle n’avait jamais trop pensé à pourquoi elle pouvait l’aimer. John était à présent convaincue qu’elle se méprenait sur ses sentiments à son égard, probablement était-elle simplement aveuglée par la passion qu’ils partageaient laquelle devait tromper ses sens et se peindre en amour. On n’était pas simplement amoureux d’une personne, ça devait s’expliquer autrement on pourrait être amoureux de tous et n’importe qui, tels les ignobles comme lui. John pris doucement les doigts que la rouquine s’afférait à tordre, mais ne pipa pas mot. L’auror savait pourquoi il aimait Soyle, c’était tout aussi clair que la trahison de Flora était obscure. Il aimait cette femme, car elle était pure. Elle avait cette capacité d’accepter simplement les tords des gens pour apprécier le reste. Elle était d’une générosité rare et d’une douceur aussi marquée que sa détermination. Tout comme lui, elle avait ce désir profond de justice – bien qu’elle ne l’exprimât pas comme lui – et n’hésitait pas suffisamment avant de se mettre en danger pour en défendre d’autres. Soyle Hoover n’était nulle autre qu’une perle à ses yeux, une personne précieuse et unique, fondamentalement bonne. John en était amoureux, oui, bien évidemment, comment ne pas l’être.

Par contraste cependant, lui n’était pas un homme que tous pouvaient aimer. L’auror était impulsif, violent, terrible communicateur et vu le comportement de sa sœur, il devait également être égoïste au final. Du moins, c’est tout ce qu’il arrivait à voir en ce moment, tous les sacrifices qu’il avait fait et faisait toujours pour sa sœur, ses amis et pour de purs inconnus étaient complètement absent de sa mémoire. Le visage du sorcier se durcit et ses larmes cessèrent. John ne souhaitait pas être égoïste, il ne pouvait l’être vis-à-vis Soyle, elle méritait mieux. « Tu ne peux pas simplement vouloir être auprès de moi. » souffla-t-il d’une minuscule voix, sentant ce qu’il restait de son cœur se tordre un peu plus, si seulement c’était encore possible. « Je t’opprimerai, à la longue. » continua-t-il plus affirmer en tentant de se remémorer les paroles de Flora. « Gâcherai certainement ton existence et t’étoufferai en te couvant trop » termina-t-il d’une voix étrangement ferme, résignée, ses yeux fixant un point dans le vide. Que diable était-il entrain de faire? D’auto-saboter la plus belle relation qu’il avait eu avec une femme? Probablement. Perdu au milieu de sa peine, de son amour et de son nouveau dégoût pour lui-même, il semblait qu’il était entrain de rompre pour la préserver elle. Le sorcier leva le regard vers le trou qu’il avait fait dans le mur de sa copine, alors qu’il avait été dans un état semi-conscient. « Tu ne dois pas vivre ça » fit platement en pointant le résulta de ses émotions destructives.

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Soyle Hoover

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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Caractéristiques du sorcier
| EPOUVANTARD : Un gouffre, sans fond, sombre...
| PATRONUS : Un ocelot
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MessageSujet: Re: Une visite imprévue [John] Une visite imprévue [John] 129196351Jeu 21 Mai 2020 - 18:42

La relation avec John avait été particulière et au final assez complexe. Ils ne se disaient pas grand chose finalement, ou en tout cas purement au niveau des sentiments. Ils ne s’étaient rien promis, rien dit de précis, laissant simplement les choses se faire et s’installer. Soyle avait plutôt apprécié cette façon de faire, même si cela lui faisait parfois se poser des questions, mais jamais avec beaucoup d’inquiétudes. Elle avait toujours considéré que les choses allaient bien entre eux, qu’ils passaient de très bons moments, et quelque part que vouloir en rajouter serait sans doute anxiogène pour John qui ne semblait pas être un grand spécialiste  du sentiment. Chose qui s’était sans doute confirmé aujourd’hui. Il avait débarqué ici dans un état impossible, perdu dans de grands tourments, assez violent au départ puis effondré dans ses bras. Laissant parler son coeur, elle avait osé dire les mots de trop, plongeant John dans une incompréhension plus grande encore. Il ne semblait pas le comprendre, presque le refuser. Cette fois ce fut à Soyle d’être un peu perdue. Si dans un premier temps elle avait pris un peu de distance, peureuse qu’il ne soit pas du tout de son avis, il lui avait pris les mains. La rouquine les serra, cessant de tourmenter ses propres doigts, ravie qu’il revienne vers elle. Il ne disait rien, mais elle s’était faite à l’idée que John n’était de toute façon un homme qui parlait beaucoup, plus franc dans ses contacts. Elle lui avait donc finalement souri un peu à nouveau, appréciant qu’il la tienne de nouveau. Mais malheureusement il n’en avait pas fini.

-Tu ne peux pas simplement vouloir être auprès de moi.


Son visage était dur, il ne pleurait plus mais quelque chose sonnait étrangement. Soyle fronça les sourcils, encore un peu perplexe, cherchant à le comprendre sans être sûre d’y arriver. Elle ne lâchait pas ses mains, le tenant peut-être même un peu plus devant sa réaction décidément étrange…

-Je t’opprimerai, à la longue. Gâcherai certainement ton existence et t’étoufferai en te couvant trop.

Il ne la regardait plus, fixait on ne sait quoi ailleurs, un visage durci, la voix faible. Elle avait peur de comprendre où il voulait en venir, et c’était une fois encore une bien trop grande surprise. Elle n’avait donc pas réussi à retenir une réaction.

-Quoi?..

Un mot presque soufflé dans une voix aiguë. Une réaction à son incompréhension de ses changements de comportement. John était parfaitement imprévisible, et il était visiblement en train de lui faire comprendre qu’il ne souhaitait plus la voir. Pourquoi? Par peur qu’elle ne s’attache à lui? Par peur de trop l’aimer? C’était ce qu’elle voyait dans ses paroles. Il voulait la protéger, la couver, c’était bien parce qu’il avait des sentiments pour elle non? Alors pourquoi vouloir la repousser maintenant? Soyle n’arrivait pas à comprendre la démarche.

-Tu ne dois pas vivre ça

Le regard et le doigt vers ce mur qui avait effectivement souffert, la rouquine avait également levé les yeux dessus avec de revenir vers lui. Dans un soupir et un sourire nerveux, elle avait posé deux doigts sur son front pour prendre quelques instants de réflexion. John n’était pas dans un état normal, elle l’avait intégré. Elle ne comptait cependant pas le laisser simplement faire et accepter une telle réaction. Revenant vers lui, elle était visiblement assez remontée, entre panique et une forme de colère qu’elle ne pouvait empêcher. Elle n’acceptait pas sa décision qu’elle  pensait injustifiée.

-Non je… non tu ne feras pas ça.


Cette fois ce fut à elle de se lever d’un bond et à faire quelques pas en cherchant ses mots. Finalement ils s’étaient sans doute bien trouvés ces deux-là…

-Je suis prête à accepter beaucoup de choses de ta part, pour ne pas dire presque tout. Mais ça non! Surtout pour d’aussi mauvaises raisons!

Le ton était sans appel, assez autoritaire, mais pas encore très haut. Soyle n’acceptait pas cette possibilité, elle sentait qu’il posait cette option comme une façon de l’écarter de lui par peur de lui déplaire. Seulement ça, elle y avait pensé avant. La rouquine se sentait tout à fait en confiance à ses côté, appréciant sa présence et son affection. Elle avait de nombreuses raisons de sourire ainsi en sa présence, et surtout elle refusait qu’il l’écarte. Soyle reporta donc son regard vers lui en s’arrêtant de marcher comme elle le faisait depuis quelques minutes. Son regard était dur, mais assez tordu par une peur qu’elle avait de ne pas réussir à le convaincre.

-Regarde-moi John! Et ose me le redire! Ose me dire que tu ne veux plus de moi, ose dire que tu ne ressent rien…

Soyle revint vers lui et repris ses mains. L’idée qu’il puisse lui tourner réellement le dos la terrifiait. Surtout maintenant qu’elle avait osé lui parler plus franchement de ce qu’elle-même sentait en sa présence. Mais ce n’était peut-être pas assez.

-Tu es loin d’être parfait, c’est vrai. Mais tu es un homme bien et je ne t’ai jamais demandé plus. Tu prends soin des autres, parfois bien plus que de toi-même. Près de toi je n’ai plus à penser à tout ce qui rode dehors et ce que je dois faire ou non, c’est naturel, je suis sereine. Tu me fait sourire, tu me rend heureuse, et je me moque bien que tu sois sans doute trop protecteur. C’est ta façon de faire et j’aime penser que c’est parce que tu tiens aussi à moi. Je peux comprendre, ça arrive d’avoir des inquiétudes… mais est-ce que tu veux vraiment briser ce qu’on a commencé pour ça? Moi je ne pense pas y arriver, c’est trop m’en demander.

John ne semblait pas être en état de se conduire comme à son habitude. Elle avait donc composé avec et avait également changé ses habitudes. En temps normal, elle n’était pas aussi catégorique, son ton bien plus doux. Et si ses dernières paroles se calquaient déjà plus sur le ton habituel, ce n’était pas encore cette douceur et cette gaité qui la tenaient généralement si fort. Soyle passa une main douce sur sa joue, pas encore souriante mais au moins encore un peu plus délicate.

-Je t’aime John Dawlish, et j’aimerais que tu te laisse une chance. Laisse-moi te montrer, laisse-nous essayer, s’il te plaît…

Il l’avait fait rêver, l’avait aimé, l’avait protégé, l’avait accepté près de lui pendant un moment. Il l’avait rendue heureuse et elle ne pouvait s’empêcher de l’admirer tant par ses attentions que sa plus simple vision. Soyle l’aimait et elle vivrait très mal qu’il décide de rester sur sa première décision. Sa précédente déception amoureuse lui revenant en mémoire, elle en tremblait un peu. La rouquine faisait encore bonne illusion, mais si il devait réellement la repousser elle s’effondrerait certainement.
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