C'était un bien funeste jour pour le monde des sorciers britannique.
On ne parlait plus que de l'attentat s'étant déroulé sur le Chemin de Traverse durant le week-end. En ce mardi, Albus Dumbledore avait annoncé la banalisation de tous les cours de la journée et les élèves et tout le personnel de Poudlard avaient fait une minute de silence en mémoire à tous les sorciers et toutes les sorcières ayant péri ou été grièvement blessé lors de ce tragique événement. L'école devait aussi faire face à la mort du Professeure Im, enseignant l'étude des runes. La mort de sa collègue attristait beaucoup Octavius et il n'était sans doute pas le seul.
Dépité, le professeur de Défense contre les Forces du Mal lisait la Gazette dans ses appartements à Poudlard en buvant une tasse de thé. Son attention s'égara dans la rubrique gossip, rubrique Ô combien futile. Son visage se décomposa en lisant le premier potin. Et mince ! Comment était-ce possible ? Cela le déprima d'autant plus. Il essaya de rationaliser. Au moins, son nom n'avait pas été cité...
Il priait pour que les élèves ne fassent pas le rapprochement entre cette nouvelle et son absence de 3 semaines suite aux vacances d'hiver...

Le regard dépité de Razvan se posa sur la Gazette qu'il n'avait pas osé regarder depuis qu'il l'avait reçu dans la matinée. Maintenant que son séjour était éclairé d'une faible lueur pour ne pas déranger Mihaela qui dormait dans la pièce d'à côté, le roumain finit par prendre son courage à deux mains pour s'emparer du journal. Les titres annexes, il ne les regarda même pas. Ses yeux se focalisèrent sur les attaques essuyées par la communauté sorcière britannique ces derniers mois. Celle des détraqueurs, il n'était impliqué ni de près ni de loin et c'était une bonne chose car il ne se sentait pas d'humeur à subir de nouveaux sursauts de sa conscience tourmentée. En revanche, le très long article concernant l'attaque de Pâques lui faisait mal. Il ne savait pas qui il avait tué lorsqu'il avait lancé les bombes. Sans doute n'aurait-il pas dû lire l'article donc. Voir qu'il avait arraché la vie de quatre gosses lui fit relâcher le journal comme si ce dernier l'avait brûlé profondément. Razvan se sentait monstre car il n'y avait qu'un monstre qui pouvait tuer des gens, et encore plus des enfants. Défait par sa propre morale, il attrapa le journal qu'il déchira en mille morceaux, de rage. Les parcelles de photos ne cessaient de bouger pour le torturer d'autant plus. Sans regard en arrière, il les jeta dans la fond de sa poubelle.
Un coup de baguette suffit à le plonger dans le noir et il passa devant la porte de la chambre de Mihaela, entre-ouverte, et il la regarda. Elle avait toujours besoin d'une veilleuse pour dormir sereinement, ce qui le faisait d'autant plus sourire qu'elle était intraitable sur cette condition-là. Combien du même âge quelle étaient morts et avaient passé une dernière nuit dans une chambre éclairée par une petite lampe ? C'aurait pu être elle sur le chemin de Traverse si son père n'avait pas été l'homme porteur de ce message de mort. Il ne su combien de temps il resta là. Qu'importait de toute façon. Il n'y avait qu'un seul meurtrier dans cet appartement, et c'était bien lui.