Octavius trouvait qu’il y avait du bon que Gauwain ait l’audace d’affirmer ses opinions. Cela aurait été encore mieux qu’elle ne se retrouve pas influencée par des personnes essayant de le contrôler.
« S’ils ont des preuves solides de la culpabilité de Michel, oui, il recevrait la même peine. Mais ça n’allégerait pas ma propre peine pour autant ni ne diminuerait la mocheté de mon acte. Je n’aurais pas gagné grand-chose, finalement. »
Gauwain n’était pas un mauvais garçon. Il voulait bien faire et était plein de bonnes volontés. Cependant, il ne saisissait pas encore à quel point le monde était complexe.
« On pourrait, mais ce ne serait pas suffisant. Ces élèves ont été éduqués et ont appris à penser d’une certaine façon. Tout leur entourage ou presque partage à peu de choses près les mêmes valeurs. Il leur faudrait déconstruire tout ce que leur éducation leur a inculqué pour tout reconstruire. Certains le font d’eux-mêmes. Mais la plupart, non. Et ils n’ont même pas envie de le faire. Comprenez qu’on ne peut pas les forcer à penser quelque chose. »
Lui-même avait dû faire un travail de déconstruction qui avait commencé dès la minute où il avait décidé de quitter le Royaume-Uni peu après la fin de sa scolarité à Poudlard.

Octavius se lança dans la narration d’une histoire de sa jeunesse. Une époque pendant laquelle il se cherchait encore.
« La plupart des amis que j’avais à Rome étaient étudiants ou se lançaient à peine dans la vie active et avec beaucoup de difficultés. De fil en aiguille, je vois et comprends les problèmes qu’il rencontre.  Que si moi j’étais toujours en galère, ce n’était pas seulement parce que j’étais étranger mais que c’était le système qui n’allait pas. Alors j’ai fini par me rallier à leur cause de jeunes adultes désemparés et mécontents. On manifestait, faisait des blocus et cetera… Toujours sans violence, je précise. Un jour, on décide de viser plus grand et on fait un sitting massif et un blocus au Ministère de la Magie italien. »
Cela lui rappelait de bons souvenirs de raconter tout cela. Puis de très mauvais. Parce que cela s’était mal terminé pour lui. Pour dire, quelques mois plus tard, il était parti pour le Japon.