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| Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 | |
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Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Jeu 26 Mar 2020 - 20:11 | |
| C'est avec une balafre sur la joue gauche, de l'arcade au nez, que Shannon passa la porte de son appartement ce soir-là. Le visage marqué par des rides plus visibles que d'habitude malgré son jeune âge, les cheveux brouillés et la joue droite tâchée de boue, sans doute l'irlandais faisait-il peine à voir. Il n'avait rien, sinon cette blessure sur la joue, causée par une mauvaise chute en mission. Aujourd'hui avait été une journée intense et le soulagement profond qu'il ressentit en passant le pas de chez lui fut violent. L'adrénaline redescendait, le calme tendait à s'imposer et ses oreilles bourdonnantes n'aspiraient qu'à entendre le silence d'une nuit peu agitée. Toutes les journées au sein de la brigade des tireurs d'élite n'étaient pas dangereuses. Mais celle qu'il venait de vivre l'avait non seulement été, mais avait également été très pénible. Il ne savait pas si Glinda devait venir ce soir, rien n'était jamais prévu entre eux, comme toute leur relation. Tout n'était, semblait-il qu'une succession d'événements hasardeux que personne pas même le plus grand devin pouvait deviner. Shannon se dit, en passant devant sa petite salle de bain, qu'il valait mieux qu'elle ne le voit pas dans cet état... Mais après tout, peut-être qu'elle ne viendrait pas ce soir. Il se retrouva donc à somnoler dans le noir, assit sur son plan de travail avec une bière à peine entamée entre les doigts. Lui qui était en général une petite boule d'énergie se retrouvait incapable de se faire même à manger, et boire une bière ne l'aiderait sans doute pas à se remplir la panse parce qu'il allait finir ivre après avoir bu seulement cinquante centilitres d'une blonde. Il se rendit compte qu'il s'était presque endormit, assit en hauteur lorsque la lumière s'alluma contre son gré et qu'il sursauta, le regard semi-alerte, en faisant tomber sa bière qui s'éclata au sol : « Ah ! » s'écria-t-il en voyant le visage de Glinda, mierda. L'esprit de Shannon fut brutalement très alerte. Il savait qu'elle s'inquiétait beaucoup (trop) pour lui lorsqu'il était au travail. Son état pitoyable de ce soir risquait de raviver certaines rancœurs qu'il ne sentait pas d'humeur à affronter à l'heure actuelle. « Je ne savais pas que tu passerais ce soir... ».
Dernière édition par Shannon O'Mahony le Dim 5 Juil 2020 - 0:05, édité 2 fois |
| | | Glinda Crook NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 334 | AVATARS / CRÉDITS : Shelley Hennig (#chevalisse) | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Mer 8 Avr 2020 - 17:16 | |
| Ca avait été une bonne journée, une très bonne journée même. Glinda avait eu une longue conversation avec la responsable du magasin à Pré-Au-Lard où il était question que Glinda ne soit plus simple couturière et devienne potentiellement responsable de la boutique sur le Chemin de Traverse, d’ici quelques mois. La proposition n’était pas formulée officiellement mais avait eu le mérite d’égayer tout le reste de sa journée, si bien qu’elle avait passé sa fin de journée un sourire aux lèvres, à faire les magasins, avant de rentrer chez elle pour une soirée à dessiner un projet de robe qu’elle ne tarderait pas à coudre. Elle jetait régulièrement un coup d’œil à l’horloge accrochée à un mur de son petit studio : depuis qu’elle était rentrée, elle ne pensait qu’à repartir de son appartement pour aller annoncer la bonne nouvelle à son petit copain. La soirée était bien avancée quand elle estima que Shannon devait avoir fini sa propre journée de travail et qu’elle pouvait débarquer comme à son habitude à l’improviste chez lui. Se saisissant d’une bouteille de vin des elfes – sa boisson préférée – qu’elle avait achetée un peu plus tôt pour fêter la nouvelle, elle transplana directement devant sa porte et ne se donna pas la peine de frapper.
L’obscurité régnait dans l’appartement. Shannon ne devait pas encore être rentré, aussi elle se dirigea vers la cuisine où elle appuya enfin sur l’interrupteur. Son cœur rata un battement. « AH ! » accompagna-t-elle en même temps que le cri de Shannon. Néanmoins, contrairement à lui, elle eut le réflexe de resserrer sa prise sur sa bouteille de vin. Elle fixa un instant les débris de verre et de bière au sol, déjà rassurée de ne pas avoir mis ses petites bottines en velours qui n'auraient pas résisté à pareil liquide, avant de reporter son regard sur le visage de Shannon, la bouteille toujours serrée contre elle. « Mais par tous les fondateurs de Poudlard, qu’est-ce qui t’est arrivé au visage ?! » s’exclama-t-elle, la voix partant dans les aigus. |
| | | Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Dim 12 Avr 2020 - 17:19 | |
| L'explosion de sa bouteille de bière au sol força le jeune homme à tendre son bras sur le plan de travail pour récupérer sa baguette et réparer les débris entre eux pour ne pas se faire mal en descendant. L'exclamation de Glinda, Shannon préféra ne pas la relever et exécuta son sortilège avant d'arracher du papier de cuisine pour éponger la bière. La voix haut perchée de sa petite amie tapa contre les tympans du tireur de baguette d'élite et elle l'agaça. Profondément. Sans doute n'avait-il pas très bien compris le principe du couple où l'on s'en faisait pour l'autre. « C'est rien, je suis tombé sur une pierre en mission » répondit-il en allant à l'essentiel. Elle n'avait pas franchement besoin de savoir que s'il était tombé, c'était parce qu'il s'était prit un sortilège dans le thorax qui l'avait propulsé à plus d'un mètre en arrière. Même si, Shannon étant agile comme un un singe, c'était plutôt facile à deviner. Il jeta sa bouteille dans la poubelle finit d'éponger ce qu'il restait à la baguette. « Enfin, calme toi » voulu-t-il la tempérer à sa manière parce qu'il avait l'impression qu'elle allait exploser comme une beuglante, « j'ai un flacon d'essence de dictame dans ma pharmacie... En deux minutes j'aurai plus rien ». Enfin, en avait-il encore, de l'essence de dictame, hein ? Shannon rentrait tellement toujours cabossé qu'il épuisait drastiquement ses stocks. Il était fort possible qu'il n'en ait plus. Et qu'est-ce qu'il lui dirait si c'était le cas ? "Non, je n'irai pas à Sainte-Mangouste pour un truc pareil ?". Glinda serait capable de le kidnapper pendant son sommeil... Le jeune homme voulu de ce fait changer de sujet de manière malhabile et lança : « Tu as amené une bouteille... Une bonne nouvelle à m'annoncer ? ». Du moment qu'elle ne lui annonçait pas de progéniture, c'était forcément une bonne nouvelle, de toute manière. |
| | | Glinda Crook NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 334 | AVATARS / CRÉDITS : Shelley Hennig (#chevalisse) | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Dim 19 Avr 2020 - 23:06 | |
| Les battements de son cœur restèrent précipités, non plus par la peur qu’elle avait eu mais par l’agacement qui prenait maintenant place face au manque d’intérêt évident de Shannon pour sa blessure. Comment pouvait-elle avoir l’air plus préoccupé que lui ? Elle restait en retrait, figée avec s bouteille dans les bras, en le regardant faire son ménage et chercher des explications. « Une pierre ?! » Autant dire qu'elle n'était pas bien convaincue par l'explication. En mission, la pierre ne devait pas bien être celle qui avait donné le plus de fil à retordre à Shannon. C'était les risques du métier, pourrait-il se justifier, et elle le savait pertinemment. Elle se doutait bien qu'en étant tireur d'élite, il affrontait des personnes qui ne lui voulaient pas du bien, qu'il pouvait finir blessé ou pire tué. « Il est tombé sur une pierre… » répéta-t-elle en hochant la tête légèrement de droite à gauche, comme s’il lui racontait un non-sens. « Enfin, calme toi » Elle ne se calma pas du tout. « Merveilleux, il a de l’essence de dictame, nous voilà sauvés ! » déclara-t-elle en levant les yeux au ciel et ne tint finalement plus, explosant : « Et pourquoi tu l’as pas fait plus tôt ? Au lieu de faire le poivrot sur ta table comme ça, endormi ta bière à la main ! C’était plus urgent, ça ? T’attends quoi ? De te vider de ton sang sur ton plan de travail ? T’es vraiment un inconscient ! » Qu’il mette sa vie en danger, grand bien lui fasse (elle ne le pensait pas), mais qu’il fasse au moins semblant de prendre un peu soin de ses blessures. Il tenta en vain de changer de sujet, ce qui lui fit prendre conscience qu’elle n’avait toujours pas bougé, tenant sa bouteille comme s’il s’agissait de son enfant ou comme si c’était la seule chose qui lui permettait de ne pas sauter sur Shannon pour, au choix, le tirer par les cheveux jusqu’à sa trousse de pharmacie ou prendre délicatement son visage entre ses mains pour se plaindre de ces méchants qui l’avaient défiguré (temporairement heureusement). « Oui mais j’ai pas envie de te dire, j’ai pas envie de fêter ça avec toi ! » fit-elle avec un agacement certain, tout en sortant sa baguette magique. D’un geste nerveux, elle fit sauter le bouchon de sa bouteille qui s’échappa avec un « Pop ! » et se servit un verre, qu’elle vida à moitié d’une traite. |
| | | Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Ven 24 Avr 2020 - 0:09 | |
| Shannon avait appris à relativiser ce qui lui arrivait. Il s'était suffisamment de fois cassé des côtes, déchiré des muscles, et avait assez manqué de se tuer, pour ne plus se préoccuper d'une balafre sur son visage. A dire vrai, il avait même hésité à aller se coucher illico presto sans même boire un coup. Il n'avait même pas mangé depuis midi. C'était une véritable loque qui niait en être une. Glinda, quant à elle, répétait ses paroles comme si elles étaient ridicules et il se sentit humilié, vraiment. Il ne mentait même pas ! Il omettait simplement ce qui l'avait fait tomber. Et sa petite-amie en faisait des caisses, comme s'il lui manquait la moitié de la joue. Certes, il n'était sans doute pas très beau à voir, tout taché de terre et de sang, avec une ouverture digne d'une autoroute sur la joue, mais enfin ! Son cœur battait toujours ! « PARCE QUE JE SUIS CREVÉ GLINDA ! » explosa-t-il face à ses reproches, « CA TE VA ? ». Shannon attrapa finalement son sopalin pour s'éponger la joue. Bon. Oui, il y avait du sang, mais il avait de la marge avant de se vider ! « T'en fais toujours des caisses » maugréa-t-il à son attention personnelle plutôt qu'à elle, « c'est qu'une balafre... Et t'es pas ma mère ». Changer de sujet n'était clairement pas la spécialité de Shannon. Et elle le lui fit bien sentir, avec son regard de cocker, en débouchant sa bouteille d'un geste hargneux arggggh ! Qu'est-ce qu'elle lui sortait des yeux parfois ! C'était terrible cette manière qu'elle avait de lui en vouloir, elle essayait de le faire culpabiliser alors qu'il n'avait pas besoin de cela. Son refus de lui dire ce qu'elle avait à lui dire l'offusqua et il écarquilla les yeux : « Mais t'es sérieuse ? Gamine ! ». Shannon était scandalisé. Il s'approcha pour passer à côté d'elle, son sopalin rouge de sang toujours contre sa joue ouverte pour se diriger vers sa salle de bain. Peut-être qu'elle acceptera de baisser le volume sonore une fois qu'il aurait refermé sa plaie ? Il ouvrit son armoire pour découvrir un paquet de pansements moldus et... Et absolument pas de dictame. Shannon avait appris à recoudre des plaies quand il était enfant. Mais maintenant, à cette heure, sa main, un fil et une aiguille, c'était clairement pas l'idée du siècle. En plus, il garderait la cicatrice. Il pouvait demander à Glinda de le faire, mais elle risquait de lui crever un oeil. Coudre des habits ça allait, coudre sa peau, qui plus est la peau de son visage... « Bon ! » fit-il résigné à se sacrifier pour ne pas avoir à aller à Sainte-Mangouste. Il revînt au salon avec son fil et son aiguille et les posa violemment sur le plan de travail : « Puisque tu couds si bien tes culottes, t'as qu'à me recoudre ! Et me dire ce que tu voulais me dire ! ». |
| | | Glinda Crook NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 334 | AVATARS / CRÉDITS : Shelley Hennig (#chevalisse) | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Mar 5 Mai 2020 - 18:02 | |
| Shannon explosa à son tour, haussant le ton pour se mettre au niveau de celui de Glinda. Crevé ? Sa tête était tout à l’image de ses paroles : sous la terre et le sang, il avait des cernes affreux à vous donner envie de vous coucher immédiatement. Elle ne pouvait que croire en la véracité de ses paroles. Et il avait raison, elle n’était pas sa mère et d’ailleurs, elle n’avait jamais souhaité avoir cette position. Mais il était têtu et se montrait si négligent, comme ce soir où il ne se soignait même pas… Elle se sentait obligée de le pousser à prendre soin de sa vie. « Je suis pas ta mère mais ça veut pas dire que j’ai pas le droit de m’inquiéter ! » objecta-t-elle avant de désigner tout son corps d’un geste de la main. « Surtout quand je te vois comme ça… » Elle ne pouvait tout de même pas agir comme s’il allait parfaitement bien !
Elle profita de son absence à la salle de bain pour remplir à nouveau son verre d’un peu de vin et une gorgée supplémentaire lui permit de faire retomber quelque peu son énervement. Il était toujours présent mais elle ne se sentait pas la force de continuer à crier. Quand il revint avec son fil et son aiguille, elle posa sur les objets un regard d’incompréhension, oubliant par la même l’insulte à peine dissimulée. « Quoi ? Moi ? » bégaya-t-elle alors qu’il la mettait au pied du mur. La joue de Shannon, c’était autrement plus compliqué qu’une culotte à coudre ou une robe à repriser. Et puis, il n’y avait que le tissu, pas tout ce sang et surtout son amoureux sous la chair. Mais elle ne voulait pas se dégonfler pour autant : ça aurait été bien trop facile de se moquer d’elle et elle avait très envie de lui montrer qu'elle n'était pas la poule mouillée qu'il pensait qu'elle était. Alors, se saisissant du fil et de l’aiguille, elle se leva, lui ordonna d’un geste de s’asseoir à sa place, tandis qu’elle enfilait le fil – très différent de celui qu’elle avait l’habitude de manier – dans l’aiguille. Mais en approchant l’aiguille de son visage, sa main tremblait et resta en suspens : elle n’était pas sûre d’en être capable. « Moi aussi, je suis crevée, Shannon… » soupira-t-elle en haussant les épaules, formulant ce qu’elle pensait ne pas être légitime de lui dire. Pas crevée physiquement, sûrement pas comme lui l’était avec son travail, ses missions, mais crevée quand même : de toujours avoir les mêmes choses en tête, de toujours se demander si elle allait le revoir vivant et, au moindre retard (ce qui était fréquent étant donné le manque total de ponctualité de Shannon), de s’imaginer les pires choses. Elle avait vingt-cinq ans et ce n’était pas du tout dans ses plans de vie que d’être contactée par un employé du ministère pour lui dire que son petit copain était mort dans l’exercice de ses fonctions. « Je suis fatiguée de me faire un sang d’encre pour toi tout le temps. C'est épuisant et tu ne fais rien pour m'aider. » explicita-t-elle sa pensée à voix haute, la teinte rouge de ses joues due non seulement à la colère mais aussi à la gêne de son aveu. |
| | | Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Ven 8 Mai 2020 - 21:44 | |
| Shannon était sans doute quelqu'un de trop indépendant pour se complaire dans une vie de couple. Il n'était pas habitué à ce qu'on s'inquiète pour lui et encore moins à ce qu'on le lui fasse remarquer. S'il avait grandi avec son père - tout comme Glinda - il n'avait pas grandi avec sa mère. Il ne la connaissait pas, bien qu'il ait compris, bien assez tôt, ce qu'elle était. Quoiqu'il en soit, on ne s'en était jamais fait pour lui. Son père le laissait souvent vagabonder où il voulait et dans n'importe quel port, c'était d'ailleurs sans doute un miracle qu'il ne se soit jamais fait enlever. Le reste du temps, on le reprenait simplement pour ses grosses bêtises qui le mettaient en danger. De ce fait, le jeune homme était plus sur les nerfs qu'autre chose lorsque sa petite-amie s'inquiétait pour lui. C'était contre sa nature, il avait l'impression qu'elle l'infantilisait. Et ça le braquait tout particulièrement. Pourtant, pourtant, aussi hargneux fut-il, elle lui coupa le sifflet en lui objectant qu'elle avait le droit de s'inquiéter. La jeune femme n'avait pas particulièrement tort, en fait. C'était à la base de toute relation. Mais ça pénétrait toujours mal le cerveau du jeune homme qui préféra la fuite vers la salle de bain pour mettre la main sur du dictame. Il n'en avait pas.
C'est donc en masquant son air penaud sous de l'agacement qu'il revînt au salon avec un fil, une aiguille et son manque de respect décidément déraisonné envoyé à l'encontre de sa petite-amie. Qui ne releva pas, alors qu'il méritait, de façon toute objective, une gifle. Il se tut et s'assit où elle le lui demanda, la bouche close, mais le regard autrement plus vif qui ne se décollait pas de l'aiguille. L'irlandais ferma les yeux en anticipant la douleur, mais elle ne vînt jamais. C'est un autre type de mal qui l'attendait dans la phrase que lâcha la jeune femme, et stupéfait, il ouvrit les yeux pour les poser sur elle. Glinda avait l'air de penser ce qu'elle disait. Ses reproches lui firent mal, c'était un fait. Mais il ne trouva même pas le moyen de s'en agacer. « Arrête de t'en inquiéter alors » - total manque de sensibilité et subtilité de la part du jeune homme, hélas - « mais s'il-te-plaît, recoud moi la joue, je ne peux pas le faire tout seul maintenant... ». Il n'avait même pas dit ça de manière insolente. Shannon savait bien qu'il n'était pas facile à vivre, c'était même tout le problème avec lui. Il connaissait très bien ses travers et il les détestait assez lui-même. Mais sa liberté et son indépendance, ça n'avait pas de prix dans son esprit. Glinda ne se rendait sans doute pas compte de ce que c'était que d'avoir grandi dans l'absence d'autorité la plus totale. Comme personne ne comprendrait jamais qu'il y avait sous son air irascible et sa témérité une part de haine exclusivement tournée vers lui-même. La jeune femme le dominait de sa hauteur alors qu'il était assit et il se sentit minuscule et ridicule. Le regard de sa petite-amie était pourtant insistant à ses yeux et il ajouta : « Tu ne peux pas me demander de me brider, je fais un métier dangereux parce que je l'ai choisi ». Combien de fois lui avait-il dit cela ? Il n'osait pourtant pas formuler la suite qui trottait dans son esprit : "Si t'es pas contente, casse toi". Le problème étant qu'il aimait sincèrement Glinda, et qu'aussi insupportable elle pouvait apparaître parfois, il tenait toujours aussi irrévocablement à elle, et il n'y pouvait rien.
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| | | Glinda Crook NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 334 | AVATARS / CRÉDITS : Shelley Hennig (#chevalisse) | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Ven 3 Juil 2020 - 23:50 | |
| Son geste toujours en suspens, elle observait l'aiguille plus que le regard que Shannon portait sur elle. Cette aiguille si proche de sa joue, de ses yeux, qu'elle aurait pu lui crever un oeil d'un simple geste. C'était tout ce qu'il semblait mériter et ça ne compenserait même pas un quart du mal qu'il lui faisait avec de simples mots. Elle avait envie de lui faire mal autant que lui, mais s'en savait incapable : elle n'avait pas son verbe. Mais puisqu'il le demandait, alors elle le recoudrait. Pinçant la peau entre deux doigts et avec une grimace - elle s'attendait presque à lui vomir son vin sur les genoux à peine la peau piquée - elle passa le fil plusieurs fois avec une facilité déconcertante. Elle prenait son temps, non pas qu’elle appréciât la chose, mais au moins pour faire un travail propre - elle n'avait rien contre les cicatrices, ça pouvait même être attirant, mais Shannon en avait assez qui l'attirait pour ne pas en rajouter une elle-même - et surtout parce qu’elle commençait à y voir flou. Le verre bu d’une traite plus tôt n’y était vraiment pour rien : la cause de cette vision troublée était simple et résidait dans l’accumulation de petites larmes qui menaçait de déborder du bord de son oeil. Finalement, alors qu’elle arrivait au bout de son travail de couturière, elle n’y tient plus et une première larme coula le long de sa joue. « Ils font vraiment bien de me donner une promotion au boulot… j’ai un vrai talent. » souffla-t-elle, annonçant par la même la bonne nouvelle avec laquelle elle était venue à l’origine. Elle ne put retenir un reniflement et se détourna en laissant tomber l’aiguille sur la table. Ca semblait si futile maintenant, elle s'en rendait compte. Il s'en fichait sûrement comme de sa première couche culotte et il devait penser qu'elle en faisait tout un plat d'une chose insignifiante pour lui, mais si importante pour elle.
Comment pouvait-elle se sentir si heureuse en sa présence et en même temps si malheureuse avec lui ? Pourquoi devaient-ils se ressembler autant et en même temps être aussi incompatibles ? « Mais il faudrait vraiment que je devienne a minima langue de plomb pour que tu n’aies plus honte de moi… Monsieur-j’aime-vivre-dangereusement-ça-me-donne-l’air-cool ! » compléta-t-elle sa déclaration avec un sanglot non-retenu cette fois-ci, perdant à nouveau son calme. C’était forcément ça ! Il avait honte d’elle, de son absence d’esprit d’aventure, du travail planplan qu’elle avait… Sinon il ne s’en moquerait pas autant en permanence ! « Allez, avoue que t’as juste pas le courage de me quitter et que t’attends que je le fasse ! » |
| | | Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Sam 4 Juil 2020 - 11:15 | |
| Shannon se sentait bien vulnérable, ainsi assit le visage entre les mains de sa petite amie pour qu'elle lui recouse la joue. En d'autres circonstances, c'aurait pu être la démonstration d'une scène agréable. Mais c'était pourtant tout le contraire qui se déroulait-là. Le jeune homme savait qu'il était odieux par ses mots. Il n'avait jamais été quelqu'un de patient. Il semblait l'être encore moins avec Glinda, sans comprendre pourquoi. L'amour n'était-il pas censé apaiser tous les plus vifs traits de caractères ? Apparemment non. Il préférait ne pas regarder son visage concentré et se contentait de se retenir de trop grimacer. Se faire recoudre n'était jamais quelque chose d'agréable, bien que sa petite amie y allait quand même avec une douceur qu'il ne méritait pas. Lorsqu'elle lui confia, d'un trait de souffle, qu'elle était promue, ce ne fut pas l'intonation de sa phrase qui lui fit mal mais le trémolo dans sa voix, trahison du fait qu'elle commençait à voir son verre trop plein. Glinda allait pleurer et elle aurait raison. Shannon retrouva un peu de fierté pour oser affronter son regard en relevant ses yeux chocolats. Il ne savait pas s'il devait la féliciter ou se taire. Le jeune homme avait la sensation que tous les terrains sur lesquels il voulait aller étaient glissants et dangereux. Peut-être que le silence était une bonne porte de secours, peut-être pas. Quoiqu'il en soit, il regarda d'un air éberlué sa petite-amie alors qu'elle continuait en prétendant qu'il avait honte d'elle. « Quoi ? » - il se dégagea brusquement alors qu'elle laissait elle-même tomber l'aiguille sur la table.
C'était donc vraiment l'impression qu'il renvoyait et ce qu'elle ressentait ? Qu'il avait honte d'elle ? Shannon n'était peut-être pas la personne la plus sensible du monde, il n'était sans doute pas non plus celui qui avait le plus de tact. Mais ses vacheries concernant le travail de Glinda n'avaient pas forcément pour but de blesser dans son esprit. Ce n'était pas particulièrement le but. Il aurait pu lui dire tout cela s'il avait eu le courage de calmer ses nerfs. Mais il pressentait qu'il s'agissait-là de l'accrochage suprême et qu'il ne saurait pas, en réalité, en supporter un de plus. « ... Monsieur-j’aime-vivre-dangereusement-ça-me-donne-l’air-cool ! ». « Ça a toujours été le noeud du problème et tu le sais très bien ! » fit-il en pointant outrageusement son doigt vers elle, « ça t'insupporte que je sois libre, ou quoi ? T'es jalouse ? ». Il aurait voulu se taire et ne pas lui dire qu'il n'avait pas honte d'elle. Mais le regard brisé de Glinda, ça avait toujours eu le don de lui tordre le ventre. « Tu ne me connais même pas et tu ne me comprends pas plus » asséna-t-il impitoyablement, « mais je t'interdis de dire que j'ai honte de toi, parce que c'est pas le cas ». "Je t'interdis", oui oui vous avez bien lu. Mais ce n'était pas le plus scandaleux à ses yeux, finalement. La couturière avait l'habitude de ses tirades enflammées. Non, le fait est qu'elle ne le connaissait pas. Il ne vivait pas dangereusement parce que ça lui "donnait l'air cool". Ça n'avait même rien à voir. Shannon vivait dangereusement parce qu'il avait besoin d'adrénaline et parce qu'il en avait, pensait-il, strictement rien à faire de mourir. La seule personne suffisamment idiote pour le pleurer, ce serait sans doute elle. Il avait grandi dans un environnement à risque et elle ne comprenait pas que ce soit quelque chose duquel il n'arrivait plus à se défaire. Au fond, ils ne se comprenaient pas. S'aimer n'était sans doute pas suffisant pour eux pour accepter les travers de l'autre. Ils étaient trop fiers pour admettre sans doute, que leur relation était prématurée. Avec quelques années de maturité de plus, peut-être que les choses auraient été différentes. Mais à vingt-quatre ans, Shannon ne vivait que pour l'aventure, l'adrénaline et le danger. Le train-train quotidien, ça lui sortait par les trous de nez. « Bah vas-y toi ! » s'exclama-t-il en désignant la porte, « casse toi ». Voilà, c'était sorti. Il en avait ras le bol : « Casse-toi ! Tu me gonfles, Glinda, tu me gonfles ! ».
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| | | Glinda Crook NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 334 | AVATARS / CRÉDITS : Shelley Hennig (#chevalisse) | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Sam 4 Juil 2020 - 23:41 | |
| Elle, jalouse ? De son boulot de merde qui le faisait rentrer dans des états pitoyables ? Du fait qu’il vive sans aucune accroche, si bien que même s’il perdait la vie, il s’en fichait ? C’était ça, la liberté qu’elle aurait dû jalouser ? « C’est pas comme ça que c’est censé être, un couple, Shannon ! » cria-t-elle soudain, le visage rouge de colère : elle croyait devenir folle face à ses paroles. Il n’avait pas honte d’elle, d’accord, elle voulait bien le croire – puisque de toute façon il lui interdisait ! non mais on avait tout vu… Ca n’empêchait qu’elle sentait bien qu’elle n’était pas à la hauteur, qu’elle ne le serait jamais : elle n’arriverait jamais à faire en sorte qu’il l’aime assez pour tenir un peu plus à sa propre vie, qu’il la verrait toujours comme une ennemie qui voudrait le contraindre sans le comprendre. « Tu devrais arrêter de mener les gens à t’aimer, parce que tu ne leur apporteras que de la tristesse ! »
Elle était tiraillée entre l’envie de faire ce qu’il lui disait, à savoir prendre la porte en gardant la tête haute, et mettre son ego de côté et tenter d’apaiser les choses. De toute évidence, ce ne serait pas lui qui les apaiserait. Mais en même temps, pourquoi devrait-elle toujours avoir à se plier en quatre pour le satisfaire, pour ménager son tempérament ? Cette dispute pouvait être une simple dispute de plus, ou alors la dernière de leur histoire. Le choix était entre les mains de Glinda : si elle prenait la porte maintenant, elle acceptait sa proposition, elle prenait son destin entre ses mains. « C’est comme ça que ça va se finir alors ? » demanda-t-elle entre deux sanglots, ne prenant même plus la peine d’essayer de retenir ses larmes, faisant déjà deux pas en direction de la porte. Elle n’aurait plus à se soucier de sa vie, à attendre qu’il rentre en un seul morceau. Mais elle n’aurait plus à embrasser cette bouche, elle ne pourrait plus jamais passer ses doigts dans ses cheveux bruns. Elle n’aurait plus à s’entendre dire qu’elle reprisait des culottes et devait arrêter de croire aux bêtises de Sorcière Hebdo. Mais elle ne pourrait plus rire de ses stupides blagues, respirer son odeur et le rejoindre par surprise au milieu de la nuit. Ses larmes avaient déjà le goût du manque, plus que du chagrin. La décision était prise, d’un côté comme de l’autre. Il fallait simplement accepter que leur histoire était arrivée à bout de souffle et prendre cette porte. « Mais je te préviens, Shannon, je reviendrai pas, je te gonflerai plus. » affirma-t-elle, la voix pourtant tremblante. C’était difficile de franchir ces derniers mètres jusqu’à la porte, d’espérer qu’il la retiendrait alors qu’il ne le ferait jamais, d’accepter que cette sale image de lui serait la dernière image qu’elle aurait de leur histoire. « C’est fini alors. » conclut-elle plus pour elle que pour lui, en actionnant la poignée de la porte pour sortir dans le couloir d’où elle transplanerait directement dans son lit, pleurant à chaudes larmes pour le reste de la nuit.
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| | | Shannon O'Mahony ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 502 | AVATARS / CRÉDITS : Diego Luna | suskindkore | SANG : Né-moldu. D'ascendance irlandaise et colombienne.
| Sujet: Re: Todas las mejoras cosas tienen un final | CLOS | 1973 Dim 5 Juil 2020 - 0:04 | |
| Effectivement ce n'était pas comme cela qu'un couple fonctionnait. Peut-être qu'il n'était justement pas fait pour être en couple. Glinda avait peut-être perdu son temps avec lui ces derniers mois. Le jeune homme n'avait pas souvent été en couple et cela se sentait sans doute. Il comprenait mal comment il pouvait adapter son comportement à quelqu'un d'autre - alors il ne l'adaptait pas. Il manquait probablement, à vingt-quatre ans, de maturité pour une relation sérieuse avec sa petite-amie. Et pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de l'aimer, Glinda. Shannon adorait sentir l'odeur de ses cheveux de bon matin tout comme il appréciait particulièrement de la voir éclater de rire, de cette façon si spontanée qu'elle avait de le faire. Elle n'était pas que ce visage rouge de colère et de larmes qui lui répondait avec la force de la peine. « J'ai rien fait pour que tu m'aimes » asséna-t-il froidement, « va falloir que tu commences à l'imprimer ». Il ne comprenait même pas comment elle pouvait l'apprécier un tant soit peu. Il était odieux. Peut-être qu'elle aimait se faire du mal, après tout. Est-ce que c'était son problème ? Non. Est-ce que c'était de sa faute à lui ? Non plus. Pourtant, croyez-le ou non, Shannon était passionnément triste de ce qu'il disait à Glinda. Il voyait son regard défait et ses larmes et il entendait ses paroles, il s'en voulait d'autant plus. Mais rien n'allait jamais entre eux. Pour quelques heures de béatitude, ils se faisaient cinq jours de guerre. Cela ne pouvait plus durer. Il eut du mal à se retenir de s'excuser alors qu'elle pleurait. Il n'aimait pas la voir pleurer. Il n'aimait pas la voir triste non plus. Mais c'était pourtant lui qui la rendait ainsi et puisqu'il ne supportait pas de voir ces expressions sur son visage, le mieux, c'était effectivement qu'elle prenne la porte. Ils faisaient un beau couple de bras cassés : elle en larme, lui en sang, à s'hurler dessus au milieu du salon de telle sorte que tout le bâtiment devait encore entendre leur dispute. Et sans doute qu'un voisin fera péter le champagne de les entendre rompre parce que s'ils rompaient, au moins, il ne s'engueuleraient plus. Shannon la regarda partir sans savoir quoi faire. Il regrettait déjà le choix qu'ils faisaient communément. « Je ne t'attendrai pas » répliqua-t-il à sa sentence avant d'ajouter, plus bas, comme pour enfoncer le clou une bonne fois pour toutes : « bon débarras ». Pourtant, lorsque la porte se fut refermée sur Glinda et qu'il l'eut entendu transplaner, Shannon qui s'était relevé entre temps se laissa tomber sur la chaise sur laquelle elle l'avait recousu. Le silence avait déjà le goût amer du manque. Les tempes battantes il attarda son regard hagard sur son salon où Glinda était venue, à la base, pour fêter avec lui sa promotion. Ses yeux chocolats tombèrent sur la bouteille qu'elle avait oublié et il étendit le bras pour s'en saisir et boire au goulot. C'était une véritable journée de merde.
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