Le membre 'Amelia Bones' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Le dé ' : 2

Malgré l'obscurité, il lui sembla bien l'avoir vu rougir légèrement, juste avant qu'elle n'effleure de ses lèvres les joues du jeune homme. Elle protesta à nouveau, et il eut envie de l'embrasser à nouveau. Elle était dure avec elle-même, plus qu'il ne l'avait perçu jusqu'à présent. Ou était-ce de la modestie, une peur de paraitre orgueilleuse? En restant à ses côtés, en lui montrant la façon dont il la voyait, pourrait-elle déserrer un peu la bride? Peut-être que c'était ça, le meilleur cadeau qu'il pouvait lui faire.

Cela dit, la pyramide de choux faisait déjà pas mal son effet.

Il retint son souffle quand elle commença ses dégustations, la laissant volontairement dans le flou, persuadé que la surprise n'en serait que meilleure. Il se contenta de prier Merlin pour que sa petite contribution ait porté ses fruits, qu'il ne se soit pas planté, que ce cadeau soit aussi une manière de lui dire tout ce qu'elle avait vécu de positif, tout ce qui l'avait faite et l'avait portée. C'était l'instant de vérité, le moment où on voyait s'il avait quand même retenu une portion des conseils de Severus, même infime.

La confusion qui se peignit sur ses traits fut une réponse en elle-même. Il sentit son coeur se gonfler de fierté, et il lui adressa un sourire heureux, attrapant un choux non marqué ; il le dégusta avec un plaisir d'autant moins feint qu'il avait réussi son coup. Bon, il n'était peut-être pas au niveau dans toutes les matières, mais au moins, il aurait gardé un truc ou deux de son passage à Poudlard, pour ce qui concernait les potions.

Un sentiment de gratitutde et de mélancolie pointa le bout de son nez. Il se reconcentra sur Amelia.

C'était un cadeau qui ne pourrait être que pour elle. Il ne saurait jamais ce qu'elle voyait, ce qu'elle ressentait, à chaque bouchée. Personne n'en saurait jamais rien, à part elle.

Bien sûr, elle aurait pu ne pas tout déguster, mais... voir s'allumer les bougies, voir l'éclat de la flamme dans ses yeux... C'était un moment que lui n'allait pas oublier.

Il s'approcha d'elle à nouveau, sans même le réaliser, comme si rester à distance devenait trop difficile, et replaça ses mains sur les hanches de la jeune femme, présence protectrice contre son dos, sourire tendre alors qu'il murmurait :

"Bon anniversaire, Amelia Bones."

La curiosité de sa petite amie, bien sûr, restait sur le mystère qui enveloppait le processus de fabrication de ce dernier cadeau. Il eut un rire, l'enveloppant avec tendresse, dans cette position qui invitait à ce qu'elle laisse retomber sa tête contre son épaule, qui invitait à embrasser la gorge pâle...

"Les anniversaires sont l'occasion de célébrer le moment, mais aussi de se rappeler du temps écoulé. Et- en faisant des révisions pour les ASPICs, je suis tombé sur un paragraphe sur les potions aux impacts émotionnels, les dérivés de l'Amortentia, ce genre de choses ; ils mentionnait le principe actif de la Bièraubeurre, en version concentrée... J'étais pas certain que ça marche, mais j'ai eu envie d'essayer."

La sentir se détendre contre lui, s'abandonner même légèrement, devenait doucement mais sûrement une des sensations qu'il préférait le plus au monde.

L'entendre le complimenter, cela dit, n'était pas très loin sur la liste. Même si dans le cas présent, il n'était pas certain que cela soit entièrement mérité.

Il déposa un baiser léger dans sa nuque.

"J'aimerais te dire que c'était un exploit sans pareil, mais... C'était moins complexe que l'amortentia. Sans conteste. Cela dit-"

Son sourire se voila d'un soupçon de regrets, qu'elle ne pouvait voir.

"Pendant les derniers cours de Potions, tu sais, quand on travaillait sur la réalisation pratique de l'amortentia, justement? J'étais avec Severus. J'ai dû acquérir les bons gestes sur ce genre de préparations, grâce à lui..."

Pendant un temps, aucun d'entre eux ne parla. Il se contenta de tracer, du bout des pouces, de lents cercles apaisant sur le corps de sa petite amie, à travers ses vêtements. Le froid de la nuit tombait lentement sur eux, et il était heureux de lui offrir un peu de chaleur corporelle.

Il brisa le silence pour lui murmurer doucement, sans savoir si elle l'entendrait :

"Caru ti..."

Il céda à cette envie de la façon qui risquait le moins de la faire fuir, en gardant le sens secret, enveloppé dans la vieille langue. Le sentiment qu'ils portaient, en revanche, restait devinable ; ne pas les dire en anglais laissait la possibilité d'éviter de l’embarrasser.

Les mots murmurés se perdirent dans le silence, vers les astres ; ils firent scintiller un peu plus les étoiles, loin dans le ciel d'Ecosse, laissant les deux jeunes gens terminer en paix cette soirée d'anniversaire.