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La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS

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Moran J. Powell

Moran J. Powell


COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Lun 10 Aoû 2020 - 14:32

Moran avait passé le pas de la porte du Chaudron Baveur de bonne humeur pour une fois. Il ne venait guère plus dans cet endroit depuis qu'il avait un emploi du temps aussi chargé que celui du Ministre lui-même. Mais pour une fois ce n'était guère pas pour parler politique - en tout cas l'espérait-il - qu'il rejoignait le pub le plus connu de Grande-Bretagne chez les sorciers. Non non, il venait y retrouver une connaissance, disons même plutôt, une connaissance qui avait réussi à devenir son informateur le temps d'une parution de la Gazette. L'écossais avait apprécié plus qu'il ne l'admettra jamais d'être celui à avoir lâché la bombe dans le journal. Il avait gonflé le torse comme un petit coq tant il était fier de pouvoir proposer son travail. Même son mentor avait été épaté de sa production. Inutile de préciser qu'il n'en avait pas fallu plus pour remercier Gauwain. Une lettre ne faisait sans doute pas l'affaire. Aussi lui avait-il proposé de passer une soirée en sa compagnie, fort justement, au Chaudron Baveur. Lorsqu'il y entra, le regard de Moran se posa instantanément sur son ancien camarade de Serpentard et un sourire se forma sur son visage : « Bonsoir Gauwain ! J'espère que tu n'attends pas depuis trop longtemps » le salua-t-il en ponctuant son salut d'une tape (virile) derrière l'épaule comme il était dos à lui. Il se glissa sur le siège d'en face, ravi de passer, pour une fois, une soirée à ne pas travailler et à ne pas s'occuper de bébé.
Si la vie familiale et professionnelle de Moran pouvait paraître idyllique à qui avait les idées un peu niaises, il ne la considérait pas, justement, comme idyllique. Il ne vivait pas une vie d'étudiant "normal", il avait un emploi du temps beaucoup trop chargé pour que ce soit réellement sain, sans parler du fait qu'il avait accessoirement un minimum d'éducation à donner à son rejeton. Tout ne pouvait reposer sur les épaules de Gardenia, aussi traditionnel Moran pu être. Le partage des tâches était sans doute assez équilibré mais probablement trop traditionnel. Ils n'y pouvaient pas grand chose, ne réalisaient aussi peut-être pas le problème. Quoiqu'il en soit, c'est l'esprit allégé de sa charge parentale que l'écossais avait rejoint Gauwain et c'était sous ce prisme qu'il entendait passer sa soirée. Pitié. Il n'était pas là pour parler bébé.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mer 12 Aoû 2020 - 10:28

Gauwain n'était pas un habitué du Chaudron Baveur ; en ayant passé le plus clair de son temps à Poudlard, et ses vacances à Saint Davids, le pub du Chemin de Traverse était loin d'être un incontournable de son emploi du temps. Cela allait-il changer, avec son entrée dans la vie adulte? Allait-il connaitre chaque recoin de l'établissement, à force d'y passer des pauses, d'y retrouver Amelia, de s'en servir comme point de rencontre avec d'autres étudiants? Allait-il connaitre par coeur la carte du pub, et découvrir la composition exacte de la Soupe de Pois ou de- qu'est-ce que c'était que ce truc, la Totale du Tenancier? Est-ce qu-

La claque dans le dos le prit par surprise, mais fort heureusement, Gauwain était en pleine contemplation de la carte du Chaudron Baveur, et non en pleine dégustation, si bien qu'on évita un terrible incident de renversage de bièraubeurre.

Moran se coula dans le siège opposé à celui de Gauwain, l'air détendu, comme s'il était dans son élément. A force, le jeune homme commençait à se demander s'il y avait des circonstances dans lesquelles le journaliste pouvait ne pas paraitre à l'aise. Gauwain lui enviait cette capacité à sembler détendu. Il sourit à son aîné, en reposant la carte sur la table un peu collante.

"Je viens d'arriver, t'inquiète pas. Juste le temps d'essayer de décrypter ce qu'on peut commander à la place d'une Bièraubeurre."

Il ne savait pas exactement s'il était censé commander quelque chose de sage, ou... s'autoriser quelque chose de plus fort.

Gauwain avait été surpris de l'invitation de Moran à se retrouver un soir ; ils s'étaient vus peu de temps auparavant, il ne s'était pas attendu à le revoir si vite. Et en même temps, l'autre homme lui avait proposé de l'aider en métamorphose...

"On aurait pu remettre ça, si ta journée a été chargée? Tu dois vraiment passer ton temps à courir, entre les articles et ta famille..."

Il grimaça. Moran lui avait déjà assuré, quelques semaines plus tôt, qu'il pourrait dégager du temps. Mais tout de même... Il avait l'impression de lui "prendre" du temps que son ancien camarade aurait sans doute préféré partager avec sa femme et son fils.
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Moran J. Powell

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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Lun 17 Aoû 2020 - 20:24

Moran avait été élevé dans une famille de sang-purs. Probablement que cela expliquait grandement son culot et son naturel très à l'aise. Il avait été timide dans ses plus jeunes années. Enfant, il avait été assez renfermé, pas nécessairement très casse-cou et plutôt solitaire. Il avait tôt dévoré des livres de métamorphose pour enfants que son oncle lui achetait et qui avaient aidé à développer sa passion. Adolescent, il lui avait fallu plusieurs années pour enfin, oser s'afficher davantage. Et il était entré dans l'équipe de Quidditch. Puis il était devenu Préfet. Et de là, Capitaine de son équipe. Un parcours doré qu'il n'aurait jamais cru pouvoir emprunter, en réalité. Ses ASPICs en poche, avec plus ou moins de bonnes notes, lui avaient permis d'entrer à l'école supérieure où il poursuivait son rêve. Et bientôt, ce rêve deviendra une réalité. Quelques mois, moins d'un an. Il s'était languit la fin de l'école parce qu'il s'était longtemps sentit prisonnier des murs de ce château. Maintenant, il se languissait également la fin de ses études. Moran avait la triste impression qu'il avait ce besoin intolérable de se languir de tout. Mais qu'y pouvait-il, s'il était comme cela ? « Oh, ils vendent plein de trucs plutôt bons ici. T'as déjà bu un Xérès ? Ou un hydromel ? Ça passe facilement ». Dit l'alcoolique notoire... Qu'est-ce qu'il allait prendre, lui ? Le jeune homme avait eu quelques problèmes avec l'alcool - avait-il célébré son mariage en étant tellement ivre qu'il ne se souvenait de rien ? Oui - et il se méfiait de ne pas retomber dans ses vices. Un seul petit verre trop alcoolisé et il risquait de retomber dans des souvenirs qu'il préférait grandement ignorer.
« Oh mais non Gauwain » répondit Moran d'un air estomaqué, « si tu penses que tu me déranges...! ». La bonhomie naturelle de Moran ne saurait le tolérer. La réflexion du jeune homme sur sa famille amusait un peu le jeune homme, il fallait l'admettre. En même temps, Gardenia et lui n'étaient pas, ce que l'on pouvait appeler, un couple très "normal" pour 1978. Ils étaient l'un comme l'autre, trop libres, c'en aurait choqué des chaumières. « Tu sais, je ne suis pas toujours flanqué avec Gardenia ou mon fils et vice-versa » commenta-t-il du ton de la conversation avant d'opter pour une bière bien moldue, « et c'est mieux comme ça ! ». Peut-être qu'une partie de Moran était cynique en disant cela mais ma foi, Gauwain ne pouvait pas vivre en s'imaginant que tout était beau et rose tout le temps. Parce que c'était loin d'être vrai.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mar 25 Aoû 2020 - 21:07

Moran paraissait dans cette taverne plus à l'aise que chez lui, et cette pensée amusa Gauwain. Avec un petit rire chaud, curieux, il s'efforça de répondre à son aîné sans paraître trop à côté de la plaque :

"L'hydromel, je connais, il y en a à la carte des Trois Balais. Le Xérès, par contre... C'est quoi? Je me doute que c'est pas du vinaigre que tu me proposes, mais..."

Pour l'instant, Gauwain s'en était tenu à la bière, la bièraubeurre, et l'occasionnel Whisky Pur Feu ; l'hydromel, aussi, bien sûr, et la simple évocation de cette boisson lui évoqua Amelia, l'éclat de son sourire quand elle en dégustait une coupe. Le Xérès, par contre, était aux abonnés absents dans le répertoire de l'adolescent. Cependant le jeune homme se sentait prêt à combler les trous, surtout si Moran lui apportait l'avis du connaisseur. Le nom même de Xérès lui évoquait une boisson complexe, exotique, racée.

L'autre homme avait l'air d'excellente humeur ; Gauwain ne s'en sentit que plus détendu, et il sourit jusqu'à la dernière affirmation du journaliste. A celle-ci, un air de franche surprise s'afficha sur la mine du futur étudiant. ...Mieux comme ça? Moran devait plaisanter, sans doute. Il n'avait pas revu Gardenia depuis qu'elle et Moran avaient quitté Poudlard (et encore, à l'époque, ce n'était pour lui qu'une silhouette gravitant aux côtés de Moran) ; il fallait être honnête, l'épouse de son aîné était une femme superbe. Avec une compagne pareille, on ne pouvait qu'avoir envie de retrouver le domicile conjugal, non? Sans compter cet enfant, un fils à protéger, à faire grandir, à amuser... Oui, c'était certain, ce devait être une petite plaisanterie. Le jeune homme ajusta sa position, s'appuyant d'un coude sur le bord de la table, et répondit sur le même ton, d'une boutade.

"Ras le bol de jouer les Papas gâteaux?"

Gauwain imaginait très bien la scène : Moran serait le genre de père à encourager des actes casse-cou de la part de son enfant, à faire voler autour du berceau des cognards et des vifs, et à l'encourager, pédagogue et confiant. Il le collerait sur un balais avant même que le petit soit en âge de marcher, sans doute, et après il s'étonnerait que son fils n'atterrisse pas à Serpentard.

"Ils te manquent pas, quand ils ne sont pas avec toi?"

Il avait parlé sans réfléchir, par curiosité. Il n'était pas dans la position de Moran, bien sûr, pourtant, lorsqu'il s'était imaginé élever des enfants avec Amelia, il avait toujours vu cela comme un accomplissement. Imaginer son visage à elle, radieux, et se représenter en train de jouer avec des petits qui seraient à la fois lui et elle, qui seraient leur héritage... Oui, il serait probablement toujours avec eux, il irait les rejoindre dès la fin de sa journée de travail, et s'assurerait qu'ils soient toujours en sécurité....
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Dim 30 Aoû 2020 - 19:53

Moran n'avait pas eu la vie qu'il avait prévu, il fallait bien le dire. Mais parfois, il fallait accepter les aléas. Cela dit, l'aléa "d'alcoolique notoire écossais" avait été particulièrement dur à anticiper et à accepter. Son sevrage avait duré des plombes parce qu'il ne voulait surtout pas montrer au monde qu'il avait un problème de cet ordre si jeune. Il fallait bien dire qu'en sortant de Poudlard, il avait plongé les deux pieds dedans et avait donc une connaissance du monde des nectars alcoolisés assez étendue. Que ce soit pour la vinasse ou pour le whisky. "C'est du vin blanc espagnol" répondit Moran en souriant largement, "c'est bon et c'est pas non plus le truc le plus alcoolisé que tu puisses trouver. Bref, je vais en prendre un, pour changer de d'habitude". D'habitude, il prenait davantage une simple bierraubeurre parce qu'il ne voulait pas trop prendre le risque de se faire du mal. Sans doute qu'il n'était pas assez enfoncé dans l'alcoolisme à l'époque, toutefois, pour redouter un simple fond de verre de vin.

   Si l'écossais était de très bonne humeur, parler de son foyer le mettait moins à l'aise. Non pas qu'il n'en ait pas envie, mais il vivait assez mal sa condition d'époux et de père à vingt et un ans à peine pour être tout à fait honnête. Pour certains, il s'agirait de la vie parfaite : une carrière promise à quelque chose de beau, une belle épouse avec qui il s'entendait bien, un enfant, déjà. Pour Moran néanmoins, c'était l'équivalent de se faire couper les ailes. Il avait l'impression de s'être seul privé de sa liberté, liberté difficilement acquise lorsqu'il avait quitté Daisy. Néanmoins il ne montra rien de son trouble à sa question. Papa Gâteau, lui ? Il avait une tête de papa gâteau ? Peut-être. N'en était-il pas un ? N'était-il pas ravi de le voir explorer le monde ? N'était-il pas ravi à chaque fois qu'il faisait quelque chose de nouveau ? S'il disait un nouveau mot ? "Un peu" sourit Moran en accompagnant son mot d'un léger hochement de tête, "c'est fatigant comme créature un enfant tu sais. Faut pas trop se projeter sur une vie idéale avec l'un d'eux, c'est moins fou qu'on veut te le faire croire". En effet, leur société avait tendance à leur faire croire que c'était une vie merveilleuse à chaque instant que d'avoir un enfant. BREAK NEWS : ce n'est pas le cas. Mais bon, il n'allait quand même pas le dire comme ça à Gauwain, si ? Ce dernier enchaîna d'une question qui surprit le journaliste. S'ils lui manquaient ? Un peu. Mais Moran était un animal libre qui ne pouvait s'empêcher de vouloir l'être. Tristement, lorsqu'il n'était ni dans son rôle d'époux, ni dans son rôle de père, il l'était réellement. Le jeune diplômé de Poudlard ne le comprendrait sans doute pas. Mais qu'y pouvait-il ? "J'aime bien ma petite liberté" prit-il la solution la plus diplomate, "et on ne l'est vraiment que lorsque l'on est ni époux, ni père". Le serveur vînt avec leurs commandes, et l'écossais se plongea, le temps d'une gorgée, dans son verre de Xérès.

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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Lun 31 Aoû 2020 - 13:20

« Je te suis sur le Xérès, au moins je ne mourrai pas idiot. »

Il faisait confiance à Moran, après tout, et s’il disait que c’était bon… eh bien ma foi, Gauwain lui faisait confiance. Il lui semblait qu’ils étaient partis pour passer un bon moment, juste une pause partagée, dans l’atmosphère confortable et sombre du pub, et il s’installa plus confortablement, satisfait de son sort… jusqu’à ce que l’ambiance semble changer légèrement.

S’il avait accueilli la première déclaration de son camarade concernant les enfants avec amusement et curiosité, comme s’il était avide de savoir ce qui l’attendait, le reste de la réponse de Moran chassa le sourire des lèvres de Gauwain. Sourcils froncés, le jeune homme observa son aîné, qui s’abîmait dans la contemplation de son verre de vin.

Soudain, cette phrase ressemblait à tout, sauf à une boutade.

Gauwain ne risquait pas de décrocher un prix de psychologie chez Sainte Mangouste. Et pourtant, même lui était capable de s’en rendre compte : quand il avait prononcé ces mots, la joie sincère de Moran était retombée.

Une seule explication venait à l’esprit de son cadet : c’était les ravages de la fatigue. Car Moran menait de front des études, un travail passionnant mais prenant, à la hauteur de ses ambitions, et une vie de famille qui, peut-être, n’était pas si simple et idyllique que ce qu’en imaginait Gauwain.

Le Gallois l’observa encore un instant, puis, mû par un mélange de solidarité masculine, d’esprit de corps et d’amitié sincère, ouvrit la bouche pour proposer :

« Confie-moi ton fils pour une soirée. »

D’accord, il n’y connaissait rien, ce n’était pas son ambition dans la vie. Et ce n’était pas son stage à la crèche qui l’avait rendu plus compétent. Cependant, ça ne devrait pas être si compliqué de s’occuper d’un enfant, non ? Et c’était pour la bonne cause…

« Toi et Gardenia, vous pourriez en profiter pour hm… vous retrouver ? »

Il tenta de rajouter ça l’air de rien, mais le sens était très clair ; Gardenia était une fille magnifique, attirante. Il ne savait pas exactement comment se passait la vie du couple Powell, mais il pouvait supposer qu'un enfant en bas âge empêchait de pleinement s'abandonner, de coucher ensemble l'esprit libre, peut-être? Ou pas, après tout, qu'est-ce qu'il en savait? Il prit une gorgée de Xérès pour se donner contenance, et se concentra un instant sur ce nouvel alcool, plus léger que ce qu'il avait imaginé, moins sucré aussi.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mer 2 Sep 2020 - 18:04

Quand on sort de Poudlard sans rien connaître à la vie, forcément, on se fait des idées sur celle-ci et sur ce qu'elle peut nous apporter. Moran était particulièrement amer à ce sujet. Il avait eu des rêves et des ambitions bien qu'il était plongé dans la déprime en passant ses ASPICs et en sortant de Poudlard. Pour autant, rien ne l'avait préparé à ce qu'il apprenne au mois de septembre qu'il allait devenir père. Le presque malaise qu'il avait fait aux toilettes de l'hôpital en apprenant que non, Gardenia n'avait pas une indigestion mais son GOSSE dans le ventre, il l'avait mal vécu. Il ne souhaitait pas à Gauwain de vivre la même chose, vraiment. C'était dur que d'affronter la sale réalité du monde. Et la phrase du jeune homme, tristement, montrait qu'il n'avait rien compris du tout. C'était tellement inattendu que Moran se fendit d'un rire blasé. "Ce n'est pas le problème, Gauwain" affirma-t-il alors qu'il portait à ses lèvres son verre de vin blanc espagnol. Il prit bien son temps pour en déguster toute sa gorgée sur ses papilles connaisseuses. Tout le monde venait boire au Chaudron Baveur, cela ne signifiait pas pour autant qu'il y vendait les meilleurs alcools. Ce pub, c'était surtout un point de passage obligatoire pour tout sorcier du fait de sa longue réputation. Finalement, les gens venaient souvent là parce qu'ils n'avaient pas envie de chercher un autre pub sorcier… Quand bien même certains étaient vraiment bien faits pour retransmettre les matchs de Quidditch. "J'espère que tu n'apprendras pas à tes dépends qu'on ne mène pas forcément la vie qu'on veut" lui dit-il sans détours en planta ses yeux bleus dans ceux bruns du jeune homme. Alors certes, sa femme était belle, drôle, attirante. Cela ne voulait pas dire qu'il avait des sentiments amoureux pour elle. Il n'en avait jamais eu. Pas une seule fois depuis qu'il la connaissait. Il l'aimait de cette façon tendre qu'ont les époux qui doivent se fréquenter, mais pas de quoi l'aimer réellement de sentiments amoureux.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mer 2 Sep 2020 - 21:41

S'il y avait pu subsister l'ombre d'un doute concernant la sincérité amère de Moran en cet instant, elle aurait été balayée par le regard dur qui s'accrocha à celui de Gauwain. Sans concessions. Sans lueur d'amusement. Sans trace d'hésitation.

Le jeune homme resta interloqué, frappé autant par le sérieux implacable de ce regard que par les mots d'avertissement qui l'accompagnèrent. Il dévisagea son aîné, comme si son cerveau lutait pour accepter l'aveu implicite derrière la déclaration lapidaire.

Gauwain voulut rire avec Moran, parce que ça ne pouvait être qu'une plaisanterie, tout ça, hein ? Il n'y parvînt pas.

« Parce que tu n'as pas la vie que tu veux, toi ? Tu ne rêvais pas de devenir journaliste ? »

D'accord, il n'était pas officiellement titulaire mais.... Les articles qu'il avait signés, c'était ce qu'il souhaitait, non ? Il revit un Moran plus jeune, un jour de pluie, et le Moran d'il y a quelques semaines, dans ce bureau empli de dossiers, vibrant à l'idée du scoop qui venait de lui être servi...

Non, ce ne pouvait être cet aspect du tableau qui posait problème. Mais alors...

…ni époux, ni père... ?

Gauwain n'avait aucune expérience pratique de tout ça, mais il était certain, jusque dans ses os, qu'il aspirait à ce que Moran avait réussi à obtenir. Pourtant... C'était ce sujet, qui ruinait l'humeur de son aîné, alors ?

« ...ça va, avec Gardenia ? »


Il avait posé la question avec prudence. Est-ce qu'ils s'étaient enguirlandés ? Ou est-ce que c'était un problème plus large ? Trop de responsabilités pour Moran ? Improbable, il avait été Capitaine de Serpentard, il en avait clairement vu d'autres, non ? Il restait impassible au milieu d'une tempête, à 50 pieds du sol, c'était dire !

Un problème avec leurs familles ? Ils avaient eu un fils, la continuité du nom serait assurée, même une famille traditionnaliste lui aurait lâché la grappe, non ?

Alors quoi... ? Qu'est-ce qui faisait que la vie avait déçu son aîné, au point qu'il avait l'air de sortir d'une interview avec des Détraqueurs ?

« Elle est magnifique. Et... impressionnante. Y a beaucoup de gars qui seraient heureux de faire leur vie avec elle... »

Est-ce qu'il avait une fausse image d'elle ? Après tout, il ne la connaissait pas vraiment ; de même, quelque part, qu'il n'avait qu'une image partielle de Moran, portant sur lui un regard teinté d'admiration.
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Moran J. Powell

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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mer 30 Sep 2020 - 14:15

Moran avait appris à ses dépends que parfois, on ne mène pas la vie que l'on veut. Si professionnellement parlant, tout allait bien dans le meilleur des mondes, personnellement, c'était une autre histoire. Mais il n'était pas du genre à se plaindre, pas du tout même. Surtout qu'il n'avait pas foncièrement "une vie de merde". Non, d'autres vivaient des choses bien plus terribles que lui, il le savait, il en était conscient. Néanmoins, Gauwain semblait vivre sur un nuage de coton ou de barbe à papa, il ne savait pas très bien. Le regard interloqué de son camarade avait l'air de ne pas procéder les informations que lui distillait l'écossais. Qu'est-ce qui était si dur à comprendre dans ses paroles ? « Une vie ne se résume pas à un travail » répondit sobrement Moran. Non, certainement pas. Une vie, ce n'était pas juste se pointer au bureau tous les matins, transplaner en urgence pour couvrir un événement. Alors oui, il avait toujours rêvé d'être journaliste et il touchait aujourd'hui son rêve, certes.

Là où Gauwain ne pourrait pas comprendre certaines choses, c'était qu'il n'était pas sang-pur. Gardenia et Moran l'étaient. Alors certes, la famille Powell ne figurait pas sur le sacro-saint registre des Nott, non seulement parce qu'ils étaient considérés comme des traîtres à leur sang, mais aussi parce qu'ils étaient restés exclusivement entre écossais. Pas de mariages avec des anglais, jamais - jusqu'à Moran, en tout cas. Et cela avait fait grincer les dents, c'est en tout cas ce qu'il se disait. Si sa mère était une Abott, elle était écossaise. Et si elle avait été élevée dans une certaine tradition, tout comme Monsieur Powell, elle n'avait pas nécessairement aspiré à ce que son fils suive à la lettre les préceptes des sang-purs. Cependant, cependant, ce n'était pas la même chose pour Daisy Blackstone. Et il avait dû se plier à sa famille à elle parce qu'il n'avait pas eu le courage de partir loin en sa compagnie. Sa lâcheté l'avait conduit là où il était, mais pour rien au monde il ne l'aurait dit. Le commentaire suivant du jeune homme agaça particulièrement Moran. Alors quoi ? « Parce qu'elle est belle et impressionnante je dois nécessairement être amoureux d'elle ? » l'épingla-t-il en plissant légèrement le regard. Au fond de ses pupilles brillait une autre lueur, « désolé de te décevoir, mais la vie ne marche pas comme ça ». Et non, elle ne marchait pas comme cela. Sa première petite amie était une jolie écossaise du nom de Freya, il avait quinze ans. Une éternité, s'il en est. Cinq ans, déjà, le temps d'un été. Il n'avait pas été amoureux d'elle, mais c'était un plaisant moment. Les choses allaient et venaient. « Certaines personnes se marient par obligations » continua Moran sans aucune once de remords, « c'est très courant dans les familles de sang-purs ». Il marqua une pause plus ou moins longue pour évaluer la réaction du jeune homme, « mais si tu t'interroges, non, nos familles ne nous ont pas forcés à nous marier. Cela ne veut pas dire qu'on ne l'a pas fait par obligation quand même ».


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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Mer 30 Sep 2020 - 18:16

Eh beh, si Moran paraissait sombre l’instant d’avant, comment le qualifier à présent ? Le froncement de sourcils de Gauwain s’accentua devant le regard de son ancien camarade, un avertissement net que le jeune homme devrait faire attention à sa réponse. Lâchant son verre, il leva les mains dans une posture de non-agression, histoire de calmer un peu le jeu, perdu devant ce mélange d’agacement et d’animosité franche.

« Pas nécessairement. Je dis juste que… qu’elle est attirante, à plusieurs titres. »

Il réalisa que l’explication qu’il venait de fournir pouvait être mal prise, déglutit et corrigea :

« Enfin, je parle pas pour moi, mais elle est attirante. De façon générale. Et elle donne l’impression d’être quelqu’un d’agréable au quotidien. »

Moran, cela dit, s’était surtout agacé concernant l'amour qu'il portait à la jeune femme, pas forcément sur le sujet de l’attirance et de ses autres mérites ; l’Ecossais devait bien la désirer, ils avaient un enfant, et ce genre de choses ne se trouvait pas dans les Ravegourdes. Donc Moran n’avait pas épousé quelqu’un qui le répugnait, non ?

Les phrases lâchées ensuite, avec une amertume grandissante, prouvèrent que cette précision n’avait probablement pas grande importance.

Bien sûr que Gauwain connaissait les pratiques de mariage contraints. Difficile d’évoluer à Poudlard, particulièrement à Serpentard, et d’ignorer ce détail. Le jeune homme avait réfléchi de façon distante à ce sujet, ne se sentant pas particulièrement concerné ; son père n’apprécierait pas qu’il épouse une Moldue ou une Née-Moldue, mais son grand-père plaiderait en sa faveur, en pareil cas, à n’en pas douter. Et il lui semblait que malgré le cirque auprès du registre des Sang-Purs, ce qui compterait surtout aux yeux de son père était que le nom de Robards ait une descendance magique.

Ce genre de trucs n’arrivait que dans les familles pures les plus intégristes, et la plupart des jeunes de sa connaissance, se trouvant dans cette situation, prétendaient être fiers d’œuvrer à préserver la pureté de leur lignée. Il dévisagea Moran, avec incrédulité, cherchant à savoir si c’était ce qui s’était passé ici. Ni lui ni sa compagne n’incarnait le stéréotype des familles traditionalistes. …C’était le neveu de Raven Fawkes ! Comment la famille de Raven Fawkes pouvait pratiquer le mariage forcé ?  

La précision apportée le soulagea, évitant d’égratigner l’image qu’il avait de la sorcière tant admirée. Cependant, cela le laissa perplexe.

« Vos familles ne vous ont pas forcé la main, mais… vous vous êtes pas mariés de votre plein gré ? »

Il le regarda comme si Moran avait un peu trop écouté un Focifère. Ca ressemblait à une de ces énigmes qu’on posait à l’entrée du dortoir des Serdaigles.

« Pourquoi l’avoir épousée, alors, si… si personne t’y forçait, et que tu ne l’aimes pas ? »

Il avait encore beaucoup de mal à avaler ce dernier point, et ajouta :

« Vous avez pourtant l’air chouette, ensemble. Ca a l’air de fonctionner. Quand on vous voit tous les deux- Vous aviez l’air en phase, l’autre soir.  »

Et c’était quelque chose qu’il enviait, au-delà du fait qu’ils avaient un véritable foyer et un enfant.
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Moran J. Powell

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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Ven 9 Oct 2020 - 13:15

Moran avait l'impression, en regardant Gauwain gesticuler pour se justifier, qu'il ne comprenait définitivement rien au problème. Et si lui-même était une teigne un peu trop fouine, il admettait bien volontiers que pareille attitude envers lui le braquait. Les mots du jeune homme concernant Gardenia sonnaient faux, terriblement faux. Attirante à plusieurs titres, alors ? L'écossais eut la farouche envie de lui demander ce qu'il attendait pour foncer, dès lors. Mais Moran restait un homme pacifiste. En tout cas, pour l'instant. Il ne répondit donc pas, se perdit dans son verre pour en boire une gorgée supplémentaire. Sa femme et lui avaient conclu, avant de se marier de faire de leur mariage une union libre. Mariés par obligation, certes, mais ils restaient libres. Il fallait au moins cela pour tenir Moran un tant soit peu. Alors certes, elle était agréable comme personne, c'était vrai. Tous les deux avaient le même humour, ils l'avaient toujours partagé, tout comme ils avaient partagé leur adolescence ensemble sans plus d’ambiguïté. Mais voilà, la vie est fourbe. Gauwain ne le réalisait pas. Et il ne comprenait pas, s'enfonçait dans des phrases coupées par l'incrédulité. Fallait-il réellement qu'il sorte la chose moche telle qu'elle était ? Ivres, ils avaient couché ensemble et ivres il avaient procréés. Voilà comment une simple soirée de beuverie pouvait déboucher à un mariage et à un enfant, Gauwain. Voilà, la réalité moche. Il eut envie de lui dire qu'il était stupide mais cela ne lui ressemblait pas. L'écossais ravala donc toute sa rancœur, dirigée contre le jeune homme, contre lui-même et contre les idées stupidement merveilleuses du garçon. Il aurait pu s'amuser de la situation si cette dernière ne lui avait pas tant fait de mal. Son mariage et sa paternité, de prime abord, l'avaient profondément détruis. Qu'y pouvait-il ? « A ton avis ? » répondit-il finalement, « qu'est-ce qui peut pousser deux adultes à se marier ? ». Il ne voulait pas avoir à le dire lui-même. C'était quelque chose de difficile sur lequel les mots étaient pourtant très simples. Dans un meilleur univers, il se serait gentiment moqué de la naïveté du jeune étudiant, mais ce soir, c'était différent. Dans un sens, peut-être se sentait-il investi de la tâche de l'éduquer un peu sur le monde moche qui se développait autour de lui. Moran était un garçon qui n'était certes pas très porté sur la pureté du sang, il n'en demeurait pas moins un petit peu traditionaliste. Un enfant, ça débouche sur un mariage, point barre. Et l'on pourrait aisément chipoter en estimant que quand même, tout cela s'était quand même fait avec une autre sang-pure et une de la liste de Monsieur Nott. Rien que ça. « On est en phase parce qu'on se connait depuis qu'on a onze ans » répondit-il à la dernière injonction du jeune homme. Eh oui, presque dix ans qu'ils se connaissaient, qu'ils se fréquentaient et qu'ils faisaient des bêtises ensemble.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Sam 10 Oct 2020 - 10:56

Moran évita sa question, répondit à son interrogation en la lui renvoyant. Ca commençait à ressembler à une interrogation orale en cours, dans laquelle le professeur éludait autant que possible le sujet étudié. Et Gauwain avait l'impression de ne pas avoir lu le bon chapitre avant de venir. Il se mordit la lèvre inférieure, mais, à court d'idées, retenta :

"Ca va paraître hyper étrange, mais.... je pensais vraiment que deux adultes se mariaient par amour. Parce qu'on veut unir des destinées. Ou unir des familles, même si on s'éloigne de l'amour."

Il y croyait sincèrement. Un mariage était une étape importante, dans la vie d'un homme. Le commencement d'une phase nouvelle. L'officialisation d'un lien. Le début d'une vie commune, d'une famille. C'était tout autant un acte symbolique et administratif qu'une sorte de magie plus profonde, plus ancienne ; deux corps, deux coeurs, deux âmes, qui décident d'unir leurs routes et veulent l'affirmer au monde. Cet être-là m'est cher, plus que tout : cet être-là me complète comme aucun autre. Dorénavant, elle sera un peu moi, et je serai un peu elle. Dorénavant, nos magies se nourriront l'une l'autre, se renforceront mutuellement, et nos chemins prendront des directions parallèles. Parce que je ne veux pas être séparé d'elle, parce qu'il est une part de mon univers.

Il grimaça. Moran avait rejeté cette hypothèse, d'emblée. Ainsi que l'union par contrainte. Qu'est-ce qu'il restait, comme motivations pour se marier? ...aucun d'entre eux n'était Gryffondor, on pouvait exclure le jeu d'Action, Sort ou Vérité qui aurait mal tourné.

"...si c'est ni par amour, ni par contrainte... Un philtre? Aucun de vous deux n'a l'air d'avoir la tête dans le chaudron. Vous avez l'air normaux."

Il fit cette proposition avec un mélange étrange d'humour, de doute, d'inquiétude soudaine et d'incrédulité. Peut-être que Gauwain devait apprendre à se méfier un peu plus, mais il doutait franchement que Moran ait pu recourir à ça. Il ne connaissait pas vraiment Gardenia. Ca aurait expliqué que Moran soit si sombre, si amer, mais... non, vraiment pas. Non, ça ne pouvait pas être ça. Ils se comportaient normalement, l'un envers l'autre, ça n'avait rien à voir avec l'aveuglement de personnes qui avaient ingéré une potion.

Il grogna, baissant les yeux et les armes.

"Ecoute, je suis désolé, je comprends pas ce que tu veux dire. Cela dit, je suis pas obligé de comprendre, c'est votre histoire, pas la mienne. Mais, si ça te mine, tu devrais pas porter ça seul."

Il pouvait au minimum en parler avec Gardenia, non? Ou pas, si c'était vraiment trop. Trop sombre, trop dur. Moran devait forcément avoir des amis à qui en parler, non? Quelqu'un qui pigerait mieux que Gauwain? Il lança un regard à l'autre homme, à la dérobée.

"...tu... tu réfléchis au divorce?"

Il avait soufflé ça à voix plus basse. Parce que le divorce n'était vraiment pas bien vu, mais qu'il n'était pas inconnu non plus. Même chez les sang-purs.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Sam 10 Oct 2020 - 12:06

Moran regardait Gauwain comme s'il n'étais pas certain de ce qu'il avait entendu. Son poing sur sa cuisse se ferma brusquement et il lui fallu non seulement tout son sang-froid, mais également toute sa maturité pour ne pas se lever et lui faire sauter deux dents. Il ne comprenait pas comment il était possible de faire aussi peu preuve de discernement, ni comment quelqu'un pouvait s'enfoncer dans sa propre bêtise sans voir que le chemin emprunté était dangereux. Le langage corporel de Moran n'était-il pas évident ? Il avait une vision de la famille biaisé par les histoires que ses parents lui racontaient lorsqu'il était enfant, comme si c'était comme cela que finissaient la plupart des gens. Moran n'avait pas non plus eut de vision idéale des choses. Mais il s'était a minima figuré avec la personne qu'il aimait - cette dernière, pourtant, était mariée à un autre homme. Malgré elle. Malgré lui. L'écossais allait prendre la parole à la fin de sa première tirade, il avait déjà ce qu'il voulait lui dire en tête, mais le gamin continua. Et il insulta Moran sans s'en rendre compte avec sa phrase. Un philtre ?! Mais sérieusement ? Non content d'en rajouter une couche à chaque prise de parole, bien qu'il ne se rendait pas compte qu'il avait balancé une bouteille d'huile de 1L sur le feu, Gauwain conclu par le divorce. Et le futur journaliste en herbe qui se sentait gonfler comme une montgolfière sembla se faire percer le ballon. Il le regarda d'un air incrédule, énervé, lassé, impatient. Et finalement, il se leva. Avec un calme olympien, il attrapa son verre. Au lieu de le finir il en balança le contenu à la figure du gamin : « Tu es un sacré imbécile ». Phrase de vérité générale introductive. « Si tu veux devenir Auror et garder ta petite amie, tu devrais t'acheter un baril de discernement » - il fallait le secouer ce gosse, ou pas ? - « parce que la vie c'est pas l'histoire que maman te racontait quand t'étais gosse. Plus vite tu l'intègres, plus vite tu me remercieras ». Moran quitta la table sans remords et une fois hors du pub, il transplana.
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MessageSujet: Re: La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS La fissure infecte d'une vision idyllique | CLOS 129196351Sam 10 Oct 2020 - 17:15

Dire que Gauwain avait été stupéfait de la réaction de son aîné était un euphémisme. Il l'avait regardé se lever, sans dire, et la réaction de l'Ecossais l'avait surpris mais... Ce n'était rien comparé à l'arrosage en règle qui avait suivi. Il regarda son aîné avec un regard d'incompréhension profonde et peut-être, au fond, de trahison. C'était sans doute ça qui l'impacta le plus. Que Moran, qu'il admirait et respectait, s'en prenne à lui, pour une raison qui le laissait totalement perdu.

Tout ça parce qu'il n'avait pas trouvé la bonne réponse à l’énigme du "pourquoi épouse-t-on quelqu'un"? Aucune des options auxquelles il avait pu penser n'était la bonne réponse. Il l'avait admis clairement, avait expliqué qu'il ne comprenait pas le fin mot du problème. Pourquoi Moran n'avait-il pas simplement expliqué? Il avait eu l'impression que l'autre homme refusait de répondre, avait vu son humeur se dégrader et se durcir... Est-ce que la réponse à ce mystère était si atroce que le journaliste pouvait refuser d'énoncer la vérité?

Il s'essuya le visage, seul à sa table et essaya de donner du sens aux mots que l'Ecossais avait crachés avant de le planter là.

D'accord, reprenons les choses dans l'ordre. Moran n'était pas heureux, ni en tant que mari ni en tant que père. Il était en phase avec sa femme, il la fréquentait depuis plus de dix ans ; mais il sous-entendait qu'il ne l'aimait pas et qu'il avait été contraint à l'épouser. Seulement, il n'avait pas été contraint par leurs familles respectives, et Gauwain ne croyait vraiment pas à la thèse du philtre. Alors quoi?

Le jeune homme avait tenté de montrer qu'il ne comprenait pas, mais qu'il voulait faire preuve de bonne volonté. Il avait tenté de montrer une forme de soutien, même si lui ne pigeait pas. Ca avait foiré lamentablement. Peut-être à cause de la question sur le divorce ; il n'avait pas pensé à mal et essayait juste de comprendre, mais au moins cela indiquait-il que les sentiments de Moran pour sa compagne étaient assez forts. Pour le reste, le garçon était plus perdu qu'à l'origine de cette conversation.

« Si tu veux devenir Auror et garder ta petite amie, tu devrais t'acheter un baril de discernement, parce que la vie c'est pas l'histoire que maman te racontait quand t'étais gosse. Plus vite tu l'intègres, plus vite tu me remercieras »... Qu'est-ce qu'Amelia et sa carrière venaient faire là-dedans? Qu'est-ce que sa MERE venait faire là-dedans? Et quelle histoire?

Peut-être qu'il aurait intérêt à prendre une option psychologie à l'EMS. Ou bien à soumettre l’énigme à Amelia. Elle y verrait peut-être plus clair.
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