Carina et Andromeda avaient décidé de profiter du festival de musique pour se rencontrer une nouvelle et ainsi présenter Deirdre et Nymphadora l'une à l'autre. Elle se rappelait très bien la conversation de leurs retrouvailles, à la fois surprenante et amusante. Elle aimait la nouvelle Andromeda et espérait bien la compter parmi son cercle d'amis proche un jour ou l'autre. Pas de suite évidemment. Elle ne s'attendait pas à tant. Mais leurs changements de personnalité étaient plus propices à une bonne entente qu'à Poudlard. Avec tout ceci à l'esprit, Carina s'accroupit devant sa nièce pour lui poser un chapeau rose pâle sur la tête.  “Je sais que tu as hâte d'y être ma petite chipie, mais tu dois garder cela sur tes jolis cheveux blonds.” La fillette hocha la tête avec sérieux comme si sa vie en dépendait. Il fallait dire que le soleil tapait fort en cette journée d'août. En Ecosse, il faisait moins chaud que dans le sud de l'Angleterre, c'était déjà un bon point.  “Est-ce que je dois lui dire qu'elle a un joli prénom ? Comme grand-mère me l'a appris.” Demanda finalement Deirdre et cela provoqua une certaine gêne chez Carina. Elle se souvenait très bien de son éducation. Et sa nièce le lui rappelait des fois. Elle lui sourit... d'un sourire lumineux et posa son index sur le bout du nez avant de rire doucement. “Si tu trouves son prénom joli, tu peux lui dire oui. Mais si ce n'est pas le cas, tu n'es pas obligée. Sois toi-même mon sucre d'orge.” C'était peut-être bien le problème. Est-ce que sa nièce savait vraiment qui elle était ? Dans tous les cas, Carina allait lui montrer qu'elle pouvait réagir comme elle l'entendait. Un point c'était tout. Sans être vexante et méchante évidemment. Deirdre acquiesça d'un mouvement de la tête et glissa sa petite main dans celle de sa tante.

Elles marchèrent en direction du porteloin brosse à dents et l'attrapèrent juste à temps. Elle ne lâcha pas sa nièce d'une semelle, ne voulant pas la perdre dans le processus. Heureusement, lorsqu'elles réapparurent non loin du festival de musique. Il fallut quelques instants pour que Deirdre se remette du choc. Toujours en lui tenant la main, elles passèrent le contrôle à l'entrée et circulèrent entre les stands. Elles firent un arrêt pour avoir une glace. “Est-ce que c'est bon ? ” Encore une chose qui n'avait pas changé dans sa famille. Ses parents n'avaient donc pas laissé sa nièce toucher aux sucreries. Si Carina s'en privait sans problème, cela la désolait de voir que Deirdre ignorait si une glace était bonne.  “Oui, mais il n'y a que toi qui pourras dire si ça te plait. Alors il faut que tu goûtes. ” Il n'y avait qu'avec elle qu'elle faisait preuve d'autant de patience, probablement parce qu'elle l'aimait à en mourir. Elle était prête à l'adopter, l'élever comme sa fille. Elle ferait tout pour elle. Deirdre commença donc à manger - que dis-je ? dévorer - sa glace au chocolat. Vu le large sourire qu'elle faisait en découvrant cette petit chose fraîche et sucrée, il ne faisait qu'aucun doute que son palais appréciait fortement... si bien qu'elle s'en mit sur le visage. Elle attrapa une serviette en papier pour lui essuyer le nez et les joues. Et elles reprirent leur route vers le stand des fléchettes d'un pas plus lent toutefois afin de permettre à sa nièce de déguster sans problème. Elle la garda bien près d'elle afin qu'elle ne soit pas bousculée par des passants. Elle était déjà venue une fois pour une partie de beerquidditch et faire du repérage.

Deirdre n'avait d'yeux que pour sa glace et ne faisait pas attention aux stands devant lesquels elles passaient. Puis Andromeda et une petite tête aux cheveux bien colorés apparurent dans son champ de vision. Elle n'accéléra pas le pas, préférant ne pas provoquer de mouvement brusque pour sa nièce. Mais quand elles arrivèrent à leur hauteur, elle la salua avec la spontanéité qui la caractérisait tant :  “Bonjour Andromeda. Ce doit être ta fille, bonjour petite Dora. J'ai beaucoup entendu parler de toi.” Elle marqua une très légère pause et posa sa main sur le bob de sa nièce. Deirdre releva la tête pour la regarder et réalisa qu'elles n'étaient plus toutes seules. “J'espère que nous ne sommes pas trop en retard. Nous avons dû faire un petit arrêt en chemin.” Sourit-elle en faisant référence au bâtonnet recouvert encore d'un peu de glace au chocolat que sa nièce tenait dans sa main droite.  “Voici Deirdre.” La concernée afficha un sourire à son tour contente de rencontrer une autre fille de son âge. “Bonjour. ” Dit-elle toutefois avec une pointe de timidité dans la voix et rougissant légèrement.

Cette journée commençait bien. Elles étaient bien arrivées et trouvèrent assez facilement Andromeda et sa fille Nymphadora. Les deux Tonks se trouvaient assises sur une botte de foin quand Carina les aperçut. Une telle chevelure brune, on n'en voyait pas souvent, aussi étrangement que cela puisse paraître. Elle jeta un coup d’œil aux cadeaux qu'on pouvait gagner au stand fléchettes. des peluches, évidemment. C'était le moyen idéal pour ramener quelque chose de mignon pour Deirdre, outre l'amusement qu'on pouvait en retirer. Il y avait un petit nifleur, un dragon et d'autres petites créatures sympathiques. Sympathiques sous cette forme évidemment.

L'échange ne tarda pas à s'entamer. Et la petite Dora se montra tout à fait gentille. Elle avait manifestement pour Deirdre et ... sa maman ? Carina ouvrit les yeux comme des soucoupes. Nom d'un scroutt à petard ! Elle n'avait jamais pensé entendre ceci un jour. Mais venant de la bouche d'un enfant, cela sonnait vrai, authentique. Elle aimait Deirdre comme si c'était la sienne. Et soudainement, la petite sortit des chocogrenouilles et les tendit à sa nièce avec beaucoup d'entrain. “Merci beaucoup, Dora... mais je n'ai rien à te donner en échange.” Dit-elle avec une pointe d'hésitation. Evidemment, elle avait l'habitude de penser qu'on ne recevait jamais rien sans donner. C'est à alors que Carina choisit d'intervenir. “Eh bien, nous pourrions retourner au stand des glaces et offrir à ta nouvelle amie ce qu'elle souhaitera. Qu'en penses-tu ?” Tel le phénix, Deirdre semblait renaître de ses cendres et des couleurs apparurent de nouveau sur ses joues. “Tu aimerais avoir une glace ?” Demanda-t-elle alors avec enthousiasme, espérant que cela suffirait à rembourser la chocogrenouille. C'était évident que oui. Mais comment une enfant de cet âge pourrait savoir ce genre de choses ? Personne ne s'attendait à ce qu'elle puisse, comme un gobelin, compter les mornilles, et les gallions. Le calcul mental, les comparaisons, l'estimation des objets étaient des choses bien difficiles pour une fillette.

Finalement, Andromeda l'invita à s'installer tandis que les deux petites étaient à présent dans une discussion très animée. Elles faisaient connaissance et semblaient bien s'entendre. Voilà une bonne chose. Elle prit place aux côtés de sa collègue. Et et elle engagea la conversation. “Je pense que nous pouvons inscrire le stand de glace parmi notre itinéraire.” Il y avait tellement de choses à faire ici, dans ce festival qu'elle ne serait même pas surprise qu'il y ait un spectacle avec une licorne ou un hyppogriffe, peut-être même les deux. Elle repoussa cette idée de son esprit. Il ne s'agissait pas d'un cirque ou d'un zoo. Elle en doutait donc fortement. “Le stand fléchettes me semble être un point de départ, qu'en dis-tu ? Enfin si Dora et Deirdre sont d'accord, bien sûr.” Elle était à peu près certaine qu'Andromeda accorderait autant d'importance à l'avis de sa fille qu'elle à celui de sa nièce. C'était en partie pour elles qu'elles se trouvaient là après tout.

La conversation entre les deux petites filles semblait aller bon train. Carina n'avait pas espéré tant. Dora était une fille gentille, adorable et absolument enthousiaste à l'idée de se faire une nouvelle amie. De ses yeux verts, elle observait la scène avec attendrissement. Elle jetait un coup d’œil à Andromeda de temps en temps qui semblait tout aussi ravie qu'elle. La petite proposa quelque chose qui surprit la médicomage. Elle n'avait jamais vu d'enfant aussi éloquente. Deirdre ne la regarda pas pour obtenir son aval avant d'ouvrir la bouche et répondre d'une voix enthousiaste :  “J'aimerais beaucoup qu'on devienne amies.” Au moins, les deux petites ne manquaient pas d'aplomb et semblaient tout à fait prêtes à s'entendre. Carina avait été ainsi également, à une époque, avant que sa mère ne lui rappelle qu'elle n'avait pas le droit de devenir amie avec une née moldue. Fort heureusement, c'était une période passée et révolue. Elle eut l'intelligence de proposer quelque chose afin de ne pas laisser sa nièce totalement dans l’embarras. Elle savait que sa nièce ne se satisferait pas d'une amitié... il lui fallait offrir quelque chose de matériel, enfin tout du moins, quelque chose qui nourrissait et que Dora aimerait déguster. Une glace était, selon elle, tout à fait possible. Même si Carina les trouvait trop sucrées. Elle préférait les sorbets.

Bon, elle avait manifestement visé dans le mille avec cette proposition et peut-être même que Deirdre pourrait découvrir d'autres goûts, elle n'en savait trop rien. Dans tous les cas, Nymphadora semblait totalement excitée à cette idée. Elle sourit à Andromeda. “Je ne dirais pas non à un sorbet, en effet. ” Le soleil tapait fort en effet. Et remplir son estomac n'était pas une mauvaise idée. Carina ne mangeait pas beaucoup. Juste à sa faim. Équilibré. Il ne serait donc pas étonnant qu'après avoir marché, elle ait un petit creux. Un sorbet ne ferait pas de mal. Elle dépenserait les calories emmagasinées en s'occupant de ses animaux de ferme et son potager le soir. En fin de compte, l'optimisme ambiant était contagieux. Carina eut un rire à la remarque d'Andromeda. Un de ces rires francs qu'on avait après une certaine inquiétude. Et pourtant, elle n'était pas quelqu'un qui stressait beaucoup. Mais dès que cela touchait Deirdre... toute sa personnalité entière changeait. Définitivement.  “Vous l'avez bien élevée en effet. Elle est extraordinaire. ” Elle ne savait pas si elle aurait elle-même des enfants ou si elle se contenterait de Deirdre toute sa vie... mais si elle en avait elle-même un jour, elle espérait qu'ils seraient comme Deirdre et sa nouvelle amie.

Elle pensait que marquer le stand de glaces dans l’itinéraire était inévitable. En moins d'une minute, elles s'étaient déjà mises d'accord là-dessus. “C'est vrai qu'elles sont bonnes.” Sautilla Deirdre alors en serrant Dora dans ses bras. Sa nièce n'était pas habituée à autant d'effusion de joies, mais elle semblait tout à fait prête à s'en accommoder. Pas que ce soit très étonnant. Les enfants s'adaptaient beaucoup plus que les adultes. La suite, elle imaginait très bien le stand de fléchettes. “Je n'ai jamais joué aux fléchettes, mais j'aimerais bien essayer. Il faut toujours essayer pour savoir si on aime.” Deirdre avait bien compris cette petite leçon. Pour preuve la glace au chocolat qu'elle avait terminé juste à temps pour cette rencontre attendue, préparée, mais qui dépassait toutes ses espérances. “Et si nous commencions par le stand de glaces ? On pourra revenir ici après ? ” Les deux petites filles semblaient totalement d'accord là-dessus et discutaient ensemble en attendant leurs tutrices. Carina se tourna vers Andromeda et lui posa une question avec humour : “Alors prête pour cette aventure ? ” Car pour elle, cela en serait une. Sa première, vraie, aventure de tutrice.

Dans son enfance, Carina n'avait jamais eu une amie chez qui dormir. Elle pouvait en dire de même pour Deirdre. Cette dernière ne cacha pas sa surprise, regardant sa nouvelle amie avec curiosité, intérêt et étonnement. “Oh oui, j'aimerais bien. Ça doit être adrôle. ” Deirdre sautillait sur place à cette simple idée et Carina regarda d'abord Andromeda, puis la petite Nymphadora - décidément, elle était vraiment sociable cette petite - et sa nièce. Elle la regardait avec beaucoup d'amour... la suppliant presque. La médicomage finit par éclater de rire, vaincue et résignée. “Bien sûr que tu pourras y aller.” Si seulement, elle était sage, mais ça Carina n'en doutait pas une seule seconde. Elle débordait d'énergie, mais savait se tenir tranquille. Tant qu'elle ne faisait pas de bêtise, l'enfant ne risquait rien de particulier.

Les deux petites prirent la tête de file discutant avec enthousiasme. Carina n'entendait pas tout ce qui s'y disait. Peut-être causaient-elles des animations du festival, de leurs couleurs préférées ou des glaces qu'elles prendraient. Là où Carina avait été une enfant solitaire et timide, Deirdre se faisait souriante et joviale prête à se faire tout un tas d'amis. Par chance, la médicomage avait décidé de lui donner l'occasion d'augmenter le nombre de ses connaissances et de son cercle proche. Andromeda et elle avaient certainement eu des problèmes similaires et il leur fallait encore du temps pour faire disparaître quelques habitudes. Mais toutes deux s'en sortaient bien, il fallait l'admettre. Au stand de glaces, Carina choisit d'offrir une nouvelle glace à sa nièce, histoire qu'elle ne se retrouve pas face à sa nouvelle amie avec rien dans les mains. La petite blonde choisit alors deux goûts différents : pistache - apparemment le mot la faisait rire - et vanille. Elle voulait tout essayer. Pour sa part, Carina choisit un sorbet aux fruits rouges sans trop savoir dans quoi elle s'embarquait. Elle aimait assez le sorbet, c'était moins sucré et calorique que les autres glaces.

Elles s'étaient installées sur une botte de foin et franchement, Carina ne s'en plaignait pas. Elle n'était pas douillette. Elle avait dormi plusieurs fois à même le sol, alors installée sur une botte de foin pendant un quart d'heure, ce n'était rien en comparaison. “Alors dis moi, tu as pu venir avant au festival ?” Demanda la médicomage avec un sourire. Pour sa part, elle avait testé le beerquidditch, poussée par des collègues - disons plutôt accompagnée - en équipe avec une jeune fille prénommée Lily. Elle n'avait pas fait grand-chose d'autre pour dire la vérité ou alors, elle ne se souvenait pas bien. Elle ne pouvait le dire avec précision. Mais si Andromeda lui retournait la question, elle essaierait sans doute de s'en rappeler.

Après avoir vu comment était cette enfant de cinq ans : rieuse, optimiste et surtout fort sympathique, Carina pensait qu'elle pourrait très facilement faire confiance aux Tonks avec sa nièce : Deirdre. Elle ne leur demanderait pas de risquer leurs vies pour elle. Mais pour la garder une soirée ou un après-midi, voire même un week-end... c'était tout à fait envisageable. La Andromeda de ce jour d'été était tellement différente de celle qu'elle avait pu apercevoir de loin à Poudlard qu'elle aurait presque l'impression qu'elles n'étaient pas les mêmes personnes. Pourtant, c'était bien la même voix, les mêmes cheveux, les mêmes yeux.   Elle se souvenait aussi de Bellatrix qui l'avait toujours effrayée à Poudlard. Tout comme les Lestrange d'ailleurs. Mais Andromeda avait toujours été plus douce que sa sœur aînée même à l'école. “Pourquoi lutter ? Ce sont des véritables petits anges.”  Rit-elle aussi de bon cœur. Car elles étaient absolument adorables à voir. Elle pensait qu'elle pouvait offrir à Deirdre une enfance qu'elle n'avait elle-même pas eu. Et elle commençait bien. Deirdre avait à présent une amie. Une véritable amie. Pas une petite chipie qui avait été forcée d'être avec elle. Une enfant gentille qui souriait volontiers à Deirdre comme si elles se connaissaient depuis toujours. Et autant dire que cela rassurait considérablement Carina. Elle ne prenait pas le même chemin que ses parents dans l'éducation de la petite et rien que cette réalisateur la rendait heureuse. Le coeur léger, elle répondit à sa collègue : “Je crois que c'est une idée grandiose. J'ai hâte de pouvoir rattraper tout le temps perdu. Nous sommes encore jeunes. Nous y arriverons.” A 26 et 25 ans, il n'y avait pas à dire, les deux adultes pouvaient avancer dans la vie et créer des projets sans craindre de mourir demain. Si on oubliait évidemment les mangemorts, le groupuscule qui terrorisait la communauté magique depuis plusieurs années.

Les glaces et sorbets en main, et en bouche, deux petits groupes de discussion se formèrent. Carina et Andromeda abordaient des sujets différents des deux petites : le festival. Savoir ce qu'elles avaient fait était fort sympathique. Il y avait donc eu un stand d'animaux fantastiques l'an passé. Elle n'avait jamais éprouvé un grand intérêt pour les créatures magiques, mais maintenant qu'elle en parlait, elle regrettait presque d'avoir manqué une telle occasion. Nymphadora ajouta aussi un petit quelque chose, mentionnant une tata "Nora". Son cerveau ne connecta pas ses neurones suffisamment rapidement pour comprendre qu'elle parlait de la Nora qui l'avait aidée et conseillée quelques mois plus tôt. “C'est le premier été que je fais ici. Je suis venue en juillet avec des collègues, j'ai participé au beerquiditch.” Elle ne se rappelait pas avoir fait grand-chose d'autre la dernière fois. Et d'ailleurs, Deirdre intervint également dans la conversation, à croire qu'elle avait décidé d'imiter sa nouvelle amie. “C'est un jeu seulement pour les adultes, tata Rina a dit.” Le regard de la petite blonde passa de Carina à Andromeda, mais Nymphadora sembla attirer son attention à nouveau. Et alors, elle tourna la tête et fit une petite grimace qui amusa la plus jeune. Faisaient-elles un concours ? Il semblait bien. “Nous sommes arrivées avec Deirdre il y a peu, donc on n'a pas encore profité de ce festival, mais j'ai bon espoir de rattraper cela avec vous deux.” Il y avait tant de choses à faire ici qu'elle se laisserait guider par sa nièce, sa nouvelle amie et Andromeda sans rechigner une seule seconde. Elle n'avait rien planifié dans son esprit... juste le point de rendez-vous et pour la médicomage, c'était déjà beaucoup.

Carina et Deirdre formaient un sacré duo. Une tante et sa nièce qui apprenaient à vivre ensemble. Pas une mince affaire tous les jours sérieusement. Mais elles avançaient bien. La bonne humeur de Deirdre ne la dérangeait, le fait qu'elle ne tenait pas en place non plus d'ailleurs. La fillette lui paraissait stable et "normale" pour son âge. Elle savait qu'elle s'assagirait. Elle préférait la savoir aventureuse, courageuse et pleine de vie que comme elle avait été à cet âge-là : curieuse, mais solitaire. La vie offrait à Carina de corriger une erreur qui avait été faite à Deirdre, de lui éviter une existence de damné avec des tuteurs qui ne sauraient jamais l'apprécier à sa juste valeur.  “Tout ce que je veux, c'est de la savoir heureuse et en bonne santé. Et on ne va pas se mentir, une glace ne lui fera pas de mal.” Elle affichait un large sourire à cette idée pour la simple et bonne raison qu'elle limiterait forcément sa consommation de glaces. Si elle voulait en manger trente d'affilée, elle lui dirait non. Mais deux dans la même journée, en plein été, cela ne s'avérait pas non plus très... grave. “Oh je crois que le mieux, c'est de passer du temps ensemble avec Deirdre et Nymphadora ou juste toutes les deux. ” Il y avait beaucoup de choses qu'elles pouvaient faire entre filles. Evidemment, avec ces deux adorables petits anges, tant qu'elles ne seront pas toutes les deux à Poudlard, il leur sera impossible de passer beaucoup de temps ensemble. “On peut s'organiser des déjeuners également comme lors de nos retrouvailles.” Elles n'avaient pas vraiment fait exprès, mais elle était persuadée que Andromeda comprendrait ce qu'elle entendait.

Le beerquidditch, elle ne se voyait pas tellement en expliquer les règles juste à côté de deux petites filles, innocentes qui n'avaient pas besoin d'entendre cela. Deirdre et elle étaient arrivées au festival que très récemment, à peine le temps de voir tout ce que leur offrait l'évènement. L'enthousiasme de Nymphadra était communicatif et contagieux. Il ne faisait aucun doute, à voir le large sourire de de Deirdre qu'elle approuvait totalement l'idée de tout "tester". “Oui, oui, oui !” S'exclama alors la petite blonde comme si on venait de lui proposer le monde, la lune ou le soleil, probablement les trois à la fois. Elle sautillait sur place - enfin, elle remuait dans tous les sens. “J'ai hâte.” Carina aussi maintenant qu'elle y pensait. Toute cette journée se révélait presque excitante.

Manger son sorbet n'était pas foncièrement la chose la plus facile du monde, puisque Carina observait sa nièce du coin de l'œil en discutant avec Andromeda. Elle entendit l'avertissement - ou le rappel peut-être ? - de son amie à sa fille, et remarqua bien que Deirdre ne faisait pas du tout la même chose. Et puis... Andromeda, au bout de quelques instants lui demanda "quel était son type d'hommes". Oula, elle ne savait pas elle-même. Elle essaya dans son esprit de voir les points communs entre les hommes qu'elle avait "fréquenté". Ceux avec lesquels elles avaient eu un simple rendez-vous et ceux avec qui cela avait duré plus longtemps. “Je ne sais pas si j'ai un type en particulier, mais j'ai toujours été attirée par les hommes plus âgés. Mais je pense qu'un citadin n'irait pas forcément à mon mode de vie. Je ne compte pas quitter ma ferme.” Sourit-elle et en lançant un regard vers Deirdre, elle réalisa qu'il y avait un détail important à cette définition, à ajouter à ses critères. Un faible sourire, attendri, apparut sur son visage. “Et évidemment, un homme qui acceptera Deirdre. S'il ne s'entend pas avec elle, il y a peu de chances qu'il me convienne.” Allez savoir si Deirdre avait entendu, compris ou pas. Mais à ce moment, elle quitta sa botte de foin et sa nouvelle amie pour rejoindre sa tante et se poser sur ses genoux. L'équilibre était quelque peu... précaire. “Ce sera nous deux ou rien.” Ajouta-t-elle en prenant sa nièce dans ses bras et descendre pour éviter de se retrouver la tête la première par terre. Deirdre était une fillette pas trop grande pour son âge, mais même avec ceci en tête, elle faisait son poids pour Carina... Toutefois, elle la tenait avec toute la force qu'elle avait et c'était bien suffisant pour le moment.