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Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978

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Randolf Spudmore

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MessageSujet: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Mer 26 Aoû 2020 - 20:46

A chaque famille ses habitudes pour gérer les situations exceptionnelles. Randolf avait reçu une lettre d'un froid polaire de la part de son père à la fabrique Spudmore où il était occupé à tailler une pièce de frêne magnifique pour la dernière idée, probablement stupide, qu'il avait en tête. Quoiqu'il en soit, le ton employé par Able ne laissait pas de doute sur l'urgence absolue de la situation. Aussi avait-il délaissé sa pièce sans plus de regard en arrière en se saisissant de la veste qu'il avait abandonné plus tôt en arrivant dans la journée. Il s'étonnait de recevoir un courrier à plus de vingt-deux heures passées, mais son père tout comme son fils aîné, avait toujours plus été un oiseau de nuit qu'un oiseau de jour. Sans plus de cérémonie et après avoir éteint la lumière, Randolf transplana pour la maison de ses parents. Il régnait une atmosphère qui lui paraissait pesante comme si, peut-être, le ciel allait lui tomber sur la tête. Il avait toujours eu un bon instinct, l'Allemand, réellement.

   Le trentenaire entra dans la maison sans même s'annoncer, déposa sa veste sur le premier meuble qu'il vit avant de s'avancer dans ces couloirs qu'il connaissait bien pour y avoir couru toute son enfance. Il déboucha sur le salon et fut passablement surprit - et irrité ? - de constater que son petit frère Anselmus était déjà présent. Randolf avait toujours un peu de mal à digérer le retour du fils prodigue, le petit enchanteur aux idées novatrices. Mais il ravalait sa frustration dans l'impassibilité qu'on lui avait toujours appris à avoir. Son regard se posa bien vite sur Able qui faisait face à sa cheminée éteinte, avant de s'échouer, en dernier lieu, sur sa mère, sa pauvre mère qui assise sur un fauteuil comme une statue grecque, ne semblait pas à sa place. L'aîné s'avança de quelques pas et s'annonça d'un raclement de gorge qu'il voulu ne pas être discret. "J'ai cru comprendre que c'était urgent" fit remarquer l'Allemand pour briser le silence de glace qui régnait dans le salon. Qu'est-ce qui pouvait être assez grave pour demander si impérieusement sa réponse à plus de vingt-deux heures ? Qu'est-ce qui pouvait être assez grave pour que tout le monde, à l'exception d'Alizea, soit présent ? Par réflexe, peut-être, parce qu'il avait l'impression que la nouvelle viendrait du patriarche, il s'avança vers Anselmus en examinant le regard de son cadet comme s'il avait quelque chose à se reprocher. Une partie de lui, tristement, savait toutefois que le jeune homme n'avait rien à se reprocher du tout, et qu'il cherchait là quelque chose qui le trahissait pourtant au fond de ses propres yeux à lui."Urgent ? C'est le mot !" les paroles claquées par Able Spudmore furent d'autant plus violentes qu'elles furent dispensé dans un Allemand si rigide que son fils aîné déglutit malgré lui. Able parlait souvent dans sa langue maternelle, d'autant plus lorsqu'il discutait avec sa femme. Mais il prenait un soin tout particulier à l'utiliser dès lors qu'il fallait se faire entendre. Et le dos toujours tourné à l'assemblée, ses paroles résonnaient d'autant plus dans l'âtre éteint de la vieille cheminée. "Ce qui se passe" ajouta-t-il d'une voix traînante, "c'est que la Gazette du Sorcier va demain sortir un article qui nous concerne, Randolf". Il y en avait souvent, des articles qui les concernaient, dans la Gazette, alors quel était le problème ? Il coula un regard vers sa mère qui se pinçait l'arête du nez comme si elle pouvait empêcher son époux de tonner avec d'autant plus de fermeté : "Et que cet article peut non seulement couler notre entreprise, mais aussi nous envoyer en prison. Tous autant que nous sommes". Les rouages du cerveau de l'intelligent Allemand avaient commencé à tourner il y avait un moment. Il perdit brusquement une à deux teintes de couleurs, alors que, toujours silencieux, il regardait maintenant le patriarche Spudmore se tourner vers ses deux fils. "Oui, même toi, Randolf".

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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Lun 31 Aoû 2020 - 10:46

Spud était présent dans le salon, les deux mains enfoncées dans les poches de son cuir patiné. Cela les réchauffait mieux que l’âtre de la cheminée que ses parents n’avaient pas trouvé bon de raviver à la fin de l'été. Son air blasé indiquait honnêtement que cette réunion familiale, forcément corrélée aux affaires, ne faisait pas partie de ses premiers plans, représentait encore moins ce qu’il espérait d’un vendredi soir idéal. Il n’avait pas été convié à une seule assemblée depuis qu’il avait retrouvé ses parts dans la société il y a quelques mois. Et il ne parvenait pas à être flatté par ce changement de cap, ni même inquiété, juste ennuyé.

La gueule surprise que son aîné afficha en le trouvant là - peut-être dans le fauteuil où il posait habituellement son cul ? - étira au moins un sourire cocky sur ses lèvres. Il n’était donc pas venu pour rien, mais restait pressé de repartir. Alizea n’était pas dans son sillage, cette chance qu’elle avait eu de se faire exclure, ça ne le surprit pas. Pas plus que la gravité du ton employé par son paternel. Il n'y décelait pas les subtilités et nuances du ton, aussi rigide qu’un manche à balai, qu’il lui avait toujours connu. Randolf, par son statut de menuisier et de préféré tout à la fois, était plus doué à ce jeu. Du coin de l’oeil, l’ensorceleur observa le dos de son frère s’étirer pour faire gagner au géant quelques centimètres non nécessaires. Il en détourna son regard au moment où ce dernier choisit de se diriger vers lui. Il en allait ainsi de leurs meilleurs rapports. Leur père n’avait pas fini de parler et, n’interpellant que l’aîné en visant la prochaine gazette, il rassura d’abord le plus jeune à qui son siège de spectateur seyait bien. Le format familial de la cellule de prison qu’il évoqua juste après contraria malheureusement cette confortable position.

Un silence acheva de plomber l'ambiance avant que l’incrédulité de Ansel n’explose dans une interjection un peu vulgaire. « Scheiß drauf !* ». Sa mère ne s’outra pas que de la forme. Et ce fut à elle, et uniquement à elle, que le plus blond de la famille choisit de s’adresser. « Calme-toi mama, je gage que la gazette n’a absolument rien contre toi ! ». Ni contre lui, se retint-il de préciser en se levant finalement de son fauteuil. La conduite des affaires de leur société, étroitement menée par les deux autres, n’offrait aucune responsabilité à des tierces personnes pour les envoyer derrière les barreaux. Il ne pensait d’ailleurs pas non plus que Able ou Randolf méritent une cellule vue détraqueurs malgré les meilleurs sentiments qu’il leur portait. Il posa une main rassurante sur l’épaule osseuse de sa mère et sentit la sienne plus chaude se poser par-dessus la sienne. « Et pour ce que ça vaut, je ne pense pas non plus que le ministère vous envoie là-bas, il a d’autres sombrals à fouetter et réserve plutôt ses cellules aux fidèles de vous-savez-qui ». Il enfonça d’abord ses prunelles bleues dans celles pareillement claires de son aîné, il n’allait quand même pas marcher dans la combine du paternel sur ce coup ? Puis il osa enfin regarder Able, ce qu’il regretta aussitôt en se voyant adresser un rictus vexant en retour. « Nous sommes pour une fois parfaitement d’accord. Ni ta mère, ni ton frère, ni moi ne méritons cette cellule … ». Le cadet ne comprenait pas le point qu’il était en train de coudre, mais n’aimait pas le fil en train de s’étirer. Pas plus qu’il n’aimait le regard furibard du pater qui allongeait le pas vers lui. Il n’eut pas le réflexe de se pousser, ni de se défendre, comme on avait jamais ici levé la main ou la baguette contre lui. Mais il n’avait jamais vu son père non plus avec un regard aussi noir de colère, ou plutôt pas contre lui, uniquement contre des fantômes du passé. Un autre pays, une autre époque. « Pour le plus grand bien ... ». La devise susurrée de Gellert Grindelwald acheva de glacer l'ambiance et le cadet dans une posture figée. Cornelia s'érigea entre les deux hommes en enserra le poignet de son époux avec force, l’empêchant de choper sa progéniture par la mâchoire. « DU BIST VERRÜCKT ! DU BIST VERRÜCKT, ABLE ! ».

Scheiß drauf ! = Mon cul !
Du bist verrückt ! = Tu es fou !
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Mer 2 Sep 2020 - 12:01

Randolf fixait, interdit, le patriarche leur mettre un violent coup de semonce dans la bride. Il avait la curieuse impression d'être porteur de la bombe qui ferait exploser leur maison sans que personne - ni son frère, ni sa mère, ni son père - ne s'attende à ce qu'il en soit le terroriste. L'Allemand suivit du regard l'explosion dont Anselmus les gratifia, avec toute la vulgarité dont il était capable. Pour une fois, cependant, son aîné ne se fendit pas d'un jugement pas plus que d'un rictus moqueur. S'il avait réellement été au courant de rien, n'aurait-il pas, pour une fois, réagit de la même manière ? Il suivit du regard le geste un peu tendre de la mère vers son deuxième fils sans rien dire. Oh non, elle ne risquerait pas la prison. Une petite enquête en revanche et le scandale serait parfait pour envoyer Randolf et seulement Randolf faire un tour dans une cellule miteuse rongée par la présence malsaine des détraqueurs. Malgré les quelques couleurs qu'il avait perdu, le menuisier tenait bon, néanmoins. Et la remarque d'Anselmus ne suffit pas à lui en faire gagner quelques unes. A sa manière habituelle, le trentenaire préférait privilégier peu de paroles plutôt que de grands discours. Il lui traversa l'idée de simplement admettre qu'il était coupable, mais Randolf n'était pas un Gryffondor. Aussi préféra-t-il attendre. Able en faisait peut-être trop, ça lui arrivait parfois, après une journée trop longue.

Les cheveux blonds de l'Allemand se dressèrent brutalement à l'arrière de son crâne cependant, en entendant des mots qu'avait proféré Grindelwald lui-même quelques décennies auparavant. Et le choc ne semblait pas violent que pour lui, à en juger par la réaction d'une violence rare de sa mère. Peut-être cela fonctionna-t-il comme un électrochoc pour lui, mais cela eut le mérite de faire réagir aussi leur père. "Tu devrais sortir" lui intima-t-il d'un ton froid, "je n'aurais pas dû te convier". Randolf combla finalement les derniers pas qui le séparaient de ses parents pour poser sa main sur le poignet qu'elle enserrait toujours avec la force du désespoir : "Nous sommes des adultes civilisés je crois que l'on peut régler ce problème sans en venir à de pareilles extrémités" lança-t-il dans le vague, à la fois à l'adresse de tout le monde et de personne. Les yeux de sa mère lançaient de pareils éclairs qu'il savait que s'il en avait été le récepteur, il en aurait baissé le regard. Mais Able dans son flegme froid, demeurait imperturbable. Sous la pression de la main de son fils, elle finit par libérer le poignet de son époux. Il aurait juré qu'elle était à deux doigts de le gifler : "Das sind keine Worte, die man in diesem Haus sagt*". L'ambiance semblait polaire. Randolf tourna un regard vers son géniteur pour reprendre la parole : "Peut-être pourrais-tu être plus explicite au lieu de nous laisser dans le flou ?" lui proposa-t-il. Son ton paraissait neutre, mais il était irrité au possible. Il avait besoin de savoir. Ce poids dans son corps lui hurlait qu'il avait un sérieux problème à résoudre avant la parution du journal le lendemain. D'une façon qu'il n'attendait pas, Able explosa en pointant du doigt son fils cadet, le visage rougit par la colère : "IL a produit des balais volants pour les mangemorts, voilà ce qui se passe ! Et ses jeux dangereux vont nous coûter une première page à la Gazette du sorcier, demain". Tous les regards étaient portés sur Anselmus mais Cordelia réagit avant son fils : "Comment ose-tu proférer de telles accusations ? Il ne ferait jamais cela mais bien entendu, tu ne connais même pas ton propre fils !". Et toi maman, tu ne connais pas ton aîné, pensa tristement Randolf.



*Ce ne sont pas là des mots que l'on prononce dans cette maison.



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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Mer 2 Sep 2020 - 15:32

La devise de Gellert Grindelwald, l’esclandre entre ses deux parents. Tout était inédit cette nuit-là sous le toit des Spudmore. Mais ce qui avait cloué les tripes du fils cadet, c’était ce regard que lui avait lancé son paternel. Il ne l’avait jamais regardé comme il regardait son autre fils, à vrai dire il omettait le plus souvent de le regarder. Et c’était un statut quo qui leur convenait parfaitement à tous les deux. Qu’est-ce qui poussait ce soir le patriarche à franchir cette limite ? Pourquoi le regardait-il soudainement en ennemi ?

Randolf réagit aussi prestement que Anselmus ne réagit pas. Et à les voir tous, imbriqués dans cette chaîne malaisante, à se tenir par le poignet, il retrouva instinctivement sa place en dehors du tableau familial. Lui qui quelques secondes auparavant avait encore sa main sous couvert de celle de sa mère. La chaîne se délia enfin et le cadet se dirigea naturellement de l’autre côté de la pièce, celui qui se trouvait incidemment le plus proche de la porte. Il avait remis les mains dans les poches et ne se rassit pas. Able avait définitivement une dent contre lui et ne voulait ce soir pas le laisser à sa place de spectateur mutique. Tout au contraire, il jeta son fils au coeur de l'arène en pointant le doigt vers lui. Les yeux de son père étaient révulsés à la fois de colère et de déception. C’était horrible, mais pas autant que ce dont il l’accusait.

Les épaules jusque là tendues de l’ensorceleur s’affaissèrent légèrement, tandis qu’il se rendait compte qu’il n’était coupable de rien. Pendant quelques secondes, il avait cru qu'on lui reprocherait sa relation avec une certaine harpie. Et il aurait sans doute explosé de rire si l’accusation creuse finalement portée contre lui n’avait pas été aussi grave. Sa mère, qui avait refusé de quitter la pièce, répondit mieux qu’il ne l’aurait fait au ridicule de la situation. S’il y avait bien une chose que Spud n’avait pas rejeté de l’éducation de Cordelia, c’était cette chose là. Il aimait les moldus autant qu’il abhorrait les mangemorts. Il rendit tout naturellement à son père le même regard furieux et ses narines se dilatèrent. Il avait voulu le mettre au coeur de l’arène, à ses risques et périls s’il finissait encorné. « Je n’ai pas fait ça ! ». Et il pouvait le crier la voix claire et droite, il avait été mis face à ce choix il y a deux hivers, se souvenait parfaitement des pensées qui l’avaient agité. « J’aurais peut-être pu si j’avais ressenti assez de colère contre toi, mais tu n’as même pas ce pouvoir là ! ». Il le toisait avec un regard morgue mais un sourire fier. « Tu pètes un câble ce soir parce que tu ne contrôles rien. Du kontrollierst nichts papa ! Nicht mama, nicht ich ! ». Le fait était qu’il ne contrôlait même plus Randolf.

Pour autant, l’affable paternel ne vacilla pas d’un pouce, retrouva sa stature de marbre devant l’once d’émotion partagée par le plus jeune. Il était derrière son bureau et son fils aperçut enfin, au bout de ses doigts posés sur le bois d’ébène, l’éclat d’un parchemin blanc. Able faisait tout simplement tomber les atouts des autres joueurs avant de sortir les siens. Anselmus eut un rire sans joie, cette question de savoir quelle était la part de vérité et de feinte dans les émotions de son père, il ne se l’était pas posée depuis un moment. Le père avait retrouvé tout son flegme lorsqu’il reprit finalement la parole. « C’est ta mère qui m’a expliqué que les mangemorts ont détruit ton appartement. Et c’est pour elle, pour soulager sa souffrance et sa honte de voir son fils à la ruine, que j’ai accepté que tu reviennes … ». Le sanglot retenu par l’intéressée confirma la véracité de ses propos. Pour autant, le fils se fendit d’un soupir dédaigneux, il était décidé à ne pas se laisser avoir. Tout ce qu’il avait dit à sa mère avait été répété à son père, et alors ? Il ne parviendrait pas à le monter contre elle. « Mais nous ne te permettons pas de revenir avec les problèmes que tu as rencontré, depuis que tu as décidé que tu jouerais tout seul dans la cour des grands. Encore moins salir notre nouveau nom en l'associant au Faucon Noir. C’est toi qui a eu l’idée de ce projet secret, n’est-ce pas ? ». Ce nom qu’il ne s’était pas attendu à entendre prononcer ce soir brouilla quelque peu l’esprit de notre ensorceleur, qui ne se souvenait finalement pas très bien de sa genèse. Plutôt que de répondre, il coula un regard incertain vers Randolf. « Je n'ai jamais pensé, ni voulu, te contrôler Anselmus. Je souhaite au contraire que tu prennes pour une fois tes responsabilités ». Et c’est à ce moment là que Able Spudmore su qu’il avait gagné. Il gagnait toujours quand le souafle était entre ses deux fils.
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Jeu 10 Sep 2020 - 17:31

Randolf se demandait maintenant si sa couardise allait laisser son jeune frère entre les griffes de son père, ou non. Combien de temps faudrait-il pour que tout le monde découvre la mascarade ? Combien de temps faudrait-il avant qu'on ne se rende compte qu'il était celui qui avait construit le Faucon Noir pour les mangemorts ? L'Allemand marchait sur les œufs de son propre silence. Il observait la scène sans réel désir d'y prendre part. Son instinct lui disait d'enfoncer Anselmus, mais sa droiture lui sifflait qu'il n'était pas comme cela. Prit entre deux pulsions différentes, le menuisier se contentait donc d'observer les choses en silence, pendant qu'il déliait son nœud intérieur. L'exclamation de défense de son frère était, pensait-il, crédible. Comment Able ne le voyait pas ? Comment pouvait-il être si aveugle, si persuadé qu'il s'agissait de lui et non de son aîné ? La réalité de ce qu'il avait toujours ignoré lui éclatait aujourd'hui à la figure. Able ne connaissait pas Anselmus parce qu'il n'en avait sans doute rien à faire, et prit dans son trouble, il se persuadait par ailleurs, que le seul capable de faire une telle chose, c'était lui. Et non Randolf. Il ne souhaitait pas être à la place de son jeune frère pour subir le courroux paternel. Il avait toujours détesté cela. Et il avait toujours envié Ansel' d'avoir une vie plus libre que la sienne. Tant de liberté pour être dénigré de la sorte et calomnieusement, à une réunion familiale ? Oh, pour la première fois de sa vie, l'homme se satisfaisait presque de sa position. Presque. Parce que la culpabilité qui rongeait sa droiture ne pouvait pas le faire se sentir bien.
   La voix du patriarche se fit de nouveau entendre et Randolf l'écouta avec une grande attention. Il était vrai que toutes les aiguilles pointaient sur lui. A l'entente du nom de leur balai indétectable, l'Allemand eut l'impression d'être démasqué par sa propre bêtise. Le Faucon Noir était un balai construit à deux. Chacun y avait donné son propre concours. Chacun avait décidé de le construire ensemble, ils avaient mis à profit leurs talents ainsi que leurs connaissances. C'était leur balai. "Mais de quelles responsabilités parles-tu ?" couina Cordelia dont la peine semblait ne pas toucher le roc qu'était devenu son époux, "il s'agit d'une machination. Sans doute une attaque politique, tu le sais très bien, Able". Oh les Spudmore avaient l'habitude des coups bas dans le monde des affaires. Mais là n'était pas la question. Réagissant avant son père, Randolf se fit enfin remarquer : "Peut-être est-ce là une piste à creuser, père" dit-il en croisant les mains devant lui pour se donner davantage de contenance, "mais pour l'heure j'aimerais parler à Anselmus en privé, s'il-vous-plaît. Le Faucon Noir, c'est avant tout notre balai". L'aîné planta finalement ses yeux verts dans ceux de son paternel avec cet air inébranlable qu'il n'avait que lorsqu'il négociait. Il devait parler à son frère. Si son apparence était calme, son cœur résonnait comme un tambour dans sa cage thoracique et il avait l'impression qu'il allait éclater. Il avait d'ores et déjà pris sa décision quant à ce fait. Le tout restait de savoir comment manipuler son jeune frère pour le conduire à faire exactement ce qu'il désirait. Mais il avait déjà une petite idée.


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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Sam 10 Oct 2020 - 18:28

Son retour dans la société familiale était récent, trop pour qu'il comprenne la logique de ces échanges, mais assez pour qu’il sente que ça pue. Les manigances familiales le révoltaient autant que lorsqu'elles avaient menacé son libre arbitre à l'adolescence. Aujourd’hui, l’ensorceleur devinait peut-être qu’il risquait un peu plus que sa liberté de pensée, l’envie le saisit d’inspirer une bouffée d’air, loin de la galerie de tous ces personnages. Il ne s’agissait pas d’une simple attaque politique visant leur chiffre d'affaires et cela l'indignait que leur réponse ne soit pas différente. Qu'est-ce que son père avait bien été sur le point de lui proposer ? Une mise au placard ? « J’en ai assez entendu, je m’arrache  de là … ». Le conciliabule proposé par l’aîné ne lui disait rien. Leurs affrontements passés le donnaient perdant et son instinct devinait un enjeu trop grave et sérieux. Prendre la fuite, c'était ce qu'il savait faire de mieux.

Anselmus abandonna finalement le père et son parchemin, sa mère et ses sanglots, son frère et sa curieuse intention. Il ne s’arrêta dans aucune des pièces en enfilade et claqua derrière lui la porte de la demeure familiale. Il y avait des liens qui se dessinaient dans son esprit tandis que la voix de son père lui rappelait froidement l’explosion de son précédent appartement. L’attaque était arrivé juste après qu’il ait refusé un contrat avec les mangemorts, un contrat portant sur un balai qui avait les mêmes caractéristiques que celui auquel il venait d’aboutir avec son grand frère. Le Faucon Noir. Invisible. Indétectable du Ministère. Comment avait-il pu être aussi con ? Il s’était complétement laissé exciter par le défi, non pas de ce seul balai, mais d’avancer ses recherches pour l’Éclair de Feu. La pensée le gagnait que à sa manière, et par sa connerie, il venait de collaborer. Le froid alentour était mordant. La rue bourdonnait de calme, les feuilles mortes des arbres de la tranquille allée commençaient à tomber. Rien n’était de nature à rappeler l’attentat de pâques que la communauté avait essuyé sur le Chemin de Traverse et pourtant il ne pensait plus qu’à cela. Il leva ses yeux vers le ciel, comme si un balai invisible avait filé dans les airs, pour lui déposer sur le crâne la bombe qui aurait mérité de le fendre. Mais il n’y avait rien là-haut, absolument rien d’autre que la nuit bleue. Il sursauta lorsque la sonnette d’une bicyclette tinta et fit deux pas de côté pour laisser passer la tranquille famille moldue. Ses mains tremblaient.

Le sorcier n’était pas en état de transplaner alors il sortit une clope plutôt que sa baguette. La lumière du porche se ralluma derrière lui et il reconnut, par le silence qui suivit, l'imposante présence de son aîné. Impossible de savoir pour le plus jeune si ses idées étaient trop troubles ou trop claires, mais la nébuleuse de son cerveau obéissait souvent à cette règle lorsqu'il était tourmenté. Il aspira sans plaisir une bouffée de fumée et la recracha avec une âcre vérité, la seule qui n’était soumise à aucun doute. « On a fait une connerie, une énorme connerie ».


Dernière édition par Anselmus Spudmore le Ven 6 Nov 2020 - 14:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Ven 30 Oct 2020 - 13:10

Randolf ne savait pas très bien encore si la situation lui échappait ou non. Quoiqu'il en soit, il suivait les échanges en se permettant d'intervenir sporadiquement. Son regard vert passait d'un bout à l'autre de la pièce, s'attardait sur les visages remplis d'incompréhension. Lui, il comprenait tout. Mais feindre était devenu depuis longtemps un bel atout. Sa position plus mesurée n'existait que parce qu'il avait toutes les cartes en main et pas les autres joueurs. C'était une partie de poker qui se faisait dans cette pièce, c'était sombre, angoissant, psychologique. Le poids de tout leur héritage familial sur les épaules, Anselmus se sentait trahit là où son frère était le véritable traître. Le plus jeune de l'assemblée fut finalement le premier à craquer. De quoi laisser penser Able qu'il avait raison, que son cadet avait une nouvelle fois fais des siennes. Mais non. La carte qui se reposait dans la main de Randolf était intéressante, puisqu'il était le seul à savoir, pour une fois. Ascendant sur son père, sa mère, son frère. Il en aurait été très fier si les conséquences n'avaient pas été si néfastes. Le patriarche allait faire tonner sa voix grave mais le menuisier se contenta de se saisir du parchemin qui était abandonné sur la table pour suivre son petit frère, le pas vif, déterminé. Anselmus allait signer. La décision venait d'être prise à la vitesse d'un vif d'or par le fabricant de balais. Il ne serait pas celui qui irait en prison - que deviendrait la compagnie sans son concours ? Que deviendrait Spudmore & Ellerby sans son menuisier ? Ils avaient déjà prouvé qu'ils pouvaient se passer du plus jeune de la famille. Randolf après tout, n'était pas un mauvais enchanteur. Mais se passer de lui...? L'ego surdimensionné de l'aîné semblait à cet instant n'avoir plus aucune limite, prêt à tout pour sauver sa propre peau, prêt à tout, aussi, pour sauver Alizea.

Randolf déboucha dehors et comme toujours lorsqu'il était question d'eux, Anselmus sut que c'était lui et non leur père. Nerveux, une clope au bec, peut-être qu'il sentait que la chance commençait à lui glisser tranquillement entre les doigts. L'aîné ne se pensait pas si cruel, mais l'égoïsme faisait parfois faire bien des choses. C'était une décision égoïste que celle d'intégrer son frère à ce projet sans lui donner toutes les informations, tout comme il était égoïste qu'il ait accepté parce qu'on menaçait son épouse. « Le penses-tu vraiment ? » demanda le flegmatique allemand. Son regard d'acier ne se détachait pas du plus jeune : « Le Faucon Noir reste un magnifique balai ». Il n'ajouta pas bien que cela flottait entre eux, que le Faucon Noir n'aurait jamais pu exister s'ils n'y avaient pas mis leur concours tous les deux. Les yeux de Randolf se posèrent sur la fumée qui s'évaporait. Il devait être très prudent sur les mots qu'il employait - mais la culpabilité ne se lisait-elle pas franchement sur ses traits ? Il culpabilisait, Randolf, vraiment. Mais peu importait la culpabilité, au fond, puisque certains desseins s'élevaient plus que cela.
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Ven 6 Nov 2020 - 16:03

Randolf était plongé dans la pénombre mais Anselmus savait qu’il le regardait. La lumière du réverbère sous lequel il se trouvait se reflétait dans les pupilles de son aîné. Et puis, dans la tranquille rue et par cette froide nuit d’automne, qui d’autre pouvait-il scruter du haut de son perchoir ? Cette représentation tout en aplomb aurait dû l’inquiéter. Sauf que Randolf était le dernier membre de la famille que Spud aurait soupçonné d’une malversation avec les mangemorts. Il lui reprochait bien des choses à son aîné, mais aucune de cette nature. Ses critiques se portaient plus facilement sur son cul trop propre et ses manières de premier. Et puis surtout, son frère était le sorcier le plus astucieux qu’il connaissait, de ceux qui ne se font jamais prendre la main dans le chaudron. C’était lui le con qui magouillait et merdait, encore une fois, non ? Cela expliqua que, même dans ce moment éclair où l’aîné fit le choix dangereux de lui dévoiler toutes ses cartes, admira l’ignoble fruit de leurs cervelles pourries, le plus jeune n’y vit que du feu. Randolf ne dévoilait pas une immonde vérité, mais feignait pour le voir se trahir. « Se barrer de votre maison de fous, ça m’a au moins appris une chose … - ça lui avait appris en réalité plusieurs choses, mais pas que son frère avait affiné sa cruauté auprès du pater - Je ne marcherai pas dans ta combine ».

A quoi s'attendait réellement Randolf en lui tendant ce manche : à ce qu'il s'attribue tout le mérite de merde attaché à leur balai ? Ou bien au contraire qu'il se lamente ? Le plus jeune était plutôt fier de conserver ses moyens et était persuadé de si bien éviter le piège. Il s’empêtrait pourtant dans la toile, même en restant statique, à écouter le poison distillé par son aîné. Maintenant qu’il était résolu à tourner une seconde fois la cape à sa famille, Anselmus réalisait qu’il avait apprécié travailler avec Randolf, que leurs discussions à l’atelier lui manqueraient d’une étrange manière. Il n’avait pas appris à l’apprécier, mais au moins à le respecter. Même s’il se gardait bien de le faire apparaître dans les mots qu’il choisissait de lui adresser. Il désigna du bout de sa cigarette incandescent le contrat que tenait son grand frère. « Et je ne signerai pas le parchemin que tu apportes en elfe bien dressé, même s’il y avait trois millions de gallions à la clé et un harem de harpies en bonus ». Son ambition était à la mesure d’un poufsouffle qui goûtait pour la première fois à la tranquillité, il n’avait jamais été aussi heureux qu’il l’était en ce moment, avec sa piaule et sa meuf. La liberté, enfin, il connaissait. Et dommage si cela signifiait de renoncer plus définitivement à sa famille, et même à sa belle-sœur. L’ensorceleur était résolu à se barrer une fois sa cigarette consumée. Cette discussion avec son grand frère n'était rien de plus qu'un au revoir. « Lieber sterben … » murmura l'ensorceleur pour lui même en se dégourdissant les jambes sur place. Cette proposition était finalement bien plus proche que aucune autre couchée sur le papier jauni. Vraiment, aucune raison ne l’aurait fait signer, son frère ne gratterait rien.
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Lun 23 Nov 2020 - 2:37

La chaleur de l'été se dissolvait peu à peu dans l'automne qui avançait tranquillement ses pions. Les saisons laissaient la place à la suivante comme les pièces sur un jeu d'échec. C'était un jeu similaire qui se jouait dans l'esprit de Randolf, quoique présentement beaucoup plus cynique. Anselmus représentait le fameux pion défenseur à éliminer à tout prix, pour que sa pièce maîtresse à lui ne tombe pas avec fracas sur l'échiquier des affaires. Mais au delà de l'entreprise familiale, se jouait peut-être aussi le match revanche de toute une vie à ne pas se comprendre. Les deux Spudmore s'appréciaient d'une affection particulière, peut-être un peu malsaine. L'aîné s'en voulait de ce qu'il voulait faire à son cadet quand bien même une zone grise de son cerveau lui intimait de ne pas s'en faire. Mais comment ne pas s'en faire, alors qu'il avait presque tout orchestré ? Randolf pourrait bien cacher son malaise derrière l'excuse de dire à Anselmus qu'il n'avait pas fait ça de lui même - c'était vrai - qu'on lui avait quand même un peu forcé la main - c'était vrai aussi. Mais quand même... Comment mesurer la lâcheté d'un homme lorsque cette dernière avait éclaté la jauge ? L'Allemand plissa les yeux aux premières paroles de son cadet sans enchaîner. Son air tranquille ne trahissait pas le chaudron à ras bord qu'il avait dans l'esprit. Il évaluait, à la manière d'un maître d'échec, la force comme la faiblesse de ses coups. Comment amener tranquillement son petit frère à la folie de signer un parchemin l'incriminant de traîtrise à la communauté magique - plus qu'à leur famille ? Randolf aurait pu modifier le parchemin en lui conseillant d'abord de le lire, mais il trouva l'idée si répugnante que même lui ne s'abaisserait pas à ça. S'il faisait signer Anselmus, ce serait presque de bonne foi.

« Signer ne veut pas dire que tu n'auras plus ta place dans la société, ni dans la création de nos balais une fois tout cela terminé » choisit-il de bouger une pièce qui ne le forcerait pas à dévoiler sa propre faiblesse, « si tu veux ma parole pour cela, je te la donne ». Que valait sa parole ? En fait, elle valait beaucoup. Randolf ne la donnait pas à n'importe qui, et si son oreille fut irritée des quelques mots vulgaires échappés par son frère, il n'en montra toutefois rien. C'était quelqu'un qui avait au moins pour lui de tenir ses promesses. « Ça ne t'a pas plu de travailler à la fabrique ? Sincèrement ? » continua-t-il de son ton toujours tranquille, « si tu ne signes pas, Père ne voudra plus jamais de toi de toute manière. Et si tourner le dos à ton nom ne te dérange pas, je ne crois pas me tromper en disant que tourner le dos à maman et à la fabrique ne te ressembles pas ». Randolf marqua une légère pause pour mesurer la suite de ses paroles : « Ou même tourner le dos à Alizea ».
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Mar 24 Nov 2020 - 16:42

Randolf lui cédait quelque chose, même en paroles, dont Spud ne l’aurait jamais cru capable. Une véritable place dans leur société : pas dans son ombre, sans cesse négligé. Le cadet aurait pu lâcher un rire sans joie ou un soupir dédaigneux en entendant la concession qui y était attachée. Elle n’était pas des moindres. Une fois tout cela terminé. Il n’en fit pourtant rien et ouvrit, pour la première fois depuis longtemps, les oreilles pour écouter son grand frère lui parler. Il ne faisait pas des affaires pour rien, sa parole était réputée avoir valeur d’or dans leur milieu. Ses mains glissés derrière sa tête, ses doigts joints derrière son bonnet, le cadet comprenait enfin et finalement la gravité de la partie qui était en train de se jouer, et surtout qu’elle se jouait autour de son aîné, d’une façon ou d’une autre. Et il ressentit à son tour une espèce de peine pour lui, à le voir instrumentaliser à la fois sa sincérité éclatante et le rôle, les règles claires, le code qu’on lui avait appris. Randolf aurait mérité finalement celle liberté dont lui avait su s’emparer.

Tourner le dos à la fabrique, à leur mère ou à sa belle-sœur, ça ne prenait pas encore tout à fait son sens pour lui. Il se passa finalement une main lasse sur le visage et osa enfin regarder le plus grand droit dans les yeux pour lui lâcher une vérité brutale. « Parce que père a déjà voulu de moi ? ». La question sous-jacente à tous leurs rapports, ils ne se l’étaient jamais posés ensemble. Ansel se l’était déjà murmuré à s'en faire tourner les rouages des méninges en tout cas et le regard qu’il lança à son frère l’interrogea momentanément de savoir si lui aussi. Sa cigarette était consumée avant qu’il n’ait pu en fumer les dernières taffes, il l’écrasa sous son pied. Le temps était écoulé et il avait retrouvé une paix qui lui permettait de transplaner. Ca aurait mieux valu mais le plus jeune rejoignit à la place le plus grand sous le porche et s’appuya les fesses contre la rambarde mouillée en bois. Comme à la volière, il y a quelques années à l’école, il ne plaisantait plus, c’était rare. « Il y a une cruelle vérité là-dessous, quand deux frères ont presque le même âge et sont traités différemment. Plus l’un devient une chose, plus l’autre devient nécessairement l’opposé, et vice versa. Si l’un est l’héritier, source d’honneur et du bien, alors l’autre canalise forcément la malveillance créative, le méchant frère … C’est l’histoire que raconte ce parchemin, n’est-ce pas ? ».

Anselmus n’était pas con mais loyal comme un poufsouffle, et il avait grandi depuis. « Je ne suis pas sûr que tu aies déjà eu une once de respect pour moi, Randy. Et je ne crois pas en avoir jamais eu pour toi non plus pour ce que ça vaut ». Les deux frères ne se parlaient pas souvent, alors autant cut the shit. « Mais il serait peut-être temps que ça change, alors pour l’amour de Merlin, dis-moi sincèrement pourquoi tu veux que je signe ce parchemin ? ». Ils se regardaient maintenant droit dans les yeux, chacun y cachait pudiquement une sorte de détresse. « S’il te plaît … ».
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Dim 29 Nov 2020 - 18:27

Randolf ne savait pas encore à quel point la situation lui échappait mais il commençait à comprendre, par la force de cette discussion, qu'il n'y aurait pas vraiment de vainqueur à son issue. Et il pouvait employer tous les mots les plus fourbes, toucher les sentiments les plus profonds de son petit frère, il y aurait un moment où il devrait se compromettre. Mais voilà, Randolf aurait pu simplement signer ce fichu papier et se mettre à découvert. Mais il était une part irremplaçable de la compagnie, il avait Alizea et surtout, il serait arrêté bien assez vite. De là, il ne faudrait pas beaucoup de temps pour qu'on le retrouve mort dans une des cellules du Ministère. Les mangemorts ne font pas de cadeaux à un traître. Qui plus est, un traître qui ne soit pas pur...

La phrase d'Anselmus l'étonna sincèrement et il fronça ses sourcils blonds en regardant son petit frère. « C'est lui qui t'a fait revenir dans l'entreprise. Pas moi, tu le sais » répondit Randolf d'un ton patient, sans aucune honte d'admettre que non, lui n'avait pas nécessairement voulu de son retour parmi eux. La relation qu'ils entretenaient était probablement bien malsaine, mais que pouvaient-ils y faire ? Ils savaient tous les deux quels étaient les enjeux de la famille Spudmore. Tout tournait toujours autour du nom et de la dynastie des balais. Cela avait été le cas pendant leur enfance, c'était maintenant le cas alors qu'ils étaient plus qu'adultes. La suite des propos d'Anselmus le heurta. Elle révélait une bien pénible réalité, celle que Randolf avait toujours subie. Il avait toujours envié la défiance de son jeune frère et sa liberté, alors que lui était toujours le nez fourré dans les bouquins, le nez fourré à la fabrique. Apprendre à lire un contrat en long en large et en travers à douze ans. « Tu as plus de chance que moi sur bien des points » répondit-il d'une voix égale, « j'espère que tu t'en rends compte ». Il préférait ne pas répondre à la question elle-même. Bien sûr que c'était l'histoire de ce parchemin. L'histoire de ce parchemin qui ferait du plus jeune le vilain petit canard de la famille Spudmore. Et peut-être que la roue tournait cette fois-ci. Cette fois-ci, c'était au tour du cadet de ne pas avoir de chance et de se plier au diktat familial. Pas à lui. Le regard perçant de son jeune frère lui transperçait le coeur, lui qui s'était toujours imaginé avoir coupé réellement les ponts avec son petit frère depuis des années. Randolf avait fait de son mieux pour se convaincre qu'il n'en avait rien à faire du plus jeune mais la vérité, c'était que les liens du sang faisaient parfois un peu ce qu'ils voulaient. Et ça le faisait chier, bien bien chier.

L'allemand ne savait pas comment se dépêtrer de ce merdier autrement qu'en disant la vérité. Et c'était pénible pour lui qui avait espéré collaborer sans ne jamais être inquiété. Mais voilà, le karma revient toujours pour donner un coup de bâton sur le dos de ceux qui le méritent. Ou de ceux qui ne le méritent pas. « La vérité, c'est que l'article de la Gazette dit la vérité et que le Faucon Noir a bien servi une cause » dit-il prudemment, « et pas celle du Ministère, tu t'en doutes bien ». Randolf avouait à demi-mot ce qu'il avait fait sans détourner néanmoins son regard des iris bleutées d'Anselmus. L'aîné s'adossa contre la porte comme s'il avait voulu se fondre dans le bois : « Absolument tout est vrai » - il fit une pause comme pour être certain que le masque composé sur son visage n'allait pas tomber en miettes une fois qu'il dirait la vérité - « et je le savais très bien ».


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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Mer 9 Déc 2020 - 14:04

Que Able Spudmore ait fait revenir Ansel dans la Compagnie, ça n'était pas une bénédiction. On lui avait donné une part du gâteau empoisonné ou offert sous le papier cadeau un cadavre malodorant à force de traîner dans le placard. On voulait qu’il reparte chargé, beaucoup plus chargé, qu’il n’était revenu. Malgré cela, le cadet arrivait à se sentir plus chanceux que son frère Randolf. Cela n’avait pas toujours été le cas. A une autre époque, il avait été jaloux de cette ligne de conduite, de ce corps de règles claires, qu’il pensait simple à suivre. Il n’en avait pour sa part jamais eu. En tout cas aucun qui ne portait les mêmes lettres de noblesse. Mais il avait fini par apprécier de se faire seul sa baguette. Le poids de la connaissance de l’affaire qui se tramait à son insu paraissait plus lourd que aucune liberté sur les épaules de Randolf. Il lui donna donc l’opportunité, aussitôt regrettée, de partager le poids de ce fardeau.

Si l’article de la Gazette disait vrai, alors le Faucon Noir avait sciemment été conçu pour servir les intérêts du Seigneur des Ténèbres. Et cette hypothèse glaça le sang de l’ensorceleur avant même de se voir confirmée. Le plus jeune avait blêmi mais son regard bleu ne s’était pas éteint. Des questions s’érigeaient comme une digue incapable de contenir sa violence montante. Le parchemin se vit arraché des mains de Randolf, à la recherche d’une autre explication. « Pourquoi tu aurais fait ça … as fait ça ? - Rien, absolument rien, dans le parchemin qu’il parcourait d’un regard fébrile - C’était avant ou après m’avoir fait travailler dessus ? ». Mais il pouvait au moins deviner la réponse de la seconde question et les pièces du puzzle se mettaient en place. « Ca me rend malade … ». Il aurait mis sa baguette à couper que les mangemorts qui avaient approché son aîné étaient les mêmes qui l’avaient approché, plus d’une année en arrière. Et lui qui pensait connement qu’on lui avait lâché la cape. Que son amende honorable était payée allée des embrumes. Mais cela n’était pas le pire. Anselmus avait très peu de convictions, mais Randolf les avaient toutes trahies. N'étaient-elles pas également les siennes ? Il ne pensait tout de même pas sérieusement à la supériorité des sorciers sur les moldus ? « Je ne signerai pas. Rien de tout ça ! ». Il lui plaqua son parchemin sur la poitrine avant de faire volte face, saisi par la peur et l’envie de transplaner. L’affection qu’il portait à son idiot de grand frère l’en empêchait pourtant toujours et il le mit en garde, pointant finalement son doigt accusateur non pas vers lui mais vers la porte d’entrée. « Et tu ne devrais pas non plus. Seine firma, seine verantwortung  … ». Il semblait à Anselmus qu’il avait enfin appris à diriger sa rage contre la bonne personne, Able. Et il s’accrochait à ce nouvel état de fait. Leur père ne l’avait jamais protégé, et pourquoi l’aurait-il fait ? Mais son héritier Randolf ? Le moment était peut-être venu de lui rendre la rançon de sa prise en otage.
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Ven 11 Déc 2020 - 13:44

Randolf était bien conscient que sa petite bombe lâchée pourrait avoir un rayon d'impact sur plusieurs kilomètres, mais il n'avait pas eu trente-six solutions. Il était un homme qui réfléchissait rapidement et si Anselmus était plus prudent, cela ferait longtemps qu'il aurait transplané. Rester aux côtés de son aîné était un signe de faiblesse dans la brèche de laquelle il s'infiltrait. Et tout comme il n'avait pas le choix que de le faire maintenant, bien que cela ne lui plaisait pas particulièrement, il n'avait pas eu le choix que de travailler sur le Faucon Noir. Et son petit frère lui demandait des explications alors que l'esprit de l'Allemand se demandait s'il avait bien fermé la porte derrière lui avant de rejoindre le plus jeune des Spudmore. Randolf se mura dans un silence de pierre alors que, peut-être, son petit frère ressentait l'étau se serrer autour de lui. Qu'on se le dise, il voulait sauver sa peau, certes. Mais au fond, il aurait préféré crucifier quelqu'un d'autre que son imbécile de cadet qui, pour une fois, n'avait rien à voir là-dedans. Il n'était pas sadique. Pas du tout. Mais en l'état actuel des choses, il raisonnait comme un homme d'affaire. La Compagnie avait davantage besoin de lui que d'Anselmus. Et c'était la Compagnie qu'il fallait sauver avant tout. Il lui plaqua le parchemin contre le torse et il le suivit du regard, avec le calme implacable de l'homme qui calcule son prochain coup. Alors, quelle pièce bouger et quelle pièce était Anselmus sur un échiquier ? Si lui se considérait comme une Tour, son petit-frère était assurément un Fou.

« Je ne signerai rien du tout » répondit-il d'un ton tranquille à sa dernière question, « je ne le peux pas » et ne le veux pas. Il le regarda un moment, ce gamin qui n'osait pas transplaner pour il ne savait qu'elle raison. Sans pouvoir s'en empêcher, Randolf eut un élan d'affection pour son petit frère qui ne comprenait définitivement rien à ce qui se passait et se jouait. Ne comprenait-il pas l'importance d'un tel papier ? Ne comprenait-il pas que si aucun d'eux ne signait, tout allait partir en fumée ? Peut-être le savait-il mais n'en avait-il rien à faire, après tout, Anselmus n'avait pas été l'héritier prodige, c'était lui. Lui qui portait tout sur ses épaules et lui qui prendrait la tête de l'empire des balais. « Pour répondre à tes premières questions » commença-t-il d'un ton calme et prudent, « ne crois pas, je te prie, que ça ne m'a pas rendu malade. Mais nous sommes tous faillibles face à la menace. Surtout lorsqu'elle est dirigée vers ta femme ». Anselmus n'avait pas de femme, Randolf avouait à demi-mot le chantage qu'il avait subi sur Alizea. Et il n'avait pas hésité bien longtemps à donner son accord pour le Faucon Noir. Et aussi doué fut-il... Comment faire un pareil balai sans Anselmus ? Il planta ses yeux verts dans ceux de son petit-frère en tenant toujours entre ses mains plus crispées que d'habitude le foutu morceau de parchemin qui détruirait la vie du plus jeune de la fratrie. « Je ne pouvais pas faire un balai pareil sans toi » avoua-t-il par manipulation autant que par sincérité. Et ça le tuait de l'admettre, vraiment.

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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Jeu 4 Fév 2021 - 15:07

Randolf ne signerait pas le parchemin incriminant, à la bonne heure, Anselmus non plus. L’ensorceleur s’était montré clair dans la définition de la position qu’il camperait dans cette affaire, celle d’un mec à la fois con et innocent qui voulait le rester. Innocent. Leur père coulerait donc avec la compagnie même s’il était le seul des trois à avoir la baguette complétement propre. Ses prérogatives et sa responsabilité de dirigeant mes couilles, les gobelins pouvaient bien saisir sa collection de balais qui pesait une fortune.

Le regard que Randy plantait dans le sien était aussi froid et liant que de l’acier. Spud fronça les sourcils et jeta un coup de menton dédaigneux au bel enfoiré, l’air de le provoquer d’un quoi silencieux.

Lui qui pensait avoir entendu le pire blêmit, ses traits durs se détendirent, se liquéfièrent même. La seule absente de ce soir demeurait comme d’habitude quelque part cachée entre les deux frères, les empêchait fatalement de continuer à se respecter comme tel. Impossible de ne plus regarder l’aîné comme un ennemi, de ne pas le haïr derrière son parchemin, son faible arsenal juridique derrière lequel il souhaitait se protéger, pire, la protéger. Les poings du plus jeune s’étaient refermés dans les poches de son hoodie, un cognard ne l’aurait pas mieux sonné. Un souffle de buée. Tourner la tête sans que son regard bleu ne s’accroche à rien. Il était sensé répondre quoi ... ouais … les banalités habituelles … « Super, merci de reconnaître mon talent quand ça me fout dans la merde … ». Son ton était affecté pourtant. Il aimait cette femme, sa femme, à l’autre.

Spud n’avait jamais autant eu la haine, pas même le jour de l’annonce de leur mariage. Randolf n’avait pas uniquement épousé la femme qu’il aimait. Il l’avait épousée alors qu’il était incapable de la protéger. Et même si personne ne l’aurait pu face à la menace des mages noirs, il n’arrivait pas à s’empêcher de le haïr, lui plus que tous ces putains de mangemorts. Il remonta d'un coup les escaliers pour lui écraser son avant-bras contre la gorge. « Même si j’étais assez crétin pour signer - plus que crétin il était fou avec ses yeux exorbités - tu crois qu’il va se passer quoi arshloch ? ». Sa mâchoire était serrée et il ne reconnaissait pas sa voix, plus menaçante que d’habitude, plus sombre. La peur n’était plus la seule à l’acculer. Il voulait que l’autre se sente aussi merdeux que lui. « Maintenant qu’ils ont reniflé ta faiblesse … te demander plus … continuer à la menacer … ». Il parlait peu, pour ne rien dire, mais réfléchissait beaucoup, pour ne rien trouver. Une idée le traversa et lui fit resserrer sa pression, écraser avec toute sa force la gorge de l'héritier, sans qu’il ne s’en rende compte. Il laisserait son frère aller en prison pour le crime qu’il avait commis et lui resterait libre de protéger son amie, peut-être même qu’il lui ferait oublier son ancien époux … et … il le relâcha. « Tu peux crever ! ». L'un ne valait pas mieux que l'autre alors pourquoi lui ?
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Randolf Spudmore

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NEUTRE
Le silence est une opinion.

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| EPOUVANTARD : Son frère et son épouse.
| PATRONUS : Un cerf.
| POINTS DE COMPÉTENCE :

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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351Dim 14 Fév 2021 - 22:29

Anselmus était souvent un imbécile mais lorsqu'il était question de sauver ses miches, il savait réfléchir. Et alors que les mots sortaient des lèvres de l'aîné, ce dernier se faisait la réflexion qu'il allait décidément devoir le travailler au corps. Comment diable lui faire signer un papier qui, au mieux le forcerait à l'exil et au pire à la prison ? L'horreur dans laquelle il le plongeait frappait de plein fouet Randolf qui, malheureusement, était assez égoïste pour préférer cette solution. Anselmus n'avait rien ni personne. Rien à perdre. Lui, lui il avait une épouse, une carrière au sein de la compagnie. La sagesse de l'Allemand le conduisit à laisser son petit frère s'agiter, les yeux exorbités. Il savait bien que la situation lui échappait, qu'il signerait ce foutu papier qu'il lui fasse les yeux doux, qu'il lui crie dessus ou pire, qu'il utilise un impardonnable. Il ne se pardonnerait sans doute jamais d'utiliser un Impero. Mais pour protéger ses arrières, celles de la société et celle d'Alizea eh bien... Pauvre Anselmus. Il lui donnait cette étrange impression de petit rat coincé dans une cage. C'était presque pénible à voir. Mais plus que jamais, au delà de la division de deux frères, se tenait surtout leur patriarche, cet homme qui, par sa voix tonitruante et sa rage, les avait définitivement ligué l'un contre l'autre. « On mourra tous un jour » répondit philosophiquement Randolf. C'était donc tout ce qu'il avait à dire ?

Il avait été incapable de protéger Alizea et se soumettre avait été la seule chose qu'il avait réussi à trouver pour qu'elle ne soit jamais au courant de rien. Maintenant, plus que jamais, il faisait le choix de son mariage au lieu du choix de sa fratrie. C'était probablement à la fois louable et profondément honteux. Mais l'Allemand aimait profondément sa femme là où sa relation avec son frère était un tas de cendre depuis désormais des décennies. Comment reconstruire sur un terrain inconstructible ? « J'ai toujours pensé que tu avais pour Alizea une affection rare » commenta-t-il d'une voix égale, « j'ai dû me tromper. Tu as plus à perdre à ne pas signer qu'à le faire. Nous pouvons et nous laverons ton nom. Si tu ne signes pas, pourtant... ». Randolf fit une pause savamment calculée, « on te soupçonnera toujours, père te soupçonnera, mère aussi et que dire, que dire, d'Alizea... ». C'était fourbe ce qu'il faisait, profondément fourbe. Mais il y avait bien quelque chose contre lequel Ansel ne pouvait rien, bien que ça lui bouffait le coeur. Ali ne l'aimait pas lui, elle aimait Randolf. Que ce dernier signe ne ferait qu'éloigner davantage de lui une femme qu'il aimait de tout son coeur...
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MessageSujet: Re: Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 Au soir de la tempête, les tourments Spudmore | ANSELMUS | SEPTEMBRE 1978 129196351

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