But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Remus n’avait aucune idée de ce qu’il était en train de faire. Et il ne savait pas du tout non plus pourquoi il le faisait. Pourquoi retenait-il Gauwain ? Cela ne lui rapporterait rien, il n’était pas son ami, et Remus était habitué à ce qu’on le prenne pour un tocard. Mais il en avait peut-être assez que les choses se passent toujours ainsi. Il avait toujours subi sa lycanthropie, et il savait bien qu’il ne l’accepterait jamais réellement, et qu’il détesterait toujours cette part de lui-même, quitte à s’empoisonner la vie, mais… il ne savait pas trop. Peut-être qu’il estimait que si les gens devaient le mépriser, autant qu’ils le fassent pour la bonne raison. Mais surtout, il n’avait pas envie d’être perçu comme un lâche, et quelqu’un de totalement désintéressé de la situation actuelle du monde magique, parce que c’était vraiment loin d’être le cas.
« Comment ça, fiché ? A cause de Black et Potter ? »
Remus fut un peu surpris par sa seconde question. Il voulait bien admettre que Sirius et James avaient toujours été un peu turbulant, du temps de Poudlard, mais de là à être fiché au Ministère ? C’était un peu gros, mais il est vrai que Gauwain faisait partie de ceux qui avaient toujours eu les Maraudeurs en horreur, alors sa réflexion était compréhensible, même si cela restait tout de même démesuré. Néanmoins, le jeune homme se sentait un peu coincé, pour le coup. Il avait agi sous le coup de l’impulsion, mais ce n’est pas pour autant qu’il se sentait prêt à révéler son secret… comme ça. D’autant qu’il ne savait pas du tout ce que Gauwain en ferait.
Il n’avait pas l’air d’être quelqu’un de malveillant, ou de mal intentionné. Il voulait devenir Auror, mais ce n’est pas pour autant que Remus pouvait lui faire confiance, ou qu’il le connaissait réellement. Mais il en avait trop dit pour se rétracter, et il ne se voyait pas inventer quelque chose, pour s’éviter de dire la vérité. Il devait se jeter à l’eau, mais ce n’était pas simple pour lui. C’était même vraiment difficile.
« Non, ça n’a rien à voir avec eux. Je suis… un loup-garou. »
Il l’avait dit bas, vraiment bas, il avait presque chuchoté. Trop craintif que qui que ce soit d’autre n’entende.
Lupin avait chuchoté ces mots et pourtant ils avaient raisonné comme une déflagration. Comme un Impardonnable.
Le Gallois se figea, dévisageant le garçon malingre en face de lui, sourcils froncés, incrédule. Lupin ? Un lycan ?
Et pourtant.... ….Gauwain n'avait jamais été mauvais en Défense Contre les Forces du Mal. Un lycanthrope était un adversaire redoutable, parce que sa contamination lui octroyait une force et une sauvagerie qui ne faisaient que croître avec les années, à mesure que l'homme fusionnait chaque lune avec l'animal. Même sans être transformé, l'individu devenait progressivement sujet à des sautes d'humeur, à des accès violents, à la colère, à des envies de sang...
…...du moins.... s'il nourrissait son loup intérieur. S'il l'acceptait avec jouissance et satisfaction.
Or....
Lupin avait l'air calme, timide, presque fragile. Malade. Il ne se glorifiait pas. Il avait l'air apeuré.
Gauwain déglutit, en comprenant les implications. Lupin ne nourrissait pas le loup. Et pour cela, il n'y avait qu'une raison. Il luttait contre la progression du mal. Il traitait en maladie ce que d'autres accueillaient en don. Pour autant, Gauwain connaissait les protocoles ; il y avait un seul fichier de suivi et de fichage des loups-garous, et les formulaires ne comportaient pas de cases précisant le bord politique de l'individu ou son rapport à son affliction. Seulement son niveau actuel de dangerosité.
Le Gallois se passa une main sur le visage.
« Je vais avoir besoin d'un deuxième café. »
Il agita la main, faisant signe au serveur, et commanda, cette fois, un Irish. Parce qu'on en était là, oui. Il fit signe à l'ancien Gryffondor de commander également. Il pouvait au moins payer une deuxième tournée, pour la peine. Pour s'être mépris.
« Et.... Dumbledore était au courant, alors ? Et ….Potter et toute la clique ? »
Son froncement de sourcils s'accentua. Il cherchait à donner du sens à tout ça.
« Forcément, ça doit compliquer la tâche pour postuler au Ministère. »
Soudain, la recherche d'emploi devenait triviale. Il n'y avait pas de remède à la lycanthropie. Et.... Lupin avait sous-entendu que tout ça datait d'avant Poudlard ; Gauwain accusa le coup. Il baissa les yeux sur son café fumant, regrettant ses paroles.
« Je suis désolé. »
Pour ses paroles quelques instants plus tôt ? Pour Remus et sa maladie ? Les deux, sans doute.
« …...Ca te vient de tes parents ou... ? »
Lupin n'aurait probablement pas envie de se confier sur des détails si intimes, mais l'ancien Serpentard avait parlé sans réfléchir.
Remus Lupin
ORDRE DU PHÉNIX La meilleure défense, c'est l'attaque
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Remus se sentait mal à l’aise, comme à chaque fois qu’il était en présence de quelqu’un qui savait la vérité sur lui. Il savait qu’il allait être jugé, mais au moins, il le serait pour de vrais raisons. Depuis qu’il était enfant, il avait toujours cherché à être aimé des autres. Contraint de passer une enfance solitaire, sans la possibilité de se faire des amis, et en déménageant perpétuellement, il n’avait jamais été accompagné que de la présence de ses parents. Alors depuis, il avait cette envie, irrépressible, d’être apprécié par ceux qui l’entouraient, même s’il avait une bien piètre opinion de lui-même, et qu’il n’estimait pas être une plus-value pour qui que ce soit.
Il n’avait aucune idée de ce que serait l’avis de Gauwain, concernant la révélation qu’il venait de lui faire. Oui, il avait l’air tolérant, et ouvert d’esprit, mais est-ce que cela suffisait ? Les loups-garous avaient tendance à être rejetés par la société, il leur était impossible d’occuper des postes valorisants, et bien payés. La plupart vivaient reclus, dans la pauvreté, et n’avaient pas une espérance de vie très développée. Remus avait énormément de chance pour sa part, d’être entouré, mais il avait aussi cette voie intérieure, qui lui soufflait qu’il représentait un poids pour ses amis. Ce n’était peut-être que des idées qu’il se faisait, mais il s’interrogeait tout de même, et surtout, il se culpabilisait continuellement.
« Je vais avoir besoin d'un deuxième café. Et.... Dumbledore était au courant, alors ? Et ….Potter et toute la clique ? »
Remus commanda un thé en bafouillant, sortant la première idée qui lui venait en tête, un peu pris au dépourvu. Dumbledore avait été mis au courant, Remus ne savait trop comment, mais cet homme avait des yeux et des oreilles partout, semblait-il. Il avait débarqué chez eux sans prévenir, pour assurer que Remus pourrait étudier à Poudlard. Une nouvelle qui avait surpris tout le monde, son père en premier lieu, qui avait toujours été convaincu que cela aurait été impossible, étant donné la condition de Remus. Cela avait été la plus belle annonce jamais faite à Remus.
« Oui, il a mis en place tout un système, pour que je ne puisse mettre en danger personne, durant les pleines lunes, et que je sois isolé, et contenu. James et les autres l’ont découvert durant les premières années. On partageait le même dortoir, alors au bout d’un moment, ce n’était pas difficile d’avoir des doutes. »
Ils avaient été d’un grand soutien. En aucun cas ils l’avaient rejeté, au contraire, ils étaient même devenus des animagi, pour lui tenir compagnie durant les pleines lunes. Sous sa forme monstrueuse, il n’était pas réellement un danger pour les autres animaux. Très agressif envers les humains, il ne s’attaquait pas aux autres espèces, ou alors, vraiment s’il était très énervé, ce qui à force d’être tout le temps muselé, et enfermé, arrivait plus souvent que Remus ne le voudrait. Remus avait toujours été terrifié à l’idée de blesser l’un de ses amis, ou qui que ce soit d’autre, mais ils étaient plus têtus que n’importe qui.
« Forcément, ça doit compliquer la tâche pour postuler au Ministère. Je suis désolé. …...Ca te vient de tes parents ou... ? »
Compliquer la tâche, c’était un euphémisme. Remus ne pourrait jamais y être engagé. On ne lui dirait pas forcément que c’était à cause de sa lycanthropie, on trouverait d’autres excuses, mais tout de même. Gauwain n’avait pas besoin de s’excuser, Remus ne lui tenait rigueur de rien du tout. Dans une vie idéale, si Remus avait été normal, il aurait sans doute ambitionné de devenir Auror, mais il savait bien que c’était impossible pour lui. Il était cantonné à ne faire que des petits boulots, mal payés, mais il n’avait pas le choix.
« J’ai pas ma place au Ministère, j’ai à peine ma place dans la société. Ce n’est rien, tu n’as pas besoin d’être désolé. Non, j’ai été mordu un peu avant mes cinq ans. »
Accueil
S'enregistrer
