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Retrograde [Amelia]

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MessageSujet: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Ven 30 Oct 2020 - 17:22

Ca faisait très exactement trois semaines.

Trois semaines qu'il rongeait son frein, observant à distance, taisant comme il pouvait son inquiétude et son manque. C'était très long, trois semaines, dans ces conditions, surtout quand elles succédaient à tout autant de silence et de distance préalables.

Il avait espéré qu'elle accepterait la main tendue lors de leur dernière conversation. Qu'un soir, elle frapperait à sa porte, ou qu'elle le rejoindrait pour une pause déjeuner. Pas forcément pour parler mais... juste pour être ensemble ? Parce que ça lui ferait du bien à elle. Il avait espéré un geste, ou même juste un regard, un signe. N'importe quoi.

Mais Rien. Avec un R majuscule. Elle continuait de passer à la lisière de son univers. Joliment apprêtée et souriant de façon froide, ses yeux vides d'éclat malgré tout le soin apporté à sa tenue et à son apparence. Comme une poupée de porcelaine ébréchée. Il l'observait à distance dès qu'il le pouvait, traquait les signes de son état, d'une amélioration. Et ce qu'il voyait ne le rassurait jamais, finissait de le mettre à la torture.

Le deuil était une chose personnelle, difficile à  saisir. Si elle avait besoin de traverser cette épreuve seule, il s'inclinait. Ca allait le tuer, de ne pas pouvoir l'aider. D'être réduit à jouer les spectateurs distants de sa souffrance, elle qui s'entourait de nouveaux visages, de gens qui ne semblaient même pas remarquer les fissures dans la façade illusoire. Ca allait le tuer.

Cependant, il avait accepté, hein ? Oui, Gauwain était résolu à ne pas la braquer, ne pas lui ajouter un copain intrusif à gérer en plus de toute cette merde.

Il avait fait comme il pouvait. Il s'était occupé la tête et le corps, même si l'inquiétude et le manque d'elle revenaient par vagues régulières. Il avait tenu bon. Jour après jour. Il avait fait taire ses besoins.

Il craqua un vendredi soir d'octobre.

Cette fois-ci, il ne l'avait pas cherchée des yeux, n'avait pas attendu pour glaner d'infimes indices sur son état. Non, si leurs routes s'étaient croisées, c'était par hasard, au détour d'une rue. Il revenait d'un footing nocturne, en sweat-shirt de l'Ecole, et elle n'aurait pas dû se trouver encore là.

Il réalisa qu'elle allait passer sans le voir ; il n'y tînt plus : il rompit sa promesse.

« Amelia ! Attends ! S'il te plaît ! »
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Ven 30 Oct 2020 - 19:51

Amelia avait décidé de travailler à la bibliothèque de l'université sorcière. Quel meilleur endroit pour étudier. Elle avait prévenu Soyle pour qu'elle ne s'inquiète pas. Elle écrivait donc quelques lignes pour un devoir. L'introduction représentait l'étape la plus difficile à ses yeux, car il fallait trouver les mots justes tout en demeurant académique. Il lui avait fallu rattraper son retard, maitriser un nouveau vocabulaire, une nouvelle méthodologie. Et elle avait manqué plus d'une semaine avant de revenir à l'école. On ne pouvait pas vraiment dire que cette universitaire commençait fort pour elle. Mais elle s'accrochait comme elle le pouvait. Elle se focalisait sur ce qui était nécessaire, l'essentiel. Mais il lui arrivait de décrocher, de perdre son regard dans le vague et repenser à la mort de ses parents, au corps sans vie et pourtant encore chaud de son père, et l'annonce qui lui avait été faite pour sa mère. Mais ce soir-là, elle y allait petit à petit. Elle avait mis son boursouflet entre sa trousse et ses parchemins, dans son sac, elle avait placé une petite bougie - ce n'était pas tellement autorisé, mais elle s'en fichait bien - qui la ramèneraient à une autre réalité. Elle avait même placé un petit objet fantasy que Aurora lui avait offert et le carnet communicant qu'elle avait créé avec ses deux meilleures amies. Si ce soir, elle ne craquait pas, alors, elle pourrait essayer une autre méthode.

Dans tous les cas, elle parvint au bout de son introduction sans trop de casse. Elle avait fait un brouillon - deux en vérité - avant de la copier au propre. Cela lui avait pris une heure, deux peut-être, elle ne savait pas trop. Mais dans tous les cas, lorsqu'elle jeta un regard à sa montre à gousset, il était presque l'heure de partir. L'heure de fermeture approchait à grand pas. Dans une vingtaine de minutes à peine. Elle laissa l'encre séchée et commença à ranger les petits objets ici et là. Elle souffla sur la bougie et le boursouflet grimpa sur sa main avant de monter jusqu'à son épaules et sa tête. Elle soupira un coup et déposa sur sa tête le bonnet qu'elle portait dernièrement pour le dissimuler. C'était parfait en plus, car avec le mois d'octobre, il faisait de plus en plus froid. Donc personne pour la questionner quand elle entrait avec à la bibliothèque.

Satisfaite de son travail - quelle étrange sensation ! - elle rangea finalement le début de devoir sa pochette et chiffonna les brouillons qu'elle mit dans un sac plastique - comme avec tous les brouillons en fait. Et hop, elle repartait vers l'extérieur, enfilant sa cape doublée - histoire de ne pas attraper un coup de froid - et enroulant l'écharpe autour de son cou. Elle posa son sac sur son épaule, salua la bibliothécaire encore présente à l'accueil et se dirigea vers l'extérieur. Elle ne s'attendait pas à croiser qui que ce soit à une heure si tardive, surtout en plein de mois d'octobre. Mais en cet instant, lorsqu'elle aperçut son visage, elle regretta... elle regretta d'être restée seule, d'avoir tant tardé, d'être allée à la bibliothèque plutôt que rentrer directement chez Soyle, d'avoir voulu agir comme une étudiante studieuse et sérieuse... l'étudiante qu'elle était destinée à être. Il n'y avait aucun échappatoire, d'autant plus qu'il la "plaidait" littéralement. Elle pensait avoir été suffisamment claire la dernière fois.   “ Je suis désolée, je ne pensais pas qu'il y aurait encore quelqu'un à cette heure-ci. ” Dit-elle doucement s'apprêtant à partir. Puis il dit un "s'il te plait. Elle avait l'impression de refuser à un enfant son cadeau de noël et franchement, elle n'avait pas besoin de cela... de cette culpabilité dégueulasse qui la hantait depuis l'assassinat de son père. “ Je ne peux pas rester longtemps, on m'attend. ” Sérieusement ? Peut-être que Soyle avait bien préparé à manger et l'attendait pour le repas. Elle ne savait pas trop. La bibliothèque fermait tard quand-même. Et il lui semblait lui avoir dit de ne pas l'attendre justement. Alors, son excuse n'en était pas vraiment une. “ Je t'écoute... ” Elle ne savait pas quoi anticiper de cette situation et c'était d'autant plus terrible...
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Lun 2 Nov 2020 - 20:31

Au moment où elle détourna les yeux, chercha à s'excuser, il eut la confirmation qu'elle allait fuir. Encore. Sans doute aurait-il dû la laisser faire. Ne pas la blesser d'avantage, ne pas la brusquer plus. Elle avait besoin de cette distance, de cette froideur. Il ne comprenait pas qu'elle s'inflige ça, ou plutôt, il acceptait qu'elle ait besoin de s'imposer cette souffrance, sans parvenir à s'en réjouir. Sans parvenir à prendre ça avec philosophie.

Mais l'heure n'était pas à ressasser.

Il avait une chance unique, comme il n'en avait pas eue depuis des semaines. Il n'allait pas la gâcher.

« Je te prendrai pas longtemps. Tu seras pas en retard. Promis. »

Il espéra que ça n'était pas un mensonge. Que quelqu'un l'attendait vraiment, allait s'assurer qu'elle mangerait, qu'elle serait au chaud. Au calme. En sécurité.

« Je voulais juste savoir comment ça allait. Si tu tiens le coup. »

Il ne lui dit pas qu'elle lui manquait, parce que qu'est-ce que ça changerait, au juste ? A part lui ajouter de la pression, à part briser la promesse qu'il avait faite. Mais elle lui manquait. Terriblement.

Il la regarda, avec attention, la détaillant puisqu'il le pouvait plus facilement, près l'un de l'autre, ainsi. Elle portait un bonnet qui lui donnait un côté doux, une écharpe qui devait préserver une partie de sa chaleur. L'été s'en était allé.

Il inspira, lentement. Perçut une trace de son parfum, diffus, comme un spectre. Il eut une envie presque douloureuse de la prendre dans ses bras. Sa mâchoire se contracta. Il resta immobile.

« Ca se passe bien, les cours ? »

Si elle ne voulait pas répondre à sa précédente question, il lui offrait une porte de sortie, quitte à devoir rester seul avec son inquiétude. Ce serait une manière pour elle d'esquiver, d'éluder, de se dissimuler. De se réfugier dans quelque chose de plus facile, peut-être ?

Comment ils pouvaient se retrouver ainsi, dans cette rue déserte, incapables d'exprimer la tendresse, l'intimité qui leur avaient fait tellement de bien ces derniers mois ? Comment ils pouvaient avoir vécu ces journées d'insouciance, et en être réduits à ça ? L'un face à l'autre, comme séparés par une barrière invisible, impossible à franchir. Dans ses entrailles, il sentit battre l'écho de la colère, contre le destin qui les avait menés ici. Contre le taré qui l'avait plongée dans ces ténèbres.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Sam 7 Nov 2020 - 20:13

Amelia était habituée à ce genre de questions... Mais à chaque fois, elle trouvait difficile de ravaler les piques assassines, remarques sarcastiques. Elle avait du mal à accepter qu'ils ne demandaient pas de ces nouvelles pour la blesser, mais parce qu'ils tenaient à elle... Et pourtant, si elle avait cru que quelqu'un la connaissait suffisamment pour ne surtout pas l'interroger à ce sujet, c'était bien lui. Elle entrouvrit légèrement la bouche, sa lèvre inférieure tremblait imperceptiblement. Signe de son agacement, de son hésitation... Mais elle serra finalement les mâchoires, se rappelant ô combien elle était finalement plus forte que cela. Elle ne se laisserait pas aller à la sensiblerie, pas devant Gauwain, alors qu'elle essayait de s'éloigner de lui et d'avancer. Certes, elle avançait par petits pas, et parfois même, elle se trouvait forcée à reculer quand certaines réalités lui revenaient en pleine face. Mais ce moment n'en ferait pas partie. Elle éliminait totalement l'éventualité de perdre la face à nouveau, de pleurer encore et encore... c'était douloureux. Elle était physiquement fatiguée, éreintée... elle ne pouvait pas se permettre de donner plus de grain à moudre au système déjà bien défaillant qu'elle était. “ J'y arrive. ” Bien sûr qu'elle tenait le coup ! Elle s'était donné un violent coup de pied aux fesses en reprenant les cours, puis en commençant à coudre une robe pour Soyle, et en se rendant à cette exposition avec Remus. Elle avançait terriblement lentement, mais faisait au mieux.

Voilà maintenant qu'il lui demandait comment se passaient les cours... Elle détestait cela... qu'il essaie de la protéger comme une poupée de chiffon. C'était ce qu'elle avait haï dans pratiquement toutes ses interactions dernièrement. Quand les gens essayaient d'aborder des sujets aussi absurdes, aussi conventionnels en espérant ne pas la heurter, elle avait presque envie d'exploser. Mais elle ne le faisait pas... elle digérait. Comme elle le pouvait. “ Les cours sont difficiles, mais les professeurs compréhensifs. ” Ils étaient en vérité sa bouée de sauvetage. Ils lui sauvaient carrément la vie. Mais ça Gauwain le comprendrait pas. Tout comme il ne saisissait pas que ce qu'il lui demandait était ce qui la dérangeait le plus. Qu'il ne croit pas qu'elle ne l'ait pas remarqué... Il la surveillait ! Il était certainement au courant de tout ça. Qu'elle travaillait dur ! Qu'elle se faisait de nouvelles connaissances. Elle s'entourait de nouvelles têtes pour aller mieux... pour ne pas faire semblant. Comment pourrait-elle faire semblant avec des gens qu'elle n'avait pas connu avant après tout ?  “ Je ne suis pas stupide, Gauwain, je sais bien que tu prends des pincettes et évite de parler de ce qui t'intéresse réellement. ” Par le diadème perdu de Rowena Serdaigle, elle n'était pas une petite chose fragile qui s'effondrait à la moindre vérité... ce n'était pas ça ce qu'elle voulait des gens. Loin de là. Elle voulait qu'ils soient eux-mêmes. Comme avant. Comme Aurora ! Aurora n'avait pas eu peur elle. Elle avait agi comme à l'accoutumée sans craindre de l'offenser.

Elle avait apprécié la lettre sans détour de Graham, et bizarrement même la présence de Remus et son entêtement. Mais Gauwain, lui, il ne faisait aucune des choses que les trois autres avaient fait. Il lui laissait de l'espace, ce qu'elle appréciait... dans un sens. Mais lorsqu'il se plantait devant elle, il la traitait comme si elle n'était pas capable d'affronter la réalité. Et ça lui faisait mal, terriblement mal. “ Alors, je vais te poser la question une fois et pas deux... Qu'est-ce que tu veux ? ” Pas ce qu'il croyait qu'elle voulait... Pas ce qu'il pensait qu'elle avait besoin. C'était lassant à force. Et Amelia n'avait plus l'énergie de supporter ce genre de comportements. La compassion, elle en avait raz le bol. Elle voulait de l'honnêteté, des réactions à l'état brut. Et face à Gauwain, cela n'avait jamais été aussi clair et évident. Comme si se retrouver confrontée avec son ex petit ami lui ouvrait les yeux... sur ce qui l'avait tiraillé depuis le début.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Mer 11 Nov 2020 - 18:18

Les micro-émotions qui jouèrent sur son visage le désarçonnèrent. Un tremblement de lèvre, qu'il crut lié à une vague de trouble, à une fragilité... fut remplacé par une tension qui ressemblait plutôt à de la colère. Il fronça les sourcils, tandis qu'elle répondait, avec une économie de mots et un ton plat, qui laissait facilement entendre qu'elle lui servait des réponses polies et creuses. Pas la vérité, mais ce qu'on consentait à lâcher pour avoir la paix, pour évacuer un sujet qu'on ne souhaite pas traiter.

Il aurait accepté ça. Il l'aurait laissée partir, drapée dans cette froideur dont elle voulait se protéger, l'aurait laissée rentrer dans un endroit qu'il espérait chaud. Aimant.

Cependant, elle enchaîna. Deux phrases et une question. Il la dévisagea, répéta comme s'il l'avait mal entendue.

« Ce que je veux ? »

Est-ce qu'elle plaisantait ?

« Je t'ai dit ce que je veux. Je veux savoir comment tu vas. C'est ça qui m'intéresse, réellement. Quoi d'autre ? »


Amelia avait beau être intelligente, forte sans doute.... Elle ne semblait ni comprendre ce qui pouvait animer Gauwain, ni se projeter dans sa façon de voir la situation. Elle réagissait comme si son inquiétude était déplacée, comme si leur interaction était un moment désagréable. Comme s'il avait été une mouche dont elle avait voulu se débarrasser d'un geste.

Le jeune homme fit ce qu'il put pour ne pas en concevoir d'agacement. Il se répéta intérieurement son mantra des dernières semaines. Elle souffrait, c'était le deuil : elle se coupait des autres et de l'émotionnel des autres, pour ne rester centrée que sur sa souffrance, tout en donnant l'illusion qu'elle réussissait à fonctionner. Elle était ailleurs, dans un monde différent. Qui obéissait à des règles irrationnelles. Elle ne faisait pas exprès. Il ne devait pas éprouver de colère.

Mais quand même.

La pilule, énoncée ainsi, était difficile à avaler.

« C'est si difficile à croire ? Que je veuille savoir comment tu vas ? Que je m'inquiète parce que ça fait des semaines que j'espère un signe qui vient pas et que j'aie besoin de t'entendre ?  C'est incompréhensible à tes yeux ? »


Une pause. Une inspiration prudente, pour tenter de gommer l'accent amer dans ses mots. On ne s'énerve pas.

« Ecoute, je fais ce que t'as demandé. Tu gères seule. Mais... Tu croyais que je serais juste soulagé de continuer ma vie de mon côté pendant que tu traverses cette merde ? Désolé mais... non, perdu. »

Si elle l'avait un jour aimé, comme lui l'avait aimée, réagirait-elle comme ça, malgré la douleur du deuil ? Est-ce que ça la surprendrait tant que ça, qu'il s'inquiète pour elle, si elle avait compris à quel point elle comptait à ses yeux ?
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Sam 14 Nov 2020 - 16:01

Amelia réapprenait peu à peu à s'habituer... à ses propres émotions, aux gens, aux cours, aux imprévus, aux inconnus. Mais rien ne la préparait à Gauwain et ses questions et son agacement, et ses remarques déplaisantes. Il voulait savoir comment elle se portait... N'était-ce pas évident pourtant ? Tout le monde le savait... tout le monde. Elle prit une inspiration pour se donner du courage et de la force. Elle savait sa patience proche de zéro et ses nerfs prêts à lâcher. Son humeur montait et descendait, faisant des beaux zig zag. Parfois, elle parvenait même à sourire à nouveau, rire même en compagnie d'Aurora. Les choses simples lui apportaient du réconfort. Concevoir une robe de grossesse s'avérait certes laborieux quelques fois, mais passer par toutes les étapes de la création d'un nouveau vêtement lui mettait du baume au cœur. Elle se garda bien de répliquer quoique ce soit. Elle ne voulait pas alimenter la tempête qui lui tomberait manifestement dessus et qui l'emporterait au loin. Car vu la manière dont son monologue débutait, rien ne pourrait la dissuader de partir. Chaque mot la heurtait, tranchant comme des limes de rasoir. Et pourtant, elle demeurait statique, refusant de lui dévoiler réellement ce qu'elle ressentait. Elle ne lui donnerait pas ce plaisir. Cependant une expression la surprit quelque peu... Espérer un signe ? De quoi ? Que lui chantait-il là ? Elle ne comptait pas seulement gérer seule... non, non. Elle n'envisageait plus son avenir avec lui... à ses côtés. C'était bien ça le problème. Parfois, elle ressentait l'impression qu'il entravait ses libertés... et attendait beaucoup d'elle, qu'elle de lui. Et certes, il lui laissait de l'espace quelque part, mais cela ne l'empêchait pas de l'espionner chaque jour à la sortie du département des affaire sorcières. Il voulait la protéger... comme si elle n'était pas capable de tenir debout elle-même. Et elle n'avait pas besoin de ça, Amelia. Elle n'avait pas besoin qu'on la protège, qu'on la sauve... Apporter son soutien ne signifiait pas la prendre avec des pincettes dès qu'elle montrait "une fragilité".

Et en fait, cette discussion prouvait tout ce qu'elle réalisait à l'instant, le problème... Ils ne se comprenaient pas et ne voulaient pas les mêmes choses. C'était d'autant plus flagrant avec la mort de ses parents... “ Tu ne saisis pas... ” Qu'elle murmura... Elle fronça les sourcils et planta son regard dans ses yeux. Elle pensait avoir été claire... mais peut-être pas assez ? Peut-être qu'elle n'avait pas dit suffisamment bien les choses. Ce ne serait pas tellement une surprise si elle avait perdu totalement sa verve.  “ Emotionnellement et physiquement, je suis épuisée. Je ne vais pas bien. Et tu ne peux rien y faire. Tu crois que je me sens comment hein ? J'ai perdu les deux personnes que j'aimais le plus dans ce monde et tu oses me demander si je vais bien. J'ai trouvé le cadavre de mon père encore chaud, la gorge tranchée, recouvert de sang. Je continue à le voir chaque fois que je ferme les yeux. Alors dis-moi, Gauwain... Comment suis-je supposée me sentir ? ” Demanda-t-elle avec toute la hargne qu'elle avait en elle. Elle se rappelait l'inefficacité des aurors, la sienne aussi. Elle avait été incapable de convaincre son propre père de rester auprès d'elle, auprès de ses trois enfants. Elle avait été incapable de le retrouver à temps.  “ Je n'arrive même pas à me regarder dans un miroir. Je ne peux pas être ta petite amie. Je ne peux pas te donner ce que tu veux. Je ne peux pas et ne veux pas. ” Elle était devenue une coquille vide, plein de colère et haine envers elle-même, envers les aurors, le ministère de la magie et Merlin savait quelles autres forces et puissances qui dirigeaient ce monde. Sans parler que Gauwain la renvoyait inlassablement à ce qu'elle détestait... Les aurors ! Les aurors qui l'avaient soupçonné d'avoir tué son propre père... parce que selon les statistiques ou je ne sais quelle autre connerie, les victimes étaient souvent tuées par des membres de leur propre famille. “ Je ne veux pas seulement gérer ma merde seule, Gauwain. Je le dois. Et je veux avancer seule. C'est la seule option que j'ai pour le moment. ” Elle venait de déballer tout cela pour la première fois, mais s'il devait l'entendre, oh il allait l'entendre. Ce serait douloureux pour tous les deux, mais tant pis pour lui.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Mar 8 Déc 2020 - 22:04

Elle ne répondit pas à ses questions. Elle les éluda, les ignora. C'était sans doute mieux, réalisa-t-il. Est-ce qu'il voulait vraiment entendre qu'elle ne comprenait pas qu'il s'inquiète pour elle, parce qu'elle l'avait effacé aisément ? Sans doute pas.

Et puis, est-ce que c'était ça, l'important ? Sans doute pas. Parce qu'il avait obtenu la réponse qui comptait vraiment : le masque ébréché était tombé à terre. Finie la poupée de porcelaine aux expression empruntées, espérant copier de façon suffisamment convaincante le comportement d'un modèle vivant.

Les mots sortaient de la bouche délicate comme s'ils ne pouvaient s'arrêter. Comme un déluge impossible à stopper, un torrent retenu trop longtemps. Elle déversait sa douleur, et il lui semblait qu'il y avait dans ses mots une forme de reproche. Comme si elle lui en voulait de la forcer à lâcher les apparences. Un « t'es content, maintenant ? » Est-ce que ça lui faisait plaisir, d'entendre son malaise ? Non. Bien sûr que non. Mais... Curieusement soulagé, sans savoir expliquer clairement pourquoi. Peut-être parce que, hypocritement, il pensait que ce n'était pas sain pour elle, d'enfermer ce mal-être, cette douleur immense ; parce qu'il pensait que c'était mieux, qu'elle laisse tout cela s'évacuer, s'envoler. Ou bien... Peut-être parce que là, dans ces mots à vif, il la retrouvait, cette Amelia qu'il avait aimée et qu'il aimait ; au lieu de la copie vide et pâle, qui jouait son rôle. Finies les apparences et les suppositions.

Il ne cilla pas devant son éclat, hocha simplement la tête, prenant une inspiration lourde de compassion. Il aurait voulu l'arracher à cette douleur, bien sûr ; il aurait voulu l'en protéger. Mais ce n'était pas en une conversation qu'il le pourrait. Surtout vu la façon dont leur dialogue se passait. Il lui fallait espérer que d'autres s'en chargeaient.

« ….T'en parles à quelqu'un ? »


Ou tu fais semblant, avec tout le monde, tout le temps ? Il n'avait pas verbalisé cette deuxième question, mais elle lui avait traversé l'esprit, laissant dans son sillage une amertume qui le surprit. Il écarta cette émotion, tandis qu'elle continuait et- Minute. Minute. Il fronça les sourcils et la fixa, alors qu'elle continuait. Ca n'avait aucun sens.

« Bordel mais Amelia, qu'est-ce que tu crois que je fais, là ? Que je viens te supplier de me reprendre ? »

Il se passa une main sur le visage, grogna de frustration. Un deux trois, on se calme.

« J'avais compris y a trois semaines, tu sais ? Je suis pas venu te parler pour qu'on se remette ensemble, c'est pas ça. Ca n'a rien à voir. »

Qu'est-ce qu'elle était allée se mettre dans le crâne ? C'était pas possible. Est-ce qu'elle s'était coupée de lui totalement parce qu'elle croyait qu'il ferait du forcing, comme un connard ? Qu'il lui imposerait des rapports tandis qu'elle pleurait encore des êtres chers ? C'était ce qu'il était dans son esprit ? Est-ce qu'elle avait oublié qu'ils avaient été camarades, amis, avant d'être amants ? Il serra les dents, comme si elle l'avait giflé.

« Salazar, mais tu me vois vraiment comme le dernier des salauds, hein ? Tu me manques, terriblement. Tu me manques chaque jour depuis des semaines. Mais.... C'est pas pour ça que je te demande des nouvelles. Je veux juste pas rater un signe que le chaudron a débordé. Que ça a été trop et que personne aura su le voir. Je voulais t'entendre. Arrêter d'essayer d'assembler des indices minuscules et de me baser uniquement là dessus pour savoir comment tu vas. Arrêter de m'inquiéter pour toi à distance parce que je peux rien faire d'autre. »

C'était une torture.

Elle allait lui répéter qu'elle voulait se débrouiller seule, et par mansuétude, par affection pour elle, il la laisserait croire que c'était une bonne idée. Mais... Des questions germaient dans son esprit, l'une après l'autre. Il était parti du principe qu'ils faisaient une pause. Qu'elle avait besoin de distance, momentanément. Que c'était passager. Sauf que... si elle ne voulait même pas de l'aide et de la protection d'un ami ? ….Si sa vision de Gauwain était distordue au point qu'elle avait l'impression qu'il ne pouvait s'inquiéter pour elle que dans l'optique de pouvoir recoucher avec elle ? …..Si elle avait oublié non seulement les sentiments mais aussi l'amitié qu'elle avait eus pour lui ? Ces questions tordirent quelque chose, dans son torse. Plantèrent une graine d'amertume en lui,  le germe d'une colère. Quelque chose qu'on n'arrache pas facilement. Ce fut son tour, d'éluder des questions dont les réponses seraient dangereuses comme les lames d'un rasoir.

Mais éluder ne signifie pas que, au fond, on n'est pas douloureusement conscient des réponses.

« Laisse tomber. C'est bon. Je crois que j'ai bien compris, cette fois. »

A cet instant, Gauwain Robards lâcha l'affaire. Tant pis. Pour elle. Pour eux.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Sam 19 Déc 2020 - 19:34

Voilà. C'était dit. Quelques mots seulement. Probablement les plus importants, les plus véridiques et forts qu'elle n'avait jamais prononcé. Elle avait senti durant l'espace d'un instant sa vie se figer comme si révéler la vérité n'était peut-être pas si dramatique. Peut-être avait-elle eu tord en fin de compte. Et si dans son deuil et sa peine, elle n'avait pas vu la douloureuse réalité ? Elle n'était peut-être pas si maudite finalement, si coupable. Mais ces quelques réflexions s'envolèrent presque aussitôt lorsque Gauwain émit sa première réaction.  T'en parles à quelqu'un ? Les mots résonnaient dans son esprit. Elle avait beau les retourner dans tous les sens, elle ne comprenait pas pourquoi il lui avait sorti cela. N'était-ce pas pourtant pas évident ? Elle n'en parlait à personne. C'était bien là la raison de tout son monologue. Elle serra sa main sur son sac agacée d'avoir été ainsi à bout pour... pour ça. Pour rien. Pour une réaction si ridicule, si complètement à côté de la plaque.

Elle garda le silence et l'écouta religieusement. Elle encaissa chacun de ses mots, les gravant dans son esprit pour l'éternité peut-être. Il se concentrait sur ce qui le concernait, mais pas sur ce qu'il avait soit disant réellement voulu. Il avait souhaité savoir comment elle allait. Elle lui avait dit. Et tout ceci semblait n'avoir aucun intérêt, aucun poids à ses yeux. Tout simplement. Il justifiait ses observations, ses surveillances en disant que c'était pour son propre bien. Pensait-il si peu d'elle-même ? La croyait-il si faible, si fragile, incapable de gérer son deuil elle-même ? Etait-il persuadé à ce point que personne ne tenait suffisamment à elle pour remarquer les mêmes choses que lui ? Que faisait-il de ses frères ? D'Aurora et Svetlana ? Chacun avait été là avant lui et se tiendrait à ses côtés bien longtemps encore. C'était donc ça... Il la voyait comme une sorte de poupée de porcelaine fêlée qui ne pourrait se réparer elle-même. En un sens, il avait peut-être raison. Car elle ne le faisait pas seule. Pas vraiment. Par la force des choses, elle avait trouvé des soutiens indéfectibles, certains inattendus, d'autres tout particulièrement logiques. Il pensait mieux savoir qu'elle. Et quelle insulte ! Quelle insulte ! Elle en eut la nausée et son besoin de s'échapper, de s'enfuir ne fut que plus grand.

Et alors qu'elle allait tourner les talons, le planter là une bonne fois pour toute, signer la fin de cette discussion stérile, il prétendit qu'il avait compris. Elle ne put pas s'empêcher de reprendre la parole, de reprendre sa voix. “ Et qu'as-tu compris exactement ? ” Etait-elle en colère, résolue, ou simplement curieuse ? Elle-même ne saurait le dire. Mais elle était déterminée à ne pas se laisser piétiner de la sorte. Elle aussi avait le droit à sa conclusion. Elle fronça les sourcils et l'observa avec attention. Mais que devait-elle dire exactement ? Elle ne trouvait plus rien. Elle avait eu un instant une envie irrépressible de s'exprimer et là pouf... c'était retombé comme un soufflé. “ La vérité, Gauwain, c'est qu'on n'a plus rien à se dire. Je ne sais même pas quoi te répondre. On ne se comprend pas. C'est tout simple. ” Il y avait toujours eu un décalage entre eux. Il avait toujours voulu la protéger alors qu'elle demandait son indépendance. Elle avait critiqué - dans sa tête - le schéma parental. Le décalage avait toujours été là. Et il était d'autant plus flagrant ce jour-là.

Elle était en colère, triste, confuse. Elle ne savait pas quoi dire ou faire. “ Je suis désolée de t'avoir fait perdre ton temps. Vraiment. ” Elle l'avait aimé. Oui, ça elle en était persuadée. Elle ne l'oubliait pas. Mais la mort de ses parents avait trituré tellement de choses pour qu'elle puisse le faire "rejaillir". Peut-être douterait-il de sa sincérité. Ca n'avait pas grande importance dans le fond. Elle avait sa vérité et c'était bien suffisant dans le fond pour le moment. Etait-elle capable d'accepter celle des autres de toute façon ? Etait-elle prête à supporter celle de Gauwain ? Assurément pas.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Dim 10 Jan 2021 - 21:46

Ca aurait pu en rester là. Définitivement. Mais, comme si elle avait besoin de ça, besoin d’amertume, besoin de colère, besoin d’une explosion, elle l’interrogea, d’une voix froide. Le masque était revenu, remis en place. Sourcils froncés et regard implacable. Il la fixa quelques instants, dans ce moment suspendu, hors du temps. Il n’y avait aucune joie sur ses traits, mais, si elle avait besoin d’entendre, si elle avait besoin qu’il lui confirme ce qu’ils savaient tous les deux…

« T’as besoin d’aide, Amelia. Mais... c’est pas que je ne peux pas t’aider. C’est que tu ne veux pas que je t’aide. Et que je l’avais pas compris jusque là. »

La nuance était essentielle. Et elle disait tout ce qu’il fallait, non? S’il lui était insupportable qu’il soit à ses côtés, pour écouter ou juste pour offrir une respiration, dans un moment pareil… à quoi ils jouaient? Si son inquiétude pour elle l’agaçait, lui était méprisable… qu’est-ce que ça faisait d’eux? Il ne pouvait pas l’aimer et ne pas s’inquiéter pour elle, pour la façon dont elle gérait ça. Ca lui était impossible.

Sans doute qu’elle avait raison. Sans doute qu’ils ne s’étaient pas compris. Qu’ils étaient partis sur de mauvaises bases, sur des incompréhensions, sur des attentes différentes. Sans doute que ça devait se terminer de toute façon à un moment. Il aurait donné tout ce qu’il avait pour que ça ne soit pas dans ces circonstances, à ce moment de sa vie à elle. Néanmoins, on ne choisissait pas. Les choses se passaient ainsi pour une raison. Ce moment, qu’ils étaient en train de vivre, ressemblait au battement d’ailes du papillon. Il leur était impossible d’en connaître aujourd’hui les conséquences ; ils en prendraient conscience, un jour, dans le futur.

Il aurait pu s’arrêter là, garder le silence. Mais la dernière phrase de la jeune femme qui se tenait devant lui… chargée de sentiments conflictuels et amers, le convainquit de développer.

Il était en colère, blessé… et pourtant, il lui était intolérable qu’elle puisse résumer tout ça à ….ça. Du temps perdu.

« Je suis là, j’étais là dès le début, j’aurais voulu que t’acceptes la main que je te tendais. Mais tu n’en veux pas. Tout ce que j’espère, du plus profond de mon âme, c’est que tu vas accepter d’autres mains, Amelia. Que t’accepteras des gens qui sauront t’aider mieux. ….t’aimer mieux. Parle à quelqu’un. Quelqu’un à qui t’as envie de parler, pas quelqu’un qui te fait horreur. Dis-lui ce que tu viens de me dire. Laisse sortir. Mais fais-le sans que chaque mot te blesse. »

Ses yeux accrochèrent les siens, déterminés. Directs et francs. Et si sa voix commençait à sortir d’une façon plus rauque, plus étranglée, il n’en fit pas cas, et continua.

« J’ai pas perdu mon temps, Amelia Bones. Ca a été des mois magnifiques, cet été. J’en regrette pas une minute. Je suis désolé pour tes parents. Pour ta famille. Et je te souhaite de trouver la paix. »

Il lui laissait la possibilité de regretter. De souhaiter que leur relation ne soit jamais arrivée. Mais ce n’était pas son cas. Les seules choses qu’il regrettait, c’était que les Bones aient été tués et qu’elle ne soit pas capable de le laisser l’aider. Pas en tant que petit copain, mais en tant qu’ami. Qu’elle ne soit pas capable de continuer à le voir. Or, il n’avait aucune prise sur ça. Il ne pouvait qu’accepter, avec amertume.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Ven 22 Jan 2021 - 19:13

Elle ne savait pas ce qu'elle faisait encoere là. La conversation exigeait d'elle beaucoup d'efforts, de patience et d'énergie. Cependant, une voix, celle de la cruauté, lui murmurait qu'il avait le droit à la parole et de s'exprimer. Il méritait de dire ce qu'il ressentait vraiment. Et sans doute, cette voix d'une méchanceté sans nom la clouait là devant lui à échanger et écouter des paroles douloureuses. Jamais personne ne lui avait fait autant de bien et de mal que Gauwain Robards. Cela signifiait quelque chose sans doute, quelque chose que sa tête n'était pas prête à comprendre et intégrer. Elle ne put s'empêcher d'afficher un sourire triste à la remarque de son ex petit ami. Pour elle, les deux se confondaient. Il ne pouvait pas l'aider. Et même s'il essayait, elle ne voulait pas de son "aide" ou du moins ses tentatives. Oh il la mettait hors d'elle et elle se rappelait quelques fois fois où elle aurait bien aimé le secouer, mais ne l'avait jamais détesté. De mémoire, elle en était certaine. Mais elle ne pas surprise qu'il ne comprenne pas. La confusion qui existait entre eux ne s'effacerait sans doute jamais sauf si on l'attaquait à coups de reducto et encore. Il mettait dans sa bouche et son esprit des mots qu'elle n'avait pas dit ou pensé. Et étrangement, cette fois-ci, elle n'éprouvait pas de colère, juste de la fatigue. De la fatigue d'être ainsi incomprise. Mais elle ne lui en voulait pas maintenant. Tout était retombé comme un soufflet. Elle se contentait de le regarder. Il lui paraissait presque absurde de s'énerver contre lui.

Il parlait. Beaucoup. Et elle avait du mal à comprendre chaque phrase. Essayait-il de lui dire encore ce qu'elle était supposée penser ? pourquoi ? Mais pourquoi ? Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu'il qualifié ces mois passés ensemble comme "magnifiques". Elle aurait pu en pleurer. Vraiment. Et pendant quelques fractions de secondes souhaita revenir en arrière et retrouver cette période bénie. Mais y repenser était douloureux... si douloureux. Elle se contenta donc de répondre aux remarques précédentes... Non en fait de les corriger.  “ Tu vois... Tu te trompes encore. ” Il n'y avait pas de méchanceté dans sa voix, ni de la froideur, mais presque de la douceur mêlée à de la tristesse.  “ Tu ne me fais pas horreur, Gauwain. Ca n'a rien à voir avec toi. ” Elle ne voulait pas lui dire la vérité. Car elle-même ne saurait mettre un mot là-dessus. Elle ressentait une haine profonde pour elle-même. Comment pouvait-elle lui expliquer de toute façon ? C'était le plus proche de la réalité.  “ Je ne pense pas que d'autres peuvent m'aimer mieux que tu l'as fait. ” Dans sa douleur, dans son égoïsme, dans sa dépression, elle avait tout de même des moments de clarté. Et celui-ci en faisait partie. Sentant que le moment était venu de lui dire au revoir, Amelia s'approcha de lui et posa une main sur son épaule encore incertaine de ce qu'elle devrait faire. Elle le regarda un instant dans les yeux pour se décider. Après quelques secondes encore de réflexion, elle l'embrassa tendrement sur la joue avant de s'éloigner de lui et lui adresser ces dernières paroles :  “ Au revoir, Gauwain.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Ven 12 Fév 2021 - 17:44

C'était comme après une tempête. Quand les paysages alentours sont dévastés mais que l'essentiel du tumulte est passé. Que la campagne est silencieuse mais que l'air s'apaise.

A quoi s'était-il attendu, au juste, en réponse à ses mots de défi, en réponse à l'émotion qui avait fait vibrer sa voix ? De l'hostilité ? Qu'elle explose, qu'elle le rejette définitivement, qu'elle piétine ce qu'ils avaient pu être ? Mais.... non. Rien ne vint. Rien d'autre que de la douceur, de la tristesse. Une sorte de fatigue résignée.

Elle sembla déposer les armes. Et si les mots qu'elle lui offrit ne lui permirent pas de comprendre mieux, ils lui dirent, aussi, qu'une partie de ce qu'ils avaient eu avait été vrai. Étrangement, ce fut sa dernière phrase qui lui causa la douleur la plus vive ; il l'encaissa avec un tressaillement, avec une crispation de mâchoire. Bien sûr que d'autres pourraient l'aimer mieux ; il ne pouvait pas en être autrement. Lui n'avait pas su, pas correctement, pas comme il aurait fallu. En cet instant, il eut l'impression de l'avoir trahie, de la pire des façons, au pire des moments. Parce qu'il n'était pas ce qu'il aurait dû être pour elle. Qu'il n'avait pas su l'être. Quoi qu'elle puisse dire. Il n'avait pas compris ce qu'il aurait pu être ; il ne le comprenait toujours pas. Ils étaient perdus, sur leurs planètes respectives, qui s'éloignaient, inexorablement.

Et ça se finissait ainsi.

Dans le silence d'une rue déserte. Loin du soleil d'été.

Avant de se détourner, avant un adieu final, elle eut un dernier geste de tendresse : un baiser chaste, déposé sur sa joue. L'écho de baisers passés, de moments qui ne reviendraient plus et qui avaient comptés. Peut-être, aussi, une forme de protection, en mémoire de l'affection qui avait pu exister. Un poids revînt lui écraser la gorge. Il ne la laissa pas s'éloigner, pas encore. Dans ce moment d'après la tempête, il l'attira contre son torse. Un instant.

C'était un autre écho de ce qui avait été, et c'était autre chose, à la fois. C'était un geste pour exprimer ce qu'ils n'avaient pas réussi à se dire. Ce qu'il n'avait pas réussi à comprendre assez bien, ce qu'il n'avait pas réussi à donner. Une manière de dire pardon. Une manière d'offrir du soutien, de la seule manière qu'il connaissait et qu'il n'avait pas pu offrir. Une manière de la laisser partir, curieusement, en clôturant ce qu'il y avait eu entre eux.

Juste un moment.

Et puis, il relâcha son étreinte. Sur un ton similaire au sien, il admit à voix haute ce dont il s'agissait réellement :

« Au revoir, Amelia. »

L'aurore viendrait. Mais pour l'heure, il faisait nuit.
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MessageSujet: Re: Retrograde [Amelia] Retrograde [Amelia] 129196351Mar 23 Fév 2021 - 6:05

Il n'y avait plus rien à dire, plus à faire, plus rien à sauver. Elle y était pour quelque chose, elle le savait. Mais elle ne parvenait pas à se sentir coupable. C'était la fin et pourtant, elle ne ressentait que de la tristesse, pas de regrets ou de remords. Même en plongeant son regard dans le sien, elle avait la sensation que c'était la chose à faire : lui dire au revoir. Pour combien de temps ? Toute une vie sans doute. Elle ne voyait ni comment ni pourquoi ils deviendraient amis à nouveau. Mais cela importait peu à ce moment. Même dans ses bras, elle savait qu'elle ne commettait pas une erreur. Dans un sens... elle se sauvait. Elle les sauvait. Car qu'avait-elle à donner d'autre que ce qu'elle pouvait à l'heure actuelle ? Lorsqu'elle le sentit se détacher d'elle, Amelia resta immobile quelques secondes comme enregistrer dans sa mémoire à tout jamais ce moment. Comme gravé au fer rouge sur sa peau, ce souvenir resterait dans un coin de sa tête non pas comme un échec ou une défaite, mais la fin de quelque chose qui avait compté pour elle. Car toutes les bonnes choses se terminaient à un moment ou un autre, brusquement ou doucement peu importait. Mais le bonheur n'était pas fait pour durer. Non, il s'agissait d'un papillon qui ne durait qu'un temps, une petite fleur fragile qu'il fallait entretenir mais qui fanait irrémédiablement après avoir donné à son monde toute sa splendeur.

Elle fit d'abord un pas en arrière sans forcément le quitter des yeux. Elle ne pleurait pas. Ses yeux étaient secs comme un désert. Secs comme le cœur desséché qui battait encore étrangement dans sa poitrine. Elle le gratifia un sourire comme pour lui dire que non elle ne lui en voulait pas, que non elle ne le détestait et d'un coup de baguette elle disparut dans un pop. Elle réapparut plus tard dans les rues de Londres pas loin de l'appartement de Soyle Hoover, la femme extraordinaire qui avait eu la bonté de lui ouvrir son cœur mais aussi son foyer. C'était auprès d'elle qu'elle trouverait une forme de réconfort, un réconfort maternel en quelque sorte. Mais Soyle était bien plus que ça encore. Avec ses clefs, elle ouvrit la parole et se glissa à l'intérieur de l'appartement où cette dernière l'attendait, ou tout du moins se trouvait là. En même temps, il était encore tôt pour partir se coucher. Elle s'excusa auprès d'elle pour son arrivée tardive, comme elle le faisait à chaque fois quand elle n'avait pas donné d'explication et lui expliqua qu'elle n'avait pas faim.   

Ce soir-là, elle se dirigea silencieusement sous la douche, sans dire un mot, mais sans se sentir mal pour autant. Elle avait été libérée d'un poids, même si elle avait eu l'impression de laisser un morceau d'elle-même avec ce garçon. Ce soir-là, Amelia se mit sous les draps et la couverture sans avoir peur de mal dormir. Elle caressa son boursouflet qui dormait paisiblement dans son panier et ferma les yeux. Parce qu'elle n'était ni en colère ni amère, elle s'endormit presque aussi vite. Elle était épuisée... épuisée par le deuil, mais aussi d'avoir donné ses derniers pics d'énergie dans une conversation stérile. Non le contrecoup de toute cette discussion, de cette rupture s'il y en avait un, elle le ressentirait pour le lendemain. Non pour le moment, Amelia avait besoin de repos pour affronter ce qui l'attendait encore...

End
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