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Can you read my mind ▬ PV Neo

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Natanaël A. Johansson

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Mar 16 Mar 2021 - 23:39

ft. Neolina Siankov - novembre 1978

A subtle kiss
That no one sees

L'après-midi touchait à sa fin. Assis à son bureau, tout au bout de sa salle de classe, Natanaël remarquait à peine les derniers étudiants qui rassemblaient leurs affaires et quittaient la pièce au compte-goutte. Comme souvent, il avait terminé sa séance de cours théorique en leur assignant des séries d'applications et de calculs particulièrement ardus. Il doutait que beaucoup d'élèves en soient arrivé à bout, mais libre à eux de les terminer dans le confort de leur appartement. Cela dit, il n'avait pas pour habitude de mettre ses étudiants à la porte, aussi leur laissait-il la liberté de rester aussi longtemps que nécessaire dans sa salle - pour y travailler, bien sûr, et en silence tout naturellement. Lui-même trouvait que l'ambiance studieuse de l'académie magique supérieure se prêtait bien aux recherches. Il y était au moins aussi efficace - si ce n'était plus - que dans son logement trop étroit. Sans compter qu'ici, il n'était pas importuné par Jotünn, son chat un peu trop collant. Merlin merci, l'animal n'avait pas encore appris à se servir de la poudre de cheminette. Mais un petite lueur flottait dans le regard du félin quand il voyait son maître disparaître dans la cheminée, ce qui faisait craindre à ce dernier que le jour où il verrait son chat débarquer à l'ESM se rapprochait dangereusement.

Plongé dans un parchemin traitant de complexes théories magiques sur les distances interstellaires, il ne remarqua pas le dernier élève rassembler ses affaires et quitter la pièce. Cette dernière n'était plus éclairée que par quelques chandelles et autres lampes d'études, dispersées entre les bureaux bien alignés. La lumière de l'après-midi s'était évanouie, mais n'avait pas encore laissé place aux étoiles qu'il affectionnait tant. Trop concentré sur sa lecture, il mit un bon moment à remarquer qu'une nouvelle personne s'était invitée dans sa salle de classe. Il fallut un mouvement plus net que les autres, à la limite de son champ de vision, pour qu'il daigne enfin quitter son parchemin des yeux. Il n'eut besoin que de quelques instants pour reconnaître la silhouette qui s'était aventurée jusqu'ici. Neolina. Son expression s'adoucit discrètement. Le pli concentré entre ses sourcils disparut, tandis qu'une étincelle surprise venait éclairer son regard vert.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici, ce soir, s'étonna-t-il. C'est une bonne surprise, ne tarda-t-il pas à préciser. Il abandonna son parchemin sur son bureau, se redressa. Cela faisait un mois que Neolina et lui se fréquentaient. Fréquenter était un drôle de mot pour décrire ce qu'il se passait entre eux, mais Natanaël n'osait pas y mettre un autre pour le moment. Il se surprenait à penser à elle au cours de ses journées, et attendait toujours avec une certaine impatience leur prochain rendez-vous. Rendez-vous qui, pour l'instant, restaient plutôt sages. Natanaël ne s'ouvrait pas si facilement que cela. Et s'il s'étonnait constamment de la facilité avec laquelle Neolina parvenait à l'adoucir, il conservait une forme de distance ... physique, en tout cas. Et pourtant, il savourait chacune de leurs étreintes. D'un mouvement de baguette nonchalant, il moucha les dernières lumières laissées allumées dans la pièce, si bien qu'il ne restait plus que celle de son bureau pour éclairer leurs deux visages. Il faillit se pencher pour l'embrasser, hésita, préféra attendre.
- Qu'est-ce qui t'amène, Neolina ? se renseigna-t-il. Il peinait encore à imaginer qu'elle pouvait n'être ici que pour lui.



Dernière édition par Natanaël A. Johansson le Sam 27 Mar 2021 - 16:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Sam 20 Mar 2021 - 22:50

Voilà quelques jours que le coeur de Neolina la faisait terriblement souffrir. À vrai dire, depuis cet été, le pauvre avait été mis à rude épreuve et bien que la jeune femme soit en général un petit rayon de soleil, quelques nuages avaient un peu obscurci sa bonne humeur dernièrement. Ça n’était pas tout le temps, bien sûr. Comme toujours, Neolina ne montrait rien de la douleur qu’elle ressentait, cachait au reste du monde les tourments qui lui faisaient tant de mal. Et il fallait bien la connaître pour décoder parfaitement ses sourires, et savoir y déceler la peine qui parfois s’y cachait. Et depuis quelques jours pourtant, elle avait toutes les peines du monde à faire semblant. La scène qui s’était jouée sur le parvis de Sainte-Mangouste ne cessait de reprendre vie dans ses pensées, et le visage ravagé par la peine de Razvan s’y invitait souvent. Trop souvent. Ne pleure pas pour moi Neo, avait-il dit. Je ne le mérite plus. Et pourtant, ce soir-là, Neo s’était endormie dans un sanglot, le coeur serré, comme trop souvent ces derniers temps.

Quand la raison avait un peu repris le dessus, Neolina s’était donc enfoncée dans de bêtes croyances qu’elle s’était forgées depuis l’échec de son mariage. Inconsciente de tout ce qui se jouait dans le coeur de Razvan, ignorant les raisons qui le poussait à s’éloigner ainsi d’elle, la roumaine en était donc venue à penser qu’elle était à l’origine de ses maux, et c’était en partie en le cas. Ne lui avait-il pas dit à demi-mots ? Andrea, donc, Razvan ensuite… N’était-elle bonne qu’à faire souffrir tous ceux qu’elle aimait, et qui ressentaient la même chose en retour ? Et dire qu’elle s’était éloignée, elle, de Razvan pour atteindre le résultat tout à fait inverse mais rien n’y faisait : il semblait bien que l’amour et elle n’avaient plus grand chose à se dire. Et pour quelqu’un comme Neo, cette froide constatation était un véritable coup dur.

En proie avec ce spleen bien particulier, Neo avait donc délaissé dernièrement la plupart de ses relations sociales. Elle qui n’était pourtant pas du genre à ruminer seule… La voilà qui rentrait directement chez elle le soir pour s’enrouler dans un plaid à la lueur de ses innombrables bougies, à bouquiner des pages dont elle ne retenait rien, son croup réchauffant un peu ses mains en soufflant dessus dans un demi-sommeil. Mais ce soir-là, les pieds de Neolina l’avait conduite à un endroit où elle n’était pourtant jamais allée. Cela faisait plusieurs semaines pourtant qu’elle se disait qu’il serait de bon ton de faire une charmante surprise à Natanaël en assistant à un de ses cours, intriguée qu’elle était de le voir dans son environnement naturel. L’énigmatique professeur et elle se voyaient depuis quelques temps déjà, et sans que rien de tout ça ne soit bien sérieux, il était en train de se tisser un quelque chose entre eux. Un quelque chose dont Neo avait déjà peur en temps normal et qui en ce moment plus que jamais la paralysait. Aussi était-il peut-être temps d’affronter la situation délicate avant qu’il ne soit trop tard et qu’une personne de plus ne souffre de la présence de Neo dans sa vie. Voilà qui était bien résigné mais c’était ainsi que la roumaine voyait les choses.

Il lui fallut moins de temps pour trouver la salle que pour se décider à venir, certes. Mais elle mit un certain temps tout de même, et les élèves allaient déjà dans l’autre sens quand elle arrivait. Voilà qui n’arrangeait pas ses affaires, elle qui avait prévu d’assister à un bout de cours et d’aviser ensuite ce qui se passerait. Mais soit, courage Neo, il fallait affronter la situation. L’air un peu absent, elle pointa donc sa petite trogne moins joyeuse que d’habitude en haut de l’amphithéâtre et posa son regard sur le beau Natanaël qui semblait n’avoir pas encore remarqué sa présence alors que les élèves les plus trainards filaient doucement. Elle descendit les marches un peu machinalement, jusqu’à se trouver proche du bureau. Il n’était pas trop tard pour reculer, mais ça n’était pas le genre de la roumaine. Surtout que maintenant, il avait posé ses deux jolies émeraudes vers elle et ses certitudes s’enfuirent tout à coup. Depuis leur rencontre chez Fleury et Bott, les grands yeux verts de Natanaël semblaient lui avoir lancé comme un charme. Par Merlin, elle ne voulait pas lui faire de peine ! Et c’était ce qui arriverait inéluctablement si par malheur… « Moi non plus. » répondit-elle dans un sourire, car c’était tout à fait vrai. Sa visite n’était pas anticipée, ni d’ailleurs une réelle bonne surprise mais elle n’eut pas à coeur de le contredire tout de suite. L’atmosphère qu’il installa, un peu intime, n’aida pas non plus la jeune femme à conserver cette froideur qui était inhabituelle chez elle. « Je voulais te voir. Mais ce labyrinthe en forme d’université m’a fait rater ton cours. » Neolina et l’orientation après tout, c’était toute une histoire. Elle arrivait à se perdre au Ministère après plus de 6 mois passés là-bas, c’était dire. Elle eut envie de l’embrasser, follement d’ailleurs, mais jugea que ce serait terrible avec ce qu’elle s’apprêtait à dire. Aussi déposa-t-elle un doux baiser sur sa joue, près de ses lèvres. « Je suis désolée de n’avoir pas donné de nouvelles ces derniers jours. Je… » Par où commencer ? Gênée, elle cala une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille, le regard un peu fuyant. « Alors c’est ici que tu passes tes journées ? » se dégonfla-t-elle, jetant un regard à la salle désormais peu éclairée. Pour quelqu’un qui aimait les ciels étoilés, c’était tristement déprimant que d’être dans un endroit pareil, pensa-t-elle. Elle l’aurait bien vu enseigner sous une voute étoilée, comme lors de leur premier rendez-vous. Leur premier baiser. Le début de leur petite histoire à laquelle elle n’avait pas la force de mettre fin.
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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Sam 27 Mar 2021 - 17:56

ft. Neolina Siankov - novembre 1978

Cause I don't shine
If you don't shine

La tête légèrement penchée, Natanaël observait Neolina. Son visage n'était éclairé que par la pâle lueur de sa lampe d'études, mais il n'avait pas besoin qu'il soit baigné de lumière pour deviner que quelque chose clochait. Il manquait à Neo cette étincelle si particulière, qui dansait dans son regard et animait tout son être. Cette étincelle qu'il aimait tant, et qui, malgré sa discrétion, parvenait à réchauffer le mur de glace qu'il offrait au monde. Un pli réapparut entre les sourcils du professeur, mais un pli soucieux, cette fois-ci.
- Oh, tu n'as pas loupé grand chose, écarta-t-il avec un petit geste nonchalant de la main. Ses cours n'étaient pas destinés aux novices en astronomie, pour qui ils auraient certainement semblé d'un ennui assommant. Mieux valait pour la roumaine qu'elle soit arrivée si tard.
L'université n'avait pas grand chose d'un labyrinthe, mais il avait appris à connaître Neolina, assez pour se douter qu'elle pouvait facilement laisser ses pieds l'égarer. Il doutait toutefois que son retard soit la raison de son changement d'attitude. Le léger baiser qu'elle déposa sur sa joue confirma ses inquiétudes. S'il avait tendance à garder une certaine distance physique - son côté scandinave y était pour un peu - Neolina, elle, avait le don de combler l'espace entre eux comme personne avant. Mais aujourd'hui, son don comme son regard étaient éteints.

Natanaël n'aimait pas se laisser espérer. Sa vie lui avait bien souvent rappelé que la réalité vous rattrape à un moment ou à un autre. Récemment, c'était sous forme de malaises de plus en plus fréquents que cela se manifestait. Il évitait de trop y penser, cependant. Préférait même vivre dans une espèce de déni, mêlé de fatalisme, comme celui qui pense mériter une fin précoce. Avec Neolina, toutefois, c'était différent. Tout comme elle semblait faire fondre sa façade lisse et froide, elle faisait naître en lui la dangereuse idée que, peut-être, il méritait lui aussi de trouver le bonheur auprès de quelqu'un.
- Ce n'est pas grave, assura-t-il donc en attrapant sa main, celle qu'elle venait d'utiliser pour remettre une mèche de cheveux à sa place. Il n'était pas non plus un as de la communication. Ou plutôt, considérait que les silences faisaient partie intégrante d'une discussion, comme d'une relation. Du dos de la main, il caressa sa joue. Hésita de nouveau à l'embrasser. S'abstint. Encore. Mais pas pour la même raison - pas de pudeur mal placée, juste l'envie de lui laisser le temps, cette fois-ci.

- Mes journées, et pas mal de mes nuits, lui répondit-il, tout en libérant sa main et en s'éloignant un peu d'elle. Il s'assit à moitié contre son bureau, car il était bien assez grand pour se le permettre, et que cela réduisait un tout petit peu leur différence de taille. Contrairement à Neo qui fuyait son regard, il la dévorait des yeux, et put donc voir son attention s'échapper du côté du plafond. Plafond qui était bien triste sans les étoiles qu'il y faisait apparaître lors de ses séances de travaux pratiques - ciel londonien trop nuageux oblige. Mais qui n'aurait jamais rien à voir avec les sortilèges complexes qui animaient le planétarium. De toute manière, il se doutait bien que ce ne serait pas avec des constellations - artificielles ou non - qu'il ranimerait l'étincelle dans les yeux de Neolina. Et s'il y avait bien une chose qu'il souhaitait, c'était de la voir ré-apparaître. Car sans elle, lui-même trouvait le monde plus gris.
- Mais je ne compte pas m'attarder ce soir, enchaîna-t-il ainsi. Je te proposerais bien une visite, mais honnêtement il n'y a rien de passionnant dans ces murs. Que dirais-tu plutôt d'une bonne tasse de thé ?
La tasse de thé, l'arme fatale du Natanaël un peu désemparé. Mais il ne tenait vraiment pas à rester dans les murs de l'académie supérieure de magie. Mélanger travail et vie privée était bien au-dessus de ses forces. Et même s'il était heureux de voir Neolina dans sa salle, toute éteinte que soit la jeune femme, il serait plus à l'aise dans un environnement moins ... hostile. Ses relations avec ses collègues n'étaient toujours pas au beau fixe, et moins ses étudiants en sauraient sur lui, mieux il se porterait. Aussi proposa-t-il sa main à Neo, en un geste familier, qui était devenu une invitation silencieuse à transplaner chez lui.

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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Lun 26 Avr 2021 - 0:24

Ce n’est pas grave… Les mots de Natanaël résonnaient dans sa tête alors qu’au contraire, Neolina trouvait que c’était un peu tout l’inverse. Ca n’était pas dans ses habitudes d’ainsi laisser de côté les gens qu’elle appréciait, et il était vrai que la roumaine avait réellement de l’affection pour le beau professeur d’astronomie. Il y avait chez lui quelque chose qui l’intriguait sans qu’elle ne se l’explique, et aussi un calme certain qui l’apaisait parfois. Neolina n’avait jamais fréquenté de gens particulièrement cultivés, du moins, pas comme lui car souvent, elle avait l’impression qu’il possédait des réponses à des questions qu’elle ne se posait même pas. Elle pourtant si bavarde aurait pu l’écouter des heures lui parler des mystères du monde et de l’univers, autour d’un bon thé, son gros chat lové sur ses genoux que Gabi inspecterait ensuite avec minutie quand elle rentrerait. Mais Natanaël ne pouvait posséder la clé d’un mystère qu’elle-même ne parvenait pas à élucider, c’était un fait. Le contact de sa grande main sur la sienne, puis sur sa joue, lui arracha un sourire tendre et un peu triste. S’il l’avait embrassée, là, maintenant, elle n’aurait su lui résister. Comme elle n’avait réussi à résister un mois plus tôt à le faire sous les étoiles.

Mais Natanaël n’était pas la personne la plus entreprenante qui soit, ce qui ne faisait que lui conférer un certain charme, cela allait sans dire. Pourtant, à agir ainsi, prenait-il le risque de la voir s’échapper, et elle ne savait même pas réellement si c’était ce dont elle avait envie. Il le fallait, oui. Il fallait protéger son coeur des ravages qu’elle risquait d’y commettre si par malheur il s’attachait un peu trop à elle. Mais lorsqu’il s’éloigna un peu, Neo le regretta, ce qui était tout de même étrange alors qu’elle comptait bien justement mettre plus de distance entre eux. Son regard glissa doucement sur lui alors qu’il était si parfaitement dans son élément, dans ce lieu qui l’accueillait jour et nuit disait-il, et Neo se fit la remarque qu’il ressemblait bien plus à un enfant de la nuit qu’autre chose. Normal pour quelqu’un qui aimait les étoiles, cela dit, mais il y avait autre chose. Comme si l’obscurité qui l’enveloppait ne faisait que nourrir cette aura de mystère qui l’entourait lui aussi. Neo prenait un certain plaisir à apprendre à le connaître, tout comme elle appréciait aussi ne pas tout savoir à son sujet. Elle devinait quelques secrets par ci par là, dans ses silences, ses réponses évasives, mais jamais sa curiosité n’avait cherché à savoir. Le passé était le passé, disait-elle toujours, et elle préférait s’attarder sur la personne qu’il était aujourd’hui, voilà tout.

Sa question la ramena un peu sur terre alors qu’elle s’était perdue dans ses propres pensées. Un thé ? C’était que des petites habitudes s’étaient tranquillement nouées et après tout, n’était-ce pas autour d’un thé que leur histoire avait commencé ? Mais à cette heure, la librairie devait être fermée, aussi devina-t-elle qu’il la conviait chez lui et, étrangement, cette invitation lui faisait moins envie que toutes les précédentes. Peut-être parce qu’elle ne voulait pas lui faire de peine dans son appartement auquel il pourrait attacher ce mauvais souvenir, car elle savait bien ce que ça faisait. Peut-être parce qu’elle craignait aussi de se laisser apprivoiser par Jötunn et de perdre le peu de courage qu’elle avait réussi à rassembler. En temps normal, Neo aurait rétorqué qu’une visite des lieux lui aurait beaucoup plu, dans cette ambiance d’après-cours, nimbés par la pénombre et son corps frémissant à cause de l’interdit bravé. Ou aurait donc saisi la main de Natanaël pour qu’ils transplanent tranquillement jusqu’à chez lui, avant de se lover dans le canapé pour partager un thé, mais pas que. Oh, c’était aussi un peu ce pas que qui lui faisait peur. Le désir était tout de même une chose incontrôlable, et il aurait fallu être folle pour ne pas succomber au charme fou du beau scandinave.

Ignorant la main qu’il lui tendait, sans qu’elle ne se l’explique vraiment, Neo l’embrassa tout à coup. Un baiser empreint de spontanéité et d’un peu de fièvre alors qu’appuyé sur le bureau, il était un peu moins grand qu’à l’accoutumée. Car oui, difficile de résister, pas vrai, surtout dans une ambiance aussi intimiste qui aurait peut-être réveillé d’autres élans si… C’était d’ailleurs peut-être leur dernier baiser, songea-t-elle alors qu’elle s’y perdait un peu, avant de se détacher finalement de lui, les paupières encore closes. « Va pour un thé. » répondit-elle finalement comme si rien de tout ça ne s’était passé, rouvrant ses yeux noisette qui vinrent à la rencontre des siens. « Mais que dirais-tu de marcher un peu avant ? » L’hiver commençait déjà à s’abattre sur la ville, mais rien de dramatique pour deux personnes habituées aux températures de l’Est. Au moins ainsi grapillait-elle un peu de temps, un répit. Et aussi quelques minutes pour formuler la terrible phrase qu’elle n’arrivait pas à prononcer.
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Natanaël A. Johansson

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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Mar 11 Mai 2021 - 0:01

ft. Neolina Siankov - novembre 1978

A subtle kiss
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Natanaël s'imaginait déjà de retour dans son appartement. En bonne compagnie, bien sûr. Jötunn serait ravi ; il n'y avait jamais assez de mains pour le caresser, et, comme beaucoup, il trouvait pesant le manque d'affection manifestée par son maître. Peut-être était-ce aussi le cas de Neolina, car elle s'élança soudain vers lui pour l'embrasser. Un peu étonné, mais pas dérangé pour deux sous, Natanaël lui rendit son baiser, avec timidité au début, puis plus de fougue quand la surprise se fut estompée. Il serra ses bras autour d'elle, avec délicatesse et fermeté à la fois, comme si elle était une flamme fragile qui pouvait s'éteindre à tout moment, au moindre geste brusque ou soupir involontaire. Neolina n'était pourtant pas le genre de personne qu'il considérait comme fragile. Elle semblait toujours savoir quoi faire, ou ce qu'elle voulait, contrairement à lui. S'il savait ... Mais ce soir, c'était différent, et il le sentait. Le pli soucieux ne s'était d'ailleurs pas tout à fait estompé entre ses sourcils.

Son cœur se réchauffa donc, l'espace d'un instant, quand il l'entendit accepter sa proposition. Tout serait plus simple, plus limpide, dans le confort et la lumière de son appartement. N'est-ce pas ? Mais son espoir fut bien vite douché par les mots qui suivirent. L'inquiétude sembla migrer de son front à son ventre, quand son estomac se tordit sans crier gare. Voilà qui était nouveau. En temps normal, Natanaël s'inquiétait pour lui, et pas des autres. Comme quoi, Neolina avait vraiment le don de tout chambouler. Ce qui aurait dû l'agacer, l'effrayer, ou le ralentir, au moins. Mais non. Alors oui, il était inquiet. Inquiet que cette visite soit la dernière, que leur baiser n'ait été qu'un au revoir. Car si jusque-là, il imaginait que le trouble de Neo n'avait rien à voir avec lui, l'ombre du doute venait de s'installer. Le front posé contre le sien, il se perdit quelques instants dans ses iris noisette, qui semblaient si ternes ce soir. Ses appréhensions concernant d'éventuels collègues ou étudiants retardataires paraissaient soudain bien dérisoires. Les voilà qui s'éteignaient comme des étoiles lointaines, dans l'indifférence la plus totale. Il soupira.
- Si tu y tiens. Mais les couloirs de l'académie sont bien lugubres une fois passé le crépuscule, prévint-il d'un ton doux.

Bien sûr qu'il avait fini par lui céder, mais n'en ressentait aucune amertume. Les choses ne terminaient-elles pas toujours ainsi ? Il se redressa donc, et, d'un geste du bras, l'invita à lui emboîter le pas. Laissant sa salle de classe derrière eux, ils s'engagèrent sous les arcades que parcouraient habituellement des dizaines d'étudiants pressés. De l'autre côté des voutes et des piliers de pierre, les cours carrées étaient plongées dans la pénombre. Natanaël avait menti ; il trouvait l'académie bien moins lugubre quand il faisait nuit. Les couloirs déserts et silencieux semblaient avides de murmurer les connaissances qui s'y étaient accumulées pendant la journée, et seul l'écho de leurs pas venait perturber le repos bien mérité du lieu. Pendant un moment, ils n'échangèrent ni mot ni regard - mais ce silence n'était pas celui, naturel et serein, qui ponctuait habituellement leurs rencontres. Celui-ci pesait sur eux, lourd de non-dits, de regrets qui n'avaient pas encore de raison d'être. Alors qu'ils quittaient le couvert des arcades pour s'aventurer sous l'allée de hêtres qui menaient au bâtiment suivant, Natanaël s'arrêta brutalement, et pivota pour faire face à Neolina. Il la dévisagea longuement, de toute sa hauteur, l'air si intouchable et fragile à la fois.
- Qu'est-ce qui ne va pas, Neolina ?
Il sonnait comme un professeur qui demande à un étudiant la raison d'un mauvais devoir. Il ferma un instant les yeux, inspira. Reprit.
- Je ne veux pas paraître envahissant. Je suis juste inquiet pour toi. Tu sembles si ... Éteinte. Il n'osa pas prononcer le mot, comme s'il allait suffire à moucher la flamme qui vivotait encore en elle. Ou entre eux. Et en même temps, il était conscient d'être sur terrain inconnu, car réclamer ainsi des confidences ne lui ressemblait absolument pas. Mais encore une fois, Neolina le forçait hors des sentiers battus. Pour le meilleur comme pour le pire. Je suis désolé. L'académie n'est lugubre que parce que tu n'y brilles pas, murmura-t-il, à peine audible, en détournant le regard.



Dernière édition par Natanaël A. Johansson le Sam 10 Juil 2021 - 16:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Lun 5 Juil 2021 - 2:25

Neolina marchait sur un fil. Une corde raide, dangereuse, qu’elle avait déjà arpentée maintes et maintes fois. Rompre avec quelqu’un - si tant est que ça soit une rupture, car qu’étaient-ils après tout ? - n’était jamais un moment plaisant. Neolina, d’ailleurs, ne partait jamais réellement à cause de l’autre, mais toujours à cause d’elle. De ses peurs, ses doutes, ses craintes et surtout, ses fausses certitudes. Et cette fois, plus que jamais, elle y était profondément enfoncée. Depuis qu’elle avait vu dans quel état Razvan était après leur triste dispute, après lui avoir avoué qu’il l’aimait, tout ça l’avait rendu si désemparée qu’elle n’avait plus la moindre once d’espoir en elle. Razvan l’avait fait renaître, un peu, cet été et puis, après, tout s’était écroulé comme un château de cartes. Aimer quelqu’un et ne pas pouvoir être avec lui, c’était un drame terrible, inutile, ridicule. L’amour était ridicule, et sans doute pas fait pour Neolina. Et si Stubby ensuite lui avait ouvert les yeux sur l’apparente alchimie entre le beau professeur d’astronomie et elle, Neolina savait maintenant qu’elle s’était bercée d’illusions. Et que tout ça n’était qu’une agréable parenthèse qui, un jour, se refermerait. Et le plus tôt était sûrement le mieux, car plus elle attendrait, plus elle se laisserait porter par cette chimère, et plus dure serait la chute. Le coeur de Natanaël n’avait pas à subir les tourments qu’elle-même s’infligeait, aussi fallait-il fermer la parenthèse, même si la phrase semblait avoir tout juste commencé.

Malgré la phrase prévenante de Natanaël, Neolina persista donc à vouloir marcher. Peut-être que l’endroit était lugubre comme il disait - elle avait un doute sur le sens du mot - mais ce qu’elle voulait surtout, c’était un peu d’air frais. Neo était une fille de la ville, mais bizarrement, elle puisait toujours sa force au grand air. Etait-ce bizarre ? Ou juste un reliquat de son enfance en Roumanie ? Alors qu’ils se baladaient dans les couloirs, Neolina n’attendait que ça de retrouver le vent que les murs de briques bloquaient, et son regard se promenait mollement sur les vieilles pierres sans réfléchir à autre chose qu’aux mots qu’elle allait devoir prononcer. C’était une angoisse sourde, mais nécessaire, comme à chaque fois. Ça n’était pas la première fois qu’elle se prêtait à l’exercice, pénible, mais bizarrement cette fois, elle eut un vrai pincement au coeur. Toutes ces autres histoires avaient compté, au moins un peu, mais elle n’aurait su expliquer pourquoi elle ressentait une attirance toute autre pour cet homme énigmatique au charme indéfinissable.

Mais malgré la pudeur évidente dont il faisait toujours preuve, Natanaël brisa le silence par son interrogation. C’était parfaitement inhabituel de sa part, mais il était aussi tout à fait peu normal que Neo se comporte de la sorte, alors… Intimidée par le fait qu’il ait pris les devants, et par le reflet de la lune qu’elle perçut dans ses yeux de ce vert si particulier, Neolina détourna le regard. Il était d’une telle sollicitude que c’en était terrible, terrible, et elle s’en voulait déjà de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Mais bon, le moment était venu, et après tout, inutile de mentir pour que le couperet tombe d’ici quelques minutes. Et alors qu’elle s’apprêtait à parler, il lui mit le coeur en miettes en s’excusant, et en lui formulant un compliment empli d’une poésie qui la toucha, réellement. Ciel, était-elle un monstre ? Non. Non, au contraire. Son affection grandissante montrait bien qu’il fallait le faire, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. « Ne sois pas désolé. C’est moi… Désolée d’être lugubre, et puis, pour ce qui va suivre. » Est-ce qu’elle avait correctement employé le mot ? Difficile à dire, mais elle avait la tête à autre chose. Inspirant un grand coup, Neo se força à ne pas poser sa main sur la sienne, de peur que le contact ne la fasse douter, et parce qu’elle n’avait pas envie de le brusquer plus que ce qu’elle s’apprêtait à faire. Son regard toutefois affronta le sien. Elle lui devait bien ça. « Je ne suis pas très douée avec l’amour. Je crois que, j’ai eu ma chance, et depuis… » Elle ne lui avait jamais parlé de son divorce, mais il fallait bien une première fois à tout, pas vrai ? « Je ne dis pas que c’est ce qu’on a. Mais c’est ce qu’on pourrait avoir, et… » Et quoi ? Son regard repartit se perdre dans les feuillages à côté, alors qu’elle poussait un soupir las. « Et je n’ai pas envie de te faire du mal. Parce que c’est ce qui se passera. » Les gens disaient souvent de Neo qu’elle était optimiste et pourtant… qu’auraient-ils dit à l’entendre si sûre d’un futur échec ?
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Natanaël A. Johansson

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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Sam 21 Aoû 2021 - 17:25

ft. Neolina Siankov - novembre 1978

Cause I don't shine
If you don't shine

Ce qui allait suivre ... Voilà qui annonçait la couleur. L'inquiétude de Natanaël se fit plus concrète, s'ancra dans sa poitrine comme une douloureuse épine plantée dans son cœur. Rien de létal, juste une gêne à chaque battement trop vif. Ou trop rapide. Comme lorsqu'elle évoqua l'amour. Ils n'avaient jamais mis de mots sur ce qu'ils partageaient. Trop tôt. Trop effrayés. Un mot, c'était si définitif, si limitant. Si ... décisif. Mais maintenant qu'elle le disait, voilà qu'il avait envie que ce soit le mot, le bon. Il n'avait jamais pensé être un romantique. Mais était-ce bien étonnant ? Ses relations avaient d'abord été des manières d'utiliser l'autre, puis, quand il avait rejoint le monde moldu, s'étaient trouvées si emplies de secret qu'il n'avait jamais pu s'imaginer dans quoi que ce soit de sérieux. Neolina venait souffler un vent nouveau, et le passé s'effaçait sur son passage. Un vent qui faiblissait dangereusement, il l'entendait bien. Parce qu'elle ne voulait pas lui faire du mal, parce qu'elle pensait déjà savoir comment leur histoire finirait.

Natanaël était un être logique. Pragmatique. Un être de science, somme toute. Il ne raisonnait pas par les sentiments. En théorie, tout du moins. Car, dans ce cas, il aurait dû se ranger à l'avis de Neolina, n'est-ce pas ? Elle semblait si persuadée de connaître la suite des évènements. Et si c'était ce qu'il devait se passer, alors oui, elle avait raison. Mieux valait arrêter les choses avant qu'elles ne deviennent trop sérieuses, avant que leur rupture n'en soit vraiment une. Mais Natanaël n'avait pas envie qu'ils se quittent sur un peut-être. Sur des suppositions. En science comme ailleurs, quand on avait des hypothèses, il fallait avoir de quoi les étayer. Et à ses yeux, Neolina n'avait pour cela que des doutes, des frayeurs. Il ne pouvait la blâmer, bien sûr. Lui aussi avait peur des fois, quand il se demandait où tout cela pourrait bien les mener. Lui qui aimait tout prévoir en avance, que tout se déroule selon un plan établi longtemps à l'avance. Mais ce n'était pas ainsi que les relations marchaient. Pas même la leur. Surtout pas la leur. Il aurait aimé pouvoir lui dire tout cela, sauf qu'il n'était pas si bon avec les mots. Il était meilleur avec les étoiles, avec les calculs, avec la froide rigueur de l'astronomie. Mais pour elle, il devrait faire un effort.
- Peut-être. Peut-être que c'est ce qui se passera, commença-t-il d'un ton doux. Mais tu ne crois pas que c'est à moi d'en avoir peur ? D'évaluer ce risque ? Parce que je suis prêt à le prendre. Il bloqua son regard dans le sien. Ce n'était pas des paroles en l'air, de vaines promesses. Il pensait chaque mot.

- Neolina, je ne suis pas un spécialiste des sentiments. Tout ça ... c'est nouveau pour moi. Il ne l'avait jamais reconnu à voix haute. C'était la dernière barrière, finalement. Celle qu'il avait été le plus réticent à abattre, même pour elle. Mais il savait qu'entre conserver sa rassurante distance, et conserver Neolina auprès de lui, il lui faudrait choisir.
Il était prêt à continuer, quand des voix au loin l'interrompirent. Il était si plongé dans le regard de Neolina qu'il en avait oublié où ils se trouvaient. Oublié même qu'ils n'étaient pas seuls au monde, que les étoiles ne brillaient pas que pour eux. Les voix étaient trop loin pour qu'il devine les mots qui étaient échangés, mais leur son et les rires qui les ponctuaient lui indiquait qu'il s'agissait très certainement d'étudiants sortant d'un des derniers cours de la soirée. Le besoin de continuer cette discussion dans un environnement plus familier se fit plus pressant que jamais.
- Ecoute, je ne sais pas si c'est ... si c'est de l'amour.Ce mot sonnait si étrange quand c'était lui qui le disait. Mais c'est avec toi que je veux en découvrir plus. Peu importe le risque. Parce que si c'est le cas ... Est-ce que ça ne vaut pas le coup de le courir ? finit-il avec un sourire rassurant, et en lui tendant de nouveau sa main pour l'inviter à transplaner dans des contrées plus intimes.

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MessageSujet: Re: Can you read my mind ▬ PV Neo Can you read my mind ▬ PV Neo 129196351Mer 13 Oct 2021 - 3:08

Qu’il était terrible, au fond, d’avoir peur d’un peut-être. Si n’importe qui avait rapporté à Neolina la propre situation qu’elle vivait, elle aurait très certainement délivré un conseil bien loin de la décision qu’elle était en train de prendre. On ne pouvait être certain de rien dans la vie, c’était là une chose qu’il fallait accepter. Tracer un chemin, s’imaginer un futur que la vie viendrait flouter en emprunter d’autres itinéraires imprévus, des raccourcis parfois, des routes barrées même. S’enfoncer dans les certitudes, qu’elles soient délibérément fatalistes ou naïves, n’avait rien de bon. Et Neo aurait dit à ce n’importe qui que les choses valaient d’être vécues pour ce qu’elles étaient, que les risques valaient souvent la peine, car à ne rien tenter, on restait piégé. Pourtant, elle-même était parfaitement incapable d’appliquer cette philosophie à ce qu’elle traversait en ce moment. Elle n’avait pas su tenir ce discours là à Razvan, l’avait regardé s’éloigner ce soir de septembre en sachant bien qu’il ne se retournerait pas si elle n’allait pas le chercher. Sa peur nappée de la colère de l’instant l’avait tellement paralysée qu’elle s’était résignée, pour ne pas souffrir plus. Pourtant, la douleur était bien là, même si Natanaël semblait la faire disparaître d’un simple regard, comme si ses yeux si verts savaient produire un sortilège qu’on n’apprenait pas dans les grimoires. Preuve en était, alors qu’elle disait ces mots si difficiles à prononcer, ses doutes commençaient à fondre doucement sans qu’elle ne se l’explique mais voilà… Loin de lui, dans le froid de son lit que Gabi réchauffait à peine, Neo faisait face à ses angoisses, ses instincts protecteurs qui la tétanisaient et l’empêchaient parfois de trouver le sommeil. C’était lors d’une nuit blanche d’ailleurs qu’elle avait pris cette décision là.

Décision qu’il lui faudrait assumer maintenant que les mots étaient sortis. Neolina s’en voulait de ne pas avoir été plus claire que ça, du moins de ne pas avoir dit les choses de façon un peu frontales, mais limpides. Comme si elle laissait une porte ouverte ou presque, ce qu’elle ne faisait jamais. Mais elle n’avait fait qu’aborder les prémices de sa réflexion, sans lui dire ce qu’elle n’avait pas réellement envie de faire. Le sortir de sa vie, pour le protéger lui, mais aussi et surtout elle. Car lorsque le beau professeur reprit la parole, avec un ton si doux et des mots empreints d’une vérité qu’elle n’aurait pu contester, Neolina réalisa que c’était bel et bien une décision égoïste qu'elle prenait, sous couvert de vouloir préserver l’autre. C’était tout à fait ce qu’elle avait fait avec Andrea, et même si elle ne regrettait pas, elle savait désormais qu’elle n’avait pas fait ce choix là pour lui. Et visiblement, la roumaine n’apprenait pas de ses erreurs. Natanaël avait semblé-t-il parfaitement compris le message, et lui fit un troublant aveu concernant le fameux risque que la terrifiait elle. Il était prêt à le prendre, disait-il. Vraiment ?

Sans dire qu’elle ne se serait pas attendue à ça - car Neolina n’était pas du genre à prévoir les réactions des gens à l’avance - l’habituelle pudeur de l’énigmatique scandinave lui avait tout de même laissé croire qu’il accepterait les choses simplement. Peut-être parce que celui qui avait récemment brisé son coeur l’avait habitué à trop de résignation, allez savoir. Toujours était-il qu’elle fut considérablement bouleversée par cet aveu, entrouvrant légèrement la bouche sans trouver la force de dire quoi que ce soit, encore moins quand il prononça son prénom de ce ton doux et bienveillant. C’était curieux tout de même, qu’ils parlent pour la première fois de tout ça, qu’ils se livrent tant l’un à l’autre à l’aube de ce que Neolina pensait être la fin de leur histoire. Les confessions de la sorte étaient plutôt celles du début, non ? Perdue dans le regard de Natanaël qu’elle n’arrivait plus à fuir, Neolina n’entendit même pas le monde autour qui ne devait pas être très loin, ne songea même pas que c’était sans nul doute le pire lieu qui soit pour cette conversation alors qu’il travaillait ici. Elle attendait la suite, alors qu’elle aurait du pourtant couper court. Elle attendait la suite parce que peut-être y avait-il un espoir. Et visiblement, oui, Natanaël mentait de l’espoir sur eux. De l’espoir pour deux, très certainement. Mais tout ça prenait une tournure qu’elle n’avait pas prévue, aussi était-elle désespérément muette, à mi-chemin entre l’envie de fuir à toute jambe pour ne plus avoir à entendre ces mots qui lui donnaient envie d’oublier ses tristes idées, et celle de l’embrasser encore pour lui donner peut-être raison. Et lorsque Natanaël lui tendit la main, la roumaine baissa un peu le regard - quel effort ce fut pour elle de quitter les hypnotiques émeraudes - et eut peut-être une ou deux secondes d’hésitation. Ce geste là signifiait plusieurs choses. Mais symbolisait surtout la suite. Que se passerait-il si elle acceptait pour finalement quitter son apparement au bout de quelques heures, leurs coeurs encore plus à vif ? « Je ne sais pas… » dit-elle finalement, comme une légère barrière symbolique avant de saisir sa main tout de même pour qu'il l’emmène ailleurs.

Le contact l’électrisa, bouleversant plus ses sens que le transplanage. Atterrissant au sein de son appartement qu’elle avait déjà découvert à plusieurs occasions, Neolina profita tout de même de l’atterrissage pour s'éloigner légèrement de lui, histoire peut-être de retrouver ses esprits. L’air sembla lui manquer un peu, bien que l’endroit la rassurait. Elle sentait bien que sa volonté était en train de faillir alors que les mots du professeur lui revenaient en boucle. C’est avec toi que je veux en découvrir plus. C’était peut-être l’une des plus belles choses qu’un homme lui ait dites, même si Neo n'était pas une incommensurable romantique. C’était une forme de promesse invisible liée à elle, à eux, et tout ça avait du poids dans la balance de ses incertitudes. Pour autant, sa réserve ne s’était pas totalement évanouie. « Je ne sais pas, Natanaël… » répéta-t-elle, comme si la conversation n’avait pas été interrompue par leur déplacement, alors qu’elle remettait une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille pour masquer sa gêne. Jotünn vint se lover dans ses jambes, et le contact agréable de l’animal l’apaisa légèrement alors que son regard se promenait sur les murs, pour ne pas avoir à affronter ce regard qui la ferait faillir, elle le savait. « J’aimerais beaucoup croire à tout ça. Me dire qu’il faut prendre le risque parce que ça peut marcher mais… » Lasse, elle s’appuya légèrement sur un rebord de fenêtre, la tête basse. Rien à voir avec la Neolina enjouée habituelle. « Mais ça ne marche jamais. » acheva-t-elle d’une voix presque inaudible. Ca ne marchait jamais. Peut-être n’était juste tout simplement pas faite pour être heureuse avec quelqu’un. Peut-être que son bonheur allait de pair avec la solitude. Et peut-être fallait-il juste qu’elle l’accepte.
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