Cher monsieur Yaxley,

Ou puis-je vous appeler "mon cher correspondant" comme je le faisais autrefois ? Je devrais, sans doute, me sentir offensée que vous ayez pu penser que je vous avais oublié ainsi que nos échanges. Mais vous lettre m'apporte une telle joie qu'il m'est impossible de vous en tenir rigueur. Sachez que je conserve précautionneusement la correspondance qui me tient à cœur. Elle se trouve d'ailleurs avec moi à l'heure à laquelle je vous écris. Londres ressemble énormément à la manière dont vous la décriviez. J'ai pu visiter le British Museum avec mon amie Sofia. Vous rappelez-vous d'elle ? Je l'ai mentionnée dans nos lettres précédentes.

Je me porte très bien. L'hiver est plus rude qu'en France, mais je m'y habitue comme je peux. Et vous, comment vous sentez-vous ? J'ai tant de choses à raconter que j'ignore par où commencer. Après de nombreux efforts et de longues négociations, j'ai réussi à ouvrir mon restaurant le premier août de cette année. J'ai été très occupée ces derniers temps, mais je peux me rendre disponible un lundi, jour durant lequel je ne travaille pas. Si vous le souhaitez, nous pouvons nous retrouver pour un déjeuner un tel jour. Je pense être capable de reprendre notre amitié là où nous l'avions laissée. Je dois vous avouer être curieuse de vous voir en chair et en os pour la première fois.

J'espère avoir votre réponse très bientôt,

Amicalement,

Votre correspondante,
Celeste Ariane Desvages

Corban,

Je comprends tout à fait ta position, mais dis toi que si tu tombes vraiment malade, tous tes projets seront en pause obligatoire et tu seras malade et en plus déçu de ne pas réussir à atteindre des objectifs alors fais bien attention à t'accorder quelques instants de repos régulièrement pour ne pas craquer. Et oui bien sûr que je m'inquiète pour toi, je tiens vraiment à toi.
En effet, c'est vraiment superbe, c'est à ces moments-là que je suis bien contente de recommencer à cotoyer Poudlard pour ça. Et oui en effet, il me reste encore quelques amis à Poudlard, j'avais tendance à me lier avec des personnes de tout âge et de toute maison. Concernant leurs personnalités je ne saurais pas trop te dire mais je me plais à me croire unique au monde. Mais ils sont tous géniaux comme ils sont, uniques également. Et au contraire ne t'inquiète pas, j'adore te voir intéressé à ma vie, j'ai l'impression ainsi que tu me découvres un peu mieux à chaque instant et j'adore faire de même avec toi.
Je suis vraiment contente de voir que ma longue et folle explication t'a convaincue sur ces adorables petits animaux qui me font craquer. Qui sait, peut-être que j'en adopterais un dans les prochaines naissances et que je te le montrerais Ainsi, tu pourras les apprécier puis les adopter dans ton coeur et dans ta vie ! Je considèrerais ca comme une grande réussite.
Mon prochain objectif est donc de réussir la même chose pour toi c'est à dire te faire rosir. En plus tu as un teint si pâle que je suis sûre que ça se verrait très bien, je vais tenter ça la prochaine fois qu'on se verra?
Aahahaha alors dis-moi, je me présente au Ministère et je dis, Hello je voudrais voir Corban vous me guidez s'il vous plait. Et me voilà à tes côtés ! C'est une belle utopie, tu verrais si j'arrive en surprise à ton bureau.
J'ai hâte de recevoir ton prochain hibou !
Bisous !
Kalia

Mon cher correspondant,

Je ressens une certaine nostalgie lorsque j'écris ces mots. Mais une nostalgie bénéfique, je vous l'assure. Je compte bien vous appeler par votre prénom. Monsieur Yaxley et Mademoiselle Desvages me donnent presque la sensation de m'adresser à une personne que je connais dans le cadre professionnel. Celeste et Corban me semblent plus appropriés à notre relation épistolaire. Ne soyez donc pas désolé d'avoir employé mon prénom dans votre précédente lettre. Je n'y ai vu aucune offense, bien au contraire.

Voilà une idée exquise que vous me proposez, Corban. Je n'ai malheureusement pas eu le loisir de découvrir le Londres sorcier autant que je l'aurais souhaité. Je connais assez bien le chemin de traverse, j'ai reçu quelques visites de d'autres commerçants, mais il ne me semble pas m'être aventurée dans les autres quartiers. En remerciement pour cette visite guidée, je vous promets de vous préparer un dessert, celui que vous désirerez. Nul besoin de vous référer à ma carte, j'ai de quoi faire bien davantage que ce que je prépare pour mon restaurant.

Effectivement, j'ai grandi dans le sud de la France jusqu'à ma sortie de Beauxbâtons. Les hivers à Béziers ne sont en rien semblable à ceux de Londres. Mais pour parfaire ma formation, je suis montée à Paris et j'ai servi en tant que commis et apprentie dans les plus grands restaurants parisiens. Autant vous dire que cela n'a pas été une partie de plaisir. Beaucoup de mes collègues n'acceptaient pas une présence féminine dans la cuisine. Mais j'y suis arrivée et j'ai, je pense, très bien réussi mon coup.

Et qu'est-il de vous ? Où travaillez-vous ? Vous m'aviez semblé, au temps de nos études, promis à un bel avenir. Vous savez où m'ont mené mes aspirations, je reconnais être curieuse à ce sujet.

De nombreuses années ont passé depuis nos dernières lettres et je vous avais, en effet, imaginé d'une certaine manière. Mais avec le recul, et je dois l'avouer la maturité, je crois être en mesure de vous accepter comme vous l'êtes réellement. Je vous garantis donc de ne pas être déçue. Et si c'est le cas, croyez bien que le problème viendra de moi et non de vous. Cela signifiera que je me suis surestimé. Mais ne craignez pas qu'une telle chose se produise, nous avons tous deux bien grandi, je le sais. Et je suis certaine que nous passerons un agréable moment.

Amicalement,
Votre correspondante,
Celeste Ariane Desvages.

Hello Corban;

Tes mots m'emplissent de bonheur, me voilà un peu plus rassurée d'apprendre que tu vas essayer. Et oui en plus, ces arguments sont totalement vrais ! Quand on est épuisés ou fatigués, c'est presque impossible de travailler, on a tendance à enchainer les erreur malgré soi et tu n'as pas l'air d'être du genre à faire des erreurs.
Ahahaha, il semblerait bien que tout le monde ait vécu Poudlard avec un certain plaisir et qu'il nous manque rapidement. Je n'ai pas encore eu cette sensation de manque dans la mesure où je n'ai encore jamais réellement quitté mais je ne doute pas que cea m'arrivera. La curiosité est un de mes traits les plus marqués donc la reprocher à quelqu'un serait de mauvais goût. Tiens je me sens joueuse ce soir. A quelle maison appartenais-tu ? J'aurais tendance à viser Serdaigle te connaissant.
Tu n'imagines pas ce qui va te tomber dessus, je suis sûre qu'à peine je t'aurais présenté une petite boule de poils que tu en deviendras accro de sorte que tu seras incapable de le lâcher ne serait-ce qu'une seconde, j'en suis persuadée
D'accord, je retiens cette information, et qui sait, tu te retrouveras peut-être avec une tête rousse qui passera à travers ta porte le jour où tu t'y attendras le moins.

Bisous
Kalia

Mon cher correspondant,

Je tenais à m'excuser du délai de ma réponse. Croyez-bien qu'il ne s'agit pas d'une volonté de ma part. J'ai passé les trois derniers jours à former un nouveau commis en pâtisserie et même s'il s'agit d'une étape essentielle, je dois avouer que cela a été épuisant. Cependant, il a appris très vite et sait reproduire ma mousse au chocolat à la perfection désormais. Que suis-je sotte ! Je vous raconte tout ceci sans exprimer tout le ravissement que j'ai éprouvé en lisant votre dernière lettre. Je suis vraiment touchée par tous les compliments et bon sentiments que vous avez pour moi. Il me surprend toujours à quel point une correspondance nous a permis de nous apprendre à nous connaître aussi aisément.

Je peux me libérer le lundi 11 décembre voire le 18. Il me sera impossible de vous rencontrer le 25 comme vous pouvez m'en douter. Je passerai cette journée en compagnie de ma famille en France. Je peux tout à fait vous préparer une Pavlova et je ferais au mieux pour qu'elle ne soit pas trop sucrée. Je connais des cuisiniers qui ne respectent pas les doses ou très peu. Mais c'est là une grossière erreur. Croyez-moi que lorsque je rencontre un tel professionnel, je suis hors de moi. Faire preuve de créativité est une très bonne chose, mais lorsqu'elle dépasse la mesure, cela peut devenir problématique.

Ma très chère France me manque, mais je pense me faire aux hivers londoniens. Je ne suis certainement pas venue jusqu'ici pour fuir à la première difficulté. Une de mes nouvelles amies devrait m'être d'une grande aide en ce qui concerne les tenues hivernales. Je survivrais, croyez bien.

C'est amusant comme vous parlez de "départements". En France, nous disons plutôt "bureau". J'imagine que nos bureaux correspondent pour la plupart à vos départements. Dans lequel travaillez-vous ? Je suis en tout cas très heureuse pour vous. Assistant de directeur de département me semble être un rôle tout à fait prestigieux, à la hauteur de l'image que j'ai de vous grâce à nos échanges. Je ressens, en effet, cette satisfaction dont vous parlez également. Je me réjouis et me sens même fière lorsqu'un de mes clients reconnaît la qualité de mes plats. Cela n'a pas été facile, alors tout compliment est une récompense pour tous mes nombreux efforts.

Vos mots trouvent une vraie résonnance dans mon cœur. J'en suis extrêmement touchée. Je n'en suis que plus impatiente de vous rencontrer.

Avec toute mon amitié,
Votre correspondante,
Celeste Ariane Desvages.

Mon cher correspondant,

La gérance d'un restaurant implique d'être partout à la fois. C'est si passionnant si vous saviez. Lors de ma formation, j'ai surtout été en cuisine. C'est un aspect que je découvre chaque jour un peu plus. Cela serait un honneur que de vous préparer une mousse au chocolat. J'ai toujours à cœur de répondre aux demandes de mes amis d'autant plus lorsqu'elles sont aussi modestes que la vôtre.

je ne regrette en aucune façon d'avoir été votre correspondante tout ce temps. Ce fut même une grande joie pour ne rien vous cacher. Je suis donc plus qu'émue de lire ces mots.

Le lundi 11 décembre me semble convenir à merveille. Je crois être bien trop curieuse de vous rencontrer pour attendre jusqu'au 18. Veuillez pardonner mon entrain... Cela vous paraîtra peut-être déplacé.  Je pense qu'il est essentiel de respecter les goûts de tous. En effet, c'est ce qui fait, il me semble, un bon chef. Il faut savoir satisfaire le palais de son public en le surprenant certes, mais en lui donnant également ce qu'il aime. C'est parfois un exercice de hante voltige. Cependant, je pense être suffisamment compétente pour réussir un tel prodige.

J'ai toujours apprécié étudier nos différences. C'est quelque chose que je trouve tout à fait intéressant. En effet, elles font notre force. Je n'ai pas eu souvent l'occasion de me rendre au ministère de la magie comme vous vous en doutez. Cependant, je crois savoir localiser ce département. Assistant personnel est un poste très important. Pardonnez mon ignorance, mais comment pouvons-nous évoluer dans la hiérarchie du ministère après l'attribution d'un tel poste ? Deviendrez-vous également directeur de département d'ici quelques années ?  Ce serait une ascension tout à fait à la hauteur de votre potentiel. J'ai plaisir à penser que mes plats vous enchanteront en effet. Et je suis flattée de la confiance que vous m'accordez.

C'est donc une impatience qui nous lie tous deux. Car je ressens à l'heure actuelle très exactement la même chose.

Je vous dis à très bientôt cher Corban.

Avec mon affection,
Votre correspondante,
Celeste Ariane Desvages